La bataille de Maissin - Août 1914

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Le champ de bataille de Maissin.
Maissin. Le cimetière franco-allemand. Source : www.1914-18.be

Le 20 août 1914 au soir, l'ordre d'offensive parvint du G.Q.G. de Joffre rédige en ces termes : "L'ennemi sera attaqué partout où on le rencontrera..."

Corps 1

Situation en août 1914

Le 21, la 4e armée française du général de Langle de Cary passait la frontière belge. Dès l'aube du 22 août, les corps d'armée français se heurtèrent en une suite de batailles de rencontre simultanées et très violentes à la IVe armée impériale allemande commandée par le duc Albert de Wurtemberg. La 4e armée française comprenait le 9e corps d'armée de Tours, le 11e de Nantes, le 17e de Toulouse, le 12e de Limoges, le 2e d'Amiens, le corps d'armée colonial (les "marsouins", ex-infanterie de marine), les 4e et 9e divisions de cavalerie.

Le terrain où elle allait combattre, les Ardennes belges, de Givet à Virton, est une succession de plateaux boisés, aux forêts très denses, découpés par des cours d'eau qui ont cloisonné le paysage en creusant des ravins profonds. Les villages sont nichés dans des cuvettes ou dans des clairières de la forêt. Le 11e corps d'armée du général Eydoux se heurta à Maissin au XVIIIe corps d'armée du général Von Schenck. Le 11e C.A. était fort de dix régiments d'infanterie (28 000 fantassins), de trois régiments d'artillerie de campagne (120 pièces de 75 mm), d'un régiment de cavalerie et de compagnies du génie.

 

Panorama de Maissin. Source : Collection particulière

 

Ses contingents venaient du recrutement de Bretagne et de Vendée. Côté allemand, le XVIIIe corps d'armée était prussien et hessois. Il comprenait huit régiments d'infanterie (24 000 hommes), quatre régiments d'artillerie de campagne et un bataillon d'obusiers lourds (160 pièces de 77, 105 et 150 mm), deux régiments de cavalerie, trois compagnies du génie et une escadrille d'avions.

Corps 2

La bataille

A 7 h, éclairant les colonnes du 11e C.A., les cavaliers du 2e chasseurs atteignirent Maissin. L'infanterie arriva vers midi.

 

Le champ de bataille. Source Collection particulière

 

Tout de suite, ce fut le choc brutal contre l'infanterie allemande de la XXVe division. Le village et les bois environnants devinrent l'enjeu de combats acharnés. Attaques et Contre-attaques se succédèrent sous le feu des mitrailleuses et des obus des deux artilleries. A 15 h, le 19e régiment d'infanterie (R.I.) se battait dans le village en contenant les assauts ennemis. Des compagnies des 93e, 116e, 118e et 137e venues en renfort progressaient en luttant pied à pied pour dégager Maissin. A 19 h, par une attaque à la baïonnette au son des clairons, les fantassins français rejetaient les Allemands du village. Pendant ce temps, les 62e, 64e et 65e R.I. avaient lutté pour chaque crête et chaque bois que les Hessois leur disputaient avec une égale ténacité.

Suivant le mouvement général de l'armée qui se reportait vers la frontière française, le 11e C.A. battit en retraite le 23 août en abandonnant le champ de bataille, les morts et les blessés intransportables à l'ennemi. Des centaines de blessés reçurent les premiers soins dans les villages de Transinne, Redu et Our où ils furent faits prisonniers par l'armée allemande. On peut considérer cette bataille de rencontre comme l'un des plus meurtriers affrontements, avec Rossignol et Ethe, du samedi 22 août 1914 dans la province belge de Luxembourg.

 

Le cimetière. Source : Collection particulière

 

Les Pertes

Côté français : 4 500 hommes sont blessés ou tués. A elle seule, la plus éprouvée, la 44e brigade perdit 2 000 fantassins. Côté allemand : les pertes furent équivalentes et particulièrement dures à la XXVe division (3 676 hommes). Le régiment de la Garde grand-ducale hessoise, le 115e grenadiers perdit 27 officiers et 760 fantassins.

 

Le cimetière. Source : Wikipedia commons.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA