Le fusil Chassepot

©Musée Guerre et Paix / Conseil Départemental des Ardennes
 

Le 3 juillet 1866, le Royaume de Prusse s’impose face à l’Empire d’Autriche à Sadowa. Cette victoire écrasante montre, à l’ensemble des armées européennes, la supériorité des fusils Dreyse à chargement par la culasse, adoptés par l’armée prussienne depuis 1841, contre les fusils à chargement par la bouche de l’armée autrichienne. Suite à cette bataille, les études pour équiper l’armée française d’un fusil moderne vont s’accélérer et donnent naissance à un nouveau fusil : le fusil Chassepot ou fusil d’infanterie modèle 1866. 

Ce fusil apparait dans un contexte d’innovation et d’industrialisation croissante. Le développement des machines-outils permet de généraliser la production de canons rayés plus précis. La création d’une culasse étanche par l’ajout de caoutchouc contribue à éviter les projections brûlantes dans l’œil du tireur ce qui rend son utilisation facile et sûre. De plus, l’utilisation de cartouches à amorce au fulminate de mercure favorise la mise à feu par percussion ce qui augmente la cadence de tir à 7 à 8 coups par minute alors qu’elle était limitée à 2 à 3 coups par minute pour les fusils des guerres napoléoniennes. 

Tous ces éléments présentent le fusil Chassepot comme un fusil fiable, avec une portée utile de 300 à 350 mètres, bien que l’utilisation de la poudre noire et de la cartouche en papier facilite un encrassement rapide. Ses atouts et sa supériorité sur les fusils prussiens Dreyse ne permettent cependant pas de renverser le cours de la guerre de 1870-1871. En 1874, le fusil Chassepot subit une ultime amélioration pour permettre l’emploi de cartouches métalliques sous le nom de fusil Gras avant de laisser place en 1886 au fusil Lebel. 

  • ©Musée Guerre et Paix / Conseil Départemental des Ardennes
     
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