Un insigne des commandos d’Afrique

©Collection Maurice Bleicher

 

Le 15 août 1944, les alliés déclenchent l’opération Anvil Dragoon : il s’agit, en débarquant entre Toulon et Cannes, de libérer le sud-est de la France puis de remonter la vallée du Rhône afin d’effectuer une jonction avec les troupes débarquées en Normandie, deux mois plus tôt, dans le cadre de l’opération Overlord.

 

L’insigne présenté évoque cette opération militaire de grande envergure, à laquelle participe activement l’armée d’Afrique, sous le commandement du général de Lattre de Tassigny. Les deux tiers des quelques 350 000 hommes débarqués sur les côtes de Provence dans les semaines et mois qui suivent le 15 août sont en effet français ou originaires de l’Empire.

 

Le 26 juillet 1943, est créé en Algérie le Groupe de Commandos d’Afrique, placé sous les ordres du commandant Bouvet. Destiné à accomplir des coups de main sur les arrières de l’ennemi, le Groupe est plus spécialement entraîné aux actions amphibies. Sa première opération se déroule sur l’îlot de Pianosa en mars 1944. Du 17 au 19 juin, les Commandos d’Afrique participent, avec le bataillon de choc, à la prise d’Elbe. Dans la nuit du 14 au 15 août, ils débarquent les premiers sur le sol de Provence, conquièrent une tête de pont, du Rayol au Cap Nègre, libèrent La Fossette, le Lavandou, enlèvent la batterie côtière de Mauvannes le 18, le fort du Coudon le 21 et participent aux derniers combats pour le nettoyage de Toulon. Ils combattront ensuite dans les Vosges, en Alsace puis en Allemagne.

L’insigne des Commandos d’Afrique représente, sur fond d’hexagone, une nef stylisée constituée d’un croissant, emblème du Maghreb, portant le mot « Commandos », et d’une voile latine ornée d’une étoile chérifienne. C’est la nef de la ville de Paris qui constitue pour tous les volontaires du groupe l’objectif qu’ils se sont juré d’atteindre. Le fond bleu foncé de l’insigne évoque la mer mais aussi les actions menées souvent de nuit par les commandos.

L’insigne présenté est remis en août 1945 par le lieutenant-colonel Bouvet au médecin-colonel Vernier pour services exceptionnels rendus aux Commandos au combat. Son diplôme est présenté ci-dessous.

 

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