La nécropole nationale de Montdidier

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Nécropole nationale de Montdidier. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Montdidier

 

La nécropole nationale de Montdidier regroupe les dépouilles de soldats tués lors des différents combats qui se déroulèrent dans la Somme entre 1914 et 1918. Créée en 1924, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1936 pour y rassembler les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires ou de tombes isolées. Près de 7 500 combattants reposent en ce lieu : 5 789 Français en tombes individuelles et 1 671 dans deux ossuaires, un Belge et un Italien. Aux côtés de ces hommes, ont été inhumés 24 aviateurs du Commonwealth (13 Britanniques, 10 Canadiens et 1 Australien), décédés en avril 1942 et en mai 1944. Aux abords de la ville, un monument est érigé en mémoire des 212 aviateurs français tombés dans le ciel de Picardie en mai-juin 1940.

 

Les premiers combats sur la Somme, 28 août - 12 octobre 1914

Après avoir franchi la frontière, la Ire armée du général allemand von Kluck atteint, le 28 août 1914, la région d'Amiens. Les troupes françaises livrent d'âpres combats, notamment sur le plateau de Combles. Pour autant, le 31 août, l'ennemi s'empare d'Amiens, abandonnée au terme de dix jours d'occupation éprouvante pour les civils. Après le sursaut allié sur la Marne, au début de septembre 1914, les troupes franco-britanniques tentent en vain de rejeter l’ennemi derrière les frontières. Dans un dernier effort, chaque armée tente de déborder son adversaire par le nord. La "Course à la mer" est jalonnée de nombreux accrochages autour de Roye, Villiers-Bretonneux, Péronne ou Albert. Sans résultat décisif la Mer du Nord est atteinte. La guerre s’enlise. Montdidier devient une ville du front où à proximité les combats se multiplient. Mais la ville reste aux mains des Français et subit de nombreux bombardements.

L'offensive de la Somme, 1er juillet - 18 novembre 1916

En 1915, le front de la Somme est secoué ponctuellement par des actions limitées. À la fin de l’année, les Alliés décident de conduire une action puissante sur ce front. Mais, ce plan est contrarié par l'offensive allemande conduite à Verdun. Cette stratégie offensive est maintenue et confiée aux forces du Commonwealth qui en portera l'effort principal en vue de soulager le secteur de la Meuse. Les moyens français sont, en grande partie, détournés vers la Meuse.

 Les préparatifs sont importants et l’arrière front se transforme rapidement. Routes et voies ferrées sont aménagées. Des postes de secours, des cantonnements et des dépôts de munitions sont créés. Long de près de 30 kilomètres, le front est traversé par la Somme à la droite de laquelle se déploient les 4e et 5e armées britanniques. Sur la rive gauche, se positionnent les 6e et 10e armées françaises qui soutiendront l'effort britannique.

Au 1er juillet 1916, les premières vagues britanniques s'élancent. Très vite, elles sont stoppées par les tirs nourris des mitrailleuses allemandes. L'ennemi tient solidement les lignes de crête qui dominent les vallées de l’Ancre et de la Somme. En quelques heures, près de 30 000 hommes sont hors de combat. Plus au sud, les Français enlèvent le plateau de Flaucourt. Cet élan offensif se transforme en d'inutiles et meurtrières opérations de grignotages. Méthodiquement les positions ennemies sont pilonnées, sans que réussisse la percée décisive. Le 18 novembre 1916, ce mouvement est suspendu. Au terme de quatre mois, 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et 195 000 Français ont été tués ou blessés.

Les combats sur la Somme en 1918

En mars 1918, après l'effondrement de l'armée russe, le général allemand Ludendorff dispose de nouvelles troupes. Engagées rapidement sur le front occidental, elles reprennent la région. Lancées à la charnière des armées britanniques, elles rompent le front de la Somme. En avril, les Allemands s'emparent de Moisel, Ham, Péronne ou Montdidier. Grâce à la résistance des troupes australiennes à Villiers-Bretonneux, Amiens reste aux mains des Britanniques. En juillet, les forces allemandes sont arrêtées. Une nouvelle fois, Paris est sauvée. Le 8 août, Canadiens, Australiens et Français attaquent entre Albert et Roye en divers points du front. Soutenue par les chars et l'aviation, l'infanterie, bouscule l'ennemi. En quatre jours, celui déplore la perte de 27 000 morts et de 21 000 prisonniers. Le front recule dix kilomètres. Poursuivant leur effort, les alliés libèrent entièrement le département de la Somme à la fin août, Les destructions sont importantes et tout est à reconstruire.

 

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Infos pratiques

Adresse

Montdidier
À 10 km au sud-est de Roye, en bordure du CD 930 (Montdidier / Roye)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Montdidier - L’Égalité

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Nécropole nationale de Montdidier L’Égalité. © Guillaume Pichard

 

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Située à proximité d'un cimetière militaire allemand, la nécropole nationale de Montdidier L’Égalité regroupe les dépouilles de 745 soldats. La grande majorité d'entre eux ont succombé à leur blessure dans les ambulances et hôpitaux de la région. Une plaque rappelle le destin singulier de Montdidier pendant la Première Guerre mondiale à l'issue de laquelle celle-ci reçut, comme cinq autres villes du département, la Légion d'honneur.

 

Un territoire marqué par les combats de la Grande Guerre

Dès les premières semaines de la guerre, le département de la Somme est le théâtre de violents affrontements. Des combats de l'automne 1914 à ceux de 1918, ce territoire, maintes fois cités dans les communiqués officiels, reste très disputé. En août 1914, Amiens est ainsi occupée pendant quelques jours. En septembre 1914, chaque armée, dans un dernier effort, tente de déborder son adversaire par le nord. Cette course effrénée est jalonnée de nombreux accrochages autour de Roye, Villiers-Bretonneux, Péronne ou Albert. La guerre s’enlise. En 1915, quelques actions aux effets limités sont conduites. En 1916, la ligne de front est secouée par l'une des plus emblématiques actions du conflit : la bataille de la Somme.

Fin 1915, les Alliés projettent de conduire une offensive importante. Mais les combats sur Verdun contrarient ces orientations. Pour autant, cette action dont l'effort principal est confié aux forces du Commonwealth est maintenue afin de dégager les forces françaises de la pression ennemie. Progressivement, l'arrière front se transforme. Routes et voies ferrées sont aménagées. Hommes et munitions sont acheminés dans les nombreux cantonnements ou dépôts.

Au 1er juillet 1916, les premières vagues britanniques s'élancent. Très vite, elles sont stoppées par les tirs nourris des mitrailleuses allemandes. L'ennemi tient solidement les lignes de crête qui dominent les vallées de l’Ancre et de la Somme. En quelques heures, près de 30 000 hommes sont hors de combat. Plus au sud, les Français enlèvent le plateau de Flaucourt. Cet élan offensif se transforme en d'inutiles et meurtrières opérations de grignotages. Méthodiquement les positions ennemies sont pilonnées, sans que réussisse la percée décisive. Le 18 novembre 1916, ce mouvement est suspendu. Au terme de  quatre mois, 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et 195 000 Français ont été tués ou blessés.

Au printemps 1918, les Allemands reprennent l'initiative dans ce secteur. Après de violentes actions contre les armées britanniques, le front est rompu. En avril, l'ennemi s'empare de Moisel, Ham, Péronne et Montdidier. Grâce à la résistance des troupes australiennes à Villiers-Bretonneux, Amiens reste aux mains des Britanniques. En juillet, l’armée allemande est arrêtée une nouvelle fois aux portes de Paris. Les Alliés se relancent et dégagent l'ensemble du front. Le 8 août, Canadiens, Australiens et Français attaquent entre Albert et Roye et bousculent l'ennemi. Poursuivant leur effort, à la fin août, les Alliés libèrent entièrement le département de la Somme où les destructions sont importantes.

Montdidier, une ville au destin singulier pendant la Première Guerre mondiale

Du 31 août au 13 septembre 1914, Montdidier est brièvement occupée. Après la bataille de la Marne, cette ville reste sous le feu de l'artillerie allemande. En raison des nombreux bombardements, les destructions sont importantes. Au printemps 1917, le front recule de quarante kilomètres. Après le repli allemand sur la ligne Hindenburg, Montdidier semble être définitivement dégagée. Mais au printemps 1918, Montdidier est à nouveau occupée jusqu'au 10 août, date à laquelle, la ville en ruines est définitivement libérée.

 

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Adresse

Montdidier
Sur la D 329 (rue Jean Doublet), jouxtant un cimetière allemand

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La nécropole nationale d’Effry

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Nécropole nationale d’Effry. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Effry regroupe les corps du lazarett, hôpital militaire allemand, créé par la VIIe armée allemande dans les locaux de l’usine Briffault. Dans ces murs, ont été internés des prisonniers civils – Zivilarbeiterbataillon (ZAB) – dans des conditions sanitaires inhumaines.  Au sein de ce cimetière sont inhumés 127 Français, entre 281 et 305 Russes, entre 227 et 229 Belges, 23 Roumains et un Italien. Toutefois, ce dénombrement n’est pas définitif car les corps ont d’abord été enterrés en fosses communes avant une réorganisation du cimetière en 1927. En 2007, un mémorial en briques a été inauguré afin de rappeler le souvenir de l’usine dans laquelle était le lazaret.

Parmi ces victimes civiles, reposent notamment les dépouilles de femmes et d'enfants parfois en bas âge, comme Madeleine Beaujeux 4 ans (tombe n°157) ou Louise Questroy 12 ans (tombe n°89). Deux sœurs, natives d'Origny-en-Thiérache, Yvonne (24 ans) (tombe 79) et Noëlla (20 ans) (tombe 77) décédées respectivement le 25 mai et 7 juin 1917 y sont inhumés ainsi qu’un père et son fils, natifs de Colligies, Eugène Grenier 21 ans et Ernest Grenier 49 ans décédés respectivement les 12 et 17 octobre 1917 (tombes 162 et 163).

Raymond Senville (ou Senneville), jeune ouvrier belge de 19 ans mort en mars 1917 (tombe collective n° 9) et des prisonniers comme l'italien - Gustave Guillianet (tombe n° 44) et le russe, Nikita Gusno (inhumé dans l’ossuaire) ou selon l’état civil Mikolei Gusero décédé le 17 avril 1917 sont également enterrés sur ce site.

L’Aisne occupée

En septembre 1914, après la bataille de la Marne, les armées allemandes reculent jusqu’au plateau du Chemin des Dames, entre Laon et Soissons : la vallée de l’Aisne représente plus ou moins les limites de la ligne de front. Le nord du département est en contact direct avec le front de la Somme dès juillet 1916, puis celui du Chemin des Dames en avril 1917 et mai 1918. A l’arrière-front, la présence militaire ennemie est dense. Les civils vivent aux côtés de l'occupant et subissent les aléas de la situation militaire. Peu à peu, ils sont évacués vers l’arrière. L’occupation en France engendre des pénuries de main d'œuvre, de bétail et d'engrais. Aussi, les autorités allemandes veillent à exploiter les ressources dont elles disposent. Faute de volontaires, et après une émeute en raison de la pénurie de pain en mars 1916 à Lille, elles choisissent de réquisitionner la main d’œuvre urbaine. Ainsi, ils "déportent" environ 22 000 personnes de la région de Lille pour effectuer les travaux agricoles. Hommes et femmes sont alors envoyés dans les départements ruraux de l’Aisne ou des Ardennes. A l’automne, certains regagnent Lille. En octobre 1916, les Belges sont requis de manière autoritaire dans des bataillons de travailleurs – Zivilarbeiterbataillonen (ZAB) pour rejoindre l'Allemagne ou les territoires occupés de France où les conditions de vie sont très dures. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. Les hommes seuls sont d’abord employés par l’armée, puis, en 1917, la "levée générale" est décrétée pour toutes les femmes de 15 à 45 ans. Les malades des ZAB sont envoyés à l’hôpital de la VIIe armée allemande à Effry, dans l’Aisne, véritable mouroir.

Le lazarett d’Effry

Installé dans les locaux déserts de l’ancienne usine Briffault, près de l’Oise, le lazarett d'Effry est un immense hangar de 900 m² où s'entassent près de 1400 à 1600 personnes de nationalité française, belge, roumaine et russe. Dépourvus de soins, ces malades s’entassent, au cours du rigoureux hiver 1917, dans cet hôpital où les privations sont nombreuses. Dans le hangar, il n’y a pas d’aération. Vivant dans l'obscurité, les détenus français ou belges sont demi-vêtus. Les Roumains, les Russes, sont nus. Privés souvent de couvertures, les malades dorment à même le sol sur la paille infestée de vermine. La nourriture est rare. Les maigres provisions attribuées par l’armée au lazarett sont détournées par les officiers. Rapidement, des épidémies de diphtérie ou de dysenterie se propagent. La moyenne des décès est de 5 à 6 morts par jour, mais selon les périodes, il peut y avoir jusqu’à 20 à 30 décès par jour. Malheureusement, les conditions sont telles qu'il est difficile d'en connaître le chiffre précis.

Aujourd’hui, il subsiste de l’histoire de ces personnes, un cahier d’écoliers où sont retranscrits les noms de 710 personnes décédés dans cet "hôpital" à compter du 6 mars 1917, mais il y en avait avant cette date. Beaucoup n’ont pu être réellement identifiés et inhumés en tombe individuelle car les corps étaient entassés dans des fosses communes.

En janvier 1919, les habitants d’Effry saisissent le président de la République française pour qu’une enquête soit diligentée auprès de la Commission d’enquête sur les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens en vue de sanctionner le docteur Michelsohn, médecin chef du lazarett civil d’Effry.

Oscar Michelsohn, le docteur tortionnaire du lazarett d'Effry

Oscar Michelsohn suit l’itinéraire du lazarett local d’abord basé à Chauny, puis à Effry, et enfin à Trélon. Il recrute son personnel notamment le sous-officier Martin, qui détourne 600 kg de denrées en neuf mois. Il rafle, parmi les civils de Thiérache, des infirmières, des religieuses ainsi que le docteur Jules Pichard, médecin à Chauny qui se dévouent auprès des malades et partagent, parfois, le même destin que toutes les femmes du camp.

Considéré comme un monstre, le docteur Michelsohn se montre des plus violents à l'égard des malades privées de soins et de nourriture. Après la guerre, les villageois, groupés derrière Jules Pichard, cherchent à obtenir une condamnation judiciaire de Michelsohn. Le 28 juin 1922, Oscar Midelsohn est jugé à Leipzig mais il est acquitté.

La nécropole nationale d'Effry

En 1917, les morts d’Effry sont ensevelis dans des fosses communes qui sont ouvertes en 1927, date à laquelle le site est aménagé par le Ministère des Pensions. En 1993, sous l'impulsion d'élus locaux, le Ministère des Anciens combattants et victimes de guerre finance la réhabilitation de la nécropole. Le 14 mai 1994, sous le haut patronage de François Mitterrand, président de la République, l’ossuaire rénové est inauguré. Cette date devient alors le jour officiel de commémoration du calvaire des prisonniers d’Effry.

 

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Adresse

Effry
À l’est de Saint-Quentin, au sud de Maubeuge, entre D 31 et D 491

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La nécropole nationale de Le Sourd

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Nécropole nationale de Lemé. © Guillaume Pichard

 

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Aménagé de 1934 à 1936, ce cimetière est créé par l’armée allemande en 1916 pour inhumer notamment les combattants de la bataille de Guise les 28 et 29 août 1914, puis plus tard ceux décédés en octobre 1918. Inauguré en présence de Guillaume II, il accueille depuis lors d’autres corps de soldats tombés et exhumés des cimetières de l’Aisne. Cette nécropole rassemble 1 333 combattants français dont 571 en ossuaire, 727 Allemands, 25 Russes, deux Italiens et un Roumain au titre de 1914-1918.  Pour la Deuxième Guerre mondiale, trois Français et deux victimes civiles sont inhumés.

Parmi les soldats inhumés, on peut signaler celle d’un lieutenant du 71e régiment d’infanterie (RI), Pierre de Raguenel de Montmorel, décédé le 29 août 1914. Trois de ses frères, également officiers, perdent également la vie durant ce conflit. Du côté allemand, repose dans ce cimetière Friedrich von Bismarck, Oberstleutnant, petit-fils du Chancelier Otto von Bismarck, décédé le 5 novembre 1916. De nombreux monuments à la mémoire de régiments allemands et français ont été érigés en ce lieu.

 

La bataille de Guise, 28-30 août1914

Après la bataille des Frontières et la perte de Charleroi, l’objectif est de ralentir l’avancée de l’ennemi. Ce secteur est tenu par la 5e armée du général Lanrezac, qui doit s’opposer aux troupes du général von Bülow.

Au soir du 27 août, la 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Le 28, les Britanniques ne peuvent soutenir les Français. Des divisions de réserve remplacent alors l'armée de French à Renansart. Joffre rejoint le quartier général de Lanrezac et engage le 10e corps d’armée (CA). Cette unité doit garder l’Oise mais est très vite submergée par un ennemi supérieur en nombre. Celui-ci entre dans Saint-Quentin. Les Français reprennent l'offensive par le sud. Quant au mouvement visant à reprendre Saint-Quentin, il est conduit par toutes des forces diverses. Devant la supériorité de l’ennemi, l’action du 10e corps ne peut réussir. Les Allemands progressent. Le général Franchet d’Esperey lance alors le 1er corps d’armée, précédé d’une forte préparation d’artillerie. Cette action conduite de Jugueuse à Vervins fait reculer l’ennemi. Le 1er corps s’empare de Jonqueuse, Bertaignemont, Clanlieu, Puisieux puis parvient à refouler le Xe corps sur Guise. Grâce à ce soutien, le 10e corps reprend la Garde, Saint-Richaumont, Colonfay et le Sourd.

La présence de troupes allemandes au sud de l'Oise le 29 août oblige le général Lanrezac à limiter l'offensive sur Saint-Quentin afin de réaliser une bataille d'arrêt sur l'Oise. Si les Français réussissent à reprendre un avantage sur l’ennemi, le corps expéditionnaire britannique ne peut suivre la manœuvre. Malgré les ordres de Joffre, Lanrezac préconise alors un repli. C’est pourquoi, le 3 septembre, Lanrezac est limogé. La ville de Saint-Quentin est occupée jusqu’au 2 octobre 1918 et occupe, pour les Allemands, une place stratégique essentielle dans leur organisation. Le quartier général de la 2e armée s'y trouve ainsi jusqu'en février 1917. D’octobre à novembre 1918, une "seconde bataille de Guise" a lieu dans ce même secteur où les Français parviennent à repousser les armées allemandes.

Les combats de Lemé – Le Sourd, 29 août 1914

Le 28 août 1914, les troupes du 10e CA doivent suspendre leur retraite après la bataille de Charleroi. Sur la rive gauche de l’Oise, plusieurs actions sont prévues au petit matin du 29 août sur le secteur de Guise et de Saint-Richaumont. L’ennemi descend vers le sud et se heurte aux armées françaises. La surprise est totale mais les Allemands attaquent immédiatement. Le 136e RI de Saint-Lô se déploie sous un feu ennemi.  À 9h, les Bretons des 48e RI de Guingamp, 71e RI de Saint-Brieuc, appuyés par les canons du 7e régiment d’artillerie de campagne de Rennes (RAC), prennent position sur la crête dominant Colonfay. Les pertes sont importantes des deux côtés. À 11h30, le 48e RI se replie, tandis que les Allemands s’emparent de la cote 164, à l’est de Colonfay.

Dans le village du Sourd, le 71e RI lutte contre les régiments de la Garde allemande. Les mitrailleuses françaises empêchent la progression de l’ennemi. Mais en raison des pertes consenties, les Français doivent se replier. Dans l’après-midi, les canons de 75 mm stoppent l’avancée du 3e régiment de la Garde vers Sains-Richaumont. Les Allemands se fixent alors sur le front Puisieux-le Sourd Lemé. Le 30 août, le 10e CA évacue Lemé.

 

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Infos pratiques

Adresse

Lemé-Le Sourd
À l’est de Saint-Quentin, D 773

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En résumé

Eléments remarquables

Monuments commémoratifs 1914-1918

La nécropole nationale de La Désolation, Flavigny-le-Petit

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Nécropole nationale de La Désolation, Flavigny-le-Petit. © Guillaume Pichard

 

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Ce cimetière est créé initialement par l’armée allemande après la bataille de Guise (28-29 août 1914). Y ont ensuite été réunis des corps d'autres soldats français inhumés dans des cimetières de la région. Située au lieu-dit de La Désolation, la nécropole nationale rassemble 2 643 combattants français dont 1 491 sont réunis en deux ossuaires (788 et 695 corps), 31 Belges, 48 Britanniques, 13 Russes, un Roumain. Dans la partie française, sont inhumés aussi de nombreux travailleurs indochinois ou encore des soldats du bataillon mixte du Pacifique (Kanaks, Calédoniens, Tahitiens). Au titre de la Seconde Guerre, 428 Français et un Soviétique sont inhumés. Par ailleurs, ce site jouxte un cimetière allemand où reposent 2 332 soldats dont 911 sont rassemblés dans une tombe collective.

Un monument commémoratif en forme d’obélisque est implanté dans la partie française et porte l’inscription Dulce Et Decorum Est, Pro Patria Mori, "Il est doux et glorieux de mourir pour sa patrie".

 

La bataille de Guise, 28-30 août 1914

Après l'échec de la bataille des frontières et la perte de Charleroi le haut-commandement français veille à ralentir l’avancée des troupes allemandes qui progressent vers Paris. Après avoir été engagée en Belgique, la 5e armée du général Lanrezac entame un mouvement rétrograde pour s'opposer aux troupes allemandes du général von Bülow.

Au soir du 27 août 1914, la situation est des plus délicates. La 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Le 28 août, après le désastre de Mons, le général Haig, commandant le 1e corps britannique, informe Lanrezac que l'armée anglaise ne peut plus combattre et entame son repli. Pourtant, le général Joffre prescrit à la 5e armée de suspendre son recul pour attaquer en direction de la ville de Saint-Quentin dans laquelle les Allemands viennent d'entrer. Joffre rejoint le quartier général de Lanrezac pour conduire les opérations. A la hâte, des troupes de réserve sont engagées notamment à Renansart. Le 10e corps d'armée (CA) supporte l'effort principal mais ne peut contenir la poussée allemande. Aussi, cherche-t-il à se déployer plus au sud pour dégager Saint-Quentin. Mais faute de moyens, cette initiative échoue. L'ennemi progresse encore. Le 1er CA conduit par le général Franchet d'Espérey, après une intense préparation d'artillerie, est engagé sur le front de Jugueuse à Vervins. Face à cette attaque, l'ennemi décroche. Poursuivant son effort, le 1er CA conquiert Jonqueuse, Bertaignemont, Clanlieu, Puisieux et refoule le Xe corps allemand sur Guise. Grâce à ce soutien, le 10e CA reprend la Garde, Saint Richaumont, Colonfay et le Sourd. Mais, la présence de troupes allemandes au sud de l'Oise le 29 août oblige le général Lanrezac à limiter cette action afin de réaliser une bataille d'arrêt sur l'Oise.

Au terme de combats éprouvants, les Français permettent de ralentir le rythme de la progression allemande. Pour autant, la 5earmée reste toujours menacée sur ses ailes. De plus, le corps expéditionnaire britannique poursuit son repli. En dépit des ordres de Joffre, Lanrezac abandonne ses positions si chèrement conquises. En conséquence, malgré ce succès moral et l’inflexion de l'itinéraire défini par le plan d'invasion allemande, Lanrezac est limogé le 3 septembre. Faute de moyens suffisants, Saint-Quentin reste aux mains de l'ennemi jusqu'au 2 octobre 1918 et subit une occupation difficile.

La déportation des Lillois, avril 1916

Début 1916, en raison des difficultés de ravitaillement, les villes du Nord connaissent des émeutes. En réponse, les autorités allemandes envoient en avril quelques 25 000 ouvriers dans les départements voisins de la Somme, de l’Aisne ou des Ardennes. Devant les critiques internationales, cette déportation est rapidement interrompue. Quelques-uns comme Arthur Jaspart y ont perdu la vie. Cet ouvrier de Valenciennes est décédé le 9 juillet 1918, au lazaret de l'Atelier des chemins de fer militaires allemands à Guise, à l’âge de vingt ans. Il est inhumé dans la nécropole de Guise (tombe 1236).

Des tirailleurs kanak dans l’Aisne : Le bataillon mixte du Pacifique

En 1917 et en 1918, des créoles calédoniens rejoignent le bataillon mixte du Pacifique (BMP), où ils se retrouvent "entre Océaniens : Kanaks, Calédoniens, Tahitiens". Puis, le bataillon est "aux armées", d’août à octobre 1917. A l'arrière du front, il participe aux travaux de réfection de tranchées, en direction de l’Ailette, près du Chemin des Dames. A partir de juin 1918, il est engagé, aux côtés du 164e régiment d'infanterie (RI) et du 365e RI, dans la bataille du Matz. Fin juillet et début août, rattaché au 418e RI, il prend part à l’attaque du plateau de Pasly près de Soissons. Le 25 octobre 1918, le BMP est en première ligne pour la prise de Vesles et Caumont et de la ferme du Petit Caumont dans la plaine du Marlois (Aisne). Là, en un peu plus de 24 heures, 32 Kanak, dix Tahitiens et cinq Calédoniens tombent au champ d'honneur. Le 10 décembre 1918, une citation collective à l’ordre de la Xe armée est décernée au BMP. Leurs corps reposent dans les cimetières militaires de Flavigny-le-Petit, Soupir, Ambleny, Cerny-en-Laonnois.

Mai 1940, la campagne de France

De septembre 1939 à juin 1940, de nombreuses troupes coloniales participent à la campagne de France contre l’invasion allemande. Le 2e régiment de Spahis marocains combat le 11 mai sur la Semoy en Belgique. Le 14 mai, il est à Vendresse et à La Horgne. Pendant deux jours les troupes coloniales d’Afrique du Nord tentent de bloquer la 1ère division blindée allemande. Les pertes sont énormes. Les survivants combattent ensuite à Terron puis mènent des combats de retraite à l’ouest de l’Argonne. L’armistice du 22 juin 1940 provoque une réorganisation de l’armée française qui est démobilisée et désarmée. Elle ne peut garder dorénavant que les troupes nécessaires au maintien de l’ordre dans la zone non occupée.

 

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Infos pratiques

Adresse

Guise, Flavigny-le-Petit
À 27km au nord-est de Saint-Quentin, en bordure du CD 946 (Guise/Marle)

En résumé

Eléments remarquables

Monument commémoratif allemand 1914-18

La nécropole nationale d’Origny - Sainte-Benoîte

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Nécropole nationale d’Origny - Sainte-Benoîte. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Origny-Sainte-Benoîte est créée par l’armée allemande qui, après la bataille de Guise (28-29 août 1914) inhume dans une tombe collective les dépouilles de combattants français. Après la guerre, les autorités de l'Etat l'aménagent à nouveau. Aujourd'hui, cette nécropole rassemble 87 corps en ossuaire de soldats français des 6e et 119e régiments d'infanterie (RI) dont les noms figurent sur un monument commémoratif.

La nécropole d'Origny-Sainte-Benoîte est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises et allemandes. Le principe des tombes collectives subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise très vite au sein des deux armées.

A proximité, existe un cimetière allemand de 3 941 sépultures de militaires tués lors de la bataille du Mont d’Origny en octobre 1918.

La bataille de Guise, 28-30 août1 914

Après l'échec de la bataille des frontières et la perte de Charleroi, le haut-commandement français veille à ralentir l’avancée des troupes allemandes qui progressent vers Paris. Après avoir été engagée en Belgique, la 5e armée du général Lanrezac entame un mouvement rétrograde pour s'opposer aux troupes allemandes du général von Bülow.

Le 26 août, le 6e et le 119e RI franchissent à nouveau la frontière belge. Mais au soir du 27 août la situation est des plus délicates. La 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Mais après le désastre de Mons, les Britanniques entament leur repli. Le 28, les unités françaises se dirigent vers Vervins où se prépare une nouvelle action visant à retarder l'ennemi. En effet, le général Joffre prescrit à la 5e armée de suspendre son recul pour attaquer en direction de Saint-Quentin, occupée depuis peu par les Allemands. A la hâte, des troupes de réserve sont engagées notamment à Renansart. Le 10e corps d'armée (CA) supporte le principal effort mais ne peut contenir la poussée allemande. Aussi, cherche-t-il à se déployer plus au sud pour dégager Saint-Quentin.

Pour leur part, les hommes du 6e RI doivent garder cinq ponts de l'Oise, organiser des tranchées et des barricades. Le 29, ils cantonnent à Courjumelles (Aisne) avant de se déployer dans le secteur d’Origny, notamment sur la cote 133 en vue d'attaquer la Ferme de Jonqueuse. De son côté, le 119e RI stationné à Faucouzy au sud de Guise reçoit l'ordre de contre-attaquer et de traverser l'Oise au pont d'Origny et au gué de Bernot puis de remonter sur la rive droite de l'Oise pour protéger le 18e corps d'armée d'une attaque allemande venant du Nord. L’attaque échoue à 300 m des positions ennemies. Faute d'appui de l'artillerie, les Français se replient.

En milieu de matinée, le 6e RI progresse à travers Origny. L’offensive allemande est rude et les troupes ennemies pénètrent dans le village où de violents combats de rue éclatent. Plusieurs compagnies s'accrochent et parviennent à faire reculer l’armée allemande sur le secteur de la Chapelle-Sainte-Benoîte. Les pertes sont importantes. Refusant de se rendre, le capitaine Perrin charge vigoureusement à la tête de ses hommes. Le colonel Doe de Mandreville, grièvement blessé est soigné chez un habitant.

A midi à Origny, les soldats français sont prêts à traverser l'Oise mais ils doivent abandonner leurs positions pour gagner le village de Jonqueuse où l'ennemi est signalé. Aux abords du village, les Français sont accueillis par un feu nourri. Les pertes sont importantes.

Le 30, le 6e RI se poste à nouveau vers Origny puis reçoit l’ordre d'attaquer la crête face à la chapelle Sainte-Benoîte. En arrivant sur la cote 107, le détachement du 6e RI progresse sous le feu de l'artillerie française et allemande et subit de lourdes pertes. Le 119e RI, dont le 1er bataillon arrive seul au Signal d'Origny, connaît le même sort que le 6e RI. Au cours de ces combats, ce régiment enregistre la perte de 18 combattants (officiers et soldats) et 125 blessés. Le 119e RI perd 23 hommes et compte 151 blessés. Ces unités poursuivent leur effort. Ils se placent alors sur la ligne de Viermont – cote 119 –  et le Signal d’Origny en vue d’une offensive générale vers le nord le lendemain.

Mais, la présence de troupes allemandes au sud de l'Oise contraint le général Lanrezac à limiter cette action. Au terme de ces combats, les Français ont pu ralentir le rythme de la progression allemande. Pour autant, la 5e armée reste toujours menacée sur ses ailes. De plus, le corps expéditionnaire britannique poursuit son repli. En dépit des ordres de Joffre, Lanrezac abandonne ses positions si chèrement conquises. En conséquence, malgré ce succès moral et l’inflexion de l'itinéraire défini par le plan d'invasion allemande, Lanrezac est limogé le 3 septembre. Faute de moyens suffisants, Saint-Quentin reste aux mains de l'ennemi jusqu'au 2 octobre 1918.

 

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Origny-Sainte-Benoite
À l’est de Saint-Quentin, N 29

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Eléments remarquables

Monument aux morts des 6e et 119e RI.de 1914

La nécropole nationale de Saint-Quentin

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Nécropole nationale de Saint-Quentin. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Saint-Quentin

 

Créée en 1923, la nécropole nationale de Saint-Quentin est aménagée par les autorités militaires françaises pour y regrouper les corps de soldats morts lors des combats d’août 1914 et ceux de 1918 inhumés initialement dans des cimetières provisoires de la région. Aujourd'hui, cette nécropole réunit près de 5 000 combattants français dont 1 319, non-identifiés pour la plupart, rassemblés dans deux ossuaires. 117 Russes et deux Roumains reposent en tombes individuelles. Sur ce site, sont inhumés de nombreux tirailleurs indochinois ou des travailleurs tonkinois. Cette nécropole réunit aussi soixante soldats du 173e régiment d'infanterie, seule unité d’active de l’armée française de provenance corse. Créé en 1913, à Bastia ce régiment s'est illustré tout au long de la guerre.

Au titre de la Seconde Guerre mondiale, 207 Français y sont inhumés. Parmi ces hommes, repose Henri Blondeau, officier d'état-major à la 9e armée, tué le 18 mai 1940 lorsque le quartier-général de la 9e armée déplacé de Bohain au Catelet est attaqué par une colonne de blindés allemands de la VIIe Panzer. Lors de ces violents combats, vingt militaires français sont décédés. Le fils de cet officier, Alain Blondeau, pilote d’escadre d’hélicoptère est décédé le 26 novembre 1956 en Algérie. Ils ont été inhumés ensemble (tombe n° 3820).

Situé à l'ouest de Saint-Quentin, un cimetière allemand, créé pendant l'occupation allemande en 1914 et inauguré par l’empereur Guillaume II, rassemble, aujourd’hui, plus de 8 000 corps.

La bataille de Guise, 28-30 août 1914

Après l'échec de la bataille des frontières et la perte de Charleroi le haut-commandement français veille à ralentir l’avancée des troupes allemandes qui progressent vers Paris. Après avoir été engagée en Belgique, la 5e armée du général Lanrezac entame un mouvement rétrograde pour s'opposer aux troupes allemandes du général von Bülow.

Au soir du 27 août 1914, la situation est délicate. La 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Le 28 août, après le désastre de Mons, le général Haig, commandant le 1e corps britannique, informe Lanrezac que l'armée anglaise ne peut plus combattre et entame son repli. Pourtant, le général Joffre prescrit à la 5e armée de surprendre son recul pour attaquer en direction de Saint-Quentin, que les Allemands occupent. A la hâte, des troupes de réserve sont engagées notamment à Renansart. Le 10e corps d'armée (CA) supporte l'effort mais ne peut contenir la poussée allemande. Aussi, cherche-t-il à se déployer plus au sud pour dégager Saint-Quentin. Mais faute de moyens, cette initiative échoue. L'ennemi progresse encore. Le 1er CA, après une intense préparation d'artillerie, est engagé sur le front de Jugueuse à Vervins. Face à cette attaque, l'ennemi décroche. Poursuivant son effort, le 1er CA conquiert Jonqueuse, Bertaignemont, Clanlieu, Puisieux et refoule le Xe corps allemand sur Guise. Grâce à ce soutien, le 10e CA reprend la Garde, Saint Richaumont, Colonfay et le Sourd. Mais, la présence de troupes allemandes au sud de l'Oise le 29 août oblige Lanrezac à engager les combats sur l'Oise.

Au terme de ceux-ci, les Français permettent à ralentir le rythme de la progression allemande. Pour autant, la 5e armée reste toujours menacée sur ses ailes. De plus, le corps expéditionnaire britannique poursuit son repli. En dépit des ordres de Joffre, Lanrezac abandonne ses positions si chèrement conquises. En conséquence, malgré ce succès moral et l’inflexion de l'itinéraire défini par le plan d'invasion allemande, Lanrezac est limogé le 3 septembre. Faute de moyens suffisants, Saint-Quentin reste aux mains de l'ennemi jusqu'au 2 octobre 1918.

Saint-Quentin, une ville occupée par les Allemands (28 août 1914 – 2 octobre 1918)

Ville manufacturière Saint-Quentin est occupée à partir du 28 août 1914. Objet de tous les enjeux, cette cité est âprement disputée lors des combats de la fin août 1914. Occupée une grande partie de la guerre, cette ville vit à l'heure allemande. Des hôpitaux, des casernes et des dépôts sont ainsi ouverts pour accueillir soldats, vivres et munitions. La ville accueille aussi le quartier général de la IIe armée, inspecté de nombreuses fois par l'empereur Guillaume II. Progressivement jusqu'en 1917 Saint-Quentin est transformée en place forte. Après le repli sur la ligne Hindenburg, la ville se situe sur la ligne de front. La population est alors évacuée vers la Belgique tandis que 2 000 prisonniers russes aménagent les défenses de la ville. Soumise aux bombardements, la ville est livrée aux pillages. Ses usines sont ainsi démantelées et détruites. Pour autant en mars 1918, Saint-Quentin occupe un rôle stratégique important : c'est de là qu'est lancée la première offensive du printemps qui mène l'ennemi aux portes d'Amiens. En octobre-novembre 1918, une "seconde bataille de Guise" se déroule dans ce secteur où les troupes françaises des 15e et 36e CA repoussent les armées allemandes. Les ruines de Saint-Quentin sont définitivement libérées le 2 octobre et citées à l'ordre de l'armée le 22 octobre 1919.

Mai 1940, la campagne de France

De septembre 1939 à juin 1940, de nombreuses troupes coloniales participent à la campagne de France contre l’invasion allemande. Le 2e régiment de Spahis marocains combat le 11 mai sur la Semoy en Belgique. Le 14 mai, il est à Vendresse et à La Horgne. Pendant deux jours les troupes coloniales d’Afrique du Nord tentent de bloquer la 1ere division blindée allemande. Les pertes sont énormes. Les survivants combattent ensuite à Terron puis mènent des combats de retraite à l’ouest de l’Argonne. L’armistice du 22 juin 1940 provoque une réorganisation de l’armée française qui est démobilisée et désarmée. Elle ne peut garder dorénavant que les troupes nécessaires au maintien de l’ordre dans la zone non occupée.

 

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Saint-Quentin
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La nécropole nationale d’Hattencourt

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Nécropole nationale d’Hattencourt. © ECPAD

 

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Créée en 1920, la nécropole nationale d’Hattencourt est aménagée de 1934 à 1936 afin de rassembler les corps de soldats morts en 1914-1918, enterrés initialement dans plusieurs cimetières provisoires des communes du département de la Somme. Ce cimetière regroupe 1 942 soldats français dont 667 sont inhumés respectivement dans quatre ossuaires ainsi que deux Russes.  Les autres soldats sont inhumés en tombes individuelles. Parmi ces combattants figurent les dépouilles de nombreux soldats coloniaux ou de bataillons indochinois. Pour la période 1939-1945, cinq Français y sont également enterrés.

 

La seconde bataille de la Somme, 1918

Après l’armistice de Brest-Litovsk qui met un terme aux combats en Russie, l’armée allemande dispose, sur le front occidental, d’une supériorité en effectif et en matériel sur les armées alliées. Au printemps 1918, l'ennemi lance un puissant mouvement offensif, en particulier sur le Chemin des Dames, puis principalement sur la Somme. Le front anglais est rompu. Amiens et Reims sont menacées. Cette offensive marque le retour à la guerre de mouvement. Dans l'urgence, le général Foch dispose, en mars, du commandement unique des forces alliées. La pression ennemie se multiplie sur différents secteurs, ébranlant dangereusement le dispositif allié.

Le 15 juillet 1918, le général allemand Ludendorff porte son dernier effort dans le secteur de Reims et Châlons-sur-Marne. Mais, sans attendre, Foch contre-attaque et engage massivement pour la première fois près de 600 chars et 500 avions contre le saillant de la Marne. L'ennemi ne peut contenir ce mouvement. Cette action se poursuit ensuite vers Soissons, libérée le 2 août. Le 8, avec plus de trente divisions, Français et Anglais attaquent la région d’Amiens repoussant ainsi les armées allemandes. Une seconde attaque franco-anglaise est engagée le 20 août. Les Allemands se replient sur la position Siegfried, de Saint-Vaast à la Fère. L'espoir d'une victoire militaire allemande s'éloigne.

En septembre, le Groupe d’Armées des Flandres (GAF) comprenant douze divisions belges enlève la crête de Passchendaele (Belgique). En octobre, la frontière des Pays-Bas est atteinte. De leur côté, Français et Britanniques s'élancent contre les positions de la Ligne Siegfried. Les Américains combattent en Argonne ou dans les Hauts-de-Meuse. Le front ennemi est rompu en de multiples endroits. Des négociations sont alors entamées et aboutissent à la signature de l'armistice du 11 novembre 1918.

L’aéronautique dans la guerre

Apparue à la veille de la guerre, l’aéronautique comprend aussi bien les aérostats que les avions, organisés pour la collecte d’informations, la chasse et les bombardements. En août 1914, seuls quelques pilotes professionnels détiennent le brevet militaire. Pourtant, dès le début des opérations, l’aviation révèle toute son utilité. La maîtrise du ciel devient indispensable pour soutenir les troupes au sol ou mieux observer les mouvements ennemis. Très vite, les pilotes civils dispersés dans d'autres unités la rejoignent. L'aéronautique se structure. Ainsi, en 1917, le pilote est désormais engagé dans des formations de trois puis de neufs appareils. Les commandements d’escadrilles sont confiés aux pilotes les plus expérimentés. L’aviation devient une récompense pour les meilleurs combattants. En 1918, le rôle de l'aviation est capital. C'est au cours de l'un de ces combats que disparaissent les pilotes Antoine Louis de Saint-Genest (tombe n° 120) et Marcel Puy (tombe n° 791), tombés aux côtés de leurs camarades du 2e groupe d’aviation (Archange Fabiani (tombe n° 142, Jean Garrabos (tombe n° 221), Pierre Lods (tombe n° 266), Jean Millioud (tombe n° 35). Leurs corps reposent au sein de la nécropole d'Hattencourt.

Les combats du secteur d’Hattencourt, juin 1940

Le 10 mai 1940 marque le début d’une grande offensive allemande : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg sont envahis. Pour la population, c’est le début de l’exode. En quelques jours, la Somme est conquise par les troupes allemandes. Le 31 mai, la 6e demi-brigade de chasseurs alpins a la mission de garder le secteur de Liancourt-Fosse, dernier obstacle avant Roye. La veille, le 30 mai, le 25e bataillon de chasseurs alpins (BCA) arrive dans la Somme à Hattencourt. Le 2 juin, il organise un barrage antichar sur une ligne Hattencourt, Fonches-Fonchette, Curchy et Liancourt. Son objectif est de la défendre sans esprit de recul. Malheureusement, malgré ses requêtes, ce régiment ne dispose pas des moyens suffisants et notamment en mines antichars.

Le 5 juin, dès l’aube, l’aviation ennemie attaque les postes de commandement et les communications. De nombreux chars atteignent Péronne bientôt occupée par l’infanterie. A 6h30, toutes les positions françaises sont attaquées. Le 6, le ciel est aux mains de la Luftwaffe. Les Français se maintiennent à Hattencourt et Liancourt malgré les assauts répétés des avions bombardiers Stukas et des blindés allemands. Vers 16h, le commandant Roucaud jugeant la situation désespérée tente de se replier vers Roye que l’aviation ennemie bombarde intensément. Les cinq soldats inhumés à Hattencourt sont décédés lors de ces combats.

 

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Hattencourt
Au nord de Roye, D 132

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La nécropole nationale de Maucourt

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Nécropole nationale de Maucourt. © ECPAD

 

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Créée en 1920, la nécropole nationale de Maucourt regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différents combats qui se sont déroulés sur le département de la Somme. Aménagée en 1935-1936, elle rassemble, au titre de la Première Guerre mondiale, 5 272 soldats français dont 1 534 sont inhumés en six ossuaires. Certains corps ont été exhumés des cimetières provisoires des communes du département.

De 1949 à 1953, les corps des victimes de la Seconde Guerre mondiale y ont été regroupés. Pour ce conflit, la nécropole nationale de Maucourt conserve le souvenir de 24 Français et 6 aviateurs du Commonwealth (cinq Britanniques et un Canadien). Ces hommes de la Royal Air Force (RAF) sont les membres de l’équipage d’un bombardier le Halifax - MK.II - s/n HR784 MH. Après avoir bombardé l’usine d’armement Skoda à Pilsen (Tchécoslovaquie), cet avion est abattu le 17 avril 1943 et s'écrase à Maucourt. Parmi les 7 membres d’équipage, un seul parvient à sauter en parachute mais est capturé par les Allemands.

 

Les batailles de la Somme 1914-1918

Les premiers engagements dans la Somme ont lieu lors de la "course à la mer", manœuvre au cours de laquelle chacun des belligérants essaie de contourner par le nord l’armée ennemie. En juillet 1915, la responsabilité de ce secteur est transférée aux forces britanniques qui relèvent les Français.

Mais l’offensive la plus importante, majoritairement portée par les Britanniques, a lieu en 1916. Le général français Joffre et le maréchal anglais Haig décident d’attaquer dans un secteur où les opérations sont peu nombreuses, à la jonction des armées françaises et britanniques.

Le plan initial de cette puissante offensive est bouleversé par les opérations de Verdun qui réduisent de moitié les effectifs français prévus pour cette offensive. Le haut-commandement décide de conduire une opération franco-britannique, appuyée par une forte artillerie. Le 24 juin 1916, la préparation d’artillerie commence mais les mauvaises conditions climatiques conduisent à reporter l’assaut au 1er juillet.

Les pertes humaines des premiers jours sont très importantes et l’offensive s’enlise rapidement dans une guerre d’usure. L’avancée française est plus sensible que celle des soldats britanniques et du Commonwealth. Progressivement renforcés, les Français tentent de développer leurs actions au nord de la Somme mais les résultats de ces opérations ne correspondent pas aux attentes. Pendant dix semaines, les troupes alliées "grignotent" les positions allemandes sans réussir la percée décisive. Les commandants en chef des armées alliées décident alors de suspendre l’offensive générale tout en maintenant une forte pression sur l’ennemi en lançant à intervalle régulier des attaques partielles et utilisent les premiers chars.

Le village de Maucourt n'est plus que ruines lorsque, le 4 septembre 1916, la 10e armée française y pénètre. Le 18 novembre 1916, l’offensive cesse définitivement.

Le régiment de marche de la Légion Étrangère dans la Somme

Dès le 3 août 1914, 32 000 volontaires étrangers rejoignent la Légion étrangère pour se battre aux côtés de la France. Considérés comme des troupes d’élite, ces hommes sont engagés sur tous les fronts, notamment lors des offensives de Champagne. Fin 1915, le Régiment de Marche de la Légion Étrangère (RMLE) est créé.

En juillet 1916, le RMLE rejoint le front de la Somme. Le 4, cette unité s’élance au milieu de la plaine ravagée depuis ses positions devant Assevilliers. Elle doit en effet conquérir les ruines de Belloy-en-Santerre puissamment fortifiées par l’ennemi. Au son de la musique traditionnelle de la Légion, le "boudin", entonnée par le clairon, les légionnaires s’élancent. En quelques minutes, la première vague d’assaut du 3e bataillon est mise hors de combat. Pourtant, au prix d’importants efforts, les légionnaires parviennent à atteindre leur objectif. À Belloy-en-Santerre, la Légion perd, en quelques heures, 869 hommes dont 25 officiers, soit le tiers de son effectif. Parmi eux, figure le commandant Ruelland, chef du 1er bataillon, inhumé aux côtés d’autres légionnaires à Marcelcave.

 

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Maucourt
Au nord de Roye, D 39 E

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La nécropole nationale de Lihons

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Nécropole nationale de Lihons. © ECPAD

 

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Créée en 1915 par les autorités militaires françaises, la nécropole de Lihons regroupe, au titre de la Première Guerre mondiale, les dépouilles de 6 587 soldats français dont 1 671 reposent en ossuaires ainsi que les dépouilles de six Britanniques et deux Arméniens. Aménagée successivement en 1919, puis en 1935-1936, cette nécropole est aujourd’hui située sur l’ancien emplacement occupé, en septembre 1916, par les batteries de pièces de 95mm du premier groupe du 110e régiment d’artillerie lourde.  Elle rassemble aussi les corps exhumés d’autres cimetières provisoires des alentours, notamment ceux de Belloy-en-Santerre ou de Framerville.

A la lisière nord-est du village de Lihons, dans un petit espace paysager, s’élève un imposant monument érigé par sa famille où repose le Prince Louis Murat, maréchal des logis au 5e régiment de cuirassiers à pied. Arrière-arrière-petit-neveu de Napoléon 1er, et petit-fils du maréchal d’Empire Joachim Murat, ce jeune homme de 19 ans, engagé Volontaire, est tué à l'ennemi le 21 aout 1916 au nord de Lihons. L’aigle impérial qui surmontait ce monument est aujourd’hui conservée à la mairie de Lihons.

Par ailleurs, à Vermandovillers, se trouve la plus grande nécropole allemande de la Somme avec 22 665 soldats allemands et où reposent entre autre, quatre aviateurs de l’escadrille du baron Manfred von Richtofen.

Lihons, un village de la ligne de front

Les premiers engagements dans la Somme ont lieu à partir du 22 septembre 1916 lors de la "course à la mer", manœuvre au cours de laquelle chacun des belligérants essaie de contourner par le nord l’armée ennemie. Après d’âpres combats, les ruines de Lihons restent aux mains des Français. Mais l’offensive la plus importante majoritairement portée par les Britanniques, a lieu en 1916. Le général français Joffre et le maréchal anglais Haig décident d’attaquer dans un secteur où les opérations sont peu nombreuses, à la jonction des armées françaises et britanniques.

Appuyée par l’artillerie, ce mouvement débute le 1er juillet 1916. Malgré l’engagement d’importants moyens, les pertes humaines des premiers jours sont très élevées et rapidement l’offensive s’enlise dans une guerre d’usure. L’avancée française est plus sensible que celle des soldats britanniques et du Commonwealth. Progressivement renforcés, les Français tentent de développer leurs actions au nord de la Somme mais les résultats de ces opérations ne correspondent pas aux attentes. Pendant dix semaines, les troupes alliées "grignotent" les positions allemandes sans réussir la percée décisive. Le 18 novembre 1916, l’offensive cesse définitivement.

En mars 1917, le secteur est transféré aux autorités britanniques et le reste jusqu'à l'offensive allemande en Picardie de 1918. A nouveau occupé, Lihons est définitivement libéré lors de la contre-offensive alliée menée dans le Santerre à partir du 8 août 1918.

Le régiment de marche de la Légion étrangère dans la Somme

Dès le 3 août 1914, 32 000 volontaires étrangers rejoignent la Légion étrangère. Considérés comme des troupes d’élite, ces hommes sont engagés sur tous les fronts, notamment lors des offensives de Champagne. Fin 1915, le Régiment de Marche de la Légion Étrangère (RMLE) est créé.

En juillet 1916, le RMLE rejoint le front de la Somme. Le 4, cette unité s’élance au milieu de la plaine ravagée depuis ses positions devant Assevilliers. Elle doit en effet conquérir les ruines de Belloy-en-Santerre puissamment fortifiées par l’ennemi. Au son de la musique traditionnelle de la Légion, le "boudin", les légionnaires s’élancent. En quelques minutes, la première vague d’assaut du 3e bataillon est mise hors de combat. Pourtant, au prix d’importants efforts, les légionnaires parviennent à atteindre leur objectif. A Belloy-en-Santerre, la Légion perd, en quelques heures, 869 hommes dont 25 officiers, soit le tiers de son effectif.  Parmi eux, figure le commandant Ruelland, chef du 1er bataillon, inhumé aux côtés d’autres légionnaires à Marcelcave.

La nécropole de Lihons attachée au souvenir du poète américain Alan Seeger

Au cours de cet assaut disparaît le caporal Alan Seeger. Après avoir grandi au Mexique, cet ancien étudiant d’Harvard s’installe à Paris. Sensible et romantique, il s’engage, comme une cinquantaine d’autres volontaires américains, dans la Légion étrangère. Après une brève instruction, il rejoint le front où son quotidien reste des plus difficiles.

Le 4 juillet 1916, jour de la fête nationale américaine, ce poète meurt, après avoir chanté tout au long de la nuit des refrains populaires français. Aujourd’hui, sa dépouille repose vraisemblablement au sein de l’ossuaire n°1 auprès de nombreux autres volontaires engagés dans la Légion étrangère. En effet, en raison de bombardements ultérieurs, la tombe de ce jeune écrivain fut détruite. Il est l’auteur du poème I have a rendez-vous with death (J'ai rendez-vous avec la mort), écrit le 1er juillet 1916. Son corps n'a pas pu être identifié avec certitude. Depuis 2006, une stèle rappelle le souvenir de cet écrivain-combattant, symbole de l’engagement militaire de la jeunesse et de celui des Américains.

 

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Lihons
Au nord de Roye, D 337

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