La nécropole nationale de Vignemont

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Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vignemont

 

La nécropole nationale de Vignemont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Matz en juin 1918. Créé à l’issue des combats, ce cimetière est aménagé en 1919 et 1921 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de tombes isolées ou de cimetières provisoires de ce secteur. Cette nécropole rassemble 3 108 corps français dont 2 153 sont inhumés en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 955 combattants. Cette nécropole réunit aussi les tombes de huit soldats britanniques morts lors de la 2e bataille de Picardie.

À côté de ce site, un cimetière allemand, créé en même temps que la nécropole française, rassemble 5 333 corps dont 3 802 reposent en tombes individuelles.

 

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars–5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquent dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5 armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3e armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leur position. À Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés.

Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est dramatique.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

  • Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

  • Chars Schneider montant en lignes à Léglantiers, juin 1918. À Léglantiers, sur la route de Ravenel à Laneuvilleroy, les équipages de l’AS 15 commandés par le lieutenant Rougier quittent le champ de bataille du Matz. Rattachés au groupement III, les chars Schneider de l’AS 15 subissent des pertes importantes lors de la contre-offensive du 11 juin menée vers le village de Belloy. Cette  localité, centrale dans le  dispositif  allemand, est alors fortement défendue par les  troupes allemandes de la 3e  Reserve  Division. Les batteries de chars de l’ AS 15 sont accompagnées par les soldats du 114e régiment d’infanterie de ligne, rattaché à la 152e division d’infanterie. Stoppés dans leur progression, les chars apportent cependant à l’infanterie un tir de barrage qui enraye une contre-attaque allemande devant le château de Lataule. Mais, privés de leur soutien en infanterie suite aux pertes élevées, les chars doivent regagner leur position de départ.© ECPAD/Jacques Ridel

  • Brancardiers français parcourant le champ de bataille de Belloy, juin 1918. Un jour avant l’arrêt des combats, ils prennent en  charge le corps d’un soldat tombé pendant les combats de Belloy du 11 juin menés par les hommes de la 152e division d’infanterie, où est rattaché le 125e régiment d’infanterie. Le jour de l’attaque contre Belloy, le régiment compte de lourdes pertes. En effet, 12 officiers sont perdus, 55 soldats sont tués, 41 disparus et 246 blessé.© ECPAD/Jacques Ridel

  • Prisonniers allemands à Roye-sur-Matz sous surveillance de soldats français du 119e RI. © ECPAD/Jacques Ridel

  • Tirailleurs sénégalais blessés, le long d'une route à Monchy-Humières. Suite à l’enfoncement du front le 9 juin, les unités françaises doivent céder le village de Ressons-sur-Matz et se replier au nord de la rivière Aronde.© ECPAD/Jacques Ridel

  • Poste d’observation à Belval. La 3e armée pénètre plus avant dans le massif de Thiescourt, approche de Lassigny et menace Noyon. Deux fantassins du 360e RI (régiment d'infanterie) sont à un poste d'observation situé dans un arbre à Belval. Ce village est repris le 13 août pendant l'offensive de la 3e armée du général Humbert, lancée le 10 août au nord de l'Oise qui a pour but de dégager Compiègne. © ECPAD/Jacques Ridel

  • Soldats français en position sur le Mont-Renaud, août 1918. À 2 km au sud-ouest de Noyon, le Mont-Renaud, près de Passel, est un lieu de combats perpétuels pendant la guerre. Le matin du 29 août 1918, la 3e armée reprend définitivement ce  lieu stratégique. Le Mont-Renaud est une colline située sur la route de Paris. Pour effacer la menace qui pèse sur la capitale, le site doit être repris par les troupes françaises. © ECPAD/Jacques Ridel

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    Infos pratiques

    Adresse

    Vignemont
    À 13 km au nord de Compiègne, D 41

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année