Musée mémoire 1939-1945

Le 23 mai 1940 débutent les combats sur Calais, auxquels participent héroïquement l'armée française et les Green Jackets du B.E.F (british expeditionnary force). Cette lutte ralentit l'avancée allemande et permet le réembarquement des troupes alliées depuis Dunkerque vers la Grande Bretagne. La bataille dure trois jours, elle prend fin pour les Franco-britanniques lorsque les munitions viennent à manquer.

Lors de l’occupation, le Reich entreprend la construction de nombreux bunkers.  A Calais, une construction spéciale est réalisée : un bunker en béton armé, long de 94 mètres. Ce dernier, affecté à la Kriegsmarine, est destiné à être une Hafenkommandatur (poste de commandement du port).

Les officiers de la marine allemande s’y installent dès le 26 février 1941. Le bunker est protégé par les grilles du parc Saint-Pierre existantes, puis doublé par une ceinture de barbelés disposés en chicane. L’accès au site est strictement interdit à la population et aux soldats n’ayant pas d’affectation à la batterie. En mars 1943, afin de camoufler sa position face à l’observation aérienne, l’occupant décide de recouvrir le toit d’une peinture noire de type goudronnée.

Ce bunker baptisé « Wn13 Park » sert de central téléphonique, télégraphique et radio pour la marine allemande. Les ordres transmis couvrent une zone s’étalant de la Baie de Somme jusqu’à l’embouchure de l’Escaut. Outre la transmission de données, il coordonne également les unités de tir en surface ainsi que le feu des batteries côtières. L’édifice est constitué en 5 parties avec sas étanches en cas d’attaque au gaz.

Outre les missions propres du bunker, les commandants en poste doivent gérer le contrôle des navires stationnés dans les ports, la maintenance des sites, l’approvisionnement (carburant, nourriture, torpilles, obus, etc) ainsi que le bon fonctionnement des infrastructures et installations portuaires.

Visite de l’Amiral Dönitz, en 1943, faisant une revue des troupes devant le bunker

Visite de l’Amiral Dönitz, en 1943, faisant une revue des troupes devant le bunker

La salle radio

En juin 1943, le bunker reçoit la visite du grand Amiral Dönitz, chef d’état-major de la marine allemande et, l’année suivante celle du Generalfeldmarschall Rommel.

Au cours du mois de septembre 1944, le bunker est mitraillé et bombardé, mais sans être abîmé. Les troupes alliées et plus particulièrement, la 3ème Division d’Infanterie Canadienne (Royal Winninpeg Rifles) approchent de Calais. Les archives du Hafenkommandant sont brûlées.

8 jours plus tard, le bunker est pris et le central téléphonique est détruit au lance-flammes par les Canadiens, afin d’éviter toute réutilisation. La population se rue à l’intérieur, et fait main basse sur le matériel laissé ; en particulier un stock de pommes de terre, améliorant l’ordinaire et les années de privation.

Enfin, le Général de Gaulle visite le site le 12 août 1945, avant que ce dernier ne soit muré.

Sa réouverture est décidée en 1962, quand la commune transforme les lieux en musée. Beaucoup de documents locaux provenant de dons de familles calaisiennes enrichissent les collections, basées sur l’histoire locale de l’Occupation jusqu’à la Libération. Ce lieu met en valeur les combattants de 1940, le courage et les privations des Calaisiens, les actes de bravoure, au péril de leur vie, des membres du réseau de résistance « Jean de Vienne », « Pat O’Leary », du groupe « Etoile », ainsi que le réseau OCM, dont beaucoup de membres sont arrêtés, déportés ou fusillés. L’institution témoigne également des combats des libérateurs que furent les soldats de la 3ème Division d’infanterie canadienne.

Le musée devient « Musée de Mémoire 1939-1945 » en 2010. Equipé d’un système d’audioguide, il est actuellement possible de le visiter. De plus, depuis 2022, une application numérique permet de découvrir la ville pendant ce conflit.

Extérieur du bunker

Extérieur du bunker

Extérieur du bunker