La nécropole nationale de Moislains

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Nécropole nationale de Moislains. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Moislains

 

Connue sous le nom de cimetière des Charentais, la nécropole nationale de Moislains, regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés, le 28 août 1914, autour de ce village. Créé au terme de ces affrontements, ce cimetière national est aménagé successivement en 1923-1924 et en 1944. Cette nécropole réunit 465 corps dont la français, 99 en tombes individuelles et 366 dans un ossuaire.

Depuis 1924, un mémorial se dresse dans cette nécropole, honorant ainsi la mémoire de ces combattants venus pour la plupart d’Angoulême et de Bergerac. Au pied de ce mémorial, un coffre en chêne du Puy-de-Nelle (commune de Charente) a été déposé en 1960. Confectionné par Gaston Rofidal, ancien sous-officier au 307e régiment d'infanterie (RI) pendant la guerre, ce coffre renferme symboliquement plusieurs échantillons de terre prélevés dans les communes de Charente. Ayant souffert des aléas du temps, il a été remplacé en 2014.

 

Les combats de Moislains, 28 août 1914

Après avoir traversé la Belgique puis franchit la frontière, la Ire armée du général allemand von Kluck se dirige, à partir du 25 août 1914 vers Amiens. Devant cette menace, le général français Joffre engage la 6e armée française commandée par le général Maunoury. Cette unité doit enrayer le mouvement ennemi et soutenir le Corps Expéditionnaire Britannique. Mais, sous la pression ennemie, les Français doivent engager un mouvement rétrograde et livrent des combats retardateurs.

Le 27, à Morchies, la 62e Division d’infanterie de réserve (DIR) essuie, pour la première fois, le feu de l’artillerie ennemie. Le 28, les 307e et 308e régiments d’infanterie (RI) livrent leurs premiers combats à Moislains.

A l’aube, grâce aux renseignements obtenus par la cavalerie, les Français prennent position au nord-ouest de Moislains occupé par les Allemands.

Vers 9 heures, protégées par un épais brouillard deux compagnies du 307e RI sont envoyées en reconnaissance. Aux abords du village, les éclaireurs français entrent au contact avec les avant-postes ennemis. Parvenant à se dégager, ces hommes se replient sur le chemin de la Croix, entre les bois de Saint-Pierre Waast et de Vaux. Repérés, ils essuient le feu nourri de l'artillerie et de l'infanterie allemande. Au même instant, le 308e RI se déploie à l’est de ces bois mais il est stoppé par ces puissants tirs de barrage.

Vers 10 heures, les Allemands s'élancent contre le 308e RI qui bat en retraite car nombre d’officiers sont tombés et il ne subsiste qu’une poignée d’hommes Si une partie des hommes se réfugient dans les bois, d'autres se retrouvent isolés sur le chemin de la Croix aux côtés des rescapés du 307e RI. Bien qu’encaissé, ce chemin n’assure peu de protection aux soldats. Jusqu’ici, seul le brouillard offrait une couverture efficace mais avec sa dissipation, ces derniers, à découvert, sont des plus exposés. Cette position devient vite indéfendable face à la manœuvre d’encerclement allemande. Ils se trouvent pris au piège et tombent sous les tirs en enfilade des mitrailleuses allemandes. Les pertes sont importantes.

En fin de matinée, les survivants français de cette offensive, appuyés par leur artillerie en position sur Mesnil-en-Arrouaise, se replient vers le nord et la route d’Arras.

L'après-midi, au terme des combats, les habitants de Moislains qui n’ont pu fuir apportent les premiers soins aux blessés. Les soldats défunts sont inhumés dans l’urgence dans une fosse commune au lieu-dit du chemin de la Récrière où se trouve cette nécropole

Des plus brèves, cette bataille est d’une extrême violence. Les 307e et 308e RI ont perdu respectivement 464 et 748 hommes. Toutefois, ce combat a permis de couvrir le repli du Corps Expéditionnaire Britannique échappant ainsi à l'encerclement.

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant les restes mortels de combattants français dans un seul monument-ossuaire, la nécropole de Moislains est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

A Moislains, les officiers tels que le commandant Charles Grivet du 308e RI (tombe n° 91) ou de plusieurs capitaines tels que Louis Courbarien, capitaine au 107e RI, tombe n° 10), Amédée Monbeig du 307e RI (tombe n° 17) sont inhumés en tombes individuelles.

 

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Adresse

Moislains
Au nord de Péronne, D 43

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

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Eléments remarquables

Monument aux morts de la Charente 1914-1918

La nécropole nationale de Rancourt

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Nécropole nationale de Rancourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  necropole_Rancourt

 

La nécropole nationale de Rancourt regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de la Somme. Créée à la fin de la guerre, elle fut aménagée de 1921 à 1988 afin de rassembler les corps exhumés de cimetières provisoires qui jalonnaient l’ancien front, de tombes isolées et de carrés militaires communaux ainsi que des corps découverts sur le champ de bataille. Plus de 8 500 Français y reposent, dont 3 200 répartis en quatre ossuaires. On y trouve également les tombes de trois victimes civiles et d’un soldat français tué au cours de la Seconde Guerre mondiale.

 

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille du capitaine Jean d'Ussel (Tombe 3899). Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts dans les Pyrénées, cet ingénieur forestier, fils aîné du comte Philibert d'Ussel, a exécuté d’importants travaux de reboisement et de défense contre les inondations. Officier au 263e RI, il meurt à la tête de ses hommes le 28 août 1914 à Sailly-Saillisel à l’âge de 40 ans.

À proximité de ce site, se trouve un cimetière militaire allemand rassemblant 10 422 corps dont 7 492 en ossuaires et un cimetière britannique comprenant 83 corps. Une telle proximité fait de ce site mémoriel un lieu de rassemblement particulièrement symbolique pour les trois anciens belligérants lors des commémorations de la bataille de la Somme.

Adossée à cette nécropole, se trouve une chapelle votive dédiée au souvenir des combattants tombés dans le secteur de Rancourt – Bouchavesnes et Silly-Saillissel. Ce bâtiment, inauguré en 1923, est dû à l'initiative de Madame Du Bos, mère de Jean Du Bos, lieutenant au 94e RI tombé le 26 septembre 1916 à l'assaut de Rancourt. Administrée aujourd'hui par le Souvenir Français, cette chapelle témoigne de l'expression symbolique de l'affliction qui touche de très nombreux parents endeuillés par la perte d'un être cher.

Les batailles de la Somme - 1914-1918

Les premiers engagements dans la Somme eurent lieu lors de la "course à la mer", manœuvre au cours de laquelle chacun des belligérants tenta de dépasser par le nord l’armée ennemie. Ce fut un échec : le front se figea et les Allemands s'installèrent solidement sur l'axe Bapaume-Péronne. Dès lors, la guerre de tranchée se déchaîna de Beaumont-Hamel à Beuvraignes, accentuée par la guerre de mines. A partir de juillet 1915, la gestion de ce secteur fut transférée aux forces britanniques qui relevèrent les Français dont la 10e armée pris en main la défense du sud vers Chaulnes, tandis que le 6e armée occupa les deux rives de la Somme.

L’offensive la plus importante, majoritairement portée par les Britanniques, eut lieu en 1916, lorsque le général Joffre décida d’attaquer dans un secteur "calme", à la jonction des armées françaises et britanniques.

Le plan initial de "coup de butoir" fut bouleversé par les opérations de Verdun qui réduisirent de moitié les effectifs français prévus pour cette offensive. Le haut-commandement décida donc de conduire une opération franco-britannique, appuyée par une forte artillerie. Le général anglais Haig aligne de nombreux bataillons d’infanterie, qui n’avaient que peu d’expérience avec l’objectif de réaliser une percée d’envergure. Le 24 juin 1916, la préparation d’artillerie commença, mais les mauvaises conditions climatiques firent reporter l’assaut au 1er juillet.

Les pertes humaines des premières journées furent très importantes et rapidement l’offensive s’enlisa dans une guerre d’usure où les Britanniques, faute de succès majeurs, payèrent un lourd tribut. Cependant, les Allemands furent contraints de retirer du matériel d’artillerie de la région de Verdun ; l’un des objectifs de l’opération franco-anglaise fut donc atteint.

La progression française, certainement en raison de la plus grande expérience des unités engagées, était plus sensible que celle des soldats britanniques et du Commonwealth. Disposant de nouveaux renforts, les Français tentèrent de développer leurs actions au nord de la Somme, mais les progrès ne correspondirent pas à leurs attentes.

Tout au long de l'automne 1916, Français, Britanniques et forces de l'Empire essayèrent de "grignoter" les positions allemandes sans réussir une percée décisive. Les assauts successifs contre les villages de Bouchavesnes où s'illustra notamment la 6e brigade de chasseurs commandée par l'ancien ministre de la guerre, Adolphe Messimy, de Sailly-Saillissel et de Rancourt illustrent cet acharnement et cet enlisement définitif de l'offensive de la Somme. C'est au cours des premières heures de cette nouvelle phase de cette opération alliée, que disparu, à la tête de ses hommes, le lieutenant Jean Du Bos.

Devant des pertes sans cesse plus croissantes et des conditions météorologiques désastreuses, les commandants en chefs des armées alliées décidèrent alors de suspendre l’offensive générale tout en maintenant une forte pression sur l’ennemi en lançant à intervalles réguliers des attaques partielles et en utilisant, pour la première fois, les chars. Le 18 novembre 1916, l’offensive cessa définitivement. Au 1er décembre, dans ce secteur, les Français furent relevés par les Britanniques.

Si en consultant une carte, l’avancée des troupes alliées semble fulgurante, elles n’ont en réalité progressé que de 5 kilomètres au cours de la bataille. Le coût humain est extrêmement élevé. Au terme de l’offensive, les Allemands ont sans doute perdu 650 000 hommes, les Français presque 200 000. Quant aux Anglais, la Somme demeure le plus grand désastre militaire du XXe siècle, ils ont sacrifié 420 000 hommes.

La présence de la nécropole de Rancourt témoigne de la violence des combats, en particulier au cours des trois derniers mois au cours desquels les troupes françaises tentèrent de prendre le village du même nom pour continuer leur marche vers l’est.

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Adresse

Rancourt
Au nord de Péronne . D 44

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Eléments remarquables

Chapelle votive dédiée au souvenir des combattants, à proximité immédiate de la nécropole

La nécropole nationale de Maurepas

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Nécropole nationale de Maurepas. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Maurepas regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de l'offensive franco-britannique de la Somme (1916). Créée à l’issue de celle-ci, elle est aménagée successivement en 1921 et en 1936 pour y rassembler les corps de soldats exhumés d'autres cimetières militaires provisoires de Maurepas, de Suzanne et des environs d’Albert. Cette nécropole réunit 3 657 corps dont 2 069 sont inhumés en tombes individuelles. Deux ossuaires recueillent les restes mortels de 1 588 combattants inconnus. Aux côtés de ces hommes sont inhumés les corps d’une victime civile française, d’un Roumain et de 19 prisonniers russes.

 

Les premiers combats sur la Somme, 28 août-12 octobre 1914

Après avoir traversé la Belgique puis franchit la frontière, la Ire armée du général allemand von Kluck est, le 28 août 1914, aux portes d'Amiens, défendue par la 6e armée française. Pour endiguer l'avance allemande, les troupes françaises livrent d'âpres combats, notamment sur le plateau de Combles ou à Proyart. Pour autant, le 31, les Allemands s'emparent d'Amiens qu'ils doivent abandonner, au terme de dix jours d'occupation éprouvante pour les civils. Il en est de même pour la ville d'Albert. Après le sursaut allié sur la Marne, au début de septembre 1914, les troupes franco-britanniques tentent en vain de rejeter l’ennemi derrière les frontières. Dans un dernier effort, chaque armée tente de déborder son adversaire par le nord. La "Course à la mer" est jalonnée de nombreux accrochages autour de Roye, Villiers-Bretonneux, Péronne ou Albert. Chaque belligérant ne peut obtenir de franc succès. La guerre s’enlise.

L'offensive de la Somme, 1er juillet-18 novembre 1916

En 1915, secouée ponctuellement par des actions limitées, le front de la Somme ne connaît pas d'opération majeure. A la fin de l’année, les alliés décident de conduire, au printemps 1916, une action puissante sur ce front. Toutefois, ce plan est contrarié par l'offensive allemande conduite à Verdun. Pour soulager le secteur de la Meuse de la pression ennemie, cette stratégie offensive est maintenue et confiée aux forces du Commonwealth qui en portera l'effort principal. Les moyens français sont, en grande partie, détournés vers la Meuse.

Bien que ralentis, les préparatifs sont importants. L’arrière front est aménagé. De nouvelles routes et de voies ferrées sont ouvertes pour acheminer munitions et soldats. Des postes de secours, des cantonnements et des dépôts de munitions sont créés. Long de près de 30 kilomètres, le front concerné est traversé par la Somme à la droite de laquelle se déploient les 4e et 5e armées britanniques. Sur la rive gauche, se positionnent les 6e et 10e armées françaises qui soutiendront l'effort britannique.

Le 1er juillet, les premières vagues britanniques s'élancent. Mais, très vite, elles sont stoppées par les tirs nourris des mitrailleuses. En effet, les IIe, VIe et IVe armées allemandes tiennent solidement les lignes de crête qui dominent les vallées de l’Ancre et de la Somme. En quelques heures, près de 30 000 hommes sont hors de combat. Plus au sud, les Français arrivent aux portes de Péronne. Le 1er Corps d'Armée colonial s'empare du plateau de Flaucourt. Malgré des succès locaux, le mouvement franco-britannique s'enraye. Les alliés adoptent alors une attitude essentiellement défensive.

Pendant dix semaines, les alliés, à l’image des 42e et 39e Division d’Infanterie (DI) françaises devant Rancourt et Maurepas grignotent des positions allemandes sans réussir la percée décisive. Méthodiquement ils pilonnent les positions ennemies avant que l'infanterie ne réussisse à conquérir quelques mètres de tranchées. Le 18 novembre 1916, les Alliés, perdant l'espoir d'une rupture effective du front, suspendent ce mouvement. Au terme de quatre mois, ces combats ininterrompus ont causé la perte de 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et 195 000 Français.

Les combats sur la Somme en 1918

En mars 1918, après l'effondrement de l'armée russe, le général allemand Luddendorff dispose de nouvelles troupes. Engagées rapidement sur le front occidental, elles reprennent la région en attaquant à la charnière des armées britanniques. Le front de la Somme est rompu. En avril, les Allemands s'emparent de Moisel, Ham, Péronne ou Montdidier. Malgré de violents bombardements et des assauts répétés, Amiens reste aux mains des Britanniques. En effet, la résistance des troupes australiennes à Villiers-Bretonneux permet de sauver Amiens. En juillet 1918, l’armée allemande est arrêtée une nouvelle fois aux portes de Paris. Les Alliés contre-attaquent alors sur l'ensemble du front. Le 8 août, Canadiens, Australiens et Français de la 1ère armée attaquent entre Albert et Roye. Soutenue par les chars et l'aviation, l'infanterie, bouscule l'ennemi qui déplore, en quatre jours, la perte de 27 000 morts et de 21 000 prisonniers. Le front recule de plus de 10 km. Poursuivant leur effort, à la fin août, les Alliés libèrent entièrement le département de la Somme où les destructions sont importantes.

 

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Adresse

Maurepas
Au nord-ouest de Péronne, D 146

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La nécropole nationale de Bray-sur-Somme

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG. Photo : Jean-Pierre Mennessier.

 

Première Guerre Mondiale. Bataille de la Somme.

 

1923, 1935 : regroupement des corps exhumés des cimetières du front à Bray et à Suzanne.
 

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Adresse


Bray-sur-Somme

En résumé

Accès :

A l’ouest de Péronne . D 1

Superficie : 4 306 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles :943
Ossuaires : 102
Nombre de morts : 1045
1914-18 : 1 044 Français
1 Britannique

Eléments remarquables

.

La nécropole nationale d’Etinehem

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Nécropole nationale d’Etinehem. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Etinehem, dite de la cote 80 regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différents combats sur la Somme qui se sont déroulés au cours de la Première Guerre mondiale. Créée à l’issue des combats de 1916, à l’emplacement même du cimetière de l’hôpital temporaire installé à Etinehem, elle est aménagée en 1923 pour y réunir les corps de soldats exhumés d'autres cimetières militaires provisoires de la région.

Parmi les 955 combattants ici rassemblés, repose notamment le corps de l'abbé Thibaut. Aumônier au 1er régiment d'infanterie, il est l'un des 150 aumôniers disparus en 1914-1918. Blessé grièvement lors de l'assaut de Frégicourt, le 26 septembre 1916, il décède le lendemain à l’hôpital temporaire d’Etinehem. Par ailleurs, au sein de ce lieu de mémoire, reposent les corps de 49 soldats britanniques.

Les premiers combats sur la Somme, 28 août-12 octobre 1914

Après avoir traversé la Belgique puis franchit la frontière, la Ire armée du général allemand von Kluck est, le 28 août 1914, aux portes d'Amiens, défendue par la 6e armée française du général Maunoury. Pour endiguer l'avance allemande, les troupes françaises livrent d'âpres combats, notamment sur le plateau de Combles ou à Proyart. Pour autant, le 31, les Allemands s'emparent d'Amiens qu'ils doivent abandonner, au terme de dix jours d'occupation éprouvante pour les civils. Il en est de même pour la ville d'Albert. Après le sursaut allié sur la Marne, au début de septembre 1914, les troupes franco-britanniques tentent en vain de rejeter l’ennemi derrière les frontières. Dans un dernier effort, chaque armée tente de déborder son adversaire par le nord. La « Course à la mer » est jalonnée de nombreux accrochages autour de Roye, Villiers-Bretonneux, Péronne, Montauban ou Albert. Chaque belligérant ne peut obtenir de franc succès. La guerre s’enlise.

L'offensive de la Somme, 1er juillet-18 novembre 1916

En 1915, secouée ponctuellement par des actions limitées, le front de la Somme ne connaît pas d'opération majeure. À la fin de l’année, les alliés décident de conduire, au printemps 1916, une action puissante sur ce front. Toutefois, ce plan est contrarié par l'offensive allemande conduite à Verdun. Moyen de soulager le secteur de la Meuse de la pression ennemie, cette stratégie offensive est maintenue et confiée aux forces du Commonwealth qui en portera l'effort principal. Les moyens français sont, en grande partie, détournés vers la Meuse.

 Bien que ralentis, les préparatifs sont importants. L’arrière front est traversé de nouvelles routes et de voies ferrées pour acheminer munitions et soldats. Des postes de secours, des cantonnements et des dépôts de munitions sont créés. Long de près de 30 kilomètres, le front concerné est traversé par la Somme à la droite de laquelle se déploient les 4e et 5e armées britanniques. Sur la rive gauche, se positionnent les 6e et 10e armées françaises qui soutiendront l'effort britannique.

Le 1er juillet, après une semaine de bombardements, les premières vagues britanniques s'élancent. Mais, très vite, elles sont stoppées par les tirs nourris des mitrailleuses. En effet, les IIe, VIe et IVe armées allemandes tiennent solidement les lignes de crête qui dominent les vallées de l’Ancre et de la Somme. En quelques heures, près de 30 000 hommes sont hors de combat. Plus au sud, les Français arrivent aux portes de Péronne. Le 1er Corps d'Armée colonial s'empare du plateau de Flaucourt. Malgré des succès locaux, le mouvement franco-britannique s'enraye. Les alliés adoptent alors une attitude essentiellement défensive.

Pendant dix semaines, les alliés, à l’image des 42e et 39e Division d’Infanterie (DI) françaises devant Rancourt et Maurepas grignotent des positions allemandes sans réussir la percée décisive. Méthodiquement ils pilonnent les positions ennemies avant que l'infanterie n’arrive à conquérir quelques mètres de tranchées. Le 18 novembre 1916, les alliés, perdant l'espoir d'une rupture effective du front, suspendent ce mouvement. Au terme de quatre mois, ces combats ininterrompus ont causé la perte de 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et
195 000 Français.

Les combats sur la Somme en 1918

En mars 1918, après l'effondrement de l'armée russe, le général allemand Luddendorff dispose de nouvelles troupes. Engagées rapidement sur le front occidental, elles reprennent la région. Sous de violents coups de boutoirs lancés à la charnière des armées britanniques, le front de la Somme menace de rompre. En avril 1918, Moisel, Ham, Péronne ou Montdidier sont aux mains des Allemands. Mais, malgré de violents bombardements et des assauts répétés, Amiens reste aux mains des Britanniques. En effet, la résistance des troupes australiennes à Villiers-Bretonneux permet de sauver Amiens. En juillet 1918, l’armée allemande est arrêtée une nouvelle fois aux portes de Paris. Les Alliés contre-attaquent alors sur l'ensemble du front. Le 8 août 1918, Canadiens et Australiens de la 4e armée britannique et Français de la 1re armée attaquent entre Albert et Roye. Soutenue par les chars et l'aviation, l'infanterie, bouscule l'ennemi qui déplore, en quatre jours, la perte de 27 000 morts et de 21 000 prisonniers. Le front recule de plus de 10 km. Poursuivant leur effort, à la fin août, les alliés libèrent entièrement le département de la Somme où les destructions sont importantes.

 

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Etinehem
À l’ouest de Péronne, D 1

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Eléments remarquables

Tombe de l’abbé Thibault, aumônier militaire catholique du 1er RI, mort pour la France le 26 septembre 1916

La nécropole nationale de Cerisy

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Nécropole nationale de Cerisy. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Cerisy regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de l'offensive de la bataille de la Somme en 1916. Créée au cours de ces combats, à proximité de l’hôpital temporaire cette nécropole est aménagée à nouveau en 1923 afin d'y rassembler les corps d’autres soldats exhumés du carré militaire situé dans le cimetière communal de Cerisy. Cette nécropole réunit 990 corps français en tombes individuelles.

À quelques centaines de mètres, un cimetière militaire britannique réunit les corps de 745 soldats du Commonwealth morts entre 1914-1918 parmi lesquels reposent 499 Britanniques, 60 Canadiens, 70 Australiens, 2 Sud-Africains et 114 inconnus.

 

Les premiers combats sur la Somme, 28 août - 12 octobre 1914

Après avoir traversé la Belgique puis franchit la frontière, la Ière armée du général allemand von Kluck atteint, le 28 août 1914, la région d'Amiens, défendue par la 6e armée française du général Maunoury. Avec pour objectif d'endiguer l'avance allemande, les troupes françaises livrent d'âpres combats, notamment sur le plateau de Combles ou à Proyart. Pour autant, le 31 août, les Allemands s'emparent d'Amiens qu'ils doivent abandonner, au terme de dix jours d'occupation éprouvante pour les civils. Après le sursaut allié sur la Marne, au début de septembre 1914, les troupes franco-britanniques tentent en vain de rejeter l’ennemi derrière les frontières. Dans un dernier effort, chaque armée tente de déborder son adversaire par le nord. La « Course à la mer » est jalonnée de nombreux accrochages autour de Roye, Villiers-Bretonneux, Péronne, Montauban ou Albert. Chaque belligérant ne peut obtenir de franc succès. La guerre s’enlise.

L'offensive de la Somme, 1er juillet - 18 novembre 1916

En 1915, secouée ponctuellement par des actions limitées, le front de la Somme ne connaît pas d'opération majeure. A la fin de l’année, les alliés décident de conduire, au printemps 1916, une action puissante sur ce front. Toutefois, ce plan est contrarié par l'offensive allemande conduite à Verdun. Pour soulager le secteur de la Meuse de la pression ennemie, cette stratégie offensive est maintenue et confiée aux forces du Commonwealth qui en portera l'effort principal. Les moyens français sont, en grande partie, détournés vers la Meuse.

Bien que ralentis, les préparatifs sont importants. L’arrière front est traversé de nouvelles routes et de voies ferrées pour acheminer munitions et soldats. Des postes de secours, des cantonnements et des dépôts de munitions sont créés. Long de près de 30 kilomètres, le front concerné est traversé par la Somme à la droite de laquelle se déploient les 4e et 5e armées britanniques. Sur la rive gauche, se positionnent les 6e et 10e armées françaises qui soutiendront l'effort britannique.

Le 1er juillet, après une semaine de bombardements, les premières vagues britanniques s'élancent. Mais, très vite, elles sont stoppées par les tirs nourris des mitrailleuses. En effet, les IIe, VIe et IVe armées allemandes tiennent solidement les lignes de crête qui dominent les vallées de l’Ancre et de la Somme. En quelques heures, près de 30 000 hommes sont hors de combat. Plus au sud, les Français arrivent aux portes de Péronne. Le 1er Corps d'Armée colonial enlève le plateau de Flaucourt. Les succès sont limités et les alliés adoptent une attitude essentiellement défensive.

Pendant dix semaines, les alliés, à l’image des 42e et 39e Division d’Infanterie (DI) françaises devant Rancourt et Maurepas grignotent des positions allemandes sans réussir la percée décisive. Méthodiquement ils pilonnent les positions ennemies avant que l'infanterie n’arrive à conquérir quelques mètres de tranchées. Les pertes humaines sont importantes. Le 18 novembre 1916, les alliés, perdant l'espoir d'une rupture effective du front, suspendent ce mouvement. Au terme de quatre mois, ces combats ininterrompus ont causé la perte de 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et 195 000 Français.

Les combats sur la Somme en 1918

En mars 1918, après l'effondrement de l'armée russe, le général allemand Luddendorff dispose de nouvelles troupes. Engagées rapidement sur le front occidental, elles reprennent la région. Sous de violents coups de boutoirs lancés à la charnière des armées britanniques, le front de la Somme menace de rompre. En avril 1918, Moisel, Ham, Péronne ou Montdidier sont aux mains des Allemands. Mais, malgré de violents bombardements et des assauts répétés, Amiens reste aux mains des Britanniques. En effet, la résistance des troupes australiennes à Villiers-Bretonneux permet de sauver Amiens. En juillet 1918, l’armée allemande est arrêtée une nouvelle fois aux portes de Paris. Les Alliés contre-attaquent alors sur l'ensemble du front. Le 8 août 1918, Canadiens et Australiens de la 4e armée britannique et Français de la 1ère armée attaquent entre Albert et Roye. Soutenue par les chars et l'aviation, l'infanterie, bouscule l'ennemi qui déplore, en quatre jours, la perte de 27 000 morts et de 21 000 prisonniers. Le front recule de plus de 10 km. Poursuivant leur effort, à la fin août, les alliés libèrent entièrement le département de la Somme où les destructions sont nombreuses.

 

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Cerisy
À l’ouest de Péronne, D 71

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La nécropole nationale d’Albert

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Nécropole nationale d’Albert. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Albert regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale. Créée en 1923, cette nécropole est aménagée successivement en 1928 et 1935 afin d'y réunir les corps de soldats exhumés d’autres cimetières militaires provisoires ou de tombes isolées situés sur l'ancienne ligne de front de la Somme. Cette nécropole rassemble 6 290 corps dont 3 411 reposent en tombes individuelles et 2 879 inhumés dans quatre ossuaires. A leurs côtés, sont inhumés les corps de trois soldats britanniques dont deux dans un ossuaire.

A proximité, deux nécropoles britanniques rassemblent de nombreux soldats du Commonwealth. A 7 km au nord-est d’Albert, le cratère d’Ovillers-La-Boisselle demeure l’un des plus impressionnants vestiges de la guerre de mines dans la Somme.

Les premiers combats sur la Somme, 28 août - 12 octobre 1914

Après avoir traversé la Belgique puis franchit la frontière, la 1re armée du général allemand von Kluck atteint, le 28 août 1914, la région d'Amiens, défendue par la 6e armée française du général Maunoury. Avec pour objectif d'endiguer l'avance allemande, les troupes françaises livrent d'âpres combats, notamment sur le plateau de Combles ou à Proyart. Pour autant, le 31 août, les Allemands s'emparent d'Amiens qu'ils doivent abandonner, au terme de dix jours d'occupation éprouvante pour les civils. Il en est de même pour la ville d'Albert. Après le sursaut allié sur la Marne, au début de septembre 1914, les troupes franco-britanniques tentent en vain de rejeter l’ennemi derrière les frontières. Dans un dernier effort, chaque armée tente de déborder son adversaire par le nord. La "Course à la mer" est jalonnée de nombreux accrochages autour de Roye, Villiers-Bretonneux, Péronne, Montauban ou Albert. Chaque belligérant ne peut obtenir de franc succès. La guerre s’enlise. Albert devient une ville du front où à proximité les combats se multiplient. Mais la ville reste aux mains des Français et subit de nombreux bombardements.

L'offensive de la Somme, 1er juillet - 18 novembre 1916

En 1915, secouée ponctuellement par des actions limitées, le front de la Somme ne connaît pas d'opération majeure. A la fin de l’année, les alliés décident de conduire, au printemps 1916, une action puissante sur ce front. Toutefois, ce plan est contrarié par l'offensive allemande conduite à Verdun. Afin de soulager le secteur de la Meuse de la pression ennemie, cette stratégie offensive est maintenue et confiée aux forces du Commonwealth qui en portera l'effort principal. Les moyens français sont, en grande partie, détournés vers la Meuse.

Bien que ralentis, les préparatifs sont importants. L’arrière front est traversé de nouvelles routes et de voies ferrées pour acheminer munitions et soldats. Des postes de secours, des cantonnements et des dépôts de munitions sont créés. Long de près de 30 kilomètres, le front concerné est traversé par la Somme à la droite de laquelle se déploient les 4e et 5e armées britanniques. Sur la rive gauche, se positionnent les 6e et 10e armées françaises qui soutiendront l'effort britannique. Albert devient alors un centre majeur dans l'organisation dans la bataille qui se prépare.

Le 1er juillet, après une semaine de bombardements, les premières vagues britanniques s'élancent. Mais, très vite, elles sont stoppées par les tirs nourris des mitrailleuses. En effet, les IIe, VIe et IVe armées allemandes tiennent solidement les lignes de crête qui dominent les vallées de l’Ancre et de la Somme. En quelques heures, près de 30 000 hommes sont hors de combat. Plus au sud, les Français arrivent aux portes de Péronne. Le 1er Corps d'Armée colonial enlève le plateau de Flaucourt. Les succès sont limités et les alliés adoptent une attitude essentiellement défensive.

Pendant dix semaines, les alliés, à l’image des 42e et 39e Division d’Infanterie (DI) françaises devant Rancourt et Maurepas grignotent des positions allemandes sans réussir la percée décisive. Méthodiquement ils pilonnent les positions ennemies avant que l'infanterie ne réussisse à conquérir quelques mètres de tranchées. Le 18 novembre 1916, les alliés, perdant l'espoir d'une rupture effective du front, suspendent ce mouvement. Au terme de quatre mois, ces combats ininterrompus ont causé la perte de 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et 195 000 Français.

Les combats sur la Somme en 1918

En mars 1918, après l'effondrement de l'armée russe, le général allemand Luddendorff dispose de nouvelles troupes. Engagées rapidement sur le front occidental, elles reprennent la région. Sous de violents coups de boutoirs lancés à la charnière des armées britanniques, le front de la Somme menace de rompre. En avril 1918, Moisel, Ham, Péronne ou Montdidier sont aux mains des Allemands. Mais, malgré de violents bombardements et des assauts répétés, Amiens reste aux mains des Britanniques. En effet, la résistance des troupes australiennes à Villiers-Bretonneux permet de sauver Amiens. En juillet 1918, l’armée allemande est arrêtée une nouvelle fois aux portes de Paris. Les Alliés contre-attaquent alors sur l'ensemble du front. Le 8 août 1918, Canadiens et Australiens de la 4e armée britannique et Français de la 1ère armée attaquent entre Albert et Roye. Soutenue par les chars et l'aviation, l'infanterie, bouscule l'ennemi qui déplore, en quatre jours, la perte de 27 000 morts et de 21 000 prisonniers. Le front recule de plus de 10 km. Le 22, Albert est définitivement libérée. Poursuivant leur effort, à la fin août, les alliés libèrent entièrement le département de la Somme où les destructions sont importantes.

 

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Adresse

Albert
Au sud-ouest de Bapaume, D 938

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Beaumont-Hamel

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Nécropole nationale de Beaumont-Hamel, Serre-Hébuterne. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Serre_Hebuterne

 

Située à la fois sur le département de la Somme et sur celui du Pas-de-Calais la nécropole nationale de Serre-Hébuterne  regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats d’Hébuterne en juin 1915. A la suite de fouilles conduites sur l'ancien champ de bataille, cette nécropole, créée en 1919 à la demande de l'association des anciens combattants des 243e et 327e régiments d'infanterie, est aménagée jusqu'en 1923 afin de regrouper les corps des soldats de ces unités. Elle est transférée définitivement à l'Etat, le 11 juin 1933, date à laquelle se déroule la cérémonie annuelle du Souvenir. Le cimetière rassemble près de 850 corps de soldats français dont un grand nombre sont originaires du Nord et du Pas-de-Calais. Vingt-cinq soldats belges y sont également inhumés.

 

L'offensive d'Artois, mai-juin 1915

Peu après la victoire de la Marne, chaque belligérant cherche à déborder l'aile ennemie par le nord : c’est la "course à la mer". Au terme de cette vaine manœuvre, le front se fige. L'Artois, province agricole et minière, est au centre des enjeux militaires durant toute la guerre.

Au cours de l'hiver 1914-1915, les Français tentent de déloger les Allemands qui dominent Arras et l'ensemble des lignes françaises. Faute de moyens, ces assauts ne peuvent pas aboutir. Au printemps 1915 pour soutenir l'armée russe malmenée, le général Joffre engage ses troupes, soutenues par les Britanniques, dans une offensive importante afin de détourner l'ennemi de son but initial cherchant ainsi à convaincre l'Italie de s'engager aux côtés des alliés. L'axe de cette offensive, confiée au général Foch, se porte vers la frontière belge, au nord d’Arras. Il faut reprendre les collines de l'Artois et briser les lignes ennemies pour reprendre le mouvement vers Lille et Douai.

Le 27 mai 1915, une première attaque est lancée sur un front de dix kilomètres entre Lens et Arras. Mais faute de moyens militaires suffisants, celle-ci n’atteint pas les objectifs fixés. Aussi, pour appuyer un nouvel assaut contre les positions ennemies, le front est élargi.

Les combats de Serre-Hébuterne, juin 1915

Le 10 juin 1915, une action de diversion est déclenchée par la 2e armée du général de Castelnau dans le secteur qui domine Beaumont-Hamel et la vallée de l'Ancre. Depuis 1914, cette zone est des plus fortifiées et comprend pas moins de 19 kilomètres de galeries souterraines. Les unités de la 21e division d’infanterie (DI) avancent de deux kilomètres et parviennent à prendre la ferme de Toutvent, lacis de tranchées très fortifiés au sud-est d'Hébuterne.

Les unités de la 51e DI sont à leur tour engagées le 11 juin. Composées en grand nombre de soldats issus d'Arras, de Lille ou de Valenciennes, les 233e, 243e et 327e régiments d’infanterie (RI) ne peuvent, faute d'une préparation d'artillerie suffisante, s'élancer contre les lignes adverses. Dès lors, l'artillerie ennemie se déchaîne sur les positions françaises où sont entassés les soldats. Finalement, l'assaut est donné. Les hommes, exposés au feu des mitrailleuses, s'élancent. Au prix de pertes importantes, la première ligne est enlevée. Le 12 juin, par trois fois, les Allemands contre-attaquent vainement. Le lendemain, un nouvel assaut français parvient à s'emparer de la 2e ligne. Ces trois jours de combats sont éprouvants pour le 243e et le 327e RI. Pour l'un, il faut déplorer la perte de 400 tués et 500 blessés. Pour l'autre, on recense la perte de 200 tués.

Grâce à cette diversion, le mouvement a repris sur le front d'Arras, mais ne peut pas aboutir. Provisoirement, l'offensive est arrêtée. Les objectifs initiaux sont loin d'être atteints, mais cet assaut a permis de fixer seize divisions allemandes, dégageant ainsi les Russes. Du 9 mai au 25 juin, pour conquérir 20 km², les Français ont perdu 102 500 hommes contre 50 000 hommes chez les Allemands.

L'œuvre du comité du souvenir d'Hébuterne

 Au terme de ces combats, les survivants jurent de retrouver les restes de leurs camarades, de les identifier et de leur offrir une sépulture. Dès 1917, après le repli allemand sur la ligne Hindenburg, une délégation du 243e RI effectue un premier repérage dans ce secteur fortement bouleversé. Elle y érige une première stèle qui subsiste encore aujourd'hui. En 1919, un pèlerinage s'y déroule, rassemblant familles endeuillées et anciens combattants. Ces derniers se regroupent en comité et parviennent à retrouver les tranchées de juin 1915. Ils y font des fouilles au terme desquelles sont exhumés plus de 500 officiers et soldats. Ces corps, pour la plupart identifiés, sont alors enterrés dans le cimetière provisoire.

Malgré les regroupements à Notre-Dame-de-Lorette ou La Targette, ce site est confié au comité qui prend en charge l'aménagement et l'entretien de cette nécropole devenue à l'époque le "Cimetière du 243e". En juin 1933, conformément aux prescriptions de la loi du 29 décembre 1915, le site est transféré à l'Etat qui en assure, depuis lors, l'entretien et la mise en valeur.

 

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Infos pratiques

Adresse

Beaumont-Hamel
A l’ouest de Bapaume, D 919

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918 - Stèle commémorative aux morts du 243e R.I. 1914-1918

La nécropole nationale des Buttes à Marcelcave

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Nécropole nationale des Buttes à Marcelcave. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Marcelcave

 

Créée en 1916, la nécropole de Marcelcave, située à proximité d'un ancien hôpital, regroupe des soldats morts pour la France lors de la bataille de la Somme. En 1922 et en 1936, elle est aménagée, au lieu-dit Les Buttes, afin d'y rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires du département de la Somme. Elle  regroupe les dépouilles de 1 610 soldats français comprenant deux travailleurs indochinois ou encore de nombreux légionnaires, ressortissants d’Espagne, d’Italie, de Grèce, de Russie, de Suisse, de Turquie et d’Uruguay.

 

Les batailles de la Somme 1914-1918

Dès 1914, le département de la Somme est le théâtre de violents combats, notamment lors de la "course à la mer", manœuvre au cours de laquelle chacun des belligérants essaie de contourner par le nord l’armée ennemie. Mais, l’offensive la plus importante, majoritairement portée par les Britanniques, a lieu en juillet 1916. Le général Joffre et le maréchal anglais Haig décident d’attaquer dans un secteur où les opérations sont peu nombreuses, à la jonction des armées françaises et britannique.

Toutefois, le plan initial de cette puissante offensive est bouleversé par les opérations de Verdun qui réduisent de moitié les effectifs français prévus pour cette offensive. Les Français et Britanniques décident donc de recourir pleinement à l'artillerie en vue de percer le front allemand. Le 24 juin 1916, la préparation d’artillerie commence mais les mauvaises conditions climatiques conduisent à reporter l’assaut au 1er juillet. Les pertes humaines des premières journées sont très importantes et rapidement l’offensive s’enlise dans une guerre d’usure. Faute de succès majeurs, les Britanniques s'acharnent à lancer d'inutiles assauts contre des positions fortement organisées, payant ainsi un lourd tribut.

L’avancée française est plus sensible que celle des soldats britanniques et du Commonwealth. Progressivement renforcés, les Français tentent de développer leurs actions au nord de la Somme mais les résultats de ces opérations ne correspondent pas aux attentes. Pendant dix semaines, les troupes alliées "grignotent" les positions allemandes sans réussir la percée décisive. Les commandants en chef des armées alliées décident alors de suspendre l’offensive générale tout en maintenant une forte pression sur l’ennemi en lançant à intervalle régulier des attaques partielles et utilisent les premiers chars. Le 18 novembre 1916, l’offensive cesse définitivement.

Un hôpital d’évacuation à Marcelcave

Pendant la guerre, en raison de sa proximité avec le front, l’hôpital d’évacuation (HOE) n° 13, est installé à Marcelcave. Composé de baraques en bois, cet hôpital jouxte un petit cimetière où l'on rassemble les corps des soldats qui ont succombé à leurs blessures. À proximité, une gare facilite l'évacuation, par trains sanitaires, des blessés ou le ravitaillement du front en hommes, munitions, vivres... Aujourd’hui, l’emplacement de la nécropole correspondrait à celui de cet ancien hôpital.

Le régiment de marche de la Légion Étrangère dans la Somme

Dès la déclaration de la guerre, dans l'enthousiasme de la mobilisation d'août 1914, 32 000 volontaires de toutes nationalités veulent se battre aux côtés des Français. Un décret du 3 août 1914 autorise ces hommes à s'engager pour la durée de la guerre et à rejoindre la Légion Étrangère. Dans les rangs de l'armée française, la Légion fait figure de troupes d’élite. Fin 1915, est créé le Régiment de Marche de la Légion Étrangère (RMLE), qui est engagé dans la plupart des combats de  la Somme.

Le 4 juillet 1916, l’objectif est la prise de Belloy-en-Santerre. Au cours de ces combats, le 3e bataillon est anéanti. Du 4 au 9 juillet, les pertes sont très importantes : 1 368 hommes sur 3 000 sont tués.  Parmi eux, le commandant Ruelland, chef du 1er bataillon, mort le 9 juillet 1916, est inhumé aux côtés d’autres légionnaires à Marcelcave.

 

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Adresse

Marcelcave
À l’est d’Amiens, D 42

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La nécropole nationale d'Amiens Saint-Pierre

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Nécropole nationale d’Amiens, "Saint-Pierre". © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Amiens

 

La nécropole nationale d’Amiens, "Saint-Pierre", regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de la Somme. Cette nécropole, créée à la fin de la guerre, fut aménagée de 1921 à 1934 afin de regrouper les corps exhumés de cimetières militaires et de cimetières communaux d’Amiens, de Dury et de la Madeleine. La nécropole rassemble près de 1 400 corps de soldats français, décédés des suites de leurs blessures dans les ambulances militaires installées dans des bâtiments réquisitionnés et 25 corps de soldats belges morts au cours de la Grande Guerre.

 

Amiens, une ville de l'immédiat arrière-front

Après avoir accueilli les premiers contingents du corps expéditionnaire britannique, la ville d'Amiens fut, le 30 août 1914, investie par les Allemands qui, au lendemain de la victoire de la Marne (Septembre 1914), l'abandonnèrent. Au cours de cette courte occupation, la population locale subit une politique des plus sévères et fut soumise à  de lourdes réquisitions. Après ce repli, la ville aux mains des Français, puis des Britanniques resta, tout au long de la guerre, très exposée au feu de l'artillerie et de l'aviation allemande. En mars 1918, enjeu stratégique, elle fut âprement disputée. Au prix d'importants sacrifices de l'armée britannique et de l'Australian and New Zealand Army Corps, la ville fut définitivement dégagée de la pression allemande en août 1918.

Les batailles de la Somme 1914-1918

Les premiers engagements dans la Somme eurent lieu lors de la "course à la mer", manœuvre au cours de laquelle chacun des belligérants essaya de dépasser par le nord l’armée ennemie. Ce fut un échec : le front se figea et les Allemands s'installèrent solidement sur l'axe Bapaume-Péronne. Dès lors, la guerre de tranchées se déchaîna de Beaumont-Hamel à Beuvraignes, accentuée par la guerre de mines. À partir de juillet 1915, la gestion de ce secteur fut transférée aux forces britanniques qui relevèrent les Français dont la 10e armée prit en main la défense du sud vers Chaulnes, tandis que la 6e armée occupa les deux rives de la Somme.

Citée à l'ordre de l'armée en août 1919, la ville d'Amiens "a ainsi supporté durant quatre ans, avec un courage et une dignité sans défaillance, le bombardement et la menace de l'ennemi".

L’offensive la plus importante, majoritairement portée par les Britanniques, eut lieu en 1916, lorsque le général Joffre décida d’attaquer dans un secteur "calme", à la jonction des armées françaises et britanniques.

Le plan initial de "coup de butoir" fut bouleversé par les opérations de Verdun qui réduisirent de moitié les effectifs français prévus pour cette offensive. Le haut-commandement décida donc de conduire une opération franco-britannique, appuyée par une forte artillerie. Le général anglais Haig aligna de nombreux bataillons d’infanterie, qui n’avaient que peu d’expérience, avec l’objectif de réaliser une percée d’envergure. Le 24 juin 1916, la préparation d’artillerie commença mais les mauvaises conditions climatiques firent reporter l’assaut au 1er juillet.

Les pertes humaines des premières journées furent très importantes et rapidement l’offensive s’enlisa dans une guerre d’usure où les Britanniques, faute de succès majeurs, payèrent un lourd tribut. Cependant, les Allemands furent contraints de retirer du matériel d’artillerie de la région de Verdun ;  l’un des objectifs de l’opération franco-anglaise fut donc atteint.

La progression française, certainement en raison de la plus grande expérience des unités engagées, fut plus sensible que celle des soldats britanniques et du Commonwealth. Disposant de nouveaux renforts, les Français tentèrent de développer leurs actions au nord de la Somme mais les progrès ne correspondirent pas aux attentes. Pendant dix semaines, les troupes alliées "grignotèrent" les positions allemandes sans réussir une percée décisive. Les commandants en chef des armées alliées décidèrent alors de suspendre l’offensive générale tout en maintenant une forte pression sur l’ennemi en lançant à intervalles réguliers des attaques partielles et en utilisant les premiers chars. Le 18 novembre 1916, l’offensive cessa définitivement.

Si en consultant une carte, l’avancée des troupes alliées semble fulgurante, elles n’ont en réalité progressé que de 5 kilomètres au cours de la bataille. Le coût humain est extrêmement élevé. Au terme de l’offensive, les Allemands ont sans doute perdu 650 000 hommes, les Français presque 200 000. Quant aux Anglais, la Somme demeure le plus grand désastre militaire du XXe siècle, ils ont sacrifié 420 000 hommes.

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