La nécropole nationale de Ville-Houdlémont

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Nécropole nationale de Ville-Houdlémont. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Ville_Houdlemont

 

La nécropole nationale de Ville-Houdlémont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille des Frontières en août 1914. Créée à l’issue des combats, au cœur du village, cette petite nécropole témoigne de l’extrême violence des affrontements qui se déroulèrent, le 22 août 1914, dans la région de Longwy. Aujourd'hui, sont rassemblés les corps de 92 soldats français. Dix reposent en tombes individuelles, tandis que les restes mortels des 82 autres ont été déposés dans deux ossuaires. Surmonté d’une croix, un monument orné de 16 plaques de marbre rappelle la mémoire des soldats français morts ici-même le 22 août 1914, journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale.

 

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et très éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

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Infos pratiques

Adresse

Ville-Houdlémont
À l’ouest de Longwy, D 88

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

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Eléments remarquables

Plaques commémoratives aux morts du 22 août 1914

La nécropole nationale de Villette

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Nécropole nationale de Villette. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Villette regroupe les dépouilles de 74 combattants tués, les 22 et 23 août 1914, lors de la bataille des Frontières, en particulier dans le secteur de Longuyon et Villette. Créé en 1917 par l’armée allemande, ce cimetière est aménagé après la guerre pour y réunir les corps exhumés de cimetières militaires provisoires du secteur. En ce lieu, sont inhumés 74 soldats français du 101e régiment d’infanterie dont 52 reposent dans deux ossuaires. Par ailleurs, 36 dont 9 inconnus Allemands reposent ce lieu.

Renfermant les restes mortels de combattants français, la nécropole de Villette est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes engagent un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre décide de porter d'abord ses efforts en Alsace puis en Lorraine. Plus au nord les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique se déploient pour contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières, où entre Charleroi et Longwy, le choc est brutal.

La Lorraine est au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et des plus éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est la journée la plus meurtrière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy. Au cours de leur engagement dans le secteur de Pierrepont, les hommes du 151e et 162e régiment d'infanterie subissent des pertes importantes. Les combats sont des plus violents dans les bois de Doncourt, de Goémont et de Grand-champs. Près de la moitié du 151e, soit 1 300 soldats, disparaît.

Dès le 23 les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires affligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est brisé, attirant les armées du centre à progresser plus sud. Celles-ci vont devoir livrer, les 27 et 28 août sur la Meuse, une autre bataille qui retarde encore leur marche vers Paris. Progressivement, dans ce secteur de Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morales et physiques pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

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Adresse

Villette
À l’ouest de Longwy, D 29c

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Monument aux morts des 22-23 août 1914

La nécropole nationale de Pierrepont

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Nécropole nationale de Pierrepont. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Pierrepont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914. Créée en 1920, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 et 23 août 1914 autour de Pierrepont, qui furent les plus meurtriers de la Grande Guerre. Aménagé successivement en 1920-1921, puis de 1932-1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Longwy et de la Crusnes, de Spincourt, de l’Othain, et du Loison, cette nécropole regroupe les corps de 3 758 Français, dont 1 416 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 2 342 hommes. À leurs côtés reposent également 493 Russes, 141 Belges, 2 Britanniques et 1 Roumain. Plusieurs soldats morts pendant le Seconde guerre mondiale, dont 20 Français, 55 Soviétiques et 1 Tchèque sont inhumés en ce lieu.

 

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et trés éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

La Tour-lanterne de Pierrepont

Érigée, en 1922, au centre de la nécropole, cet imposant monument est dédié au souvenir des soldats alliés disparus lors des combats de Pierrepont du 22-23 août 1914. Les pierres de cette Tour-lanterne proviennent d’une ancienne cheminée de la manufacture de draps démontée pierre par pierre et remontée dans le cimetière. La taille de ce monument s’explique par la volonté d’égaler le monument qui domine le cimetière allemand voisin où reposent 3 017 soldats. Une première plaque rappelle la mémoire des soldats tombés à Pierrepont ainsi que les noms des enfants de la ville, morts pour la France au cours de la Grande Guerre. La seconde porte les régiments de la 42e division d'infanterie ayant participé à la bataille de Pierrepont.

 

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Adresse

Pierrepont
Au sud de Longwy, D 66

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Tour-lanterne aux morts des 22 et 23 août 1914

La nécropole nationale de Thionville

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Nécropole nationale de Thionville. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Thionville est créée durant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande. Elle regroupe 787 soldats allemands dont 86 en ossuaire, 692 Russes (dont un travailleur civil), 161 Français (dont un Alsacien-Lorrain et une victime civile, Justin Bray inculpé pour avoir révélé aux Français la position d'une sentinelle allemande et fusillé le 28 août 1914 – Tombe n° 119), trois Britanniques, trois Luxembourgeois (victimes civiles décédées le 16 juillet 1918), ainsi que deux Belges. Aménagé en 1924, ce cimetière comprend un monument commémoratif pour la guerre 1914-1918.

 

Thionville en 1914-1918

Après la guerre de 1870-1871, la ville de Thionville devient Diedenhofen et appartient au Reichsland Elssass-Lothringen – Terre d’empire d’Alsace-Lorraine annexée par l’Allemagne impériale. Sa position géographique aux portes de l’Allemagne et du Luxembourg lui donne une importance pour les troupes allemandes. Le 31 juillet 1914, l’état de guerre – kriegszustand - est instauré dans toute l’Allemagne et des affiches de mobilisation générale sont placardées partout dans la ville. Le 3 août, le Grand Duché du Luxembourg est occupé par les Allemands. Pour ces derniers, la place forte de Thionville apparaît comme un enjeu essentiel dans la poursuite de son mouvement. La gare de Thionville devient alors un lieu de transit pour les trains militaires. Le 16, l’état major de la Ve armée s’installe à Thionville où les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. C’est dans ce contexte particulier qu’est condamné à mort le jeune Justin Bray.

La ville accueille de nombreux blessés soignés dans les hôpitaux temporaires. Le 5 septembre 1914, le conseil municipal vote la création d’un cimetière militaire de 800 tombes dans le quartier Saint-François à proximité du cimetière civil.

Tout au long de la guerre, la ville de Thionville est survolée par des avions français qui observent les mouvements de troupes ou bombardent les usines et le réseau ferroviaire. Parmi les victimes, on relève de nombreux civils. Le 16 juillet 1918, 18 avions britanniques larguent 37 bombes notamment autour de la gare, dont certaines au phosphore. C’est au cours de ce bombardement que sont décédées les trois victimes civiles luxembourgeoises, inhumées aujourd’hui dans la nécropole (tombes 168 à 170). En septembre 1918, les Alliés atteignent les rives de la Meuse. L'ennemi recule peu à peu. En octobre, en raison de la grippe espagnole, les écoles sont fermées et deviennent des cantonnements pour les troupes allemandes. Le 11 novembre 1918, selon les clauses de l’Armistice, les troupes allemandes doivent, sous 15 jours, quitter les territoires occupés notamment l’Alsace-Lorraine. Mais, contrairement à Metz ou à Strasbourg, il n’y a pas de défilé ou de manifestation particulière à Thionville. La présence française est marquée le 19 novembre par le retour à l’heure française et le 22 novembre par l’arrivée officielle de l’armée française dans la ville, soit le 17e corps conduit par les généraux Hellot et Pougin accueillis par les élus.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de l’année 1917, des milliers de combattants roumains sont faits prisonniers par les Allemands. Au 1er février 1917, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 internés en Allemagne. Leurs conditions de détention sont très difficiles. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore un peu leur sort, mais en octobre 1918, seulement 28 000 sont encore en vie. Certains sont envoyés en France où ils employés dans des kommandos agricoles, les mines, les usines ou à proximité du front. A la fin de la guerre, certains responsables allemands sont désignés comme criminels de guerre sur une liste de noms lors du Traité de Versailles (28 juin 1919).

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 millions détenus en Allemagne. À partir du printemps 1915, le gouvernement allemand décrète l’utilisation des prisonniers de guerre pour pallier à la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont ainsi employés à des tâches difficiles comme le drainage de zone humide, la coupe du bois, ou la construction de routes. En raison de la dureté du travail et des conditions de vie difficiles, le taux de mortalité des prisonniers de guerre est particulièrement élevé.

 

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Adresse

Thionville
A 31

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La nécropole nationale de Brandeville

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Nécropole nationale de Brandeville. © ECPAD

 

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Aménagée par l’armée allemande après les combats du 29 août 1914 à Montmédy, la nécropole nationale regroupe 516 français dont 506 reposent en ossuaire. Dix corps sont inhumés en tombes individuelles. Une grande partie de ces hommes appartenaient au 165e régiment d’infanterie. Dans l'enceinte de la nécropole, est érigé un monument "Aux héros de la garnison de Montmédy - 29 août 1914 - Hommage aux morts et survivants de Brandeville - Leurs Enfants 30 août 1936". Dans l’église, le maître-verrier de Nancy, Georges Janin, a réalisé en 1929 un vitrail rappelant ces combats d'août 1914 et la résistance de la garnison de Montmédy.

 

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant les restes mortels de combattants français inhumés en grand nombre dans un ossuaire, la nécropole de Brandeville est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle. A Brandeville, un monument commémoratif vient rappeler l’implication des unités mobilisées lors des combats fantassins, artilleurs, douaniers, gendarmes et chasseurs-forestiers.

Ici, la règle est un peu bousculée car l’ensemble des soldats tombés lors des combats d’août 1914 reposent ensemble dans l’ossuaire, seuls certains combattants dont la dépouille a été amenée après la guerre, reposent en tombent individuelle. Ainsi, le chef de bataillon du 165e RI, décédé le 29 août 1914 à Murvaux repose dans l’ossuaire avec les autres militaires de son unité, alors que Georges Brument, soldat au 165e régiment d’infanterie, décédé au camp de Merseburg en Allemagne, le 23 avril 1915 est inhumé à la tombe n° 5122

La Bataille de Brandeville, août 1914

Avant la guerre, la place forte de Montmédy devait servir de point d'appui aux troupes opérant dans la région. Lors des premiers combats, la garnison remplit cette fonction, accueillant le 2e corps et les nombreux blessés. Le secteur est vaillamment défendu. Le 25 août, les ponts sur la Chiers, de Chauvency-le-Château à Saint-Hubert sont détruits. Le 27, l'ordre d'évacuer est donné, après que les derniers ponts sur la Chiers et le tunnel soient dynamités. Plus de 2 000 soldats se replient vers Verdun tandis que les blessés sont laissés à Montmédy. Le 28 août, le cortège atteint Fontaine-Saint-Dagobert puis se dirige vers Consenvoye. Là, les Français entrent en contact avec l'ennemi et se met à couvert à proximité de la route de Murvaux à Brandeville. Plus nombreux, les Allemands submergent les Français. Du côté français, les pertes sont importantes en particulier au sein du 165e régiment d'infanterie qui subit principalement ce choc. Aussi, talonnées par l'ennemi, les Français reculent plus au sud.

 

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Brandeville
À 33 km au nord de Verdun, lieu-dit "Les Magniers"

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La nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse

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Nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse. © ECPAD

 

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Aménagée en 1920, la nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse regroupe les dépouilles de soldats inhumés initialement dans de nombreux cimetières militaires provisoires tels ceux de Consenvoye, Damvillers, Dun-sur-Meuse, Lissey, Montmédy, Romagne-sous-Montfaucon, ou Stenay. Cette nécropole rassemble 2 572 corps dont 1 520 reposent en deux ossuaires. Au titre de la Première Guerre mondiale, 2 389 Français, 123 Russes, 35 Belges et un Britannique y sont réunis. Vingt-quatre Français dont un inconnu décédé lors des combats de mai à juin 1940 y reposent également.

 

Bataille de Brandeville, août 1914

Avant la guerre, la place forte de Montmédy devait servir de point d'appui aux troupes opérant dans la région. Lors des premiers combats, la garnison remplit cette fonction, accueillant le 2e corps et les nombreux blessés. Le secteur est vaillamment défendu. Le 25 août, les ponts sur la Chiers, de Chauvency-le-Château à Saint-Hubert sont détruits. Le 27, l'ordre d'évacuer est donné, après que les derniers ponts sur la Chiers et le tunnel soient dynamités. Plus de 2 000 soldats se replient vers Verdun tandis que les blessés sont laissés à Montmédy. Le 28 août, le cortège atteint Fontaine-Saint-Dagobert puis se dirige vers Consenvoye. Là, les Français entrent en contact avec l'ennemi et se met à couvert à proximité de la route de Murvaux à Brandeville. Les Allemands sont nombreux et talonnent les Français qui reculent après avoir subi de lourdes pertes.

Les Zivil arbeiter bataillon (ZAB) inhumés au sein de la nécropole de Brieulles

Faute de volontaires, et après une émeute pour le pain en mars 1916 à Lille, les Allemands requièrent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles. Près de 22 000 personnes, femmes et hommes, sont déportées dans des départements de l’Aisne, de la Meuse ou des Ardennes. À l’automne, certains peuvent regagner Lille. En octobre 1916, les civils belges sont aussi requis de manière autoritaire. Ils sont affectés dans des bataillons de travailleurs civils (zivil arbeiter bataillonen (ZAB) en Allemagne ou en France à l’arrière front. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant. Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, des Russes appartiennent également à ces groupes de travailleurs.

La bataille de France, mai - juin 1940

De mai à juin 1940, les troupes coloniales participent à la campagne de France contre l’invasion allemande. Le 5 juin, les Allemands atteignent la Somme et se dirigent vers Paris. Les combats retardateurs conduits par les Français sont d'une rare violence mais l’ennemi s'empare, le 9 juin, de Rouen. Après une résistance désespérée entre Rethel et l'Argonne, le dispositif français ne parvient plus à endiguer la progression ennemie dans la Marne. Le 12, ils atteignent Langres, Dijon et Belfort. Le général Weygand ordonne une retraite générale pour reformer une nouvelle ligne de défense. Trop tard, le 14 juin, les Allemands pénètrent dans Paris, s'emparent, le 17, d'Orléans, et, le 22, de la Rochelle. De nombreuses villes et des villages sont sinistrés par les combats et des milliers de soldats sont faits prisonniers par les troupes d’occupation. Une grande partie des militaires inhumés à Brieulles sont tombés du 24 mai au 10 juin 1940 lors des combats défensifs situés sur le canal des Ardennes dans le secteur du bois de Sy.

 

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Adresse

Brieulles-sur-Meuse
À 30 km au nord-ouest de Verdun, à gauche du CD 964

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La nécropole nationale de Villy-La-Ferté

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Nécropole nationale de Villy-La-Ferté. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Villy-la-Ferté regroupe les restes de 107 soldats morts pour la France lors de la Deuxième Guerre mondiale. Composant la garnison de l'ouvrage de la Ferté, ces hommes ont disparu lors des violents combats du 16 au 18 mai 1940. L'origine des hommes inhumés est diverse car d’autres combattants issus notamment des 14e et 15e régiments de tirailleurs algériens mais aussi du 11e régiment étranger d'infanterie (REI). Plusieurs semaines après cet assaut ennemi, les corps de ces défenseurs ont été relevés par une compagnie disciplinaire allemande. Treize d'entre eux furent enterrés hâtivement dans des trous d'obus. Le lieu d'inhumation de ces hommes ne fut jamais révélé avec précision, laissant les familles dans le désarroi. Ce n’est qu’en 1973, sur indication d'un ancien combattant allemand, que leur sépulture est découverte, apportant ainsi des informations précieuses sur le sacrifice du lieutenant Bourguignon et de ses hommes.

 

La Ligne Maginot

En juin 1919, le Traité de Versailles est signé. Pour garantir le tracé de ses frontières, la France crée une ligne de fortification moderne et dissuasive. Définie au cours des années 1920, cette conception défensive résulte du traumatisme de la Grande Guerre, de la diminution du service militaire votée en 1920 puis en 1923 et doit aussi permettre de faire face aux classes creuses attendues pour 1935-1939. Il faut économiser les troupes, protéger les bassins industriels des zones frontalières et couvrir les nœuds ferroviaires. L'opinion publique se berce alors de cette illusion, renforçant le mythe de l'inviolabilité de la Ligne Maginot. Au total, plus de cent ouvrages renforcés de casemates et d'observatoires sont construits. Mais bientôt, en raison de son coût, le projet initial est modifié. En 1932, faute de crédits suffisants, l'extension au front du Nord est rejetée, puis en raison de contingences diplomatiques avec la Belgique dont la neutralité a été proclamée. Aussi, ce rempart réputé infranchissable n'est donc pas continu.

Dès le départ, certains parlementaires expriment leurs doutes quant à l'efficacité défensive de cette ligne car les voies traditionnelles d'invasion de la France ont été négligées. Il en va de même pour quelques militaires qui redoutent un emploi intensif des avions, réduisant la portée stratégique de la Ligne Maginot. Sitôt adopté ce programme est donc critiqué. Fin 1930, le total des crédits accordés s'élève à 3 442 millions de francs. En 1935-1936, avec le rétablissement du service militaire et la motorisation de la Wehrmacht, l'Allemagne se fait plus menaçante. En raison de la crise économique, le programme est réorienté. Désormais sont construits des ouvrages plus modestes dits des "nouveaux fronts", dont le secteur de Montmédy fait partie. Néanmoins, au cours de l'hiver 1940, les travaux s'intensifient. Cette "Muraille de France" présente donc une valeur défensive inégale.

Les combats sur la Ligne Maginot

Le 13 mai 1940, après avoir franchi la Meuse à Sedan, les Allemands traversent les Ardennes puis atteignent, le 20 mai, la Mer du Nord. Très vite, le choix stratégique définit par la France se révèle inadapté aux réalités de la guerre moderne où l'arme blindée et l'aviation triomphent. Pour autant, les combats autour de chaque ouvrage de la Ligne Maginot se révèlent difficiles et particulièrement meurtriers. Mais, la Ligne Maginot est progressivement prise à revers, notamment à partir du 12 juin 1940, date à laquelle intervient l'abandon du secteur fortifié de Montmédy.

Le 18 mai, l’ensemble du secteur comprenant l'ouvrage de la Ferté est pilonné par 265 pièces d'artillerie. Pris au piège par le retrait progressif des troupes d’intervalles puis la chute de la position défensive du village de Villy, l’équipage se réfugie dans la galerie de liaison reliant les deux blocs où il va trouver la mort.

En dépit de la reddition française et de l’armistice du 22 juin 1940,  la Ligne Maginot est encore tenue par près de 25 000 hommes. Tous tiennent à résister. Pourtant le 1er juillet, devant les menaces allemandes de ne pas évacuer Lyon, Saint-Etienne et Clermont-Ferrand, ils sont contraints d'abandonner leurs ouvrages. Les derniers irréductibles tels les défenseurs du Michelsberg quittent, le 4 juillet, leurs ouvrages, invaincus, pour le chemin de la captivité.

Le petit ouvrage de Villy-La-Ferté

Construit, de 1935 à 1937, sur la cote 215, cet ouvrage est constitué de deux casemates reliées par une galerie de liaison souterraine. Il assure la protection ouest du secteur fortifié de Montmédy. Il n'y a ni caserne, ni usine souterraine. Pour autant, ce site est un ouvrage emblématique de l'histoire de la Ligne Maginot car c'est le seul ouvrage pris d'assaut en mai 1940. A l'issue de ces violents combats, il n'y a aucun survivant parmi les 107 membres de l'équipage. A l’exception de trois hommes tués dans la cloche GFM du bloc 2, les autres ont été asphyxiés. Faute de témoignages probants, à l'exception de celui du capitaine Aubert, officier au 155e régiment d'infanterie et commandant le gros ouvrage voisin du Chesnois, les circonstances de la disparition de ces hommes sont restées longtemps mystérieuses. Par ailleurs, en dehors de fouilles répétées, de nombreuses dépouilles, en particulier celle du lieutenant Bourguignon, commandant de l'ouvrage, sont, longtemps, restés introuvables.

En juillet 1973, à l'invitation des familles, Monsieur Peinemann, ancien combattant allemand affecté au bataillon disciplinaire qui avait nettoyé l'ouvrage se rendit sur le site où il désigna les trois entonnoirs où avaient été inhumés les derniers corps. Il a expliqué qu'en raison des violents bombardements, ces corps, évacués des blocs I et II, ont été alors déposés dans des trous d'obus qui progressivement se sont rebouchés. Dix-sept corps ont ainsi été relevés. Douze d'entre eux ont pu être identifiés par leurs plaques d'identité mais non individualisés. Grâce à sa plaque, les restes de son uniforme où figuraient des galons d'officier, la dépouille du lieutenant Bourguignon a été reconnue formellement et est, à l'issue, inhumée individuellement dans la nécropole de Villy-la-Ferté. En 1990, trois nouveaux corps sont découverts dans le fossé diamant du bloc 2.

 

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Adresse

Villy
Au sud-est de Sedan, D52

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Torcy

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Nécropole nationale de Torcy. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sedan

 

Créé lors des combats de Sedan-Carignan en août 1914, la nécropole nationale de Torcy regroupe 2 909 corps. Aménagé en 1923, ce lieu de mémoire rassemble, au titre de la Première Guerre mondiale, 2 794 Français dont 2 050 reposent en ossuaire, 45 Britanniques, 38 Russes dont 29 en tombe collective, 24 Roumains dont 1 en tombe individuelle, 4 inconnus Italiens. Pour la Seconde Guerre mondiale, huit Français et six aviateurs du Commonwealth reposent aussi dans ce cimetière. Parmi ces hommes, est inhumée la dépouille de Camille Tassigny (tombe n° 682). Après avoir renoncé à la nationalité française pour s'engager dans l'armée belge, il est fait prisonnier le 23 août 1914 à Namur. Après quatre ans de captivité, il est, en raison de son état de santé, hospitalisé à l'ambulance n°3/64 à Charleville-Mézières où il décède le 14 janvier 1919 des suites de broncho-pneumonie.

 

La bataille des Ardennes, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées   dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations.

Constituant déjà en 1870 une position stratégique, le bois de la Marfée est le théâtre d'âpres combats, au cours desquels s'illustrent les Vendéens du 11e corps d'armée. Retranché sur le plateau de Chaumont et la ferme Saint-Quentin, le 137e régiment d'infanterie parvient, localement, à conduire une action victorieuse. Au cours de celle-ci, cette unité réussit à s'emparer, le 27 août, du drapeau du 28e régiment d'infanterie de réserve. Pour autant, après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, Joffre donne l’ordre aux troupes de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde, les Français sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour empêcher notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Sedan est occupée. Le quotidien des habitants va alors, comme toute ville occupée, devenir de plus en plus difficile. Réquisitions et privations se multiplient alors que l'ennemi réprime violemment toute opposition. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Écrasés par le par le feu de l’artillerie allemande les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les Allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige.

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant les restes mortels de combattants français inhumés en grand nombre dans un ossuaire, la nécropole de Sedan-Torcy est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

 

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Adresse

Sedan
À l’est de Charleville-Mézières, D 977, D 6

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Nécropole nationale de Noyers-Pont-Maugis, La Marfée

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Nécropole de Noyers-Pont-Maugis en Ardennes, "La Marfée". © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette panneau la Marfée

 

Situé sur la commune de Noyers-Pont-Maugis, le cimetière national de "La Marfée" regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille des Ardennes en août 1914 et lors de l'ultime mouvement offensif de 1918 vers la Meuse. Créé au lendemain des combats, le cimetière est réaménagé en 1920, puis rassemble d’autres corps de soldats inhumés dans le secteur de Sedan. Cette nécropole regroupe aujourd'hui 1 723 corps dont 1 202 en ossuaire et quelques étrangers (Britanniques, Roumains…). Elle jouxte un cimetière allemand créé en 1922 et comprenant 14 055 sépultures de soldats allemands de 1914-1918 et 12 788 de 1939-1945.

 

La bataille des Ardennes – Août 1914

La bataille des Ardennes se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le Haut commandement français comme les commandants d'armées ne peuvent avoir une vision intégrale des opérations. Celles-ci opposent la Ve armée du prince Frédéric-Guillaume et la IVe du duc de Wurtemberg, pivot de la manœuvre ennemie, à la 3e armée française du général Ruffey et la 4e armée conduite par le général de Langle de Cary.

Pour soutenir son offensive en Alsace-Lorraine, le général Joffre, commandant en chef de l'armée française, ordonne un mouvement de la 3e et de la 4e armée à travers les Ardennes. Chargées de progresser vers le nord, elles doivent attaquer l'ennemi pour le détruire ou le rejeter vers la Meuse.

Constituant déjà en 1870 une position stratégique, le bois de la Marfée est le théâtre d'âpres combats,au cours desquels s'illustre le 11e corps d'armée. Retranché sur le plateau de Chaumont et la ferme St Quentin à 5 kms au sud de Sedan, cette unité composée d'un grand nombre de Vendéens parvient, localement, à une action victorieuse. Au cours de celle-ci, le 137e régiment d'infanterie réussit à s'emparer, le 27 août, du drapeau du 28e régiment d'infanterie de réserve.

Pour autant, après quelques jours d’accrochages meurtriers, la bataille des Frontières est perdue. Le 23 août, Longwy est assiégée. En raison des échecs en Lorraine et dans les Ardennes, Joffre, sous la pression des troupes ennemies, ordonne un mouvement de retrait. La 3e armée se repli en direction de Verdun, et la 4e armée vers Stenay et Sedan. Sur le terrain, talonnés par l'ennemi, les Français ignorent la réalité de ce désastre.

Au terme des combats de La Marfée, les Allemands entrent dans Sedan. Occupée pendant quatre ans, la cité ardennaise subit réquisitions et privations. De janvier 1917 à novembre 1918, l'ennemi réprime violemment toute opposition. A ce titre, la vieille citadelle devint un lieu d’internement.

Sanctionné pour ses échecs, Ruffey est limogé par le général Sarrail. Sur le terrain, la situation est critique : la résistance de l’armée de Langle de Cary sur la Meuse menace d’élargir une brèche de plusieurs dizaines de kilomètres entre les 4e et 5e armées françaises à l’ouest. Devant ce danger, Joffre renforce ce dispositif en intégrant dans l'urgence trois corps d’armée. Conduit par le général Foch, ce détachement provisoire constitue le fondement de la future 9e armée qui s'illustrera sur les champs de bataille de la Marne.

 

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Adresse

Noyers-Pont-Maugis
Au sud de Sedan, D 6, D 229

La nécropole nationale de Floing

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Nécropole nationale de Floing. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole

 

La nécropole nationale de Floing regroupe 2 237 corps de victimes des deux guerres. Créé en 1960, ce cimetière est aménagé pour rassembler les corps exhumés dans les cimetières communaux du département des Ardennes. Pour 1914-1918, 333 soldats français, et pour 1939-1945, 1 957 militaires français, dont des résistants, deux Serbes et un Espagnol y reposent.

 

L’offensive française en Argonne en octobre 1918

En octobre 1918, le front ennemi est rompu. Après leur succès en Champagne, les armées françaises soutenues par la 1ère armée américaine atteignent les positions de la ligne Hindenburg qui sont progressivement franchies. Malgré des pertes importantes, l’ennemi résiste vigoureusement. Le 14 octobre, le 85e régiment d’infanterie (RI) reçoit l’ordre de couvrir le flanc droit de la division, en liaison à gauche avec le 27e RI notamment lors de la prise du cimetière communal de Le Thour. Les Français s’installent alors dans ce village, situé à l’intersection de plusieurs petites vallées. Dominant le cimetière et ses abords, le terrain permet le déploiement d’une action combinée en vue d’atteindre rapidement les éléments de tranchées occupés par l’ennemi. Le régiment occupe ce secteur jusqu’au 21 octobre. Le 24, l’ennemi tente une contre-attaque infructueuse. Le lendemain, les 95e RI, 27e et 85e RI doivent enlever une partie de la Hunding Stellung, ligne de défense allemande située au nord de l’Aisne. Cette position allemande est protégée par un important réseau de fils de fer. L’attaque est un succès.

Au cours des opérations des 25 et 29 octobre, plus de 800 soldats allemands, dix canons, une batterie complète de 150 mm et une centaine de mitrailleuses sont saisis. L’ordre est donné de poursuivre l’ennemi au nord de l’Aisne.

Mai 1940, la campagne de France

De septembre 1939 à juin 1940, les troupes de l’Empire sont mobilisées. Engagées au cours de la campagne de France, elles luttent contre l’invasion allemande. Le 11 mai, le 2e régiment de Spahis marocains est ainsi engagé sur la Semoy en Belgique. Le 14, cette unité s’illustre à Vendresse et à La Horgne. Pendant deux jours, les troupes coloniales d’Afrique du Nord tentent de bloquer la 1re division blindée allemande. Les pertes sont énormes. Les survivants combattent ensuite à Terron puis mènent des combats de retraite à l’ouest de l’Argonne.

L’armistice du 22 juin 1940 débouche sur une réorganisation de l’armée française. Cadres et hommes de troupe sont, pour beaucoup, démobilisés et de nombreuses unités sont désarmées. Dorénavant, les effectifs de l’armée de l’armistice se limitent aux troupes utiles au maintien de l’ordre dans la zone non occupée.

Des combattants de l’ombre et de la Liberté

Parmi les résistants inhumés à Floing repose notamment le corps d’Emile Paris. Celui-ci, aux côtés de son frère Adrien, est l’un des premiers à rejoindre le maquis d’Autrecourt, première organisation clandestine des Ardennes, fondée par Ernest Cardot en février 1943. Il y assure des missions de ravitaillement. Arrêté en juin 1943, après la mort d’Ernest Cardot, Emile Paris est condamné, le 31 août, à la peine de mort par le tribunal militaire allemand de Charleville. Le 1er novembre 1943, sur le plateau de Berthaucourt à Mézières, il est fusillé. Alphonse Masier, dessinateur industriel, résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) est fusillé le 23 septembre 1943. Tous deux reposent au sein de la nécropole de Floing.

Aux côtés de combattants de l’ombre, est inhumé Robert Rouyer, lieutenant au régiment d’infanterie de marine du Pacifique. Mort le 17 juin 1944 à Acquapendente (Italie), son corps est transféré à la nécropole de Floing en 1963.

 

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Adresse

Floing
Au nord de Sedan, D 205

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