Les Hommes des Glières

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Prise d'armes sur le plateau des Glières.
Prise d'armes sur le plateau des Glières. Source : Photo Raymond Perrillat / Association des Glières.
Corps 1


Vadot Georges dit Bernard, 29 ans.

 

Portrait de Georges Vadot

 

Ex-garde mobile du groupe de Mirande, il rejoint les forces des Glières après avoir déserté son unité. Chef-adjoint à la section Lyautey. Excellent gradé d'un esprit parfait, s'est totalement assimilé aux maquisards des Glières . il eut, au cours du repli, une conduite exemplaire malgré les difficultés.



Lacombe Gilbert, 47 ans.

 

Portrait de Gilbert Lacombe

 

Chef de gare, né à Annecy, engagé volontaire guerre 1914-1918, père de 5 enfants, pionnier des groupes de résistance, cheminot de la Haute-Savoie. Recherché par la Gestapo et la police de Vichy, il rejoint Glières où il devient un auxiliaire précieux du lieutenant Tom. Il assure en effet la bonne marche du P.C. et la surveillance des G.M.R. prisonniers, qu'il conduit avec son sifflet de chef de gare.

 

Lebovici Jacques-Henri, dit Launnoy, étudiant, 19 ans.

 

Portrait de Jacques-Henri Lebovici

 

Domicilié à Neuilly-sur-Seine. Il quitte brusquement sa famille afin de venger un frère déporté à Auschwitz et rejoint le bataillon des Glières. Affecté à la section Savoie-Lorraine, il est dénoncé par un traître au cours du repli et fusillé le 30 mars au Petit-Bornand.

 

Hamm Marcel, 25 ans.

 

Portrait de Marcel Hamm

 

Alsacien. Echappant à l'enrôlement sous l'uniforme nazi, il parvient en zone libre et se met immédiatement au service de la Résistance. Il rejoint le plateau des Glières où on l'affecte aux services du ravitaillement. II s'engage dès la Libération dans la Ire armée française et meurt le 16 mars 1945 dans Strasbourg libéré.

 

Albert Nuzillat dit La Bugne, 23 ans.

 

Portrait d'Albert Nuzillat

 

Chef de centre de sports aériens, né à Evian-les-Bains (Haute -Savoie). Maquisard dès la première heure, il rejoint le plateau des Glières dès sa formation avec le groupe du Grand-Bornand. Fait prisonnier à la Roche-sur-Foron au cours du repli, il est fusillé le 13 avril 1944 et jeté dans une fosse commune à la Balme-de-Thuy, avec 13 autres camarades.

 

Lucien Cotterlaz-Rennard, dit Papillon, 22 ans.

 

Portrait de Lucien Cotterlaz-Rennard

 

Né au Reposoir (Haute-Savoie). Dirigeant fédéral de la jeunesse agricole chrétienne, propagandiste avisé des Cahiers du Témoignage chrétien. Il établit plus de deux mille fausses pièces d'identité. Chef du corps franc de la Roche-sur-Foron, il a d'importants coups de main à son actif. Il est au plateau de Glières dès le début et devient chef-adjoint à la section Savoie-Lorraine. Fait prisonnier au cours du repli, il déclare simplement avant de mourir : "Je sais que je vais mourir . je demande que mes camarades accomplissent leur devoir comme moi-même."

 

Francis Favre.

 

Portrait de Francis Favre

 

Cultivateur, né au Grand-Bornand (Haute-Savoie). Dès l'ordre de mobilisation générale lancé par le bataillon des Glières, il rejoint le Plateau avec tous ses camarades du Grand-Bornand. Ils y forment la section Allobroges, qui participera à toutes les missions du lieutenant Humbert. Au cours du repli, il guide ses camarades à travers les barrages allemands.

 

André Guy dit Chocolat, 23 ans.

 

Portrait d'André Guy

 

Monteur électricien, né à Choisy-le-Roi (Seine-et-Oise), chef du corps franc de Thônes. Au cours de nombreux coups de main il a été un exemple pour ses hommes. Au plateau des Glières il s'est battu avec une énergie farouche, supportant tout le poids des assauts répétés de l'ennemi. Blessé mortellement au cours du combat, il a eu le geste du héros consommé en rendant son arme inutilisable avant de mourir.

Corps 2

 

Dujourd'hui Jean dit Jeannot, 22 ans.

 

 

Portrait de Jean Dujourd'hui

 

, originaire d'Annecy. Il fut le chauffeur du lieutenant Simon. Auparavant il se chargeait du transport de personnel pour l'Angleterre. Il sauva un officier pilote de la R.A.F. tombé avec son appareil dans la banlieue d'Annecy. Dès son arrivée au plateau des Glières il participe à toutes les missions de la section des éclaireurs-skieurs. Fait prisonnier, il est torturé par les tueurs de la section anticommuniste qui lui brisent la colonne vertébrale. Le 9 avril il rend le dernier soupir en disant. " Je meurs la conscience tranquille, je n'ai jamais tué . ils ne peuvent pas en dire autant. "

 

Louis Sala dit Loulou, 22 ans

 

Portrait de Louis Sala

 

Militaire au 27e BCA, rie à Blida (Afrique du Nord). Il vient d'Afrique s'engager au 27e BCA. Dès l'armistice il suit les consignes de résistance. Au plateau des Glières, à la section des éclaireurs-skieurs. Il participa avec son groupe à tous les engagements. Fait prisonnier, au cours du repli, alors qu'il conduisait une section en éclaireur, il est fusillé par les Allemands le 30 mars 1944.

 

Louis Vignol, 23 ans.

 

Portrait de Louis Vignol

 

Instituteur, originaire de la Ciotat. Entré dans la Résistance en mars 1943, il participa à de nombreuses opérations dans la Basse-Maurienne, la Tarentaise et la Haute-Savoie. Pris par les Allemands il répondit à un chef milicien qui lui offrait la vie s'il entrait dans sa formation : " Livrez-moi plutôt aux Allemands ". Il est fusillé à Saconge, le 14 juin 1944.

 

Maurice Pépin dit Grand Maurice, 22 ans.

 

Portrait de Maurice Pépin

 

Dessinateur industriel, né à Paris. Engagé au 13e BCA à Chambéry, il entre dès l'armistice dans la résistance active, devient un pionnier de camps de maquis de Basse-Maurienne, de Tarentaise et de Haute-Savoie. Très intelligent, volontaire pour toutes les missions dangereuses, il est mortellement blessé au Grand-Bornand, après s'être échappé du Plateau.

 

Les Espagnols

Cinquante-six Espagnols rejoignirent le camp de Glières dès les premiers appels. Affectés par le gouvernement de Vichy à des " compagnies de travail " en haute montagne, ils avaient subi pendant deux ans la vie dure de suspects. Lorsqu'on décida de les déporter en Allemagne dans des camps d'extermination, ils purent disparaître à temps et former des groupes de maquisards. Ils évitèrent toujours de tirer contre les forces de police française par respect de l'hospitalité (d'ailleurs bien rude) que nous leur offrions. Aussi eurent-ils quelques scrupules, à Glières, en entrant dans la lutte ouverte, et ils dirent à Tom : " Nous nous faisons un plaisir de combattre les Italiens ou les Allemands . mais nous ne voulons pas tirer sur des Français. Seulement, si on vous attaque, nous vous défendrons. "

 

Les Espagnols


Ils formèrent la section Ebre, qui fut l'une des meilleures grâce à sa docilité et à sa discipline. De longues années de souffrances en exil leur avait donné une extrême endurance. Ils avaient l'art de vivre avec peu de choses, de s'installer avec presque rien, d'organiser des veillées où ils chantaient les chansons de leur pays en faisant danser des marionnettes. Après le repli, qui leur coûta six tués et cinq prisonniers, ils reformèrent un maquis sous le commandement de Vera Miguel et prirent une part active à la libération.

 

Jourdan-Joubert L., Helgot J., Golliet P., Glières, Haute-Savoie : première bataille de la Résistance 31 janvier-26 mars 1944, Annecy, Association des rescapés des Glières, 1994

 

monuments aux morts :

74_Plateau des Glières_Morel
 
74_Plateau des Glières