La nécropole nationale de Sigolsheim

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Nécropole nationale de Sigolsheim. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Pargny-sur-Saulx

 

Située sur l’un des secteurs les plus meurtriers du front alsacien, la nécropole nationale de Sigolsheim regroupe les corps de soldats morts pour la France lors de la bataille de la poche de Colmar (5 décembre 1944 – 9 février 1945). Souhaité par le maréchal de Lattre de Tassigny, ancien chef de la 1re Armée française, ce cimetière militaire est aménagé de 1962 à 1965, et inauguré, le 2 mai 1965, par le ministre des anciens combattants et par Madame la maréchale de Lattre de Tassigny.  Au sein de cette nécropole sont rassemblés les corps de soldats exhumés des cimetières communaux du Haut-Rhin, des Vosges et du Territoire de Belfort.

Cette nécropole comprend 1 589 corps de soldats français inhumés en tombes individuelles, parmi lesquelles sont recensées 792 tombes de militaires maghrébins et 15 tombes de militaires juifs.

La campagne d’Alsace débute à l’automne 1944. Le 19 novembre, Seppois-le-Bas est le premier village alsacien libéré. Le 21, la 1re Armée française entre dans Mulhouse. Le 23, la 2e Division blindée (DB) et la 44e division d’infanterie américaine (DIUS) s’emparent de Strasbourg. La victoire semble proche pour les Alliés. Mais Colmar et sa région demeurent aux mains de la XIXe armée allemande, formant ainsi une puissante poche de résistance.

Les combats de la poche de Colmar,  5 décembre 1944 – 9 février 1945

Le 5 décembre 1944, malgré la neige et les températures glaciales, la 1re Armée française attaque la poche de Colmar. Au nord de Sigolsheim, la résistance ennemie est intense. Aussi, les hommes de 3e division d’infanterie algérienne (DIA) ou ceux de la 4e division de montagne marocaine (DMM) progressent lentement sur les flancs de la poche. Le 5 décembre, ils libèrent Sélestat, puis le 10, ils entrent dans Thann. Le 18, faute de munitions et au regard des pertes enregistrées, la progression s’arrête à 8 km de Colmar. Le 24, l’offensive est interrompue. Les succès allemands initialement remportés dans les Ardennes contraignent les plans alliés. Le 1er janvier 1945, le général américain Eisenhower envisage même de se replier au-delà des Vosges, abandonnant la poche de Colmar et le territoire alsacien récemment libéré. L’intervention du général de Gaulle fait renoncer les Américains à cette manœuvre.

À la mi-janvier, sous l’effet de l’offensive soviétique et l’apport de nouveaux renforts (28e DIUS et unités des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), De Lattre aligne 350 000 hommes contre 100 000 Allemands. Fort de cette supériorité, il décide de prendre la poche en tenaille, le 1er corps attaquant par le sud et le 2ème corps par le nord.

Au matin du 20 janvier, malgré la tempête de neige, les 4e DMM, 2e DIM et 9e division d’infanterie coloniale (DIC) s’élancent entre Thann et Mulhouse. Mais bientôt, la température extrême (– 20°C) rend inopérants les chars et l’artillerie. Privés de ces appuis et de ravitaillement, l’infanterie est livrée à elle-même. La progression des groupes tactiques est ralentie par les nombreuses mines et la résistance acharnée de l’ennemi. Pour autant, pendant neuf jours, attaques et contre-attaques se succèdent au nord de Mulhouse.

Dans la nuit du 22 janvier, l’offensive est lancée sur le front nord. Les 2e et 5e DB, la 1ère division française libre (DFL) et les 3e et 28e DIUS connaissent les mêmes difficultés que celles rencontrées sur le front sud. Mais, le 1er février, sous la pression de la 2e DB, du 7e régiment de tirailleurs algériens (RTA) et du 4e régiment de tirailleurs tunisiens (RTT), les Allemands décrochent. Le lendemain, les premiers blindés de la 5e DB entrent dans Colmar où l'ennemi combat toujours. Le 7 février, le 1er corps d’armée français et la 2e DB font leur jonction à Fessenheim. Le 8, les libérateurs entrent solennellement dans la ville. Le 9, les derniers soldats allemands traversent le Rhin en couvrant leur fuite par la destruction du pont de Chalampé. La poche de Colmar est résorbée.

Les combats pour la poche et la ville de Colmar ont été extrêmement violents. Des dizaines de villages ont été détruits. Pour la 1re Armée française, les pertes sont importantes : 4 800 tués, 18 000 blessés et disparus. La XIXe armée allemande compte deux à trois fois plus de pertes et plus de 20 000 prisonniers.

La nécropole nationale de Sigolsheim, symbole du sacrifice de la 1re Armée française

Pour célébrer le 20e anniversaire de la libération de Colmar, les autorités militaires décident de rassembler, au sein d’une même nécropole, les restes mortels des combattants qui ont contribué à la libération de la ville. Situé au cœur des combats et disputé jusqu’aux dernières heures des combats, le village de Sigolsheim est ainsi retenu. Le 22 juin 1962, le conseil municipal consent à céder gracieusement une parcelle de terrain. La nécropole est alors implantée sur les pentes de la colline qualifiée par l’ennemi de Blutberg ou "colline de sang".

Les travaux sont confiés à l’architecte Michel Porte. Situé à 358 mètres d'altitude, ce cimetière militaire, organisé en douze terrasses arrondies, est orienté de manière à être visible de la vallée de Kaysersberg, de Colmar et de toutes les régions environnantes.

 

  • Nécropole nationale de Sigolsheim. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Sigolsheim. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Sigolsheim. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Sigolsheim. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Sigolsheim. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Sigolsheim. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale de Sigolsheim. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Sigolsheim. © ECPAD

  • Exercice de déploiement au 1er RCA (Régiment de chars d'Afrique) de la 5e DB (Division blindée) dans la région de Colmar, automne 1944. © ECPAD

  • Exercice au tir d'arme anti-char par un fantassin du 1er RCA (Régiment de chars d'Afrique) de la 5e DB (Division blindée) dans la région de Colmar. © ECPAD

  • Chasseur de char Jagdpanther en position dans un bois de Wolfgantzen situé à huit kilomètres de Colmar, 31 janvier-6 février 1945. © ECPAD

  • Soldat de l'Armée d'Afrique ayant pris part aux combats de la poche de Colmar, 31 janvier-6 février 1945. © ECPAD

  • Chars alliés progressant dans les faubourgs de Colmar. © ECPAD

  • Défilé pour célébrer la libération de Colmar, 1er-2 février 1945. © ECPAD

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    Infos pratiques

    Adresse

    Sigolsheim
    À 10 km au nord de Colmar. Sur la colline surplombant la ville, suivre le fléchage

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année