La nécropole nationale d’Oeuilly

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Nécropole nationale d’Oeuilly. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Oeuilly

 

La nécropole nationale d'Oeuilly regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats du Chemin des Dames, principalement ceux d’avril 1917. Créée pendant la guerre, à proximité d’un poste de secours, celle-ci est réorganisée à plusieurs reprises, en 1922, 1934, puis en 2010 afin d’accueillir les restes mortels de soldats inhumés initialement dans d’autres cimetières du Chemin des Dames. Aujourd’hui, cette nécropole rassemble ainsi plus de 11 000 combattants français en tombes individuelles et collectives.

Sur ce site, est érigé un monument régimentaire dédié à la mémoire des morts du 163ème régiment d’infanterie (RI) tombés en août 1917, dont 58 combattants de ce régiment reposent en ce lieu. Parmi les soldats français, reposent, dans une tombe commune, les dépouilles de François et d’Emile Texier. Natifs du Puy-de-Dôme, ces deux frères sont décédés respectivement le 20 septembre 1914 à Vic-sur-Aisne et le 16 juin 1917 du côté de Cuissy.

Depuis l'automne 1914, malgré des efforts renouvelés par chacun des belligérants, le front ne peut être rompu. En 1917, forts des enseignements de sa victoire à Verdun, le nouveau commandant en chef français, le général Nivelle, projette de conduire, sur le Chemin des Dames, une puissante offensive dont l’objectif est, une fois encore, de percer les lignes adverses.

L'offensive du Chemin des Dames – 16 avril 1917

À partir d’avril 1917, le plateau du Chemin des Dames constitue le principal enjeu de cette opération. Pourtant, avec le repli allemand sur la ligne Hindenburg le plan initialement défini par l’état-major français est caduque. En dépit des réserves du pouvoir politique et de quelques généraux, Nivelle maintient son projet et concentre, au pied du plateau, 49 divisions d’infanterie et cinq divisions coloniales. L’ensemble de ces hommes bénéficie de l’appui feu de 5 310 canons, soit un canon tous les 12 mètres. Par ailleurs, pour la première fois, 128 chars français sont engagés pour soutenir la progression de l’infanterie. Au total plus d’un million d’hommes sont rassemblés.

Le 16 avril, sous une pluie de neige fondue, les premières vagues s’élancent à 6 heures. Malgré une intense préparation d’artillerie, elles se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par le feu des mitrailleuses allemandes. Au prix d’intenses efforts notamment ceux consentis par les Basques et les Béarnais du 18e RI, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Le lendemain, malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, le mouvement est maintenu. De durs combats se déroulent sur le plateau. L’offensive est un échec. Très vite, l'autorité de Nivelle s’effondre.

Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

La bataille des observatoires

En raison de l’importance des pertes, un cimetière est créé à proximité de l’ambulance n°4 du 12e corps d’armée, installée dans les ruines d’Oeuilly. 340 soldats sont inhumés dans un premier temps. Jusqu’en octobre 1917, toute une série de combats très localisés, d’une intensité exceptionnelle visent à conforter les gains de terrain âprement conquis, à améliorer les positions françaises et surtout à conquérir les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. Durant cette bataille dite des observatoires, d’autres antennes sanitaires sont ouvertes où sont progressivement inhumés les corps des soldats décédés ayant succombés à leurs blessures.

Le 28 avril 1917, un nouveau plan d’attaque du plateau de Californie est conçu et préparé dans les camps de Mailly et de Crève-Cœur. Début mai, avec pour objectif de reprendre le secteur de Craonne, les premières vagues s’élancent. Grâce à l’utilisation des lance-flammes par des sections Schilt, l’opération est un succès. Mais, soutenu par son artillerie, l’ennemi contre-attaque violemment. Les Français résistent vaillamment. Les pertes sont sévères notamment au sein de la 36e division d’infanterie (DI) qui perd en trois jours, 87 officiers et 2 750 hommes. Les affrontements sont tels que le capitaine Désagneaux, engagé dans le secteur de la ferme de la Royère en juin 1917 les qualifie de "second Verdun".

 

  • Nécropole nationale d’Oeuilly. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Oeuilly. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Oeuilly. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Oeuilly. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Oeuilly. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Oeuilly. © ECPAD

  • Nécropole nationale d’Oeuilly. © ECPAD

  • Arrivée de renfort sur la route d'Épernay, août 1915. © ECPAD/Tétart

  • Ruines du village de Craonne, mai 1917.  Le 5 mai 1917, concentrant leur assaut entre la ferme d'Hurtebise et Craonne, les deux divisions engagées (35e et 36e division d'infanterie) parviennent à enlever le plateau de Californie défendu par le corps allemand de la Garde. Les pertes sont importantes mais ce succès ne change pas le sort de la guerre. Après la guerre, les ruines de Craonne sont classées en zone rouge et le village est reconstruit à quelques centaines de mètres de sa position initiale. © ECPAD

  • Équipe de nettoyeurs de tranchée. Constituant des unités très spécialisées, ces hommes doivent mettre hors d’état de nuire l'ennemi resté dans les tranchées en deçà de la progression des troupes d'assaut. Pour remplir leur mission, ils disposent d’arme de poing, de grenades ou plus rarement de couteau. © ECPAD

  • Soldats français prennant leur repas à l'intérieur de la caverne du Dragon, Hurtebise, juillet 1917. Au Chemin des Dames, les carrières souterraines creusées par les carriers afin d’extraire de la pierre calcaire servant à la construction de maisons et d’édifices publics ou cultuels sont appelées des Creutes. Durant la guerre, elles servent d’abri ou de cantonnement aux combattants. © ECPAD/Maurice Boulay

  • Cloche de l’église de Vassogne utilisée pour signaler les alertes aux gaz, août 1917. © ECPAD/Gaston Thomas

  • Trophées de guerre exposés à Oeuilly, juillet 1918. Ces canons de 77 mm et ces deux mitrailleuses allemandes ont été pris à l'ennemi pendant la seconde bataille de la Marne. © ECPAD/Tétart

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    Infos pratiques

    Adresse

    Oeuilly
    À 22 km au sud de Laon

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année

    En résumé

    Eléments remarquables

    Monument-obélisque aux morts du 163ème Régiment d'Infanterie tombés en août 1917

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