Gustave, Auguste Ferrié

1868-1932

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Portrait de Gustave Ferrié. Source : l'album de la guerre 1914-1919. © L'illustration

(19 novembre 1868, Saint-Michel de Maurienne : Savoie - 16 février 1932 : Paris)

 

Né le 19 novembre 1868 de Pierre Ferrié, ingénieur pour les Chemins de Fer du Sud et d'Antoinette Manecy, Gustave Ferrié évolue dès son enfance au milieu des plans et des réalisations, si bien que, admis à l'École Polytechnique en 1887, il choisit l'arme du Génie. Ingénieur des transmissions radiophoniques en 1891, il est affecté à ce corps jusqu'en 1898. Ses travaux pendant cette période permettront notamment d'augmenter la portée de l'émetteur de la Tour Eiffel de 400 à 6000 km.

En 1899, il est conquis par la télégraphie sans fil après avoir assisté à un exposé de Marconi sur cette nouvelle technologie. Freycinet, ministre de la guerre, le nomme la même année au comité d'exploration du télégraphe sans fil entre la France et le Royaume-Uni afin de rendre un rapport sur les applications militaires de ce moyen de communication. Il oeuvre par ailleurs au développement des unités militaires mobiles de radiocommunication et améliore le système de radiodétection de Branly en mettant au point dès 1900 un détecteur électrolytique, appareil rendant possible la transmission du son, dont la dernière version (1910) sera utilisée par l'armée française lors de la Première Guerre mondiale.

Colonel en 1914, il reconnaît les propriétés du tube à électrons et augmente considérablement la portée des émetteurs-récepteurs de campagne qui équipent les troupes alliées dès 1916.

En 1917, Ferrié, grâce à ses appareils, permet d'intercepter les messages de Mata-Hari et de mettre fin aux agissements de l'espionne.

Promu général en 1919, il continue ses recherches et le développement de leurs applications militaires : construction de postes radio pour la marine, les colonies et l'aviation. Ces nouvelles liaisons rendues possibles, il affine les mesures des longitudes et des dimensions du globe terrestre. Ayant atteint la limite d'âge, il est maintenu en activité à titre exceptionnel. Oeuvrant au développement des techniques radioélectriques, il crée une section de radio à l'École supérieure d'Électricité.

La communauté scientifique reconnaît l'avancée majeure de ses découvertes pour le domaine des radio-télécommunications. Les honneurs se succèdent : en 1922, il est élu à l'Académie des Sciences et devient président de l'International Scientific Radio Union ainsi que de la commission internationale des longitudes par radio. Il est également vice-président de l'International Board of Scientific Unions, préside le comité de géodésie et de géophysique et reçoit la médaille d'honneur de l'Institute of Radio Engineers. Distingué par la Légion d'Honneur, Gustave Ferrié est élevé à la dignité de grand Croix en 1932.

Peu de temps après, hospitalisé à l'hôpital du Val-de-Grâce, il décède le 16 février.

Il repose au cimetière du Père-Lachaise (89e division) auprès de son épouse Pierrette Pernelle qu'il avait épousé en 1908.


À lire sur le sujet :
Amoudry (Michel), Le Général Ferrié et la naissance des transmissions et de la radiodiffusion, Presses Universitaires de Grenoble, 2000