La nécropole nationale de la Teste de Buch

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Nécropole nationale de La Teste de Buch. © Guillaume Pichard


Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Teste

Créée en juillet 1916, la nécropole nationale de la Teste de Buch, situé au lieu-dit Natus, regroupe les restes mortels de combattants décédés à l’hôpital du camp d’instruction du Courneau accueillant initialement des troupes coloniales puis à partir de 1917 des troupes étrangères (russes et américaines). Réaménagé en 1928, ce cimetière, implanté dans une forêt de pins, rassemble les corps de 956 tirailleurs sénégalais, 9 Russes et 2 Français. Tombant progressivement en déshérence, ce site a subi d'importants travaux. En 1967, les dépouilles sont exhumées et placées sous un mémorial-ossuaire, offrant sa physionomie actuelle. Ce monument demeure ainsi le seul vestige du camp.

 

Le camp d’instruction militaire du Courneau

En 1916, le commandement militaire français choisit la lande du Courneau pour faire séjourner les soldats africains. Ces hommes proviennent de territoires de l’ancienne Afrique Occidentale Française (Sénégal, Haut-Sénégal et Niger - actuel Mali, Mauritanie, Guinée, Côte-d’Ivoire, Dahomey - actuel Bénin). Formant les bataillons de tirailleurs sénégalais, ils débarquent à Bordeaux et rejoignent La Teste où ils reçoivent une instruction militaire et linguistique.

De 1916 à 1917, plus de 27 000 hommes s'y succèderont.

Après des travaux d’assèchement au cours desquels de nombreux soldats moururent, un camp de 400 baraques est construit pour contenir jusqu’à 18 000 hommes. À cause des marécages entourant le camp, les tirailleurs contractent des maladies respiratoires parfois fatales. Très vite, le camp du Courneau est baptisé le "camp de la misère". Ils sont alors enterrés sur place.

A l’automne 1917, en raison de la révolution en Russie, les troupes russes sont retirées du front et succèdent alors aux tirailleurs. 8 000 hommes y sont cantonnés. La discipline n'étant guère respectée, les troubles avec la population locale sont nombreux. Aux premiers mois de 1918, le camp est vidé de ses occupants. Beaucoup d'entre eux rejoignent les unités de travailleurs. D'autres, au contraire, s'engagent dans la Légion étrangère.

En janvier 1918, le camp est réorganisé en vue d'accueillir les contingents américains. Ces derniers, principalement des unités d'artillerie, débarquent à Bordeaux et séjournent provisoirement au Courneau. De juillet 1918 à mai 1919, les hommes s'y succèdent avant de gagner le front. Au cours de cette période, 87 soldats américains décèdent de la « grippe espagnole ». Ils sont enterrés provisoirement dans un cimetière spécifique créé le 15 février 1918, dans la forêt de Natus-de-Bas. Après la guerre les dépouilles de ces combattants sont transférées aux Etats-Unis ou au cimetière militaire américain de Suresnes (Hauts-de-Seine)

Le monument du "Natus"

Le 1er novembre 1967, est inauguré un monument dédié aux souvenirs aux soldats africains morts pour la France au camp du Courneau. Œuvre de l’architecte Phihl, ce mémorial est inauguré grâce aux subventions du Souvenir Français, du Ministère des anciens combattants, du Président de la République de Côte d’Ivoire, des associations d’anciens combattants et des municipalités du bassin d’Arcachon.

Après plusieurs années de recherche, les associations mémorielles locales, la mairie de la Teste de Buch et le ministère des armées ont réussi à identifier les identités et les origines des tirailleurs sénégalais. En 2018, dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale, le ministère des armées a fait ériger 5 stèles, inaugurées le 11 novembre, portant les noms des 956 soldats africains inhumés dans cette nécropole. Une stèle porte le nom des soldats russes et des deux soldats français qui reposent dans ce site.

Afin de valoriser le site, le ministère des armées envisage de créer un chemin de mémoire au cœur de cette nécropole afin de mettre en valeur le parcours des soldats ayant vécu dans le camp du. Courneau.

Une autre stèle à la mémoire des Américains est érigée à l’extérieur du camp.

 


 

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Adresse

La Teste
Au sud d’Arcachon D 112

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Eléments remarquables

Monument aux Sénégalais morts pour la France en 1914-1918

La nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais

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Nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Fleury les Aubrais

 

Créée en 1951, la nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais regroupe 3 540 corps de soldats morts pour la France lors des deux conflits mondiaux mais aussi deux combattants français dont l’identité est inconnue, décédés respectivement en Indochine (1946-1954) et en Afrique du Nord (1954-1962). 3 402 de ces hommes ont été inhumés en tombes individuelles, tandis que 138 reposent dans un ossuaire.

Aménagé jusqu’en 1965, ce cimetière réunit les restes mortels des soldats décédés dans les anciennes structures sanitaires de Bourges (Cher) et du Loiret qui ont été ouvertes en 1914-1918. De même, les corps des soldats inhumés initialement dans les cimetières militaires communaux de l’Eure, l’Eure-et-Loir, le Loiret, le Loir-et-Cher, le Cher, la Nièvre, la Seine-et-Marne et l’Oise y ont été aussi rassemblés.

 

1914-1918, la Première Guerre mondiale

Au cours de ce conflit, le Loiret, éloigné de la ligne de front, permet d'accueillir des blessés français et étrangers. Soignés dans des hôpitaux temporaires, implantés dans ce département mais aussi à Bourges, certains succombent des suites de leurs blessures ou de maladies. Inhumés dans des cimetières provisoires rattachés à ces structures sanitaires, les dépouilles ont été rassemblées au sein de la nécropole de Fleury-les-Aubrais.

A proximité de Bourges, la base d’aviation d’Avord devient, au cours du conflit, l’un des plus grands centres de formation militaire pour l’aviation. Au total, près de 1 000 élèves pilotes dont les "As" français tels Fonck ou Guynemer et 3 000 mécaniciens y furent formés. Au cours de ces stages, avant même de rejoindre le front, certains y trouvent la mort, avant même de rejoindre le front. Leurs corps sont enterrés aujourd’hui à Fleury-les-Aubrais. Parmi eux repose le caporal Eugène Larmet (tombe 65). Victime d’un accident, il décède à l'hôpital n°100 de Bourges, à l’âge de vingt ans¸ le 6 décembre 1918.

Au titre de ce conflit, la nécropole de Fleury-les-Aubrais rassemble 637 Français et un Polonais.

 

1939-1945, la Seconde Guerre mondiale

Pour la Seconde Guerre mondiale, 2 850 soldats français pour la plupart tués lors de la campagne de France (mai-juin 1940), trois Polonais, deux Tchécoslovaques et un Belge reposent dans ce cimetière national.

Parmi eux, repose notamment Marcel Beau (tombe 69). Né en 1908 à Tunis, ce pilote disparaît, le 12 mai 1940, lors d’un combat aérien à l'issue duquel son avion s’écrase à Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher). Cité à titre posthume, son nom a été donné à l’ancienne base aérienne 279 de Châteaudun en 1990.

Parmi ces nombreux soldats français tombés au cours de la campagne de France en 1940 et inhumés dans cette nécropole, reposent des combattants issus des troupes coloniales, victimes de la barbarie nazie. En effet, au sein de l’ossuaire, ont été déposés les restes mortels de 44 tirailleurs exécutés, à Clamecy (Nièvre), en juin 1940.

Au terme de brefs combats, la ville de Clamecy est occupée, par l’armée allemande le 16 juin 1940. Dans cette cité de Bourgogne, la situation est, depuis quelques jours, des plus assez confuse. Nombre de civils ou soldats isolés s’y réfugient, rendant le quotidien difficile. Les militaires sont alors capturés et internés dans trois camps. Le 18 juin, prenant prétexte d’une altercation entre un tirailleur sénégalais et un officier allemand, l’occupant entraîne 44 prisonniers africains vers le petit bois de la Pépinière. Quarante-trois y sont abattus. Un seul parvient à s’échapper. Quelques jours plus tard, il est rattrapé puis exécuté. Dès le 11 novembre 1940, les résistants honorent la mémoire de ces soldats français africains morts pour la France, en plantant clandestinement les drapeaux des forces alliées dans la fosse où ils ont été hâtivement enterrés. Depuis lors, à Clamecy, un monument rappelle leur mémoire. Aujourd’hui, les corps de ces victimes reposent dans l’ossuaire de Fleury-les-Aubrais. Parmi ces 44 victimes dont l’identité a été récemment découverte, on dénombre onze Algériens, six Guinéens, cinq Ivoiriens, quatre Marocains et deux Sénégalais.

 

 

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Adresse

Fleury-les-Aubrais
Au nord d’Orléans, D 97

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La nécropole nationale de Sainte-Anne d’Auray

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Nécropole nationale de Sainte-Anne d’Auray. © ECPAD

 

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Située sur la commune de Sainte-Anne d’Auray, la nécropole nationale, créée en 1959, regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France, lors des combats de la Loire en 1870-1871, des deux guerres mondiales et de la guerre d’Indochine. Ce cimetière rassemble également les dépouilles des soldats décédés dans les anciennes structures sanitaires qui ont été créées en 1914-1918 et 1939-1945 mais aussi les corps de ceux inhumées dans les cimetières militaires communaux de Bretagne, du Poitou et des Pays de la Loire. Depuis 1983-1984, ce site rassemble les restes mortels de combattants français inhumés initialement dans des carrés militaires communaux de Normandie, ainsi que les corps de soldats belges décédés en 1914-1918 exhumés en Bretagne. En 1988, les sépultures de militaires belges décédés en 1914-1918 en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées y sont transférées.

Aujourd'hui, la nécropole de Sainte-Anne d'Auray réunit plus de 2 100 soldats français et étrangers. Parmi ces combattants et victimes de guerre, sont inhumés les restes mortels de deux frères, Jean et Yves Texier, morts pour la France respectivement dans le Nord le 20 mai 1940 et à Draguignan le 21 septembre 1944. En la mémoire de ses deux fils, Mme Marie Texier-La Houlle, députée du Morbihan, fit ériger un menhir au-dessus de leur sépulture commune, afin de rappeler leur sacrifice.

1870-1871, la guerre franco-allemande

Après la chute du Second Empire en septembre 1870, Paris est encerclée. Incarnant la République, Léon Gambetta, réfugié à Tours, souhaite organiser la résistance et organise la défense nationale. A cet effet, il met en place une force dont la plupart des hommes sont inexpérimentés. Confiée au général Édouard de La Motte-Rouge, l'Armée de la Loire doit, comme l'Armée du Nord et celle de l'Est, converger sur Paris assiégée. Mais à chacun de ses engagements, l'Armée de la Loire ne connaît que des revers. Les pertes humaines sont importantes.

Aujourd'hui, au fond de la nécropole, a été érigé un monument-ossuaire. Surmonté d'une statue d'un mobile breton, ce monument renferme, sans distinction, une vingtaine de corps de soldats de l'Armée de la Loire, rappelant ainsi le sacrifice de ces hommes dont beaucoup étaient originaires de Bretagne.

1914-1918, la Première Guerre mondiale

Au cours de la Grande Guerre, la Bretagne, éloignée de la ligne de front, permet d'accueillir les réfugiés belges et français des territoires occupés, mais aussi les blessés français et étrangers. Soignés dans des hôpitaux temporaires, implantés dans l'ensemble du Grand Ouest, certains vont succomber à leurs blessures ou de maladies. Inhumés dans des cimetières provisoires rattachés à ces structures sanitaires, les dépouilles ont été rassemblées au sein de la nécropole de Sainte-Anne d'Auray.

Au titre de la Grande Guerre, ce cimetière réunit respectivement en tombes individuelles, 427 Français dont les corps ont été répartis en carrés militaires spécifiques afin de conserver le département de provenance, 274 Belges et des combattants russes et un ouvrier chinois. Nous pouvons citer Jean-Baptiste Meu, soldat natif du Nord, décédé de maladie contractée en service à l’hôpital militaire de Châteaulin (Finistère), Yves Moallic, de Beuzec-Conq à Concarneau décédé à l’hôpital temporaire de Sainte-Anne d’Auray ou encore ce travailleur chinois (carré I rang n° 2 tombe n° 10), employé aux chemins de fer à Redon, décédé de maladie à l’hôpital temporaire n° 64 à Redon.

1939-1945, la Seconde Guerre mondiale

Au terme de quelques jours de campagne, la France vaincue est aux mains de l'armée allemande qui occupe 60 % du territoire national. La Bretagne, où de nombreuses personnes se sont réfugiées, est intégrée à la zone Nord. L'ennemi ne rencontre aucune résistance. Pourtant, le 17 juin 1940, la gare de Rennes est bombardée. À la plaine de Baud, c'est l'effroi. Quatre trains sont touchés : un de munitions, un de réfugiés, un de soldats rapatriés d’Afrique du Nord et enfin un de soldats britanniques. On relève près de 2 000 victimes. Aujourd'hui, la plupart d'entre elles, civiles et militaires, sont regroupée au sein de cette nécropole.

 Le 18 juin, Rennes est occupée. À 21h, gagnant l'Angleterre, l’aviso Vauquois, est secoué par une violente explosion. En quelques minutes, touché par une mine allemande, ce navire sombre en mer d'Iroise. Onze survivants sont recueillis, le bilan officiel fait état de 135 morts ou disparus. Les corps de certains marins reposent au sein de ce cimetière national.

À cette période, la Luftwaffe bombarde sans distinction les colonnes de réfugiés et celles de militaires dans le département de la Vienne. Les victimes sont nombreuses notamment à Vivonne, Lusignan, Poitiers (19-21 juin 1940). Pour beaucoup, les soldats sont issus de troupes coloniales (14e Régiment de tirailleurs sénégalais, 5e régiment de tirailleurs marocains…). Leurs dépouilles ont également été transférées à Sainte-Anne d’Auray.

Aux victimes de bombardements, aux marins, s’ajoutent aussi des soldats impliqués dans les combats de 1940. Parmi eux, repose Jean Texier, lieutenant au 129e régiment d'infanterie motorisée. Le 20 mai 1940, cet officier succombe, à la tête de ses hommes, alors qu'il défendait une position sur la route de Pont-sur-Sambre (Nord). Il repose aujourd'hui aux côtés de son frère mort pour la France en 1944.

Les combattants de l’ombre venus de Bretagne, de France ou encore d’Espagne sont présents. Parmi eux, des résistants, internés à la prison Saint-Charles de Quimper, sont fusillés sur la dune du Poulguen à Penmarch le 21 avril 1944 et début mai 1944. La fosse, ouverte le 31 août 1944 livre 35 corps qui seront souvent difficiles voire impossibles à identifier. Deux sont enterrés aujourd’hui dans la nécropole : Henri Caron, dit "William", né à Sorel-Moussel (Eure-et-Loir), chef du groupe morlaisien de résistance "Justice" formé en juin 1942, il participe à de nombreuses opérations contre l’occupant. Il est emprisonné à la suite d’une dénonciation. Pedro Flores-Cano, né le 2 février 1917 à Carolina en Espagne, capitaine FFI, était responsable des groupes armés espagnols pour la région Bretagne. Il a été fusillé au Colombier à Rennes, le 8 juin 1944 avec 8 autres camarades républicains espagnols engagés dans la Résistance.

À partir du 6 juin 1944, des membres du Special Air Service (SAS) sont envoyés en Bretagne. L’opération Samwest vise le bois de Duault, dans les Côtes-du-Nord. Cet élan de guérilla entraîne une répression terrible de la part des autorités allemandes. Des fermes sont incendiées, des civils exécutés, des maquis sont attaqués. C’est notamment le cas du maquis de Seilla à Saint-Gilles-du-Méné, où sont fusillés entre autre, une résistance, Odette Tort épouse Leclerc, agent de liaison du maquis de Plouasne, fusillée le 28 juillet 1944 avec d’autres camarades, dont François Serville, SAS parachuté sur la base Samwest à Duault en juin 1944. Les maquis de la Vienne sont aussi présents avec les résistants fusillés par les troupes allemandes le 27 juin 1944 dans la forêt de Saint-Sauvant (Vienne).

Au total, au titre de la Seconde Guerre mondiale, 1 355 soldats français dont 188 reposent en ossuaire, et en tombes individuelles : neuf Espagnols fusillés à la caserne du Colombier à Rennes par les troupes d’occupation le 8 juin 1944, un Polonais, des Soviétiques.

1946-1954, la guerre d’Indochine

Au titre de la guerre d’Indochine, cinq convoyeurs de la compagnie Aigle Azur sont inhumés. Huit personnes sont décédées dans un accident survenu le 16 mars 1953 dans la montagne de Tien-Scha (centre Vietnam), soit cinq militaires et trois vietnamiens. L’équipage se composait de M. Canetti pilote, M. Ho, radio, M. Decamp mécanicien et de passagers, l’adjudant chef Lanier et le sergent major Solviche du 2/4 RTM, le sergent Richard des Transmissions (2e CMT), et deux civils vietnamiens. Créée en 1946, cette compagnie privée assurait, au profit de l'armée française, des transports aériens en Indochine. En 1953, elle exécute des missions de largages sur d'innombrables "DZ" (dropping zones). Mais au cours de cette année, trois DC-3 sont perdus lors d'accidents, survenus en seulement quatre mois. Les restes mortels des cinq militaires ont été réunis dans un même cercueil puis sont inhumés dans une sépulture collective à Tourane (Annam), puis à Saïgon. En avril 1961, avec l’accord des familles, ils sont rapatriés en France, où ils reposent à Sainte-Anne d’Auray.

 

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Adresse

Sainte Anne d’Auray
À l’ouest de Vannes, D 19

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La nécropole nationale franco-italienne de Saint-Mandrier-sur-Mer

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Nécropole nationale franco-italienne de Saint-Mandrier-sur-Mer. © ECPAD

 

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Située sur la route du Sémaphore, la nécropole de Saint-Mandrier est créée en 1670 par Colbert. Dépendant de l’ancien hôpital de la Marine, il est pris en charge par le Ministère des Anciens Combattants, le 8 décembre 1948.

À l’intérieur de la partie française, reposent des soldats et marins tués au cours ou des suites de la Première Guerre mondiale, notamment sur le front d’Orient : 1024 Français, 22 combattants Serbes, 18 Grecs, 16 Russes, et 1 Bulgare reposent en tombes individuelles. Les restes mortels de 777 combattants français ont été rassemblés dans un ossuaire. En 1961, la partie sud-est a été cédée au gouvernement italien. Celui-ci a déposé, dans un columbarium, les restes de 975 soldats décédés dans le sud de la France au cours de la Seconde Guerre mondiale.

L’armée d’Orient : 1915-1918

Créée le 3 octobre 1915 avec des troupes franco-britanniques retirées des Dardanelles (Turquie), l’armée d’Orient a été placée sous le commandement du général Sarrail. Malgré les réserves du roi Constantin, celle-ci débarque à Salonique (Grèce) en vue d’aider l’armée serbe en cours de réorganisation sur l’île de Corfou après avoir été vaincue par les armées autrichiennes, allemandes et bulgares.

En raison de l’invasion des Bulgares à Uskub (26 octobre 1915), puis à Monastir, les Français entrent en Macédoine serbe. Incapables d’appuyer la retraite des Serbes vers l’Albanie, ils se replient par le Vardar et pénètrent en territoire grec. De leurs côtés, les forces armées des empires centraux cessent de progresser à l’approche de la frontière grecque car elles espèrent que Constantin Ier (souverain de la Grèce) leur apporte son soutien.

Retranchée à Salonique, l’armée d’Orient reçoit des renforts durant des mois malgré les attaques incessantes des sous-marins allemands. En Méditerranée, nombre de bâtiments alliés sont ainsi torpillés : transports de troupes, navire-hôpital, bateaux de ligne. Ces renforts sont français mais aussi anglais, italiens et russes. En mai 1916, 115 000 combattants serbes, reformés à Corfou et à Bizerte, débarquent à Salonique, commandés par le prince Alexandre de Serbie.

Le 9 août 1916, les Alliés mènent une offensive au lac Doïran tandis qu’une contre-attaque bulgare se développe le 17 vers Florina. Depuis le 11 août 1916, la direction des opérations est remaniée : le commandement des armées alliées (C.A.A.), récemment créé, est confié au général Sarrail, tandis que celui de l’Armée française d’Orient (A.F.O.) est confié au général Cordonnier.

Le 18 juin 1918, le général Franchet d’Espèrey devient chef des armées alliées opérant sur le front d’Orient. Il dispose d’environ 600 000 hommes. Le 14 septembre, à partir de huit heures, l’artillerie française écrase les positions ennemies durant vingt heures. L’avancée est fulgurante. Le 23, les armées alliées atteignent Prilep. Puis, c’est ensuite au tour d’Uskub, en Macédoine, de tomber, séparant ainsi les forces bulgares de la 11e armée allemande. La déroute est totale chez l’adversaire dont l’effondrement se précipite. Le 29, les Serbes entrent à Velès. Le même jour, le ministre Liapchev et le général Lioukov, envoyés du gouvernement bulgare de Sofia, signent à Salonique la reddition de leur armée, capitulation ratifiée le 5 octobre. Les Français occupent Sofia.

La rupture du front de Macédoine dès septembre 1918 précipite la défaite des Empires centraux, en provoquant la capitulation en chaîne de la Bulgarie (29 septembre), de la Turquie (30 octobre) et de l’Autriche-Hongrie (3 et 13 novembre). Au 11 novembre, l'armée d'Orient est étirée sur un front de 1 200 km, de la Thrace aux frontières nord de la Serbie en passant par la Roumanie. Appuyée vers l'ouest par les Serbes qui remontent le Danube par les Portes de Fer, l’armée du Danube  vers la général berthelot,  atteint Bucarest le 1er décembre.

À la fin de la campagne, du 18 au 25 décembre, une partie de l'armée d'Orient est redéployée à Odessa et Sébastopol. En Bessarabie comme en Crimée, les contacts avec les Bolcheviks dégénèrent souvent en échauffourées. Ce n'est qu'en 1919 qu'elle est rapatriée et démobilisée.

Les autres monuments érigés à l’intérieur de la nécropole

Une pyramide, haute de 8 mètres, ornée de deux sphinx, est érigée en septembre 1810. Elle renferme la dépouille mortelle du vice-amiral Latouche-Treville, commandant en chef des Forces Navales de la Méditerranée, décédé en rade de Toulon le 17 août 1804.

Un tombeau renfermant la dépouille mortelle de Marie-Nicolas Ravier, capitaine de l’armée d’Orient, "mort pour la France" le 8 octobre 1917 et portant l’inscription : "En reconnaissance des soins donnés à son fils Marie-Nicolas. Ravier de Dounemari a légué, le 8 janvier 1919, la moitié de sa fortune à l’Hôpital de Saint-Mandrier".

Un monument est érigé à la mémoire des officiers du Service de Santé de la Marine, du personnel soignant et des religieuses, décédées à l’Hôpital Maritime de Saint-Mandrier.

 

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Adresse

Saint-Mandrier-sur-Mer
Au sud de Toulon

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En résumé

Eléments remarquables

Pyramide-tombeau de l’amiral La Touche Tréville, mort le 17 août 1804 à Toulon - Monument aux morts du service de santé 1670-1935 - Tombe et plaque des 4 victimes militaires de l’accident aérien du 14 octobre 1964

La nécropole nationale de Luynes

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Nécropole nationale de Luynes. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Luynes

 

C’est à la fin des années 1950 que fut prise la décision de construire à Luynes, en hommage aux combattants français de l’Empire, une nécropole regroupant les soldats morts dans le sud-est de la France pendant les deux conflits mondiaux.

Aménagée à partir de 1966, la nécropole nationale de Luynes regroupe les corps de plus de 11 000 militaires français morts pour la France pendant les deux guerres mondiales : 8 347 soldats morts pendant la guerre de 1914-1918, et 3 077 combattants de 1939-1945.

Les corps inhumés à Luynes ont été exhumés de cimetières provisoires situés dans les départements de l’Aude, des Alpes de Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault, du Var, du Vaucluse et des Pyrénées-Orientales. Conformément à la loi, les corps demandés par les familles leur ont été restitués pour être inhumés en sépultures privées, tandis que les autres ont été enterrés à Luynes : 8 402 corps sont inhumés individuellement, et 3 022 corps, faute d’identité, ont été rassemblés dans trois ossuaires. Cette opération s’est déroulée jusqu’en 1968. Le 27 septembre 1969, l’ancien résistant, chef des corps francs du nord du Loiret, Henri Duvillard, ministre des Anciens combattants, a inauguré cette nécropole.

1914-1918, l’Empire au secours de la métropole

Dès 1914, pour soutenir l'effort de guerre, la France fait appel à son Empire qui lui fournit soldats, travailleurs (près de 200 000 hommes) et matières premières. Fortes de 600 000 combattants, ces troupes viennent de tout l’Empire colonial : tirailleurs, spahis et zouaves nord-africains, tirailleurs d’Afrique noire et de Madagascar, soldats d’Indochine, des Antilles et du Pacifique. De la Marne à Verdun, de Champagne à l’Aisne, ces hommes combattirent sur les principaux fronts, y compris celui d’Orient.

Les soldats venus de l’Empire arrivaient en métropole par Marseille, tandis que d’autres y transitaient pour rejoindre le front d’Orient. Le camp de Sainte-Marthe fut créé en 1915 pour accueillir les troupes coloniales.

Peu habitués aux rigueurs de l’hiver, ces soldats sont sensibles aux maladies pulmonaires et aux gelures. La violence des combats, les mauvaises conditions climatiques et l’hygiène déplorable des tranchées causent la mort de plus de 78 000 d’entre eux.

L’hiver, les soldats coloniaux sont retirés du front et rejoindre principalement le midi pour y être cantonnés. Les nombreux blessés et malades de l’armée française évacués des différents fronts, et en particulier ceux des troupes coloniales, furent également soignés dans le Sud. Malgré les soins, plusieurs milliers d’entre eux décédèrent dans les hôpitaux de la région et furent dans un premier temps inhumés dans les cimetières locaux. 8 347 corps (dont 2 626 en ossuaires) ont été réinhumés à Luynes.

1939-1945, l’Empire français dans la guerre

Comme en 1914-1918, la France fait appel aux troupes de son Empire en septembre 1939, date à laquelle la France mobilise et déclare la guerre à l’Allemagne nazie. Aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains, les soldats coloniaux s’illustrent au cours de nombreux combats. Parmi eux, les tirailleurs sénégalais (originaires malgré leur appellation de toute l’Afrique noire) se battent avec acharnement. Outre les pertes sévères qu’ils subissent, ils sont parfois victimes de représailles par les troupes allemandes, qui, exaspérées de  leur résistance, s’acharnent contre eux. Des exécutions sommaires sont alors commises comme à Chasselay (Rhône) ou à Chartres où sont massacrés les survivants du 26e régiment de tirailleurs sénégalais, crime dénoncé, à l’époque, par le préfet Jean Moulin.

À partir de juillet 1940, avec le ralliement de certains territoires de l’Empire à la France libre (en particulier l’Afrique équatoriale française), de nombreux volontaires venus de tous les horizons s’engagent dans les Forces françaises libres du général de Gaulle. Ils se sont particulièrement illustrés à la bataille de Bir Hakeim (Libye) en juin 1942, face aux troupes italiennes et allemandes de Rommel.

Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (novembre 1942), l’armée française d’Afrique fait son retour dans la guerre contre l’Allemagne et l’Italie. Elle prend part à la campagne de Tunisie qui s’achève par la reddition ennemie en mai 1943, libère la Corse en septembre et participe activement, à partir de novembre, à la campagne d’Italie au sein du Corps expéditionnaire français commandé par le général Juin. Les tirailleurs, spahis et goumiers nord-africains s’illustrent sur les pentes du Belvédère (février 1944) et ouvrent la route de Rome lors de la campagne victorieuse du Garigliano en mai 1944.

Deux mois après l’opération Overlord en Normandie, les Alliés débarquent en Provence le 15 août 1944. L’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny est majoritairement composée de soldats africains. Après de violents combats, ces troupes libèrent le 28 août 1944 les ports de Toulon et Marseille. Situés en eaux profondes, ces ports sont essentiels pour soutenir le ravitaillement des armées alliées en France. Remontant le couloir rhodanien, la 1re armée française prend part à la bataille des Vosges et à l’offensive contre Belfort (automne 1944) où goums et tirailleurs subissent, en raison de la résistance ennemie et de mauvaises conditions météorologiques, des pertes importantes. Pourtant, au cours de l’hiver 1944-1945, ces hommes libèrent l’Alsace. Franchissant le Rhin, le 31 mars 1945, la 1re Armée pénètre au cœur de l’Allemagne nazie, et investit Karlsruhe et Stuttgart.

Les combattants de 1939-1945 inhumés à Luynes (3 077 hommes) sont majoritairement tombés lors des combats de la libération de Provence qui ont suivi le débarquement du 15 août 1944.

 

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Luynes
Au sud d’Aix-en-Provence, D7, N8

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La doua

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

Création en 1952.

Hôpitaux de la ville (1939-1940) . résistance (1940-1945).

Aménagement de 1953 à 1984.

La Nécropole de la Doua a été inaugurée en 1954. Ce lieu honore la mémoire des combattants français, ressortissants des anciens territoires coloniaux et protectorats et alliés tombés lors des guerres de 1914-1918 et 1939-1945.

La Doua a été également un haut lieu de la Résistance française. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux détenus de Montluc arrêtés pour faits de Résistance y furent exécutés. Une plaque adossée au "Mur des fusillés" commémore le souvenir du sacrifice de 78 patriotes fusillés par les Allemands sous l'occupation, près de la butte située au centre de la Nécropole. Ce site abrite également les sépultures des militaires des contingents tués en Indochine, Algérie et au Liban.

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Adresse

30, avenue Albert-Einstein Villeurbanne 69100
Villeurbanne
Tel : 09 64 18 59 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

de 10H00 à 18H00

En résumé

Accès :
  • Prendre le Boulevard périphérique est de Lyon (boulevard Laurent Bonnevay) Sortir à Villeurbanne - Croix Luizet
  • Tram T1, arrêt IUT Feyssine
Superficie : 86 499 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 6 040
Ossuaires (2) : 306
Nombre de morts : 6346
1914-18 : 3 209 Français
38 Belges
66 Italiens
55 Russes
2 Roumains
2 Serbes2 Tchécoslovaques
1939-45 : 2 616 Français
39 Britanniques
2 Soviétiques
1 Yougoslave
Autres conflits : Liban : 1 Français

Eléments remarquables

Mur du souvenir. Butte des fusillés.

La nécropole nationale de Morvillars

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Nécropole nationale de Morvillars. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Morvillars

 

La nécropole nationale de Morvillars regroupe les corps des soldats morts pour la France lors des combats sur le front alsacien et ceux décédés dans les deux hôpitaux temporaires ouverts dans le château Louis Veillard et l'hôpital d'évacuation 54B ouvert en 1917. Aménagé en 1924, ce cimetière est agrandi, en 1979, pour recevoir les corps exhumés du cimetière militaire B de Morvillars et du cimetière communal de Chavannes-les-Grands. Aujourd’hui, il rassemble, les corps de 160 soldats inhumés en tombes individuelles. Parmi eux, reposent Thomas Robertson, soldat britannique décédé en février 1919 et quatre combattants décédés en novembre 1944

 

Le "Kilomètre Zéro" et les premiers combats sur la frontière

Dans les premiers jours du mois d’août 1914, chacun des belligérants masse ses forces derrière la frontière. Le "Kilomètre Zéro" du front occidental se situe ainsi à Pfetterhouse, proche de frontière suisse et allemande. En ce lieu devenu symbolique, le gouverneur militaire de Belfort y porte ses premières défenses, mais, en raison de la neutralité de la Suisse, ce front reste stable. Avant le début des opérations militaires, le général Joffre laisse un mince corridor démilitarisé où se multiplient les escarmouches. Au cours de l'une d'elle, alors que la guerre n’est pas encore officiellement déclarée, le 2 août 1914, le caporal français, Jules-André Peugeot et le lieutenant allemand, Camille Meyer perdent la vie. Ces deux hommes sont déclarés comme les deux premiers morts du conflit. A Joncherey (Territoire de Belfort), un monument rappelle le souvenir de ces deux morts.

La bataille des frontières en Haute-Alsace, 7-22 août 1914

Au terme de la guerre de 1870-1871, l'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par les Allemands. Au début de l'été 1914, le général Joffre, conformément aux objectifs du plan XVII, choisit de conduire une offensive visant à reprendre ces provinces perdues. Dès le 6 août, malgré quelques accrochages violents, la 1ère armée française progresse rapidement dans la région d’Altkirch. Le 7, la capitale du Sundgau est libérée par la 27e brigade d’infanterie. Le 8, poursuivant leur effort, les Français s'emparent de Mulhouse. Mais, l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet, les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. À la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le 21, Colmar et la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées de la pression ennemie. Mais au plus sud, Mulhouse, prise à nouveau le 17 août, doit définitivement être abandonnée le 25. En raison d'un nouveau repli la 1re armée, les Français cessent leur mouvement offensif dans la plaine d'Alsace pour s'accrocher aux contreforts des Vosges.

Le monument aux morts de la commune de Morvillars

Dans l’enceinte de la nécropole nationale, se dresse une lanterne des morts qui est le monument aux morts de la commune. En 1921, après avoir accordé en novembre 1920, le principe d'une concession perpétuelle aux soldats de la commune morts pour la France, le conseil municipal de Morvillars décide d'ériger le monument aux morts de la commune dans l'enceinte du cimetière militaire. Sous la forme d'une lanterne des morts haute de 8 mètres, il est inauguré en 1923. Couronné d'une croix grecque, ce monument porte les noms des 32 enfants de Morvillars morts en 1914-1918 et ceux des cinq décédés en 1939-1945. En demi-cercle, douze tombes de soldats, originaires de Morvillars, entourent ce monument.

 

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Morvillars
Au sud-est de Belfort, N 19

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En résumé

Eléments remarquables

Monument-lanterne aux morts 1914-1918 et 1939-1945

La nécropole nationale de Belfort

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Nécropole nationale de Belfort. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Belfort

 

La nécropole nationale de Belfort regroupe les dépouilles de soldats décédés des suites de leurs blessures dans les hôpitaux de la ville durant la Première Guerre mondiale. Créée en 1924, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1935 pour y rassembler aussi les corps exhumés du cimetière des Mobiles et d'autres cimetières communaux du Territoire de Belfort. En 1988, ont été transférés les restes mortels des combattants inhumés initialement dans le carré militaire communal de Brasse. Aujourd'hui, les corps de 919 soldats français et ceux de 8 étrangers (3 Polonais, 3 Russes et 2 Tchèques) reposent en ce lieu.

 

La bataille des Frontières en Haute-Alsace : 7-22 août 1914

Aux premiers jours d’août 1914, l’armée française se masse derrière la frontière. Avant même le début des opérations, les escarmouches se multiplient. Au cours de l'une d'elle, avant même que la guerre soit déclarée, disparaissent les deux premières victimes du conflit. Le 2 août, à Joncherey, le caporal français, Jules-André Peugeot et le lieutenant allemand, Camille Meyer meurent au cours d'un accrochage. Le 3, les Allemands se déploient en Belgique pour envelopper l’armée française.

Pour leur part, alors que la concentration n'est pas encore achevée, les Français attaquent en Alsace et en Lorraine pour reprendre les départements perdus en 1871. Le 7 août, le 7e corps d'armée (CA) s’élance ainsi depuis la trouée de Belfort et progresse rapidement. Les poteaux frontières sont arrachés et, au soir du 8 août, les Français s'emparent de Mulhouse. Les succès sont nombreux sauf dans la région d'Altkirch où de violents combats se déroulent.

Mais, l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet, les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. A la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le commandement de cette force de
150 000 hommes, dont cinq bataillons de chasseurs alpins (BCA) est confié au général Pau. Le 14 août, pour appuyer le mouvement offensif français conduit en Lorraine, les troupes aguerries des 28e, 12e, 22e et 30e BCA s'élancent vers le Rhin entre Moselle et Vosges. Puis, les jours suivants, l’armée d’Alsace est engagée, repoussant l'ennemi derrière l’Ill. Le 21, Colmar et la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées. Mulhouse reste défendue mais tombe une seconde fois aux mains des Français. Pour autant, le 24 août, ils abandonnent à nouveau Mulhouse. Privée d'une grande partie de ses effectifs transférés dans la Somme puis sur la Marne, l'armée d'Alsace perd toutes ses capacités offensives. Le mouvement cesse et les Français s'accrochent aux contreforts des Vosges. La trouée de Belfort n'apparaît plus comme un objectif essentiel mais chacun des belligérants cherche à contrôler les cols, comme ceux du Linge ou de l’Hartmannswillerkopf.

Les hôpitaux militaires de Belfort et des alentours, 1914-1918

En 1914, la ville fortifiée de Belfort est un élément majeur dans la défense de la France. Les quatorze forts contrôlent ainsi une trouée entre la frontière Suisse et les Vosges. Aux premiers jours de la guerre, on redoute une nouvelle occupation comme celles de 1814 et de 1871.C'est pourquoi, l'état de siège est appliqué par le gouverneur de la place. Plus de 20 000 femmes, enfants, vieillards, malades, étrangers sont ainsi évacués vers les départements voisins. Matériel, ravitaillement, bâtiments, tout est réquisitionné pour l’effort de guerre.

Mais, durant tout le conflit, Belfort reste à l’écart des grandes offensives. Le front se fixe à vingt kilomètres. Mais, la vie est rythmée par les bombardements et le flux des convois de blessés. Avec le prolongement de la guerre et la violence croissante des combats, le nombre de blessés ne cesse d'augmenter. En raison d'un tel afflux, l’hôpital militaire de 500 lits se trouve rapidement submergé. Le service de santé s’adapte et réquisitionne bâtiments publics et privés. Ainsi, la filature Dollfus Mieg et Compagnie, les écoles du faubourg de Montbéliard et de la rue de Châteaudun ou le collège Sainte-Marie sont transformés en hôpitaux temporaires. C’est dans l’une de ces structures, qu’Adolphe Pégoud, l’as français aux 6 victoires, est transféré après avoir été abattu au-dessus de Petit Croix, le 31 août 1915. Il est enterré le 3 septembre au cimetière de Brasse où il restera jusqu’en 1920 avant d’être exhumé, en 1924, pour être inhumé au cimetière Montparnasse à Paris.

 

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Belfort
Par N 19

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Eléments remarquables

Monument régimentaire de la Grande Guerre

La nécropole nationale de Dannemarie

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Nécropole nationale de Dannemarie. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Dannemarie

 

La nécropole nationale de Dannemarie rassemble les corps des soldats morts pour la France, lors de la bataille des Frontières en Haute-Alsace à l’été 1914, ou des suites de leurs blessures dans les ambulances de Dannemarie. Aménagée à l’intérieur du cimetière communal, cette nécropole est agrandie, de 1922 à 1924, pour regrouper les corps exhumés de cimetières militaires provisoires tels ceux Gildwiller ou Moosch. Près de 400 y reposent, 250 en tombes individuelles et 139 répartis en deux ossuaires. À leurs côtés, repose un soldat français mort pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces combattants, est enterré le commandant Antoine Gillot, un des premiers soldats français mort au début de la Seconde Guerre mondiale, le 8 novembre 1939, et inhumé dans la même tombe que son frère, le capitaine Pierre Gillot, tombé en 1917. À l'entrée de la nécropole est érigé le monument aux morts.

 

La bataille des frontières en Haute-Alsace, 7–22 août 14

Au terme de la guerre de 1870-1871, l'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par les Allemands. Au début de l'été 1914, le général Joffre, conformément aux objectifs du plan XVII, choisit de conduire une offensive visant à reprendre ces provinces perdues. Dès le 6 août, malgré quelques accrochages violents, la 1re armée française progresse rapidement dans la région d’Altkirch. Le 7, la capitale du Sundgau est libérée par la 27e brigade d’infanterie. Le 8, poursuivant leur effort, les Français s'emparent de Mulhouse. Mais l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet, les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. À la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le 21, Colmar et la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées de la pression ennemie. Mais au plus sud, Mulhouse, prise à nouveau le 17 août, doit être définitivement abandonnée le 25. En raison d'un nouveau repli la 1ère armée les Français cessent leur mouvement offensif dans la plaine d'Alsace pour s'accrocher aux contreforts des Vosges.

Les 26-27 août, les deux viaducs de Dannemarie sont détruits pour tenir cette ligne de défense. Après la stabilisation du front en Haute-Alsace, le viaduc ferroviaire est reconstruit à la fin de l'année. Les efforts sont considérables pour recontruire cet ouvrage bombardé, le 30 mai 1915, par l’artillerie allemande. Les deux viaducs ne seront reconstruits qu'après la guerre.

Les batailles de Steinbach et de l’Hartmannswillerkopf, 25 décembre 1914 - 8 janvier 1916

Tout au long de l'année 1915, de violents combats se déroulent pour conserver ou s'emparer de chaque point haut dont le contrôle permet d'observer plus facilement les mouvements de l'ennemi ou de tenir les vallées.

Dès le 25 décembre 1914, les Français du 152e et du 213e régiment d’infanterie (RI) cherchent s'emparer de la cote 425, située au dessus de Steinbach. Mais, le 152e RI ne peut dépasser ce village où se déroulent de violents corps à corps. Le 30, les derniers habitants sont évacués avant que le village ne disparaisse sous les obus français. Rue après rue, le village est enfin enlevé. Le 213e RI atteint la cote 425 et parvient à réduire au silence la résistance ennemie. Le 3 janvier 1915, ces objectifs sont atteints. Le 5, les Allemands contre-attaquent, sans succès.

À la mi-janvier, le Hartmannswillerkopf (HWK) s'embrase. Après avoir bousculé, le 28e bataillon de chasseurs alpins (BCA), l'ennemi s'empare pour le perdre à nouveau le 22 mars. En avril, les troupes allemandes reprennent le contrôle du sommet. Aussitôt, le 7e BCA et le 152e RI remontent à l'assaut et pour prendre de nouveau cet objectif. Les combats perdent alors en intensité. À l'automne, les opérations connaissent un regain d'activité sur le HWK qui change trois fois de main. En décembre, seize bataillons de chasseurs français s’élancent pour le reconquérir cette position emblématique. L'ennemi résiste. Les assauts sont des plus violents. Au cours de l'un d'eux, le général Serret est grièvement blessé. Le 6 janvier 1916, il succombe après plusieurs jours d'agonie. Malgré des combats localisés, ce secteur du front perd en intensité. Désormais, les Français s'accrochent aux pentes tandis que les Allemands conservent le sommet. Cette situation n'évolue plus jusqu’en 1918.  Au total, près de 25 000 combattants sont morts sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf., parmi eux 12 000 Français.

 

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Dannemarie
À 30 km au sud-ouest de Mulhouse. En ville, vers la gare (suivre le fléchage)

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La nécropole nationale d’Altkirch

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Nécropole nationale d’Altkirch. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  vignette necropole_Altkirch

 

La nécropole nationale d’Altkirch regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de l’offensive d’Alsace en août 1914 et lors de la campagne de France de juin 1940.

Créée en 1920 afin de regrouper les tombes de combattants dont les sépultures sont dispersées dans la région de Belfort-Altkirch et du sud-est de Mulhouse, elle est aménagée jusqu’en 1935. D’une superficie de 5153 m², le cimetière rassemble les restes mortels de 1 734 soldats français - 139 d’entre eux en deux ossuaires -. On recense quinze soldats russes pour la Première Guerre mondiale. En outre, les dépouilles de 36 combattants français morts en 1940 y reposent.

Parmi les soldats français, reposent notamment la dépouille d’Émile Hayem, industriel et homme de lettres. Nommé au grade de capitaine au 19e Dragons, Émile Hayem (Tombe 517), auteur de la Garde au Rhin (1910) ou Menace prussienne la riposte (1911), meurt, le 19 août 1914, à Brunstatt à l’âge de 44 ans.

L’offensive d’Alsace - 7 - 25 août 1914

Au terme de la guerre franco-allemande de 1870-1871, le tracé des frontières est modifié. L'Alsace et une partie de la Lorraine sont ainsi annexées par les Allemands.

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes pénètre en Belgique neutre afin d’entamer un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Suivant le plan XVII, le général Joffre choisit d’attaquer principalement en Lorraine mais aussi en Alsace.

Les objectifs de cette offensive en Alsace visent à rejeter l’ennemi au-delà du Rhin, mais aussi à soutenir l'action majeure conduite simultanément en Lorraine. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Lancées le 6 août 1914, les troupes françaises notamment celles du 7e corps d'armée progressent rapidement sauf sur les hauteurs d'Altkirch où l'ennemi s'est retranché. Pourtant, bousculant les défenses allemandes, elles entrent le 7 août dans Altkirch. La capitale du Sundgau est ainsi libérée par la 27e brigade. Ces victoires confortent l'illusion d'une guerre rapide et victorieuse. Poursuivant leur effort, les Français pénètrent, le 8, dans Mulhouse. Dès le 10 août, devant l'arrivée de nouveaux renforts ennemis, elle est évacuée. Les Français se replient en hâte sur Belfort. La situation est des plus délicates. Joffre crée alors l’armée d’Alsace et nomme un nouveau général pour reprendre l’offensive. Les Français s'emparent de Colmar le 21 août, les vallées de la Thur et de la Doller sont dégagées. Le 19 août, Mulhouse est à nouveau libérée mais, le 25 août, les Français sont contraints de l'évacuer.

Devant cet échec et celui de l’offensive en Lorraine, qui n’a pas été aussi décisive que souhaitée, le général Joffre ordonne à ses troupes de se replier et de fortifier les contreforts des Vosges, ligne sur laquelle le front en Haute Alsace se stabilise à la fin de l’année 1914.

Au cours de l’année 1915, de violents combats locaux se déroulent sur ces positions, notamment au Linge ou sur l'Hartmannswillerkopf. Culminant à 956 mètres, cette montagne domine la plaine alsacienne et constitue le verrou de la vallée de Thann, nouvelle capitale symbolique de l’Alsace française. À partir de 1916, le front alsacien n'est plus le théâtre d'opérations militaires d’importance. Pourtant, des milliers d'hommes continuent d'y mourir au cours d'accrochages ou d'opérations d'artillerie. Le 17 novembre 1918, cinq jours après l’Armistice, les troupes françaises entrent, à nouveau, triomphalement à Mulhouse.


 

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Adresse

Altkirch
À 20 km au sud de Mulhouse, à la sortie du village, en direction de Cernay (suivre fléchage)

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