Joseph Joffre (1852-1931) - Vainqueur de la Marne

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Portrait de Joffre maréchal. Source : SHD
Portrait de Joffre maréchal. Source : SHD
Corps 1

I - Joffre avant 1914 : de l'Ecole Polytechnique au poste de chef d'état-major général de l'armée 1852 - Le 12 janvier, naissance de Joseph Joffre à Rivesaltes (Pyrénées-orientales), au sein d'une famille de tonneliers.

 

1869/1872 - Joffre est élève à l'Ecole polytechnique Elève brillant, après ses études secondaires à Perpignan et à Paris, le jeune Joseph Joffre est à peine âgé de dix-huit ans lorsqu'il intègre l'École polytechnique en 1869. La guerre franco-allemande de 1870-1871 éclate alors que s'achève la première année de cours. Joffre participe à la défense de Paris comme sous-lieutenant d'artillerie. À sa sortie de Polytechnique, il opte pour le génie et est affecté au 2e régiment, à Montpellier.

Corps 2

1872 - Joffre est promu lieutenant Le lieutenant Joffre est détaché à l'École d'application de l'artillerie et du génie à Fontainebleau. 1874 : Affecté au 1er régiment, à Versailles, il participe à la reconstruction de l'enceinte fortifiée de Paris, puis dirige la construction du fort de Montlignon.

 

1876 - Joffre est promu capitaine Le capitaine Joffre part pour Pontarlier travailler aux fortifications du Jura puis en 1883 pour Montlouis, dans les Pyrénées-Orientales. Après plusieurs années de service aux fortifications, Joffre demande à servir en Extrême-Orient où la France cherche à accroître son emprise. En janvier 1885, Joffre est mis à la disposition de l'amiral Courbet. Chef du génie à Formose, il fortifie la base de Keelung. Nommé à Hanoï en juillet, il organise les postes de défense du haut Tonkin. En 1887, Joffre obtient sa première citation pour sa participation, au sein de la colonne Brissaud, aux opérations contre la position retranchée de Ba Dinh. De retour en France, il est attaché en 1888 au cabinet du directeur du génie.

1889 - Joffre est promu chef de bataillon Son affectation au 5e régiment du génie, à Versailles, le familiarise avec les problèmes de transport par voie ferrée. Chargé des cours de fortification à l'école d'application de Fontainebleau en 1891, il part l'année suivante pour l'Afrique. Au Soudan (c'est-à-dire le Sahara oriental, actuel Mali, et non le Soudan actuel), Joffre dirige la construction du chemin de fer de Kayes à Bamako, puis participe à la campagne de Tombouctou, où il entre victorieux le 12 février 1894. Commandant supérieur de Kayes-Tombouctou, il est promu lieutenant-colonel en mars.

1897 - Joffre est promu colonel En 1900, le colonel Joffre participe, sous les ordres de Gallieni, à la campagne de Madagascar où il est chargé de fortifier le camp retranché de Diego Suarez.

 

1901 - Joffre est promu général de brigade En 1904, le général Joffre est nommé directeur du génie au ministère de la guerre, après un bref passage à la tête de la 19e brigade d'artillerie à Vincennes.

 

1905 - Joffre est promu général de division En 1906, Joffre reçoit le commandement de la 6e division d'infanterie à Paris, puis du 2e corps d'armée à Amiens en 1908. En 1910, il devient Membre du Conseil supérieur de la guerre.

 

1911 - Joffre est nommé chef d'état-major général de l'armée Dès lors, Joffre s'engage dans un vaste plan de réformes touchant tous les domaines : doctrine, règlements, haut commandement, matériel, service en campagne, effectifs, mobilisation. Par la loi du 19 juillet 1913, le service militaire est porté à trois ans et de nouvelles unités sont créées, tandis que l'artillerie lourde et l'aviation sont développées. Joffre renforce la défense du pays car l'Allemagne ne cesse d'accroître son potentiel militaire. Persuadé qu'une prochaine guerre contre le IIe Reich est inévitable, il veut être prêt en forgeant un outil capable de vaincre.
Son état-major élabore divers plans d'offensive et de riposte, notamment fin 1913 le plan de mobilisation et de concentration numéro XVII, au caractère résolument offensif. Dans le même temps, il s'emploie à affermir l'alliance franco-russe, multipliant les rencontres permettant de mettre au point des options stratégiques communes, ainsi qu'à s'assurer l'appui des Britanniques.


II - Joffre pendant la Guerre de 1914-1918 : le " vainqueur de la Marne"

Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Les Français lancent leurs offensives en Lorraine et en Haute-Alsace mais, menacés d'enveloppement sur leur aile gauche par les armées allemandes, ils se replient. En quelques semaines, les Allemands sont aux portes de Paris.

1914 - "Le vainqueur de la Marne" est couvert de gloire Le 6 septembre 1914, Joffre, commandant en chef des armées françaises du Nord-Est, donne l'ordre de contre-offensive générale.

Le message : "Au moment où s'engage une bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière . tous les efforts doivent être employés à attaquer et refouler l'ennemi. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée"
Paris est sauvé, l'armée française échappe à l'anéantissement. Dans tout le pays et bien au-delà des frontières, la popularité de Joffre se développe, le vainqueur de la Marne est l'objet d'un véritable culte.
Cependant, les combats qui se poursuivent ne font pencher la balance ni pour l'un ni pour l'autre camp. L'armée doit s'adapter à une guerre qui menace d'être longue. Joffre limoge les généraux déficients, nomme des chefs énergiques, va au contact des hommes sur le terrain, confère avec les chefs alliés - French, Kitchener, Haig, Albert Ier, Porro, Cadorna - pour mener la guerre sur plusieurs fronts. Joffre doit résoudre des problèmes ardus : crise des munitions, manque de canons lourds, absence d'artillerie de tranchée, équipement des combattants, armement individuel, évacuation et soins des blessés, ravitaillement des unités, tout en organisant de nouvelles opérations à coordonner avec celles des Russes, des Anglais et des Italiens.

 

1915 - Le général Joffre est nommé commandant en chef des armées françaises En 1915, l'armée française tient 700 km sur les 770 que compte le front Ouest. Joffre déclenche ses grandes offensives en Artois, Champagne, Lorraine. Les percées espérées ne sont pas obtenues et les pertes, auxquelles s'ajoutent celles des Dardanelles et de combats locaux tels le Linge, le Vieil-Armand, les Éparges... causent des vides irréparables. En décembre, Joffre est nommé commandant en chef des armées françaises.



1916 - Le général Joffre est élevé à la dignité de maréchal de France En été 1916, Joffre lance, avec les troupes du Commonwealth, l'offensive de la Somme que l'attaque allemande sur Verdun avait conduit à différer. L'ennemi est repoussé. Verdun, soulagé de la pression allemande, est dégagé. Bataille primordiale, la Somme ne permet toutefois pas aux Alliés d'emporter la décision. Les résultats de cette coûteuse guerre d'usure finissent par décevoir l'opinion. Les parlementaires sont hostiles au général, qu'ils accusent de ne pas les informer sur la conduite des opérations. En décembre 1916, Joffre est remplacé par le général Nivelle, désormais commandant en chef des armées françaises. Le gouvernement rétablit en faveur de Joffre la dignité de maréchal de France, ce qui en fait le premier maréchal de France de la République.

1917 - Le maréchal Joffre est le conseiller militaire de nos alliés américains Le 2 avril 1917, les États-Unis entrent en guerre. Joffre devient conseiller militaire de la mission envoyée par le gouvernement français aux Etats-Unis. Il est chargé de mettre au point les modalités d'intervention des Américains en France. Le 15 avril, il embarque à bord du cuirassé Lorraine et arrive le 24 aux États-Unis où il séjourne jusqu'au 15 mai. Auréolé de gloire, il rencontre le président Wilson le 2 mai à la Maison Blanche. Le 9, il est à New York et présente un programme de coopération militaire à l'état-major américain. Adopté le 14 mai, celui-ci prévoit l'envoi d'un corps expéditionnaire dès le 1er juin 1917, la création en France d'une armée américaine, la France lui fournissant les instructeurs, les canons, les avions, les chars. À West Point, Joffre rencontre le général Pershing, le chef du futur corps. À son retour, Joffre est nommé inspecteur général des troupes américaines en France. Le 13 juin, il accueille Pershing à son arrivée à Paris. Les mois suivants, il se consacre à l'instruction des soldats américains par la troupe française. En octobre, il passe plusieurs jours au grand quartier général de Pershing, à Chaumont, où il inspecte la 1re DIUS qu'il juge fin prête pour le front.

1918 - La guerre est gagnée. Signature de l'Armistice, le 11 novembre En février 1918, Joffre est élu à l'Académie française. Cette année-là, le maréchal Joffre, qui a approuvé la nomination de Foch au commandement des armées alliées sur les fronts de France, est sollicité à plusieurs reprises par ce dernier pour ses précieux conseils. Signé à Rethondes le 11 novembre 1918, l'Armistice met fin aux combats de la Première Guerre mondiale.

 


III - Joffre après 1918 : les honneurs de la patrie

 

1919 - La paix est signée. Joffre ouvre le "défilé de la Victoire", le 14 juillet Le 28 juin 1919, le traité de paix avec l'Allemagne est signé à Versailles. Quelques jours plus tard, le 14 juillet, le maréchal Joffre ouvre le défilé de la Victoire, aux côtés du maréchal Foch, sur les Champs-Élysées.

Dans les années qui suivent, le maréchal Joffre partage son temps entre ses travaux à l'Académie française, ses nombreux voyages officiels à l'étranger, notamment en Espagne, au Japon et en Indochine, et la rédaction de ses Mémoires qui, terminés en 1928, ne paraissent qu'après sa mort.

1931 - Obsèques nationales du maréchal Joffre Le 7 janvier 1931, la France fait des obsèques nationales au maréchal Joffre, mort le 3 janvier.

 

DISTINCTIONS Élevé à la dignité de maréchal de France (1916) Elu à l'Académie française (1918) Grand-Croix de la Légion d'honneur Titulaire de la Médaille militaire, de la Médaille coloniale Sénégal et Soudan ainsi que de nombreuses décorations étrangères.

OEUVRES Mémoires du maréchal Joffre, 1932.


Sources
Source : Collection "Mémoire et citoyenneté", N° 28, Publication Ministère de la défense SGA/DMPA

  • Portrait de Joffre maréchal. Source : SHD
  • Le bureau de Joffre à Tombouctou. Source : SHD
  • Le colonel Joffre, couverture de L'Instantané du 24 février 1900.
    Source : Collection musée des beaux-arts Hyacinthe Rigaud.
    Photo : service photo, ville de Perpignan/Claude Casanovas
  • Manuscrit du message adressé par le généralissime Joffre, le 6 septembre 1914, au Grand Quartier Général de l'Est. Source : SHD
  • Le général Joffre et le général Castelnau pendant la
    Grande Guerre, 1914. Sur cette carte postale
    envoyée à son enfant, un père a écrit :" Voici les
    gloires de l'armée française. C'est avec ceux-là que
    nous reconduirons les boches tambour battant au-delà du Rhin". Source : SHD Notre Joffre, couverture de Le Pays de France du 31 décembre 1914. Source : Collection musée des beaux-arts Hyacinthe Rigaud. Photo : service photo, ville de Perpignan/Claude Casanovas
  • Portrait du généralissime Joffre, commandant en chef de l'armée française. Source : SHD L'heure de la Justice, par S. Latuner, 1915.
    Au 1er rang, de gauche à droite : Kitchener,
    Joffre, Poincaré, Nicolas II.
    Au 2e rang : grand-duc Nicolas, George V, Albert 1er.
    Au 3è rang : duc d'Aoste, Victor-Emmanuel.
    Source : Collection musée des beaux-arts Hyacinthe Rigaud. Photo : service photo, ville de Perpignan/Claude Casanova
  • La Somme. Source : Collection SGA/DMPA
  • Le défilé de la Victoire, 14 juillet 1919. Source : Collection SGA/DMPA Fête de la Victoire, 14 juillet 1919Le Président de la République Raymond Poincaré et les maréchaux de France Joffre, Foch et Pétain. Source : SHD
  • Monument équestre du maréchal Joffre, Champ-de-Mars, Paris. Source : Collection particulière