Le Mémorial de l'Escadrille La Fayette

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► Exclusivité cheminsdememoire.gouv.f vidéo commémorative
Dossier de presse spécial centenaire

©Ministère de la défense - DMPA/SDMAE/BAPI - Cliquez sur les visuels pour les consulter en ligne

      
 

Monument érigé en mémoire des aviateurs américains volontaires de l'Escadrille La Fayette engagés durant la Première Guerre mondiale.Inauguré le 4 juillet 1928 (fête nationale américaine) en présence du maréchal Foch.

Symbole de l'amitié franco-américaine.

Situé à Marnes-la-Coquette pour honorer la mémoire des pilotes américains qui donnèrent leur vie sous uniforme français, avant l'entrée en guerre des Etats-Unis qui n’interviendra qu’en 1917.

L'histoire de l'Escadrille La Fayette constitue l'une des plus méconnues et des plus glorieuses aventures de la Première Guerre mondiale.

L'idée de sa création revient à un ancien pilote, Edgard Guerard Hamilton qui avait aidé les Alliés à localiser le corps de leurs morts après la guerre. Il pensa qu'il serait bien que les pilotes américains reposent tous ensemble dans un mémorial qui permettrait de perpétuer l'esprit de leur engagement aux côtés de la France.

Ce projet rencontra un accueil favorable auprès de personnalités américaines et françaises qui formèrent, en 1923, une association "Mémorial de l'Escadrille La Fayette" pour transformer son rêve en réalité.

Des dons conséquents furent faits par de riches familles américaines auxquels vinrent s'en ajouter beaucoup d'autres plus modestes en provenance de toute la France et de l'Amérique.

Le monument se compose d'une arche centrale, dont la taille est égale à la moitié de celle de l'Arc de Triomphe à Paris. Dans la pierre sont gravés les noms des pilotes de l'escadrille La Fayette et du La Fayette Flying Corps morts au combat. Sont aussi gravés les noms des villes et des régions où tous ces pilotes eurent à servir.

Sous le monument, la crypte contient 68 sarcophages, éclairée par 13 vitraux signés Mauméjean dont 11 font référence à des batailles auxquelles l'escadrille La Fayette participa.

Deux Francais, le lieutenant-colonel Thenault, premier chef de l'escadrille, et le général Brocard ont choisi d'être enterrés aux cotés de leurs camarades americains dans la crypte du memorial, marquant ainsi le lien très fort unissant la France et les Etats-Unis.

 

Site officiel

 

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Infos pratiques

Adresse

5 Bvd R. Poincaré - 92430
Marnes-la-Coquette
01 47 95 34 76

Fort de Metz-Queuleu

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©Association du fort de Metz-Queuleu

L’Association du fort de Queuleu pour la mémoire des internés-déportés et la sauvegarde du site, anciennement Amicale des anciens déportés du fort de Queuleu et de leurs familles, a été fondée en 1971 par d’anciens prisonniers. Celle-ci a notamment pour objet de maintenir la mémoire des internés et de développer la connaissance historique des camps qui se sont implantés dans le fort. Elle veille également à la sauvegarde et l’entretien du fort. Elle participe aussi à la transmission de l’histoire et de la mémoire à travers des visites, expositions et ateliers pédagogiques.


Consulter l'offre pédagogique du fort >>>  Metz-Queuleu


Entre le 12 octobre octobre 1943 et le 17 août 1944, un camp spécial SS géré par la Gestapo est installé dans la Caserne II/Casemate A du fort de Queuleu à Metz. Environ 1500 prisonniers (femmes et hommes) y sont interrogés et torturés avant d’être envoyés dans des camps de concentration (Natzweiler, Dachau…), de sûreté (Schirmeck) ou des prisons. Le camp spécial du fort de Queuleu voit l’internement de communistes, résistants, saboteurs, passeurs, réfractaires, otages et prisonniers soviétiques. La plupart sont enfermés dans des cellules collectives surpeuplées, sans possibilité de se laver, ni parler, ni bouger sous la féroce surveillance des gardiens SS et du commandant Georg Hempen. Les responsables de la résistance sont isolés dans des cellules individuelles, cachots sombres et humides auxquels seul le commandant peut accéder. Les officiers de police « industrialisent » l’interrogatoire et utilisent la torture. Les conditions d’internement sont terribles et la plupart des prisonniers sont parqués les yeux bandés avec les pieds et mains liés. Trente-six personnes succombent dans le fort et quatre personnes réussissent à s’évader en avril 1944.

 


 

 

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Infos pratiques

Adresse

1, rue du roi Albert 57070
Metz
06 95 67 42 80

Tarifs

50€ pour les groupes scolaires et autres / Gratuit le week-end pour le public

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Semaine sur réservation aux groupes et le dimanche 14h et 16h au public avec guide

Fermetures annuelles

Fermeture annuelle des visites de fin novembre à début mars

La Plaine au Bois

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Source : Commune d'Esquelbecq

Site de mémoire 39-45 à Esquelbecq (59)

Dans le cadre de l'opération Dynamo qui devait permettre aux troupes britanniques et françaises, acculées à la mer, d'évacuer Dunkerque, des bataillons de soldats britanniques avaient été disposés dans le secteur de la Plaine au Bois avec pour mission de retarder de quelques heures l'avancée des troupes allemandes. Après 9 h de combats héroïques, connus par « La bataille de Wormhout », les Britanniques pour la plupart blessés et sans munitions durent se rendre à l'ennemi. Malheureusement pour eux, leurs adversaires étaient de terribles SS de la garde personnelle du Führer, qui, au mépris total de la Convention de Genève, les entasseront dans une grange et les exécuteront froidement par jet de grenades.

 

Source : Commune d'Esquelbecq

 

 

80 soldats britanniques et 1 soldat français furent ainsi massacrés le 28 mai 1940 à 17h30.

 

13 soldats britanniques ont survécu, ils ont été secourus par les fermiers, résidents aux alentours du site, jusqu’à l’arrivée des secours médicaux. 

 

Source : Commune d'Esquelbecq

 

 

Longtemps ce massacre resta ignoré. Jusqu'à ce que, parmi les vétérans britanniques venus commémorer l'anniversaire de l'opération Dynamo, certains survivants de cet épisode tragique se mirent à la recherche du lieu du massacre et à raconter ce qu'ils y avaient vécu. A partir de ces témoignages poignants, un historien local amateur Guy Rommelaere rédigea son livre intitulé: "Le massacre oublié" (*)

 

 

Source : Commune d'Esquelbecq

 

 

En 2000, après le remembrement des terres agricoles, la pâture du massacre a bien failli être transformée en terre à labour. C'était  sans compter avec la volonté des élus des trois communes d'Esquelbecq, Ledringhem et Wormhout où s'étaient déroulés les faits le 28 mai 1940. Une association franco-britannique a vu le jour avec pour objectifs: la sauvegarde, la mise en valeur et l'entretien de ce lieu chargé d'histoire. La pâture a pu être acquise par l'association qui depuis y a fait ériger une grange identique à celle d'origine ainsi qu'un belvédère doté d'une table d'orientation permettant de situer les différents éléments de cette journée tragique et plus récemment une stèle de la paix et de l'amitié entre les peuples a été inaugurée lors du 70ème  anniversaire de l’opération Dynamo.

 

 

Source : Commune d'Esquelbecq

 

 

(*)L'intégralité des produits de la vente de ce livre est reversée à l'association. Il est disponible dans les offices de tourisme d'Esquelbecq et de Wormhout au prix de 20 euros.

 

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Infos pratiques

Adresse

Office de Tourisme 9, place Alphonse Bergerot – 59470
Esquelbecq
Tél. : 03.28.62.88.57 – Fax : 03.28.62.49.57

Tarifs

Visites guidées de groupe (2 € par personnes)

Musée de la Libération de Cherbourg-Octeville

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Le Fort du Roule, musée de la Libération, au sommet de la montagne du Roule. Photo © D. Sohier

Le musée de la Libération se dresse au sommet de la montagne du Roule à Cherbourg. Il est aménagé dans un fort du Second Empire, occupé par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Le musée retrace le rôle joué par Cherbourg – premier port libéré – au cours du second conflit mondial, en mettant l’accent sur le quotidien des civils et des militaires.

Le musée de la Libération s’est installé au fort du Roule construit au sommet de la montagne du même nom qui domine la ville. Le fort, culminant à 117 mètres, a été reconstruit sous Napoléon III entre 1853 et 1857. Sa position stratégique, dominant la rade et formant un éperon central entre les deux seules voies de pénétration de l’intérieur des terres vers la ville (les vallées de la Divette et du Trottebecq), en faisait la clé de la défense de Cherbourg, d’où l’expression «qui tient le Roule, tient Cherbourg».

En juin 1940, il fut l’un des lieux phares de la Résistance française devant l’invasion allemande. Pris par les Allemands, le fort est transformé en véritable camp retranché et des souterrains sont creusés dans le roc. Cherbourg devient une forteresse. Le 26 juin 1944, après d’âpres combats, le fort est repris par les Américains, faisant de Cherbourg le premier port libéré de France. Pendant quelques mois, Cherbourg sera le plus important port du monde, avec 25 000 tonnes de matériel débarquées chaque jour !

En 1949, un historien local, M. Lemaresquier, lance l’idée de perpétuer sur ce  lieu les souvenirs du Débarquement et de la Libération de l’Europe. En 1954, avec l’appui de l’Ambassade des Etats-Unis, le musée de la Libération voit le jour avec un parcours retraçant l’histoire du port de Cherbourg depuis le Moyen-Âge et comprenant les salles militaires, plus spécifiquement dédiées à la commémoration de la Seconde Guerre mondiale.

En 1994, à l’occasion du 50e anniversaire du Débarquement, le musée est entièrement rénové et sa muséographie revue. Aujourd’hui, les collections, riches d’environ 500 objets et documents, s’étendent sur 780 m² répartis sur deux niveaux.
Baigné dans la pénombre, le sous-sol évoque l’Occupation, entre 1940 et 1944. Six salles racontent l’exode et la Résistance, la propagande, le quotidien des civils et les préparatifs du Débarquement. L’étage retrace, en pleine lumière, le Débarquement et la Libération. Il permet de découvrir le rôle joué par Cherbourg, premier port libéré, dans l’avancée des troupes alliées. En effet, la prise de Cherbourg, seul port en eau profonde de la région, constitue un objectif stratégique vital pour les troupes américaines débarquées à Utah Beach. La ville est libérée le 26 juin 1944. Elle devient alors le centre d’un impressionnant effort logistique : le port permet le ravitaillement du front par la route, le rail et le Pipe Line Under the Ocean (PLUTO) qui alimente les troupes en pétrole. Cartes, photographies, enregistrements sonores, maquettes, objets et multimédia évoquent l’histoire de la ville.

 

  • Service éducatif : Visites en classe

Vous êtes enseignant et souhaitez venir visiter les musées avec votre classe ? Le service éducatif se tient à votre disposition pour préparer votre visite (maternelle, primaire, collège, lycée). Un nouveau parcours pédagogique pour le musée de la Libération est disponible en couleur.

Contact : Yann Lautridou

02 33 23 39 54

yann.lautridou@ville-cherbourg.fr

 

 

Sources : ©Musée de la Libération de Cherbourg - Fort du Roule
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Infos pratiques

Adresse

Musée de la Libération – Fort du Roule 50100
Cherbourg-en-Cotentin
02 33 20 14 12

Tarifs

- Plein tarif : 4 euros- Jeunes : gratuit pour les moins de 26 ans- Groupes : 10 personnes et plus : 2.50 euros- Gratuité : le mercredi pour tous, les 8 mai, 11 novembre, 25 et 26 juin pour tous, tous les jours sur justificatif : moins de 26 ans, bénéficiaires des minimas sociaux, titulaires d’un avis de non-imposition, bénéficiaires de l’allocation adultes handicapés et un accompagnateur, enseignants, personnels de la Culture, titulaires des cartes Icom / Icomos, titulaires d’une carte de presse, membres des Amis des musées de Cherbourg et du Cotentin.- Pass/tarifs groupés éventuels : Pass trois musées cherbourgeois : Musée de la Libération, Musée Thomas Henry, Muséum Emmanuel Liais, 10 euros, valable un an.

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Du mardi au vendredi : 10h-12h30 et 14h-18hSamedi et dimanche : 13h-18h

Fermetures annuelles

Fermé les lundis et jours fériés sauf les 8 mai et 11 novembre.Office de tourisme de référence - Adresse Quai Alexandre III - 50100 - Cherbourg-en-Cotentin - Tel 02 33 93 52 02 - http://www.cherbourgtourisme.com - contact@cherbourgtourisme.com

Cimetière allemand de Soupir

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Le cimetière allemant de Soupir. Source : SGA/DMPA - JP le Padellec

La nécropole allemande de Soupir, a été créée à l'emplacement d'un hôpital de campagne, afin de regrouper les soldats impériaux tombés dans le secteur allant de Soissons à Reims (Chemin des Dames, Vesle, Marne), et inhumés dans 143 sites dans un rayon de 30 kilomètres autour de la commune de Soupir. L'opération est achevée en 1924.

Ce lieu de recueillement abrite les corps de 11 089 combattants allemands. 5 134 d'entre eux sont inhumés en tombes individuelles et collectives, parmi lesquelles 19 anonymes, et 5 955 autres reposent dans un ossuaire, dont seuls 794 ont pu être identifiés. Après des premiers travaux entrepris par le Volksbund dans les années 1930, le cimetière a fait l'objet d'un réaménagement par les autorités allemandes avec le remplacement à partir de 1972 des anciennes croix de bois par des croix de pierre. La Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e.V, association créée le 19 décembre 1919 pour la protection et la conservation des sépultures de guerre ainsi que la délivrance d'informations aux familles pour les hauts lieux de la Première Guerre mondiale assure l'entretien des lieux.

 

 

Le cimetière de Soupir

La direction interdépartementale (D.I.) Chef du secteur Nord-Pas de Calais

Cité administrative Rue de Tournai 59045 Lille Cedex

Tél.: 03.20.62.12.39

Fax : 03.20.62.12.30

Courriel : diracmetz@wanadoo.fr

 

 

 

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Infos pratiques

Adresse

D925 02160
Soupir

La nécropole nationale du Hartmannswillerkopf Vieil-Armand-Silberboch

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Nécropole nationale du Hartmannswillerkopf Vieil-Armand-Silberboch. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_HWK

 

Située dans la commune de Wattwiller, la nécropole nationale du Hartmannswillerkopf se trouve sur les positions occupées par le 28e chasseurs en décembre 1914. Aujourd'hui, ce cimetière regroupe les dépouilles des soldats morts pour la France lors des combats en Haute-Alsace de 1914 à 1918. Créé de 1921 à 1926, il rassemble les corps exhumés sur les champs de bataille ou des cimetières militaires de Wattwiller, de Steinbach, d’Uffoltz, de Willer, ainsi qu’au sud de Thann et de la Doller. Cette nécropole rassemble 1640 corps dont 384 inconnus qui sont inhumés dans 6 ossuaires autour du cimetière. La crypte du Monument national abrite plusieurs autres milliers de soldats français inconnus.

Devant la nécropole a été construit le Monument national qui renferme, dans une crypte, un ossuaire rassemblant près de 12 000 corps de soldats français inconnus et trois chapelles dédiées aux confessions catholique, protestante et israélite. Sur le monument, se dresse un autel de la Patrie, portant sur ses faces latérales les noms des villes donatrices. Surplombant cet ensemble mémoriel, se trouve le sommet du HWK, où sont conservés de nombreux vestiges des combats de 1915 et qui est encore de nos jours un cimetière à ciel ouvert.

 

Les combats du Hartmannswillerkopf

Contrefort sud-est du massif du Grand Ballon, le Hartmannswillerkopf est un champ de bataille situé à 956 m en moyenne montagne où les conditions climatiques, et d'accès sont des plus difficiles. Il domine la partie sud de la plaine d'Alsace et constitue un observatoire privilégié pour observer les mouvements entre Colmar et Mulhouse. En 1914, son importance stratégique ne semble guère évidente. Il faut attendre le 25 septembre 1914 pour que les premiers Français, des Chasseurs, y prennent position.

À la fin décembre et au début de janvier 1915, les Allemands y mènent différents assauts. Faute d'une préparation efficace d’artillerie, ils sont tenus en échec. À la troisième tentative, ils occupent le sommet, fortifient leurs positions et organisent l'arrière-front. Blockhaus, abris bétonnés, tranchées, réseaux de barbelés, ligne de chemin de fer et même un funiculaire vont en faire une redoutable forteresse. En avril 1915, le 7e Chasseurs et le 152e RI, au prix de pertes importantes, bousculent l'ennemi. Les fantassins du 15-2, surnommés par les Allemands "Les Diables rouges" viennent d'écrire l'une des pages les plus glorieuses de leur histoire. Perdant en intensité, ce secteur est réorganisé par chacun des belligérants. Du côté allemand, l'eau et l'électricité sont acheminées jusqu'aux premières lignes.

Le HWK s’embrase de nouveau à l’automne 1915, et change trois fois de main. Le 21 décembre, après avoir pilonné les positions allemandes, les Français s'emparent du sommet et du flanc est du Hartmannswillerkopf, neutralisant les tranchées et les blockhaus. Sans attendre, les Allemands contre-attaquent violemment. Près de 12 000 hommes français et allemands sont tués, blessés ou prisonniers au cours de ces combats. Parmi eux, le général Serret mort de ses blessures à l'ambulance de Moosch. Cette opération s'achève le 9 janvier 1916. Le front se fige définitivement jusqu'en 1918. Les Français et les Allemands s’enterrent de part et d’autre du sommet, souvent à quelques dizaines de mètres les uns des autres. Un ultime coup de main ennemi est lancé sans succès le 12 septembre 1918. Le 4 novembre tombe le dernier soldat allemand. L'Armistice signé, les troupes françaises descendent dans la plaine d’Alsace pour occuper Cernay située au pied de la montagne.

Au total, 106 unités françaises et plus de 200 unités allemandes s'affrontèrent successivement au HWK. Près de 25 000 Français et Allemands sont tombés sur ses pentes. Popularisés dès avril 1915 par le journal l’Illustration, les récits des combats, en raison de leur âpreté, se confondent à la légende. Le Hartmannswillerkopf reste ainsi pour les soldats français "le Mangeur d’hommes" et pour les soldats allemands, la "Montagne de la Mort".

Le massif du Hartmannswillerkopf, un patrimoine mémoriel majeur de la Première Guerre mondiale

Aujourd'hui, le champ de bataille du HWK est l'un des mieux conservés de la Première Guerre mondiale compte tenu de la nature rocheuse des sols. Traversé par 45 km de tranchées, il représente un ensemble unique de fortifications de campagne et permet de visualiser l'histoire d des combats.

Dès 1921, le site est classé monument historique. La même année, le général Tabouis, ancien commandant de la 9° division d'Infanterie qui s'illustra au HWK, crée un comité chargé de construire un monument national dédié au souvenir des combattants français disparus. Placé sous le haut-patronage du président de la République Gaston Doumergue et des cinq maréchaux de France, le monument est inauguré en 1932 par Albert Lebrun, président de la République. Financé par une souscription nationale, il est l'un des quatre monuments Nationaux de la "Grande Guerre" avec ceux de Notre-Dame de Lorette, Douaumont et Dormans.

Orienté Ouest-Est tout comme la nécropole, cet ensemble architectural, œuvre de Robert Danis, s'organise dans un strict respect des lignes horizontales. Après avoir emprunté une tranchée longue de 40 mètres, on accède au monument creusé dans le roc au lieu dit "Silberloch". Surmontée par un fronton portant l’inscription "1914 – Hartmannswillerkopf – 1918", (le fronton initial portait l’inscription en lettres de bronze "Ici reposent des soldats français morts pour la France") l'entrée du Monument national est gardée de part et d’autre par deux victoires ailées en bronze, œuvre d’Antoine Bourdelle. Une porte en fer forgé en forme de soleil levant, œuvre d’Unselt, ferme l’entrée du monument et porte l’inscription "Ad lucem perpetuat".

Dans le péristyle figurent les numéros des 106 régiments français et du bataillon américain qui ont combattu au HWK. Il est fermé au fond par une immense porte en bronze doré qui ouvre l’accès à l’escalier qui descend dans la crypte. On y trouve trois chapelles dédiées aux trois religions concordataires : catholique, protestante et israélite. L’autel catholique est dominé par une statue de la Vierge à l’enfant sculptée dans la pierre par Bourdelle ; des versets de la bible sont sculptés dans les murs au- dessus des deux autres autels. Au centre, un immense bouclier en bronze flanqué de part et d'autre d'un glaive et d'un fourreau vide entourés de lauriers, recouvre la tombe de plusieurs milliers de soldats français inconnus recueillis sur le champ de bataille. Une épitaphe de Victor Hugo est gravée sur tout le pourtour du bouclier : "Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie". Une croix de guerre en bronze est placée en clé de voûte de la crypte à la verticale de la tombe.

Dominant le cimetière national, et situé à la verticale de la crypte, s’élève sur plusieurs marches un autel de la Patrie identique à celui dressé au Champ de Mars à Paris en 1790 pour la fête de la Fédération. Sur son pourtour figurent les blasons de douze grandes villes françaises qui ont offert le monument.

Récemment restauré, cet ensemble architectural a retrouvé toute sa beauté et sa solennité originelles et perpétue par-delà les années le recueillement et 'l’hommage dus à ceux qui reposent là après avoir fait le sacrifice de leur vie.

 

 

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Infos pratiques

Adresse

1, rue Camille Schlumberger 68000
Colmar

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres

Fermetures annuelles

D'octobre à mai

La nécropole nationale de Neufchâteau

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Nécropole nationale de Neufchâteau. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Neufchateau

 

La nécropole nationale de Neufchâteau regroupe 833 Français, 12 Allemands, deux Polonais et un Russe décédés lors de la Première Guerre mondiale ainsi que 47 Français morts pour la France en 1939-1945. Aménagé jusqu'en 1924, pour inhumer les dépouilles de soldats décédés dans les hôpitaux de la ville. En 1934-1935, sont rassemblés les corps exhumés de cimetières provisoires de la région de Neuchâteau, ainsi que du sud-est du département des Vosges. En 1962, y sont également regroupés les corps des soldats décédés durant la Seconde Guerre mondiale. Reposent aussi, en ce lieu, les restes mortels de cinq aviateurs britanniques de la Royal Air Force tombés le 29 juillet 1944. En 2012, les cendres de l’un des deux survivants du crash de cet avion, Thomas Harvell, décédé à l’âge de 87 ans, ont été enterrées selon sa volonté, aux côtés de ses camarades du 514e Squadron.

 

Les batailles de la trouée de Charmes : 24 août – 11 septembre 1914

Au début d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique un large mouvement visant à envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements annexés en 1871.

Malgré quelques succès initiaux notamment à Mulhouse les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur les Allemands. En quelques jours, la 1re et la 2e armée enregistrent des pertes importantes. Au soir du 20 août, cette action est brisée. Engageant un mouvement de repli, elles franchissent à nouveau la frontière. Harassés, les hommes de la 1re armée se déploient dans le secteur des Vosges, tandis que ceux de la 2e armée prennent position sur les hauteurs du Grand-Couronné de Nancy. Là, va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers le point supposé faible du dispositif : la trouée de Charmes, jonction entre les deux armées françaises. Le haut commandement allemand est convaincu que les Français ne pourront tenir ce secteur vulnérable, éloigné des places fortes de Toul et d’Epinal. En forçant ce passage, l’aile gauche de l’armée allemande sera en mesure de rejoindre l’aile droite sur la Marne, encerclant ainsi une grande partie des armées franco-britanniques.

Le 24 août, l’assaut est lancé. L’effort principal de l’armée allemande se porte sur les positions de la 1rearmée. Le 8e corps bien que durement éprouvé s’emploie à entraver la marche de l’ennemi. Pourtant, l'ennemi franchit la Meurthe et la Mortagne. Les combats sont particulièrement violents à Baccarat ou à Gerbéviller. Après avoir défendu le pont sur la Mortagne, sous le feu de l’artillerie allemande, les hommes du 2e chasseurs sont submergés par un ennemi nettement supérieur en nombre. Les Allemands s'emparent de Gerbéviller qui, au terme du repli français, est pillée, incendiée et une partie de la population est exécutée.

Au soir de cette journée, les Français s'accrochent à leurs positions et parviennent à reprendre Rozelieures. L’ennemi atteint le secteur de Charmes mais ne peut franchir la Moselle. Le lendemain, devant ce succès, le général de Castelnau lance une offensive générale. Les positions perdues sont progressivement reprises. Plus à l'est, les Allemands lance un nouvel effort vers Rambervilliers. Mais cette action est un échec. La 1re armée, à l’image du 21e corps, défend pied à pied les pentes vosgiennes. Très vite, les combats se transforment en de violents corps à corps. Entre le 25 août et le 9 septembre 1914, le col de la Chipotte change ainsi cinq fois de mains.

Tenus en échec, devant la trouée de Charmes, les Allemands attaquent, le 4 septembre, le Grand Couronné. Au bord de la rupture, les armées françaises parviennent à s'accrocher et renverser, le 7 septembre, la situation générale. Les bois de Champenoux et de Velaine retombent sous le contrôle des Français. À partir du 11 septembre, la pression ennemie se desserre autour du Grand Couronné. En effet, la victoire alliée sur la Marne, contraint les Allemands à renoncer à conduire de nouvelles opérations en Lorraine française. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné cesse. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Peu à peu, le front se fixe sur cette ligne pour ne plus évoluer pendant toute la durée de la guerre.

 

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Infos pratiques

Adresse

88300
Neufchâteau

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Superficie : 6 206 m²

Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918, 1939-1945.

La nécropole nationale Le Marxberg

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Nécropole nationale Le Marxberg. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sarrebourg Marxberg

 

La nécropole du Marxberg regroupe principalement les dépouilles de soldats morts pour la France lors la bataille de Sarrebourg en août 1914 ou décédés dans les hôpitaux de la ville. Créée durant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande, elle est aménagée de 1925 à 1930 pour rassembler les corps exhumés d'autres cimetières de Sarrebourg ou de la région. En septembre 1945, les corps de militaires français décédés lors de l'occupation de Rhénanie sont rapatriés. Aujourd'hui, cette nécropole rassemble 1 608 corps dont 1 119 Français reposant en tombes individuelles. Deux ossuaires rassemblent, pour l’un, les restes mortels de 315 soldats et, pour l’autre, de 257. Au titre de la Deuxième Guerre mondiale, 266 Français, 77 Polonais, 69 Yougoslaves, deux Bulgares et un Tchèque reposent dans ce cimetière. Au sein de celui-ci, un monument honore le souvenir des soldats de l’armée polonaise tombés en juin 1940 : "La ville de Sarrebourg et les anciens combattants polonais en France, à la mémoire de l'armée polonaise qui s'est battue sur la terre lorraine pour notre liberté en juin 1940 – "Za wolnosc Nasza i Wasza Pour notre liberté et la vôtre".

Parmi les combattants, repose notamment le corps du capitaine Roland de Durand de Prémorel (Carré 14/18, tombe n° 36). Officier au 85e régiment d'infanterie, il meurt le 19 août 1914 à Reding où une stèle commémorative a été apposée face à la gare.

 

La bataille de Sarrebourg, août 1914

Ville annexée à l'empire allemand depuis mai 1871, la ville de Francfort est, en août 1914, l'un des principaux objectifs de la Ire armée conduite par le général Dubail. Le 18 août 1914, le 8e corps d'armée (CA) s'empare de la ville. Toutefois, ce succès est provisoire car les Français en particulier les hommes du 95e régiment d'infanterie (RI) et du 85e essuient au nord le feu violent de l'artillerie lourde allemande. Pour les Français, arrêtés par l'ennemi retranché dans des tranchées, il est impossible de progresser. De violents combats se déroulent à Reding Les pertes consenties sont importantes comme le 95e RI qui perd la moitié de son effectif.

Le 20, les Français s'élancent à nouveau mais ils sont à nouveau stoppés. La ville est partiellement détruite. Sous la pression ennemie et au regard des pertes, le général français de Maud'huy ordonne le repli général. Les combats autour de Sarrebourg montrent que l'armée française déploie, au cours de l'été 1914, une approche inadaptée de la guerre moderne, induisant des pertes élevées et conduisant suivant à des erreurs majeures.

La bataille de France, juin 1940

Le 3 septembre 1939, la guerre est déclarée contre l'Allemagne. En raison des risques encourus par les civils, une partie du territoire de la Moselle est évacuée. Fuyant les combats éventuels, les Mosellans gagnent les départements du centre et de l'Ouest de la France. Le 10 mai 1940, les Allemands envahissent les Pays-Bas, la Belgique, le Grand-duché de Luxembourg et la France, mais, très vite, les combats tournent en faveur des forces ennemies. Le 17 juin, elles pénètrent dans Metz, déclarée ville ouverte, où le préfet de Moselle est arrêté. Le 22, la France défaite signe l'armistice avec l'Allemagne nazie.

L'engagement des Polonais en France – Mai-Juin 1940

Après la défaite de la Pologne en septembre 1939, le gouvernement polonais se réfugie en France où plusieurs unités militaires se sont reconstituées et combattent, lors de la campagne de France, au sein de l'armée française. Après la défaite, certains rejoignent les rangs de la résistance française ou gagnent l'Angleterre, avant de livrer, en 1944, des combats livrés pour la libération du sol français.

 

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Sarrebourg
À la sortie ouest de Sarrebourg, N 4

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Plaque commémorative "Aux grenadiers polonais de 1940".

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg

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Nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg. © ECPAD

 

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg regroupe les corps de 5 462 soldats ou civils de nationalités diverses, décédés lors des conflits du XXe siècle. Créé en 1872 en tant que cimetière de garnison par l’Allemagne, 2 397 Français reposent aux côtés de 2 866 Allemands et 299 Alliés. Pour la Première Guerre mondiale, sont inhumés 1 834 Allemands, 388 Français, 149 Russes, 15 Britanniques, 13 Austro-hongrois et 5 Serbes et au titre de la Seconde Guerre mondiale, 2 008 Français, 1 032 Allemands, huit Yougoslaves, sept Britanniques, cinq Polonais, cinq Australiens, deux Néo-Zélandais, un Canadien, un Néerlandais, un Arménien. Parmi eux, ont été inhumées les dépouilles de quelques femmes, victimes civiles ou infirmières militaires et de 2 enfants décédés durant la 2e Guerre mondiale, Monique Ferret, née et décédée en mai 1945 en captivité à Innsbruck (Carré C, rang 6, tombe 6) et Jacques Budios tué avec sa mère lors d’un bombardement en août 1944 (Carré C, rang 2, tombe 19). Par ailleurs, deux combattants décédés en Indochine reposent à Strasbourg Cronenbourg : Johann Jury, de la 13e demi brigade de la légion étrangère décédé le 15 janvier 1953 à Cau Xa au Tonkin (carré D, rang 11 tombe 19) et Helmut Kraska, du 2e régiment étranger décédé à Nam Dinh (Tonkin) le 7 octobre 1953 (carré C, rang 1A, tombe 15). Plus récemment, c’est un sapeur parachutiste du 17e régiment du génie parachutiste, natif de Strasbourg, Michel Lung-Hoi décédé le 4 septembre 1986 à Jwayya au Liban, qui y a été inhumé.

 

La Première Guerre mondiale

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_1_Strasbourg-Cronenbourg

 

À la veille de la guerre, Strasbourg est une place forte allemande moderne. Située à 50 km de la frontière avec la France, cette place forte comprend environ 1000 ouvrages de béton construits de Strasbourg à Mutzig. Ils constituent la mise en place d’un plan d’armement de la place - Armierungsplan. Ces fortifications doivent, en relation avec la position de la Bruche - Breuschstellung - et la forteresse Empereur Guillaume II - Feste Kaiser Wilhelm II, sur la colline de Molsheim-Mutzig, barrer la plaine d’Alsace d’est en ouest pour bloquer toute offensive française provenant de Belfort.

Ces opérations s’effectuent sous la direction du gouverneur militaire de Strasbourg, Magnus von Eberhardt, qui gère aussi bien 40 000 ouvriers qu’une garnison de 60 000 hommes qui défendent la ville tenue par le XV Armeekorps (15e corps d’armée allemand). Le 1er août 1914, la mobilisation est déclarée du côté allemand. Les bâtiments publics et privés tels que les écoles ou le séminaire sont réquisitionnés. Ces Festungslazarette - hôpitaux militaires de place forte – sont destinés à accueillir les blessés venus du front. Une cinquantaine d’hôpitaux militaires sont ainsi ouverts pour prendre en charge plus de 10 000 blessés. Certains établissements sont spécialisés : chirurgie, soins dentaires, ophtalmologie, ou troubles psychiatriques. Certains, comme le Lazarett 10 au Neudorf, accueille les malades infectieux, notamment en 1917-1918, des prisonniers roumains et russes frappés d’une épidémie de typhus. D’août 1914 à fin septembre 1914, 44 000 blessés sont soignés dans les hôpitaux de Strasbourg.

Guillaume II abdique le 9 novembre 1918, mettant fin à la monarchie. La République est proclamée à Berlin. Dès le lendemain, elle l’est à Strasbourg par le social-démocrate Jacques Peirotes qui prend la tête de la municipalité. C’est lui qui assure la transition d’un régime à l’autre, d’une nation à l’autre, et prépare l’entrée des troupes françaises dans la ville le 22 novembre 1918.

Les prisonniers de guerre russes en Alsace (1914-1918)

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million en Allemagne. Au printemps 1915, pour pallier le manque de main-d'œuvre, ces hommes sont requis. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont employés à des travaux de drainage, de coupe de bois, de construction de routes... Ces tâches sont très éprouvantes pour ces hommes privés de nourriture et de soins. Le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.

Après l’Armistice et le rattachement de l'Alsace et de la Moselle à la France, selon différentes estimations, près de 60 000 Russes, anciens prisonniers et anciens membres du corps expéditionnaire, sont pris en charge par les autorités militaires françaises. En effet, la guerre civile en Russie bolchévique empêche le rapatriement de ces hommes. En juin 1919, le premier contingent de soldats et de prisonniers quitte Marseille pour la Russie. En 1923, tous ont regagné la Russie. Actuellement 620 soldats et prisonniers de guerre russes sont inhumés en Alsace, dont 566 sujets russes dans le Bas-Rhin.

 

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La Deuxième Guerre mondiale

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Les incorporés de force

Dix-sept incorporés de force reposent à Strasbourg. Ils sont décédés durant la guerre à l’hôpital militaire de Metz, tués lors de combats ou fusillés près de Wiesbaden (Allemagne).

La Relève et le Service du Travail Obligatoire (STO)

Dès janvier 1942, les autorités allemandes réclament au gouvernement de Vichy des travailleurs pour l’Allemagne. Le gauleiter Sauckel, plénipotentiaire général pour la main-d’œuvre, souhaite 250 000 hommes. Laval sollicite en contrepartie le retour d’Allemagne de 50 000 prisonniers de guerre, s’il fournit 150 000 ouvriers qualifiés. Ce dispositif est baptisé "la Relève". La loi du 4 septembre 1942 "relative à l’utilisation et à l’orientation de la main-d’œuvre" engage ensuite une réquisition des travailleurs, c’est-à-dire un service du travail obligatoire, visant les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans pour le départ de 250 000 ouvriers en Allemagne. Ce recrutement est amplifié par la promulgation de la loi du 16 février 1943 instituant le Service du travail obligatoire sur des critères démographiques par l’obligation des jeunes nés de 1920 à 1922. Après la guerre, deux statuts sont donc créés : « Déporté » qui désigne uniquement les déportés concentrationnaires tandis que les qualificatifs de "travailleur déporté" ou "déporté du travail" concernent les requis. On retrouve ainsi, dans la nécropole, des travailleurs du STO, comme par exemple, les sœurs Odette et Edith Hurty, natives de Dordogne (carré C rang 7 tombe 5 et carré C rang 1 tombe 7) décédées lors d’un bombardement en décembre 1943 à Innsbruck (Autriche) ou encore Raymond Cariot, (carré A rang 2 tombe 8) employé à la gare de Linz en Autriche décédé lors d’un bombardement en janvier 1944.

Les prisonniers de guerre

Plus de 160 000 soldats français ont été prisonniers après leur capture lors des combats de 1939-1940. La plupart sont âgés entre 20 et 40 ans, ils sont répartis en deux catégories : les stalags (mannschaftsstammlager) pour les hommes de troupe, et les oflags (offizierslager) pour les officiers. Ils sont ensuite dispersés dans des détachements de travail (arbeitskommandos), pour des travaux agricoles, de bûcheronnage, dans des services urbains en ville ou encore dans l’industrie.

Des résistants déportés

Plusieurs résistants déportés sont présents à Strasbourg. Il s’agit notamment de membres du réseau "Alliance" mais aussi de résistants originaires de toutes les régions de France, comme Henri Lope-Cruz. Engagé dès 1940 dans les jeunesses communistes bordelaises, il participe à des sabotages dans l’usine dans laquelle il est ouvrier ajusteur. Dénoncé, il est arrêté puis interné en 1943 au fort du Ha, avant d’être enfermé au fort de Romainville où il participe aux manifestations des internés le 14 juillet. En août 1943, il est envoyé sur le camp disciplinaire de Neue-Breme où il est matraqué, avant d’être transféré à Mauthausen où il est à nouveau maltraité durant trois semaines. Le 20 septembre 1943, affecté au kommando Heikel à Schwechat-Wien, il saccage les cellules d’avions à réaction. Pris à nouveau en flagrant délit, il est matraqué, privé de nourriture et laissé aux intempéries. Il décède le 6 janvier 1944 dans un block.

Le réseau "Alliance" est un des réseaux de renseignements les plus importants de France durant la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs membres de ce groupe sont déportés dans le convoi I 166, à Offenburg, près de Strasbourg où il y a une prison et un kommando, c'est-à-dire une structure de travail itinérante composée de détenus de camps de concentration. D’autres sont emmenés dans plusieurs camps où ils sont exécutés (Pforzheim, Heilbronn). 128 membres de ce réseau sont déportés à partir de décembre 1943. Seuls trois rentreront de déportation.

Des escadrilles françaises

Un monument commémoratif porte les noms des dix-sept aviateurs des escadrilles Groupe 1/19 Gascogne et 2/23 Guyenne tombés lors de missions aériennes le 16 décembre 1944 au dessus de Neuf-Brisach et le 21 février 1945 à Meisenheim (Allemagne). 

Il faut aussi souligner la présence d’aviateurs de la Royal Australian Air Force, de la Royal New Zealand Air Force, de la Royal Canadian Air Force ou encore britanniques, décédés lors de combats aériens en juillet 1944.

Un compagnon de la Libération

Henry Lévy-Finger rejoint l’Angleterre dès 1940 et s’engage dans les Forces françaises libres le 28 septembre 1940. En 1944, il participe à l’organisation des opérations du débarquement et revient en France en août 1944. Après la Libération de Paris, il est mobilisé dans le secteur des Vosges, de la Moselle et de la Meurthe. Le 24 novembre 1944, au lendemain de son entrée dans Strasbourg libéré à la tête de ses canons automoteurs, Henry Lévy-Finger est mortellement blessé. Il est inhumé Carré E, rang 4 tombe 8.

 

Après la capitulation de l’Allemagne, les troupes françaises et alliées restent dans la région pour assurer la transition. Durant cette période, beaucoup de soldats, notamment des hommes issus des troupes coloniales intégrées à la 2e DB, décèdent, mais aussi des infirmières comme Berthe Betin-Crecy de l’AFAT, décédée le 9 mai 1945.

 

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Monument aux morts 1914-1918 - Tombe de l'aumônier de la 2e DB, le révérend père Houchet mort pour la France le 23 novembre 1944

La nécropole nationale d’Haguenau

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Nécropole nationale d’Haguenau. © ECPAD

 

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Ancien cimetière de garnison créé en 1896 par l’armée allemande, la nécropole nationale d’Haguenau regroupe les corps de soldats décédés lors des trois conflits qui ont opposé la France et l’Allemagne sur le sol alsacien. Il est ensuite aménagé successivement de 1914 à 1919 puis dans les années 1930 pour regrouper les corps exhumés des cimetières militaires de la région de Haguenau-brumath, de la Petite-Pierre, de Hatten et la région de Woerth. À partir de 1955, ce sont les corps exhumés dans le Bas-Rhin qui sont ajoutés, puis en 1976 les prisonniers soviétiques initialement enterrés en Alsace.

Il comprend dix sépultures de soldats décédés lors de la guerre de 1870-1871. Pour la Première Guerre mondiale, aux côtés des 91 Français, reposent 475 Roumains, 122 Russes et un Britannique. Pour la Seconde Guerre mondiale, 536 Soviétiques dont 493 en ossuaires, 358 Français, sept Britanniques, un Polonais et un Belge sont inhumés.

Pour la Seconde Guerre mondiale, les sept aviateurs britanniques, tombés dans la nuit du 24 au 25 avril 1944 lors du crash de leur bombardier sur Soufflenheim, sont également inhumés dans le cimetière. Dans ce village, une plaque en leur mémoire a été inaugurée en mai 2014.

À proximité, un carré militaire allemand de 188 tombes y a été aménagé.

La guerre franco-prussienne : la bataille de Woerth-Froeschwiller, 6 août 1870

Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Le 4 août, les troupes prussiennes marchent vers Wissembourg. Submergée par le nombre, la 2e division d’infanterie (DI) du général Douay abandonne le plateau du Geisberg et le col du Pigeonnier. Après cette défaite, l’armée du Rhin conduite par le maréchal Mac-Mahon se replie sur la rive droite de la Sauer. Le 6, au nord d’Haguenau dans les bois de Woerth et de Froeschwiller, les Français subissent un nouveau revers. Les Français luttent à 1 conte 3 et sont surclassés par le feu ennemi. Un nouveau repli s’impose au cours duquel la cavalerie se sacrifie lors de furieuses charges dans les rues de Morsbronn ou devant Elsasshausen. Finalement, l’ennemi s’empare de l’Alsace tandis que l'armée française se retranche en Lorraine.

Les batailles de Morhange et de Sarrebourg, 19-27 août 1914

Tout au long de la guerre, Haguenau est à l’écart des combats et des destructions. Pour autant, aux premiers jours de la guerre, de violents affrontements se déroulent à quelques kilomètres de la ville. Le 3 août, alors que l’ennemi déploie par la Belgique un large mouvement visant à envelopper l’armée française, le général Joffre engage le 7e corps d’armée (CA) en Alsace occupée depuis 1871. Mulhouse est libérée par les Français. Mais l’ennemi réagit et reprend Mulhouse, rejetant les Français de l’autre côté de la frontière.

Joffre relance une action en Haute Alsace et le 14 août, les 1re et 2e armées s’élancent en direction de Morhange et Sarrebourg. La 2e armée du général de Castelnau progresse rapidement dans les premiers jours, enlevant Château-Salins, Sarrebourg et Dieuze, mais, l’ennemi occupe de solides positions dominant le canal des Salines et la Sarre. Là, dans des tranchées bétonnées et appuyés par des mitrailleuses, il se prépare à affronter les Français. Le 19, le 20e CA atteint ces positions et le 20 au matin, après un violent bombardement, l’ennemi surgit, infligeant de lourdes pertes aux Français. Dans l’après-midi, ces derniers reculent sur la Meurthe. À l'est, devant Sarrebourg, la 1re armée française connaît le même revers. Près de 10 000 hommes sont hors de combat de part et d’autre. La 1re armée gagne la vallée de la Bruche et s’accroche aux hauteurs des Basses-Vosges. Après ces défaites, les Français se replient sur les Vosges et sur le Grand-Couronné de Nancy où se joue, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Pour la Première Guerre mondiale, nombre de soldats français sont décédés en 1918-1919 à l’hôpital d’Haguenau ou encore à l’asile de Stephansfeld-Brumath des suites de maladies. Ils reposent aujourd’hui dans la nécropole.

Les Roumains en France, 1916-1918

D’août 1916 au début de l’année 1917, des milliers de combattants roumains sont fait prisonniers par les Empires centraux. Au 1er février 1917, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 sont dans des camps en Allemagne. La plupart sont transférés sur le front Ouest ou italien. Leurs conditions de détention sont très difficiles. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore un peu leur sort, mais en octobre 1918, seulement 28 000 sont encore en vie. Certains sont envoyés en France entassés dans des wagons puis employés dans des kommandos agricoles, des mines, des usines ou à proximité du front. Travaillant très durs, ils sont livrés à des gardiens violents et sont très mal nourris. Les civils alsaciens, qui tentent de les aider, risquent tout autant les coups. En Alsace, Lorraine, ou encore dans les Ardennes et l’Aisne, les Roumains subissent les soldats des Rümanen-Bechachungskommando (détachement de surveillance des Roumains) et des Kriegsefangenen-Arbeiter-bataillonen (bataillons de travailleurs prisonniers de guerre). À la fin de la guerre, des responsables allemands sont désignés comme criminels de guerre sur une liste de noms issue des articles 227 à 230 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. À Haguenau comme à Dieuze, une plaque en français et en roumain rappelle cette histoire : "À la mémoire des 2 344 prisonniers de guerre roumains morts dans les camps d’internement allemands en Alsace et en Lorraine en 1917 et en 1918. À la mémoire des Alsaciens et des Lorrains qui les ont aidés."

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre

Au cours de la Grande guerre, 3,4 millions soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 millions détenus en Allemagne. À partir du printemps 1915, le gouvernement allemand décrète l’utilisation des prisonniers de guerre pour pallier à la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont employés aux travaux de drainage, de coupe du bois, de construction des routes ou dans l’agriculture. La dureté du travail, la faim, le manque de soins médicaux appropriés nuisent à leur santé. Selon les chercheurs russes, le taux de mortalité des prisonniers de guerre était de 7,3 %. Au cours de la guerre, 100 000 prisonniers de guerre ont péri en Allemagne.

Les libérations d’Haguenau, 11 décembre – 16 mars 1945

Depuis l’été 1944, les Allemands refluent vers le Nord-Est. En Lorraine et en Alsace, les Allemands organisent de solides points de résistance et lancent d’importants travaux de fortification sur la frontière du Rhin. A la mi septembre, la 1re armée française du général de Lattre et la 2e division blindée (DB) du général Leclerc marchent aux côtés des armées américaines sur l’Alsace. La 1re armée progresse par le Sud jusqu’à la trouée de Belfort, qu’elle reprend à la XIXe armée après de rudes combats entre le 14 et le 25 novembre. Au centre, les Français atteignent Gérardmer et la Bresse. Partout, la 1re armée bouscule l’ennemi mais au prix de pertes importantes. Au nord, le 22 novembre 1944, la 2e DB libère Strasbourg, tenant ainsi le serment de Koufra formulé en 1941 dans le désert libyen.

Le 9 décembre, la 7e armée américaine atteint Haguenau. Le 11, sans livrer de combats, la 79e division d’infanterie américaine y pénètre. Mais, très vite, l’ennemi réagit. Le 16, il contre-attaque dans les Ardennes, puis, en janvier 1945, au nord des Vosges. Les Alliés sont surpris et décident de concentrer leurs forces entre Saverne et Lunéville. Sous la pression du général de Gaulle, les Français conservent Strasbourg, menacée par cette manœuvre. Le 21 janvier 1945, à Haguenau, la partie au nord du canal de la Moder, est reprise par les Allemands. Jusqu’au 26, la 14e DB américaine livre de violents combats de rues pour stopper les Panzers. Le front se stabilise. L’ennemi s’accroche à chaque village autour desquels les combats sont des plus éprouvants, en particulier pour les troupes coloniales. L’offensive alliée du 15 mars permet progressivement de dégager cette poche de résistance. Le 18, la 36e DI américaine, renforcée par la 3e division d'infanterie algérienne repasse la Moder et reprend avant de poursuivre vers le Rhin et d’entrer en Allemagne.

 

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