La nécropole nationale de Pierrepont

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Nécropole nationale de Pierrepont. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Pierrepont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914. Créée en 1920, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 et 23 août 1914 autour de Pierrepont, qui furent les plus meurtriers de la Grande Guerre. Aménagé successivement en 1920-1921, puis de 1932-1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Longwy et de la Crusnes, de Spincourt, de l’Othain, et du Loison, cette nécropole regroupe les corps de 3 758 Français, dont 1 416 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 2 342 hommes. À leurs côtés reposent également 493 Russes, 141 Belges, 2 Britanniques et 1 Roumain. Plusieurs soldats morts pendant le Seconde guerre mondiale, dont 20 Français, 55 Soviétiques et 1 Tchèque sont inhumés en ce lieu.

 

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et trés éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

La Tour-lanterne de Pierrepont

Érigée, en 1922, au centre de la nécropole, cet imposant monument est dédié au souvenir des soldats alliés disparus lors des combats de Pierrepont du 22-23 août 1914. Les pierres de cette Tour-lanterne proviennent d’une ancienne cheminée de la manufacture de draps démontée pierre par pierre et remontée dans le cimetière. La taille de ce monument s’explique par la volonté d’égaler le monument qui domine le cimetière allemand voisin où reposent 3 017 soldats. Une première plaque rappelle la mémoire des soldats tombés à Pierrepont ainsi que les noms des enfants de la ville, morts pour la France au cours de la Grande Guerre. La seconde porte les régiments de la 42e division d'infanterie ayant participé à la bataille de Pierrepont.

 

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Adresse

Pierrepont
Au sud de Longwy, D 66

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Tour-lanterne aux morts des 22 et 23 août 1914

La nécropole nationale de Thionville

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Nécropole nationale de Thionville. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Thionville est créée durant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande. Elle regroupe 787 soldats allemands dont 86 en ossuaire, 692 Russes (dont un travailleur civil), 161 Français (dont un Alsacien-Lorrain et une victime civile, Justin Bray inculpé pour avoir révélé aux Français la position d'une sentinelle allemande et fusillé le 28 août 1914 – Tombe n° 119), trois Britanniques, trois Luxembourgeois (victimes civiles décédées le 16 juillet 1918), ainsi que deux Belges. Aménagé en 1924, ce cimetière comprend un monument commémoratif pour la guerre 1914-1918.

 

Thionville en 1914-1918

Après la guerre de 1870-1871, la ville de Thionville devient Diedenhofen et appartient au Reichsland Elssass-Lothringen – Terre d’empire d’Alsace-Lorraine annexée par l’Allemagne impériale. Sa position géographique aux portes de l’Allemagne et du Luxembourg lui donne une importance pour les troupes allemandes. Le 31 juillet 1914, l’état de guerre – kriegszustand - est instauré dans toute l’Allemagne et des affiches de mobilisation générale sont placardées partout dans la ville. Le 3 août, le Grand Duché du Luxembourg est occupé par les Allemands. Pour ces derniers, la place forte de Thionville apparaît comme un enjeu essentiel dans la poursuite de son mouvement. La gare de Thionville devient alors un lieu de transit pour les trains militaires. Le 16, l’état major de la Ve armée s’installe à Thionville où les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. C’est dans ce contexte particulier qu’est condamné à mort le jeune Justin Bray.

La ville accueille de nombreux blessés soignés dans les hôpitaux temporaires. Le 5 septembre 1914, le conseil municipal vote la création d’un cimetière militaire de 800 tombes dans le quartier Saint-François à proximité du cimetière civil.

Tout au long de la guerre, la ville de Thionville est survolée par des avions français qui observent les mouvements de troupes ou bombardent les usines et le réseau ferroviaire. Parmi les victimes, on relève de nombreux civils. Le 16 juillet 1918, 18 avions britanniques larguent 37 bombes notamment autour de la gare, dont certaines au phosphore. C’est au cours de ce bombardement que sont décédées les trois victimes civiles luxembourgeoises, inhumées aujourd’hui dans la nécropole (tombes 168 à 170). En septembre 1918, les Alliés atteignent les rives de la Meuse. L'ennemi recule peu à peu. En octobre, en raison de la grippe espagnole, les écoles sont fermées et deviennent des cantonnements pour les troupes allemandes. Le 11 novembre 1918, selon les clauses de l’Armistice, les troupes allemandes doivent, sous 15 jours, quitter les territoires occupés notamment l’Alsace-Lorraine. Mais, contrairement à Metz ou à Strasbourg, il n’y a pas de défilé ou de manifestation particulière à Thionville. La présence française est marquée le 19 novembre par le retour à l’heure française et le 22 novembre par l’arrivée officielle de l’armée française dans la ville, soit le 17e corps conduit par les généraux Hellot et Pougin accueillis par les élus.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de l’année 1917, des milliers de combattants roumains sont faits prisonniers par les Allemands. Au 1er février 1917, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 internés en Allemagne. Leurs conditions de détention sont très difficiles. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore un peu leur sort, mais en octobre 1918, seulement 28 000 sont encore en vie. Certains sont envoyés en France où ils employés dans des kommandos agricoles, les mines, les usines ou à proximité du front. A la fin de la guerre, certains responsables allemands sont désignés comme criminels de guerre sur une liste de noms lors du Traité de Versailles (28 juin 1919).

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 millions détenus en Allemagne. À partir du printemps 1915, le gouvernement allemand décrète l’utilisation des prisonniers de guerre pour pallier à la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont ainsi employés à des tâches difficiles comme le drainage de zone humide, la coupe du bois, ou la construction de routes. En raison de la dureté du travail et des conditions de vie difficiles, le taux de mortalité des prisonniers de guerre est particulièrement élevé.

 

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Adresse

Thionville
A 31

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La nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse

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Nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Brieulles_sur_Meuse

 

Aménagée en 1920, la nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse regroupe les dépouilles de soldats inhumés initialement dans de nombreux cimetières militaires provisoires tels ceux de Consenvoye, Damvillers, Dun-sur-Meuse, Lissey, Montmédy, Romagne-sous-Montfaucon, ou Stenay. Cette nécropole rassemble 2 572 corps dont 1 520 reposent en deux ossuaires. Au titre de la Première Guerre mondiale, 2 389 Français, 123 Russes, 35 Belges et un Britannique y sont réunis. Vingt-quatre Français dont un inconnu décédé lors des combats de mai à juin 1940 y reposent également.

 

Bataille de Brandeville, août 1914

Avant la guerre, la place forte de Montmédy devait servir de point d'appui aux troupes opérant dans la région. Lors des premiers combats, la garnison remplit cette fonction, accueillant le 2e corps et les nombreux blessés. Le secteur est vaillamment défendu. Le 25 août, les ponts sur la Chiers, de Chauvency-le-Château à Saint-Hubert sont détruits. Le 27, l'ordre d'évacuer est donné, après que les derniers ponts sur la Chiers et le tunnel soient dynamités. Plus de 2 000 soldats se replient vers Verdun tandis que les blessés sont laissés à Montmédy. Le 28 août, le cortège atteint Fontaine-Saint-Dagobert puis se dirige vers Consenvoye. Là, les Français entrent en contact avec l'ennemi et se met à couvert à proximité de la route de Murvaux à Brandeville. Les Allemands sont nombreux et talonnent les Français qui reculent après avoir subi de lourdes pertes.

Les Zivil arbeiter bataillon (ZAB) inhumés au sein de la nécropole de Brieulles

Faute de volontaires, et après une émeute pour le pain en mars 1916 à Lille, les Allemands requièrent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles. Près de 22 000 personnes, femmes et hommes, sont déportées dans des départements de l’Aisne, de la Meuse ou des Ardennes. À l’automne, certains peuvent regagner Lille. En octobre 1916, les civils belges sont aussi requis de manière autoritaire. Ils sont affectés dans des bataillons de travailleurs civils (zivil arbeiter bataillonen (ZAB) en Allemagne ou en France à l’arrière front. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant. Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, des Russes appartiennent également à ces groupes de travailleurs.

La bataille de France, mai - juin 1940

De mai à juin 1940, les troupes coloniales participent à la campagne de France contre l’invasion allemande. Le 5 juin, les Allemands atteignent la Somme et se dirigent vers Paris. Les combats retardateurs conduits par les Français sont d'une rare violence mais l’ennemi s'empare, le 9 juin, de Rouen. Après une résistance désespérée entre Rethel et l'Argonne, le dispositif français ne parvient plus à endiguer la progression ennemie dans la Marne. Le 12, ils atteignent Langres, Dijon et Belfort. Le général Weygand ordonne une retraite générale pour reformer une nouvelle ligne de défense. Trop tard, le 14 juin, les Allemands pénètrent dans Paris, s'emparent, le 17, d'Orléans, et, le 22, de la Rochelle. De nombreuses villes et des villages sont sinistrés par les combats et des milliers de soldats sont faits prisonniers par les troupes d’occupation. Une grande partie des militaires inhumés à Brieulles sont tombés du 24 mai au 10 juin 1940 lors des combats défensifs situés sur le canal des Ardennes dans le secteur du bois de Sy.

 

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Adresse

Brieulles-sur-Meuse
À 30 km au nord-ouest de Verdun, à gauche du CD 964

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Torcy

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Nécropole nationale de Torcy. © ECPAD

 

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Créé lors des combats de Sedan-Carignan en août 1914, la nécropole nationale de Torcy regroupe 2 909 corps. Aménagé en 1923, ce lieu de mémoire rassemble, au titre de la Première Guerre mondiale, 2 794 Français dont 2 050 reposent en ossuaire, 45 Britanniques, 38 Russes dont 29 en tombe collective, 24 Roumains dont 1 en tombe individuelle, 4 inconnus Italiens. Pour la Seconde Guerre mondiale, huit Français et six aviateurs du Commonwealth reposent aussi dans ce cimetière. Parmi ces hommes, est inhumée la dépouille de Camille Tassigny (tombe n° 682). Après avoir renoncé à la nationalité française pour s'engager dans l'armée belge, il est fait prisonnier le 23 août 1914 à Namur. Après quatre ans de captivité, il est, en raison de son état de santé, hospitalisé à l'ambulance n°3/64 à Charleville-Mézières où il décède le 14 janvier 1919 des suites de broncho-pneumonie.

 

La bataille des Ardennes, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées   dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations.

Constituant déjà en 1870 une position stratégique, le bois de la Marfée est le théâtre d'âpres combats, au cours desquels s'illustrent les Vendéens du 11e corps d'armée. Retranché sur le plateau de Chaumont et la ferme Saint-Quentin, le 137e régiment d'infanterie parvient, localement, à conduire une action victorieuse. Au cours de celle-ci, cette unité réussit à s'emparer, le 27 août, du drapeau du 28e régiment d'infanterie de réserve. Pour autant, après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, Joffre donne l’ordre aux troupes de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde, les Français sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour empêcher notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Sedan est occupée. Le quotidien des habitants va alors, comme toute ville occupée, devenir de plus en plus difficile. Réquisitions et privations se multiplient alors que l'ennemi réprime violemment toute opposition. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Écrasés par le par le feu de l’artillerie allemande les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les Allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige.

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant les restes mortels de combattants français inhumés en grand nombre dans un ossuaire, la nécropole de Sedan-Torcy est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

 

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Adresse

Sedan
À l’est de Charleville-Mézières, D 977, D 6

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La nécropole nationale de Chestres à Vouziers

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Nécropole nationale de Chestres à Vouziers. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale de Chestres rassemble 2 902 corps de soldats et de victimes civiles décédés lors des deux guerres mondiales. Créé en 1919 après les combats de Vouziers en 1918, ce cimetière est aménagé de 1922 à 1935 pour regrouper les corps exhumés de cimetières provisoires ou de tombes isolées situées dans différentes communes du département des Ardennes.

Au titre de la Première Guerre mondiale, cette nécropole réunit 2 484 soldat français, dont 1 337 en ossuaire ; 110 Britanniques, 282 Tchécoslovaques dont 122 en ossuaire, 124 prisonniers civils russes (Zivilarbeiterbataillon (ZAB), dix prisonniers civils belges et trois britanniques. Au sein de ce cimetière national, reposent aussi les corps de deux combattants "Morts pour la France" au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Au sein de la nécropole, est érigé un monument dédié aux soldats tchécoslovaques. Honorant le souvenir de ces combattants, ce monument, construit en 1925, porte une épitaphe en langue tchèque qui signifie : "À la mémoire des légionnaires des 21 et 22e régiments tchécoslovaques tombés en 14-18 à côté de leurs camarades des armées alliées pour la Liberté".

Par ailleurs, dans le cimetière  communal de Vouziers, un carré militaire rassemble les dépouilles de soldats français et russes, ainsi qu’un Britannique et un Roumain.

Parmi ces combattants, repose l’aviateur Roland Garros dans une tombe privée surmontée d’un monument érigé en sa mémoire.

La nécropole est mitoyenne d’un cimetière allemand comprenant 1 843 corps de soldats allemands tombés lors des combats de l’été 1914, décédés dans les hôpitaux de Vouziers ou encore lors des offensives de septembre et octobre 1914.

Les bataille des Ardennes – Août 1914

En 1914, la bataille des Ardennes se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations qui opposent la Ve armée allemande aux 3e et 4e armées françaises. Pour soutenir son offensive en Alsace-Lorraine, le général Joffre, commandant en chef de l'armée française, leur ordonne un mouvement à travers les Ardennes. Chargées de progresser vers le nord, elles doivent attaquer l'ennemi pour le détruire ou le rejeter vers la Meuse. Pour autant, après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue. En raison des échecs en Lorraine et dans les Ardennes, Joffre ordonne un mouvement rétrograde. La 3e armée se replie en direction de Verdun et la 4e armée vers Stenay et Sedan.

L’occupation dans les Ardennes et les Zivilarbeiterbataillon (ZAB)

Au terme des premières opérations militaires de l'automne 1914, les Ardennes est le seul département à être entièrement occupé, les autres le sont partiellement. Dans ces territoires, les Allemands mettent en place une administration allemande d’ordre militaire, avec notamment l’installation des Kommandantur. Les noms de rues sont modifiés ; ainsi à Vouziers, la rue Gambetta est rebaptisée  Wilhelmstrasse (rue Guillaume). L’heure allemande est également imposée dans ces territoires. Par ailleurs, l’occupation en France engendre des pénuries d’engrais, de bétail, de bras alors que les autorités ennemies veulent exploiter le mieux possible les terres locales.

Faute de volontaires, et suite à une émeute liée à une pénurie de pain en mars 1916 à Lille, les Allemands utilisent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles et "déportent" environ 22 000 personnes de la région de Lille. Femmes comme hommes sont envoyés dans des départements ruraux de l’Aisne ou encore les Ardennes. À l’automne, certains peuvent regagner Lille, mais la Belgique est occupée en octobre 1916 et les Belges sont aussi requis de manière autoritaire dans des bataillons de travailleurs civils – Zivilarbeiterbataillonen (ZAB)- en Allemagne aussi bien qu’en France à l’arrière front. Ainsi, environ 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant.

Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, des Belges ou encore des Russes appartenant à ces groupes de travailleurs. Ces régions ne sont libérées qu’en 1918, Rethel le 6 novembre, Charleville le 9 et Sedan le 10 novembre 1918.

Les combats de la IVe armée et de la brigade Tchécoslovaque sur le front de Vouziers

Un décret du 16 décembre 1917 ratifie la formation d’une armée tchécoslovaque indépendante en France. Auparavant les Tchécoslovaques volontaires ne pouvaient servir que dans la Légion étrangère. Son centre de commandement est implanté à Cognac (Charente-Maritime). Le 21e régiment de chasseurs tchécoslovaques (RCT) est créé en janvier 1918 à Cognac et le 22e RCT en mai 1918 à Jarnac. Le 23e RCT est formé le 3 décembre 1918 et sert en Slovaquie en 1919. L’effectif total de l’armée  tchécoslovaque comprenait 12 000 hommes. Début juin 1918, les 21e et 22e RCT sont affectés dans les Vosges et stationnent près de Darney, au camp militaire Kleber. Fin juin, la brigade gagne le front d’Alsace, notamment le secteur de Sentheim – Aspacht-le-Haut – Mittelbach. Ils sont ensuite associés à la 53e division d’infanterie française envoyée en Argonne ou ils contribuent en octobre à la victoire après de violents combats près des communes de Vouziers, Chestres, Vandy et Terron-sur-Aisne. Les pertes y sont importantes : 27 officiers et 1157 hommes.

 

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Adresse

Vouziers
À 30 km de Rethel. À la sortie nord de Vouziers, sur la D 947

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des 21e et 22e régiments tchécoslovaques 1914-18

La nécropole nationale de Rethel

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Nécropole nationale de Rethel. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Rethel regroupe les corps de 3 452 soldats français, britanniques, roumains et russes morts pendant la Première Guerre mondiale. Créée en 1923, cette nécropole est aménagée en 1966 pour regrouper les corps exhumés du cimetière municipal et des cimetières militaires situés au sud de l'Aisne. Au total, reposent 3 117 soldats français, dont 1 202 dans deux ossuaires.

110 Britanniques, 12 Roumains et 213 Russes morts pendant la Première Guerre mondiale reposent à leurs côtés. 3 soldats français morts pour la France pendant les combats de mai 1940 y sont également inhumés dont Charles de Funès de Galzara, le frère du célèbre comédien français.

 

Les combats de Rethel, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations. Après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, le général Joffre donne l’ordre aux soldats français de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde, ils sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour interdire notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Ecrasés par le par le feu de l’artillerie allemande, les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige dans les tranchées.

Les batailles sur la Meuse et l’Argonne, 26 septembre - 11 novembre 1918

Au début de l'année 1918, le front de l’Argonne connaît un moment de répit. Mais en juillet, au terme d'une puissante action, les troupes allemandes percent le front de Champagne et menacent Paris. Le général Foch, commandant en chef des forces alliées, réplique et lance une contre-offensive générale d'Ypres à Verdun en vue de repousser l'ennemi dans les Ardennes.

Le 26 septembre, avançant derrière leur barrage roulant, les Américains, soutenus par l’armée française, s’élancent en Argonne où ils progressent rapidement. Mais ce mouvement est stoppé sur la crête de Montfaucon. Les 29 et 30, les Allemands s’accrochent à leurs positions entre Saint-Juvin et Brieulles. Le 4 octobre, les Américains relancent leur mouvement et parviennent, au prix de lourdes pertes, à enlever les hauteurs de Cunel. Les Français progressent dans la forêt de l’Argonne et en vallée de l’Aire. Français et Américains font leur jonction à Grandpré puis lancent ensemble une nouvelle action vers Vouziers. Le 15, les Français atteignent la rive droite de l’Aisne entre Termes et Olizy. Le 18, de violents combats se déroulent autour de Vouziers, Chestres, Vandy et Terron-sur-Aisne. Là, s'illustrent notamment les 21e et 22e régiments tchécoslovaques. Le 1er novembre, la 1ère armée américaine enlève les dernières positions allemandes autour de Buzancy. Quelques jours avant l’Armistice du 15 novembre, la 4e armée française franchit la Meuse et libère, pour sa part, Sedan.

Les Zivil arbeiter bataillon (ZAB) inhumés au sein de la nécropole de Rethel

Le 31 août 1914, les Allemands s'emparent de Rethel, qui après avoir été évacuée ne compte plus qu’une centaine d'habitants. Au cours de la Première Guerre mondiale, le département des Ardennes est le seul département à être entièrement occupé. L'ennemi y impose des règles strictes. Les noms de rues sont modifiés. À Vouziers, la rue Gambetta devient ainsi la Wilhelmstrasse (rue de Guillaume). L’heure allemande est aussi imposée.

Faute de volontaires, et après une émeute déclenchée à cause d’une pénurie de pain en mars 1916 à Lille, les Allemands requièrent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles. Près de 22 000 personnes, femmes et hommes, sont déportées dans des départements de l’Aisne, de la Meuse ou des Ardennes. A l’automne, certains peuvent regagner Lille. En octobre 1916, les civils belges sont aussi requis de manière autoritaire. Ils sont affectés dans des bataillons de travailleurs civils (zivil arbeiter bataillonen (ZAB) en Allemagne ou en France à l’arrière front. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant. Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, les Russes appartiennent également à ces groupes de travailleurs.

 

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Adresse

Rethel
Au nord de Rethel, sur la D 946

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de La Ferme de Suippes

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Nécropole nationale de "La Ferme de Suippes". © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Suippes Ferme

 

Bordant la route nationale Chalons-Vouziers-Rethel, la nécropole nationale de "La Ferme de Suippes" regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1914-1918 et lors de la campagne de juin 1940. Faute de place dans les autres cimetières, elle fut créée après la guerre sur une ancienne parcelle du camp de Mourmelon et fut aménagée jusqu’en 1932. En 1956, sont rassemblés les corps de soldats morts en 39-45 et inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région, En 1964, les dépouilles du carré militaire d’Epernay y furent également transférées. Cette nécropole rassemble près de 10 000 corps dont 7 400 Français en tombes individuelles et plus de 500 en ossuaires, un Belge et trois Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, on recense plus de 1 900 Français inhumés en tombes individuelles.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Marcel Nenot (Tombe 2721). Homme de lettres, il meurt le 3 octobre 1915 à la Tranchée de Vistule.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer",  la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisèrent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Soudain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre, fidèle à sa doctrine, décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne "pouilleuse". Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position, dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception de celles de la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées avaient perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Dans la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure, Le Mesnil, et Sommepy puis progresse vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Adresse

Suippes
À 1 km au sud-ouest de Suippes, sur la RD 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Neuilly-Saint-Front

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Nécropole nationale de Neuilly-Saint-Front. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Neuilly-st-Front

 

Rassemblant près de 2 100 corps, cette nécropole nationale regroupe les dépouilles de soldats français décédés lors des combats qui se sont déroulés, en 1918, dans la région. Ce cimetière est aménagé au cours des années 1920 pour réunir les corps des soldats exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires de la région. Aujourd’hui, au titre de la Grande Guerre, 2 039 soldats français dont 239 inhumés dans deux ossuaires, 22 Britanniques dont onze non identifiés, quatre victimes civiles et un Russe y reposent. Par ailleurs, les corps de dix combattants morts pour la France en 1939-1945 ont été rassemblés.

 

La résistance alliée au Friedensturm, la seconde bataille de la Marne

Au printemps 1918, les Allemands peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk qui leur permet de libérer le front est, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, les troupes allemandes attaquent. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

Tout au long du printemps 1918, les Allemands poursuivent leur effort. Le 27 mai, mobilisant toutes leurs ressources, ils lancent, sur un front de 90 kilomètres, une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames et en Champagne en vue de séparer les armées alliées. A leur tour, les lignes françaises sont enfoncées. Le 31, les Allemands s'emparent de Neuilly-Saint-Front. Le mouvement ennemi s'intensifie en vue d'atteindre la Marne car s’emparer de Reims, c'est s’ouvrir la route de Paris. Assurant la défense de la Montagne de Reims, les Français soutenus par les Britanniques et les Italiens résistent aux assauts répétés des Allemands qui perdent les terrains nouvellement conquis.

Le 15 juillet, Ludendorff engage ses dernières forces. De Longpont à Bligny, ce sont trente divisions qui sont concentrées. Devant Reims, de Bligny à Prunay, on en recense quinze. Au terme d’un violent bombardement, d’un seul élan, les fantassins allemands atteignent la Marne sur laquelle des passerelles sont jetées, depuis Gland jusqu’à Mareuil, sur un front de 20 kilomètres. Devançant cet assaut, les Français se replient sur d’autres positions. Seuls des postes d’observation persistent pour signaler l’avancée des colonnes ennemies prises sous le tir des contre-batteries. Les Français et leurs alliés infligent ainsi de lourdes pertes aux Allemands.

Le 17, Ludendorff doit admettre que son offensive est un échec avec la perte de 400 canons et de 20 000 soldats faits prisonniers. Pour la 4e armée du général Gouraud et les Alliés, la victoire semble acquise. Le 18 juillet, une vaste et puissante contre-attaque est lancée. C’est le second "miracle" de la Marne. Les Français parviennent à s’emparer des objectifs stratégiques, dominant ainsi la rive droite de la Marne. Le 19, grâce à l'emploi massif de chars, la 6e armée française enlève Neuilly-Saint-Front et conquiert le plateau de Priez. Les Français interdisent la route de Soissons à Château-Thierry. Faute de ressources humaines et matérielles, les Allemands sont débordés et lâchent progressivement leur position, évacuant ainsi la rive sud de la Marne. En août, Paris est définitivement dégagée. Soissons, Château-Thierry et plus de 200 villages sont délivrés. À l’automne, les Alliés entament la poursuite, talonnant ainsi l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Les fantômes d'Oulchy-le-Château

Au cœur de la bataille, le secteur d'Oulchy-le-Château est âprement disputé. Le 20 juillet, les Français de la 41e division ne peuvent enlever cette position. Le 25, après de multiples assauts, Oulchy-le-Château est libéré, les Allemands repassent la Marne.

En ce lieu symbolique du second sursaut français sur la Marne, est érigé, l'un des monuments les plus emblématiques de ce conflit. Veillant sur un paysage aujourd'hui apaisé, huit statues, aux yeux clos, rappellent la mémoire des combattants disparus en juillet 1918. Œuvre de Paul Landowski, cet ensemble architectural est inauguré en 1935 par Albert Lebrun, président de la République. En 1968, lors des commémorations du 50e anniversaire de l’Armistice, le général de Gaulle rappelle que la seconde bataille de la Marne est le prélude de la victoire.

 

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Adresse

Neuilly-Saint-Front
Au bord de la D4 avant d'entrer dans le bourg

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La nécropole nationale Les Chesneaux

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Nécropole nationale Les Chesneaux. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Chateau-Thierry

 

Située aux Chesneaux, cette nécropole nationale regroupe les dépouilles de 2103 soldats décédés lors des combats qui se sont déroulés, en 1918, dans la région. Ce cimetière est aménagé pour réunir les corps des combattants exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires. Au titre de la Grande Guerre, il rassemble près de 2088 corps dont 698 soldats en deux ossuaires. Neuf Britanniques dont deux inconnus et un homme de la Croix -Rouge britannique attaché à l'armée française et quatre Russes y reposent également.

Pour la Seconde Guerre mondiale, seuls deux soldats sont inhumés : Charles de Rouge, aspirant au 1er bataillon de chars, décédé le 10 juin 1940 à Sézanne (tombe n° 1378) et le lieutenant Pierre Charles PAIN (tombe 585).

 

La résistance alliée au Friedensturm, la seconde bataille de la Marne

Au printemps 1918, les Allemands peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, les troupes allemandes attaquent. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front est rompu dans la Somme et dans l’Oise. Tout au long du printemps 1918, les Allemands poursuivent leur effort. Le 27 mai, mobilisant toutes leurs ressources, ils lancent, sur un front de 90 km, une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames et en Champagne en vue de séparer les armées alliées du nord de celles de l'est. Sous cette pression, les lignes françaises sont, à leur tour, enfoncées. Le 31, de Château-Thierry à Verneuil, la rive droite est sous le contrôle de l'ennemi. Château-Thierry et la cote 204 deviennent le pivot du nouveau front où l'ennemi a formé une poche de 50 km.

Comme en septembre 1914, Paris est menacée. À la hâte, à l'ouest de Château-Thierry, le haut-commandement allié engage les troupes américaines. À l'est, il faut enrayer la progression ennemie dans la vallée de la Marne. Les Allemands cherchent à prendre le contrôle de l'axe Epernay-Dormans qui ouvre la route vers Paris. Assurant la défense de la Montagne de Reims, les Français soutenus par les Britanniques et les Italiens résistent aux assauts répétés des Allemands. Le 15 juillet, Ludendorff engage ses dernières forces. De Longpont à Bligny, ce sont trente divisions qui sont concentrées. Au terme d’un violent bombardement, les fantassins allemands atteignent la Marne sur laquelle des passerelles ont été jetées. Devançant cet assaut, les Français se replient sur d’autres positions. Seuls des postes d’observation persistent pour signaler l’avancée des colonnes ennemies prises sous le tir des contre-batteries. Les Français et leurs Alliés infligent ainsi de lourdes pertes aux Allemands.

Le 17, Ludendorff doit admettre que son offensive est un échec avec la perte de 400 canons et de 20 000 soldats faits prisonniers. Pour la 4e armée du général Gouraud et les Alliés, la victoire semble acquise. Le 18 juillet, une puissante contre-attaque est lancée. C’est le second "miracle" de la Marne. Les Français parviennent à s’emparer des objectifs stratégiques, dominant ainsi la rive droite de la Marne. Le 19, Foch cherche à réduire la poche de Château-Thierry. Faute de ressources humaines et matérielles, les Allemands sont débordés et lâchent progressivement leur position, évacuant ainsi la rive sud de la Marne. En août, Paris est définitivement dégagée. Soissons, Château-Thierry et plus de 200 villages sont délivrés. Le 4 août, la poche est définitivement résorbée. Près de 200 000 soldats français sont tués ou blessés du 15 au 30 juillet 1918. À l’automne, les Alliés entament, sur un front de 400 km, la poursuite, talonnant ainsi l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Les Américains à Château-Thierry

En mai 1918, le général Foch se tourne vers Pershing pour disposer rapidement d'un soutien militaire des Etats-Unis, entrés en guerre en avril 1917. Pour endiguer l'avancée ennemie, deux divisions sont déployées dans la région de Château-Thierry. Pour la plupart de ces hommes, c'est le baptême du feu. Le 4 juin, au prix de pertes importantes, le mouvement est enrayé et, le 6, la 2e division américaine (DIUS) reprend l'initiative notamment au Bois Belleau. Les contre-attaques sont nombreuses et violentes. Les Américains s'accrochent puis le 9, se replient afin de pilonner les positions ennemies.

Le 11, les combats reprennent et se transforment en corps à corps. Le 25 juin, au terme de bombardements et d'assauts toujours plus violents, le bois Belleau est aux mains des Américains.

À Château-Thierry, un imposant mémorial, Rock of the Marne, est inauguré en 1933, en souvenir de l'offensive du 18 Juillet 1918, lors de la seconde bataille de la Marne. Construit par l'architecte Paul Philippe Cret aidé d'Achille-Henri Chauquet, il rappelle l'engagement des Américains aux côtés des Français lors de la seconde bataille de la Marne notamment sur la cote 204.

 

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Adresse

Château-Thierry
Entre la rue Léon Lhermitte et la rue Massure-aux-Lièvres

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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En résumé

Eléments remarquables

Monument "le Linceul" œuvre du sculpteur Jacopin qui a représenté un soldat du 1er empire, abandonné aux corbeaux

La nécropole nationale de La Croix-Ferlin à Bligny

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Nécropole nationale de La Croix-Ferlin. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Bligny

 

Située à La Croix Ferlin, la nécropole nationale de Bligny regroupe les dépouilles de soldats français décédés lors des différents combats qui se sont déroulés, en 1918, dans la région. Aménagé en 1923 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires, il rassemble aujourd’hui, près de 4 654 corps dont 2 160 en tombes individuelles. Un ossuaire conserve les restes mortels de 2 506 soldats. Parmi ces soldats sont inhumés le corps d’un Russe et de deux combattants morts pour la France durant le conflit 1939-1945.

 

La résistance alliée au Friedensturm, la seconde bataille de la Marne

Au printemps 1918, les Allemands peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref bombardement, les troupes allemandes attaquent. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Une brèche s'ouvre alors à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

Tout au long du printemps 1918 les Allemands poursuivent leur effort. Le 27 mai mobilisant toutes leurs ressources, ils lancent, sur un front de 90 kilomètres, une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames et en Champagne en vue de séparer les armées alliées du nord de celles de l'est. Sous cette pression, les lignes françaises sont, à leur tour, enfoncées. À Bligny, les Français cherchent à enrayer le mouvement ennemi qui cherche à atteindre la Marne, s’emparer de Reims pour s’ouvrir la route de Paris. Assurant la défense de la Montagne de Reims, les Français soutenus par les Britanniques et les Italiens résistent aux assauts répétés des Allemands qui perdent les terrains nouvellement conquis.

Le 15 juillet, Ludendorff engage ses dernières forces. De Longpont à Bligny, ce sont trente divisions qui sont concentrées. Devant Reims, de Bligny à Prunay, on en recense quinze. Au terme d’un violent bombardement, d’un seul élan, les fantassins allemands atteignent la Marne sur laquelle des passerelles ont été jetées, depuis Gland jusqu’à Mareuil, sur un front de 20 kilomètres. Devançant cet assaut, les Français avaient abandonné leur 1re ligne pour se replier sur d’autres positions. Quelques postes d’observation et îlots de résistance persistent afin de signaler l’avancée des colonnes ennemies prises sous le tir des contre-batteries. Les Français appuyés par leurs alliés infligent de lourdes pertes aux Allemands dont le mouvement s’enraye.

Face à eux, occupant ce secteur depuis avril 1918, le 2e corps d'armée italien s’oppose violemment aux Allemands. En effet, du 11 au 13 juin, cette unité déployée le long de la rivière Ardre (Marne) parvient à stopper l'offensive au prix de 4 000 morts et 4 000 prisonniers, préservant ainsi la route d’Epernay.

Le 17, Ludendorff doit admettre que son offensive est un échec. Le 18 juillet, une vaste et puissante contre-attaque alliée est lancée. Faute de ressources humaines et matérielles, les Allemands sont débordés et lâchent progressivement leur position. A l’automne, les Alliés entament, sur un front de 400 kilomètres, la poursuite de l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Le cimetière militaire italien de Bligny, symbole de l’amitié franco-italienne

Dès l'été 1914, de nombreux volontaires italiens, parmi lesquels figure le jeune Lazare Ponticelli, dernier poilu français décédé en 2008, s’engagent au sein de la Légion étrangère. Ces derniers s’illustrent en Argonne où un monument dédié aux Garibaldiens rappelle, à la Lachalade, le sacrifice de ces hommes. Les corps de ces volontaires ont été transférés à Bligny.

Situé à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Reims, le cimetière italien rassemble 3 440 corps de soldats du IIe corps d'armée du général Alberico Albricci engagés en juillet 1918. Parmi eux, repose la dépouille du général Ugo Bagnani, mort le 7 février 1917 à Cassel (Nord) lors d’une mission du gouvernement italien auprès de l'armée britannique. Au centre de ce lieu majeur de la mémoire italienne est érigé un autel dédié aux 5 000 soldats italiens morts sur le sol français au cours de la Grande Guerre. Par ailleurs, une stèle rappelle que d'avril à novembre 1918, 41 000 soldats italiens ont combattu sur le front français. En effet, à la demande du commandement interallié, 41 000 hommes sont engagés à la hâte pour contrer les offensives allemandes en Champagne et sur le Chemin des Dames. D’avril à novembre 1918, cette prestigieuse unité perd 9 000 hommes.

 

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Adresse

Bligny
À 17 km au sud-ouest de Reims, sur la RD 380

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