La mémoire de la Grande Guerre

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Par Gerd Krumeich - Professeur émérite de l'université Heinrich Heine de Düsseldorf

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François Hollande et Angela Merkel ravivent la Flamme à l’Ossuaire de Douaumont, à l’occasion du centenaire de la bataille de Verdun, 29 mai 2016. © Mathieu Cugnot/Pool/AFP

Le centenaire de la Grande Guerre a ravivé, en France et en Allemagne, le souvenir d’un conflit qui a profondément marqué les sociétés et paysages des deux pays au lendemain de l’Armistice. En réalité, cette mémoire n’a jamais cessé d’irriguer les territoires français et allemands. Depuis plus d’un siècle, elle se construit et se reconstruit au fil du temps à l’aune des histoires nationales et de la construction européenne.

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Si la Première Guerre mondiale reste aux yeux des Français la "Grande Guerre", elle a perdu cette appellation en Allemagne avec la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale. L’explication est simple : l’Allemagne a été touchée par le deuxième conflit mondial jusqu’au plus profond de son être. Les villes ont été ensevelies sous leurs décombres et des millions de morts, tant civils que militaires, ont été à déplorer. En France, en revanche, la Seconde Guerre mondiale, en dépit du traumatisme de l’occupation et de la collaboration, est loin d’avoir revêtu les mêmes dimensions. Elle a perdu 220 000 soldats et 330 000 civils – l’Allemagne, quant à elle, a déploré la mort de 5,5 millions de soldats, et bien plus de 3 millions de civils ont perdu la vie.

Le souvenir allemand de la Grande Guerre ou la "guerre des monuments"

En Allemagne, l’intérêt suscité par la Première Guerre mondiale est resté dérisoire au cours des années 1950. La destruction des villes, les pertes abyssales en soldats et civils, sans parler des crimes contre l’humanité perpétrés par les Nazis, ont en effet complètement relégué la Première Guerre mondiale au second plan. Le remarquable livre que German Werth a consacré à la bataille de Verdun, avec des interviews d’anciens combattants à Verdun encore en vie, n’a trouvé au début des années 1970 aucun éditeur sérieux en Allemagne, si bien qu’il a fini par être publié par une maison d’édition essentiellement spécialisée dans des histoires de "Landser" (poilus allemands).

Le souvenir allemand a été et est resté profondément marqué par le fait que l’"héritage" de la Grande Guerre était éminemment litigieux. Pourquoi avait-on perdu la guerre et avait-on été contraint de signer la "honteuse paix de Versailles" ? C’est la raison pour laquelle aucune commémoration officielle n’a pu être possible ni aucun silence n’a pu être imposé aux querelles politiques par-dessus les tombes des soldats morts pour la patrie. À cette polarité fondamentale vient s’ajouter le fait que la République de Weimar était un État fédéral, et que les États fédérés avaient tout à fait la possibilité d’adopter des règles propres, se contredisant parfois les unes les autres.

Les monuments ont dans l’ensemble été marqués par un héroïsme émoussé – souvent teinté de christianisme, dans lequel la défaite avait été refoulée, voire transformée en victoire. Plus important encore était l’affirmation que les soldats tombés seraient "restés invaincus au champ d’honneur". Dans tous les camps politiques s’exprimait le besoin de donner du sens à la mort des soldats et la question des monuments investissait les débats et querelles politiques.

 

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Monument à la mémoire du 39e Régiment, Reeser Platz, Düsseldorf, 2009. © DR

 

Une très bonne illustration de ces tensions est la dispute suscitée par le "Mémorial du 39e" à Dusseldorf. Le 39e régiment d’infanterie de Basse-Rhénanie avait une importance particulière parce qu’il était le régiment de Ludendorff. Le conseil municipal de Dusseldorf opta pour un monument de grandes dimensions du type "Le guerrier blessé", qui fut érigé près de la salle de concert (Tonhalle). Celle-ci représentait deux soldats rampant au sol, dont l’un tenait avec sollicitude par la main son camarade blessé. Les nationalistes de tous bords considéraient cependant cette sculpture – certes très réaliste et pas spécialement critique envers la guerre – comme étant "indigne". Celle-ci leur paraissait d’autant moins acceptable que les deux hommes semblaient d’une certaine manière "étrangers", voire "sémites", comme le déploraient les opposants de l’époque. Ce monument fut régulièrement endommagé et dégradé – et fut dès 1933, immédiatement après la prise du pouvoir par les nationaux-socialistes, remplacé par le monument "héroïque" – qui continue de nos jours à l’orner – sur la Reeser Platz.

La situation politique en Allemagne était si tendue que la réalisation de monuments prévus ne put absolument pas aboutir dans de nombreuses communes. Les exemples cités par Lurz à ce sujet sont légion. En particulier, le cas de la ville de Marbach am Neckar, la célèbre "ville de Schiller", est intéressant. C’est là que se trouve aujourd’hui encore, près de l’ancienne porte de la ville, un des plus étranges monuments de la Première Guerre mondiale. Deux soldats, dont l’un est un combattant de 14-18 et l’autre un combattant de la Wehrmacht, reconnaissables à leur casque, y sont revêtus d’un seul et unique habit, à savoir l’uniforme de la Wehrmacht. Cette réalisation a été le résultat de plus de 10 ans de contentieux autour du monument. Car ici, comme en de nombreux autres lieux en Allemagne, la "guerre des monuments" a pris fin dès mars 1933 et des monuments "héroïques" ont été érigés partout. Autre exemple, le gigantesque monument de la ville de Bochum. Là, un soldat de la Wehrmacht tient une épée avec le concours d’un soldat de la Première Guerre mondiale. Il en va de même pour le monument de Düsseldorf consacré au 39e régiment d’infanterie. Ce monument inauguré en 1936 montre un groupe de soldats de la Première Guerre mondiale qui descend dans le caveau, tandis qu’un groupe de soldats de la nouvelle Wehrmacht ressort de ce caveau. Les noms de batailles de la Première et de la Seconde Guerres mondiales y sont gravés.

 

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Monument de Marbach am Neckar, septembre 2019. © DR

 

C’est donc l’avènement du national-socialisme qui a uniformisé la culture mémorielle de la Première Guerre mondiale en Allemagne. Les nationaux-socialistes étaient déjà très engagés dans ce combat mémoriel dès les années 1920. À partir de 1925, Adolf Hitler n’a cessé de mettre expressément en avant dans ses campagnes électorales son statut de victime de la guerre et d’exiger que l’on honore toutes les victimes de 14-18. Cela lui a apporté massivement les suffrages de ces dernières et de leurs entourages. Les nationaux-socialistes avaient fait de l’entretien du souvenir de la Grande Guerre et des honneurs rendus aux héros un point tout à fait central de leur programme politique. L’exemple sans doute le plus intéressant est l’arche monumentale planifiée par Hitler, esquissée de ses propres mains dès 1925, et dont la mise en oeuvre a commencé dès avant 1940. Elle devait constituer un point central de la mutation de Berlin en "Germania". Sur cette arche devaient être gravés les noms de tous les soldats allemands tombés lors de la Première Guerre mondiale, soit environ 2 millions de noms – le modèle repris ici étant assurément le monument anglais de Thiepval dans la Somme, sur lequel sont gravés les noms de quelques 72 000 soldats britanniques.

Le souvenir français de la Grande Guerre ou l’institutionnalisation d’une mémoire

En France par contre, cette guerre, gagnée en dépit de toutes les pertes, a suscité un souvenir commun de souffrances et d’héroïsme des soldats et de la nation. Les collectivités locales, portant un deuil "institutionnalisé" par la République, ont construit une mémoire commune de la Grande Guerre, que les controverses de politique intérieure les plus vives n’ont pas été en mesure de briser.

 

fête victoire 1918

Les élèves des lycées manifestant leur joie, place de la Concorde, 11 novembre 1918. © Maurice-Louis Branger/Roger-Viollet

 

En ce qui concerne les monuments aux morts français, une loi votée le 25 octobre 1919 a décrété que chaque commune française devait en ériger un. Cette loi continue d’ailleurs à être en vigueur et il n’existe effectivement aucune commune qui ne célèbre pas son "poilu". Plus de 95 % des communes françaises possèdent leur monument aux morts, qu’il se trouve à proximité immédiate de la mairie et de l’école (dans le cas des communes de sensibilité républicaine de gauche), ou bien près de l’église, dans le cas des communes de tradition conservatrice et catholique.

Tous ces monuments ont pratiquement été conçus "sur catalogue". Les communes se sont vu proposer le choix entre différents types de représentation des soldats : le poilu s’élançant en avant en brandissant le drapeau ; le poilu agonisant ; la mère en pleurs tenant sur son giron son fils tombé au front (motif de pietà), le choix n’était pas plus étendu. Cependant, il s’est le plus souvent porté sur une colonne commémorative dépouillée portant l’inscription : "La Commune XXX à ses enfants morts pour la France". Les noms des soldats tombés au champ d’honneur étaient ensuite tous mentionnés sur le monument. On peut aujourd’hui encore constater l’incroyable tribut du sang que la France a versé au cours de la Première Guerre mondiale, lorsque par exemple jusqu’à 80 noms sont gravés pour une commune de 800 habitants, dont, très souvent, plusieurs fils d’une seule et même famille.

À côté de ces statues de facture plutôt neutre et préservant avant tout la paix intérieure du lieu, on trouve aussi de rares cas de présentations nationalistes ou chauvinistes : par exemple le "poilu triomphant avec lauriers", ou bien le poilu foulant un casque à pointe. Plus fréquent est, dans une figuration qui reflète assurément le plus fidèlement la conscience française, le type du soldat dont la gestuelle symbolise le célèbre mot d’ordre de la bataille de Verdun en 1916 : "Ils ne passeront pas".

 

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Monument aux morts de Saint-Nizier-le-Bouchoux (Ain) avec un poilu victorieux, 20 août 2021. © DR

 

Le plus important cependant, et la raison principale pour laquelle ces monuments sont restés debout jusqu’à aujourd’hui (dans la mesure où ils n’ont pas été démontés et fondus pendant l’occupation allemande entre 1940 et 1944), est qu’un consensus a dès le départ été respecté à leur sujet. La planification et le financement des monuments en France ne sont ni purement communaux ni purement du fait de l’État. La loi de 1919 précédemment évoquée prévoit des subventions de l’État proportionnelles aux dépenses financières de la commune. L’État participe à hauteur de 15 % maximum aux coûts de mise en place, et conditionne aussi son niveau de contribution au choix des motifs proposés sur catalogue.

Au niveau local, les dispositions de la loi de 1919 ont confié la responsabilité de l’organisation des cérémonies, non aux institutions d’État elles-mêmes, mais aux différentes associations de soldats – c’est-à-dire en premier lieu la puissante "Union nationale des combattants", encore active aujourd’hui. Il s’agissait également d’éviter que ces manifestations commémoratives deviennent l’occasion d’accomplir un geste militaire. C’est la raison pour laquelle le 11 novembre et les commémorations locales continuent aujourd’hui de revêtir le caractère d’une cérémonie civile et non militaire, et d’un moment durable consacré non à la gloire mais au deuil de la France en hommage à ses fils tombés au combat.

À la différence de l’Allemagne, il n’y a jamais eu en France de conflit notable autour de ce deuil, notamment parce que tous les Français, à quelques rares exceptions près, considéraient que leur pays avait mené une guerre purement défensive. C’est ce qui explique pourquoi il n’y a jamais eu de "guerre de position des monuments", même s’il y a bien naturellement eu des dissensions locales quant au type de monument auquel il fallait accorder sa préférence. Une certitude était et est restée jusqu’à aujourd’hui inébranlable : au cours de la Première Guerre mondiale, les poilus ont défendu ensemble "le sol sacré de la patrie" (selon la Marseillaise) contre l’envahisseur allemand. C’est aussi la raison pour laquelle des batailles comme celles de la Marne et de Verdun sont restées fermement ancrées dans la mémoire collective des Français

Le 11 Novembre à travers le temps, histoire d’une mémoire française

En France, le 11 novembre est décrété jour de commémoration officielle et jour férié par la loi du 24 octobre 1922. Cette journée nationale, qui prend la forme d’une parade militaire et d’une cérémonie à l’Arc de Triomphe à Paris, est restée institutionnalisée jusqu’à aujourd’hui. Dès le jour de l’annonce du cessez-le-feu officiel le 11 novembre 1918, des gens ont spontanément convergé vers cet endroit afin de donner libre cours à leur joie. Un an plus tard eut lieu la première manifestation officielle, dans laquelle les mutilés de guerre avaient été placés au premier rang. Il est important de noter qu’en dépit de toutes les parades militaires, ce jour se déroule sans le moindre triomphalisme. Comme Antoine Prost l’a démontré, les associations d’anciens combattants se sont efforcées de faire en sorte que ces temps commémoratifs restent toujours des célébrations à la mémoire des camarades tombés au champ d’honneur et ne soient pas perverties en fêtes de la victoire.

 

Cérémonie 11 Novembre

Cérémonie du 11 novembre 1968, en présence du général de Gaulle, chef de l’État. © Jacques Boissay/akg-images

 

En témoigne en particulier l’inhumation, le 11 novembre 1920, du corps d’un soldat inconnu (tombé à Verdun) sous l’Arc de Triomphe. Un an plus tard, la flamme éternelle fut allumée au-dessus de cette tombe par le ministre de la guerre André Maginot. Depuis lors, celle-ci est ravivée chaque jour à 18h30 par des représentants des anciens combattants. La signification accordée à la cérémonie du 11 Novembre a certes évolué selon les époques. C’est ainsi qu’en 1938, alors que l’unité nationale avait été particulièrement mise en avant dans un contexte de menaces de guerre, des délégations d’anciens combattants venus de toute la France participèrent aux marches et allumèrent ensemble sous l’Arc de Triomphe les torches enflammées qu’ils avaient apportées. Ou en 1940, lorsque ce lieu de mémoire devint le point de départ d’une grande manifestation contre l’occupant allemand. Ou encore en 1944, lorsque le général de Gaulle présida la parade en compagnie de Winston Churchill après la libération de Paris, on pouvait sentir une atmosphère différente de celle qui régnait en 1920. Il s’agissait alors d’exprimer la joie et la fierté d’être libérés du nazisme. L’année 1968 à nouveau fut l’occasion non seulement de célébrer le 50e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, mais aussi d’exprimer le rassemblement national contre le mouvement étudiant, qui avait profondément divisé la société française à ce moment-là. En 2018 à nouveau, le président Macron eut l’idée d’internationaliser en quelque sorte la cérémonie. Il invita pour cette raison tous les chefs d’État ou de gouvernement des nations qui avaient participé à la Première Guerre mondiale à déposer des gerbes et à raviver la flamme éternelle sous l’Arc de Triomphe. Ce fut une manifestation grandiose, qui aurait pu revêtir un caractère symbolique encore plus fort si par exemple le président américain, le premier ministre britannique voire la chancelière allemande avaient ravivé aux côtés du président français, et dans un même geste, la flamme du souvenir.

Vers une mémoire européenne de la Grande Guerre ?

Il y eut aussi des initiatives porteuses d’avenir pour la construction d’une mémoire partagée de la guerre. L’histoire de l’ossuaire de Douaumont en est un exemple caractéristique. L’Ossuaire avait été érigé à partir de 1920 à l’initiative de l’évêque de Verdun. Il fut en grande partie financé par des dons de communes françaises. Ouvert au public en 1927 et inauguré en grande pompe en 1932, ce lieu ne se contenta pas de rester un point central de la mémoire française, mais devint aussi celui de manifestations internationales consacrées à la paix. Notamment le rassemblement de 10 000 "combattants de Verdun" français et allemands en 1936, qui firent ici le serment que tous ceux qui avaient vécu Verdun défendraient à jamais la paix entre les peuples. Ce fut malheureusement une illusion, puisque ce serment de paix fut peu après rompu par la guerre d’agression d’Hitler. 50 ans plus tard cependant, en 1984, François Mitterrand et Helmut Kohl se sont recueillis à la mémoire des victimes devant l’Ossuaire en se tenant par la main, un geste inoubliable. On savait déjà que la moitié des ossements des 140 000 soldats inconnus rassemblés ici étaient les dépouilles de soldats allemands, ce dont presque personne n’osait cependant se souvenir en public. Cette omission fut réparée en 2016 lorsque, dans le cadre d’une cérémonie émouvante, Angela Merkel et François Hollande inaugurèrent l’énorme inscription dans la coupole du porche de l’Ossuaire, qui retient désormais le souvenir commun gravé dans la pierre : "Ici reposent des soldats français et allemands. N’oublions jamais."

 

François Hollande et Angela

François Hollande et Angela Merkel ravivent la Flamme à l’Ossuaire de Douaumont, à l’occasion du centenaire de la
bataille de Verdun, 29 mai 2016. © Mathieu Cugnot/Pool/AFP

 

Se pose alors la question de savoir s’il existe une possibilité que nous dépassions, dans la commémoration de la Première Guerre mondiale, les frontières nationales et parvenions même à un souvenir européen commun en tant que pierre essentielle de l’unité européenne. Je ne crois pas que nous puissions parvenir à une mémoire absolument commune. La manière dont les différentes nations ont vécu la Première Guerre mondiale est bien trop variée. Et les longues périodes de souvenir et de réflexion, mais aussi d’oubli, ont été bien trop prégnantes historiquement.

Mais il est possible et souhaitable que l’on reprenne en Europe les traditions mémorielles des voisins européens et qu’on les reconnaisse comme faisant partie intégrante d’une histoire commune. Un premier bel exemple de cette approche est la réalisation, par la région Nord-Pas-de-Calais, en face de la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, sur un terrain cédé à la Région par l’État, d’un monument commémoratif : l’anneau de la mémoire, sur lequel sont inscrits les noms de 580 000 soldats tombés en Artois et originaires de toutes les nations participantes. C’est ici symboliquement la seule mémoire des morts qui est commémorée. Face à cette marée de noms, sans le moindre slogan ni aucun mot d’ordre explicite, le visiteur comprend l’enseignement à tirer : une telle catastrophe ne doit plus jamais se répéter.

Autre exemple précurseur de la construction d’un souvenir internationalisé de la Première Guerre mondiale, l’Historial franco-allemand de la Grande Guerre du Hartmannswillerkopf (Vieil Armand), inauguré en 2017 par les présidents Emmanuel Macron et Frank-Walter Steinmeier, après que la première pierre avait déjà été posée en 2014 par les chefs d’État français et allemand François Hollande et Joachim Gauck. La guerre, sur ce sommet des montagnes alsaciennes, avait consisté en une confrontation de troupes uniquement françaises et allemandes qui défendaient les unes et les autres une terre tant disputée. Ce lieu était donc prédestiné à devenir un grand symbole de l’amitié franco-allemande dans la cohésion européenne.

Texte traduit de l’allemand
Gerd Krumeich - Professeur émérite de l'université Heinrich Heine de Düsseldorf