Nécropole nationale de Thil

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Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Thil

 

Située à 15 km de Longwy, la nécropole nationale de Thil est érigée à l’emplacement de l’ancien camp annexe (Kommando) du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le camp de Thil était la seule infrastructure de ce modèle construite par les nazis sur le territoire français non annexé. En novembre 1946, la crypte, érigée sur le four crématoire conservé en l’état, est inaugurée. Elle contient également des cendres de déportés, une maquette du camp et des objets rappelant la déportation. En 1984, la crypte est reconnue nécropole nationale.

 

Thil, Kommando du camp de concentration  de Natzweiler-Struthof

En août 1943, après la destruction du site de fabrication d’armes secrètes (V1 et V2) de Peenemunde (Allemagne), les Allemands décident de disperser leurs sites de production et de les enterrer.

L’ancienne mine de fer du Tiercelet à Thil est choisie, comme  d’autres lieux (Dora, Ebensee), pour installer une usine. L’organisation Todt est chargée des travaux qui débutent fin 1943. Une main d’œuvre forcée et hétéroclite, constituée de Nord-Africains, de Russes, d’Ukrainiens, de Polonais, Yougoslaves et de Hongrois, afflue dans le secteur. Ces travailleurs sont internés dans les camps d’Errouville et de Morfontaine près de Thil où ils sont amenés chaque jour par train.

Fin  mars 1944, 1 600 Russes et Ukrainiens (1 200 hommes et 400 femmes)  arrivent à Errouville. Les conditions de vie et de travail sont effroyables. De nombreux décès sont signalés. Les corps sont soit enterrés, soit brûlés à l’air libre. Des mineurs sans emploi de la région ainsi que des requis du service du travail obligatoire (STO) complètent les besoins en travailleurs.

Le 1er juin 1944, un camp annexe du Konzentrationslager Natzweiler-Struthof est créé sur place. C’est un cas exceptionnel à double titre : alors que le camp principal de Natzweiler-Struthof est situé en Alsace annexée de fait par le IIIème Reich, le camp annexe de Thil est le seul ouvert en France occupée. Une vingtaine d’hommes du KL Natzweiler viennent constituer l’équipe de l’auto-administration détenue. Ils sont hébergés dans les baraques déjà construites par les travailleurs forcés.

Le 20 juin 1944, 500 Juifs en provenance du KL Auschwitz sont chargés des gros travaux d’aménagement extérieurs et intérieurs : terrassement, bétonnage, transport et installation des machines qui arrivent à la gare de Thil. En même temps, les détenus construisent de nouvelles baraques. Un four crématoire est installé (date inconnue) dans l’enceinte du camp. Il provient d’une usine d’équarrissage située à Villerupt. Il semble qu’il était utilisé pour brûler les corps des déportés du Kommando mais également ceux des prisonniers d’Errouville.

Un deuxième convoi, composé de Juifs hongrois, arrive le 7 juillet du KL Neuengamme. Mis à l’écart des autres détenus, ils sont spécifiquement affectés au travail des machines. Choisis en fonction de compétences professionnelles bien précises, les deux convois de détenus juifs sont majoritairement constitués d’ouvriers de la métallurgie. Ils sont d’abord chargés des travaux d’aménagement  et ensuite de la production des V1 et V2. Occupant une place à part parmi les détenus de Thil, ils sont logés à l’écart des autres et ne sont pas évacués en même temps. Ils forment un Kommando spécial, baptisé "Minette".

L’importance réelle de la production faite sur place reste incertaine, mais elle semble mineure. Ce transfert d’une usine à l’Ouest, alors que les armées alliées se rapprochent, est étrange : les évènements militaires ont-ils été mal estimés ? Plus vraisemblablement, la lourdeur bureaucratique n’a pas pu empêcher un transfert, programmé depuis un certain temps.

Le 1er septembre 1944, devant l’avance des troupes alliées, les nazis donnent l’ordre d’évacuer le KL Natzweiler. Tous les kommandos du camp situés à l’ouest du Rhin sont concernés. Le jour même, 557 hommes du Kommando de Thil partent en direction de Coblence ; en chemin, ils sont déviés vers le camp annexe de Kochendorf. Les 300 spécialistes du deuxième convoi partent quelques jours plus tard en direction du KL Dora.

Au total, une quarantaine de déportés sont morts durant la brève existence du Kommando de Thil.

 

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Le  camp de Natzweiler-Struthof est le seul camp de concentration construit par les nazis sur le territoire français.  Haut lieu de la mémoire nationale du ministère des armées, ce site est aujourd’hui ouvert au public et présente, au travers du centre européen du résistant déporté, l’histoire de toute les Résistances qui se dressèrent contre l’occupant nazi.

 

  • Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

  • Vue du camp de Thil, 1944. © Collection particulière/Marinelli - DR

  • Vue aérienne du camp de Thil, septembre 1944. © Collection particulière/Marinelli - DR

  • Soldat américain découvrant un élévateur dans l'usine de Thil. © College Park, National Archives/Coll. Lise Pommois

  • Soldat américain manipulant des éléments de fusées V1. © College Park, National Archives/Coll. Lise Pommois

  • Vue du KL Natzweiler, novembre 1944. Au premier plan, on aperçoit la villa Kommandantur, direction SS du camp. © CERD-Struthof/Collection Lise Pommois

  • Carrière du Struthof. © CERD-Struthof/Ministère de la défense, procédure Struthof

  • Soldat américain et un résistant FFI examinant le four crématoire du KL Natzweiler. © Domaine public/USHMN

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    Infos pratiques

    Adresse

    Thil
    Au sud-est de Longwy, D 26

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année

    En résumé

    Eléments remarquables

    Crypte-ossuaire - monuments aux déportés 1939-1945 - Restes mortels d’inconnus