La nécropole nationale de Pontavert

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Nécropole nationale de Pontavert. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Pontavert

 

La nécropole nationale de Pontavert, également appelée "Beaurepaire", rassemble près de 7 000 corps de soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale, dont un grand nombre repose en tombes individuelles. 54 Russes y sont également inhumés. Créé en 1915, ce cimetière est aménagé de 1920 à 1925 pour recevoir les corps initialement inhumés dans les environs de Pontavert, ceux reposant dans les cimetières allemands de Sissonne, Coucy-le-Eppes, Amifontaine, Nizy-le-Comte, ceux des cimetières français de Beaurieux, Samoussy, Guyencourt, Meurival, La-Ville-aux-Bois, et Vassogne.

Parmi les soldats inhumés repose le corps de Jules-Gérard Jordens, mort à deux jours de son 31e anniversaire. Né en 1885 à Nice, ce poète français est mobilisé au 246e régiment d’infanterie (RI) comme brancardier. Affecté dans l’Aisne, puis en Artois, il est tué au Bois-des-Buttes en 1916. Le nom de cet homme de lettres figure au Panthéon parmi ceux des 560 écrivains officiellement "Morts pour la France". Par ailleurs, Robert André Michel, archiviste et paléographe de renom disparait, le 13 octobre 1914, à Crouy.

Un carré spécifique regroupe les tombes de 67 britanniques tués en octobre 1914 et en mai-octobre 1918. Ces restes mortels ont été exhumés des cimetières militaires français de Meurival, Gerniyourt, Guyencourt, Pontavert et Beaurieux. Au terme de la contre-offensive sur la Marne, le British Expeditionary Force est engagé entre la 5e armée française et la 6e armée française où il se déploie, en direction de Laon, entre Soissons et Craonne. Mais la résistance ennemie comme l’usure des troupes ne permettent pas de bousculer les forces allemandes. Au terme de ces combats éprouvants, les Britanniques, à la demande de leur commandement, gagnent les Flandres. Au printemps 1918, quelques contingents reviennent dans cette région.

 

Pontavert, un village proche de la zone des combats

Situé sur la rive droite de l’Aisne, le village de Pontavert se trouve, depuis longtemps, sur les axes d’invasions. Le 15 septembre 1914, au terme de la contre-offensive sur la Marne, les Français s’emparent des ruines de Pontavert, à proximité duquel le front se fige à l’est, vers le Bois des Buttes. Dominant les alentours, ce site, aux mains des Français, est convoité par les troupes allemandes cantonnées dans le village voisin et qui occupent les villages de Craonne, Corbeny et La Ville-au-Bois. Une partie du bois est tenue par les deux camps et est dénommée "Bois franco-allemand". De décembre 1914 à mai 1915, le secteur est progressivement aménagé, renforcé de tranchées, boyaux et abris. Au printemps 1915, le mitrailleur Roland Dorgelès, auteur des Croix de Bois, y séjourne tout comme le lieutenant Charles de Gaulle.

En mars 1916, les Allemands s’emparent du bois. Sur l'Aisne, l'ennemi ouvre, le 10, un feu d'artillerie sur les positions françaises de l'arête du Chemin des Dames, depuis le hameau de Troyon à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Craonne, jusqu'à Berry-au-Bac. Après plusieurs heures de bombardement, les Allemands occupent un saillant formé par les lignes françaises. Un combat très vif a lieu ; depuis le 10, la canonnade n'a pas cessée dans cette région. Certains soldats du 96e régiment d’infanterie refusent de monter en ligne, quatre d’entre eux seront fusillés à Roucy. C’est au cours de l’un de ces combats que, le 17 mars 1916, le poète Guillaume Apollinaire reçoit un éclat d’obus. Atteint à la tête, il est évacué puis trépané. Affaibli par sa blessure et l’opération, il succombera de la grippe espagnole en novembre 1918.

En avril 1916, une attaque d’envergure allemande sur le Bois des Buttes ne permet pas aux troupes françaises de reprendre la position. Le bois retombe dans l’oubli jusqu’à l’offensive d’avril 1917 où il devient, avec le village, un objectif stratégique.

Les combats du Bois des Buttes, avril 1917

La zone forestière ne permet pas une préparation aisée, car les arbres cachent les défenses allemandes. Trois sommets principaux culminent à 93, 95 et 96 mètres d'altitude et des équipes de nettoyeurs composés de grenadiers ou de sapeurs équipés de lance-flammes opèrent sur ce secteur.

Le 11 avril 1917, la préparation d’artillerie débute, les bataillons se partagent les objectifs : cote 96, cote 92, et le village. La cote 96 est prise avec peu de pertes, mais l'avancée est ensuite ralentie dans le col entre les cotes 92 et 96, au sud de la cote 92. Les hommes avancent péniblement jusqu'à une tranchée fortement tenue, mais les mitrailleuses ennemies tirant du village empêchent toute occupation du col. Toutefois le 16 avril 1917, l’attaque du bois se solde par un succès français malgré de fortes pertes humaines. Au total, l’offensive permet la prise de 6 canons, 50 mitrailleuses, une trentaine de Minenwerfer et 1 458 prisonniers allemands. Côté français, 122 hommes et officiers du 31e RI ont perdu la vie et 296 sont blessés. Un monument est érigé à la mémoire des soldats du 31e RI dans le cimetière provisoire "Monaco" puis dans les années 1920 est déplacé à la nécropole de Pontavert.

Ensuite le secteur reste calme jusqu’à la seconde bataille de la Marne en mai 1918. A la fin de la guerre, le village de Pontavert est anéanti. Cité à l’ordre de l’armée le 17 octobre 1920, Pontavert est parrainé par le Cantal dont le soutien permet de reconstruire le village.

Au printemps 1940, Pontavert subit à nouveau les outrages de la guerre.

 

  • Nécropole nationale de Pontavert. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Pontavert. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Pontavert. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Pontavert. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Pontavert. © Guillaume Pichard

  • Ambulance souterraine de Vendresse, août 1915. Cette creute abrite une structure médico-chirurgicale, seconde étape pour les soldats blessés qui ont reçu préalablement les premiers soin dans un  poste de secours situés sur le front. © ECPAD/Tétard

  • Entrée d'une sape allemande utilisée par les Français sur le Bois des Buttes. Lors de l'attaque du 16 avril 1917, les troupes françaises du 113e RI ont pour objectif la prise du bois des "Boches", situé au sud-est du Bois des Buttes, à l'est du Chemin des Dames. Appuyés par les éléments du 313e RI et du 4e RI, les hommes du 113e RI s'emparent le 17 avril de la route N44 et des blockhaus construits par les troupes allemandes. À l'ouest du secteur, le 31e RI s'empare du village de la Ville-aux-Bois après de rudes combats menés sur les secondes lignes allemandes jusqu’au 18 avril 1917. © ECPAD

  • Canon de 240 mm, Beaurieux. Le 5 mai 1917, les troupes françaises du 18e corps d'armée de la 10e armée du général Duchêne s'emparent de la crête du Chemin des Dames, capturant plus de 6 000 soldats allemands. Concentrant leur assaut entre la ferme d'Hurtebise et Craonne, les deux divisions engagées (36e et 35e division d'infanterie) parviennent à enlever le plateau de Californie défendu par le corps allemand de la Garde. © ECPAD

  • Ruines du village de Craonne, mai 1917. © ECPAD

  • Ambulance n°13 de la 2e Division d'infanterie coloniale (2e DIC). Installée dans une creute, en mai 1917, cette unité médicale comprend un hôpital et un centre de soin. © ECPAD

  • Cuisine du bataillon au Chemin des Dames à Paissy. La cuisine incombe à un soldat désigné pour cette fonction. Des soldats, surnommés les "hommes-soupes" assurent le transport des repas vers les sections à ravitailler, souvent au péril de leur vie. © ECPAD

  • Creute occupée par des soldats français à Vendresse, 1915. Au Chemin des Dames, les anciennes carrières dont le calcaire extrait était utilisé à la construction de maisons et d’édifices publics ou cultuels. Durant la guerre, ces carrières ou creutes servent d’abri aux combattants. © ECPAD

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    Infos pratiques

    Adresse

    Pontavert
    Côte sud-est de la route de Soissons, sur la D925

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année

    En résumé

    Eléments remarquables

    Monument aux morts du 31e RI 1914-1918