La nécropole nationale d’Etrépilly

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Nécropole nationale d’Etrépilly. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Etrepilly

 

La nécropole nationale d’Etrépilly regroupe les dépouilles de soldats "Morts pour la France" lors de la bataille de l’Ourcq en septembre 1914. Créé à l’issue de ces combats, ce cimetière militaire est aménagé ensuite de 1919 à 1924 afin d'y réunir les corps exhumés de tombes isolées ou de carrés militaires provisoires situés dans la région. Aujourd’hui, la nécropole nationale rassemble les corps de 667 Français dont 534 reposent dans deux ossuaires. Ainsi, la nécropole d’Etrépilly est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises et allemandes. En effet, le principe des tombes collectives subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise très vite au sein des deux armées.

À l'entrée du cimetière, les territoriaux du génie avec l'aide de la municipalité d'Etrépilly ont érigé un monument inauguré le 12 septembre 1915 à l’endroit même où les combats ont été les plus violents. Orné d’une citation de Victor Hugo, "Gloire à notre France éternelle, Gloire à ceux qui sont morts pour elle", ce monument honore le souvenir des soldats issus des unités engagées dans ces combats, notamment à ceux du 2e régiment de marche de zouaves.

La bataille de l’Ourcq, 5-9 septembre 1914

Le 25 août 1914, ne pouvant stopper la progression des armées allemandes, le général Joffre ordonne le repli des troupes françaises sur une nouvelle ligne de résistance. Près de 500 000 hommes entament alors un mouvement rétrograde sur une nouvelle ligne allant de Verdun à la Manche. Son objectif est de couper la marche des Allemands pour les repousser plus au nord. Il crée à cette occasion la 6e armée dont le commandement est confié au général Maunoury. Stationnés dans la région de Meaux-Senlis, ces hommes sont chargés de défendre Paris.

Cette opération, prélude du mouvement offensif allié sur la Marne, vise à attaquer le flanc droit découvert de la Ire armée allemande. Le 5 septembre, l’armée Maunoury est au contact de l’ennemi. Dans la vallée de l’Ourcq, chacun des belligérants s'attachent à conquérir les collines car leur contrôle facilite l'observation des mouvements ennemis et le déploiement de l'artillerie. Français et Allemands s'accrochent à leurs positions, notamment sur la ligne de crête située entre Penchard, Monthyon et Montgé-en-Goële. Du côté français, malgré les assauts répétés et l'emploi massif des canons de 75 mm, le sort de la bataille reste indécis.

Pour soutenir au nord de la bataille, l'aile gauche française en difficulté, dans la nuit du 7 au 8 septembre, 630 taxis parisiens réquisitionnés par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, gagnent Nanteuil-le-Haudouin. Près de 4 000 hommes sont ainsi transportés, créant ainsi le mythe des "Taxis de la Marne".

Cette même nuit débouchant de Barcy, les hommes du 2e Zouaves s'emparent, à la baïonnette, d'Etrépilly. Mais, l'ennemi, retranché dans le cimetière communal, résiste vaillamment. Au terme d'un combat de haute lutte, cette position est enlevée. Mais, cette unité a perdu la moitié de son effectif. Engagés à la tête de leurs hommes et exposés aux tirs ennemis, un grand nombre d'officiers ont disparu. Le Lieutenant-colonel Dubujadoux, commandant ce régiment, est mortellement blessé au cours de l'un de ces assauts.

Plus largement, sur le reste du front, les Français ont fait volte-face sur la Marne et cherchent à contenir, aux côtés des Britanniques du Corps expéditionnaire, les coups de boutoirs de l’armée allemande. Mais le mouvement ennemi s'infléchit. Le 9, l'ennemi est contenu en Champagne, notamment dans les Marais de Saint-Gond. Le 10, le général Maunoury relance son offensive. Sur l'Ourcq, le front est rompu. Menacé et risquant d'être coupés de leurs arrières, les Allemands se replient, sur l'Aisne, sur des positions précédemment fortifiées. Le village de Villeroy reste l’un des points les plus lointains atteints par les Allemands lors de leur avancée en septembre 1914. Etrépilly fait partie avec plusieurs villages, de la ligne de recul et de défense établie dans la nuit du 5 au 6 septembre par les Allemands après les combats de Villeroy, Penchard, Saint-Soupplets.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne et plus particulièrement la bataille de l’Ourcq, permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée au prix de terribles pertes. 250 000 jeunes Français meurent au cours des mois d’août et septembre 1914. Les armées britanniques et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Dans un ultime effort, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée vers la mer afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils s’échouent sur les rivages de la Mer du Nord. Le 15 novembre 1914 le front se stabilise définitivement, la guerre de mouvement va faire place à la guerre de position. L'espoir dans chaque camp d'une victoire éclair est désormais perdu. Les armées vont entrer dans la guerre des tranchées et s'enterrer durant 4 ans.

 

  • Nécropole nationale d’Etrépilly. © ECPAD

  • Nécropole nationale d’Etrépilly. © ECPAD

  • Nécropole nationale d’Etrépilly. © ECPAD

  • Nécropole nationale d’Etrépilly. © ECPAD

  • Nécropole nationale d’Etrépilly. © ECPAD

  • Nécropole nationale d’Etrépilly. © ECPAD

  • Fantassins français en position dans un champ, 1914. Avec un uniforme d'un autre âge, les soldats français, vêtus d'un pantalon rouge garance et d'une capote gris de fer, sont particulièrement exposés, au cours de l'été 1914, aux tirs des mitrailleuses ennemies. © Collection particulière - FBN - DR

  • Couverture du fascicule de la "collection Patrie" consacré à la bataille de l'Ourcq. Le 9 septembre 1914, l’infanterie française se trouvant à Lizy-sur-Ourcq, au confluant de la Marne et de l’Ourcq, poursuit les troupes allemandes qui entament leur repli sur Soissons et abandonnent définitivement la Seine-et-Marne. © Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

  • Colonel Dubujadoux. Né en juillet 1860 en Corrèze, cet officier est issu de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. Officier au sein de différents régiments d'infanterie, il s'illustre, à la tête de ses hommes, lors des combats d'Etrépilly au cours desquels il succombe. Il est cité à l'ordre de l'armée le 19 septembre 1914 et décoré de la Croix de Guerre avec palme, par application de décret du 23 avril 1915. © Collection particulière - RP - DR

  • Inauguration du monument érigé au sein du cimetière militaire d'Etrépilly, septembre 1915. © Collection particulière - RP - DR

  • Cérémonie commémorant le second anniversaire de la Victoire de la Marne au cimetière militaire d'Etrépilly, septembre 1916. © BDIC

  • Monument et tombes des soldats français inhumés au sein du cimetière militaire d'Etrépilly. © Collection particulière - RP - DR

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    Infos pratiques

    Adresse

    Etrepilly
    Au nord de Meaux, D 140

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année

    En résumé

    Eléments remarquables

    Monument aux morts de l’armée de Paris, 1914

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