La nécropole nationale de Champs

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Nécropole nationale de Champs. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Champs

 

La nécropole nationale de Champs regroupe les corps de soldats décédés lors des deux conflits mondiaux, soit 2 731 Français, dont 940 en deux ossuaires, 80 Russes, un soldat inconnu belge et un Italien tombés lors des combats sur le Chemin des Dames entre 1914 et 1918 ainsi que 178 Français tués lors des combats de la Campagne de France en juin 1940. Aménagé en 1919, cette nécropole rassemble les dépouilles de soldats inhumés initialement en tombes isolées ou dans de nombreux cimetières militaires provisoires de la région.

Parmi les soldats inhumés en ce lieu, reposent de nombreux fantassins issus des colonies, notamment Dassango Temba Naba, de sang royal des Mossis de la région de Ouagadougou (Burkina-Faso), tombe n° 266. Né vers 1894, il est l’un des fils du Moogo Naaba Koom qui a régné de 1905 à 1942 ; "Naba ou Naaba" se traduit par "chef" et désigne les membres de la famille royale. Recruté en 1916, il est incorporé au 61e bataillon de tirailleurs sénégalais et a le grade de caporal. Le 61e BTS hiverne au camp du Courneau en Gironde, puis intègre le 1er corps d’armée colonial qui combat à l’ouest de Laffaux à partir du 30 mars 1917. Au cours de l’offensive du Chemin des Dames, il décède le 16 avril sur les pentes du Mont-des-Singes à Vauxaillon. Par ailleurs, deux frères reposent également aux tombes n°3 et n°4, Bernard et Pierre de Kernafflen de Kerglos, vieille famille quimpéroise, respectivement, enseigne de vaisseau auxiliaire sur le front de mer de Nieuport décédé le 17 septembre 1918 à l’hôpital de Rosendaël (Nord) et capitaine du 330e RI décédé le 29 août 1918 à Champs.

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général Nivelle maintient son projet d'offensive, en avril, sur le Chemin des Dames. Pour soutenir cet effort, il engage 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons et, pour la première fois, par 128 chars. Au total plus d’un million d’hommes sont concernés par cette opération.

Le 2 avril, l’artillerie pilonne les positions allemandes. Au matin du 16 avril, les premières vagues s'élancent mais se heurtent aux barbelés souvent intacts. Pour beaucoup, elles essuient les tirs des mitrailleuses. Au prix d'importants efforts, les Français atteignent la crête. Le lendemain, malgré les pertes et des conditions météorologiques très difficiles, ils reprennent leur mouvement. Le 18, ils s'emparent de Vailly mais dans son ensemble l’offensive est un échec. L'autorité de Nivelle vacille. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, une série d'opérations et de contre-attaques sont lancées pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. En octobre 1917, la bataille de la Malmaison a pour objectif la prise de l'ancien fort à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis, le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

La bataille de l’Ailette, mai-juin 1940

Au cours de la Campagne de France, ce secteur est le théâtre de violents combats qui affectent tant les villes que les campagnes. L’offensive allemande du 10 mai 1940 frappe les Ardennes puis l’Aisne. Sur ce le Chemin des Dames, Oeuilly reste un point stratégique où s'accrochent les hommes du 6e RI. Mais, le 21 mai, les Allemands s'en emparent. Du 5 au 7 juin 1940, les troupes françaises résistent et soutiennent la ligne de front dans le secteur bordant la rivière l’Ailette. Le 7, malgré les combats acharnés de la 27e division d’infanterie alpine entre Soissons et Fère-en-Tardenois, la Marne est atteinte le 9 juin. Les Allemands marchent ensuite vers Paris. Au-delà de ces épreuves qui désorganisent l'armée française, la population civile fuient les combats. Au cours de leur exode, les colonnes de réfugiés sont harcelées par les nombreux bombardements de l’aviation allemande. Ces combats de mai-juin 1940 engendrent des pertes importantes côté français avec plus de 100 000 morts et environ 1 850 000 prisonniers.

 

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Infos pratiques

Adresse

Champs
Au nord de Soissons, D 56

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Crécy-au-Mont

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Nécropole nationale de Crécy-au-Mont. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Crécy-au-Mont rassemble près de 1 400 soldats français dont 356 reposent dans deux ossuaires, 1 865 Allemands dont 579 en ossuaire mais aussi 19 combattants français décédés en 1940 lors de la campagne de France. Créée en 1919, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1935 pour regrouper les corps exhumés de cimetières militaires provisoires situés dans de nombreuses communes de l’Aisne.

 

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général français Nivelle maintient son offensive sur le Chemin des Dames. Engageant plus d’un million d’hommes et d'importants moyens matériels, cette action débute le 16 avril.

Après un bombardement partiel des positions allemandes, les premières vagues d'assaut se heurtent aux barbelés. Nombre de fantassins sont fauchés par les mitrailleuses ennemies. Pourtant, les Français atteignent la crête du Plateau de Californie. Le lendemain, sous la neige, ils poursuivent leur effort mais ne peuvent rompre le front. Les pertes sont importantes. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tués, blessés ou disparus. En moyenne, chaque division perd 2 600 hommes. L'autorité de Nivelle vacille. Des mouvements de contestation éclatent dans les rangs de certaines unités.

Au cours de l'été 1917, de Craonne à Laffaux, de nouvelles opérations sont lancées pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames. En octobre, la bataille de la Malmaison, dont l'objectif est plus limité, vise la prise de l'ancien fort situé à l'ouest du Chemin des Dames. Le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

Dès l'automne 1917, le village de Crécy-au-Mont est occupé par les Allemands qui le quittent qu’en mars 1917. Il est repris aux Français en mai 1918 pour être définitivement libéré le 30 août 1918. A proximité de ce village, a été aménagée, par les Allemands, une plate-forme de tir de l'un des six grands canons de marine de type SKL/45, considérés à tords comme la Grosse Bertha. Cette pièce d'artillerie à longue portée bombardait Compiègne.

 

La bataille de l’Ailette, mai-juin 1940

En 1940, ce secteur est le théâtre d'éprouvants combats. L’offensive allemande du 10 mai 1940 affecte les campagnes et les villes des Ardennes et de l’Aisne. Le village d'Œuilly, sur le Chemin des Dames, est l'un des points stratégiques. Occupé par les fantassins du 6e régiment d'infanterie (RI), cette position, après de violents combats, tombent aux mains de l'ennemi le 21 mai 1940. Du 5 au 7 juin, les troupes françaises se maintiennent dans le secteur de l'Ailette. Mais, le 7 juin, la 27e division d’infanterie alpine est débordée. L'ennemi s'empare de Soissons et de Fère-en-Tardenois. Le 9, le département de la Marne est envahi.

 Au-delà de ces combats qui engendrent la perte de plus de 55 000 morts, la population civile subit de violents bombardements aériens de la Luftwaffe et emprunte les chemins de l'exode.

 

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Adresse

Crécy-au-Mont 02380
À 36 km au sud-ouest de Laon. À partir du CD 937, à la croisée du chemin dit d'Estournelles et du vieux chemin Coucy-le-Château / Soissons

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

Le cimetière français de Vauxaillon

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

1919 : création (Batailles du Chemin des dames, 1914-18)


1919, 1920, 1934, 1935 : regroupement des corps exhumés de cimetières militaires communaux de l'Aisne.


1954 : regroupement des corps 1939-45 exhumés dans l'Aisne

 

Aménagé en 1919, suivie d’aménagements en 1920, 1934 et 1935, cette nécropole de 8 911 m2 abrite 2 078 corps de combattants français : 1 909 corps sont issus de la Première Guerre mondiale et 169 sont issus de la Seconde Guerre mondiale. 

Pour l’essentiel des corps issus de la Première Guerre mondiale, il s’agit de soldats tombés au cours des batailles du Chemin des Dames. Parmi ces sépultures, 1 298 combattants sont en tombes individuelles et collectives et 611 en ossuaires (366 inconnus dans l’ossuaire A et 245 inconnus dans l’ossuaire B).

Les premières rangées de tombes sont celles de combattants de la Seconde Guerre mondiale (combats de 1940) : 169 corps provenant de différents endroits de l’Aisne et qui ont été regroupés dans cette nécropole en 1954. 

Le cimetière militaire français de Vauxaillon se situe à la sortie du village, le long de la ligne de chemin de fer.

 

Source : le site internet Chemin des Dames.
 

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Adresse

Vauxaillon 02320
Le Village S

La nécropole nationale de Crouy

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Nécropole nationale de Crouy. © Guillaume Pichard

 

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Se situant sur l’axe principal Chauny-Soissons, la nécropole nationale de Crouy regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles du Chemin des Dames entre 1914 et 1918. Créé en 1917, lors de l’offensive d’avril, le cimetière est ensuite réaménagé de 1920 à 1924 pour réunir d’autres corps de soldats inhumés dans les cimetières provisoires de de Bucy-le-Long et de Missy-sur-Aisne. Cette nécropole rassemble près de 3 000 corps dont 2 941 Français (1 476 sont ensevelis dans deux ossuaires) et 50 soldats britanniques tombés principalement en septembre-octobre 1914. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, un combattant français et deux combattants polonais y reposent également.

 

Les combats de Crouy, 1914-1915

Dès les premières semaines du conflit jusqu'à la fin de la guerre en 1918, le plateau calcaire du Chemin des Dames qui domine la vallée de l'Aisne au sud et la vallée de l'Ailette au nord, est âprement disputé. Observatoire naturel, cette position est un verrou stratégique qui domine à la fois la plaine de Reims et celle de Soissons. Le 12 septembre 1914, poursuivant l'ennemi défait sur la Marne, les Alliés franchissent l'Aisne. A la mi-octobre 1914, la 6e armée française du général Maunoury tient le secteur de Soissons. Le 30 octobre, les Allemands occupent Vailly-sur-Aisne qui se situe au cœur des combats. En novembre, le plateau est aux mains de l’ennemi qui le transforme progressivement en véritable forteresse.

Pour dégager Soissons de la pression ennemie et prendre position sur la route menant à Laon, les Français, soumis aux crues de l’Aisne, attaquent le 25 décembre 1914 dans le secteur de Crouy. Le 1er janvier 1915, les positions ennemies sont bombardées. Le 8 janvier 1915, après plusieurs explosions de mines, l’assaut est donné. Malgré la prise des premières lignes ennemies sur le plateau, les hommes de la 55e division du général Berthelot ne peuvent exploiter leur succès car l’adversaire réagit rapidement. Le 12 janvier, il contre-attaque violemment, rejetant les Français sur la rive sud de l’Aisne. La lutte est acharnée, notamment sur les pentes de la cote 132. Au cours de ces combats, Albert Tastu, ingénieur des mines, disparaît. Encerclé avec ses hommes dans la grotte des Zouaves, cet officier au 289e RI résiste vaillamment et meurt sous les balles ennemies. Paris semble à nouveau menacée. Le 13 janvier, les Français se replient plus au sud et le front se fige aux portes de Soissons. Epuisés et mal ravitaillés en raison d’une crue de l’Aisne, les Français ont subi des pertes importantes. En six jours seulement, 12 000 hommes dont 1 800 pour le seul 60e régiment d’infanterie sont mis hors de combat. Cet échec émeut l’opinion publique et fait de cet épisode "l’affaire de Crouy" que l’écrivain-combattant, Henry Barbusse, relate dans son livre Le Feu, prix Goncourt en 1916. Engagé volontaire au 231e régiment d’infanterie, il prit part à cet engagement. La presse est censurée et plusieurs généraux comme Berthelot sont sanctionnés.

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général Nivelle maintient son attaque, en avril, sur le Chemin des Dames. Pour soutenir cet effort, il engage 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons et pour la première fois par 128 chars. Au total, plus d’un million d’hommes sont concernés par cette opération

Le 2 avril, l’artillerie pilonne les positions allemandes qui sont partiellement détruites. Aussi, au matin du 16 avril, les premières vagues se heurtent aux barbelés et sont fauchées par les mitrailleuses ennemies. Pourtant, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, les assauts se prolongent au lendemain. L'autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont mis hors de combats dont 40 000 morts. Chaque division perd en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, une série d’opérations et de contre-attaques est lancée pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux.

Les fantassins des deux camps supportent les plus extrêmes souffrances En octobre 1917 se déroule la bataille de la Malmaison dont l'objectif est la prise de l'ancien fort de la Malmaison à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

En octobre 1920, enjeu des combats acharnés de 1915, les ruines de Crouy, après avoir éprouvées les souffrances de l’occupation, sont citées à l’ordre de l’armée.

 

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Adresse

Crouy 02880
À 5 km au nord-est de Soissons, rue Maurice Dupuis

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Vauxbuin

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Nécropole nationale de Vauxbuin. © Guillaume Pichard

 

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Créée en 1919, la nécropole nationale de Vauxbuin regroupe, au titre de la Première Guerre mondiale, les sépultures de 4 898 soldats français dont 940 reposent dans deux ossuaires et un Russe. Les corps de 17 combattants morts pour la France lors de la campagne de France y sont également inhumés. À proximité de ce site, a été aménagé un cimetière allemand où plus de 9 000 soldats sont inhumés.

 

Les combats de 1914-1915 dans ce secteur de l’Aisne

Dès le début de la guerre, le plateau du Chemin des Dames qui domine la vallée de l'Aisne est âprement disputé. Observatoire naturel, cette position est un verrou stratégique qui contrôle à la fois la plaine de Reims et celle de Soissons. Après son échec sur les Marne, l'ennemi est poursuivi par les Alliés qui, le 12 septembre 1914, franchissent l'Aisne. Le 30 octobre, les Allemands occupent Vailly-sur-Aisne. En novembre, le plateau est aux mains de l’ennemi qui le transforme progressivement en véritable forteresse.

Le 25 décembre 1914, les Français s’élancent de Crouy pour s’emparer de la cote 132, clé de voûte des positions allemandes. Le 8 janvier, après un violent bombardement, les premières lignes allemandes sont conquises. Durant cinq jours, les attaques se succèdent sur les pentes de la cote 132. Fantassins allemands et français luttent pied à pied. Finalement, les lignes françaises sont percées : l'ennemi dégage la cote 132 et s’empare de Crouy. Mais, les Français conservent l’accès aux passages de la rivière sur la rive nord. Quant aux Allemands, ils atteignent les faubourgs de Soissons à Saint-Paul et à Saint-Médard. Les pertes françaises sont importantes, 12 000 hommes dont 1 800 pour le seul 60e régiment d’infanterie.

 

Avril 1917. L’offensive du Chemin des Dames 

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général français Nivelle maintient son offensive sur le Chemin des Dames. Engageant plus d’un million d’hommes et d'importants moyens matériels, cette action débute le 16 avril.

Après un bombardement partiel des positions allemandes, les premières vagues d'assaut se heurtent aux barbelés souvent intacts. Nombre de fantassins sont fauchés par les mitrailleuses ennemies. Pourtant, les Français atteignent la crête du Plateau de Californie. Le lendemain, sous la neige, ils poursuivent leur effort mais ne peuvent rompre le front. Les pertes sont importantes. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tués, blessés ou disparus. En moyenne, chaque division perd 2 600 hommes. L'autorité de Nivelle vacille. Des mouvements de contestation éclatent dans les rangs de certaines unités.

Au cours de l'été 1917, de Craonne à Laffaux, de nouvelles opérations sont lancées pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames. En octobre, la bataille de la Malmaison, dont l'objectif est plus limité, vise la prise de l'ancien fort situé à l'ouest du Chemin des Dames. Le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

 

Mai-juin 1940. La bataille de l’Ailette 

En 1940, ce secteur est le théâtre d'éprouvants combats. L’offensive allemande du 10 mai 1940 affecte les campagnes et les villes des Ardennes et de l’Aisne. Le village d'Œuilly, sur le Chemin des Dames, est l'un des points stratégiques. Occupé par les fantassins du 6e régiment d'infanterie (RI), cette position, après de violents combats, tombent aux mains de l'ennemi le 21 mai 1940. Du 5 au 7 juin, les troupes françaises se maintiennent dans le secteur de l'Ailette. Mais, le 7 juin, la 27e division d’infanterie alpine est débordée. L'ennemi s'empare de Soissons et de Fère-en-Tardenois. Le 9, le département de la Marne est envahi.

 Au delà de ces combats qui engendrent la perte de plus de 55 000 morts, la population civile subit de violents bombardements aériens de la Luftwaffe et est obligée de quitter villes et villages. C’est le début de l'exode.

 

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Adresse

Vauxbuin 02200
À 5 km au sud-ouest de Soissons, en bordure de la RN 2 (Paris/Laon)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Chauny

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Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

 

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Créée en 1919, la nécropole nationale de Chauny regroupe les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Chauny, Coucy et Laon. En 1953, les dépouilles de soldats tombés durant la Seconde Guerre mondiale sont y sont inhumées. En ce lieu, reposent 468 soldats français dont 139 en ossuaire pour la période 1914-1918 et 18 tués en mai-juin 1940, dont huit inconnus. Cette nécropole est située à proximité d’un cimetière allemand avec 1527 sépultures et d’un cimetière britannique comprenant 435 soldats.

Parmi les soldats inhumés en ce lieu, reposent Roger Turpaud, soldat au 276e régiment d’infanterie (RI), journaliste responsable de l'information judiciaire au Figaro puis directeur du Journal des commissaires de police et de L'Administration Financière (carré 1 tombe n° 71) ou encore Jean-Louis Coqueton, caporal au 278e RI, chef du bureau à la Préfecture de la Creuse, qui est blessé et fait prisonnier le 21 septembre 1914 à Moulin-sous-Touvent. Il décède au lazaret allemand de Chauny le 1er octobre 1914 (carré 2 tombe n° 14). 

 

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général Nivelle maintient son attaque, en avril, sur le Chemin des Dames. Pour soutenir cet effort, il engage 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons et pour la première fois par 128 chars. Au total, plus d’un million d’hommes sont concernés par cette opération.

Le 2 avril, l’artillerie pilonne les positions allemandes qui sont partiellement détruites. Aussi, au matin du 16 avril, les premières vagues se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses ennemies. Pourtant, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Le lendemain, malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, se déroulent des combats d’une rare intensité. L'autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts. Chaque division a perdu en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, est lancée une série d'opérations et de contre-attaques pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. Sous une chaleur torride, les combats font rage. Les fantassins des deux camps supportent des souffrances extrêmes. En octobre 1917 se déroule la bataille de la Malmaison dont l'objectif limité est la prise de l'ancien fort de la Malmaison à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis, le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

Parmi ces soldats, de nombreux fantassins issus des colonies, notamment Dassango Temba Naba, de sang royal des Mossis de la région de Ouagadougou (Burkina-Faso), tombe n° 266. Né vers 1894, il est l’un des fils du Moogo Naaba Koom qui a régné de 1905 à 1942 ("Naba ou Naaba" se traduit par "chef" et désigne les membres de la famille royale). Recruté en 1916, il est incorporé au 61e bataillon de tirailleurs sénégalais et a le grade de caporal. Le 61e bataillon de tirailleur sénégalais (BTS) hiverne au camp du Courneau à La Teste de Buch en Gironde, puis intègre le 1er corps d’armée colonial qui combat à l’ouest de Laffaux à partir du 30 mars 1917. Au cours de l’offensive du Chemin des Dames, il trouve la mort le 16 avril sur les pentes du Mont-des-Singes à Vauxaillon.

Deux frères reposent également aux tombes n°3 et n° 4, Bernard et Pierre de Kernafflen de Kerglos, vieille famille quimpéroise, respectivement, enseigne de vaisseau auxiliaire sur le front de mer de Nieuport décédé le 17 septembre 1918 à l’hôpital de Rosendaël (Nord) et capitaine du 330e RI décédé le 29 août 1918 à Champs.

 

La bataille de l’Ailette, mai-juin 1940

En mai-juin 1940, ce secteur est le théâtre de nouveaux combats.  L’offensive allemande du 10 mai 1940 frappe les Ardennes et l’Aisne. D’une rare violence, les combats se déroulent aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Situé sur le Chemin des Dames, le village d’Oeuilly reste un point stratégique occupé par le 6e RI.  Du 5 au 7 juin, les troupes françaises résistent et soutiennent la ligne de front dans le secteur bordant la rivière l’Ailette, Malheureusement, malgré la résistance de la 27e division d’infanterie alpine, l’ennemi s’empare, le 7 juin, de Soissons et de Fère-en-Tardenois. Le 9, la Marne est franchie. Pour sa part, les civils subissent les nombreux bombardements de la Luftwaffe. Ces combats engendrent des pertes importantes côté français avec plus de 55 000 morts et environ 1 850 000 prisonniers.

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Infos pratiques

Adresse

Chauny 02300
À l’est de Soissons, D 937

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Villers-Cotterêts

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Nécropole nationale de Villers-Cotterêts. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_ Villers_Cotterets

 

La nécropole nationale de Villers-Cotterêts regroupe les dépouilles de 3 411 soldats français dont 933 sont inhumés dans deux ossuaires, quatre Britanniques et quatre Russes décédés lors de la Première Guerre mondiale et dix combattants français morts pour la France entre 1939 et 1940. Ce cimetière a été créé en 1914 afin d'y réunir les corps des blessés décédés dans les hôpitaux de la ville entre 1914 et 1918. Elle a été aménagée de 1920 à 1926 puis en 1936 afin de rassembler les corps exhumés de cimetières communaux de l’Aisne.

Parmi les combattants, reposent plusieurs soldats du bataillon mixte du Pacifique, tel que A Taunina Teuruaru décédé le 27/10/1918 à l’Ambulance 18/7 à Villers-Cotterêts (tombe n° 2207). Venant de Polynésie française, ces hommes sont morts lors des combats pour la prise de Vesles, de Caumont et de la ferme du Petit Caumont située dans la plaine du Marlois (Aisne).

 

Villers-Cotterêts une ville de l’arrière front

Au début de septembre 1914, les Français ne peuvent tenir la ville, où avait été ouvert provisoirement, dans l'école des garçons, l’hôpital militaire temporaire n°106. Après le sursaut victorieux sur la Marne, les Français installent le quartier général de la 6e armée. Grâce à sa gare régulatrice, Villers-Cotterêts devient une ville de l'arrière front où transitent munitions, matériels et vivres. Pour soigner les blessés, des structures sanitaires comme l’hôpital n°22 installé dans le parc du château, sont ouvertes. Ceux qui succombent dans les baraquements, situés derrière le château, sont alors inhumés dans un cimetière provisoire qui devient, après la guerre, la nécropole nationale.

 

Des tirailleurs kanak dans l’Aisne : le bataillon mixte du Pacifique

Le bataillon mixte du Pacifique (BMP) est composé de soldats canaques, calédoniens ou tahitiens. D’août à octobre 1917, ces hommes renforcent leur position située dans le secteur de l’Ailette (Chemin des Dames). A partir de juin 1918, ils sont engagés dans la bataille du Matz. Rattaché au 418e régiment d'infanterie (RI), le bataillon mixte prend part à l’attaque meurtrière du plateau de Pasly près de Soissons. Le 25 octobre 1918, le BMP est en première ligne pour la prise de Vesles, Caumont et de la ferme du Petit Caumont. En quelques heures, 32 Kanak, dix Tahitiens et cinq Calédoniens tombent au Champ d'honneur. Le 10 décembre 1918, le BMP reçoit une citation collective à l’ordre de la 10e armée française. Aujourd'hui, les nécropoles nationales de Flavigny-le-Petit, Soupir, Amblen ou de Cerny-en-Laonnois conservent les restes mortels de ces combattants.

 

Juillet 1918. La seconde bataille de la Marne

Après les succès militaires allemands du printemps 1918 dans l’Oise ou l’Aisne, le dispositif défensif allié demeure fragile. Les Français ont ainsi été repoussés au sud de la Marne. L'ennemi occupe Soissons ou Château-Thierry et cherche encore à pousser leur avantage. Dans un ultime effort, l'adversaire lance d'importantes offensives en différents secteurs du front. L'une de ces Friedensturm, (ruée pour la paix) débute, le 15 juillet 1918, dans la région de Fère-en-Tardenois. L'objectif ennemi est de s'emparer des infrastructures ferroviaires et routières facilitant ainsi l'approvisionnement logistique des troupes.

Au terme d'un violent bombardement, les troupes d'assaut s’élancent entre l'Aisne et l'Ourcq. Bousculant les Français, certaines parviennent à franchir la Marne. À l'ouest, Dormans tombe. Le front est rompu mais les alliés s’accrochent, au point que, le 17 juillet, la situation est rétablie. Français, Américains, Italiens et Britanniques contre-attaquent sur un front de 50 kilomètres. Appuyée par l’artillerie et grâce à l’emploi massif des chars et de l’aviation, l’armée du général Mangin, concentrée dans la forêt de Villers-Cotterêts, progresse rapidement, remontant vers l’Ourcq. Le 20, les Allemandes se replient derrière la Marne. Le 21 Château-Thierry est libérée par les troupes françaises et américaines.

Au cours de l’été, les alliés poursuivent leur effort, accablant plus encore l’ennemi. La Grande Guerre trouve son dénouement à l’automne, lorsque les fronts périphériques d’Orient et d’Italie s'effondrent. Asphyxiée sur le plan économique et frappée par la guerre civile, l’Allemagne accepte, le 11 novembre 1918, de signer l'armistice.

 

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Adresse

Villers-Cotterêts 02600
36 Route de Compiègne

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La nécropole nationale de Vic-sur-Aisne

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Nécropole nationale de Vic-sur-Aisne. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vic_sur_Aisne

 

La nécropole nationale de Vic-sur-Aisne regroupe 3 046 soldats français dont 932 reposent dans deux ossuaires et sept autres combattants morts durant la Seconde Guerre mondiale. Créé en 1921, ce cimetière est aménagé jusqu'en 1935 pour regrouper les corps exhumés de cimetières militaires de l’ouest de Soissons.

Parmi ces combattants, un légionnaire d’origine chinoise, MA YI PAO (carré F tombe n ° 59). De religion musulmane, Mia Yi Pao avait quitté son pays, alors en pleine instabilité politique pour échapper aux persécutions religieuses dont il était victime. À 24 ans, il s’engage dans la Légion étrangère. Si la plupart de ses compatriotes sont employés comme travailleurs, il est le seul combattant chinois reconnu à ce jour mort pour la France, le 2 septembre 1918, décédé des suites de ses blessures, à l’ambulance de Jaulzy, dans l’Oise.

 

24 mars - 13 juin 1918. Les batailles de l’Oise 

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes, marchant vers le sud, traversent l'Oise. Une semaine plus tard, après le sursaut allié sur la Marne, l'ennemi se replie, empruntant le même itinéraire. Progressivement, le front se fige. Au Nord-Est de l’Oise, Français et Allemands se font face et s'affrontent violemment dans les secteurs de Lassigny et de Tracy-le-Val. Jusqu’en 1918, ce front est relativement préservé. Quelques actions importantes se déroulent autour du plateau de Touvent ou du Bois des Loges.

 Au printemps 1918, avec la défection russe, les Allemands disposent d'une nette supériorité numérique. Aussi, avant l'arrivée des Américains, l’ennemi décide-t-il de porter une puissante action dans la Somme et dans l’Oise à la jonction des armées françaises et anglaises.

 

24 mars - 30 avril 1918. Les batailles de Noyon et du Mont-Renaud 

Le 21 mars 1918, les Allemands s'élancent, bousculant les armées britanniques. Très vite, le front est rompu, une brèche de 80 kilomètres est ouverte. La région de Noyon est au cœur des enjeux. Le 25, les Français, après avoir vaillamment résisté, abandonnent Noyon pour se retirer sur le Mont-Renaud au sud-ouest de la ville. Le 57e régiment d'infanterie (RI) doit tenir cette position essentielle dans la défense de Paris. En 20 jours, 22 assauts sont repoussés. Un tiers des effectifs de cette unité est hors de combat. Le 123e RI qui le relève est tout aussi durement éprouvé.

 

9-11 juin 1918. La bataille du Matz

En juin, la progression de la VIIe armée allemande vers la Marne ouvre la route de Paris. Une nouvelle action est alors conduite dans l’Oise. Après un violent bombardement, l'ennemi porte ses efforts vers Compiègne et Estrées-Saint-Denis. À nouveau, la 3e armée française subit ce choc et résiste devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud. Treize nouveaux assauts sont repoussés par la 1re division de cuirassier à pied qui est contraint d'abandonner cette position. Au soir du 9 juin, le front français est partiellement entamé et un saillant de 9 kilomètres est ouvert au centre du dispositif français.

Le 11, le général Mangin porte son effort sur le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Très vite, les fantassins français progressent sans l'appui des chars lourds Schneider et Saint-Chamond et de l'artillerie. Peu à peu, les positions perdues sont reprises et le 13 juin la bataille du Matz s'achève. La 3e armée paye un lourd tribut à la défense de Paris et dénombre près de 40 000 hommes hors de combat. Les combats se poursuivent jusqu’en août, date de la libération totale du département. Devenu le premier département français libéré, l’Oise accueille dans la forêt de Compiègne les signataires de l’Armistice le 11 novembre 1918.

 

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Vic-sur-Aisne 02290
10 rue de Noyon

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La nécropole nationale d’Effry

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Nécropole nationale d’Effry. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Effry regroupe les corps du lazarett, hôpital militaire allemand, créé par la VIIe armée allemande dans les locaux de l’usine Briffault. Dans ces murs, ont été internés des prisonniers civils – Zivilarbeiterbataillon (ZAB) – dans des conditions sanitaires inhumaines.  Au sein de ce cimetière sont inhumés 127 Français, entre 281 et 305 Russes, entre 227 et 229 Belges, 23 Roumains et un Italien. Toutefois, ce dénombrement n’est pas définitif car les corps ont d’abord été enterrés en fosses communes avant une réorganisation du cimetière en 1927. En 2007, un mémorial en briques a été inauguré afin de rappeler le souvenir de l’usine dans laquelle était le lazaret.

Parmi ces victimes civiles, reposent notamment les dépouilles de femmes et d'enfants parfois en bas âge, comme Madeleine Beaujeux 4 ans (tombe n°157) ou Louise Questroy 12 ans (tombe n°89). Deux sœurs, natives d'Origny-en-Thiérache, Yvonne (24 ans) (tombe 79) et Noëlla (20 ans) (tombe 77) décédées respectivement le 25 mai et 7 juin 1917 y sont inhumés ainsi qu’un père et son fils, natifs de Colligies, Eugène Grenier 21 ans et Ernest Grenier 49 ans décédés respectivement les 12 et 17 octobre 1917 (tombes 162 et 163).

Raymond Senville (ou Senneville), jeune ouvrier belge de 19 ans mort en mars 1917 (tombe collective n° 9) et des prisonniers comme l'italien - Gustave Guillianet (tombe n° 44) et le russe, Nikita Gusno (inhumé dans l’ossuaire) ou selon l’état civil Mikolei Gusero décédé le 17 avril 1917 sont également enterrés sur ce site.

 

L’Aisne occupée

En septembre 1914, après la bataille de la Marne, les armées allemandes reculent jusqu’au plateau du Chemin des Dames, entre Laon et Soissons : la vallée de l’Aisne représente plus ou moins les limites de la ligne de front. Le nord du département est en contact direct avec le front de la Somme dès juillet 1916, puis celui du Chemin des Dames en avril 1917 et mai 1918. A l’arrière-front, la présence militaire ennemie est dense. Les civils vivent aux côtés de l'occupant et subissent les aléas de la situation militaire. Peu à peu, ils sont évacués vers l’arrière. L’occupation en France engendre des pénuries de main d'œuvre, de bétail et d'engrais. Aussi, les autorités allemandes veillent à exploiter les ressources dont elles disposent. Faute de volontaires, et après une émeute en raison de la pénurie de pain en mars 1916 à Lille, elles choisissent de réquisitionner la main d’œuvre urbaine. Ainsi, ils "déportent" environ 22 000 personnes de la région de Lille pour effectuer les travaux agricoles. Hommes et femmes sont alors envoyés dans les départements ruraux de l’Aisne ou des Ardennes. A l’automne, certains regagnent Lille. En octobre 1916, les Belges sont requis de manière autoritaire dans des bataillons de travailleurs – Zivilarbeiterbataillonen (ZAB) pour rejoindre l'Allemagne ou les territoires occupés de France où les conditions de vie sont très dures. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. Les hommes seuls sont d’abord employés par l’armée, puis, en 1917, la "levée générale" est décrétée pour toutes les femmes de 15 à 45 ans. Les malades des ZAB sont envoyés à l’hôpital de la VIIe armée allemande à Effry, dans l’Aisne, véritable mouroir.

 

Le lazarett d’Effry

Installé dans les locaux déserts de l’ancienne usine Briffault, près de l’Oise, le lazarett d'Effry est un immense hangar de 900 m² où s'entassent près de 1400 à 1600 personnes de nationalité française, belge, roumaine et russe. Dépourvus de soins, ces malades s’entassent, au cours du rigoureux hiver 1917, dans cet hôpital où les privations sont nombreuses. Dans le hangar, il n’y a pas d’aération. Vivant dans l'obscurité, les détenus français ou belges sont demi-vêtus. Les Roumains, les Russes, sont nus. Privés souvent de couvertures, les malades dorment à même le sol sur la paille infestée de vermine. La nourriture est rare. Les maigres provisions attribuées par l’armée au lazarett sont détournées par les officiers. Rapidement, des épidémies de diphtérie ou de dysenterie se propagent. La moyenne des décès est de 5 à 6 morts par jour, mais selon les périodes, il peut y avoir jusqu’à 20 à 30 décès par jour. Malheureusement, les conditions sont telles qu'il est difficile d'en connaître le chiffre précis.

Aujourd’hui, il subsiste de l’histoire de ces personnes, un cahier d’écoliers où sont retranscrits les noms de 710 personnes décédés dans cet "hôpital" à compter du 6 mars 1917, mais il y en avait avant cette date. Beaucoup n’ont pu être réellement identifiés et inhumés en tombe individuelle car les corps étaient entassés dans des fosses communes.

En janvier 1919, les habitants d’Effry saisissent le président de la République française pour qu’une enquête soit diligentée auprès de la Commission d’enquête sur les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens en vue de sanctionner le docteur Michelsohn, médecin chef du lazarett civil d’Effry.

 

Oscar Michelsohn, le docteur tortionnaire du lazarett d'Effry

Oscar Michelsohn suit l’itinéraire du lazarett local d’abord basé à Chauny, puis à Effry, et enfin à Trélon. Il recrute son personnel notamment le sous-officier Martin, qui détourne 600 kg de denrées en neuf mois. Il rafle, parmi les civils de Thiérache, des infirmières, des religieuses ainsi que le docteur Jules Pichard, médecin à Chauny qui se dévouent auprès des malades et partagent, parfois, le même destin que toutes les femmes du camp.

Considéré comme un monstre, le docteur Michelsohn se montre des plus violents à l'égard des malades privées de soins et de nourriture. Après la guerre, les villageois, groupés derrière Jules Pichard, cherchent à obtenir une condamnation judiciaire de Michelsohn. Le 28 juin 1922, Oscar Midelsohn est jugé à Leipzig mais il est acquitté.

 

La nécropole nationale d'Effry

En 1917, les morts d’Effry sont ensevelis dans des fosses communes qui sont ouvertes en 1927, date à laquelle le site est aménagé par le Ministère des Pensions. En 1993, sous l'impulsion d'élus locaux, le Ministère des Anciens combattants et victimes de guerre finance la réhabilitation de la nécropole. Le 14 mai 1994, sous le haut patronage de François Mitterrand, président de la République, l’ossuaire rénové est inauguré. Cette date devient alors le jour officiel de commémoration du calvaire des prisonniers d’Effry.

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Effry
À l’est de Saint-Quentin, au sud de Maubeuge, entre D 31 et D 491

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La nécropole nationale de Le Sourd

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Nécropole nationale de Lemé. © Guillaume Pichard

 

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Aménagé de 1934 à 1936, ce cimetière est créé par l’armée allemande en 1916 pour inhumer notamment les combattants de la bataille de Guise les 28 et 29 août 1914, puis plus tard ceux décédés en octobre 1918. Inauguré en présence de Guillaume II, il accueille depuis lors d’autres corps de soldats tombés et exhumés des cimetières de l’Aisne. Cette nécropole rassemble 1 333 combattants français dont 571 en ossuaire, 727 Allemands, 25 Russes, deux Italiens et un Roumain au titre de 1914-1918.  Pour la Deuxième Guerre mondiale, trois Français et deux victimes civiles sont inhumés.

Parmi les soldats inhumés, on peut signaler celle d’un lieutenant du 71e régiment d’infanterie (RI), Pierre de Raguenel de Montmorel, décédé le 29 août 1914. Trois de ses frères, également officiers, perdent également la vie durant ce conflit. Du côté allemand, repose dans ce cimetière Friedrich von Bismarck, Oberstleutnant, petit-fils du Chancelier Otto von Bismarck, décédé le 5 novembre 1916. De nombreux monuments à la mémoire de régiments allemands et français ont été érigés en ce lieu.

 

La bataille de Guise, 28-30 août1914

Après la bataille des Frontières et la perte de Charleroi, l’objectif est de ralentir l’avancée de l’ennemi. Ce secteur est tenu par la 5e armée du général Lanrezac, qui doit s’opposer aux troupes du général von Bülow.

Au soir du 27 août, la 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Le 28, les Britanniques ne peuvent soutenir les Français. Des divisions de réserve remplacent alors l'armée de French à Renansart. Joffre rejoint le quartier général de Lanrezac et engage le 10e corps d’armée (CA). Cette unité doit garder l’Oise mais est très vite submergée par un ennemi supérieur en nombre. Celui-ci entre dans Saint-Quentin. Les Français reprennent l'offensive par le sud. Quant au mouvement visant à reprendre Saint-Quentin, il est conduit par toutes des forces diverses. Devant la supériorité de l’ennemi, l’action du 10e corps ne peut réussir. Les Allemands progressent. Le général Franchet d’Esperey lance alors le 1er corps d’armée, précédé d’une forte préparation d’artillerie. Cette action conduite de Jugueuse à Vervins fait reculer l’ennemi. Le 1er corps s’empare de Jonqueuse, Bertaignemont, Clanlieu, Puisieux puis parvient à refouler le Xe corps sur Guise. Grâce à ce soutien, le 10e corps reprend la Garde, Saint-Richaumont, Colonfay et le Sourd.

La présence de troupes allemandes au sud de l'Oise le 29 août oblige le général Lanrezac à limiter l'offensive sur Saint-Quentin afin de réaliser une bataille d'arrêt sur l'Oise. Si les Français réussissent à reprendre un avantage sur l’ennemi, le corps expéditionnaire britannique ne peut suivre la manœuvre. Malgré les ordres de Joffre, Lanrezac préconise alors un repli. C’est pourquoi, le 3 septembre, Lanrezac est limogé. La ville de Saint-Quentin est occupée jusqu’au 2 octobre 1918 et occupe, pour les Allemands, une place stratégique essentielle dans leur organisation. Le quartier général de la 2e armée s'y trouve ainsi jusqu'en février 1917. D’octobre à novembre 1918, une "seconde bataille de Guise" a lieu dans ce même secteur où les Français parviennent à repousser les armées allemandes.

 

Les combats de Lemé – Le Sourd, 29 août 1914

Le 28 août 1914, les troupes du 10e CA doivent suspendre leur retraite après la bataille de Charleroi. Sur la rive gauche de l’Oise, plusieurs actions sont prévues au petit matin du 29 août sur le secteur de Guise et de Saint-Richaumont. L’ennemi descend vers le sud et se heurte aux armées françaises. La surprise est totale mais les Allemands attaquent immédiatement. Le 136e RI de Saint-Lô se déploie sous un feu ennemi.  À 9h, les Bretons des 48e RI de Guingamp, 71e RI de Saint-Brieuc, appuyés par les canons du 7e régiment d’artillerie de campagne de Rennes (RAC), prennent position sur la crête dominant Colonfay. Les pertes sont importantes des deux côtés. À 11h30, le 48e RI se replie, tandis que les Allemands s’emparent de la cote 164, à l’est de Colonfay.

Dans le village du Sourd, le 71e RI lutte contre les régiments de la Garde allemande. Les mitrailleuses françaises empêchent la progression de l’ennemi. Mais en raison des pertes consenties, les Français doivent se replier. Dans l’après-midi, les canons de 75 mm stoppent l’avancée du 3e régiment de la Garde vers Sains-Richaumont. Les Allemands se fixent alors sur le front Puisieux-le Sourd Lemé. Le 30 août, le 10e CA évacue Lemé.

 

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Adresse

Lemé-Le Sourd 02140
À l’est de Saint-Quentin, D 773

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En résumé

Eléments remarquables

Monuments commémoratifs 1914-1918