La nécropole nationale d'Auberive

Partager :

Nécropole nationale d'Auberive. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Auberive

 

Située au lieu-dit "Le bois du Puits", la nécropole nationale d’Auberive regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de combats qui se sont déroulés en Champagne de 1914 à 1918. Créée en 1920, cette nécropole est aménagée, de 1923 à 1926, afin d'y réunir les corps exhumés à l'est de Reims (région des Monts de Champagne et d'Auberive). Ce cimetière rassemble, aujourd'hui, près de 7 000 corps dont près de 2 900 sont inhumés dans trois ossuaires.

La nécropole nationale d'Auberive jouxte un cimetière polonais rassemblant 129 tombes. Au centre de celle-ci, est érigé, depuis 1954, un monument commémoratif polonais des deux guerres mondiales. Aux abords de la nécropole d'Auberive, se trouve un cimetière allemand réunissant plus de 5 000 corps.

 

Les batailles de Champagne – 1914-1918

En dépit du sursaut allié de septembre 1914 sur la Marne et malgré les tentatives de débordement de l'automne, chacun des belligérants s’enterre, c’est le début de la guerre de position.

Tout au long de l'année 1915, le général Joffre lança en Champagne différentes offensives. Malgré l'emploi croissant d'effectifs et d'artillerie, ces actions toujours plus meurtrières ne peuvent rompre les lignes allemandes. En 1916, malgré quelques actions limitées, le front de Champagne connaît un calme relatif.

En juillet 1918, ce front est au cœur des enjeux. Les Allemands, après de puissantes offensives, menacèrent d'y percer définitivement le front allié. Appuyée par les Américains, la 4e armée du général Gouraud a enlevé, au cours de l'été, de nombreuses positions notamment dans le secteur de Navarin et à Sommepy. Poursuivant leur avancée en direction de Mézières et de Sedan, les Français progressèrent rapidement vers les Ardennes. Sur un front de 400 km, les Alliés entament la poursuite, talonnant l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Les volontaires polonais

Le déclenchement de la guerre éveille, chez les Polonais, l'espoir que ce conflit puisse favoriser la reconnaissance de leur pays. Dès le 31 juillet 1914, un comité des volontaires est créé. A la mobilisation, deux compagnies rejoignent la Légion étrangère.  Elles combattent jusqu'en juin 1915, date à laquelle elles sont décimées en Artois. En 1917, une nouvelle armée polonaise est instituée et regroupe des volontaires dont beaucoup vivent en Amérique. En juin 1918, les unités constituées reçoivent, à Mailly, leurs emblèmes, offerts par les villes de Belfort, Nancy, Paris et Verdun. A travers ce geste symbolique, c'est la nation polonaise qui renaît. Cette force comprend 430 officiers et 17 000 combattants. Le 25 juillet 1918, à Aubérive (secteur de l'Espérance), des éléments du 1er régiment polonais remportent, en bousculant l'ennemi, leur principal fait d'armes. Après la Champagne, les volontaires polonais gagnent les Vosges. Le 11 novembre, à Varsovie, la République polonaise est proclamée.

Aubérive, un village champenois dans la tourmente de la guerre

Devant l'approche des Allemands, les 450 habitants évacuent leur village. Pendant quatre ans, l'ennemi l'occupe et le fortifie. De leurs positions situées au niveau de la ferme de l’Espérance, les Français essayent à plusieurs reprises de le reprendre. Mais ces assauts échouent. En 1916, l'artillerie française détruit complètement ce village dont les ruines sont finalement enlevées en avril 1917. En 1918, les Allemands reprennent Aubérive. La paix revenue, le territoire est dévasté. Moins de cent personnes s'y installent à nouveau. Hébergés dans des baraques provisoires, les habitants dont le quotidien est difficile, remettent progressivement en culture l'ancien champ de bataille.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Auberive
Au nord de Châlons-sur-Marne, D 31

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts polonais 1914-1918 - Monument commémoratif polonais des Première et Deuxième Guerres mondiales

La nécropole nationale de Fère-Champenoise

Partager :

Nécropole nationale de Fère-Champenoise. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Fère

 

Situé au lieu-dit les Ouches, la nécropole nationale de Fère-Champenoise regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de première bataille de la Marne (Septembre 1914) et lors de la campagne de France en juin 1940. Créée au lendemain des combats qui se déroulèrent principalement dans les marais de Saint-Gond et sur les deux Morins, elle est aménagée de 1919 à 1934 pour accueillir d’autres corps de soldats exhumés de cimetières militaires ou de tombes isolées de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne. Il y est érigé, depuis 1928, un monument commémoratif dédié aux souvenirs des soldats français tombés en 1914-1918. Le cimetière rassemble près de 6 000 corps de soldats français dont plus de 3 000 en ossuaire et quelques étrangers (Britanniques, Tchèques…)  morts au cours de la Première Guerre mondiale. Au début des années 1950, cette nécropole regroupe les restes mortels de 169 français et de 3 belges tués lors des batailles de l’Aisne et de Champagne en mai-juin 1940, et à la libération en 1944.

 

Combats des marais de Saint-Gond - Bataille des deux Morins, 6 - 9 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, le général Joffre ordonne le repli général, afin de stopper la progression vers Paris de l'aile marchante allemande. Malgré leur épuisement, les armées françaises font volte-face et tiennent une ligne de résistance de presque trois cents kilomètres où Verdun constitue le pivot. Au centre du dispositif, se trouvent les 5e et 9e armées françaises, soutenues par le corps expéditionnaire britannique.

Le 6 septembre, les troupes françaises sont déployées sur les rives du Grand-Morin et luttent âprement contre les Allemands qui accentuent leur poussée vers l’est en direction de Bar-le-Duc. Les marais de Saint-Gond, au confluent du Grand et du Petit-Morin, font l’objet de combats d’une violence extrême ; Français et Allemands occupant à tour de rôle le terrain à grand renfort d’artillerie. La Garde prussienne s'y enlise.

Le village de Fère-Champenoise, défendu par les Zouaves et les tirailleurs marocains, est pris par les troupes allemandes le 8 septembre. Au prix d'importants sacrifices, les Françaises luttent avec la dernière énergie pour stopper l’avance ennemie, mais les 9e et 11e corps d'armée sont enfoncés. Les Français s'accrochent et parviennent à stopper la progression de la Garde qui s'empare de Fère-Champenoise. Le 9 au soir, le château de Mondement, au nord-ouest de Fère-Champenoise, à la limite sud des marais de Saint-Gond, est à nouveau occupé par les Français. Les Allemands sont contenus en Champagne, mais leur aile droite cède sur l’Ourcq. Le 10 septembre, ils sont rejetés au-delà des marais. Craignant que ses armées soient coupées de leurs arrières, l’État-major allemand ordonne alors le repli, dans l’Aisne où ils occupent des positions précédemment fortifiées. Les ruines de Fère Champenoise sont évacuées hâtivement. Foch y installe son poste de commandement.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne permet d'une part de redresser une situation militaire gravement compromise et d'autre part d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée. C'est une victoire de toute l'armée française, en particulier celle des soldats anonymes tombés pour la défense de la nation. Au cours des mois d’août et septembre 1914, 250 000 jeunes Français meurent, sont blessés ou sont portés disparus. Mais, en dépit de ce succès militaire, les troupes anglaises et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Dans un ultime sursaut, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils échouent sur les rivages de la Mer du Nord. La guerre de mouvement s'enraye. Le conflit s’installe alors pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée en novembre 1918.

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse


Fère-champenoise

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918

La nécropole nationale de Marissel à Beauvais

Partager :

Nécropole nationale de Marissel. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Beauvais

 

La nécropole nationale de Marissel regroupe les dépouilles de soldats décédés des suites de leurs blessures dans les hôpitaux militaires de la ville lors des grandes offensives du printemps 1918. Créé en 1922, ce site est aménagé en 1935 et 1952 pour rassembler les corps d'autres combattants inhumés initialement dans des cimetières militaire provisoires de la région. En ce lieu, reposent 1 081 soldats dont dix en ossuaire, ainsi que 19 Britanniques et un soldat belge. Aux côtés de ces hommes sont enterrés, au titre de la Seconde Guerre mondiale, 95 soldats français, 158 Britanniques, cinq Soviétiques, un Polonais et huit civils inconnus Français.

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes atteignent l'Oise et marchent vers Paris. Mis en déroute, l'ennemi se replie vers le nord-est de l’Oise et se fixe sur de solides positions. Jusqu’en 1918, ce front est à l’écart des opérations de grande ampleur, même si des combats localisés cherchent à contrôler des lieux stratégiques, tels que la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

Échappant à l’épreuve de l'occupation, la ville de Beauvais devient, pour autant, une ville du front. Lycées, casernes et bâtiments publics sont réquisitionnés en vue d'accueillir de nombreux blessés du front de l’Oise. En 1917, le Grand Quartier Général (GQG) français s'installe en préfecture de Beauvais puis au château de Beauvais. En mars 1918, le général Foch, nommé commandant en chef des armées alliées, installe son quartier général dans l’hôtel de ville. D’avril à juin 1918, la ville est bombardée et subit ses premières destructions.

Les batailles de l’Oise, Noyon et Mont-Renaud, 24 mars–30 avril 1918 - Matz, 9–11 juin 1918

Le 21 mars 1918, portant leur effort vers Paris, les armées allemandes se ruent à la jonction des armées britanniques. Submergé par les troupes d’assaut allemandes, le front se rompt. Une brèche de 80 km est ouverte entre Arras et Reims. La région de Noyon est au cœur des combats. Le 25, les fantassins français de la 3e armée, usés par cinq jours de combats ininterrompus, abandonnent Noyon et se replient sur le Mont-Renaud. Le 57e régiment d’infanterie (RI) s'accroche à cette position située sur la route de Compiègne. De ce point, l’artillerie lourde française pilonne Noyon. L'ennemi multiplie les assauts. En 20 jours, le 57e RI en repousse 22. Un tiers de ses effectifs est hors de combat. Le 123e RI est aussi durement éprouvé.

En juin, la VIIe armée allemande progresse vers Château-Thierry. La Marne est atteinte. Poursuivant son effort, l'ennemi lance de nouvelles actions en direction de Compiègne. Une fois encore, la 3e armée française subit ce choc et livre de nouveaux combats devant Courcelles, Thiescourt ou au Mont-Renaud. Au soir du 9 juin, l'ennemi progresse davantage. Le 11, le général Mangin attaque le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Bientôt, l'infanterie avance sans appui des chars et de l'artillerie. Repoussé au-delà du Matz, l'ennemi se reprend et bloque cette contre-attaque. Le 13 juin, cette action sur la Matz est interrompue. Enregistrant la perte de 40 000 hommes, tués, blessés ou disparus, la 3e armée paye un lourd tribut. Mais Paris est sauvée. Les combats se poursuivent jusqu’en août 1918, date à laquelle le département est entièrement libéré. L’Oise est ainsi le premier des départements libérés.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse


Beauvais

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt

Partager :

Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Cambronne_les_Ribecourt

 

Créée en 1950, la nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt est une nécropole de regroupement. En effet, à cette date, ont été rassemblées les dépouilles de soldats français morts pour la France au cours de la campagne de France (mai-juin 1940) et lors des combats de la libération du territoire nationale (1944-1945). Au titre de la Seconde de la Guerre mondiale, on recense 2 106 soldats et résistants ainsi que trois Polonais, un Espagnol, et un Roumain. De 1972 à 1974, ce site est aménagé à nouveau pour y réunir les restes mortels de 126 combattants de la Grande Guerre. L'ensemble des corps, y compris ceux de la Grande Guerre, a été exhumé dans les départements de l'Eure, de l'Oise, de la Somme et de la Seine-Maritime. L'aménagement de ce site est ainsi fonction de son histoire car les tombes de 1939-1945 sont disposées en arc de cercle à l'entrée, tandis que celles de 1914-1918 sont alignées au fond de la nécropole.

Parmi les 2 237 combattants ici rassemblés, reposent notamment les corps du Chef de bataillon Bouquet, du capitaine Speckel et des tirailleurs Lena Faya et Aka Tano exécutés sommairement, en juin 1940, au bois d'Eraines. Au sein de la nécropole de Cambronne-lès-Ribécourt ont été également réunies les dépouilles du paquebot Meknès. En pleine mer, le 24 juillet 1940, ce navire est torpillé faisant 430 victimes, parmi lesquelles Christian Werno.

En France, le 5 juin 1940, la situation militaire est critique. Privée du soutien du corps expéditionnaire britannique évacué de Dunkerque l’armée française lutte contre un adversaire bien plus supérieur. Celui-ci se retourne alors vers le sud et attaque vers Paris, Dijon et Rouen. Les Français s'accrochent à une nouvelle ligne de défense sur la Somme. Adoptant une tactique défensive, rappelant celle du hérisson, ils défendent âprement village ou bosquet. Toutefois, le 7 juin, les Allemands percent, sur la Somme, dans l’Oise et sur l'Aisne.

Les massacres du Bois d'Eraine, 10 juin 1940

Éprouvés après douze jours de combats dans la région de Sarre-Union (Bas-Rhin), les hommes de la 4e division d'infanterie coloniale (DIC) doivent refouler au nord de la Somme les éléments ennemis qui l’ont franchie, et établir une tête de pont à Corbie (Somme). Mais, le 7 juin, ils se replient sur l’Oise. Le 9, ils atteignent de nouvelles positions qu'ils ne peuvent tenir. Une grande partie des hommes est encerclée à Angivillers (Oise). Sur les neuf mille combattants que comporte initialement la division, un millier peut poursuivre le combat. Ces derniers cherchent alors à progresser, selon trois axes, vers le sud. Ceux qui suivent les deux premiers axes aboutissent les uns dans les boqueteaux au nord de Maimbeville, les autres dans le bois d’Eraine où ils sont rapidement repérés. Le bois est alors fouillé par une compagnie du régiment Gross Deutschland. Très vite, les Allemands y aperçoivent le Capitaine Méchet qui est abattu. Un bref combat s’engage. Mais, rapidement, le commandant Bouquet ordonne de cesser le feu. Les prisonniers sont désarmés, fouillés et regroupés puis, officiers en tête, ils sont conduits à la ferme d’Eloge-les-Bois située à un kilomètre environ du lieu de la capture. Le corps du lieutenant Méchet est porté par des tirailleurs et enterré près de la ferme.

Accusant les troupes noires de crimes et de massacres, les Allemands séparent Africains et Européens et, parmi ces derniers, les officiers des sous-officiers et hommes de troupe. Un dialogue s'instaure entre les officiers allemands et français. Ces derniers cherchent à préserver la vie de leurs hommes, en particulier celles des tirailleurs. Insistant sur la loyauté de ceux-ci, ils demandent qu’ils soient traités en soldats. Le capitaine Speckel, alsacien d’origine, intervient en faveur de ses hommes. Toutefois, pour les Allemands, les officiers français portent la responsabilité des crimes dont leurs subordonnés sont accusés. Ils sont alors exécutés sommairement. Quant aux sous-officiers et hommes de troupes d’origine européenne, ils empruntent, le lendemain, les chemins de la captivité.

Au cours de l’été et de l’automne de 1940, les maires des communes qui ont été le théâtre de combat répertorient les tombes de militaires qui se trouvent sur leur territoire. Leur regroupement soit dans une nécropole particulière comme à Erquinvillers, soit dans les cimetières des villages est progressivement autorisé par les autorités allemandes. La commune de Cressonsacq ne peut ouvrir une tombe collective située en lisière nord du bois d’Eraine et signalée par une croix portant l’inscription : "ici sept corps". L’autorisation de procéder à l’exhumation lui est enfin accordée dans les premiers jours de juin 1941. Elle est pratiquée le 11 juin 1941 en présence d’un officier allemand de la Kommandantur de Compiègne. Les témoins découvrent dix corps : ceux du chef de bataillon Bouquet, des capitaines Ris et Speckel, des lieutenants Brocart, Erminy, Planchon et Roux, du sous-lieutenant Rotelle ainsi que ceux des tirailleurs Lena Faya et Aka Tano. Tous ont été tués d’une balle dans la nuque.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au printemps 1918, le rapport de force entre les armées alliées et allemandes bascule en faveur de ces dernières. Fort de cette supériorité numérique, l’état-major allemand déclenche de puissantes offensives sur la Somme et l’Oise. Le front est rompu. Pour la première fois depuis 1914, une armée réussit à avancer sur des dizaines de kilomètres. Fin mai, une troisième action est lancée dans l’Aisne, puis une quatrième dans l'Oise.

Le 9 juin, après avoir essuyé un violent bombardement, les troupes franco-américaines, entre Montdidier et Noyon, subissent les assauts des XVIIIe et VIIe armées allemandes. Les combats sont d’une extrême violence mais l'ennemi s'est enfoncé de neuf kilomètres dans les lignes françaises. Le 11, les Français contre-attaquent, surprenant l'adversaire qui est rejeté au-delà du Matz. Le 13, l'offensive allemande est brisée. Le front se stabilise à dix kilomètres de Compiègne.

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Cambronne-lès-Ribécourt
Au nord de Compiègne, N 32

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de La Désolation, Flavigny-le-Petit

Partager :

Nécropole nationale de La Désolation, Flavigny-le-Petit. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Guise

 

Ce cimetière est créé initialement par l’armée allemande après la bataille de Guise (28-29 août 1914). Y ont ensuite été réunis des corps d'autres soldats français inhumés dans des cimetières de la région. Située au lieu-dit de La Désolation, la nécropole nationale rassemble 2 643 combattants français dont 1 491 sont réunis en deux ossuaires (788 et 695 corps), 31 Belges, 48 Britanniques, 13 Russes, un Roumain. Dans la partie française, sont inhumés aussi de nombreux travailleurs indochinois ou encore des soldats du bataillon mixte du Pacifique (Kanaks, Calédoniens, Tahitiens). Au titre de la Seconde Guerre, 428 Français et un Soviétique sont inhumés. Par ailleurs, ce site jouxte un cimetière allemand où reposent 2 332 soldats dont 911 sont rassemblés dans une tombe collective.

Un monument commémoratif en forme d’obélisque est implanté dans la partie française et porte l’inscription Dulce Et Decorum Est, Pro Patria Mori, "Il est doux et glorieux de mourir pour sa patrie".

 

La bataille de Guise, 28-30 août 1914

Après l'échec de la bataille des frontières et la perte de Charleroi le haut-commandement français veille à ralentir l’avancée des troupes allemandes qui progressent vers Paris. Après avoir été engagée en Belgique, la 5e armée du général Lanrezac entame un mouvement rétrograde pour s'opposer aux troupes allemandes du général von Bülow.

Au soir du 27 août 1914, la situation est des plus délicates. La 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Le 28 août, après le désastre de Mons, le général Haig, commandant le 1e corps britannique, informe Lanrezac que l'armée anglaise ne peut plus combattre et entame son repli. Pourtant, le général Joffre prescrit à la 5e armée de suspendre son recul pour attaquer en direction de la ville de Saint-Quentin dans laquelle les Allemands viennent d'entrer. Joffre rejoint le quartier général de Lanrezac pour conduire les opérations. A la hâte, des troupes de réserve sont engagées notamment à Renansart. Le 10e corps d'armée (CA) supporte l'effort principal mais ne peut contenir la poussée allemande. Aussi, cherche-t-il à se déployer plus au sud pour dégager Saint-Quentin. Mais faute de moyens, cette initiative échoue. L'ennemi progresse encore. Le 1er CA conduit par le général Franchet d'Espérey, après une intense préparation d'artillerie, est engagé sur le front de Jugueuse à Vervins. Face à cette attaque, l'ennemi décroche. Poursuivant son effort, le 1er CA conquiert Jonqueuse, Bertaignemont, Clanlieu, Puisieux et refoule le Xe corps allemand sur Guise. Grâce à ce soutien, le 10e CA reprend la Garde, Saint Richaumont, Colonfay et le Sourd. Mais, la présence de troupes allemandes au sud de l'Oise le 29 août oblige le général Lanrezac à limiter cette action afin de réaliser une bataille d'arrêt sur l'Oise.

Au terme de combats éprouvants, les Français permettent de ralentir le rythme de la progression allemande. Pour autant, la 5earmée reste toujours menacée sur ses ailes. De plus, le corps expéditionnaire britannique poursuit son repli. En dépit des ordres de Joffre, Lanrezac abandonne ses positions si chèrement conquises. En conséquence, malgré ce succès moral et l’inflexion de l'itinéraire défini par le plan d'invasion allemande, Lanrezac est limogé le 3 septembre. Faute de moyens suffisants, Saint-Quentin reste aux mains de l'ennemi jusqu'au 2 octobre 1918 et subit une occupation difficile.

La déportation des Lillois, avril 1916

Début 1916, en raison des difficultés de ravitaillement, les villes du Nord connaissent des émeutes. En réponse, les autorités allemandes envoient en avril quelques 25 000 ouvriers dans les départements voisins de la Somme, de l’Aisne ou des Ardennes. Devant les critiques internationales, cette déportation est rapidement interrompue. Quelques-uns comme Arthur Jaspart y ont perdu la vie. Cet ouvrier de Valenciennes est décédé le 9 juillet 1918, au lazaret de l'Atelier des chemins de fer militaires allemands à Guise, à l’âge de vingt ans. Il est inhumé dans la nécropole de Guise (tombe 1236).

Des tirailleurs kanak dans l’Aisne : Le bataillon mixte du Pacifique

En 1917 et en 1918, des créoles calédoniens rejoignent le bataillon mixte du Pacifique (BMP), où ils se retrouvent "entre Océaniens : Kanaks, Calédoniens, Tahitiens". Puis, le bataillon est "aux armées", d’août à octobre 1917. A l'arrière du front, il participe aux travaux de réfection de tranchées, en direction de l’Ailette, près du Chemin des Dames. A partir de juin 1918, il est engagé, aux côtés du 164e régiment d'infanterie (RI) et du 365e RI, dans la bataille du Matz. Fin juillet et début août, rattaché au 418e RI, il prend part à l’attaque du plateau de Pasly près de Soissons. Le 25 octobre 1918, le BMP est en première ligne pour la prise de Vesles et Caumont et de la ferme du Petit Caumont dans la plaine du Marlois (Aisne). Là, en un peu plus de 24 heures, 32 Kanak, dix Tahitiens et cinq Calédoniens tombent au champ d'honneur. Le 10 décembre 1918, une citation collective à l’ordre de la Xe armée est décernée au BMP. Leurs corps reposent dans les cimetières militaires de Flavigny-le-Petit, Soupir, Ambleny, Cerny-en-Laonnois.

Mai 1940, la campagne de France

De septembre 1939 à juin 1940, de nombreuses troupes coloniales participent à la campagne de France contre l’invasion allemande. Le 2e régiment de Spahis marocains combat le 11 mai sur la Semoy en Belgique. Le 14 mai, il est à Vendresse et à La Horgne. Pendant deux jours les troupes coloniales d’Afrique du Nord tentent de bloquer la 1ère division blindée allemande. Les pertes sont énormes. Les survivants combattent ensuite à Terron puis mènent des combats de retraite à l’ouest de l’Argonne. L’armistice du 22 juin 1940 provoque une réorganisation de l’armée française qui est démobilisée et désarmée. Elle ne peut garder dorénavant que les troupes nécessaires au maintien de l’ordre dans la zone non occupée.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Guise, Flavigny-le-Petit
À 27km au nord-est de Saint-Quentin, en bordure du CD 946 (Guise/Marle)

En résumé

Eléments remarquables

Monument commémoratif allemand 1914-18

La nécropole nationale d’Hattencourt

Partager :

Nécropole nationale d’Hattencourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Hattencourt

 

Créée en 1920, la nécropole nationale d’Hattencourt est aménagée de 1934 à 1936 afin de rassembler les corps de soldats morts en 1914-1918, enterrés initialement dans plusieurs cimetières provisoires des communes du département de la Somme. Ce cimetière regroupe 1 942 soldats français dont 667 sont inhumés respectivement dans quatre ossuaires ainsi que deux Russes.  Les autres soldats sont inhumés en tombes individuelles. Parmi ces combattants figurent les dépouilles de nombreux soldats coloniaux ou de bataillons indochinois. Pour la période 1939-1945, cinq Français y sont également enterrés.

 

La seconde bataille de la Somme, 1918

Après l’armistice de Brest-Litovsk qui met un terme aux combats en Russie, l’armée allemande dispose, sur le front occidental, d’une supériorité en effectif et en matériel sur les armées alliées. Au printemps 1918, l'ennemi lance un puissant mouvement offensif, en particulier sur le Chemin des Dames, puis principalement sur la Somme. Le front anglais est rompu. Amiens et Reims sont menacées. Cette offensive marque le retour à la guerre de mouvement. Dans l'urgence, le général Foch dispose, en mars, du commandement unique des forces alliées. La pression ennemie se multiplie sur différents secteurs, ébranlant dangereusement le dispositif allié.

Le 15 juillet 1918, le général allemand Ludendorff porte son dernier effort dans le secteur de Reims et Châlons-sur-Marne. Mais, sans attendre, Foch contre-attaque et engage massivement pour la première fois près de 600 chars et 500 avions contre le saillant de la Marne. L'ennemi ne peut contenir ce mouvement. Cette action se poursuit ensuite vers Soissons, libérée le 2 août. Le 8, avec plus de trente divisions, Français et Anglais attaquent la région d’Amiens repoussant ainsi les armées allemandes. Une seconde attaque franco-anglaise est engagée le 20 août. Les Allemands se replient sur la position Siegfried, de Saint-Vaast à la Fère. L'espoir d'une victoire militaire allemande s'éloigne.

En septembre, le Groupe d’Armées des Flandres (GAF) comprenant douze divisions belges enlève la crête de Passchendaele (Belgique). En octobre, la frontière des Pays-Bas est atteinte. De leur côté, Français et Britanniques s'élancent contre les positions de la Ligne Siegfried. Les Américains combattent en Argonne ou dans les Hauts-de-Meuse. Le front ennemi est rompu en de multiples endroits. Des négociations sont alors entamées et aboutissent à la signature de l'armistice du 11 novembre 1918.

L’aéronautique dans la guerre

Apparue à la veille de la guerre, l’aéronautique comprend aussi bien les aérostats que les avions, organisés pour la collecte d’informations, la chasse et les bombardements. En août 1914, seuls quelques pilotes professionnels détiennent le brevet militaire. Pourtant, dès le début des opérations, l’aviation révèle toute son utilité. La maîtrise du ciel devient indispensable pour soutenir les troupes au sol ou mieux observer les mouvements ennemis. Très vite, les pilotes civils dispersés dans d'autres unités la rejoignent. L'aéronautique se structure. Ainsi, en 1917, le pilote est désormais engagé dans des formations de trois puis de neufs appareils. Les commandements d’escadrilles sont confiés aux pilotes les plus expérimentés. L’aviation devient une récompense pour les meilleurs combattants. En 1918, le rôle de l'aviation est capital. C'est au cours de l'un de ces combats que disparaissent les pilotes Antoine Louis de Saint-Genest (tombe n° 120) et Marcel Puy (tombe n° 791), tombés aux côtés de leurs camarades du 2e groupe d’aviation (Archange Fabiani (tombe n° 142, Jean Garrabos (tombe n° 221), Pierre Lods (tombe n° 266), Jean Millioud (tombe n° 35). Leurs corps reposent au sein de la nécropole d'Hattencourt.

Les combats du secteur d’Hattencourt, juin 1940

Le 10 mai 1940 marque le début d’une grande offensive allemande : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg sont envahis. Pour la population, c’est le début de l’exode. En quelques jours, la Somme est conquise par les troupes allemandes. Le 31 mai, la 6e demi-brigade de chasseurs alpins a la mission de garder le secteur de Liancourt-Fosse, dernier obstacle avant Roye. La veille, le 30 mai, le 25e bataillon de chasseurs alpins (BCA) arrive dans la Somme à Hattencourt. Le 2 juin, il organise un barrage antichar sur une ligne Hattencourt, Fonches-Fonchette, Curchy et Liancourt. Son objectif est de la défendre sans esprit de recul. Malheureusement, malgré ses requêtes, ce régiment ne dispose pas des moyens suffisants et notamment en mines antichars.

Le 5 juin, dès l’aube, l’aviation ennemie attaque les postes de commandement et les communications. De nombreux chars atteignent Péronne bientôt occupée par l’infanterie. A 6h30, toutes les positions françaises sont attaquées. Le 6, le ciel est aux mains de la Luftwaffe. Les Français se maintiennent à Hattencourt et Liancourt malgré les assauts répétés des avions bombardiers Stukas et des blindés allemands. Vers 16h, le commandant Roucaud jugeant la situation désespérée tente de se replier vers Roye que l’aviation ennemie bombarde intensément. Les cinq soldats inhumés à Hattencourt sont décédés lors de ces combats.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Hattencourt
Au nord de Roye, D 132

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Condé-Folie

Partager :

Nécropole nationale de Condé-Folie. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_CondeFolie

 

Située à 30 kilomètres d’Amiens et 25 kilomètres d’Abbeville, la nécropole nationale de Condé-Folie regroupe les corps de 3 312 combattants français morts pour la France lors de la Campagne de France. Les tirailleurs ayant combattu à Hangest-sur-Somme sont enterrés en ce lieu. Créée en 1950, la nécropole s’articule en deux parties. Au sud, ont été aménagés le carré métropolitain et le carré musulman comportant 829 stèles, tandis que la seconde partie, au nord de la route, en plus des tombes, un ossuaire rassemble un millier de corps. De 1953 à 1957, les corps de combattants sont exhumés de nombreux cimetières de la région pour être transférés en ce lieu.

 

La campagne de France

Le 10 mai 1940, la Wehrmacht franchit la frontière des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg, le haut commandement français déclenche, conformément aux plans, la manœuvre Dyle en vue de contenir, en Belgique, les forces ennemies. Pour la première fois, Abbeville est bombardée. Les civils fuient. Mais, le 12, l’ennemi atteint la Meuse. Au terme d’une traversée de trois jours à travers les Ardennes et après avoir balayé les divisions légères de cavalerie envoyées à sa rencontre, les Allemands s’emparent de Sedan. Les défenses françaises sont rompues, perdant toute cohérence. Le rythme imposé par les Allemands aux opérations et l’incapacité française de s’adapter aux formes de guerre nouvelle condamnent les contre-attaques montées à la hâte par le commandement français à l'échec.

Les Allemands manœuvrent sous la forme d’un coup de faux pressant les troupes françaises et britanniques à s’enfermer à Dunkerque. Après l’élimination des armées du nord (le Groupe d’armée n°1) et de ses divisions les plus modernes, le général Weygand, qui a remplacé Gamelin le 19 mai cherche à reconstituer un front continu s’appuyant sur les lignes d’eau suivantes : la Somme, le canal de Crozat, celui de l’Ailette et l’Aisne. Après avoir réorganisé son corps de bataille la reprise de l’offensive allemande a lieu le 5 juin sur la Somme. Les combats atteignent alors une intensité peut-être jamais égalée depuis le début de la guerre.

Pressant leur marche vers la Manche en vue d’avoir un accès à la mer et en vue de prendre à revers les troupes françaises, les armées allemandes se dirigent vers Abbeville et Amiens. Le 20 mai 1940, elles atteignent l’Étoile. Les habitants qui n’ont pas pris les chemins de l’exode sont surpris d’une telle rapidité et impressionnés par les engins des divisions de Panzer. Les Allemands cherchent alors à poursuivre leur progression. En face d’eux, de l’autre côté de la rive de la Somme, se déploient les 2e, 3e, et 5e divisions légères de cavaleries.  

Les combats autour de Condé-Folie

Les 19-20 mai 1940, dès que les Allemands atteignent la Somme, les Français dynamitent l’ensemble des ponts et organisent la résistance autour de Péronne, Amiens, Corbie, Picquigny, Abbeville et Saint-Valery-sur-Somme. Deux ponts à Condé-Folie et Hangest-sur-Somme n’ont cependant pas été détruits.

Le 5 juin, la 7e Panzer-Division conduite par Rommel s’élance vers ces deux objectifs. Malgré la résistance de la 5e division d’infanterie coloniale, les Allemands, grâce à leur appui-feu, s’emparent de ces ponts : la route vers Paris est ouverte. Les combats à Condé sont des plus violents. Les Allemands utilisent les lance-flammes pour enlever chaque point de résistance que tiennent les tirailleurs.

Au terme d’une journée de combats le village de Condé n’est que ruines où les nombreux blessés sont soignés. Près de 200 hommes ont été tués. Parmi les victimes, on relève le capitaine Magnien qui conduisait ces hommes. Après avoir réduit chaque point de résistance occupé par les Sénégalais et par les troupes coloniales, l’ennemi peut progresser vers le sud en vue d’atteindre Quesnoy-sur-Airaines.

Les volontaires espagnols des régiments de marche (RMVE)

Traditionnellement, les volontaires étrangers voulant servir sous le drapeau français sont engagés dans la Légion étrangère. Un décret de mai 1939 facilite le recrutement.  En 1939, 8 465 engagements sont acceptés dont plus de 3 000 Espagnols républicains, 1 171 Allemands, 800 Tchécoslovaques, 779 Belges, 639 Italiens et 615 Polonais. À la fin de la guerre d'Espagne, des dizaines de milliers de Républicains se réfugient en France. Là, ils sont internés à Argelès, Saint-Cyprien, et Barcarès. Dans ce dernier, un camp centralisateur d’instruction est ouvert en septembre en vue de former trois régiments de volontaires, dont beaucoup vont mourir en 1940. Ces unités reçoivent la dénomination de 21e, 22e et 23e RMVE.

Créé le 24 octobre 1939, le 22e RMVE est cantonné à Barcarès où il regroupe principalement des Espagnols (25%), des Polonais et des Juifs issus de Pays d'Europe centrale. Après une instruction, menée, alternativement à Barcarès et au Larzac, cette unité est déployée en Alsace dans la région de Mulhouse. Mal équipés, les légionnaires doivent recourir à la ficelle pour faire tenir leurs équipements ; les courroies, jugulaires, cartouchières et havresacs ne leur ayant pas été fournis. Les RMVE sont d'ailleurs surnommés les "régiments ficelles". Lors de l'invasion de la Belgique, le régiment reçoit pour mission de protéger la boucle de la Somme, près de Péronne. Du 22 au 26 mai 1940, le 22e RMVE résiste bien à l'ennemi lui reprenant même des villages.

Le 5, 6 et 7 juin 1940, après la neutralisation de l'artillerie française, les bataillons accrochés aux points d'appui de Fresnes-Mazancourt, de Misery et de Marchélepot succombent les uns après les autres, faute de munitions, refusant les offres de reddition et terminant au corps à corps. Le 22e RMVE a été cité à l'ordre de l'Armée.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Condé-Folie
À 30 km au nord-ouest d’Amiens, D 3, D 216

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Neuville-Saint-Vaast

Partager :

Nécropole nationale de Neuville-Saint-Vaast. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Neuville

 

Située sur la commune de Neuville-Saint-Vaast, la nécropole nationale de La Targette rassemble les corps de soldats morts pour la France en Artois où se sont déroulés de violents combats entre 1914 et 1918. Créée en 1919, elle subit, de nombreux aménagements de 1923 à 1935. En 1956, les dépouilles de militaires décédés majoritairement lors des combats de 1940 y sont transférées. Aujourd’hui, témoignant du caractère meurtrier des offensives d’Artois de 1915, cette nécropole nationale regroupe 11 443 Français dont 3 882 ont été rassemblés dans deux ossuaires au titre de la Grande Guerre. Concernant la Seconde Guerre mondiale, 593 Français, 170 Belges dont 169 reposent en ossuaire et quatre Polonais.

Parmi les soldats français, repose notamment Henri Gaudier dit Henri Gaudier-Brzeska (tombe n° 936), peintre et sculpteur, précurseur du mouvement artistique anglais en France, le vorticisme. Sergent au 129e RI, il meurt le 5 juin 1915 à l’âge de 23 ans à Neuville-Saint-Vaast.

Pour la Seconde Guerre mondiale, sont inhumées les dépouilles de Paul Nizan (tombe 8189) et de Jeanne Bartet (tombe 8352). Cette dernière, infirmière militaire à l’Union des Femmes de France de Bordeaux, a été tuée le 21 mai 1940 à proximité de l’ambulance n° 257 (Labroye). Le corps de Paul Nizan repose sous la tombe 8189. Quant à Paul Nizan, ce romancier, essayiste, journaliste et traducteur, est tué le 23 mai 1940 à Oudricq lors de l'offensive allemande contre Dunkerque.

Un monument a été érigé à la mémoire des soldats du 15e corps d’armée tombés en août 1914.

À proximité se trouvent le cimetière britannique de Cabaret Rouge, mais aussi le plus grand cimetière allemand d’Europe, le cimetière de la Maison blanche, avec plus de 44 000 tombes. Au nord de la Targette, en direction de Souchez, deux monuments dont l’un est placé à l’entrée du cimetière tchécoslovaque, honorent le souvenir des engagés volontaires polonais et tchécoslovaques dans la Légion étrangère.

Après le sursaut allié sur la Marne (6-12 septembre 1914), l’ennemi ne peut être repoussé aux frontières. Dans un ultime effort, chacun des belligérants essaie de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, le front se fixe à la fin d’octobre 1914 de la Mer du Nord à la frontière suisse. Après avoir brièvement occupé la ville d'Arras, les Allemands s’installent sur les crêtes qui dominent le pays minier. Au cours de l'hiver 1915, quelques tentatives françaises sont lancées contre ces positions solidement fortifiées. Au printemps, le général Joffre y prépare une importante opération en vue de rompre les lignes ennemies.

Les batailles d’Artois 1914-1918

Le 9 mai 1915, l’offensive débute sur un front de dix kilomètres. La prise de Neuville-Saint-Vaast constitue un objectif majeur. Mais les Allemands y ont solidement organisé leur position. Devant ce village dont chacune des maisons est hérissée de mitrailleuses, quatre lignes de tranchées ont été creusées. À proximité, se dresse le Labyrinthe. Cet ensemble de tranchées flanquées de fortins et de blockhaus est considéré comme imprenable. Au centre du dispositif, le 33e corps d'armée progresse rapidement. En quelques heures, les tirailleurs algériens et les légionnaires de la division marocaine atteignent leur objectif situé sur la crête de Vimy. La percée est réussie mais elle ne peut être exploitée. Très vite, la brèche est refermée.

Le 10 mai, à Carency, à Neuville-Saint-Vaast notamment au Labyrinthe, à la Targette et à Ablain-Saint-Nazaire les combats perdurent. Dans ces bourgs en ruines, chaque cave est transformée en blockhaus, qu’il faut enlever l’une après l’autre. Au cours de ces corps-à-corps, les Français subissent des pertes importantes. Au cours de ces corps-à-corps, les Français subissent des pertes importantes mais parviennent, à s’emparer du Labyrinthe, le 17 juin. Au terme de cette action, l'offensive est interrompue.

Durant l’été 1915, l'artillerie de chaque camp se déchaîne. Le 25 septembre, Joffre relance les opérations appuyées par la 1re armée britannique. En mars 1916, pour soulager les Français menacés à Verdun, les Britanniques relèvent la 10e armée. Le 9 avril 1917, les Canadiens s’emparent de la crête de Vimy. Le 3 octobre 1918, les ruines de Lens sont libérées par les Britanniques.

La bataille d’Arras, mai 1940

Le 20 mai 1940, devant la progression des Allemands, le front allié menace d’être rompu. L’ennemi est aux portes d’Arras et de Lens. Le 21, l’infanterie britannique contre-attaque. Celle-ci avance rapidement. Les prisonniers sont nombreux. Pour autant, au prix de pertes importantes, l’ennemi résiste, brise cet élan et contre-attaque.

Cette action est stoppée par les Français de la 3e division légère mécanisée, permettant ainsi de retarder le mouvement général de la guerre éclair (Blitzkrieg) et préservant ainsi, pour quelques jours, les positions sur Dunkerque.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

62580 Neuville-saint-vaast
Au sud de Lens, au nord d’Arras, D 937

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Notre Dame de Lorette

Partager :

Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette. © ECPAD

- Plaquette à télécharger -


Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Panneau necropole_Lorette P1

Située dans la commune d'Ablain-Saint-Nazaire, cette nécropole nationale regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats d’Artois et de Flandre, de 1914 à 1918. Dès 1919, le site s’imposa comme le lieu symbolique où devait être rassemblé l'ensemble des corps des soldats français tombés dans ce secteur. Le petit cimetière créé en 1915 fut alors agrandi à partir de 1920. À cette date, celui-ci reçut les corps de soldats français provenant de plus de 150 cimetières des fronts de l’Artois et de l’Yser.

D’une superficie de 25 hectares, la nécropole rassemble plus de 40 000 corps dont la première moitié repose en tombes individuelles, l'autre moitié étant répartie en sept ossuaires. Ce cimetière est la plus importante des nécropoles nationales. Quelques soldats étrangers belges, roumains et russes y reposent également. Plus tard, on y inhuma les corps de soldats français morts en 1939-1945. Parmi l’ensemble de ces tombes, on découvre la sépulture d’un père et de son fils tombés au champ d'honneur en 1915 et en 1918. Par ailleurs, six tombes réunissent deux dépouilles, l’une d’un père tombé en 1914-1918 et l’autre d’un fils tué en 1939-1945.

Les batailles d’Artois

Après le sursaut allié sur la Marne, au début de septembre 1914, les troupes anglaises et françaises ne peuvent repousser l’ennemi aux frontières. Dans un ultime effort, chacun des belligérants essaie de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès ; le front se fixe jusqu’aux les rivages de la Mer du Nord à la fin d’octobre. Le conflit s’installe pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée, en novembre 1918.

Après avoir brièvement occupé la ville d'Arras, les Allemands se sont installés sur les crêtes qui dominent le pays minier. Au cours de l'hiver 1915, quelques tentatives françaises sont lancées contre ces positions solidement fortifiées. Au printemps, Joffre y prépare une importante opération en vue de rompre les lignes ennemies.

Disposant de 1 000 canons, la 10e armée du général d'Urbal attaque sur un front de dix kilomètres, entre Lens et Arras. Après une préparation d'artillerie de quelques heures, l'offensive est déclenchée le 9 mai 1915. A dix heures, l'infanterie s'élance. Au centre du dispositif, le 33e corps d'armée progresse rapidement. En quelques heures, les tirailleurs algériens et les légionnaires de la division marocaine atteignent la cote 119, sur la crête de Vimy. La percée est réussie mais elle ne peut être exploitée. Très vite, les renforts allemands referment la brèche.

Le 10 mai, à Carency, Neuville-Saint-Vaast (Le Labyrinthe) à la Targette et à Ablain-Saint-Nazaire - où fut grièvement blessé le peintre Georges Braque, créateur, avec Picasso, du cubisme - les combats perdurent. Dans ces bourgs en ruines, chaque cave devient une solide redoute, qu’il faut "nettoyer" l’une après l’autre. Au cours de ces corps-à-corps, les Français subissent des pertes importantes. Ce jour-là, le général Barbot, commandant la 77e division de chasseurs, est tué par un éclat d’obus. Faute de résultats probants, l'offensive est interrompue en juin. Du 9 mai au 25 juin 1915, pour conquérir 20 km², les Français ont perdu 102 500 hommes, tués, disparus, blessés et prisonniers.

Durant l’été 1915, l'artillerie de chaque camp se déchaîne. Le 25 septembre, Joffre relance les opérations appuyées par la 1re armée britannique. En mars 1916, pour soulager les Français menacés à Verdun, les Britanniques relèvent la 10e armée. Le 9 avril 1917, les Canadiens s’emparent de la crête de Vimy. Le 3 octobre 1918, les ruines de Lens sont libérées par les Britanniques.

 

Soldats dans une tranchée

Pour accéder au diaporama, cliquer ici

 

Les combats sur la colline de Notre-Dame de Lorette

Baptisée "cote 165" par l'état-major français, Notre-Dame-de-Lorette, lieu de pèlerinage avant la guerre, devient rapidement la "colline sanglante". Conquise par les Bavarois en octobre 1914, c'est un site stratégique. Au cours de l'hiver 1914-1914, elle est partiellement occupée par le 21e corps d'armée, mais les Français piétinent devant les positions ennemies, organisées en cinq lignes successives de tranchées hérissées d'obstacles. Pourtant, la butte de Notre-Dame de Lorette est l'un des principaux objectifs de l'offensive du printemps en Artois. Le 9 mai, trois régiments d'infanterie et trois bataillons de chasseurs montent à l'assaut. Après de terribles combats et au prix de pertes importantes, les Français occupent les ruines de la chapelle et le sommet de la crête. Malgré ce succès, ils ne peuvent déboucher sur la plaine de Lens et essuient alors les tirs des batteries allemandes d'Angres et de Liévin.

Comme tant d’autres, c’est en ce lieu que fut engagé l’écrivain-combattant Henri Barbusse qui dans son ouvrage Le Feu (Prix Goncourt en 1916) témoigne de son expérience et de son quotidien vécus autour de la colline de Notre-Dame de Lorette. Il en est de même pour le caporal Louis Barthas, qui, dans ses carnets de guerre, publiés en 1977, évoque les combats et les souffrances endurées dans ce secteur, l'un des plus dangereux du front.

 

La colline de Notre-Dame-de-Lorette,

un patrimoine mémoriel emblématique de la Première Guerre mondiale

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Panneau necropole_Lorette P2

 

Pour répondre à l'affliction des familles endeuillées, l'évêque d'Arras, Monseigneur Julien, organisa la relève des corps. L’association du monument de Lorette (dont Monseigneur Julien faisait partie) souhaita la construction, en ce lieu, à l'aide d'une souscription publique, d’un important ensemble architectural composé d'une chapelle néo-byzantine et d'une tour-lanterne de 52 mètres de haut.

Aujourd'hui, la colline de Notre-Dame de Lorette est l'un des lieux les plus emblématiques de la Première Guerre mondiale.

Deux grandes allées, bordées par les rangs de tombes individuelles, forment, en se croisant, une vaste esplanade où se déroulent les cérémonies. De part et d’autre, se dressent la chapelle et la tour-lanterne.  Le cimetière a la forme d’un rectangle de 646 m de long et de 208 m de large. Au nord-ouest, la haie, bordant le cimetière national, marque l’extrémité de l’avancée allemande.

Œuvre de Louis Cordonnier, la chapelle, de style néo-byzantin, rappelle la tradition religieuse du site qui fut, au XIXe siècle, un important lieu de pèlerinage pour les populations locales. En effet, elle est érigée sur le site d'un ancien oratoire dédié à la Vierge. Le nouvel édifice, dot la première pierre fut posée le 19 juin 1921 par Monseigneur Julien et le Maréchal Pétain, s’organise autour d'un plan basilical avec bras de transept saillants terminés aux extrémités par des chapelles basses. La chapelle a été bénie en septembre 1927 et consacrée le 5 septembre 1937.

A l’intérieur de la chapelle, les vitraux sont l’œuvre du maître verrier Charles Lorin, installé à Chartres, d’après les dessins d’Henri Pinta, prix de Rome. Six d’entre eux ont été offerts par les Britanniques, pour rappeler l’entente entre la France et la Grande-Bretagne, dont un grand nombre de combattants furent engagés en Artois et en Flandre. L'iconographie de ces verrières du souvenir donne un sens religieux au sacrifice des combattants. Elle développe aussi un discours patriotique au travers d’un vitrail dédié à "La France combattante", à la "France triomphante" ou à la paix, dans la chapelle dédiée à Notre-Dame de la Paix. La voute en cul-de-four est recouverte d’une mosaïque, réalisée par la maison Gaudin de Paris. Elle représente un Christ dans son auréole de gloire, la mandorle. Dans la partie gauche du transept, se dresse le tombeau de Monseigneur Julien. À proximité, s’élève un autel latéral surmonté du calvaire mutilé du village de Carency. La partie droite du transept abrite la statue de Notre-Dame de Lorette. Surmonté du triptyque de Notre-Dame de Czestochowa, un autre autel secondaire a été élevé par la communauté polonaise du bassin minier.

Rappelant le souvenir des combattants disparus au cours de la Grande Guerre, de nombreuses plaques ont été apposées à la demande des familles sur les murs intérieurs de la chapelle. Elles témoignent de l’affliction des endeuillés, rappelant ainsi leur attachement au souvenir des soldats. Située à l'entrée du chœur, l'une d'elles rappelle la disparition du Luxembourgeois François Faber, vainqueur du Tour de France 1909 et engagé dans la Légion étrangère en août  1914. Dans la chapelle est aussi conservée la croix en bois élevée sur la tombe provisoire de Louise de Bettignies. Agée de 34 ans, celle-ci prit, en octobre 1914, une part active dans la défense de Lille, puis y organisa, au profit de l’armée britannique, un réseau de renseignements qui se révéla très efficace. Louise de Bettignies fut arrêtée en octobre 1915, et condamnée à mort, mais sa peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité. Elle mourut pendant sa captivité, en septembre 1918, à Cologne.

Une tour-lanterne, qui rappelle la lanterne des morts érigée autrefois dans les cimetières, a également été édifiée au centre de la nécropole par Louis Cordonnier. Elle s’inscrivait dans un projet, relayé par les associations d’anciens combattants, de construction de tours-lanternes le long de la ligne de front pour veiller sur tous les soldats. La première pierre fut également posée, le 19 juin 1921 et fut inaugurée le 2 août 1925. Dans les fondations, un ossuaire rassemble près de 6 000 corps non identifiés. Une chapelle ardente y a été dressée pour accueillir trente-deux cercueils renfermant, pour vingt-neuf d’entre eux, des soldats inconnus de la Grande Guerre. En 1950, un "Soldat inconnu de 1939-1945" fut placé dans la crypte, puis, en 1955, une urne contenant les cendres de déportés disparus dans les camps nazis. Cette crypte abrite aussi, depuis 1977, le corps du Soldat inconnu de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie et depuis 1980, celui du Soldat inconnu de la guerre d’Indochine.

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

62153 Ablain-Saint-Nazaire
Chemin de la Chapelle

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l'année

En résumé

Eléments remarquables

Chapelle-basilique, tour-lanterne avec crypte-ossuaires - Urne contenant des cendres de déportés déposée dans la crypte en 1955 - Soldat inconnu de 1939-1945 - Soldat inconnu d’Afrique du Nord 1952-1962 - Tombe du général Barbot, mort pour la France le 10 mai 1915

La nécropole nationale d’Haubourdin

Partager :

Nécropole nationale d’Haubourdin. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Haubourdin

 

La nécropole nationale d’Haubourdin regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats du Nord et de la Bataille de Lille en mai-juin 1940. Créée à l’issue de ces affrontements, à côté du cimetière communal, cette nécropole est aménagée en 1941 puis agrandie entre 1952 et 1954 pour réunir les corps de soldats et de résistants exhumés d'autres cimetières de la région. Elle rassemble près de 2 000 corps dont 1 816 français reposent en tombe individuelle. Parmi ces combattants sont inhumées les dépouilles de deux généraux. Celle du général Dame, commandant de la 2e Division d’Infanterie Nord-Africaine (DINA) qui meurt pour la France, le 18 juillet 1940 lors de sa captivité dans la forteresse de Königstein et celle du général Mesny, commandant de la 5e DINA. Cet officier général est exécuté le 19 janvier 1945 en représailles de la mort du général allemand von Brodowsky, le 28 octobre 1944.

Les autres sépultures conservent le souvenir de 178 prisonniers de guerre ou civils soviétiques arrêtés sur le front de l’Est et déportés en France pour travailler dans les mines ou à la construction du Mur de l’Atlantique. Il y a aussi parmi eux quelques immigrés russes antifascistes engagés dans la Résistance au sein l’Union Antifasciste des Patriotes Russes ou du Comité Central des Prisonniers de Guerre Soviétiques.

 La nécropole rassemble aussi 199 tombes russes dont 21 soldats décédés en 1914-1918.

Enfin, en 1915, l’armée allemande aménage, à la gauche du cimetière communal, un cimetière militaire pour y inhumer ses soldats morts au combat ou dans les hôpitaux de l’arrière. Il rassemble 1 627 corps, dont 631 dans une fosse commune.

 

La bataille de Lille, 28-31 mai 1940

Le 10 mai 1940, les troupes allemandes pénètrent dans les Pays-Bas, la Belgique et les Ardennes. Deux jours plus tard, le front cède à Sedan. Malgré une âpre résistance, les troupes françaises, submergées par les chars et l'aviation ennemie, abandonnent leurs lignes. La force blindée du général Guderian fonce vers la Mer du Nord pour couper les armées alliées dont une partie avait été engagée en Belgique. Le 20, l’estuaire de la Somme est atteint. Situés au nord, le Corps Expéditionnaire Britannique, la 1re armée française et l’armée belge se trouvent pris au piège et se replient dans le plus grand désordre dans un mince corridor entre Lille et Dunkerque. Le 24 mai, 400 000 soldats sont encerclés. Arras tombe aux mains de l'ennemi.

Or, subitement, la progression est provisoirement arrêtée. Profitant de ce répit, les Alliés organisent une impressionnante entreprise de sauvetage. Du 28 mai au 4 juin, se déroule l'opération Dynamo au cours de laquelle tous les navires disponibles, civils et militaires,  sont réquisitionnés. Pour couvrir cette manœuvre, le général Weygand transforme chaque ville ou village du Nord en point de résistance. Les unités des 1re, 15e et 25e divisions d'infanterie motorisée (DIM), de la 4e division d'Infanterie (DI) et des 2e et 5e divisions d’infanterie nord-africaine (DINA) prennent position autour de Lille. Le commandant de la 25e DIM, le général Molinié coordonne depuis son poste de commandement d’Haubourdin la défense de la capitale flamande.

Décimés et épuisés après douze jours de combats ininterrompus, les Français luttent pied à pied dans les rues d’Haubourdin, de Loos, de Canteleu ou de Lambersart. Pendant quatre jours, sous les bombes de la Luftwaffe, ils repoussent tous les assauts. Le 28 mai, le 24e régiment de tirailleurs tunisiens (RTT) doit couvrir le repli de la 5e DINA vers le nord. Pour remplir cette mission, les tirailleurs doivent prendre le pont d’Haubourdin, seul point de passage sur la Lys à l’ouest de Lille. Au prix de pertes importantes, cet objectif est enlevé. Le soir, abandonnant le pont, les survivants du 24e RTT se replient. Renforcés par le 14e régiment de zouaves, ils parviennent même jusqu'au 31 mai à repousser les chars allemands. Le 1er juin, ne pouvant poursuivre le combat, le général Molinié se rend. Devant un tel acharnement, le commandant de la VIe armée allemande accorde les honneurs militaires aux défenseurs de Lille. En immobilisant face à eux sept divisions allemandes, ils ont permis de retarder la chute de la poche de Dunkerque, permettant ainsi le succès de l’opération Dynamo.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Haubourdin
À 5 km au sud de Lille

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Tombe du général Dame, mort pour la France le 18 juillet 1940 - Tombe du général Mesny, mort pour la France le 19 janvier 1945