La nécropole nationale de Saint-Florent

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Nécropole nationale de Saint-Florent. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Saint-Florent

 

Située sur la plage de Saint-Florent, au lieu-dit Cisternino, cette nécropole nationale, plus connue sous le nom de cimetière des Tabors, rassemble les restes mortels de soldats musulmans, pour la plupart Marocains, morts pour la France, lors des combats du col de Teghime pour libérer la Corse, à l’automne 1943. Les dépouilles de soldats du 2e groupement de tabors marocains ont été inhumées dans un cimetière provisoire, réaménagé en 1948 par la mairie de Saint-Florent. Propriété de l’État depuis 1969, il regroupe aujourd’hui 48 tombes musulmanes dont celle du lieutenant Jean Couffrant du 47e Goum, commandant la section de tête sur les pentes du col de Teghime. Ces hommes reposent aux côtés de 170 résistants corses dont l’action a aussi permis à la Corse d’être le premier département français libéré. Dans le cimetière communal, un carré militaire rassemble d’autres tombes de soldats français catholiques tombés lors des combats pour la libération de l’île.

 

La libération de la Corse : 9 septembre – 4 octobre 1943

Le 9 septembre 1943, alors que les Anglo-américains débarquent à Salerne, la résistance corse s’insurge. L’Italie s’effondre et appelle à soutenir désormais les Alliés. Un Comité de libération est créé à Ajaccio tandis qu’à Bastia, la population se soulève. Le 12, Hitler ordonne l'évacuation de la Sardaigne et de la Corse, mais non sans prévoir une période transitoire qui doit permettre le regroupement des forces allemandes et l'évacuation des stocks. Ce plan exige la reprise du contrôle des axes routiers de la Corse. Pour les patriotes, la situation est critique. Ils sollicitent alors le soutien des forces françaises libres basées en Algérie. Mobilisés par le débarquement en Italie, les Alliés acceptent pourtant de mettre à la disposition du général Henry Martin des navires français en vue de soutenir les insurgés et d’établir une tête de pont autour d’Ajaccio.

Dans la nuit du 12 au 13 septembre, débarqué du sous-marin Casabianca, un détachement de 109 hommes du 1er bataillon de choc s’empare des points stratégiques de la ville et du terrain d’aviation de Campo dell’Oro. Très vite, il est suivi par 400 autres commandos et par le 1er Régiment de tirailleurs marocains (RTM). En dix jours, des éléments du 2e Groupe de Tabors Marocains (GTM), du 4ème régiment de spahis marocains, du 69e régiment d’artillerie de montagne et du 82e bataillon du génie, débarquent. La marine française engage seize bâtiments dont le croiseur Jeanne d’Arc ou le contre-torpilleur Fantasque. Bientôt, la chasse française apparaît dans le ciel méditerranéen : une escadrille de Spitfires se pose le 24 septembre sur l’aérodrome de Campo dell’Oro et assure la protection du port.

Le général allemand von Senger prépare l’évacuation de ses 30 000 hommes venus d’Afrique du nord. Le 13 septembre, Bastia est à nouveau occupée. La côte orientale est aux mains des Allemands. Coups de mains et sabotages se multiplient contre les colonnes ennemies, au point que les Allemands accélèrent leur repli. Le 18, Sartène et Zonza sont libérées. Au terme de violents combats, les commandos et les maquisards libèrent ensuite Bonifacio et Porto-Vecchio avant de remonter vers le nord. Au centre de l’île, l’ennemi est sans cesse harcelé.

En effet, le général Martin veut entrer au plus tôt à Bastia pour empêcher le rembarquement des arrière-gardes allemandes. Si quelques éléments du 1er RTM sont acheminés à Corte, les effectifs les plus importants sont acheminés directement vers le nord de l’île, notamment dans la région de Saint-Florent, libérée le 30 septembre. L’offensive sur Bastia peut débuter. Son objectif est de déborder par la montagne les Allemands qui tiennent les axes routiers et les cols y accédant. Au nord, les goumiers marocains doivent attaquer sur un axe ouest-est, de la marine de Farinole vers le col de San Leonardo, puis du sud vers la Serra-di-Pignu et la cima Orcago, dominant le col de Teghime, tandis que le 1er RTM, parti du col de San Stefano, doit rejoindre Furiani et le Monte alla Torre au sud-ouest de Teghime.

Le 30 septembre, les goumiers atteignent le col de San Leonardo. Redescendant vers le sud, ils arrivent sur la Serra-di-Pignu, qui domine le col de Teghime. Le général Martin obtient du général Magli l’appui de l’artillerie, des camions et des sapeurs italiens. Le 2 octobre, au prix d’importants sacrifices, le 1er RTM tient le col de San Antonio et se prépare à prendre à revers le col de Teghime pour foncer ensuite sur Furiani. Le bataillon de choc prend le contrôle du Cap Corse non sans un accrochage avec les Allemands à Cagnano. Le 4 octobre à 5h45, le drapeau tricolore flotte sur le fronton de l’Hôtel de Ville de Bastia.

La Corse est le premier département libéré à la fois par ses habitants, par des soldats français dont beaucoup sont originaires d’Afrique et par les forces alliées. Les Allemands ont enregistré des pertes sévères : près de 1000 tués, 400 prisonniers, la destruction d’une centaine de chars, de 600 pièces d’artillerie et de 5000 véhicules divers. Côté Alliés, 637 soldats italiens, 3 soldats américains, 72 soldats français et 175 patriotes ont perdu la vie.

Au terme de ces opérations, la Corse est un atout stratégique pour les Alliés. Surnommée, l’U.S.S. Corsica, elle devient un véritable porte-avions insubmersible abritant vingt-cinq pistes d’envol alliées, permettant ainsi de contrôler les liaisons maritimes et aériennes qui sont conduites en Italie du Nord ou en France méridionale.

 

  • Nécropole nationale de Saint-Florent. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Saint-Florent. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Saint-Florent. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Saint-Florent. © ECPAD

  • Groupe de partisans armés sur le boulevard Lantivy à Ajaccio. Dès le 4 septembre, la résistance corse est mise en alerte par un message radio. Peu expérimentés, les 10 000 partisans combattent sans aide pendant les premiers jours. © ECPAD

  • Débarquement d'un bataillon du 1er RTM de la 4e DMM à Ajaccio, 1943. © ECPAD

  • La libération de la Corse (opération "Vésuve" du 9 septembre au 4 octobre 1943). Des goumiers d’un des goums du 2e GTM (groupe de tabors marocains) détruisent un obstacle antichar allemand sur une route menant au col de Teghime ou vers Patrimonio, octobre 1943. © ECPAD

  • Dépôt de camion incendié par les Allemands sur la place de la gare de Bastia, 1943. © ECPAD

  • Des femmes agitent les drapeaux français à St Florent libéré, octobre 1943. © ECPAD

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    Infos pratiques

    Adresse

    Saint-Florent
    À l’ouest de Bastia, D 81

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année

    En résumé

    Eléments remarquables

    Plaque aux morts du 2e groupe de Tabors marocains tombés en septembre-octobre 1943