La nécropole nationale de Reillon

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Nécropole nationale de Reillon. © Guillaume Pichard

 

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Aménagée au terme des combats d'août 1914, la nécropole nationale de Reillon regroupe les soldats tués lors des affrontements de la Vézouze et du front de Lorraine et témoigne, ainsi, de l’extrême violence des opérations de l'été 1914. Ce lieu de mémoire rassemble les corps de 1 324 soldats français dont 370 reposent dans 2 ossuaires. Aux côtés de ces soldats, ont été inhumés deux soldats français tués en juin 1940. En ce lieu de mémoire, deux monuments honorent le souvenir des morts des 223e et 333e régiments d’infanterie. Cette nécropole est mitoyenne d'un cimetière allemand rassemblant 5 428 corps, 2 842 soldats de la Première guerre mondiale dont 1 873 reposent en ossuaires et 2 586 soldats de la Seconde Guerre mondiale dont 330 en fosse collective.

 

Les combats de Reillon et de la Vézouze, 19 juin 1915

En août 1914, les troupes allemandes engagent un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique se déploient au nord pour contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières, où entre Charleroi et Longwy, le choc est brutal. La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation.

Malgré quelques succès, les Français ne parviennent pas à endiguer la pression ennemie. En quelques jours débordés et au terme d’importants sacrifices, ils sont contraints d'entamer un mouvement rétrograde. Au soir du 20 août, le mouvement offensif en Lorraine est définitivement brisé. Au terme des violents combats autour du Grand Couronné, l’étau sur Nancy se desserre mais le front reste proche au nord de Lunéville. Jusqu'à la fin de la guerre en novembre 1918, son tracé n’évolue guère.

Pour autant, des combats plus ou moins importants s’y déroulent en vue de consolider une position ou conquérir un point d’observation. Dans la vallée de la Vézouze, le bois Zeppelin ou la forêt de Paroy sont ainsi âprement disputés, tout comme la cote 303. Dominant Reillon, cette position est, le 20 juin 1915, conquise par les fantassins des 223e, 250e, 234e et 333e régiments d’infanterie (RI). Multipliant les contres attaques, l'ennemi ne peut y déloger les Français. Un monument érigé au sommet de la cote 303 rappelle de ce fait d'armes au cours duquel les fantassins, en raison des températures élevées, furent autorisés à monter à l’assaut en bras de chemise. Au terme de cet épisode, s'engage une guerre de mines au cours de laquelle les Allemands cherchent à passer sous les lignes françaises. Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1916, l'explosion de cinq mines ouvrent les lignes du 162e RI. Toutefois, l’effet de surprise ne profite pas aux Allemands rapidement contenus. Jusqu’à la fin de la guerre, la Meurthe-et-Moselle connaît un calme relatif. C'est pourquoi de nombreux camps d’entraînement, y sont aménagés ou bien encore l'imposante ambulance chirurgicale souterraine située à Domjevin.

 

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Adresse

Reillon
À l’est de Lunéville, D 163

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Eléments remarquables

Monument aux morts des 223e et 333e RI 1914-1918

La nécropole nationale de Neufchâteau

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Nécropole nationale de Neufchâteau. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Neufchâteau regroupe 833 Français, 12 Allemands, deux Polonais et un Russe décédés lors de la Première Guerre mondiale ainsi que 47 Français morts pour la France en 1939-1945. Aménagé jusqu'en 1924, pour inhumer les dépouilles de soldats décédés dans les hôpitaux de la ville. En 1934-1935, sont rassemblés les corps exhumés de cimetières provisoires de la région de Neuchâteau, ainsi que du sud-est du département des Vosges. En 1962, y sont également regroupés les corps des soldats décédés durant la Seconde Guerre mondiale. Reposent aussi, en ce lieu, les restes mortels de cinq aviateurs britanniques de la Royal Air Force tombés le 29 juillet 1944. En 2012, les cendres de l’un des deux survivants du crash de cet avion, Thomas Harvell, décédé à l’âge de 87 ans, ont été enterrées selon sa volonté, aux côtés de ses camarades du 514e Squadron.

 

Les batailles de la trouée de Charmes : 24 août – 11 septembre 1914

Au début d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique un large mouvement visant à envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements annexés en 1871.

Malgré quelques succès initiaux notamment à Mulhouse les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur les Allemands. En quelques jours, la 1re et la 2e armée enregistrent des pertes importantes. Au soir du 20 août, cette action est brisée. Engageant un mouvement de repli, elles franchissent à nouveau la frontière. Harassés, les hommes de la 1re armée se déploient dans le secteur des Vosges, tandis que ceux de la 2e armée prennent position sur les hauteurs du Grand-Couronné de Nancy. Là, va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers le point supposé faible du dispositif : la trouée de Charmes, jonction entre les deux armées françaises. Le haut commandement allemand est convaincu que les Français ne pourront tenir ce secteur vulnérable, éloigné des places fortes de Toul et d’Epinal. En forçant ce passage, l’aile gauche de l’armée allemande sera en mesure de rejoindre l’aile droite sur la Marne, encerclant ainsi une grande partie des armées franco-britanniques.

Le 24 août, l’assaut est lancé. L’effort principal de l’armée allemande se porte sur les positions de la 1rearmée. Le 8e corps bien que durement éprouvé s’emploie à entraver la marche de l’ennemi. Pourtant, l'ennemi franchit la Meurthe et la Mortagne. Les combats sont particulièrement violents à Baccarat ou à Gerbéviller. Après avoir défendu le pont sur la Mortagne, sous le feu de l’artillerie allemande, les hommes du 2e chasseurs sont submergés par un ennemi nettement supérieur en nombre. Les Allemands s'emparent de Gerbéviller qui, au terme du repli français, est pillée, incendiée et une partie de la population est exécutée.

Au soir de cette journée, les Français s'accrochent à leurs positions et parviennent à reprendre Rozelieures. L’ennemi atteint le secteur de Charmes mais ne peut franchir la Moselle. Le lendemain, devant ce succès, le général de Castelnau lance une offensive générale. Les positions perdues sont progressivement reprises. Plus à l'est, les Allemands lance un nouvel effort vers Rambervilliers. Mais cette action est un échec. La 1re armée, à l’image du 21e corps, défend pied à pied les pentes vosgiennes. Très vite, les combats se transforment en de violents corps à corps. Entre le 25 août et le 9 septembre 1914, le col de la Chipotte change ainsi cinq fois de mains.

Tenus en échec, devant la trouée de Charmes, les Allemands attaquent, le 4 septembre, le Grand Couronné. Au bord de la rupture, les armées françaises parviennent à s'accrocher et renverser, le 7 septembre, la situation générale. Les bois de Champenoux et de Velaine retombent sous le contrôle des Français. À partir du 11 septembre, la pression ennemie se desserre autour du Grand Couronné. En effet, la victoire alliée sur la Marne, contraint les Allemands à renoncer à conduire de nouvelles opérations en Lorraine française. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné cesse. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Peu à peu, le front se fixe sur cette ligne pour ne plus évoluer pendant toute la durée de la guerre.

 

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Adresse

88300
Neufchâteau

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Superficie : 6 206 m²

Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918, 1939-1945.

La nécropole nationale des prisonniers de guerre de Sarrebourg

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Nécropole nationale des prisonniers de guerre de Sarrebourg. © ECPAD

 

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Créée en 1922, la nécropole nationale de Sarrebourg est aménagée jusqu'en 1926, date de son inauguration par le ministre des Pensions Louis Marin, pour regrouper les corps des soldats morts au cours de leur captivité en Allemagne en 1914-1918. Inhumés dans des cimetières provisoires rattachés aux camps d'internement, leurs corps ont été exhumés puis rapatriés à Sarrebourg. Ce cimetière national regroupe, en tombes individuelles, 13 389 corps sépultures de Français dont 54 reposent dans deux ossuaires.

Au centre du cimetière, un monument est réalisé en captivité à Grafenwöhr en Bavière par Frédéric-Balthazar Stoll dit Fredy Stoll (1869-1949) artiste suisse, engagé volontaire durant la guerre. En 1928, ce monument est démonté avant de rejoindre la France. En juin 1930, il est définitivement installé à Sarrebourg. Aidé de ses camarades, Frédy Stoll a sculpté la statue dans un bloc de granit. Ce monument représente un guerrier accroupi et désespéré, tel un Hercule vaincu, symbole de la misère des prisonniers. Après la guerre, Frédy Stoll a également réalisé les monuments aux morts de Soulac-sur-Mer, Caillac, Le Verdon-sur-Mer en Gironde, Nadaillac en Dordogne et Bessancourt dans le Val d’Oise.

Après l’armistice du 11 novembre 1918, le retour des 477 800 prisonniers de guerre français est rapide. Celui des corps de leurs camarades décédés en captivité est décidé en 1922 en même temps que l’attribution de la mention "Mort pour la France", les rendant égaux aux soldats tombés au front. Ce cimetière est le seul existant pour les prisonniers de France, militaires ou civils des régions envahies morts en captivité.

 

Des prisonniers de guerre français en Allemagne

Dans l’histoire de la Grande Guerre, le prisonnier de guerre est souvent éclipsé par son frère d’arme, le poilu. Lorsque l’on évoque la captivité, la mémoire collective montre spontanément de longues rangées de fils de fers barbelés, des baraques, des uniformes rapiécés... Dans cet espace, les prisonniers vivent et attendent. Cet isolement moral s'accompagne de nombreuses privations, de tensions entre prisonniers et de sanctions exercées par les gardiens.

Dès le début de la guerre, des soldats de chaque pays belligérant sont faits prisonniers. Depuis 1907, la convention de La Haye, signée par 44 pays, définit la responsabilité des Etats vis-à-vis des prisonniers et règle les modalités de l’internement. Les armées allemandes, en envahissant la Belgique, la France, le Luxembourg, capturent de nombreux soldats français. Ils sont ensuite regroupés et envoyés dans des camps en Allemagne.

Tous les camps ne sont pas identiques. Disséminés à travers toute l’Allemagne, ils sont classés en deux catégories. Il y a d'une part ceux destinés aux officiers et ceux, d'autre part, pour les hommes du rang. Ce dispositif est complété par les camps de représailles, situés en Pologne et en Russie où sont internés une minorité de Français. Les chantiers de travail sont subdivisés en détachements ou kommandos. Ces derniers sont répartis dans des fermes, des fabriques ou encore des mines pour l’extraction des minerais (charbon, manganèse, sel de potasse, argiles). Certains travaillent ainsi dans les usines Krupp à Essen.

Ces lieux de détention ne sont pas conçus selon un modèle unique et varient selon les effectifs des prisonniers. Certains, très importants, sont de véritables petites villes, d’autres comportent des camps secondaires d’une centaine d’individus. On estime à une centaine, le nombre des camps principaux et à 6 000, les détachements de travail. Ils ont le plus souvent une forme rectangulaire entourés de fils de fers barbelés. A l’intérieur, des baraquements abritent aussi bien les captifs que les services administratifs, l’infirmerie, le réfectoire… Par exemple, le camp le plus important de Bavière, celui de Puccheim comprend 40 baraques qui hébergent 330 prisonniers chacune.

Après les accords internationaux et notamment les conférences de Berne de décembre 1917, et d’avril 1918, des milliers de prisonniers sont rapatriés ou internés en Suisse. Après pratiquement quatre années de guerre, le traité de Berne d’avril 1918 permet des échanges réguliers.

Chargée de centraliser les informations concernant les prisonniers et de renseigner leurs proches, l'Agence internationale des prisonniers de guerre est ouverte dès août 1914 sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Installés à Genève, durant le conflit et dans l’immédiat après guerre, des volontaires établissent ainsi des fiches et des listes concernant près de deux millions et demi de prisonniers de guerre.

Après l’armistice du 11 novembre 1918 jusqu'en janvier 1919, près de 500 000 prisonniers français sont rapatriés. Environ 25 000 prisonniers français sont décédés en Allemagne des suites de leurs blessures, de maladies contractées, d'accidents ou de mauvais traitements.

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Adresse

Sarrebourg
Sortie ouest de Sarrebourg, D 27

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Monument de la captivité 1914-1918

La nécropole nationale Le Marxberg

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Nécropole nationale Le Marxberg. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole du Marxberg regroupe principalement les dépouilles de soldats morts pour la France lors la bataille de Sarrebourg en août 1914 ou décédés dans les hôpitaux de la ville. Créée durant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande, elle est aménagée de 1925 à 1930 pour rassembler les corps exhumés d'autres cimetières de Sarrebourg ou de la région. En septembre 1945, les corps de militaires français décédés lors de l'occupation de Rhénanie sont rapatriés. Aujourd'hui, cette nécropole rassemble 1 608 corps dont 1 119 Français reposant en tombes individuelles. Deux ossuaires rassemblent, pour l’un, les restes mortels de 315 soldats et, pour l’autre, de 257. Au titre de la Deuxième Guerre mondiale, 266 Français, 77 Polonais, 69 Yougoslaves, deux Bulgares et un Tchèque reposent dans ce cimetière. Au sein de celui-ci, un monument honore le souvenir des soldats de l’armée polonaise tombés en juin 1940 : "La ville de Sarrebourg et les anciens combattants polonais en France, à la mémoire de l'armée polonaise qui s'est battue sur la terre lorraine pour notre liberté en juin 1940 – "Za wolnosc Nasza i Wasza Pour notre liberté et la vôtre".

Parmi les combattants, repose notamment le corps du capitaine Roland de Durand de Prémorel (Carré 14/18, tombe n° 36). Officier au 85e régiment d'infanterie, il meurt le 19 août 1914 à Reding où une stèle commémorative a été apposée face à la gare.

 

La bataille de Sarrebourg, août 1914

Ville annexée à l'empire allemand depuis mai 1871, la ville de Francfort est, en août 1914, l'un des principaux objectifs de la Ire armée conduite par le général Dubail. Le 18 août 1914, le 8e corps d'armée (CA) s'empare de la ville. Toutefois, ce succès est provisoire car les Français en particulier les hommes du 95e régiment d'infanterie (RI) et du 85e essuient au nord le feu violent de l'artillerie lourde allemande. Pour les Français, arrêtés par l'ennemi retranché dans des tranchées, il est impossible de progresser. De violents combats se déroulent à Reding Les pertes consenties sont importantes comme le 95e RI qui perd la moitié de son effectif.

Le 20, les Français s'élancent à nouveau mais ils sont à nouveau stoppés. La ville est partiellement détruite. Sous la pression ennemie et au regard des pertes, le général français de Maud'huy ordonne le repli général. Les combats autour de Sarrebourg montrent que l'armée française déploie, au cours de l'été 1914, une approche inadaptée de la guerre moderne, induisant des pertes élevées et conduisant suivant à des erreurs majeures.

La bataille de France, juin 1940

Le 3 septembre 1939, la guerre est déclarée contre l'Allemagne. En raison des risques encourus par les civils, une partie du territoire de la Moselle est évacuée. Fuyant les combats éventuels, les Mosellans gagnent les départements du centre et de l'Ouest de la France. Le 10 mai 1940, les Allemands envahissent les Pays-Bas, la Belgique, le Grand-duché de Luxembourg et la France, mais, très vite, les combats tournent en faveur des forces ennemies. Le 17 juin, elles pénètrent dans Metz, déclarée ville ouverte, où le préfet de Moselle est arrêté. Le 22, la France défaite signe l'armistice avec l'Allemagne nazie.

L'engagement des Polonais en France – Mai-Juin 1940

Après la défaite de la Pologne en septembre 1939, le gouvernement polonais se réfugie en France où plusieurs unités militaires se sont reconstituées et combattent, lors de la campagne de France, au sein de l'armée française. Après la défaite, certains rejoignent les rangs de la résistance française ou gagnent l'Angleterre, avant de livrer, en 1944, des combats livrés pour la libération du sol français.

 

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Sarrebourg
À la sortie ouest de Sarrebourg, N 4

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Plaque commémorative "Aux grenadiers polonais de 1940".

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg

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Nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg. © ECPAD

 

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg regroupe les corps de 5 462 soldats ou civils de nationalités diverses, décédés lors des conflits du XXe siècle. Créé en 1872 en tant que cimetière de garnison par l’Allemagne, 2 397 Français reposent aux côtés de 2 866 Allemands et 299 Alliés. Pour la Première Guerre mondiale, sont inhumés 1 834 Allemands, 388 Français, 149 Russes, 15 Britanniques, 13 Austro-hongrois et 5 Serbes et au titre de la Seconde Guerre mondiale, 2 008 Français, 1 032 Allemands, huit Yougoslaves, sept Britanniques, cinq Polonais, cinq Australiens, deux Néo-Zélandais, un Canadien, un Néerlandais, un Arménien. Parmi eux, ont été inhumées les dépouilles de quelques femmes, victimes civiles ou infirmières militaires et de 2 enfants décédés durant la 2e Guerre mondiale, Monique Ferret, née et décédée en mai 1945 en captivité à Innsbruck (Carré C, rang 6, tombe 6) et Jacques Budios tué avec sa mère lors d’un bombardement en août 1944 (Carré C, rang 2, tombe 19). Par ailleurs, deux combattants décédés en Indochine reposent à Strasbourg Cronenbourg : Johann Jury, de la 13e demi brigade de la légion étrangère décédé le 15 janvier 1953 à Cau Xa au Tonkin (carré D, rang 11 tombe 19) et Helmut Kraska, du 2e régiment étranger décédé à Nam Dinh (Tonkin) le 7 octobre 1953 (carré C, rang 1A, tombe 15). Plus récemment, c’est un sapeur parachutiste du 17e régiment du génie parachutiste, natif de Strasbourg, Michel Lung-Hoi décédé le 4 septembre 1986 à Jwayya au Liban, qui y a été inhumé.

 

La Première Guerre mondiale

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À la veille de la guerre, Strasbourg est une place forte allemande moderne. Située à 50 km de la frontière avec la France, cette place forte comprend environ 1000 ouvrages de béton construits de Strasbourg à Mutzig. Ils constituent la mise en place d’un plan d’armement de la place - Armierungsplan. Ces fortifications doivent, en relation avec la position de la Bruche - Breuschstellung - et la forteresse Empereur Guillaume II - Feste Kaiser Wilhelm II, sur la colline de Molsheim-Mutzig, barrer la plaine d’Alsace d’est en ouest pour bloquer toute offensive française provenant de Belfort.

Ces opérations s’effectuent sous la direction du gouverneur militaire de Strasbourg, Magnus von Eberhardt, qui gère aussi bien 40 000 ouvriers qu’une garnison de 60 000 hommes qui défendent la ville tenue par le XV Armeekorps (15e corps d’armée allemand). Le 1er août 1914, la mobilisation est déclarée du côté allemand. Les bâtiments publics et privés tels que les écoles ou le séminaire sont réquisitionnés. Ces Festungslazarette - hôpitaux militaires de place forte – sont destinés à accueillir les blessés venus du front. Une cinquantaine d’hôpitaux militaires sont ainsi ouverts pour prendre en charge plus de 10 000 blessés. Certains établissements sont spécialisés : chirurgie, soins dentaires, ophtalmologie, ou troubles psychiatriques. Certains, comme le Lazarett 10 au Neudorf, accueille les malades infectieux, notamment en 1917-1918, des prisonniers roumains et russes frappés d’une épidémie de typhus. D’août 1914 à fin septembre 1914, 44 000 blessés sont soignés dans les hôpitaux de Strasbourg.

Guillaume II abdique le 9 novembre 1918, mettant fin à la monarchie. La République est proclamée à Berlin. Dès le lendemain, elle l’est à Strasbourg par le social-démocrate Jacques Peirotes qui prend la tête de la municipalité. C’est lui qui assure la transition d’un régime à l’autre, d’une nation à l’autre, et prépare l’entrée des troupes françaises dans la ville le 22 novembre 1918.

Les prisonniers de guerre russes en Alsace (1914-1918)

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million en Allemagne. Au printemps 1915, pour pallier le manque de main-d'œuvre, ces hommes sont requis. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont employés à des travaux de drainage, de coupe de bois, de construction de routes... Ces tâches sont très éprouvantes pour ces hommes privés de nourriture et de soins. Le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.

Après l’Armistice et le rattachement de l'Alsace et de la Moselle à la France, selon différentes estimations, près de 60 000 Russes, anciens prisonniers et anciens membres du corps expéditionnaire, sont pris en charge par les autorités militaires françaises. En effet, la guerre civile en Russie bolchévique empêche le rapatriement de ces hommes. En juin 1919, le premier contingent de soldats et de prisonniers quitte Marseille pour la Russie. En 1923, tous ont regagné la Russie. Actuellement 620 soldats et prisonniers de guerre russes sont inhumés en Alsace, dont 566 sujets russes dans le Bas-Rhin.

 

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La Deuxième Guerre mondiale

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Les incorporés de force

Dix-sept incorporés de force reposent à Strasbourg. Ils sont décédés durant la guerre à l’hôpital militaire de Metz, tués lors de combats ou fusillés près de Wiesbaden (Allemagne).

La Relève et le Service du Travail Obligatoire (STO)

Dès janvier 1942, les autorités allemandes réclament au gouvernement de Vichy des travailleurs pour l’Allemagne. Le gauleiter Sauckel, plénipotentiaire général pour la main-d’œuvre, souhaite 250 000 hommes. Laval sollicite en contrepartie le retour d’Allemagne de 50 000 prisonniers de guerre, s’il fournit 150 000 ouvriers qualifiés. Ce dispositif est baptisé "la Relève". La loi du 4 septembre 1942 "relative à l’utilisation et à l’orientation de la main-d’œuvre" engage ensuite une réquisition des travailleurs, c’est-à-dire un service du travail obligatoire, visant les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans pour le départ de 250 000 ouvriers en Allemagne. Ce recrutement est amplifié par la promulgation de la loi du 16 février 1943 instituant le Service du travail obligatoire sur des critères démographiques par l’obligation des jeunes nés de 1920 à 1922. Après la guerre, deux statuts sont donc créés : « Déporté » qui désigne uniquement les déportés concentrationnaires tandis que les qualificatifs de "travailleur déporté" ou "déporté du travail" concernent les requis. On retrouve ainsi, dans la nécropole, des travailleurs du STO, comme par exemple, les sœurs Odette et Edith Hurty, natives de Dordogne (carré C rang 7 tombe 5 et carré C rang 1 tombe 7) décédées lors d’un bombardement en décembre 1943 à Innsbruck (Autriche) ou encore Raymond Cariot, (carré A rang 2 tombe 8) employé à la gare de Linz en Autriche décédé lors d’un bombardement en janvier 1944.

Les prisonniers de guerre

Plus de 160 000 soldats français ont été prisonniers après leur capture lors des combats de 1939-1940. La plupart sont âgés entre 20 et 40 ans, ils sont répartis en deux catégories : les stalags (mannschaftsstammlager) pour les hommes de troupe, et les oflags (offizierslager) pour les officiers. Ils sont ensuite dispersés dans des détachements de travail (arbeitskommandos), pour des travaux agricoles, de bûcheronnage, dans des services urbains en ville ou encore dans l’industrie.

Des résistants déportés

Plusieurs résistants déportés sont présents à Strasbourg. Il s’agit notamment de membres du réseau "Alliance" mais aussi de résistants originaires de toutes les régions de France, comme Henri Lope-Cruz. Engagé dès 1940 dans les jeunesses communistes bordelaises, il participe à des sabotages dans l’usine dans laquelle il est ouvrier ajusteur. Dénoncé, il est arrêté puis interné en 1943 au fort du Ha, avant d’être enfermé au fort de Romainville où il participe aux manifestations des internés le 14 juillet. En août 1943, il est envoyé sur le camp disciplinaire de Neue-Breme où il est matraqué, avant d’être transféré à Mauthausen où il est à nouveau maltraité durant trois semaines. Le 20 septembre 1943, affecté au kommando Heikel à Schwechat-Wien, il saccage les cellules d’avions à réaction. Pris à nouveau en flagrant délit, il est matraqué, privé de nourriture et laissé aux intempéries. Il décède le 6 janvier 1944 dans un block.

Le réseau "Alliance" est un des réseaux de renseignements les plus importants de France durant la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs membres de ce groupe sont déportés dans le convoi I 166, à Offenburg, près de Strasbourg où il y a une prison et un kommando, c'est-à-dire une structure de travail itinérante composée de détenus de camps de concentration. D’autres sont emmenés dans plusieurs camps où ils sont exécutés (Pforzheim, Heilbronn). 128 membres de ce réseau sont déportés à partir de décembre 1943. Seuls trois rentreront de déportation.

Des escadrilles françaises

Un monument commémoratif porte les noms des dix-sept aviateurs des escadrilles Groupe 1/19 Gascogne et 2/23 Guyenne tombés lors de missions aériennes le 16 décembre 1944 au dessus de Neuf-Brisach et le 21 février 1945 à Meisenheim (Allemagne). 

Il faut aussi souligner la présence d’aviateurs de la Royal Australian Air Force, de la Royal New Zealand Air Force, de la Royal Canadian Air Force ou encore britanniques, décédés lors de combats aériens en juillet 1944.

Un compagnon de la Libération

Henry Lévy-Finger rejoint l’Angleterre dès 1940 et s’engage dans les Forces françaises libres le 28 septembre 1940. En 1944, il participe à l’organisation des opérations du débarquement et revient en France en août 1944. Après la Libération de Paris, il est mobilisé dans le secteur des Vosges, de la Moselle et de la Meurthe. Le 24 novembre 1944, au lendemain de son entrée dans Strasbourg libéré à la tête de ses canons automoteurs, Henry Lévy-Finger est mortellement blessé. Il est inhumé Carré E, rang 4 tombe 8.

 

Après la capitulation de l’Allemagne, les troupes françaises et alliées restent dans la région pour assurer la transition. Durant cette période, beaucoup de soldats, notamment des hommes issus des troupes coloniales intégrées à la 2e DB, décèdent, mais aussi des infirmières comme Berthe Betin-Crecy de l’AFAT, décédée le 9 mai 1945.

 

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Strasbourg

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Monument aux morts 1914-1918 - Tombe de l'aumônier de la 2e DB, le révérend père Houchet mort pour la France le 23 novembre 1944

La nécropole nationale de Champenoux

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Nécropole nationale de Champenoux. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Champenoux regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Grand Couronné en septembre 1914. Créé en 1919, ce cimetière militaire, tout comme celui de Courbesseaux, conserve le souvenir de ces combats d’une extrême violence. Aménagée entre 1919 et 1935, cette nécropole rassemble aujourd’hui 2 862 corps, parmi lesquels figure celui d’un combattant français mort pour la France en 1939-1945. 1 600 soldats reposent en tombes individuelles, tandis que 1 261 autres ont été inhumés dans deux ossuaires. Parmi les soldats français, est enterrée la dépouille de l’écrivain Henri Mirville (Tombe 13). Nommé au grade de lieutenant au 277e régiment d’infanterie, il meurt le 20 août 1914 à Noméxy à l’âge de 39 ans.

Au centre de la nécropole, a été érigé un monument dédié "aux héros du Grand Couronné". Créée, en 1921 par des artistes locaux, l’architecte Alfred Thomas et le sculpteur Eugène Gatelet, cette œuvre de bronze, de pierre et de mosaïque dorée représente une mère endeuillée par la disparition de son fils. La croix de guerre, coiffée du casque Adrian, tout comme le rameau d'olivier, symbole de paix et de victoire, rappelle le sacrifice de ce fils, mort pour la France.

 

La bataille du Grand Couronné de Nancy – 4-14 septembre 1914

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII qui définit l’emploi des forces, le général Joffre choisit de rompre les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine, afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

Malgré quelques succès notamment à Mulhouse, les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur les Allemands. En quelques jours, après d’importants sacrifices, la 1re armée du général Dubail et la 2e armée du général de Castelnau sont contraintes de se replier. Au soir du 20 août, le mouvement offensif en Lorraine est brisé. Harassée, la 2e armée recule vers le Grand Couronné de Nancy où se joue, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers, la trouée de Charmes. Se situant à la jonction des deux armées françaises, cette trouée constitue le point faible du dispositif. Nancy est au cœur de tous les enjeux. En effet, l’empereur allemand, Guillaume II, fait de la prise de la ville un objectif prioritaire. Du côté français, Joffre ordonne, le 25 août, aux régiments situés entre Nancy et Verdun de résister afin de couvrir la manœuvre générale de repli sur la Marne. En infériorité numérique, ces unités parviennent à contenir les vagues d’assaut incessantes. Au cours de ces combats, les pertes sont importantes. Le 226e régiment d’infanterie (RI) perd ainsi plus de la moitié de son effectif dans la seule journée du 25. La VIe armée du Prince Rupprecht de Bavière est incapable de dépasser le fort de Manonvillier qui tombe pourtant le 27 août.

Au sud, les Allemands sont tenus en échec. À partir du 4 septembre, ils conduisent par l’est une nouvelle offensive où seule la forêt de Champenoux constitue un réel obstacle. Au cours de ces combats, l’artillerie pilonne le Grand Couronné. Pendant neuf jours, les unités françaises défendent chaque village, chaque bois et chaque colline. Si certaines positions sont abandonnées, d’autres sont âprement disputées. Dans la forêt de Champenoux, les 206e et 212e RI sont anéantis. Les armées françaises sont au bord de la rupture.

Pourtant, le 7 septembre, elles occupent à nouveau les bois de Champenoux et de Velaine. A partir du 11 septembre, les opérations en Lorraine française sont devenues accessoires pour le commandement allemand. Progressivement, l’étau allemand se desserre enfin sur le Grand Couronné. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné prend fin. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Le front se fixe sur cette ligne pour ne plus bouger pendant toute la durée de la guerre. Après le déchaînement d’une telle violence, le front de Lorraine ne connaît plus, au cours de la Grande Guerre, d’opération d’envergure.

 

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Adresse

Champenoux
Au nord-est de Nancy, N 74

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Monument aux héros du Grand-Couronné

La nécropole nationale de Dieuze

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Nécropole nationale de Dieuze. © ECPAD

 

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Créée en 1914 par l’armée allemande au terme de la bataille de Dieuze, la nécropole nationale de Dieuze regroupe les corps de combattants décédés lors des deux guerres mondiales. Aménagée de 1924 à 1926 puis en 1964, elle rassemble les restes mortels exhumés de cimetières de Meurthe-et-Moselle et des Vosges. Au titre de la Grande Guerre, sont dénombrés 821 Roumains, 263 Français dont 239 en deux ossuaires, 122 Allemands reposant dans deux ossuaires, huit Polonais et sept Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, 222 Polonais y reposent ainsi que cinq Français.

En ce lieu, est érigé un monument honorant le souvenir des soldats roumains tombés sur le sol français en 1914-1918. Ce mémorial fut inauguré en 1998 par le ministre roumain de la Défense. Érigée sur un socle en grès des Vosges, cette œuvre, offerte par la Roumanie, est la reproduction d’un monument de Bucarest. Le catafalque contient de la terre provenant des dix cimetières français en Roumanie.

 

La bataille de Dieuze, 18-20 août 1914

Le 18 août 1914, les Français s'emparent de Dieuze, évacuée par l’ennemi qui se retranche dans la forêt de Brides et Koking. Là, il menace directement le 15e corps d’armée français. Sur le front Rohrbach, le 16e corps progresse, atteignant la défense sur le secteur Morhange-Bendsorf-Sarrebourg.

Dès lors, les premiers combats débutent dans le secteur de Vergaville. Les Français avancent au nord du bourg, puis marchent sous le feu intense de l'artillerie allemand. Grâce aux observations de l'aviation allemande, chaque bataillon est, tour à tour, repéré et écrasé par l’artillerie. Le 19, le général de Castelnau ordonne au 15e corps d'attaquer en direction de Cutting, Domnon, Bassing. Les pertes sont importantes. Au sein du 55e RI, 800 hommes sont mis hors de combats. Le 20, les Français se replient, abandonnant leurs positions. Les Allemands continuent leur effort en pressant leur adversaire. Au soir du 20, le mouvement français s'enraye. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de 1917, des milliers de combattants roumains sont fait prisonniers. Au 1er février, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 sont internés en Allemagne. Beaucoup de ces hommes sont transférés vers la France ou l'Italie. Là, leur détention est éprouvante. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore leur sort. Mais en octobre, 28 000 hommes sont encore en vie. Subissant de nombreux sévices et mal nourris, beaucoup ont été employés dans des kommandos agricoles, des mines et des usines... Quelques civils alsaciens tentent de les aider au risque de répression de l'ennemi. À la fin de la guerre, des responsables allemands issus des Rümanen-Bechachungskommando (détachement de surveillance des Roumains) sont désignés comme criminel de guerre sur une liste de noms issue des articles 227 à 230 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. À Dieuze comme à Haguenau, un monument rappelle la mémoire des 2 344 prisonniers de guerre roumains morts dans les camps d’internement allemands en Alsace et en Lorraine en 1917.

La 1re division de grenadiers polonais dans la bataille de France, mai-juin 1940

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, est créée la 1re division de grenadiers polonais (DGP). Ces hommes sont rassemblés et s'entraînent au camp de Coëtquidan (Morbihan). Le 15 avril 1940, cette unité rejoint la région de Lunéville pour soutenir les troupes françaises. D'ailleurs, du 24 mai au 6 juin 1940, la 1re DGP est associée au 20e corps d’armée dans la Sarre. À partir du 14 juin, dans le secteur de Lagarde sur le canal de la Marne au Rhin, ces hommes résistent vaillamment. Mais débordée par la Wehrmacht et assurant la couverture de la 52e division française, ils se replient. Le 21 juin 1940, cette unité est remaniée en petites sections qui, une à une, fuient vers la Grande-Bretagne. Mais, le 2e bataillon du 3e régiment stationné à Moyenmoutier ne parvient pas à s’extraire de ce secteur et se replie sur Saint-Dié où il livre un ultime combat. Au terme de celui-ci, les combattants décédés sont inhumés à Dieuze, tandis que d'autres sont faits prisonniers par les Allemands.

 

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Dieuze
Au sud-est de Morhange, D 999

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La nécropole nationale de Montauville

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Nécropole nationale de Montauville. © Guillaume Pichard

 

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Située au nord de Nancy, la nécropole nationale de Montauville dite "Le Pétant" regroupe les corps de 13 519 soldats français morts pour la France lors des deux conflits mondiaux.

Cette nécropole est divisée en deux parties. La partie haute rassemble les restes mortels de 1914-1918. La partie basse réunit, au titre de la Seconde Guerre mondiale, plus de 8 000 Français, 105 Soviétiques et douze Polonais. Trois ossuaires reçoivent les restes mortels de 4 438 Français décédés lors de leur captivité.

Créée en 1914, pendant les combats de Bois le Prêtre, elle est aménagée, entre 1920 et 1936, pour y réunir les dépouilles d’autres combattants exhumés de tombes isolées ou de cimetières militaires provisoires implantés dans le secteur de Pont-à-Mousson. Jusqu’en 1949, elle compte 5 340 corps, dont 1 015 dans un ossuaire et celui d’un Serbe.

Après la Seconde Guerre mondiale, ce site connaît de nouveaux aménagements en 1963-1965 sur les plans de M. La Mache, architecte à Nancy, pour devenir la nécropole des prisonniers de guerre 39-45 rapatriés d'Allemagne et d’Autriche. A partir de 1968, d'autres corps y sont transférés notamment 107 non réclamés par les familles, enterrés jusque-là dans le camp disciplinaire de Rawa-Ruska en Ukraine.

Les combats du Bois le Prêtre, octobre 1914-mai 1915

Fin septembre 1914, après la bataille de la Marne, l’armée allemande conduit une vive offensive en Lorraine, de Verdun à Nancy. Le 23, l'ennemi atteint la Meuse à Saint-Mihiel, créant ainsi une poche dans les positions françaises. Après la fixation du front, les combats se poursuivent sur les flancs de ce saillant : aux Eparges, en Woëvre, à Apremont, à Flirey, au Bois le Prêtre. Constituant un excellent observatoire, ce bois domine la région de Pont-à-Mousson et la Moselle. Pour le haut-commandement français, cette position devient rapidement un objectif prioritaire. Les hommes de la  73e division d'infanterie (DI) de réserve du général Lebocq sont engagés pour enlever les tranchées ennemies solidement organisées.

Au cours de l'hiver 1915, les assauts quotidiens sont des plus acharnés notamment au ravin du Père Hilarion ou encore à la Croix des Carmes. Les Français progressent mètre après mètre.  La guerre de mines fait rage. Au prix de pertes importantes, le 12 mai, ils parviennent à prendre la crête même si les Allemands restent accrochés sur les pentes est et ouest. Au cours de ces combats, Français et Allemands perdent près de 7 000 hommes. Peu à peu, ce front diminue en intensité. En juillet 1916, la 73e DI est relevée. En dépit des différentes opérations menées, le saillant de Saint-Mihiel ne peut être enlevé. En septembre 1918, les Américains du Texas et d'Arizona de la 90e DI avancent de plusieurs kilomètres et reprennent définitivement cette position.

Au terme des premiers combats, les brancardiers de la 73e division enterrent, dès fin 1914, les corps de leurs camarades dans une prairie en pente douce à la lisière sud du Bois le Prêtre au lieu-dit le Pétant. En 1924, ce cimetière provisoire agrandi devient une nécropole nationale. Un monument créé par le sculpteur Maurice Cochinaire, représente une croix plantée sur une pyramide de granit des Vosges, réplique de la croix des Carmes plantée au sommet du Bois le Prêtre pendant les combats de 1914 et 1915.

Les prisonniers de guerre : 1940-1945

Le 22 juin 1940, la France vaincue signe l'armistice. Parmi les différentes clauses imposées à la France, l’une d’elles concerne la captivité de 1 850 000 soldats. Dès juillet, ces hommes sont transférés vers des camps répartis sur tout le territoire de l'Allemagne nazie. Seuls les soldats coloniaux français restent dans des camps implantés dans la zone d’occupation allemande, les Fronstalags.

A leur arrivée, l'ensemble des prisonniers sont fouillés, douchés et fichés. Soldats et officiers sont séparés. Les premiers sont internés dans des Stalags (Stammlager). Les seconds sont envoyés dans des Oflags (Offiziertlager). En fonction de leur grade et du type de camp, les conditions de détentions sont différentes. Au-delà des privations liées à la captivité, ces soldats subissent le double opprobre de se voir prisonniers et de devoir contribuer à l’effort de guerre nazi au sein de kommandos industriels ou agricoles. Beaucoup tentent de résister. Certains font le choix de nuire par tous les moyens aux rendements, d’autres privilégient l’évasion, individuelle ou collective. Si près de 71 000 d’entre eux réussissent, ils sont beaucoup plus nombreux à échouer. Toute tentative est sévèrement punie ; en effet, un prisonnier récidiviste peut être transféré vers des camps disciplinaires à l’image de celui de Rawa-Ruska en Ukraine.

Aujourd'hui, érigé au sein de la nécropole de Montauville, le mémorial de la captivité, conçu par le sculpteur Maurice Saulo, symbolise le départ des prisonniers de guerre français vers les camps allemands en juin 1940.

 

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Adresse

Montauville
Au nord de Nancy, D 958

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Monument aux morts du Bois-le-Prêtre (1914-1918) - Mémorial de la captivité "L’exil" (1939-1945)

La nécropole nationale de Commercy

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Nécropole nationale de Commercy. © ECPAD

 

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Créée dès 1914 pour rassembler les dépouilles de soldats décédés dans les hôpitaux de la ville, la nécropole nationale de Commercy est aménagée jusqu'en 1922 pour regrouper les corps exhumés de cimetières militaires provisoires situés dans la région de Vaucouleurs. Près de 2 200 soldats français, deux Britanniques et deux Russes décédés lors de la Première Guerre mondiale et un combattant mort pour la France en 1940, Alfred Boiaubert (tombe n° 1 785), reposent en ce lieu.

 

Les combats des Hauts-de-Meuse

Après la bataille de la Marne, le 13 septembre 1914, la Ve armée allemande se replie et se retranche dans la plaine de la Woëvre, située à l'est de Verdun. Le 20 septembre, l'ennemi attaque d’Etain à Pont-à-Mousson en vue d'atteindre la Meuse. En quelques jours, creusant une poche dans le front français, il atteint la ville de Saint-Mihiel.

Arrêtés par les Français du 16e corps d’armée, les Allemands s’organisent solidement sur ces positions et occupent Saint-Mihiel. Tout au long de l'année 1915, le général Joffre engage de nombreuses offensives pour bousculer l'ennemi. Mais, ces opérations toujours plus meurtrières ne parviennent pas aux objectifs visés. La guerre s'enlise. Les combats sont d'une rare violence comme à Calonne, au bois des Chevaliers ou au bois Brûlé où les affrontements vont durer plus d'un an. La crête des Eparges devient ainsi un enjeu essentiel des Hauts-de-Meuse, permettant ainsi à celui qui la détient de posséder un promontoire sur la plaine environnante. La guerre des mines faisant rage, l’explosion de plusieurs mines souterraines, fait disparaitre totalement le sommet de cette crête stratégique. Malgré tous ses efforts, la 1ère armée française ne peut s’emparer de la crête qui reste aux mains des Allemands pendant tout le conflit.

En février 1916, au début de la bataille de Verdun, les Français évacuent la Woëvre pour se retrancher au fort de Moulainville au sud de Douaumont. En 1917, ce front perd en intensité jusqu’à l’offensive franco-américaine de septembre 1918 qui permet de reprendre Saint-Mihiel et de repousser l’ennemi vers la frontière.

Les combats du Saillant de Saint-Mihiel 1914-1918

Dès les premières semaines de la guerre, les Allemands se déploient dans ce secteur des Hauts-de-Meuse et parviennent, le 24 septembre, à s’emparer de Saint-Mihiel. Pour les Français, la perte de cette cité a des conséquences stratégiques importantes. Ainsi, est ouvert dans les lignes françaises, un profond saillant, situé à la jonction de deux armées, constituant une menace permanente dans les positions françaises.

De septembre 1914 à août 1915, de nombreuses offensives sont conduites, engendrant la perte de milliers d’hommes. Le témoignage de l'écrivain-combattant Maurice Genevoix, dans Ceux de 14, raconte avec force ces affrontements au nord du Saillant Saint-Mihiel.

Faute de résultats probants, ces actions sont abandonnées jusqu’en septembre 1918, date à laquelle, sont engagées six divisions américaines soutenues par les troupes françaises. En quelques jours, les Allemands reculent et enregistrent des pertes importantes (15 000 prisonniers, 440 canons). Du 10 au 12 septembre, de violents combats se déroulent autour de Saint-Mihiel. Le 13, les troupes françaises suivies des généraux Pershing et Pétain défilent dans la cité libérée et exsangue par quatre ans d'occupation. Le 14, Raymond Poincaré, président de la République et Georges Clemenceau, président du Conseil, viennent à la rencontre des civils enfin libres.

 

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Adresse

Commercy
À l’ouest de Toul, D 958

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La nécropole nationale de Vaux-Racine à Saint-Mihiel

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Nécropole nationale de Vaux-Racine à Saint-Mihiel. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Vaux-Racine regroupe les dépouilles de 3 417 Français dont 1 877 corps en trois ossuaires, ainsi que 87 soldats inconnus Allemands et un soldat inconnu russe décédés lors des combats dans le secteur du saillant de Saint-Mihiel en 1914-1918. En 1920-1921, elle est aménagée afin d'y réunir les corps d’autres soldats exhumés des cimetières provisoires de la région notamment Chauvoncourt, Bois d'Ailly, Forêt d'Apremont, Les Paroches ou celui de Koeur-la-Grande. Au sein de ce cimetière national reposent les corps de quatre combattants morts pour la France au cours des la Seconde Guerre mondiale.

Les combattants américains tombés dans ce secteur sont par contre inhumés à la nécropole nationale américaine "World War I St. Mihiel American Cemetery and Memorial" implantée à Thiaucourt-Regniéville (Meurthe-et-Moselle), première ville libérée par les Américains.

 

Saint-Mihiel, ville occupée

La ville de Saint-Mihiel a une situation géographique stratégique de par son implantation à proximité de la Meuse et sur la possibilité d’atteindre Verdun par le Sud pour les troupes allemandes. La cité est occupée dès le 24 septembre 1914. Ses habitants ne sont pas évacués. Certains servent d'otages et de bouclier humain. Ils vivent sous occupation allemande jusqu’en septembre 1918, date à laquelle les Américains libèrent la ville. Pendant près de quatre ans, Saint-Mihiel est au cœur de la zone des combats où le quotidien des civils s'aggrave au fil de la guerre. Exposée au feu des canons français, la ville est progressivement détruite et enregistre la perte de près de soixante civils.

Durant l’occupation allemande, le territoire est entièrement réorganisé avec des réseaux de barbelés, des tranchées bétonnées, des blockhaus, des casemates ou encore des abris souterrains. Dans les zones plus à l’arrière, des cantonnements, des points de stockage et de ravitaillement, des hôpitaux sont aménagés… À partir de début 1915, chaque village dispose d’une kommandantur ; le maire et son conseil municipal assurent la transmission des informations auprès des habitants. Des exactions pour effrayer la population, sont à noter au début du conflit puis en septembre 1918.

Les combats du Saillant de Saint-Mihiel 1914-1918

Dès les premières semaines de la guerre, les Allemands se déploient dans ce secteur des Hauts-de-Meuse. Le 6 septembre, Joffre lance une contre-offensive générale dont l’aile droite du mouvement est située en Meuse. Dans leur élan, les troupes françaises contraignent l'ennemi à se replier plus au nord-ouest de Verdun. Le 22 septembre, la trouée de la Spada fait l’objet d’âpres combats. En toute hâte, les habitants fuient ce secteur. Le 24, les Allemands s’emparent de Saint-Mihiel. Le lendemain, le fort du camp des Romains tombe créant un saillant dans les lignes françaises

La perte de cette ville a des conséquences stratégiques importantes car ce saillant, situé à la jonction de deux armées, menace en permanence les positions françaises.

De septembre 1914 à août 1915, les nombreuses attaques françaises échouent et causent de nombreuses destructions au Bois d’Ailly, au Bois Brûlé, au Bois de Mort-Marre et au Bois-le-Prêtre. C’est là qu'apparaissent, dès octobre 1914, les premières tranchées. Tout autour, à l’ouest de Verdun des combats acharnés ont lieu notamment au Bois d’Ailly, au Bois Brûlé, au Bois de Mort-Mare. Ces objectifs constituent la reconquête de points stratégiques pour de futures offensives. Néanmoins, attaques et contre-attaques déciment les troupes françaises. Les luttes de deux à cinq jours engendrent des pertes de milliers d’hommes pour gagner le plus souvent moins d’un kilomètre carré. Dans ses écrits, l'écrivain combattant Maurice Genevoix raconte d’ailleurs ces affrontements au nord du Saillant Saint-Mihiel.

Les tentatives de reconquêtes du saillant en avril 1915 s’avèrent infructueuses. Ce n’est qu’en septembre 1918 après un retrait des troupes allemandes que les Américains soutenant les troupes alliées, mènent des actions plus positives. Six divisions américaines œuvres aux côtés des Français soutenus par une préparation d’artillerie dense et les chars du futur général Patton. Les Allemands reculent et leurs pertes sont importantes (15 000 prisonniers, 440 canons et 750 mitrailleuses canons).

Les combats de la libération de la ville ont lieu les 10 et 11 septembre 1918. Le 13, les troupes françaises entrent dans Saint-Mihiel, suivies des généraux Pershing et Pétain. Le 14 le président de la République Poincaré et Clemenceau, président du Conseil, viennent dans la ville à la rencontre des civils enfin libres.

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Saint-Mihiel
Au sud de Verdun, D 964

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