L'insigne de l’Association de la Libération française du 8 novembre 1942

©Collection Maurice Bleicher

 

Au printemps 1942, les forces de l’Axe – Allemagne, Italie et Japon – dominent sur tous les fronts. L’échec des Canadiens devant Dieppe, en août 1942, a montré la solidité de la « forteresse Europe » et des défenses allemandes sur le littoral atlantique.

Winston Churchill propose alors un débarquement en Afrique du Nord, ce qui permettrait non seulement de soulager l’URSS en ouvrant un nouveau front à l’Ouest, mais également de disposer d’une plate-forme permettant l’organisation d’une opération sur le continent européen.

Les troupes françaises stationnées en Afrique du Nord restent cependant tenues par les clauses de la convention d’armistice et une forte opposition au débarquement prévu est à craindre. Dans la nuit du 7 au 8 Novembre 1942, en Algérie et au Maroc, des patriotes et résistants se mobilisent donc pour neutraliser les représentants locaux du régime de Vichy et faciliter l’opération des alliés anglo-saxons. Leur engagement est couronné de succès à Alger, mais les combats sont violents et les pertes humaines plus conséquentes à Oran et à Casablanca.

L’opération Torch est finalement un succès. Elle entraîne le ralliement de l’armée d’Afrique aux alliés et ouvre ainsi la voie à la reconstitution d’une force militaire française d’envergure. Elle provoque dès le 11 novembre, en France, l’invasion de la zone sud par les troupes allemandes et l’occupation de l’intégralité du territoire métropolitain. Un nouveau chapitre de la Seconde Guerre mondiale s’ouvre alors. 

 

L’insigne présenté témoigne de cette opération de débarquement et du soutien que lui apporte la Résistance. Il représente la mer surmontée d'un soleil rayonnant, qui symbolise l'espoir suscité par le débarquement d'Afrique du Nord. La date du 8 novembre 1942 est rappelée. En chef de l'insigne, un bonnet phrygien et une croix de Lorraine illustrent l’adhésion à la République et à la France Libre.

 

Cet insigne est celui de l’Association de la Libération française du 8 novembre 1942, qui est créé dès 1943 autour de l’un des principaux dirigeants de la Résistance en Algérie, José Aboulker. Celui-ci rédige dès août 1943 un article publié dans Les Cahiers français, dans lequel il décrit l’action de la Résistance et notamment le rôle joué en son sein par les patriotes juifs. Dissoute en 2012, l’association « Les Compagnons du 8 Novembre 1942 – Actes de Résistance – Mémoire et Recherche », lui succède en 2014.

 

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