Appels à projets pédagogiques

Appels à projets pédagogiques
Année 2024-2025 "Écrivains en guerre"

Écrivains en guerre

 

Ecrivains_AAP

 

Tout au long de l’année scolaire 2024-2025, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux initiatives pédagogiques qui répondront à cet appel à projets. Ce soutien pourra prendre différentes formes, notamment financières et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DMCA, qui auront lieu d’octobre 2024 à juin 2025, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui, tout en répondant à l’appel à projets, s’inscriront dans le cadre d’une démarche pluridisciplinaire et bilingue, faisant intervenir les enseignants de langue étrangère et permettant aux élèves de produire des travaux en Allemand, Espagnol, Anglais... ou tout autre langue enseignée dans leur établissement d’origine .

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2024, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • Mont-Valérien
  • Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG)

Autres partenaires

  • Association des écrivains combattants (AEC)
  • Mémorial de Verdun
  • Historial de la Grande Guerre
  • Fondation Charles de Gaulle
  • Musée de la Résistance nationale (MRN)
  • Camp des Milles
  • Musée de la Grande Guerre
  • Panthéon

 

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

 

Le 20 février 1942, les toutes jeunes Editions de Minuit publient clandestinement Le silence de la Mer. Vercors (de son vrai nom Jean Bruller) dénonce et refuse, dans ce livre-résistant, l’occupation nazie, quand bien même elle serait « correcte » et se manifesterait sous les traits d’un affable et francophile officier allemand épris de culture. L’ouvrage, rapidement publié à Londres, alors capitale de la France libre, est ensuite largement diffusé par les services gaullistes, y compris en France occupée sous forme de minuscules brochures parachutées par la R.A.F. La nouvelle qui donne son titre au livre connaît vite un succès international avant d’être adaptée pour la première fois au cinéma, en 1947, par Jean-Pierre Melville.

Les poètes Paul Eluard, qui écrit Liberté en 1942, René Char, dont les feuillets d’Hypnos sont rédigés à partir de 1943, Robert Desnos, lui-même entré en résistance en 1942 et dont les écrits ornent aujourd’hui les murs du mémorial des martyrs de la Déportation, haut lieu de la mémoire nationale du ministère des Armées, sont d’autres exemples de ces engagements d’écrivains et d’hommes de lettres français contre le fascisme et pour la liberté.

L’appel à projets proposé par le ministère des armées, s’il s’inscrit à travers ces exemples dans le cadre du 80ème anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, ne se limite cependant pas aux cas de ces poètes résistants et exemplaires.

Il explore plus largement le rapport entre écrivains et combattants, propose d’étudier comment l’écrit rend compte de la réalité de la guerre mais, au-delà de l’indispensable témoignage, peut aussi être arme, instrument d’émancipation et porteur de mémoire.

La guerre est très présente dans la littérature européenne et, au moins depuis l’Iliade, irrigue de nombreux genres littéraires et courants artistiques. Poètes, romanciers, journalistes…, témoins et parfois acteurs des conflits sur lesquels ils composent, s’inscrivent ainsi dans une longue tradition littéraire à laquelle n’échappe pas l’armée française elle-même. Plusieurs auteurs militaires témoignent jusqu’à nos jours de ce lien étroit et ancien entre la plume et l’épée, à commencer par le général de Gaulle. En 2017, la publication de Jonquille par les éditions Gallimard, récit à hauteur d’homme de la vie d’une compagnie de soldats français engagée en Afghanistan, rencontre un succès remarqué.

Le champ chronologique de l’étude peut dès lors être élargi à l’ensemble des conflits contemporains, jusqu’aux engagements récents et à la période la plus actuelle (OPEX). Il concerne, de la même façon, l’aire géographique la plus étendue et ne se limite pas au seul territoire métropolitain.

 

L’appel à projets concerne de la même façon tous les niveaux d’enseignement, du collège et du lycée, de l’enseignement général et de l’enseignement professionnel, dès l’instant où ceux-ci abordent les conflits contemporains (de 1870 à nos jours). Il renvoie à de multiples réalités et bénéficie de nombreuses portes d’entrée dans les programmes, que ce soit pour témoigner de la nature des conflits, illustrer des engagements particuliers ou analyser leur mémoire.

 

Écrits de guerre et écrits sur la guerre constituent ainsi un matériau directement mobilisable en cours.

Des autobiographies et des biographies peuvent être étudiées, l’écrivain lui-même, combattant ou non, civil ou non, devenant un potentiel sujet d’étude. De Guillaume Apollinaire à Maurice Genevoix ou Erich-Maria Remarque, d’Albert Londres à Joseph Kessel, des « soldats de Salamine » de Javier Cercas aux « hommes » de Laurent Mauvignier, les écrivains donnent à voir la guerre ainsi que les hommes et les femmes qui la font. Ils mettent en lumière leurs motivations, les valeurs qui les fondent, les doutes qui les assaillent, les souvenirs qui les hantent et la mémoire qu’ils portent.

Le thème retenu se prête ainsi particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant l’histoire-géographie au français, voire au théâtre.

Le cadre du sujet, élargi à l’ensemble des conflits contemporains, lui confère par ailleurs une dimension internationale permettant d’associer les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger.

 

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Ressources pédagogiques de la DMCA sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 

 Articles

Personnalités

 

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Ressources pédagogiques de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre

 

Pour le Mont-Valérien

Pour le mémorial des martyrs de la Déportation

 

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Ressources pédagogiques du Mémorial de Verdun

 

Visites guidées sur les champs de bataille où a combattu Maurice Genevoix (notamment sur la Tranchée de Calonne ainsi que sur la crête des Éparges).

Exposition consacrée à Maurice Genevoix réalisée à l’initiative de l’ONACVG. (voir la présentation de l'exposition « Maurice Genevoix et Ceux de 14 » au musée des enfants de troupe d'Autun)

 

Documents relatifs à Maurice Genevoix :

 

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Ressources pédagogiques de l’Historial de la Grande Guerre

 

Dans le cadre des actions "pass culture" 2022-2023, deux journées (dates à définir) seront réservées aux classes en lien direct avec cette thématique. L'activité proposera aux élèves du second degré une réflexion autour d'Otto Dix, artiste allemand dont la série d'eaux fortes "Der Krieg" reste l'un des témoignages les plus complets sur l'expérience combattante, et de Henri Barbusse et de son célèbre roman "Le feu, journal d'une escouade".

 

L’Historial propose également deux dossiers pédagogiques, en téléchargement sur son site, à l'attention des élèves des premier et second degrés :

 

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Ressources pédagogiques de la Fondation Charles de Gaulle

 

Espace Écrivains en guerre

Auteurs

Conflits

 

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Année 2024-2025 "Les sciences et la guerre"

Les sciences et la guerre

 

 

Tout au long de l’année scolaire 2024-2025, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux initiatives pédagogiques qui répondront à cet appel à projets. Ce soutien pourra prendre différentes formes, notamment financières et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DMCA, qui auront lieu d’octobre 2024 à juin 2025, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui, tout en répondant à l’appel à projets, s’inscriront dans le cadre d’une démarche pluridisciplinaire et bilingue, faisant intervenir les enseignants de langue étrangère et permettant aux élèves de produire des travaux en Allemand, Espagnol, Anglais... ou tout autre langue enseignée dans leur établissement d’origine .

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2024, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

 

Le 13 avril 1888, Alfred Nobel, héritier d’une dynastie suédoise de l’armement et célébrissime inventeur de la dynamite, aurait eu la surprise de découvrir dans un journal son avis de décès et l’éloge mortuaire l’accompagnant : « Le marchand de la mort est mort. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier ». Le scientifique aurait alors brutalement pris conscience de l’image négative attachée à sa personne et décidé, en retour, de consacrer une part de son immense fortune à récompenser les bienfaiteurs de l’humanité et les avancées les plus positives de la recherche : le prix Nobel était né. 

L’erreur du nécrologiste trop pressé - Alfred Nobel décèdera en 1896 -, si tant est qu’elle ne soit pas une légende, a le mérite de rappeler, en cette fin de siècle pourtant marquée par le positivisme et la croyance dans les bienfaits de la recherche scientifique, les liens étroits existant entre sciences et armement, progrès de la chimie et développement de techniques militaires dont les effets meurtriers, déjà clairement perçus par les contemporains, se manifesteront à une échelle industrielle quelques décennies plus tard.

L’appel à projets proposé par le ministère des armées permet de travailler sur les liens existant entre les sciences et la guerre, la recherche scientifique et le fait militaire. 

Ces liens sont d’abord, bien sûr, ceux de l’armement, avec, depuis l’invention de la poudre sans fumée, la découverte régulière de nouveaux explosifs et le perfectionnement incessant des munitions disponibles. 

Ils sont, plus largement, ceux de l’application au champ militaire des progrès de la chimie, des sciences physiques et de tous les domaines qui leur sont liés. De l’exploration des fonds marins à celle des cieux, les découvertes scientifiques ont ainsi permis le développement des sous-marins et des avions, du sonar et du radar, des moyens de détection et d’attaque, des communications et de leur brouillage, du chiffrage et du décodage... 

De nouvelles recherches, de nouveaux matériaux, de nouveaux colorants, de nouvelles déclinaisons concrètes qui modifient donc les conditions du combat et la nature même du champ de bataille, qui ouvrent vers une histoire des sciences appliquée au domaine militaire mais qui ne concernent pas seulement l’ingénierie militaire. 

Le service de santé profite, en effet, aussi des découvertes effectuées – que l’on pense à Marie Curie et à ses voitures radiologiques parcourant les fronts de la Première Guerre mondiale. Les applications militaires de la recherche scientifique ne sont donc pas que destructrices, tant s’en faut. On pourra, dans la même logique, s’intéresser aux études actuelles visant à augmenter les capacités du soldat, que ce soit en terme d’acuité visuelle, par exemple, ou de résistance à l’effort.

L’appel à projets permet ainsi de croiser histoire du fait militaire et histoire des sciences. Il peut être abordé à travers les arts, par exemple avec la bande dessinée, le cinéma ou la littérature, du Nautilus de Jules Verne aux ouvrages d’anticipation plus actuels, ou de façon plus philosophique, en interrogeant les notions de progrès et d’éthique.

Le champ chronologique de l’étude concerne l’ensemble des conflits contemporains, y compris coloniaux, jusqu’à la période la plus actuelle (on pense à la militarisation de l’espace et aux bouleversements apportés par le « new space »), de même que son cadre spatial ne se limite pas au seul territoire métropolitain mais s’étend au monde entier.

L’appel à projets concerne de la même façon tous les niveaux d’enseignement, du collège et du lycée, de l’enseignement général et de l’enseignement professionnel, dès l’instant où ceux-ci abordent les conflits contemporains. Il renvoie à de multiples réalités et bénéficie de nombreuses portes d’entrée dans les programmes, que ce soit pour témoigner de la nature des affrontements, étudier leurs évolutions ou analyser leur mémoire.

Des photographies, des reportages, des films, des entretiens… peuvent servir de support aux travaux réalisés. Ceux-ci peuvent prendre la forme d’expositions, de réalisations vidéo, d’œuvres plastiques.  

Le thème retenu se prête aussi particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant l’histoire-géographie aux diverses matières scientifiques (mathématiques, sciences physiques, sciences et vie de la terre, enseignements technologiques, systèmes d’information et numérique...) mais aussi à la philosophie, tant les déclinaisons militaires des récentes découvertes posent d’importantes questions éthiques (recours croissant aux robots et aux machines télé opérées, jusqu’aux interventions effectuées sur le corps humain lui-même afin de rendre le soldat plus endurant).

Le cadre du sujet, élargi à l’ensemble des conflits contemporains et à tous les espaces, lui confère enfin bien sûr une dimension internationale permettant d’associer pleinement les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger.

 

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Année 2024-2025 "Photographier et filmer les conflits à l’époque contemporaine"

Photographier et filmer les conflits à l’époque contemporaine

Illustrer, informer, détourner

 

photo

 

Tout au long de l’année scolaire 2024-2025, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux initiatives pédagogiques qui répondront à cet appel à projets. Ce soutien pourra prendre différentes formes, notamment financières et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DMCA, qui auront lieu d’octobre 2024 à juin 2025, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui, tout en répondant à l’appel à projets, s’inscriront dans le cadre d’une démarche pluridisciplinaire et bilingue, faisant intervenir les enseignants de langue étrangère et permettant aux élèves de produire des travaux en Allemand, Espagnol, Anglais... ou tout autre langue enseignée dans leur établissement d’origine .

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2024, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.

Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • L’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Le Service historique de la défense
  • Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG)

Autres partenaires

  • Le Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information (CLEMI)

 

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

 

Des premiers daguerréotypes de Roger Fenton documentant la guerre de Crimée aux multiples captations qui, sur les réseaux sociaux, accompagnent les conflits les plus récents, la guerre a toujours été photographiée, puis filmée. Ces illustrations façonnent nos représentations des conflits contemporains et, pour certaines, les résument même, tant est fort leur pouvoir évocateur. On pense évidemment au républicain espagnol de Robert Capa, à la petite fille brûlée au napalm de Nick Ut, voire aux soldats américains d’Iwo Jima immortalisés par Joe Rosenthal. Ces images permettent, dans leur foisonnement et leur diversité, de dresser un panorama complet des conflits contemporains et d’illustrer les guerres des deux derniers siècles.

Maintes fois reproduites et convoquées, imprimées et projetées, les photographies illustrent, témoignent, renseignent, mais participent aussi d’une autre forme de guerre, celle de l’information. L’image fait alors fonction de preuve, elle devient pièce à conviction et, jetant une lumière parfois crue sur la réalité d’un conflit, peut en modifier l’acceptation par l’opinion publique. On peut ici évoquer l’impact des images ramenées et diffusées, lors de la guerre du Vietnam, par les reporters américains, le scandale suscité par les photos de la prison d’Abou Ghraib lors de la deuxième guerre du Golfe, l’émotion provoquée par la documentation des massacres de Boutcha en Ukraine.

Illustration, témoignage et pièce à conviction, l’image informe, oriente, fixe la mémoire, désigne des coupables… Mais la guerre de l’information peut aussi être une guerre de désinformation, possibilité que les outils techniques démultiplient à l’heure des réseaux sociaux et des moyens offerts à tout un chacun de mettre en ligne des contenus non vérifiés. Les photos d’amateurs, les vidéos « prises sur le terrain » ouvrent ainsi la voie à de nombreuses manipulations qui, sans être nouvelles, on pense par exemple aux faux charnier de Timisoara en 1989, ne sont pas sans conséquences ni dangers.

Image fixe ou animée, « amateur » ou institutionnelle, autorisée ou volée, documentaire ou de fiction, la photographie et la vidéo restent enfin des productions humaines qui reflètent les choix, souvent conscients mais parfois inconscients, de leur auteur. Elles n’échappent pas toujours à une forme d’esthétisation, moyen de mise à distance ou d’héroïsation volontaire du sujet, qui interrogent sur leur construction ainsi que sur le rapport entre image et œuvre.

L’appel à projets proposé par le ministère des armées, s’il peut s’inscrire dans le cadre du 80ème anniversaire de la Seconde Guerre mondiale et du 70ème anniversaire de la fin de l’engagement du bataillon français de l’ONU dans la guerre de Corée, ne se limite cependant bien sûr pas aux photographies ou reportages filmés qui illustrent ces deux conflits.

Il explore plus largement le rapport entre l’image et le réel, propose d’étudier comment la photographie et, plus récemment, la vidéo, rendent compte de la réalité de la guerre mais, au-delà de l’indispensable témoignage, peuvent aussi être un moyen de mobilisation, un instrument d’émancipation ou au contraire un outil de désinformation.

Le champ chronologique de l’étude peut dès lors être élargi à l’ensemble des conflits contemporains, jusqu’aux engagements récents et à la période la plus actuelle (OPEX, Ukraine). Il concerne, de la même façon, l’aire géographique la plus étendue et ne se limite pas au seul territoire métropolitain.

L’appel à projets concerne tous les niveaux d’enseignement, du collège et du lycée, de l’enseignement général et de l’enseignement professionnel, dès l’instant où ceux-ci abordent les conflits contemporains (de 1870 à nos jours). Il renvoie à de multiples réalités et bénéficie de nombreuses portes d’entrée dans les programmes, que ce soit pour témoigner de la nature des conflits, analyser leur mémoire ou travailler sur le rapport à la création et à l’information.

Des photographies de presse, des images extraites de reportages, des productions amateurs et des enregistrements peuvent servir de support aux travaux réalisés. Ceux-ci peuvent prendre la forme d’expositions, de catalogues, de diaporamas, voire de productions animées.  

Le thème retenu se prête ainsi particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant par exemple l’histoire-géographie aux arts plastiques, voire à la philosophie et au français quand ces images s’accompagnent d’un texte plus ou moins élaboré, qui en propose une interprétation ou en oriente le sens.

Le cadre du sujet, élargi à l’ensemble des conflits contemporains, lui confère par ailleurs une dimension internationale permettant d’associer les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger.

 

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Ressources pédagogiques de la DMCA sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 

Articles

dont :

 

 

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Année 2023-2024 "Le sport et les armées"

Le sport et les armées

Divertir, mobiliser, légitimer

 

sport

 

Tout au long de l’année scolaire 2023-2024, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux projets pédagogiques qui répondront à cet appel à projets pédagogiques. Ce soutien pourra prendre différentes formes financières, pédagogiques et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DMCA qui auront lieu d’octobre 2023 à juin 2024, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".  (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2023, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

Au-delà de l’opération "Héritiers de mémoire", les projets scolaires pourront faire, sous réserve de leur qualité, l’objet d’un soutien financier et partenarial lors des commissions de soutiens aux projets scolaires de novembre 2023, mars et mai 2024.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

 

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.

Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • L’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Le Service historique de la défense
  • L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG)

Autres partenaires

  • La Cellule d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre (CABAT)
  • Le Centre national des sports de la Défense (CNSD) de Fontainebleau

 

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Contenu de l’appel à projet

 

1er décembre 1956, Melbourne. Alain Mimoun entre le premier dans l'enceinte du stade olympique sous les acclamations et les cris de plus de 120 000 personnes. Encore un tour de piste et l’athlète français sera sacré champion de l'épreuve reine des jeux, le marathon.

A quoi pense-t-il alors qu'il s'apprête à franchir en vainqueur la ligne d'arrivée ? A Emil Zatopek, « la locomotive tchèque », héros sportif du bloc de l’Est en ces temps de guerre froide, le grand ami mais aussi l’éternel rival, celui qui a pris le départ avec lui mais qui, cette fois loin derrière, n'arrivera que 6ème ? Mimoun ne connaît pas l'avance dont il dispose, ne sait pas où sont ses concurrents.

Pense-t-il, à chaque foulée qui le conduit vers la victoire, à ses jambes qui le portent, à cette jambe gauche surtout, touchée par des éclats d’obus en Italie en 1943, sauvée in extremis par un chirurgien français à l'hôpital de Naples, alors que les médecins militaires américains préconisaient l'amputation ?

Pense-t-il, lui l'enfant du Telagh, né Ali Mimoun Ould Kacha en 1921 près de Sidi Bel Abbès, dans ce qui est alors l’arrondissement d’Oran, à la guerre d'Algérie qui vient d'éclater ? Ancien engagé volontaire, caporal-chef au sein de la 3ème division d’infanterie algérienne, décoré de la croix de guerre, vétéran de la bataille de France, des campagnes de Tunisie et d’Italie, du débarquement de Provence et des combats de la Libération, pense-t-il à son itinéraire de combattant ? 

L'histoire d'Alain Mimoun se confond, en ce milieu de XXème siècle, avec celle de la France. Peut-être ne le sait-il pas, peut-être n'y pense-t-il pas. Mais il sait que lui, le « champion des champions français » que saluait déjà le journal l'Equipe en 1949, est en train d'écrire, ce 1er décembre 1956, une nouvelle page de gloire sportive.

 

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L’appel à projets proposé par le ministère des armées permet de croiser les itinéraires de grands sportifs avec ceux de l’histoire du fait militaire. Les parcours individuels représentent à cet égard autant de portes d’entrée dans les conflits contemporains, et les exemples abondent à partir desquels étudier les guerres des deux derniers siècles. De Georges Carpentier et Alfred Nakache, le « nageur d’Auschwitz », à Alain Mimoun, des jeux olympiques aux Invictus games, des tranchées de la Première Guerre mondiale aux affrontements les plus récents, de multiples destins sportifs donnent à voir et permettent d’étudier leur époque.

Au-delà des cas particuliers, les pratiques sportives sont par ailleurs elles-mêmes objets d’histoire. L’appel à projets permet ainsi de s’intéresser à la place qu’elles occupent dans les armées belligérantes, que ce soit avant la Première Guerre mondiale ou après, lorsque le sport et le spectacle du sport s’affirment comme des composants essentiels de la culture de masse occidentale. La pratique sportive peut dès lors être envisagée comme instrument de propagande, mais aussi de résistance, comme outil diplomatique mais aussi comme terrain d’affrontement dans les relations internationales.

Les enceintes sportives elles-mêmes s’inscrivent enfin dans l’histoire des conflits, qu’elles soient lieux d’incarcération (le Prater de Vienne en 1939, le Vélodrome d’Hiver de Paris en 1942, le stade de Mostar en 1993…) ou de grands rassemblements politiques (Nuremberg…).

Le champ chronologique de l’étude concerne dès lors l’ensemble des conflits contemporains, y compris coloniaux, jusqu’à la période la plus actuelle (on pense à l’exclusion de la Russie des grandes compétitions internationales), de même que son cadre spatial ne se limite pas àau seul territoire métropolitain mais s’étend au monde entier.

L’appel à projets concerne de la même façon tous les niveaux d’enseignement, du collège et du lycée, de l’enseignement général et de l’enseignement professionnel, dès l’instant où ceux-ci abordent les conflits contemporains. Il renvoie à de multiples réalités et bénéficie de nombreuses portes d’entrée dans les programmes, que ce soit pour témoigner de la nature des affrontements, étudier leur résolution ou analyser leur mémoire.

Des photographies, des reportages, des films, des entretiens… peuvent servir de support aux travaux réalisés. Ceux-ci peuvent prendre la forme d’expositions, de réalisations vidéo, d’œuvres plastiques, voire s’inscrire dans le cadre de manifestations sportives.  

Le thème retenu se prête aussi particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant l’histoire-géographie à, bien sûr, l’éducation physique et sportive, mais aussi aux arts plastiques, à la philosophie et au français, tant les pratiques sportives, leurs représentations et les discours qui les accompagnent, renvoient aussi au rapport qu’entretiennent les sociétés au corps, à la performance physique et à l’image du héros.

Le cadre du sujet, élargi à l’ensemble des conflits contemporains et tous les espaces, lui confère enfin une dimension internationale permettant d’associer pleinement les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger.

 

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Ressources pédagogiques de la DMCA sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 

Articles

 

Vidéo

 

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Ressources pédagogiques de l’ECPAD

 

Vidéos

 

Photos

 

et bien d’autres https://imagesdefense.gouv.fr/fr/nos-collections/theme/societe/sports-et-loisirs.html?type_filter%5B0%5D=707&type_filter%5B1%5D=703

 

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Année 2022-2023

À l’occasion des 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées conduit un appel à projets pédagogiques pour l’année scolaire 2022-2023 auprès des établissements scolaires, des associations et collectivités locales, sur le thème :

 

La guerre d’Algérie : une histoire militaire, des mémoires combattantes

 

Algerie_AAP_2022

 

Tout au long de l’année scolaire 2022-2023, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux projets pédagogiques qui répondront à cet appel à projets pédagogiques. Ce soutien pourra prendre différentes formes financières, pédagogiques et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DMCA qui auront lieu d’octobre 2022 à juin 2023, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2022, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

Au-delà de l’opération "Héritiers de mémoire", les projets scolaires pourront faire, sous réserve de leur qualité, l’objet d’un soutien financier et partenarial lors des commissions de soutiens aux projets scolaires de novembre 2022, mars et mai 2023.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Service historique de la Défense (SHD)
  • Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG)

Associations, fondations…

  • Fédération nationale André Maginot (FNAM)
  • Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie (FMGACMT)
  • Union nationale des combattants (UNC)
  • Union fédérale (UF)
  • Union des blessés de la face et de la tête (UBFT), « les Gueules Cassées »
  • Fédération nationale des anciens combattants d'Algérie, Maroc, Tunisie (FNACA)
  • Fédération nationale des combattants prisonniers de guerre, combattants d'Algérie Tunisie Maroc (FNCPG-CATM)
  • Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE)

 

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

 

Le contexte mémoriel

 Le 19 mars 1962, le cessez-le-feu décrété en Algérie concrétise la signature, la veille, des accords d’Evian. Il annonce la fin d’un conflit débuté en novembre 1954 et qui a concerné, de part et d’autre de la Méditerranée, plusieurs centaines de milliers de combattants.

Les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie en mars 2022 invitent à approfondir la réflexion sur ce conflit, son histoire et la mémoire qui en découle, alors même que les principaux témoins de cette époque sont de moins en moins nombreux. Cet enjeu a une importance toute particulière pour les jeunes générations qui n’ont pas connu cette période de l’Histoire et qui l’entendent pourtant régulièrement évoquée. Il a aussi une grande importance pour les anciens combattants et leurs descendants, qui aspirent à une reconnaissance de leurs mémoires particulières. Il s’inscrit enfin dans le cadre d’une approche renouvelée sur le sujet, qui a vu les programmes scolaires faire une place particulière à l’histoire militaire et à la mémoire de la guerre d’Algérie.

En Algérie, le déclenchement de l’insurrection nationaliste du 1er novembre 1954 s’inscrit dans le contexte plus général des lendemains de la Seconde Guerre mondiale et du mouvement global de décolonisation.

La longueur de cette séquence historique (8 ans de guerre, de 1954 à 1962), les exactions commises de part et d’autre et ses conséquences humaines et politiques ont profondément marqué les contemporains et imprègnent encore notre société.

Aujourd’hui, des journées nationales honorent la mémoire des victimes civiles et militaires, des cérémonies et des lieux ancrent le souvenir de la guerre d’Algérie dans l’Histoire et les territoires. De part et d’autre de la Méditerranée, une mémoire commune se construit lentement, au fur et à mesure des travaux des historiens.

Une histoire militaire, des mémoires combattantes

Cet appel à projets propose d’ouvrir auprès des jeunes générations une réflexion sur les acteurs et les témoins du conflit, ainsi que sur le patrimoine de pierre lié à la mémoire franco-algérienne.

Il s’inscrit en lien étroit avec les programmes scolaires. Il est en effet adapté, dans l’enseignement général, au programme d’histoire de tronc commun de Terminale (thème 2, chapitre 3) qui traite de la nouvelle place de la France dans le monde, alors même qu’elle cesse d’être une puissance coloniale, et qui intègre "la Guerre d’Algérie et ses mémoires" comme point de passage et d’ouverture.

Il peut aussi intéresser l’enseignement de spécialité des classes de Première (thème 4, Axe 2 : "information et propagande en temps de guerre") et Terminale (Thème 3, Axe 1 : "Mémoires et histoire d’un conflit : la guerre d’Algérie").

Dans l’enseignement professionnel, la guerre d’Algérie peut également être évoquée dans le cadre du programme de Terminale (thèmes 1 et 2).

De 1954 à 1962, des centaines de milliers de jeunes Français sont projetés dans un conflit qui ne dit pas sa véritable nature, militaires d’active, rappelés puis appelés du contingent, dont la plupart n’avaient jusqu’alors jamais quitté le territoire métropolitain. Dans le cadre de cet appel à projets, il est proposé par exemple d’explorer les témoignages de ceux qui ont combattu.  Des interviews, des reportages et des enquêtes peuvent ainsi être menés auprès d’une génération qui disparaît aujourd’hui progressivement et dont la parole collectée permettra de refléter toute la diversité. Des itinéraires, des biographies peuvent être retracés et réalisés à partir de ces témoignages, des archives disponibles et des journaux des marches et opérations, qui permettront de mener un travail d’enquête historique. Ce recueil de paroles peut s’accompagner d’un recueil d’objets ou de photographies quand celui-ci est aussi support de mémoire. Il peut être prétexte à la réalisation d’un travail de contextualisation qui peut également recouvrir une dimension pluridisciplinaire. 

La guerre engage les hommes, mais elle repose aussi sur des moyens matériels et des techniques qui la conditionnent, l’alimentent et parfois en transforment le cours. La guerre, si elle touche les villes, se mène ainsi d’abord sur de vastes espaces ruraux, souvent montagneux, difficiles d’accès et impose une adaptation des tactiques. L’utilisation de l’hélicoptère se systématise et marque profondément les opérations, tandis que la très large diffusion du transistor permet à chaque soldat de rester en contact avec l’actualité métropolitaine, quel que soit son lieu de cantonnement. On sait l’importance de ces postes individuels dans l’échec du putsch de 1961 et l’utilisation que sut en faire le général de Gaulle après son retour au pouvoir. Une histoire des techniques se superpose ainsi à l’histoire du conflit, qui est aussi celle de l’entrée de la France dans une nouvelle modernité. Ces éléments peuvent amener à réfléchir sur le rôle des médias en temps de guerre (programme de HGGSP 1ère) mais trouvent plus largement une résonance dans les conflits asymétriques actuels ou récents (programme de tronc commun Terminale).    

Conflit humain, conflit matériel, la guerre d’Algérie est aussi un conflit psychologique, un conflit de représentations auquel n’échappe pas le monde combattant. Des organismes spécialisés sont ainsi mis en place au sein des armées : alors que le centre d’instruction, de pacification et contre-guérilla d’Arzew forme, à partir de 1957, tous les officiers affectés en Algérie aux procédés de l’arme psychologique, des Cinquième Bureaux spécialisés dans la guerre et l’action psychologiques sont créés dans tous les états-majors. S’ils sont supprimés dès février 1960, ils n’en témoignent pas moins de la prise en compte par l’institution militaire d’une nouvelle dimension, à l’heure où l’étude des nébuleuses et des réseaux d’influence auprès des médias revêt une importance nouvelle. Un travail critique sur ces pratiques pourrait ainsi être utilement mené dans le cadre de l’éducation aux médias et à l’information.

L’histoire de la guerre d’Algérie est enfin celle de ses lendemains, en particulier celle de la mémoire du monde combattant. Là aussi, un travail d’enquête pédagogique peut être mené sur la mise en place des diverses associations qui le structurent, qu’elles regroupent les anciens appelés ou les supplétifs de l’armée française qui ont pu être rapatriés après 1962.

La politique institutionnelle a progressivement évolué, jusqu’à la nouvelle qualification du conflit en 1999 et la création à Paris en 2002, quai Branly, d’un Mémorial rendant hommage aux victimes de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. Ce nouveau Haut lieu de la mémoire nationale du ministère des armées sert de cadre aux commémorations, notamment celle des 19 mars et 5 décembre. Le patrimoine mémoriel est par ailleurs très varié, plusieurs sites étant eux-mêmes porteurs de mémoire: anciens hameaux de forestage ayant accueilli les harkis, camps par où transitèrent les rapatriés, comme celui de Rivesaltes. Des visites virtuelles peuvent être organisées sur ces lieux, des travaux menés sur leur valorisation et leur histoire en partenariat avec les acteurs locaux.

A une autre échelle, des recherches peuvent être conduites sur les éléments inscrivant la mémoire des anciens combattants ou événements passés dans le paysage urbain : stèles, plaques commémoratives, noms de rue, inscriptions, monuments, sépultures sont aussi l’occasion de mener un travail d’enquête local permettant de réfléchir à la perception actuelle du conflit, ses traces et son souvenir, de part et d’autre de la Méditerranée.

 

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Ressources pédagogiques de la DMCA sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 

Articles

Lieu de mémoire

Photos (ECPAD)

Vidéos (ECPAD)

Carte

 

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Ressources pédagogiques de l'ECPAD

 

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Ressources pédagogiques du Service historique de la défense (SHD)

 

Le Service historique de la Défense conserve de nombreux fonds d’archives publiques traitant de la guerre d’Algérie, ainsi que des fonds privés, iconographiques et témoignages oraux documentant ce thème. La plupart de ces fonds sont aujourd’hui classés et accessibles par des instruments de recherche consultables en salle de lecture et/ou sur le site Internet du Service historique de la Défense. La bibliothèque de Vincennes propose également un large panel de périodiques intéressant le sujet. Aussi l’équipe pédagogique de Vincennes reste à disposition des enseignants pour les accompagner dans leurs recherches.

Fonds d’archives publiques

  • La série GR, 1H articles 1091-4881 propose de nombreux documents sur la présence française en Algérie, dont une majorité sur la seule guerre d’Algérie. Tout n’y est pas forcément communicable, mais une partie intéressante l’est déjà. Surtout, cette série est amenée à s’élargir au fur et à mesure des déclassifications et des ouvertures.
  • Le fonds cartographique de la série GR 6M T.20.6.B conserve principalement des cartes couvrant la période coloniale (à partir de 1830) pouvant appuyer un travail de contextualisation autour de la guerre d’Algérie.
  • Le fonds iconographique du SHD dispose de collections d’affiches et de tracts sur la guerre d’Algérie.

Fonds d’archives privées

  • Le fonds iconographie propose également des fonds privés provenant de combattants français, des "mémoires de combattants"». Ce sont en général des petits fonds d’une dizaine de photos. Par exemple, on y trouve des diapos couleurs très belles de J.Vogelweith, jeune sous-lieutenant au camp de Zéralda près d’Alger en 1963 et qui a participé au rapatriement de milliers de harkis sauvés par des généraux en opposition aux ordres reçus.
  • Parmi les fonds des témoignages oraux, ceux relatifs aux différents acteurs de la guerre d’Algérie (1954-1962) sont également communicables. À cet égard, l’exposition « Expériences combattantes – Paroles aux harkis » de 2020 a permis de constituer un corpus de témoignages déjà à disposition des enseignants.

Publications, presse et revues

  • Guerres mondiales et conflits contemporains, (1950-aujourd’hui), cote VI-P12. De nombreux articles sur la guerre d’Algérie, sur toute la durée de parution du titre.
  • Combats et opérations. TOE, Indochine, Algérie, OPEX ; collection de 2011 à 2013, cote P 5330.
  • Cahiers d’histoire immédiate, notamment n°48 (2015) cote NMP 6970 et n°45 (2014) cote NMP  7237.
  • Le Képi blanc, notamment n°742 dossier sur "La Légion en Algérie (1831-1968)".
  • La Revue historique des armées, notamment le numéro "Spécial génie" (n°284, 2016) avec deux articles sur "Les sections de neutralisation de grottes en Algérie (1959-1962)".
  • Guerre d’Algérie, guerre d’Indochine. Le magazine des conflits d’outre-mer ; année 2011 seulement, cote P 5302
  • Guerre d’Algérie magazine, année 2002 seulement, cote P 985.
  • "La guerre d’Algérie à l’écran", numéro de Cinémaction, n°85, 1997, cote NMP 8879. Numéro spécial d’un périodique sur le cinéma. Une autre façon d’aborder le sujet.
  • Les cahiers du Djebel. Le magazine d’une génération, organe de l’Union nationale des combattants d’Afrique du Nord, cote P 48. Presse combattante.
  • Historia magazine. La guerre d’Algérie, (1971-1974), cote P 394
  • L’ancien d’Algérie, publié par la Fédération nationale des anciens d’Algérie, cote P 5282 et 5282-GF Presse combattante.

 

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Ressources pédagogiques de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG)

 

Depuis 2016, l’ONAC-VG met à disposition des équipes éducatives un programme pédagogique complet, leur permettant d’aborder, en classe et dans la continuité des programmes, la complexité du conflit et de ses mémoires. Intitulé "Histoire et mémoires de la guerre d’Algérie", ce programme se décline autour de nombreuses ressources et initiatives pédagogiques guidées :

  • Une exposition pédagogique Guerre d’Algérie : Histoire commune, mémoires partagées ?, qui revient sur les trois temporalités ayant inscrit le conflit dans la société française (la colonisation, les années de guerre et la construction des mémoires), permettant ainsi une vision complète des enjeux de la guerre d’Algérie[1]. Cette exposition est disponible sur demande auprès des services départementaux de l’ONAC-VG : https://www.onac-vg.fr/services.        
    Les 23 panneaux physiques se complètent également de neuf vidéos Youtube, courtes et didactiques, où des historiens et spécialistes présentent les différents acteurs du conflit : https://www.youtube.com/playlist?list=PLDHIJ3z6pvdSVuxz4dUPa-fd1VLo1eYrx
  • Cette exposition s’accompagne d’une mallette pédagogique sous forme de clé USB qui regroupe plus de soixante heures de contenus sur l’enseignement de la guerre d’Algérie (fiches thématiques, vidéos, questionnaires, etc.). Cette mallette est également disponible sur demande.
  • Des séances de témoignages croisés en classe, dit "à 4 voix", où des anciens appelés ou engagés, français d’Algérie, harkis et militants de l’indépendance algérienne échangent ensemble et avec les élèves sur leurs expériences de la colonisation et de la guerre, peuvent être organisées sur demande.
  • Une collecte d’archives orales d’anciens acteurs du conflit est également menée par les agents de l’ONAC-VG ; les témoignages collectés (la majeure partie est audio, mais il peut y avoir également quelques témoignages filmés) sont ensuite reversés au SHD et sont consultables par le grand public. Un projet de classe de récolte de témoignages peut donc s’inscrire dans ce dispositif déjà en place, et bénéficier de l’accompagnement des équipes de l’ONAC-VG.

En complément de ce programme, peuvent également être proposés sur cette thématique :

  • Une visite thématique du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie à Paris, mettant notamment l’accent sur la construction des mémoires à partir des lieux (sur demande auprès de hlmnidf@onacvg.fr).
  • L’exposition thématique "Parcours de harkis et de leurs familles", disponible sur demande dans chaque service départemental de l’ONAC-VG.
  • Des ateliers pédagogiques à propos de parcours familiaux en Algérie, menés par l’équipe de médiation et de documentation au Centre de documentation sur l’Histoire de l’Algérie (Aix-en-Provence).

 

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Ressources de la Fédération nationale André Maginot

 

La Fédération propose des articles de sa revue La Charte, disponibles sur simple demande (consulter la liste des articles), qu’elle enverra numérisés aux établissements intéressés (contacter la FNAM).

 

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Ressources de la Fondation pour mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie

 

Articles

Témoignages

 

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Ressources de l’Union nationale des combattants

 

Brochure

  • "La guerre d’Algérie, une exigence de vérité"

Livre sur l’engagement en Algérie

  • "La Tourmente 1930 – 1964

Carte administrative de l’Algérie française

Expositions conçues par l’UNC

  • "La guerre d’Algérie, une exigence de vérité", 43 panneaux illustrés
  • Une autre de conception plus ancienne et moins élaborée que la précédente, 54 panneaux

Magazine

  • La voix du combattant de 1952 à 1962, dont de nombreux articles traitent de la guerre d’Algérie.

Vidéo co-produite avec l’ECPAD

  • "Algérie - Mémoires meurtrières"

 

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[1] La création d’une médiation en ligne via Pégase (Canopé) est en cours de réflexion. Elle permettra de faciliter la mise à disposition et la diffusion de l’exposition aux équipes éducatives et aux structures accueillant des jeunes.

 


 

Écrivains en guerre

 

Ecrivains_AAP

 

Tout au long de l’année scolaire 2022-2023, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux projets pédagogiques qui répondront à cet appel à projets pédagogiques. Ce soutien pourra prendre différentes formes financières, pédagogiques et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DMCA qui auront lieu d’octobre 2022 à juin 2023, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2022, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

Au-delà de l’opération "Héritiers de mémoire", les projets scolaires pourront faire, sous réserve de leur qualité, l’objet d’un soutien financier et partenarial lors des commissions de soutiens aux projets scolaires de novembre 2022, mars et mai 2023.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • Mont-Valérien
  • Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG)

Autres partenaires

  • Association des écrivains combattants (AEC)
  • Mémorial de Verdun
  • Historial de la Grande Guerre
  • Fondation Charles de Gaulle
  • Musée de la Résistance nationale (MRN)
  • Camp des Milles
  • Musée de la Grande Guerre
  • Panthéon

 

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

 

Le 20 février 1942, les toutes jeunes Editions de Minuit publient clandestinement Le silence de la Mer. Vercors (de son vrai nom Jean Bruller) dénonce et refuse, dans ce livre-résistant, l’occupation nazie, quand bien même elle serait « correcte » et se manifesterait sous les traits d’un affable et francophile officier allemand épris de culture. L’ouvrage, rapidement publié à Londres, alors capitale de la France libre, est ensuite largement diffusé par les services gaullistes, y compris en France occupée sous forme de minuscules brochures parachutées par la R.A.F. La nouvelle qui donne son titre au livre connaît vite un succès international avant d’être adaptée pour la première fois au cinéma, en 1947, par Jean-Pierre Melville.

Les poètes Paul Eluard, qui écrit Liberté en 1942, René Char, dont les feuillets d’Hypnos sont rédigés à partir de 1943, Robert Desnos, lui-même entré en résistance en 1942 et dont les écrits ornent aujourd’hui les murs du mémorial des martyrs de la Déportation, haut lieu de la mémoire nationale du ministère des Armées, sont d’autres exemples de ces engagements d’écrivains et d’hommes de lettres français contre le fascisme et pour la liberté.

L’appel à projets proposé par le ministère des armées, s’il s’inscrit à travers ces exemples dans le cadre du 80ème anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, ne se limite cependant pas aux cas de ces poètes résistants et exemplaires.

Il explore plus largement le rapport entre écrivains et combattants, propose d’étudier comment l’écrit rend compte de la réalité de la guerre mais, au-delà de l’indispensable témoignage, peut aussi être arme, instrument d’émancipation et porteur de mémoire.

La guerre est très présente dans la littérature européenne et, au moins depuis l’Iliade, irrigue de nombreux genres littéraires et courants artistiques. Poètes, romanciers, journalistes…, témoins et parfois acteurs des conflits sur lesquels ils composent, s’inscrivent ainsi dans une longue tradition littéraire à laquelle n’échappe pas l’armée française elle-même. Plusieurs auteurs militaires témoignent jusqu’à nos jours de ce lien étroit et ancien entre la plume et l’épée, à commencer par le général de Gaulle. En 2017, la publication de Jonquille par les éditions Gallimard, récit à hauteur d’homme de la vie d’une compagnie de soldats français engagée en Afghanistan, rencontre un succès remarqué.

Le champ chronologique de l’étude peut dès lors être élargi à l’ensemble des conflits contemporains, jusqu’aux engagements récents et à la période la plus actuelle (OPEX). Il concerne, de la même façon, l’aire géographique la plus étendue et ne se limite pas au seul territoire métropolitain.

 

L’appel à projets concerne de la même façon tous les niveaux d’enseignement, du collège et du lycée, de l’enseignement général et de l’enseignement professionnel, dès l’instant où ceux-ci abordent les conflits contemporains (de 1870 à nos jours). Il renvoie à de multiples réalités et bénéficie de nombreuses portes d’entrée dans les programmes, que ce soit pour témoigner de la nature des conflits, illustrer des engagements particuliers ou analyser leur mémoire.

 

Écrits de guerre et écrits sur la guerre constituent ainsi un matériau directement mobilisable en cours.

Des autobiographies et des biographies peuvent être étudiées, l’écrivain lui-même, combattant ou non, civil ou non, devenant un potentiel sujet d’étude. De Guillaume Apollinaire à Maurice Genevoix ou Erich-Maria Remarque, d’Albert Londres à Joseph Kessel, des « soldats de Salamine » de Javier Cercas aux « hommes » de Laurent Mauvignier, les écrivains donnent à voir la guerre ainsi que les hommes et les femmes qui la font. Ils mettent en lumière leurs motivations, les valeurs qui les fondent, les doutes qui les assaillent, les souvenirs qui les hantent et la mémoire qu’ils portent.

Le thème retenu se prête ainsi particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant l’histoire-géographie au français, voire au théâtre.

Le cadre du sujet, élargi à l’ensemble des conflits contemporains, lui confère par ailleurs une dimension internationale permettant d’associer les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger.

 

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Ressources pédagogiques de la DMCA sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 

 Articles

Personnalités

 

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Ressources pédagogiques de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre

 

Pour le Mont-Valérien

Pour le mémorial des martyrs de la Déportation

 

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Ressources pédagogiques du Mémorial de Verdun

 

Visites guidées sur les champs de bataille où a combattu Maurice Genevoix (notamment sur la Tranchée de Calonne ainsi que sur la crête des Éparges).

Exposition consacrée à Maurice Genevoix réalisée à l’initiative de l’ONACVG. (voir la présentation de l'exposition « Maurice Genevoix et Ceux de 14 » au musée des enfants de troupe d'Autun)

 

Documents relatifs à Maurice Genevoix :

 

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Ressources pédagogiques de l’Historial de la Grande Guerre

 

Dans le cadre des actions "pass culture" 2022-2023, deux journées (dates à définir) seront réservées aux classes en lien direct avec cette thématique. L'activité proposera aux élèves du second degré une réflexion autour d'Otto Dix, artiste allemand dont la série d'eaux fortes "Der Krieg" reste l'un des témoignages les plus complets sur l'expérience combattante, et de Henri Barbusse et de son célèbre roman "Le feu, journal d'une escouade".

 

L’Historial propose également deux dossiers pédagogiques, en téléchargement sur son site, à l'attention des élèves des premier et second degrés :

 

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Ressources pédagogiques de la Fondation Charles de Gaulle

 

Espace Écrivains en guerre

Auteurs

Conflits

 

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Leclerc, itinéraire d’un Français libre

 

Leclerc

 

Tout au long de l’année scolaire 2022-2023, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux projets pédagogiques qui répondront à cet appel à projets pédagogiques. Ce soutien pourra prendre différentes formes financières, pédagogiques et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DMCA qui auront lieu d’octobre 2022 à juin 2023, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2022, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

Au-delà de l’opération "Héritiers de mémoire", les projets scolaires pourront faire, sous réserve de leur qualité, l’objet d’un soutien financier et partenarial lors des commissions de soutiens aux projets scolaires de novembre 2022, mars et mai 2023.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Armée de terre
  • Service historique de la défense (SHD)

Autres partenaires :

  • Musée général Leclerc/Jean Moulin/Libération de Paris
  • Musée de l’Ordre de la Libération
  • Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque
  • Association de la Maison des anciens combattants de la 2e DB

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

 

Le 28 novembre 1947, il y a presque 75 ans, l’avion militaire qui transporte le général Leclerc s’écrase non loin de Colomb-Béchar (actuelle ville de Béchar), à quelque 1150 km d’Alger. Les secours immédiatement dépêchés sur place ne peuvent, en arrivant, que constater la destruction complète de l’appareil et le décès de ses 13 occupants. Sur le corps d’une des dépouilles, dans la vareuse pratiquement intacte, un portefeuille est retrouvé. A l’intérieur, des papiers d’identité, quelques photos et médailles pieuses, ainsi qu’une lettre reçue au Tchad en 1942. Le corps du héros de la France libre, du libérateur de Paris et de Strasbourg, de l’homme de Koufra, vient d’être identifié.

L’appel à projets pédagogiques proposé par la DMCA s’inscrit dans le cadre du cycle mémoriel du 80ème anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, dont le général Leclerc est une des figures emblématiques. Il correspond par ailleurs au 120ème anniversaire de sa naissance, au 75ème anniversaire de sa mort et au 70ème anniversaire de son accession, à titre posthume, à la dignité de maréchal de France. L’année 2022 est ainsi bien une « année du Général Leclerc » qui justifie l’attention toute particulière portée à ce personnage d’exception.

Évoquer le général Leclerc, c’est d’abord évoquer un officier de carrière qui, à l’unisson des résistants de la première heure, ne se résout ni à la défaite, ni à l’occupation nazie du territoire. Arrêté, blessé, évadé, utilisant tous les moyens disponibles pour échapper à la captivité, son histoire personnelle se confond alors avec la tragédie de la France en 1940, l’irrésistible avance allemande, l’exode des populations civiles et l’effondrement des institutions.

Évoquer le général Leclerc, c’est ensuite mieux comprendre le Français libre qui arrive à Londres le 24 juillet 1940 et se présente dès le lendemain au général de Gaulle. Entre les deux hommes, qui ne se connaissent pas mais sont issus du même milieu et partagent les mêmes convictions, l’entente est immédiate. Philippe de Hauteclocque devient François Leclerc, est élevé au grade de chef d’escadron et chargé -rien de moins- de rallier avec des moyens dérisoires l’Afrique Équatoriale française (AEF) à la France libre.

Explorer l’engagement du général Leclerc, c’est dès lors aussi explorer une épopée africaine : du ralliement de Libreville, au Gabon, avec une poignée d’hommes en novembre 1940, au défilé triomphal de Tunis, à la tête de ses troupes et au milieu des alliés anglo-saxons en avril 1943, celui que l’on n’appelle désormais plus que Leclerc a traversé l’Afrique, donné une base territoriale à la France libre, pris le Fezzan aux Italiens et, avec Koufra, donné sa première victoire militaire au général de Gaulle.

Approfondir le parcours du Général Leclerc, c’est enfin évoquer le libérateur de Paris et de Strasbourg. Dès 1943, il parvient à réaliser l’amalgame, au sein de ses troupes, entre coloniaux, Français libres de la première heure et soldats de l’armée d’Afrique pourtant restés jusqu’en 1942 fidèles à Vichy. De cette fusion qui est au cœur de la renaissance d’une véritable armée française naît un redoutable outil militaire, la 2ème division blindée, qui après être entrée dans Paris le 25 août 1944, hissera les couleurs françaises sur la cathédrale de Strasbourg le 23 novembre et finira sa chevauchée le 4 mai 1945 à Berchtesgaden, dans ce « nid d’aigle du Führer » dont les murs portent encore les graffitis témoignant du passage des soldats français.  

L’après-guerre voit le général Leclerc en Indochine, à Hanoï et Saigon, puis en Algérie en mission d’inspection. Général d’armée à cinq étoiles, Compagnon de la Libération titulaire des plus hautes distinctions militaires, chef militaire particulièrement estimé de ses hommes, son histoire se confond ainsi une fois de plus avec celle de la France lorsqu’un incident mécanique dans le ciel algérien conduit à sa tragique disparition.

 

Ces multiples évocations et facettes du personnage sont autant de possibilités d’études et d’entrées dans les programmes scolaires qui, au collège comme au lycée, en séries générales comme en séries professionnelles, accordent une place importante à l’étude de la Seconde Guerre mondiale et aux débuts de la décolonisation. Les programmes d’histoire de 3ème (thème 1) comme de Terminale (thèmes 1 et 2) de la voie générale et technologique, mais aussi certaines entrées du programme de spécialité géopolitique de Terminale ou d’EMC permettent ainsi d’aborder une ou plusieurs des dimensions précédemment évoquées.

Le cadre spatial du sujet, lié aux déplacements du général et notamment à son épopée africaine, permet d’associer pleinement les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger. Il permet aussi de valoriser la thématique de la « mémoire internationale partagée » et de la fraternité d’armes, tant la colonne Leclerc, puis la 2ème DB, intègrent de soldats de différentes origines. Il donne enfin l’occasion de s’appuyer sur un ensemble de musées, de lieux de mémoire et de fondations qui transmettent l’histoire de la Libération et avec lesquels la DMCA est en étroite relation.

 

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Ressources pédagogiques de la DMCA sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 Articles

Personnalité

Reportage photos

Vidéos

Objet

Cartes

Lieu de mémoire

 

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Ressources de l’Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense

 

  • Leclerc : des sables africains aux adieux à la 2e DB

L’établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD), qui conserve les archives photographiques et filmiques des différents conflits français, dispose dans ses fonds sur la Seconde Guerre mondiale de nombreux reportages photographiques et d’extraits de films qui donnent à voir les étapes de l’itinéraire militaire de Leclerc au prisme du combat et des valeurs de la France libre.

Cette richesse archivistique permet donc de s’inscrire pleinement dans le contenu de l’appel à projets qui invite à mettre en avant, en cette année triplement commémorative, le parcours exceptionnel de cette figure emblématique de la Résistance.

La ressource que proposera l’ECPAD retracera les grandes étapes de ce parcours.
Les visuels fixes et animés mis en ligne sur le site Images défense en offrent déjà une première approche.

 

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Ressources du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin

 

  • Une présentation de la collection du musée dédiée à Philippe de Hauteclocque est accessible sur le site Internet

Les collections du musée sont accessibles gratuitement à tous les publics individuels, du mardi au dimanche, de 10h à 17h45.

Les visites de groupe, gratuites ou payantes, nécessitent une réservation par courriel à museeML.publics@paris.fr

  • La victoire de Koufra

À l'occasion des 80 ans de la victoire de Koufra, le général Michel, Président de la Fondation Maréchal Leclerc de Hautdeclocque et Christine Levisse-Touzé, historienne spécialiste du sujet, s'expriment tous deux dans le cadre d'une conférence en ligne. (accéder à la conférence)

  •  
    • « Retentissement et conséquences de la victoire de Koufra », par Christine Levisse-Touzé (durée 15 minutes)
    • « La victoire de Koufra » par le général Michel (durée 20 minutes)
  • La carte d’identité anglaise du capitaine Leclerc, 28 juillet 1940 

Un podcast de la série « Les secrets du parcours » par Sylvie Zaidman, conservatrice générale et Directrice du Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (2 minutes)

Le musée met en ligne la fiche parcours « Le général Leclerc », sur laquelle les élèves peuvent s’appuyer pour réaliser une visite libre du fonds dédié à Philippe Leclerc de Hauteclocque et à la 2e DB.

 

Les visites libres de groupe sont gratuites pour les scolaires et doivent être réservées par courriel, adressé à museeML.publics@paris.fr

 

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Ressources du musée de l’Ordre de la Libération

 

  • Un parcours inter musées avec le musée de la libération de Paris, musée du général Leclerc musée Jean Moulin qui pourrait être axé sur le général Leclerc – p24 de notre offre pédagogique
  • Une visite guidée « de Gaulle et la France libre » qui pourrait également faire l’objet d’un développement particulier sur Leclerc, son parcours, les unités de la 2e DB – p13 de notre offre pédagogique
  • Une vidéo en partenariat avec Nota Bene sur Leclerc et la 2e DB et sa fiche pédagogique.
  • Un dossier pédagogique « de Gaulle et la France libre » avec une page sur Leclerc (p. 21) et plus largement (p. 18 à la p. 25) sur la France libre et les Forces terrestres françaises libres.
  • Dans le but « d’associer pleinement les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger », nous disposerons prochainement d’une visite virtuelle du musée commentée par un médiateur (disponible à la rentrée scolaire 2022 – 2023).
  • Pour aller plus loin, nous disposons également d’un fonds photos et d’archives sur le général Leclerc.

 

De manière plus général, pour aider à contextualiser :

 

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Ressources du musée de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque

 

La fondation propose une « année Leclerc » pour le 75eme anniversaire de sa disparition.

Ce thème a pour but de mieux faire connaître Leclerc auprès de la jeunesse sous deux aspects, le chef (toujours victorieux) et l’homme (sans tâches). Les cérémonies commémoratives de la libération de la France permettront de développer les actions :

  • Des expositions (imprimable au format A3) et des conférences.

Déjà programmés :

  • une conférence au cinéma Gaumont (face église Alésia), le week-end du 7-8 octobre, en liaison avec le Musée Leclerc et l’association des commerçants de l’avenue Leclerc dans le 14e ;

un rallye famille sur le thème Leclerc dans Paris le samedi et un défilé kermesse (avec les reconstituteurs de l’UNIVEM) entre la Porte d’Orléans et la place Denfert Rochereau.

 

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Années antérieures

À l’occasion du 26e anniversaire de l’entrée au Panthéon de Marie Curie, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives du ministère des armées, en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation et, parmi les partenaires associatifs, le musée Curie et l’Institut Curie, lance un appel à projets pédagogiques pour l’année scolaire 2021-2022 auprès des établissements scolaires, des associations et collectivités locales, sur le thème :

 

Marie Curie, les sciences et la guerre

 

Marie Curie

Irène et Marie Curie à l’hôpital d’Hoogstade (Belgique) en 1915. Appareils radiographiques installés dans un pavillon
Musée Curie (collection ACJC)

 

Tout au long de l’année scolaire 2021-2022, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux projets pédagogiques qui répondront à cet appel à projets pédagogiques. Ce soutien pourra prendre différentes formes financières, pédagogiques et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DPMA qui auront lieu d’octobre 2021 à juin 2022, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2021, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

Au-delà de l’opération "Héritiers de mémoire", les projets scolaires pourront faire, sous réserve de leur qualité, l’objet d’un soutien financier et partenarial lors des commissions de soutiens aux projets scolaires de novembre 2021, mars et mai 2022.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

  • Par voie électronique : dpma-bapi.correspondant.fct@intradef.gouv.fr
  • Par voie postale : DPMA/SDMC/BAPIM 60, boulevard du Général Martial Valin CS21623 - 75509 Paris Cedex 15

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et le ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • Service de santé des armées (SSA)
  • Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Service Historique de la Défense (SHD)

Autres partenaires :

  • Musée Curie
  • Historial de la Grande Guerre
  • Musée de la Grande Guerre
  • Le Panthéon

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

Titulaire de deux prix Nobel et première femme à entrer au Panthéon en 1995 pour ses mérites propres, Marie Curie est aujourd’hui reconnue comme une des plus grandes scientifiques de son époque. Brillante physicienne, mère de deux enfants, elle est aussi animée d’une profonde foi patriotique qui la conduit à mettre dès 1914 ses compétences au service de sa patrie d’adoption. L’engagement de Marie Curie dans la guerre symbolise et illustre tout à la fois l’implication des sociétés, des sciences et des techniques dans le conflit.

L’appel à projets est adapté aux programmes d’histoire de CM2 et de 3ème (thème 1) qui traitent de la Première Guerre mondiale, mais aussi plus particulièrement à celui de 1ère de l’enseignement général et technologique (thème 4) qui intègre "Marie Curie dans la guerre" comme point de passage et d’ouverture.

Le thème renvoie également à l’implication des civils dans le conflit, et plus particulièrement au rôle joué par les femmes, ainsi qu’à certains aspects scientifiques et techniques de la guerre.

Le personnage Marie Curie peut donc être abordé sous l’angle de la mobilisation des civils au profit de l’effort de guerre, mais également sous le prisme des avancées scientifiques, celles-ci permettant en l’occurrence une meilleure prise en charge des blessés. Les conséquences à plus long terme de ces engagements et innovations peuvent aussi être étudiées.

Un exemple de mobilisation

1914, l’Europe bascule dans la guerre. Les belligérants mobilisent des millions de combattants pour un conflit qui, prévu pour ne durer quelques mois, s’enlise rapidement. Les batailles de la Marne et de Tannenberg signent l’échec des plans de guerre des deux camps, les opérations s’enlisent, les armées s’enterrent, la guerre de position succède à la guerre de mouvement. Au-delà des Etats, ce sont bien les nations et les sociétés qui entrent en guerre et, dès le début du conflit, les civils qui s’impliquent également.

Marie Sklodowska, devenue française depuis son mariage avec le physicien Pierre Curie mais née en 1867 à Varsovie dans une Pologne alors sous domination russe, est en 1914 une personnalité internationalement reconnue au cursus particulièrement brillant : reçue première à l’agrégation de mathématiques pour l’enseignement des jeunes filles, doublement auréolée du prix Nobel de physique (1903) puis de Chimie (1911), première femme professeur de la Faculté des sciences, elle est à la veille de la guerre à la tête de l’institut du Radium.

Cette célébrité comme ses connaissances scientifiques, Marie Curie les met d’emblée au service de son pays d’adoption et cherche immédiatement, après la déclaration de guerre, à se rendre utile, mobilisant avec l’aide de sa fille Irène des ressources humaines, matérielles et financières au profit des premiers blessés. Elle se rapproche notamment de la Croix-Rouge par l’intermédiaire de l’Union des Femmes de France (UFF), ainsi que du Patronage national des blessés qui, dirigé par l’historien Ernest Lavisse, se donne pour mission "d’apporter au service de santé militaire un concours à la fois scientifique et méthodique".

Un engagement particulier

Le développement industriel met à disposition des pays en guerre des moyens de destruction d’une puissance jusqu’alors inconnue. L’artillerie, notamment, provoque des blessures nombreuses, souvent mortelles et presque toujours invalidantes, d’une grande complexité à soigner.

Marie Curie adapte alors ses recherches aux besoins afin de soigner le plus efficacement possible ces traumatismes : "ayant voulu, comme tant d’autres, me mettre au service de la Défense nationale dans les années que nous venons de traverser, je me suis presque aussitôt orientée du côté de la radiologie". Il s’agit en effet, en systématisant le recours à la radiologie médicale, de permettre une meilleure prise en charge des blessés et d’assurer à l’intervention chirurgicale une plus grande efficacité.

Nommée inspectrice du service de radiographie de l’UFF, Marie Curie entreprend tout d’abord de doter en postes de radiologie les hôpitaux de la région parisienne où sont rapatriés les blessés. Très vite apparaît toutefois la nécessité d’équiper également les hôpitaux de campagne situés au plus près de la ligne de front : aux postes de radiologie fixes doivent donc s’ajouter des postes mobiles, embarqués dans des automobiles équipées pour la circonstance et qui passeront à la postérité sous le nom de "petites curies".

Si l’idée d’équiper des voitures en appareils radiologiques remonte au début du siècle, c’est bien Marie Curie qui promeut leur utilisation, mobilise des dons pour les multiplier et intervient auprès des autorités militaires pour avoir accès aux zones de combat. Elle se rend elle-même à plusieurs reprises sur la ligne de front, participant directement aux examens : "j’ai fait moi-même l’examen radiologique de plus de 1000 blessés. Parmi ces examens il y en eut de faits à toute extrémité où j’ai eu le bonheur de contribuer directement à sauver la vie d’hommes qui, sans ce secours, eussent été perdus à brève échéance".

Alors que les hôpitaux militaires peuvent compter sur 21 postes fixes ou transportables de radiologie en 1914, ce sont ainsi, grâce à ces multiples efforts, 850 postes qui sont en service en 1918.

Aux équipements, il faut ajouter la formation : si les déplacements ponctuels de Marie Curie permettent de former sur place des manipulateurs, ceux-ci ne suffisent très rapidement plus à satisfaire les besoins des armées. La physicienne milite alors avec Antoine Béclère, directeur du service radiologique des armées, pour la formation d’infirmières et obtient la création d’un hôpital-école rue Desnouettes à Paris, l’hôpital Edith Cavell, placé sous la direction de la doctoresse Nicole Girard-Mangin, elle-même de retour du front. L’enseignement pratique de radiologie, dont le programme est directement rédigé par Marie Curie, est quant à lui dispensé à l’institut du radium.

Ce sont ainsi plus d’un million d’examens radiologiques qui, grâce au personnel formé, pourront être réalisés entre 1917 et 1918.

Des répercussions à plus long terme

L’action de Marie Curie durant la Première Guerre mondiale a donc été d’une grande importance, permettant d’équiper hôpitaux et véhicules, de former des personnels, d’organiser un enseignement et de radiographier plusieurs centaines de milliers de blessés en quatre années de guerre.

Ces acquis perdurent et survivent au conflit, les recherches se poursuivant après 1918 sur l’utilisation médicale des rayonnements et la fondation Curie, créée en 1920, s’affirmant comme un centre de soin spécialisé dans la lutte contre le cancer.

En 1934, année du décès de Marie Curie, sa fille aînée Irène et son mari Frédéric Joliot découvrent eux-mêmes la radioactivité artificielle, ouvrant ainsi la voie à la création de noyaux radioactifs. Dès 1938, ils démontrent la possibilité d’une réaction en chaîne susceptible de libérer une quantité considérable d’énergie. Les applications militaires évidentes de ces recherches seront développées durant la Seconde Guerre mondiale et aboutiront à l’explosion expérimentale de la première bombe atomique le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau Mexique. Les 6 et 9 août deux autres bombes explosent sur Hiroshima et Nagasaki, le monde entre dans l’ère nucléaire.

Dans un tout autre domaine, Le Journal salue en ces termes la leçon inaugurale de Marie Curie dans l’amphithéâtre de physique de la faculté des sciences de la Sorbonne le 5 novembre 1906 : "c’est (…) une grande victoire féministe que nous célébrons en ce jour. Car, si la femme est admise à donner l’enseignement supérieur aux étudiants des deux sexes, ou sera désormais la prétendue supériorité de l’Homme mâle ?". L’implication de Marie Curie dans le conflit témoigne bien quelques années plus tard du rôle joué par les femmes en faveur de l’effort de guerre, mais le destin exceptionnel de la physicienne et sa reconnaissance internationale ne sont alors pas à l’unisson de la condition féminine. L’évolution de celle-ci demeure toute relative au lendemain du conflit et il faudra encore attendre plusieurs années avant que la prophétie du journaliste ne se réalise.

Le thème retenu se prête particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant l’histoire-géographie aux disciplines scientifiques, au premier rang desquelles les sciences physiques.

L’itinéraire personnel de Marie Curie ainsi que sa dimension internationale permettent par ailleurs d’associer les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger, plus particulièrement ceux de Pologne, d’Allemagne et des Etats-Unis, de nombreux financements ayant été apportés par la fondation Carnegie.

Le sujet intègre enfin, à travers l’étude d’une personnalité scientifique féminine de premier plan, la question de la lutte contre les préjugés et les discriminations.

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Ressources pédagogiques de la DPMA

sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 

Articles en ligne

Personnalité

Lieux de mémoire

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Ressources pédagogiques de l'ECPAD

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Ressources du musée Curie

À l’occasion du centenaire de la Fondation Curie, le musée propose en ligne une web série inédite de 4 épisodes inspirée du voyage de Marie Curie aux États-Unis en 1921. (visionner les vidéos)

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Ressources du musée de la Grande Guerre

 

L’équipe de médiation culturelle propose une visite/atelier à destination du secondaire (3ème et 1ère) dont voici le descriptif :

Visite guidée Marie Curie, Femme d'exception

Découvrez le musée à travers l'histoire des femmes au cours de la Grande Guerre et plus particulièrement en découvrant le destin d'une femme d'exception : Marie Curie.

Les différentes facettes de sa vie, depuis sa Pologne d'origine jusqu'à sa postérité, sont l'occasion de porter un regard nouveau sur le conflit : à la fois sur la condition féminine en France, mais également sur les sciences dans la guerre et les bouleversements sociétaux que cette dernière engendre.

Dans tous les pays belligérants, les femmes vont remplacer les hommes absents afin de soutenir l’effort de guerre et se voient alors confier des tâches jusque-là inaccessibles.

Marie Curie, comme d'autres personnalités, va jouer un rôle exemplaire en mettant ses compétences scientifiques au service de la patrie et des blessés.

Profitez de cette visite qui dévoile l'histoire du conflit et nos collections sous un angle original et novateur.

Les ateliers (au choix)

  • Grande Guerre à la Une 

L’atelier Grande Guerre à la Une plonge les élèves dans le monde du journalisme. Ils créent, en petit groupe, une maquette de leur propre journal à travers la réalisation de sa Une. Pour leur production, ils s'appuient sur les connaissances acquises sur l'arrière et la participation des femmes dans l'effort de guerre au cours de la visite guidée.

Ils choisissent la temporalité de leur Une (période de guerre, d'après-guerre ou actuelle) ainsi que le public ciblé par leur journal (Est-ce un journal du front ou bien de l'arrière, des anciens combattants, des veuves de guerres...).

Ils créent le gros titre et construisent les articles, les publicités et l'esthétique de la Une grâce à l'iconographie et au matériel fournis par le musée. Pour finir, ils présentent leur production à l’ensemble de la classe et exposent leurs partis pris. C'est un atelier ludique qui permet de retenir, d'enrichir et d'exploiter les connaissances acquises au cours de la visite.

  • Histoire de photos

Les élèves ont pour mission de créer un album photographique à partir d'un corpus d’images d’archives dédié à l'arrière et plus particulièrement à l'apport des femmes durant la Grande Guerre.

Ils travaillent en groupes et s’organisent pour observer les images, réaliser une sélection, recadrer les photographies, rédiger les titres et les légendes.  

Ils sont aussi sensibilisés à la notion de propagande en détournant les mêmes documents iconographies en fonction des points de vue défendus. Ils peuvent créer un livret soit pour inciter les femmes à participer à l'effort de guerre, soit dénoncer leurs conditions de travail, les privations...  

Le résultat de ce travail leur permet, à la fois, d'appréhender les mécanismes de la propagande, mais également ce premier conflit mondial sous le prisme de l'apport de l'arrière et plus particulièrement des femmes. 

 

Tarifs :

Tarif d'entrée au musée 5 € / enfant
Visite guidée Tarif d'entrée + 80 €
Visite guidée + atelier pédagogiqueTarif d'entrée + 130 €

Les tarifs sont indiqués pour les groupes à partir de 15 personnes, 30 personnes maximum

 

Renseignement au 01 60 32 10 45 de 10h à 17h lundi, mercredi, jeudi et vendredi reservation.museedelagrandeguerre@meaux.fr

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Ressources du Panthéon

 

Pour en savoir plus

 

Télécharger l'appel à projets

 


 

À l’occasion du 30ème anniversaire de la première guerre du Golfe, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des armées conduit un appel à projets pédagogiques pour l’année scolaire 2021-2022 auprès des établissements scolaires, des associations et collectivités locales, sur le thème :

 

Les OPEX : combattre, soutenir, honorer

visuel Opex

 

Tout au long de l’année scolaire 2021-2022, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux projets pédagogiques qui répondront à cet appel à projets. Ce soutien pourra prendre différentes formes financières, pédagogiques et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DPMA qui auront lieu d’octobre 2021 à juin 2022, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2021, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

Au-delà de l’opération "Héritiers de mémoire", les projets scolaires pourront faire, sous réserve de leur qualité, l’objet d’un soutien financier et partenarial lors des commissions de soutiens aux projets scolaires de novembre 2021, mars et mai 2022.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

  • Par voie électronique : dpma-bapi.correspondant.fct@intradef.gouv.fr
  • Par voie postale : DPMA/SDMC/BAPIM 60, boulevard du Général Martial Valin CS21623 - 75509 Paris Cedex 15

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et le ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • Armée de terre
  • Service de santé des armées (SSA)
  • Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Service Historique de la Défense (SHD)
  • Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG)

Associations, fondations…

  • Fédération nationale André Maginot (FNAM)
  • Fédération Nationale des Anciens des Missions Extérieures (FNAME-OPEX)
  • Association Nationale des participants aux OPérations EXtérieures (ANOPEX)
  • Souvenir français (SF)
  • Union nationale des combattants (UNC)
  • Union fédérale (UF)
  • Union des blessés de la face et de la tête (UBFT), « les Gueules Cassées »
  • Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE)

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

Le 11 novembre 2019 a marqué une étape importante dans la reconnaissance de la mémoire des soldats morts pour la France en opérations extérieures depuis 1963 avec l’inauguration d’un monument qui leur est dédié. Implanté à proximité du siège du ministère des Armées, à Balard, ce dixième haut lieu de la mémoire nationale prend place dans le jardin public Eugénie Djendi, au cœur du parc André-Citroën dans le XVème arrondissement. Il invite les passants à mesurer, à la lecture des centaines de noms qui y sont inscrits, les sacrifices consentis par nos soldats, et à comprendre la permanence de l’engagement militaire de la France dans le monde.

Si celui-ci s’effectue essentiellement dans un cadre multilatéral, dans le respect des principes du droit international, ses formes et ses finalités ont considérablement évolué depuis les lendemains des guerres de décolonisation. Il est donc possible de mener une histoire des OPEX, étroitement liée à l’évolution de la place de la France dans le monde et aux représentations de sa politique étrangère.

            Cet appel à projets s’inscrit en lien avec les programmes scolaires d’enseignement.

Il est adapté, dans l’enseignement général, au programme d’histoire de Terminale (thème 4- Chapitre 1) qui traite des nouveaux enjeux mondiaux et appelle à mettre en perspective de nouvelles formes de conflits (terrorisme, conflits asymétriques et renouvellement de l’affrontement des puissances), ainsi qu’à celui de l’enseignement de spécialité Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques de Terminale (thème 2 – Faire la guerre, faire la paix : formes de conflit et modes de résolution) qui intègre la première guerre du Golfe (1991) comme objet de travail conclusif.

Le thème renvoie également à la mémoire de ces opérations et peut permettre la mise en place d’un "projet de l’année" dans le cadre du programme d’enseignement moral et civique de Terminale des voies générales et technologiques (Axe 1- Fondements et expériences de la démocratie, qui propose d’étudier "la protection des démocraties : sécurité et défense nationales ; lutte contre le terrorisme").

Dans l’enseignement professionnel, les OPEX peuvent être évoquées dans le cadre du programme de Terminale (thème 1), qui mentionne la première guerre du Golfe ("Tempête du désert") comme point de repère. Les questions de défense et de sécurité sont également abordées dans le thème 2 du premier objet d’étude du programme de CAP, ainsi qu’en Première professionnelle (thème 2).

En collège, la question peut enfin être développée en 3ème, les attendus du programme d’éducation morale et civique (EMC) citant les engagements européens et internationaux de la France comme objet d’enseignement. Dans le cadre du parcours citoyen, les élèves doivent par ailleurs acquérir "des connaissances sur la Défense et la sécurité nationale, les enjeux et le cadrage des engagements militaires européens et internationaux de la France".

La politique de défense de la France depuis 1963 a conduit à un déploiement des forces armées françaises en différents points du globe pour des raisons très diverses, la géographie de ces interventions recoupant celle des conflits contemporains et de leurs enjeux géopolitiques. S’intéresser aux OPEX permet ainsi de s’intéresser aux nouvelles formes de conflit, à leur nature mouvante (terrorisme et conflits asymétriques, comme au Sahel ou en Afghanistan) et aux efforts consentis pour faire face aux défis du monde actuel.

Des études de cas peuvent être menées, des cartes établies, qui éclairent les tensions contemporaines et permettent également de souligner les enjeux de la coopération internationale, tant les interventions militaires s’effectuent aujourd’hui dans un cadre multilatéral. Au-delà de l’environnement juridique dans lequel s’inscrivent ces missions et de la légitimité que leur donnent, par exemple, les résolutions de l’ONU, leur dimension internationale s’exprime aussi au plus près du terrain et des combats, ceux-ci associant fréquemment des soldats de diverses nationalités. Etudier les OPEX permet ainsi de mettre en évidence des fraternités combattantes qui transcendent les appartenances nationales et ouvre la voie à des recherches sur la mémoire partagée de ces engagements.

Combattre implique aussi la mise en place d’une chaîne logistique qui, de l’approvisionnement en matériels divers à l’évacuation des blessés, assure un lien permanent entre le front et l’arrière. Dans cette chaîne, le soutien médical opérationnel joue un rôle particulièrement important, à la fois parce qu’il permet de sauver des vies et parce qu’il constitue un facteur essentiel du moral du combattant. Les moyens développés pour la prise en charge des blessés, l’accompagnement des soldats depuis la blessure jusqu’à la reconstruction et la réinsertion peuvent ainsi donner lieu à des études qui associent considérations techniques et scientifiques. La protection sanitaire nécessite en effet de s’adapter au changement de nature des conflits et à la prévalence actuelle des lésions par éclats ou explosions dues à des engins explosifs improvisés. Elle ne se limite par ailleurs pas à la seule phase des combats et exige, par exemple, la connaissance et la mise à jour constante des données épidémiologiques des différents théâtres d’opérations, une préoccupation aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Dans le cadre de cet AAP, des projets interdisciplinaires peuvent être conduits en partenariat avec des structures accueillant des blessés ou invalides de guerre, des actions menées avec des œuvres comme celle du Bleuet de France.

Si elles sont bien objets d’histoire, les OPEX restent toutefois peu documentées et occupent une place particulière dans la mémoire nationale : d’une part, parce que leur histoire n’est pas définitivement écrite, les plus anciennes s’inscrivant dans un passé proche et les plus récentes étant toujours en cours ; d’autre part, parce qu’elles irriguent des territoires étrangers très lointains et sans unité géographique ; enfin, parce qu’elles concernent une communauté de militaires professionnels et d’appelés volontaires, et non une génération entière.

La mémoire des OPEX reste donc une mémoire à construire qui place au cœur de ses enjeux le renforcement du lien armées/Nation, son étude intéressant à ce titre tout particulièrement l’enseignement de défense.

Elle nous permet de nous interroger également sur les pratiques mémorielles les plus à même de susciter un sentiment d’appartenance parmi la communauté des vétérans qui, depuis maintenant près de six décennies, ont été engagés sur différents théâtres, et les plus susceptibles de répondre aux besoins des familles endeuillées par la perte d’un de leurs proches.

Dans le cadre de cet appel à projets, des recherches locales pourraient par exemple être menées afin d’identifier les Morts pour la France en opération extérieure d’une commune, les noms des défunts devant, depuis 2012, être apposés sur le monument aux morts de celles-ci. Des partenariats pourraient être également établis avec les unités d’appartenance des soldats tués en opération, des recueils de témoignages effectués et des reportages réalisés à partir des journaux de marche. Les travaux étant conduits sur le contexte historique d’une intervention précise, le nom du soldat décédé trouverait ainsi place dans un cadre plus large et l’enquête menée, partant du local pour aller à l’international, permettrait de mieux comprendre le sens de l’engagement et du sacrifice consenti.

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Deux questions au général Abrial, Président du conseil d'administration du musée de l'Air et de l'Espace; ancien chef d'état-major de l'armée de l'Air de 2006 à 2009 et chef du commandement allié Transformation de l'OTAN de 2009 à 2012

  

 

Une intervention de Madame Griffaton, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du département scientifique et des collections du musée de l'Air et de l'Espace

 

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Ressources pédagogiques de la DPMA

sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 

Articles

Lieu de mémoire

Texte

Carte

Albums photos

Vidéos

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Ressources pédagogiques de l’armée de Terre (AT)

L’armée de Terre propose sur le site CDM/Educ@def un ensemble de ressources intéressant les OPEX.

Consulter également les ressources rassemblées par le Centre de Doctrine et d’Enseignement du Commandement (CDEC) dans le document intitulé Comprendre les opérations extérieures : l'engagement de l'armée de Terre (télécharger le document)

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Ressources pédagogiques de l'ECPAD

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Ressources pédagogiques du Service historique de la défense (SHD)

 

Le Service historique de la Défense conserve de nombreux fonds d’archives publiques traitant des OPEX, ainsi que des fonds privés, iconographiques et témoignages oraux documentant ce thème. La plupart de ces fonds sont aujourd’hui classés et accessibles par des instruments de recherche consultables en salle de lecture et/ou sur le site Internet du Service historique de la Défense. La bibliothèque de Vincennes propose également un large panel de périodiques intéressant le sujet. Aussi l’équipe pédagogique de Vincennes reste à disposition des enseignants pour les accompagner dans leurs recherches.

Fonds d’archives privées

  • Le fonds iconographie propose également des fonds privés provenant de combattants français, des "mémoires de combattants". Ce sont en général des petits fonds d’une dizaine de photos. Par exemple, on y trouve, concernant les OPEX, un fonds assez original sur la Somalie au début des années 90.
  • Concernant la guerre du Golfe, le SHD peut proposer une dizaine de témoignages de chefs de corps datant de 20 ans et d’autres plus récents de gardiens de camps de prisonniers.

Publications, presse et revues

  • Guerres mondiales et conflits contemporains, (1950-aujourd’hui), cote VI-P12. De nombreux articles sur la guerre du Golfe, sur toute la durée de parution du titre.
  • Combats et opérations. TOE, Indochine, Algérie, OPEX ; collection de 2011 à 2013, cote P 5330.
  • Cahiers d’histoire immédiate, notamment n°48 (2015) cote NMP 6970 et n°45 (2014) cote NMP  7237.
  • Le Képi blanc, notamment n°667 dossier sur l’Afghanistan, n°610 dossier sur le Golfe.
  • La Revue historique des armées avec le numéro "Spécial génie" (n°284, 2016) avec deux articles sur "Les sections de neutralisation de grottes en Algérie (1959-1962) : l’utilisation du génie dans la lutte antisubversive" et un témoignage : "Le Golfe, une rupture stratégique pour le génie".
  • Guerres mondiales et conflits contemporains n°244, décembre 2011 "La guerre du Golfe (1991) : continuités et ruptures dans l’art occidental de la guerre", cote VI-P12
  • Edition spéciale n°1 (1991), "Guerre du Golfe", cote P 5752

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Ressources pédagogiques de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG)

Depuis janvier 2021, l’ONAC-VG travaille à la mise en œuvre d’un programme pédagogique (en cours de conception) permettant de développer une approche complexe et pluridisciplinaire de la mémoire des opérations extérieures. Dans ce cadre, les ressources suivantes peuvent être mises à disposition des équipes éducatives souhaitant participer à cet appel à projets :

  • Une plateforme digitale sur laquelle sera numérisé le monument aux morts pour la France en opérations extérieures, ainsi que les différents travaux pédagogiques réalisés par des classes autour des parcours de ceux dont le nom est inscrit sur le monument.
  • Une exposition pédagogique, disponible auprès des services départementaux de l’ONAC-VG, qui revient à la fois sur le cadre et les missions d’OPEX et sur des thématiques liées aux parcours, comme la vie en OPEX, la famille, les femmes, les blessures, la reconstruction, les morts pour la France, etc. Dans certains territoires, des panneaux thématiques liés à la problématique des OPEX dans la région seront également disponibles avec l’exposition.
  • La captation du symposium "Liban : l’engagement militaire français" organisé par l’ONAC-VG en 2018, et disponible en 5 parties sur Youtube : https://www.youtube.com/playlist?list=PLDHIJ3z6pvdRWVOzOZssJVKaV6kUeInLt

Composé de quatre tables rondes, chacune étant centrée sur un aspect du déploiement des forces françaises dans le cadre d’un contexte géopolitique et stratégique complexe et modérée par un spécialiste, ce symposium avait aussi vocation à être un espace de parole pour cette quatrième génération du feu dont le besoin de parler est aujourd’hui manifeste.

En complément de ces ressources, peuvent également être proposés sur cette thématique :

  • Des visites et ateliers pédagogiques autour du Monument aux morts pour la France en opérations extérieures. Ces ateliers, autour de parcours, de la mention Mort pour la France ou de la construction des mémoires, pourront être développés à partir de visites du monument ou sur la base de sa plateforme numérique (sur demande auprès de hlmnidf@onacvg.fr).
  • Une collecte d’archives orales d’anciens acteurs d’opérations extérieures, menée par les agents de l’ONAC-VG ; les témoignages collectés seront ensuite reversés au Service historique de la défense (SHD) et consultables par le grand public. Un projet de classe de récolte de témoignages pourra donc s’inscrire dans ce dispositif déjà en place, et bénéficier de l’accompagnement des équipes de l’ONAC-VG.
  • Une séance de témoignages d’anciens acteurs d’opérations extérieures. Ces séances peuvent s’organiser en classe, autour de différents conflits ou différentes thématiques.
  • Un événement sportif associant des jeunes et des anciens acteurs d’opérations extérieures. Plusieurs types de sports peuvent être utilisés pour ces ateliers, tels que des courses de relais, des rallyes, ou encore des matchs de football.
  • Un atelier "Explique-moi une cérémonie". À partir d’une mallette pédagogique développée par l’ONAC-VG, le médiateur pourra revenir en amont sur les enjeux et le déroulé d’une cérémonie patriotique. Cet outil peut être utilisé pour préparer des cérémonies autour des opérations extérieures.

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Ressources de la Fédération nationale André Maginot

La Fédération propose des articles de sa revue La Charte, disponibles sur simple demande (consulter la liste des articles), qu’elle enverra numérisés aux établissements intéressés (contacter la FNAM).

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Ressources de l’Association Nationale des participants aux Opérations Extérieures

  • Qu’est-ce qu’un soldat, en opération extérieure ?, Jean-Pierre Pakula, Béthune, janvier 2021 (visionner le diaporama)
  • Stèles OPEX en France (visionner le diaporama)
  • Soutien de l’ANOPEX à un projet de reboisement conduit par l’ONF (visionner la vidéo tournée en forêt de Montmorency, en présence de la Midarm).
  • Avec les hommes et les femmes de l’opération Barkhane, (visionner le reportage de TF1 sur l’opération Barkhane).
  • Barkhane – Poursuivre la traque au sol des terroristes grâce à la livraison par Air, EMA, 2019 (visionner la vidéo)
  • Chammal – Bilan de la Task Force Wagram, EMA 2019 (visionner la vidéo)

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Ressources du Souvenir français

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Ressources de l’Union nationale des combattants

Exposition

  • "les opérations extérieures depuis 1962" qui traite des théâtres suivants : opérations Prométhée et Artimon (Golfe arabo-persique) ; opération Carbet (Haïti) ; opérations Héraclès-Pamir-Epidote (Afghanistan) ; opération Alba (Albanie) ; APRONUC (Cambodge) ; opération joint Guardian (Kosovo) ; opération Daguet (Koweït) ; opérations Épaulard et Diodon (Liban) ; opérations ORYX 1 et 2 (Somalie) ; opération Trident (Macédoine) ; Algérien (1962-63) ; FORPRONU (Bosnie) ; opération Almandin (Centre-Afrique) ; opérations Artémis et Mamba (Congo) ; opérations Noroit et Turquoise (Rwanda) ; opération Harmattan (Libye) ; opérations Limousin et Manta (Tchad) ; opération Licorne (Côte d’Ivoire) ; opération Serval (Mali).

 

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À l’occasion des 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives du ministère des armées conduit un appel à projets pédagogiques pour l’année scolaire 2021-2022 auprès des établissements scolaires, des associations et collectivités locales, sur le thème :

La guerre d’Algérie : une histoire militaire, des mémoires combattantes

 

visuel Algérie

 

Tout au long de l’année scolaire 2021-2022, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des armées pourra apporter son soutien aux projets pédagogiques qui répondront à cet appel à projets pédagogiques. Ce soutien pourra prendre différentes formes financières, pédagogiques et événementielles.

Lors des différentes commissions de subventions de la DPMA qui auront lieu d’octobre 2021 à juin 2022, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques des établissements scolaires, associations, fondations ou collectivités territoriales qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront par ailleurs donner lieu à la réalisation d’un film documentaire ou l’attribution de mentions dans le cadre de l’action nationale interministérielle "Héritiers de mémoire".

 (https://cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire)

La sélection des projets scolaires pour "Héritiers de mémoire" ayant lieu fin octobre 2021, les établissements scolaires qui souhaiteraient être sélectionnés dans ce cadre sont invités à transmettre leurs projets dès les mois de septembre et octobre.

Au-delà de l’opération "Héritiers de mémoire", les projets scolaires pourront faire, sous réserve de leur qualité, l’objet d’un soutien financier et partenarial lors des commissions de soutiens aux projets scolaires de novembre 2021, mars et mai 2022.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, nous vous invitons à contacter le bureau de l’action pédagogique et de l’information mémorielles (BAPIM) de la sous-direction de la mémoire combattante (SDMC) :

  • Par voie électronique : dpma-bapi.correspondant.fct@intradef.gouv.fr
  • Par voie postale : DPMA/SDMC/BAPIM 60, boulevard du Général Martial Valin CS21623 - 75509 Paris Cedex 15

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Cet appel à projets est conduit en partenariat étroit avec le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et le ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Sont également partenaires :

Ministère des armées :

  • Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Service historique de la Défense (SHD)
  • Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG)

Associations, fondations…

  • Fédération nationale André Maginot (FNAM)
  • Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie (FMGACMT)
  • Union nationale des combattants (UNC)
  • Union fédérale (UF)
  • Union des blessés de la face et de la tête (UBFT), « les Gueules Cassées »
  • Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE)

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Contenu de l’appel à projets pédagogiques

Le contexte mémoriel

 

Le 19 mars 1962, le cessez-le-feu décrété en Algérie concrétise la signature, la veille, des accords d’Evian. Il annonce la fin d’un conflit débuté en novembre 1954 et qui a concerné, de part et d’autre de la Méditerranée, plusieurs centaines de milliers de combattants.

Les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie en mars 2022 invitent à approfondir la réflexion sur ce conflit, son histoire et la mémoire qui en découle, alors même que les principaux témoins de cette époque sont de moins en moins nombreux. Cet enjeu a une importance toute particulière pour les jeunes générations qui n’ont pas connu cette période de l’Histoire et qui l’entendent pourtant régulièrement évoquée. Il a aussi une grande importance pour les anciens combattants et leurs descendants, qui aspirent à une reconnaissance de leurs mémoires particulières. Il s’inscrit enfin dans le cadre d’une approche renouvelée sur le sujet, qui a vu les programmes scolaires faire une place particulière à l’histoire militaire et à la mémoire de la guerre d’Algérie.

En Algérie, le déclenchement de l’insurrection nationaliste du 1er novembre 1954 s’inscrit dans le contexte plus général des lendemains de la Seconde Guerre mondiale et du mouvement global de décolonisation.

La longueur de cette séquence historique (8 ans de guerre, de 1954 à 1962), les exactions commises de part et d’autre et ses conséquences humaines et politiques ont profondément marqué les contemporains et imprègnent encore notre société.

Aujourd’hui, des journées nationales honorent la mémoire des victimes civiles et militaires, des cérémonies et des lieux ancrent le souvenir de la guerre d’Algérie dans l’Histoire et les territoires. De part et d’autre de la Méditerranée, une mémoire commune se construit lentement, au fur et à mesure des travaux des historiens.

Une histoire militaire, des mémoires combattantes

 

Cet appel à projets propose d’ouvrir auprès des jeunes générations une réflexion sur les acteurs et les témoins du conflit, ainsi que sur le patrimoine de pierre lié à la mémoire franco-algérienne.

Il s’inscrit en lien étroit avec les programmes scolaires. Il est en effet adapté, dans l’enseignement général, au programme d’histoire de tronc commun de Terminale (thème 2, chapitre 3) qui traite de la nouvelle place de la France dans le monde, alors même qu’elle cesse d’être une puissance coloniale, et qui intègre "la Guerre d’Algérie et ses mémoires" comme point de passage et d’ouverture.

Il peut aussi intéresser l’enseignement de spécialité des classes de Première (thème 4, Axe 2 : "information et propagande en temps de guerre") et Terminale (Thème 3, Axe 1 : "Mémoires et histoire d’un conflit : la guerre d’Algérie").

Dans l’enseignement professionnel, la guerre d’Algérie peut également être évoquée dans le cadre du programme de Terminale (thèmes 1 et 2).

De 1954 à 1962, des centaines de milliers de jeunes Français sont projetés dans un conflit qui ne dit pas sa véritable nature, militaires d’active, rappelés puis appelés du contingent, dont la plupart n’avaient jusqu’alors jamais quitté le territoire métropolitain. Dans le cadre de cet appel à projets, il est proposé par exemple d’explorer les témoignages de ceux qui ont combattu.  Des interviews, des reportages et des enquêtes peuvent ainsi être menés auprès d’une génération qui disparaît aujourd’hui progressivement et dont la parole collectée permettra de refléter toute la diversité. Des itinéraires, des biographies peuvent être retracés et réalisés à partir de ces témoignages, des archives disponibles et des journaux des marches et opérations, qui permettront de mener un travail d’enquête historique. Ce recueil de paroles peut s’accompagner d’un recueil d’objets ou de photographies quand celui-ci est aussi support de mémoire. Il peut être prétexte à la réalisation d’un travail de contextualisation qui peut également recouvrir une dimension pluridisciplinaire. 

La guerre engage les hommes, mais elle repose aussi sur des moyens matériels et des techniques qui la conditionnent, l’alimentent et parfois en transforment le cours. La guerre, si elle touche les villes, se mène ainsi d’abord sur de vastes espaces ruraux, souvent montagneux, difficiles d’accès et impose une adaptation des tactiques. L’utilisation de l’hélicoptère se systématise et marque profondément les opérations, tandis que la très large diffusion du transistor permet à chaque soldat de rester en contact avec l’actualité métropolitaine, quel que soit son lieu de cantonnement. On sait l’importance de ces postes individuels dans l’échec du putsch de 1961 et l’utilisation que sut en faire le général de Gaulle après son retour au pouvoir. Une histoire des techniques se superpose ainsi à l’histoire du conflit, qui est aussi celle de l’entrée de la France dans une nouvelle modernité. Ces éléments peuvent amener à réfléchir sur le rôle des médias en temps de guerre (programme de HGGSP 1ère) mais trouvent plus largement une résonance dans les conflits asymétriques actuels ou récents (programme de tronc commun Terminale).    

Conflit humain, conflit matériel, la guerre d’Algérie est aussi un conflit psychologique, un conflit de représentations auquel n’échappe pas le monde combattant. Des organismes spécialisés sont ainsi mis en place au sein des armées : alors que le centre d’instruction, de pacification et contre-guérilla d’Arzew forme, à partir de 1957, tous les officiers affectés en Algérie aux procédés de l’arme psychologique, des Cinquième Bureaux spécialisés dans la guerre et l’action psychologiques sont créés dans tous les états-majors. S’ils sont supprimés dès février 1960, ils n’en témoignent pas moins de la prise en compte par l’institution militaire d’une nouvelle dimension, à l’heure où l’étude des nébuleuses et des réseaux d’influence auprès des médias revêt une importance nouvelle. Un travail critique sur ces pratiques pourrait ainsi être utilement mené dans le cadre de l’éducation aux médias et à l’information.

L’histoire de la guerre d’Algérie est enfin celle de ses lendemains, en particulier celle de la mémoire du monde combattant. Là aussi, un travail d’enquête pédagogique peut être mené sur la mise en place des diverses associations qui le structurent, qu’elles regroupent les anciens appelés ou les supplétifs de l’armée française qui ont pu être rapatriés après 1962.

La politique institutionnelle a progressivement évolué, jusqu’à la nouvelle qualification du conflit en 1999 et la création à Paris en 2002, quai Branly, d’un Mémorial rendant hommage aux victimes de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. Ce nouveau Haut lieu de la mémoire nationale du ministère des armées sert de cadre aux commémorations, notamment celle des 19 mars et 5 décembre. Le patrimoine mémoriel est par ailleurs très varié, plusieurs sites étant eux-mêmes porteurs de mémoire: anciens hameaux de forestage ayant accueilli les harkis, camps par où transitèrent les rapatriés, comme celui de Rivesaltes. Des visites virtuelles peuvent être organisées sur ces lieux, des travaux menés sur leur valorisation et leur histoire en partenariat avec les acteurs locaux.

A une autre échelle, des recherches peuvent être conduites sur les éléments inscrivant la mémoire des anciens combattants ou événements passés dans le paysage urbain : stèles, plaques commémoratives, noms de rue, inscriptions, monuments, sépultures sont aussi l’occasion de mener un travail d’enquête local permettant de réfléchir à la perception actuelle du conflit, ses traces et son souvenir, de part et d’autre de la Méditerranée.

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Les ressources pédagogiques de l’appel à projets

 

Ressources pédagogiques de la DPMA

sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def et le site "Chemins de mémoire"

 

Articles

Lieu de mémoire

Photos (ECPAD)

Vidéos (ECPAD)

Carte

 

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Ressources pédagogiques de l'ECPAD

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Ressources pédagogiques du Service historique de la défense (SHD)

Le Service historique de la Défense conserve de nombreux fonds d’archives publiques traitant de la guerre d’Algérie, ainsi que des fonds privés, iconographiques et témoignages oraux documentant ce thème. La plupart de ces fonds sont aujourd’hui classés et accessibles par des instruments de recherche consultables en salle de lecture et/ou sur le site Internet du Service historique de la Défense. La bibliothèque de Vincennes propose également un large panel de périodiques intéressant le sujet. Aussi l’équipe pédagogique de Vincennes reste à disposition des enseignants pour les accompagner dans leurs recherches.

Fonds d’archives publiques

  • La série GR, 1H articles 1091-4881 propose de nombreux documents sur la présence française en Algérie, dont une majorité sur la seule guerre d’Algérie. Tout n’y est pas forcément communicable, mais une partie intéressante l’est déjà. Surtout, cette série est amenée à s’élargir au fur et à mesure des déclassifications et des ouvertures.
  • Le fonds cartographique de la série GR 6M T.20.6.B conserve principalement des cartes couvrant la période coloniale (à partir de 1830) pouvant appuyer un travail de contextualisation autour de la guerre d’Algérie.
  • Le fonds iconographique du SHD dispose de collections d’affiches et de tracts sur la guerre d’Algérie.

Fonds d’archives privées

  • Le fonds iconographie propose également des fonds privés provenant de combattants français, des "mémoires de combattants"». Ce sont en général des petits fonds d’une dizaine de photos. Par exemple, on y trouve des diapos couleurs très belles de J.Vogelweith, jeune sous-lieutenant au camp de Zéralda près d’Alger en 1963 et qui a participé au rapatriement de milliers de harkis sauvés par des généraux en opposition aux ordres reçus.
  • Actualité 2021-2022

Le SHD, en partenariat avec le service départemental de l’ONAC-VG du Val de Marne et la commission Guerre d’Algérie Jeunesse Enseignement (GAJE), entame une campagne de collecte de témoignages d’anciens combattants de la guerre d’Algérie racontant leur expérience combattante en milieu scolaire. Ce programme s’adresse uniquement aux établissements du Val de Marne.

  • Parmi les fonds des témoignages oraux, ceux relatifs aux différents acteurs de la guerre d’Algérie (1954-1962) sont également communicables. À cet égard, l’exposition « Expériences combattantes – Paroles aux harkis » de 2020 a permis de constituer un corpus de témoignages déjà à disposition des enseignants.

Publications, presse et revues

  • Guerres mondiales et conflits contemporains, (1950-aujourd’hui), cote VI-P12. De nombreux articles sur la guerre d’Algérie, sur toute la durée de parution du titre.
  • Combats et opérations. TOE, Indochine, Algérie, OPEX ; collection de 2011 à 2013, cote P 5330.
  • Cahiers d’histoire immédiate, notamment n°48 (2015) cote NMP 6970 et n°45 (2014) cote NMP  7237.
  • Le Képi blanc, notamment n°742 dossier sur "La Légion en Algérie (1831-1968)".
  • La Revue historique des armées, notamment le numéro "Spécial génie" (n°284, 2016) avec deux articles sur "Les sections de neutralisation de grottes en Algérie (1959-1962)".
  • Guerre d’Algérie, guerre d’Indochine. Le magazine des conflits d’outre-mer ; année 2011 seulement, cote P 5302
  • Guerre d’Algérie magazine, année 2002 seulement, cote P 985.
  • "La guerre d’Algérie à l’écran", numéro de Cinémaction, n°85, 1997, cote NMP 8879. Numéro spécial d’un périodique sur le cinéma. Une autre façon d’aborder le sujet.
  • Les cahiers du Djebel. Le magazine d’une génération, organe de l’Union nationale des combattants d’Afrique du Nord, cote P 48. Presse combattante.
  • Historia magazine. La guerre d’Algérie, (1971-1974), cote P 394
  • L’ancien d’Algérie, publié par la Fédération nationale des anciens d’Algérie, cote P 5282 et 5282-GF Presse combattante.

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Ressources pédagogiques de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG)

Depuis 2016, l’ONAC-VG met à disposition des équipes éducatives un programme pédagogique complet, leur permettant d’aborder, en classe et dans la continuité des programmes, la complexité du conflit et de ses mémoires. Intitulé "Histoire et mémoires de la guerre d’Algérie", ce programme se décline autour de nombreuses ressources et initiatives pédagogiques guidées :

  • Une exposition pédagogique Guerre d’Algérie : Histoire commune, mémoires partagées ?, qui revient sur les trois temporalités ayant inscrit le conflit dans la société française (la colonisation, les années de guerre et la construction des mémoires), permettant ainsi une vision complète des enjeux de la guerre d’Algérie[1]. Cette exposition est disponible sur demande auprès des services départementaux de l’ONAC-VG : https://www.onac-vg.fr/services.        
    Les 23 panneaux physiques se complètent également de neuf vidéos Youtube, courtes et didactiques, où des historiens et spécialistes présentent les différents acteurs du conflit : https://www.youtube.com/playlist?list=PLDHIJ3z6pvdSVuxz4dUPa-fd1VLo1eYrx
  • Cette exposition s’accompagne d’une mallette pédagogique sous forme de clé USB qui regroupe plus de soixante heures de contenus sur l’enseignement de la guerre d’Algérie (fiches thématiques, vidéos, questionnaires, etc.). Cette mallette est également disponible sur demande.
  • Des séances de témoignages croisés en classe, dit "à 4 voix", où des anciens appelés ou engagés, français d’Algérie, harkis et militants de l’indépendance algérienne échangent ensemble et avec les élèves sur leurs expériences de la colonisation et de la guerre, peuvent être organisées sur demande.
  • Une collecte d’archives orales d’anciens acteurs du conflit est également menée par les agents de l’ONAC-VG ; les témoignages collectés (la majeure partie est audio, mais il peut y avoir également quelques témoignages filmés) sont ensuite reversés au SHD et sont consultables par le grand public. Un projet de classe de récolte de témoignages peut donc s’inscrire dans ce dispositif déjà en place, et bénéficier de l’accompagnement des équipes de l’ONAC-VG.

En complément de ce programme, peuvent également être proposés sur cette thématique :

  • Une visite thématique du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie à Paris, mettant notamment l’accent sur la construction des mémoires à partir des lieux (sur demande auprès de hlmnidf@onacvg.fr).
  • L’exposition thématique "Parcours de harkis et de leurs familles", disponible sur demande dans chaque service départemental de l’ONAC-VG.
  • Des ateliers pédagogiques à propos de parcours familiaux en Algérie, menés par l’équipe de médiation et de documentation au Centre de documentation sur l’Histoire de l’Algérie (Aix-en-Provence).

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Ressources de la Fédération nationale André Maginot

La Fédération propose des articles de sa revue La Charte, disponibles sur simple demande (consulter la liste des articles), qu’elle enverra numérisés aux établissements intéressés (contacter la FNAM).

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Ressources de la Fondation pour mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie

Articles

Témoignages

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Ressources de l’Union nationale des combattants

Brochure

  • "La guerre d’Algérie, une exigence de vérité"

Livre sur l’engagement en Algérie

  • "La Tourmente 1930 - 1964

Carte administrative de l’Algérie française

Expositions conçues par l’UNC

  •  "La guerre d’Algérie, une exigence de vérité", 43 panneaux illustrés
  • Une autre de conception plus ancienne et moins élaborée que la précédente, 54 panneaux

Magazine

  • La voix du combattant de 1952 à 1962, dont de nombreux articles traitent de la guerre d’Algérie.

Vidéo co-produite avec l’ECPAD

  • "Algérie - Mémoires meurtrières"

 

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[1] La création d’une médiation en ligne via Pégase (Canopé) est en cours de réflexion. Elle permettra de faciliter la mise à disposition et la diffusion de l’exposition aux équipes éducatives et aux structures accueillant des jeunes, notamment avec le contexte sanitaire plus contraint.

 


 

À l’occasion du 25e anniversaire de l’entrée au Panthéon de Marie Curie, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives du ministère des armées, en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation et, parmi les partenaires associatifs, le musée Curie et l’Institut Curie, lance un appel à projets pour l’année scolaire 2020-2021 auprès des établissements scolaires, des associations et collectivités locales, sur le thème :

 

Marie Curie, les sciences et la guerre

 

Marie Curie

Irène et Marie Curie à l’hôpital d’Hoogstade (Belgique) en 1915. Appareils radiographiques installés dans un pavillon.  Musée Curie (collection ACJC)

 

Tout au long de l’année, lors des différentes commissions de subventions de la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des armées, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront être primés dans le cadre de l’opération nationale "Héritiers de mémoire" (https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire) qui donne lieu à la réalisation de films documentaires sur les projets, l’attribution de mentions et une remise de trophées lors d’une cérémonie nationale à laquelle participent les classes sélectionnées. 

La première sélection de ces projets intervenant dès octobre 2020, les actions scolaires proposées pour un soutien financier et une réalisation de films documentaires « Héritiers de mémoire » doivent être adressées à la DPMA début octobre 2020 au plus tard.

Les projets qui parviendront ultérieurement, en cours d’année scolaire, pourront faire l’objet d’un soutien financier et de l’attribution de mentions.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, contacter le bureau des actions pédagogiques et de l’information (BAPI) de la DPMA :

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Cet appel à projets est conduit en partenariat, notamment, avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, ainsi que :

  • Au sein du ministère des armées, le Service de santé des armées
  • L’établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Le Service Historique de la Défense
  • Le musée Curie
  • Historial de la Grande Guerre
  • Musée de la Grande Guerre
  • Le Panthéon

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Contenu de l’appel à projets

Titulaire de deux prix Nobel et première femme à entrer au Panthéon en 1995 pour ses mérites propres, Marie Curie est aujourd’hui reconnue comme une des plus grandes scientifiques de son époque. Brillante physicienne, mère de deux enfants, elle est aussi animée d’une profonde foi patriotique qui la conduit à mettre dès 1914 ses compétences au service de sa patrie d’adoption. L’engagement de Marie Curie dans la guerre symbolise et illustre tout à la fois l’implication des sociétés, des sciences et des techniques dans le conflit.

L’appel à projets est adapté aux programmes d’histoire de CM2 et de 3ème (thème 1) qui traitent de la Première Guerre mondiale, mais aussi plus particulièrement à celui de 1ère de l’enseignement général et technologique (thème 4) qui intègre "Marie Curie dans la guerre" comme point de passage et d’ouverture.

Le thème renvoie également à l’implication des civils dans le conflit, et plus particulièrement au rôle joué par les femmes, ainsi qu’à certains aspects scientifiques et techniques de la guerre.

Le personnage Marie Curie peut donc être abordé sous l’angle de la mobilisation des civils au profit de l’effort de guerre, mais également sous le prisme des avancées scientifiques, celles-ci permettant en l’occurrence une meilleure prise en charge des blessés. Les conséquences à plus long terme de ces engagements et innovations peuvent aussi être étudiées.

Un exemple de mobilisation

1914, l’Europe bascule dans la guerre. Les belligérants mobilisent des millions de combattants pour un conflit qui, prévu pour ne durer quelques mois, s’enlise rapidement. Les batailles de la Marne et de Tannenberg signent l’échec des plans de guerre des deux camps, les opérations s’enlisent, les armées s’enterrent, la guerre de position succède à la guerre de mouvement. Au-delà des Etats, ce sont bien les nations et les sociétés qui entrent en guerre et, dès le début du conflit, les civils qui s’impliquent également.

Marie Sklodowska, devenue française depuis son mariage avec le physicien Pierre Curie mais née en 1867 à Varsovie dans une Pologne alors sous domination russe, est en 1914 une personnalité internationalement reconnue au cursus particulièrement brillant : reçue première à l’agrégation de mathématiques pour l’enseignement des jeunes filles, doublement auréolée du prix Nobel de physique (1903) puis de Chimie (1911), première femme professeur de la Faculté des sciences, elle est à la veille de la guerre à la tête de l’institut du Radium.

Cette célébrité comme ses connaissances scientifiques, Marie Curie les met d’emblée au service de son pays d’adoption et cherche immédiatement, après la déclaration de guerre, à se rendre utile, mobilisant avec l’aide de sa fille Irène des ressources humaines, matérielles et financières au profit des premiers blessés. Elle se rapproche notamment de la Croix-Rouge par l’intermédiaire de l’Union des Femmes de Allemagne (UFF), ainsi que du Patronage national des blessés qui, dirigé par l’historien Ernest Lavisse, se donne pour mission "d’apporter au service de santé militaire un concours à la fois scientifique et méthodique".

Un engagement particulier

Le développement industriel met à disposition des pays en guerre des moyens de destruction d’une puissance jusqu’alors inconnue. L’artillerie, notamment, provoque des blessures nombreuses, souvent mortelles et presque toujours invalidantes, d’une grande complexité à soigner.

Marie Curie adapte alors ses recherches aux besoins afin de soigner le plus efficacement possible ces traumatismes : « ayant voulu, comme tant d’autres, me mettre au service de la Défense nationale dans les années que nous venons de traverser, je me suis presque aussitôt orientée du côté de la radiologie ». Il s’agit en effet, en systématisant le recours à la radiologie médicale, de permettre une meilleure prise en charge des blessés et d’assurer à l’intervention chirurgicale une plus grande efficacité.

Nommée inspectrice du service de radiographie de l’UFF, Marie Curie entreprend tout d’abord de doter en postes de radiologie les hôpitaux de la région parisienne où sont rapatriés les blessés. Très vite apparaît toutefois la nécessité d’équiper également les hôpitaux de campagne situés au plus près de la ligne de front : aux postes de radiologie fixes doivent donc s’ajouter des postes mobiles, embarqués dans des automobiles équipées pour la circonstance et qui passeront à la postérité sous le nom de « petites curies ».

Si l’idée d’équiper des voitures en appareils radiologiques remonte au début du siècle, c’est bien Marie Curie qui promeut leur utilisation, mobilise des dons pour les multiplier et intervient auprès des autorités militaires pour avoir accès aux zones de combat. Elle se rend elle-même à plusieurs reprises sur la ligne de front, participant directement aux examens : "j’ai fait moi-même l’examen radiologique de plus de 1000 blessés. Parmi ces examens il y en eut de faits à toute extrémité où j’ai eu le bonheur de contribuer directement à sauver la vie d’hommes qui, sans ce secours, eussent été perdus à brève échéance".

Alors que les hôpitaux militaires peuvent compter sur 21 postes fixes ou transportables de radiologie en 1914, ce sont ainsi, grâce à ces multiples efforts, 850 postes qui sont en service en 1918.

Aux équipements, il faut ajouter la formation : si les déplacements ponctuels de Marie Curie permettent de former sur place des manipulateurs, ceux-ci ne suffisent très rapidement plus à satisfaire les besoins des armées. La physicienne milite alors avec Antoine Béclère, directeur du service radiologique des armées, pour la formation d’infirmières et obtient la création d’un hôpital-école rue Desnouettes à Paris, l’hôpital Edith Cavell, placé sous la direction de la doctoresse Nicole Girard-Mangin, elle-même de retour du front. L’enseignement pratique de radiologie, dont le programme est directement rédigé par Marie Curie, est quant à lui dispensé à l’institut du radium.

Ce sont ainsi plus d’un million d’examens radiologiques qui, grâce au personnel formé, pourront être réalisés entre 1917 et 1918.

Des répercussions à plus long terme

L’action de Marie Curie durant la Première Guerre mondiale a donc été d’une grande importance, permettant d’équiper hôpitaux et véhicules, de former des personnels, d’organiser un enseignement et de radiographier plusieurs centaines de milliers de blessés en quatre années de guerre.

Ces acquis perdurent et survivent au conflit, les recherches se poursuivant après 1918 sur l’utilisation médicale des rayonnements et la fondation Curie, créée en 1920, s’affirmant comme un centre de soin spécialisé dans la lutte contre le cancer.

En 1934, année du décès de Marie Curie, sa fille aînée Irène et son mari Frédéric Joliot découvrent eux-mêmes la radioactivité artificielle, ouvrant ainsi la voie à la création de noyaux radioactifs. Dès 1938, ils démontrent la possibilité d’une réaction en chaîne susceptible de libérer une quantité considérable d’énergie. Les applications militaires évidentes de ces recherches seront développées durant la Seconde Guerre mondiale et aboutiront à l’explosion expérimentale de la première bombe atomique le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau Mexique. Les 6 et 9 août deux autres bombes explosent sur Hiroshima et Nagasaki, le monde entre dans l’ère nucléaire.

Dans un tout autre domaine, Le Journal salue en ces termes la leçon inaugurale de Marie Curie dans l’amphithéâtre de physique de la faculté des sciences de la Sorbonne le 5 novembre 1906 : "c’est (…) une grande victoire féministe que nous célébrons en ce jour. Car, si la femme est admise à donner l’enseignement supérieur aux étudiants des deux sexes, ou sera désormais la prétendue supériorité de l’Homme mâle ?". L’implication de Marie Curie dans le conflit témoigne bien quelques années plus tard du rôle joué par les femmes en faveur de l’effort de guerre, mais le destin exceptionnel de la physicienne et sa reconnaissance internationale ne sont alors pas à l’unisson de la condition féminine. L’évolution de celle-ci demeure toute relative au lendemain du conflit et il faudra encore attendre plusieurs années avant que la prophétie du journaliste ne se réalise.

Le thème retenu se prête particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant l’histoire-géographie aux disciplines scientifiques, au premier rang desquelles les sciences physiques.

L’itinéraire personnel de Marie Curie ainsi que sa dimension internationale permettent par ailleurs d’associer les établissements du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger, plus particulièrement ceux de Pologne, d’Allemagne et des Etats-Unis, de nombreux financements ayant été apportés par la fondation Carnégie.

Le sujet intègre enfin, à travers l’étude d’une personnalité scientifique féminine de premier plan, la question de la lutte contre les préjugés et les discriminations.

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RESSOURCES PEDAGOGIQUES

Les ressources pédagogiques (non exhaustives) seront complétées au fur et à mesure des apports partenariaux.

 

Ressources DPMA

 

Articles en ligne

 

Personnalité

Lieux de mémoire

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Ressources du musée de la Grande Guerre

 

L’équipe de médiation culturelle propose une visite/atelier à destination du secondaire (3ème et 1ère) dont voici le descriptif :

Visite guidée Marie Curie, Femme d'exception

Découvrez le musée à travers l'histoire des femmes au cours de la Grande Guerre et plus particulièrement en découvrant le destin d'une femme d'exception : Marie Curie.

Les différentes facettes de sa vie, depuis sa Pologne d'origine jusqu'à sa postérité, sont l'occasion de porter un regard nouveau sur le conflit : à la fois sur la condition féminine en France, mais également sur les sciences dans la guerre et les bouleversements sociétaux que cette dernière engendre.

Dans tous les pays belligérants, les femmes vont remplacer les hommes absents afin de soutenir l’effort de guerre et se voient alors confier des tâches jusque-là inaccessibles.

Marie Curie, comme d'autres personnalités, va jouer un rôle exemplaire en mettant ses compétences scientifiques au service de la patrie et des blessés.

Profitez de cette visite qui dévoile l'histoire du conflit et nos collections sous un angle original et novateur.

 

Les ateliers (au choix)

- Grande Guerre à la Une 

L’atelier Grande Guerre à la Une plonge les élèves dans le monde du journalisme. Ils créent, en petit groupe, une maquette de leur propre journal à travers la réalisation de sa Une. Pour leur production, ils s'appuient sur les connaissances acquises sur l'arrière et la participation des femmes dans l'effort de guerre au cours de la visite guidée.

Ils choisissent la temporalité de leur Une (période de guerre, d'après-guerre ou actuelle)  ainsi que le public ciblé par leur journal  (Est-ce un journal du front ou bien de l'arrière, des anciens combattants, des veuves de guerres...).

Ils créent le gros titre et construisent les articles, les publicités et l'esthétique de la Une grâce à l'iconographie et au matériel fournis par le musée. Pour finir, ils présentent leur production à l’ensemble de la classe et exposent leurs partis pris. C'est un atelier ludique qui permet de retenir, d'enrichir et d'exploiter les connaissances acquises au cours de la visite.

- Histoire de photos

Les élèves ont pour mission de créer un album photographique à partir d'un corpus d’images d’archives dédié à l'arrière et plus particulièrement à l'apport des femmes durant la Grande Guerre.

Ils travaillent en groupes et s’organisent pour observer les images, réaliser une sélection, recadrer les photographies, rédiger les titres et les légendes.  

Ils sont aussi sensibilisés à la notion de propagande en détournant les mêmes documents iconographies en fonction des points de vues défendus. Ils peuvent créer un livret soit pour inciter les femmes à participer à l'effort de guerre, soit dénoncer leurs conditions de travail, les privations...  

Le résultat de ce travail leur permet, à la fois, d'appréhender les mécanismes de la propagande, mais également ce premier conflit mondial sous le prisme de l'apport de l'arrière et plus particulièrement des femmes. 

 

Tarifs :

Tarif d'entrée au musée 5 € / enfant
Visite guidée Tarif d'entrée + 80 €
Visite guidée + atelier pédagogiqueTarif d'entrée + 130 €

Les tarifs sont indiqués pour les groupes à partir de 15 personnes, 30 personnes maximum

 

Renseignement au 01 60 32 10 45 de 10h à 17h lundi, mercredi, jeudi et vendredi reservation.museedelagrandeguerre@meaux.fr

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Ressources du Panthéon

 

Dossier pédagogique - Marie Curie, une femme au Panthéon 2018

Parcours SAVANTS - Les scientifiques au Panthéon

Pour en savoir plus

 

Télécharger l'appel à projets

 


Les résistances en Europe

 

Presse clandestine aux Pays-Bas. © Rijksinstitut Voor Oorlogsdocumentatie
 

Tout au long de l’année, lors des différentes commissions de subventions de la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des armées, un intérêt tout particulier sera porté aux actions pédagogiques qui répondront à cet appel à projets.

Les projets des écoles et établissements scolaires pourront être primés dans le cadre de l’opération nationale "Héritiers de mémoire" (https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/operation-heritiers-de-memoire) qui donne lieu à la réalisation de films documentaires sur les projets, l’attribution de mentions et une remise de trophées lors d’une cérémonie nationale à laquelle participent les classes sélectionnées. 

La première sélection de ces projets intervenant dès octobre 2020, les actions scolaires proposées pour un soutien financier et une réalisation de films documentaires "Héritiers de mémoire" doivent être adressées à la DPMA début octobre 2020 au plus tard.

Les projets qui parviendront ultérieurement, en cours d’année scolaire, pourront faire l’objet d’un soutien financier et de l’attribution de mentions.

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Pour toute précision sur l’appel à projets, pour l’envoi des projets ou demandes de subvention, contacter le bureau des actions pédagogiques et de l’information (BAPI) de la DPMA :

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Cet appel à projets est conduit en partenariat, notamment, avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, ainsi que :

  • L’établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
  • Le Service historique de la défense
  • La Fondation de la Résistance
  • Le Camp des milles
  • L’agence pour l’enseignement français à l’étranger

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Contenu de l’appel à projets

Le thème des résistances en Europe ouvre de nombreuses perspectives et permet d’envisager de nombreux projets, à la mesure du vaste champ couvert par l’intitulé.

S’intéresser aux résistances en Europe, c’est expliquer leurs motivations, c’est montrer la variété de leurs formes et la diversité de leurs acteurs, c’est aussi s’interroger sur le cadre spatial dans lequel elles se développent, pointer les différences mais aussi les similitudes entre pays européens, c’est enfin s’inscrire dans un cadre chronologique qui conditionne lui-même en partie le développement des mouvements et la forme qu’ils peuvent prendre.

L’occupation allemande, qui s’est étendue à la plus grande partie de l’Europe entre 1939 et 1941, suscite en retour plusieurs formes de résistance, dont la variété même fournit de nombreux sujets d’étude potentiels. La résistance est en effet politique et armée, militaire et civile, clandestine et institutionnelle, rurale et urbaine…

Résister, c’est d’abord entreprendre une action envers l’opinion, c’est donc imprimer des tracts et des journaux clandestins, chercher à entretenir l’espoir et combattre la propagande nazie. La presse clandestine est ainsi, partout et dans tous les pays occupés, une activité essentielle des mouvements de résistance, contribuant par ailleurs à définir leur identité et à les positionner politiquement les uns par rapport aux autres.

Résister c’est ensuite mener une action contre l’ennemi : renseigner, organiser des filières d’évasion, conduire des opérations armées dont l’ampleur et le cadre, des actions des maquisards aux attentats ciblés en zone urbaine, des paysages du Vercors à une station du métro parisien, peuvent varier radicalement.

Cette résistance peut être individuelle, souvent spontanée, et témoigner, par la simple écoute de radio-Londres comme par l’aide que certains apportent aux personnes persécutées, du refus de l’ordre nazi et de son projet raciste. Elle peut aussi être plus collective et renvoyer à des formes d’action plus organisées, menées dans le cadre de réseaux structurés et clandestins qui sont progressivement inventés.

Elle peut enfin se développer au sein des administrations publiques, des usines, de l’armée d’armistice ou même des camps d’internement et concerner des acteurs aux profils professionnels et aux convictions politiques extrêmement variés, de l’officier de marine d’Estienne d’Orves au journaliste Gabriel Péri.

Ces résistances se développent dans toute l’Europe occupée, mais le cadre géographique de leur apparition conditionne lui-même quelques-unes de leurs formes : les vastes étendues de Russie ou d’Ukraine se prêtent ainsi à la constitution de bandes de partisans fortes de plusieurs dizaines de milliers d’hommes et capables de mener d’intenses actions de guérilla sur les arrières de l’armée allemande ; les zones montagneuses des Balkans abritent également de fortes concentrations de réfractaires à l’ordre nazi, souvent constituées à partir d’éléments des armées nationales vaincues.

En Europe de l’Ouest, par contre, les grandes regroupements d’hommes armés n’ont pas la même ampleur ni d’ailleurs le même succès : les territoires qu’ils contrôlent, souvent de manière éphémère, dépassent rarement la taille d’une vallée ou d’un plateau et la menace militaire qu’ils font peser sur l’occupant reste toute relative.

Encore faut-il rendre compte, dans cette diversité spatiale, de la situation politique particulière des pays occupés : les résistances ne se développent pas de la même façon, et n’ont pas les mêmes caractéristiques, selon que les forces de l’Axe peuvent, ou non, s’appuyer sur une administration reconnue au moins comme partiellement légitime par la population ; selon qu’il existe, ou non, un gouvernement en exil ; selon enfin que les occupants mettent, ou non, en œuvre une politique ethnocidaire : la France n’est pas la Pologne, dont la situation diffère tout aussi bien de celle des Pays-Bas…

Il apparaît enfin nécessaire d’inscrire cette étude des résistances en Europe dans un cadre chronologique qui doit lui-même faire le lien avec l’évolution des opérations militaires.

Les engagements évoluent dans le temps et les résistances de 1940 ne sont bien sûr pas exactement les mêmes que celles de 1944. Les réseaux se construisent, se structurent, s’organisent et s’unifient parfois. A partir de 1942, les premiers revers allemands éclaircissent l’horizon de leurs opposants en même temps que se durcit la traque dont ces derniers font l’objet.

S’intéresser aux résistances, c’est aussi s’intéresser aux répressions qu’elles subissent. De ce point de vue, les années 1943-1944 constituent un tournant à l’Ouest, avec l’importation par l’armée allemande de pratiques de combat auparavant réservées à l’Est. La perspective d’un débarquement allié sur les côtes françaises justifie en effet la mise en œuvre d’une politique impitoyable à l’encontre de groupes résistants susceptibles de faire peser une menace sur les arrières de la Wehrmacht. Les résistances sur le point de triompher et engagées dans les combats de la Libération connaissent alors des heures particulièrement dramatiques.

L’action des résistances, leur rôle dans les combats de la Libération et les conditions géostratégiques dans lesquelles s’effectue celle-ci conditionnent enfin aussi en partie l’ordre politique qui émerge après-guerre, l’importance prise par la résistance communiste favorisant par exemple en Europe de l’est la mise en place de régimes inféodés à Moscou.

La proposition trouve toute sa place dans les programmes scolaires: les programmes d’Histoire de 3ème (thème 1) comme de Terminale (thème 1) de la voie générale et technologique mais aussi certaines entrées du programme de spécialité géopolitique de Terminale ou d’EMC permettent chacun d’aborder une ou plusieurs des dimensions précédemment évoquées.

Le sujet retenu, particulièrement riche, peut s’appuyer sur de nombreux supports et donner lieu à de nombreuses réalisations de nature variée. Il se prête particulièrement bien à des travaux pluridisciplinaires associant notamment les lettres et l’enseignement artistique mais aussi les langues étrangères.

Son cadre spatial permet par ailleurs d’associer pleinement les établissements européens du réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger comme de valoriser la thématique de la « mémoire partagée », tant la lutte menée à l’échelle du continent a pu faire naître, parmi les acteurs de ces différentes résistances, le sentiment d’une lutte commune menée au nom d’idéaux transnationaux. Il donne aussi l’occasion de s’appuyer sur un réseau de musées et lieux de mémoire en Europe qui traitent de la Résistance et pour lesquels la DPMA engage un travail de recensement et réfléchit à une mise en réseau.

Il intègre enfin pleinement la question de la lutte contre les discriminations, qui peut être abordée tant à travers les motivations des résistants que des formes de leur engagement. Lutter contre les discriminations est bien, dans le cadre de la guerre raciale menée par les Nazis, une forme de résistance. À ce titre, la figure de Simone Veil, ancienne déportée, militante européenne et première présidente du Parlement européen, est exemplaire.

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Quatre questions à Fabrice Grenard, de la Fondation de la Résistance