Médaillon à l’effigie d’Edith Cavell

Coll. France, 1916 - Métal. ©Musée de la Grande Guerre, Meaux – 2006.1.12484

 

Ce médaillon commémoratif évoque l’assassinat de l’infirmière britannique Edith Cavell (1865-1915) par un officier allemand. Le visage de l’officier se détache nettement du fond à croix rouge tandis que son corps se penche vers l’avant, la main tenant un revolver pointé sur une Edith déjà morte. L’infirmière anglaise n’a que peu d’emprise sur la représentation. Elle est reléguée au plan inférieur et réduite à son seul buste auréolé. Toutefois, elle est hissée au rang de martyre face à la « barbarie » allemande. La couronne d’épines, symbole christique, se métamorphosant en laurier et fermant la composition sont autant de témoignages de son statut de martyre que de sa gloire.

Lorsque la guerre éclate, Edith Cavell est infirmière depuis près de vingt ans. Après des postes d’institutrice et de nourrice auprès d’une famille bruxelloise, elle se forme au Royal London Hospital et soigne les populations ouvrières défavorisées du quartier de Whitechapel puis devient infirmière en chef à la Shoreditch Infirmary jusqu’en 1906. En 1907, elle retourne à Bruxelles et intègre l’institut de chirurgie Berkendael comme infirmière en chef. À la déclaration de guerre, alors en congés en Angleterre, elle décide de rentrer à Bruxelles afin d’aider ses collègues. Après la bataille de Mons d’août 1914, elle est sollicitée dans l’évacuation de soldats alliés blessés vers les Pays-Bas neutres. Elle paye de sa vie cet engagement clandestin. Dénoncée, Edith est arrêtée le 5 août 1915 et reconnait les faits. Son procès vite expédié, elle est condamnée à mort le 11 octobre suivant et, malgré les protestations internationales, exécutée le lendemain matin à 7h.

L’opinion publique européenne est choquée de la mort d’Edith et ne tarde pas à l’élever au rang d’héroïne dans les jours qui suivent son exécution. Un véritable culte se met en place et l’image de l’infirmière se diffuse alors : affiches, timbres-poste, cartes postales, biographies, médailles commémoratives. La propagande anti-allemands reprend aussi son exécution, renforçant l’image de l’Allemagne « barbare » en France et trouvant des arguments à l’enrôlement de plus de volontaires au Royaume-Uni.