Daniel Decourdemanche, dit Jacques Decour, (1910-1942)

Né à Paris, Jacques Decour suit ses études aux lycées Carnot et Pasteur. Il commence des études de droit, mais, après quelques années, change d’orientation et étudie la littérature allemande et obtient une licence dans ce domaine. Agrégé d’allemand, il enseigne, notamment au lycée Rollin à Paris1. Romancier, essayiste, traducteur de Goethe, critique et journaliste, il est édité chez Gallimard et collabore à la NRF.

En 1932, il est nommé professeur de français en Prusse au lycée de Magdebourg. Là, il écrit son premier livre, Philisterburg, qui décrit les risques devant la montée du nationalisme et « le mythe inadmissible de la race ». Ce livre fait scandale en France où l’opinion publique refuse de prendre en compte les signes menaçants provenant d’Allemagne. Il est ensuite nommé au lycée de Reims et adhère au mouvement des jeunesses communistes. Nommé à Tours, il entre au Parti communiste.

Il s’attache à développer la culture dans les milieux populaires. En 1937, il devient professeur d’allemand à Paris au lycée Rollin (lycée qui, à la Libération, deviendra le lycée Jacques-Decour).

Mobilisé, il finit la guerre comme chauffeur du général de Lattre de Tassigny. Dès l’automne 1940, en liaison avec Danielle Casanova, Jacques Solomon et Georges Politzer, il organise la résistance intellectuelle notamment par l’édition de journaux et de revues clandestines : L’Université libre (novembre 1940), La Pensée libre (février 1941), Les Lettres françaises (janvier 1942).

Il est arrêté le 17 février 1942 à Paris par la police française, en compagnie de Georges Politzer et de Jacques Solomon. Remis aux Allemands, incarcérés à la Santé, il est fusillé au mont Valérien le 30 mai 1942, une semaine après Solomon et Politzer.