8 juin. Hommage aux « morts pour la France » en Indochine

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Message de Patricia MIRALLES

Ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants


8 juin cTXT 2021

Mai 1953. Des soldats de différentes origines posent pour un portrait de groupe lors de l'opération Camélia.
©ECPAD
 

Contextualisation


L'Indochine française déstabilisée par la Deuxième Guerre mondiale

Intégrée à l'empire colonial français depuis la fin du XIXème siècle, l'Indochine se compose d’une colonie, la Cochinchine, et de quatre protectorats (Annam, Tonkin, Cambodge et Laos).

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais envahissent l'Indochine. À l'issue de la capitulation du Japon de septembre 1945, le Viêt-minh, mouvement indépendantiste dirigé par le communiste Hô Chi Minh, profite du vide politique existant pour proclamer l'indépendance du Vietnam. Après avoir tenté de négocier, la France choisit de reconquérir militairement l'Indochine et y envoie le corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient (CEFEO).

Une guerre d'indépendance qui s'inscrit dans un contexte de guerre froide

Tandis que les nationalistes vietnamiens de Bao Dai négocient avec les Français, obtenant en 1948 la création d'un État vietnamien regroupant le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine, ainsi que la reconnaissance du statut d'États associés pour le Cambodge et le Laos, le Viêt-minh, opposé à Bao Dai, mène des opérations de guérilla contre la présence française.

Après la victoire de Mao Zedong et la proclamation de la République populaire de Chine le 1er octobre 1949, les communistes vietnamiens  reçoivent de la part de la Chine un important soutien logistique qui leur permet d'armer un corps de bataille de plusieurs milliers d'hommes. Le général Giap, commandant militaire du Viêt-minh, peut alors passer à l'offensive. Au cours du mois d'octobre 1950, il chasse les Français des abords de la frontière chinoise. Un temps arrêté, il se lance au printemps 1952 à l'assaut du Laos. Pour fixer et anéantir ses forces, le CEFEO installe successivement dans le haut pays Thaï deux bases aéroterrestres, l'une à Na San entre octobre 1952 et août 1953, l'autre à Diên Biên Phu à partir du mois de novembre 1953. La fin des combats à Diên Biên Phu, le 8 mai 1954, amorce le désengagement français d'Indochine.

La fin de la présence française en Indochine

La conférence internationale de Genève qui se déroule au cours du printemps et de l'été 1954 met fin à la guerre d'Indochine. Les accords qui en résultent instaurent un cessez-le-feu sur toute la péninsule et font du Laos et du Cambodge des Etats neutres. Ils reconnaissent le gouvernement démocratique, l'unité et la souveraineté du Vietnam (Tonkin, Annam et Cochinchine) mais divisent toutefois temporairement le pays en deux zones,de part et d'autre du 17ème parallèle, les forces françaises se regroupant dans le sud tenu par les nationalistes tandis que les forces Viêt-minh se concentrent dans le nord. Des élections libres, qui n'auront jamais lieu, sont prévues pour 1956 en vue de réunifier le Vietnam.

Les pertes militaires françaises sont lourdes : plus de 47 000 soldats métropolitains, légionnaires et africains ont été tués, ainsi que 28 000 autochtones combattant dans le CEFEO et 17 000 dans les armées des États associés de l'Indochine. Les pertes du Viêt-minh sont quant à elles évaluées à près de 500 000 combattants.

La journée nationale du 8 juin

Instituée par le décret n° 2005-547 du 26 mai 2005, cette journée d'hommage correspond au jour du transfert à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette, le 8 juin 1980, de la dépouille du Soldat Inconnu d'Indochine. Cette date a été consacrée Journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Indochine en général, et de la bataille de Diên Biên Phu en particulier.

Un mémorial dédié aux morts pour la France en Indochine est implanté à Fréjus sur une hauteur dominant la ville. Inauguré en 1993 par le président de la République, il abrite près de 24 000 sépultures de militaires et de civils morts en Indochine.

Depuis 2009, avec la rénovation de la salle pédagogique, ce Mémorial des Guerres en Indochine présente l'histoire de l'Indochine française avec le double objectif de rendre hommage aux soldats du corps expéditionnaire et de mettre à la disposition des visiteurs, et notamment des scolaires, des éléments d'information historique.

 

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Ressources

Couverture Indochine, 1954, Les Chemins de la mémmoire, numéro 243[Revue] - Indochine, 1954. Les Chemins de la mémoire, numéro 243, avril-mai 2014.

Le 7 mai 1954, la bataille de Diên Biên Phu marque la fin d'une guerre qui a touché l'ensemble du territoire indochinois. Ce numéro met en contexte cette bataille, souligne le courage des combattants français, et donne la parole à des témoins oubliés.
Couverture 1954, la fin de l'Indochine française, Les Chemins de la mérmoire, numéro 286.[Revue] - 1954, la fin de l'Indochine française. Les Chemins de la mémoire, numéro 286, printemps 2024.

En 1954, les accords de Genève mettent fin à près d'un siècle de présence coloniale française en Indochine, marquée par la guerre d'Indochine et la bataille de Diên Biên Phu. Cette bataille, qui a duré 57 jours, a été un tournant décisif, engageant des soldats de la métropole et de l'Union française contre l'armée vietnamienne. Ce numéro commémore le 70e anniversaire de cette bataille et souligne l'importance de la transmission de cette mémoire, notamment à travers le travail des élèves d'un lycée des Côtes d'Armor, soutenu par le ministère des Armées.

© Service historique de la Défense

Bao-Ninh. Une embuscade chinoise attaque la canonnière « Mousqueton ». 
© Service historique de la Défense

 

[Vidéo] - Guerre d’Indochine : tout comprendre en 2 min. Le 2 septembre 1945, Hô-Chi-Minh profite de la capitulation du Japon, dont les troupes occupent alors l’ancienne Indochine française, pour proclamer l’indépendance du Vietnam. En 1946, la France envoie un corps expéditionnaire reprendre possession de son ancienne colonie. C’est le début d’un long conflit, qui s’inscrit à partir de 1949 dans un contexte de guerre froide et s’achève en 1954 par la défaite française de Diên Biên Phu et les accords de Genève.
 

[Vidéo] - « Fragments d’Indochine », un film de 12 mn qui, par des archives inédites, aborde la période en quatre phases : la Seconde Guerre mondiale (40-45), les opérations de guerre (46-49), l’internationalisation du conflit (50-54) et l’épilogue (54-56), ECPAD 2019.
 

[Vidéo] - Pierre Schoendoerffer, un soldat de l'image. Indochine 1952-1954. Rencontre avec le réalisateur. Extrait du DVD « Ils ont filmé la guerre d'Indochine », de l'ECPAD.
 

[Article] - Hommage à Geneviève de Galard, « l’ange de Diên Biên Phu », sur le site de l'armée de l'Air et de l'Espace.
 

[Article] - 1954-1956, le départ du corps français d'Extrême-Orient, d'Ivan Cadeau, RHA, 2010.
 

[Article] - Les prisonniers français au Vietnam, de Julien Mary, Doctorant en histoire militaire, Université Montpellier III.
 

[Témoignage] - William Schilardi, vétéran de la guerre d'Indochine ayant participé à la bataille de Diên Biên Phu.

[Témoignage] - Paul Delors, vétéran de la guerre d'Indochine évoque le rôle de l’aviation dans le soutien au camp retranché de Diên Biên Phu.
 

[Lieux de mémoire] - Le mémorial des guerres en Indochine, haut-lieu de la mémoire nationale.
 

[Lieux de mémoire - Vidéo] - En 360°, découvrez le mémorial des guerres en Indochine

 


Pour une recherche nominative, accédez à la base de données du site Mémoire des hommes.
 


Des photographies issues du fond Indochine de l'ECPAD

  • 14 juillet 1951. La foule assiste au défilé du 14 juillet 1951 à Saïgon.
    © Photographe SPI/ECPAD
  • 10 juin 1952. Progression d’éléments du 2/43e RIC dans une cocoteraie lors de l’opération « Barnabé » en Cochinchine.
    © Raoul Coutard
  • Du 1er au 10 juillet 1952. Évacuation d'un blessé par hélicoptère Hiller 360 piloté par le médecin-capitaine Valérie André.
    © Auteur inconnu/ECPAD/Défense
  • Août 1952. Participation de la marine et du 13ème bataillon vietnamien à l'opération "Bambou" en Cochinchine.
    © Guy Defive/ECPAD
  • Janvier 1953. Progression des troupes (1er RTM et 2ème Tabor) sur une crête au nord de Laï Chau.
    © Jean Péraud/ ECPAD
  • Du 20 novembre au 22 novembre 1953. Des soldats du 35e régiment d'artillerie légère parachutiste (RALP) et des partisans franchissent la rivière Nam Youm près de Diên Biên Phu sur un pont de fortune chargés de matériel d'artillerie.
    © Daniel Camus/ECPAD/Défense
  • 23 décembre 1953. Des parachutistes de la colonne Langlais font une halte au bord d'un ruisseau en plein jungle, au cours de leur progression vers le Laos.
    © Jean Péraud/ECPAD/Défense
  • Du 13 au 17 mars 1954. Des soldats sortent d'une position alors qu'une épaisse fumée se dégage du terrain d'aviation de Diên Biên Phu.
    © ECPAD/Défense
  • 16-17 mars 1954. Des hommes du 6e bataillon de parachutistes coloniaux (BPC) attendent à l'abri dans les tranchées de Diên Biên Phu avant d'aller occuper de nouvelles positions.
    © Daniel Camus, Jean Péraud/ECPAD/Défense
  • 18 mars 1954. Soldat lors d'une attaque à Diên Biên Phu.
    © Jean Péraud, Daniel Camus/ECPAD
  • Avril-mai 1954. Progression des troupes dans le village de Phu Teng au Laos.
    © René Adrien/ECPAD
  • 10 septembre 1954.Un soldat s'essaie au ski nautique sur le grand lac d'Hanoï ou lac de l'Ouest.
    © Jean Lussan/ECPAD/Défense
  • 19 août 1954. Arrivée à Saïgon des réfugiés du Nord évacués par un bateau américain.
    © Raoul Coutard