La nécropole nationale d'Avocourt

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Avocourt. Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

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La nécropole nationale d’Avocourt regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de Verdun, notamment ceux qui sont morts sur les sites emblématiques de la Côte 304 et du Mort-Homme. Créé lors de l'offensive de Verdun en 1916, ce cimetière fut réaménagé en 1921-1925 puis de 1930 à 1934 pour rassembler les corps de soldats tombés dans le secteur d’Avocourt, ou exhumés des cimetières provisoires de Jubécourt et de Récicourt ainsi que des corps découverts plus spécifiquement sur le champ de bataille de la rive gauche de la Meuse (cote 304 et le Mort-Homme). En 1945, les corps des marsouins tombés en 1940 à la Côte 304, inhumés dans le carré militaire communal d’Esnes, y furent transférés. Reposent dans cette nécropole nationale plus de 1 800 soldats français tués lors de la Première Guerre mondiale et 49  soldats décédés au cours des combats de la Campagne de France en 1940.

 

La bataille de Verdun 1916-1918

Lors de la bataille de la Marne, Verdun et sa ceinture de forts formaient un camp retranché sur lequel s'appuyait solidement la 3e armée du général Sarrail. L'ennemi tenta de faire tomber ce môle par deux attaques : l'une à l'ouest contre Revigny-sur-Ornain et l'autre à l'est contre le fort de Troyon. Toutes deux furent des échecs. Durant toute l'année 1915, le général Joffre, au travers d'opérations meurtrières, attaqua à l'est le saillant de Saint-Mihiel,  et engagea à l'ouest, les 3e et 4e armées dans la défense de l'Argonne, Ces combats locaux où l'on recourait à la guerre de mines s'enlisèrent et devinrent pour les combattants d'éprouvantes opérations de grignotage.

C'est donc dans ce secteur où les positions françaises étaient mal entretenues, que le général allemand Falkenhayn décida de déclencher une offensive visant à user l'armée française.

Le 21 février 1916, l'opération Gericht est lancée contre les positions françaises. Après un violent bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville, les Allemands, avancent sur un terrain ravagé. En quatre jours, ils progressent de 6 km malgré la résistance acharnée du 30e corps d’armée, qui défend le bois des Caures.

Le 25 février, l’ennemi prend le fort de Douaumont, tandis que la 2e armée du général Pétain,  est chargée de défendre Verdun. Il organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc-Verdun devient la grande artère, la « Voie Sacrée », qui alimente, jour et nuit, la défense de Verdun.

Bloquée devant Vaux et de Douaumont, la 5e armée allemande élargit, le 6 mars, son action à la rive gauche de la Meuse. Seuls obstacles naturels contrôlant l'accès à Verdun, ces deux crêtes sont alors les positions les plus disputées de la rive gauche de la Meuse. En six jours, les Allemands atteignent le Mort-Homme. Le 20, ils lancent la 11e division bavaroise pour s'emparer du village d'Avocourt. Une première attaque réussit par des jets de liquides enflammés mais la contre-attaque française reprend le bois et le secteur dit du « réduit d’Avocourt ». Les troupes, sans ravitaillement depuis plusieurs jours, sont épuisées. Le 29 mars, le bois est repris. Le 9 avril, l’ennemi s’infiltre par le ravin du bois des Corbeaux par l’action conjuguée de trois divisions. La défense française tient sans reculer et le général Pétain déclare dans son ordre général « Courage, on les aura ! ». La lutte se poursuit contre l’ennemi dont l’avancée se limite à 4 km. En juin, les troupes françaises résistent sur les deux rives de la Meuse. Les Allemands jettent vainement toutes leurs forces dans la bataille et renouvellent sans cesse leurs assauts. Sans succès, ils occupent une partie du Mort-Homme qu'ils fortifient.

En août 1917, les Français reprennent la côte 304 et le Mort-Homme et dégagent complètement Verdun. Mais la lutte s’éternise sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie de nouveaux obus à gaz ypérite. A partir du 24, le Mort-Homme et ses tunnels, dont celui des Corbeaux mais aussi la cote 304, sont définitivement reconquis.

Du côté français, les trois quarts de l’armée passent à Verdun où l'on recense au 15 juillet la perte de 275 000 tués, blessés, prisonniers. Il en est de même du côté allemand.

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La nécropole nationale de Saint-Thomas en Argonne

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Nécropole nationale de Saint-Thomas en Argonne. © ECPAD

 

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Située en face de l’ossuaire de La Gruerie, la nécropole nationale de Saint-Thomas-en-Argonne regroupe les corps de 8 173 soldats relevés de cimetières provisoires ou de tombes isolées de La Biesme et de La Gruerie. Créée en 1924, cette nécropole nationale rassemble 8 085 corps de soldats morts lors des combats en Argonne, dont 3 324 reposent dans deux ossuaires.  De 1941 à 1952, les restes mortels de 88 combattants tués lors de la campagne de France ont été transférés en ce lieu. Un monument rappelle l’engagement et le sacrifice des hommes de la 128e division d’infanterie.

 

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, le massif forestier d’Argonne constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Dans ce secteur coupé de multiples ravins et recouvert de profondes forêts, la guerre se fait dans de difficiles conditions et prend un caractère singulier. De septembre 1914 à l’automne 1918, les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes et d'inutiles mêlées.

Au lendemain de la bataille de la Marne (6-12 septembre 1914), la Ve armée allemande se retranche dans la partie nord de la forêt d'Argonne pour stopper la 3e armée française. Le front se stabilise. Progressivement de profondes tranchées sont creusées. Dès octobre 1914, l'ennemi, pour déborder le camp retranché de Verdun, multiplie les assauts.

Au début de l'année 1915, l'armée française applique la dramatique stratégie de "grignotage" où la lutte pour un mur, la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués officiels. Resté dans la mémoire des Poilus comme le "bois de la tuerie", le bois de la Gruerie est, depuis l'automne 1914, le théâtre d’une lutte terrible. Sergent au 272e régiment d’infanterie, Marc Bloch (historien et résistant fusillé en 1944) évoque dans ces notes de guerre le souvenir de ces combats entre ces tranchées séparées parfois que de quelques mètres. Les assauts se multiplient au bois de la Gruerie comme en d'autres secteurs de l'Argonne et permettent de gagner quelques centaines de mètres, bien vite perdus. Les pertes humaines sont importantes.

Attaques et contre-attaques, guerre de mines, bombardements et guerre des gaz se succèdent sans répit. Le 19 juin, trois divisions allemandes attaquent le front du 32e corps d’armée et s'emparent du saillant de Fontaine-aux-Charmes, dans le bois de la Gruerie. Les assauts continuent jusqu’en juillet. Le 13 juillet, précédée d’un tir de 50 000 obus à gaz, d’explosions de fourneaux de mines, une nouvelle offensive ennemie est lancée dans le secteur de la Haute Chevauchée, de la Fille Morte et de la cote 265. Les postions françaises sont bousculées mais le 5e corps d’armée s’accroche et refoule l’ennemi. Au terme de ces opérations toujours plus meurtrières, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. En 1916, le front perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont conduites notamment sur la colline de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française doivent enlever ce massif forestier puis poursuivre les Allemands vers la Meuse. En octobre, Cette opération s’intensifie et l’armée allemande se retire sur la rive droite de la Meuse. Les buttes de Vauquois et de Montfaucon sont ainsi libérées. Quelques jours plus tard l’armistice du 11 novembre est signé. Après la guerre, grâce au soutien financier de Courbevoie, le village de Saint-Thomas se relève progressivement de ses ruines.

 

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Saint-Thomas-en-Argonne
À l’ouest de Verdun, D 266, D 63

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La nécropole nationale de Sainte-Ménehould

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Nécropole nationale de Sainte-Ménehould. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Sainte-Ménehould regroupe les dépouilles de soldats français qui, malgré les soins prodigués dans les nombreux hôpitaux de la ville, ont succombé à leurs blessures. Près de 5 700 corps y sont inhumés dont 11 allemands inconnus. Créée dès 1914, cette nécropole est aménagée, après la guerre, pour rassembler les corps exhumés des cimetières militaires provisoires de la région de Bionne. Au titre de la Première Guerre mondiale, 5 486 soldats reposent en sépultures individuelles et 277 en huit ossuaires. Ce cimetière est aménagé jusqu’en 1953 afin d’y réunir 215 corps de soldats tombés dans la Marne au cours de la Seconde Guerre mondiale.

À l’extrémité du cimetière, est érigé un monument dédié Aux défenseurs de l'Argonne. Cet obélisque en briques et pierres conserve ainsi le souvenir des hommes du 10e et 18e corps d'armée (CA).

Parmi les soldats français, repose notamment le lieutenant-colonel André Agel (tombe 495). Ancien élève de Saint-Cyr, promotion du Soudan (1891-1893), cet officier supérieur, à la tête du 51e régiment d’infanterie (RI) "a été tué glorieusement le 10 novembre 1914, au pied des tranchées allemandes qu’il avait reçu l’ordre d’enlever. A donné en cette circonstance, comme déjà à maintes reprises, précédemment, le plus bel exemple de courage et de dévouement aux troupes sous ses ordres". Est inhumé aussi le corps de Thomas Ziller (tombe 521). D’origine alsacienne, ce soldat s’engage volontairement, le 4 décembre 1914, au sein du 2e régiment étranger sous le nom d’emprunt d’Eugène Girard. Passé au 57e RI en avril 1915, il succombe à ses blessures le 28 juin 1916. Cité, il est décoré à titre posthume de la croix de guerre avec palme.

En dépit du sursaut français sur la Marne en septembre 1914 et malgré les tentatives de débordement, le mouvement disparaît sur le front ouest : la "Course à la Mer" est un échec. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C’est le début de la guerre de position.

Les batailles de Champagne, 1915

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne des assauts destinés à "grignoter" les lignes allemandes. Localisées aux secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et de Massiges, ces opérations sont des plus meurtrières. Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes malmenés sur le front oriental, Joffre décide de conduire une nouvelle offensive. Cet effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées et soutenus par une seconde position située à contre-pente, dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie. Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français progressent rapidement malgré des points de résistance à la butte du Mesnil. Ils sont stoppés sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent en luttant contre de puissantes contre-attaques. En novembre, des conditions climatiques désastreuses et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouveaux assauts.

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, l’Argonne constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Sur ce massif forestier au relief accidenté, l’emploi de l’artillerie s’avère délicat et la guerre de position prend un caractère singulier. Les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes mêlées et l’infanterie combat au corps-à-corps, dans des tranchées sinueuses souvent inondées. En 1915, malgré ces conditions éprouvantes, ce secteur reste un enjeu pour les combattants des deux camps, notamment dans les secteurs de Florent-en-Argonne et de Vienne-le-Château.

Sainte-Ménehould, une ville hôpital dans la guerre

Située à l’arrière du front de l’Argonne, la ville de Sainte-Ménehould, épargnée par les combats, occupe une place importante dans le dispositif sanitaire de l’armée française, notamment dans le traitement des soldats blessés lors des combats de Vienne-le-Château, du Four de Paris ou de la Gruerie. Située à la charnière des 3e et 4e, d’une part, puis de la 2e armée française d’autre part, la ville de Sainte-Ménehould accueille, dès 1915, de nombreuses formations sanitaires installées dans de nombreux lieux publics (gare, hôtel de ville, écoles, usine de la Talonnerie…). Au début de l’hiver 1915, les premières ambulances chirurgicales automobiles (autochir) s’y déploient à titre expérimental car la situation sanitaire s’est aggravée en raison des combats en Argonne. C’est le cas en mai de l’ambulance Marcelle-Gosset composée de 11 véhicules. Très vite, le sort des blessés s’améliore au sein de ces structures mieux organisées et mieux adaptées. En 1916, la bataille fait rage sur le front de Verdun et en raison du nombre croissant de blessés, le service de santé français se réorganise. Situés à l’ouest de Verdun, les hôpitaux de Sainte-Ménehould sont remis à niveau pour délivrer des soins adaptés aux blessés de la rive gauche de la Meuse.

L’histoire de la nécropole nationale est donc très liée au rôle que joue cette ville dans le traitement des blessés.

 

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Sainte-Menehould
À l’ouest de Verdun, D 85

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Eléments remarquables

Monument aux défenseurs de l’Argonne des 10e et 18e corps d’armée de 1914-1918

Musson-Baranzy

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© Mairie de Musson-Baranzy

Création : 1ère Guerre mondiale par l’armée allemande. Bataille des frontières ‘août 1914). Années Vingt, 1934 : regroupement des corps exhumés des cimetières militaires ou carrés communaux de Saint-Léger, Bleid, Dampicourt, puis Ssigneuls. 1967 : réinhumation de 3 Français morts pour la France en 1940, exhumés au Bois-Haut (Musson).

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Musson-Baranzy

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Accès :

Au nord-ouest de Longwy . D 88

Superficie : 6 560 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 945
Tombes collectives :
Ossuaires :
Nombre de morts : 945
1914-18 : 431 Français511 Allemands
1939-45 : 3 Français

Eléments remarquables

Monument commémoratif allemand aux morts de la Grande Guerre.

Nécropole nationale de Thil

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Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

 

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Située à 15 km de Longwy, la nécropole nationale de Thil est érigée à l’emplacement de l’ancien camp annexe (Kommando) du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le camp de Thil était la seule infrastructure de ce modèle construite par les nazis sur le territoire français non annexé. En novembre 1946, la crypte, érigée sur le four crématoire conservé en l’état, est inaugurée. Elle contient également des cendres de déportés, une maquette du camp et des objets rappelant la déportation. En 1984, la crypte est reconnue nécropole nationale.

 

Thil, Kommando du camp de concentration  de Natzweiler-Struthof

En août 1943, après la destruction du site de fabrication d’armes secrètes (V1 et V2) de Peenemunde (Allemagne), les Allemands décident de disperser leurs sites de production et de les enterrer.

L’ancienne mine de fer du Tiercelet à Thil est choisie, comme  d’autres lieux (Dora, Ebensee), pour installer une usine. L’organisation Todt est chargée des travaux qui débutent fin 1943. Une main d’œuvre forcée et hétéroclite, constituée de Nord-Africains, de Russes, d’Ukrainiens, de Polonais, Yougoslaves et de Hongrois, afflue dans le secteur. Ces travailleurs sont internés dans les camps d’Errouville et de Morfontaine près de Thil où ils sont amenés chaque jour par train.

Fin  mars 1944, 1 600 Russes et Ukrainiens (1 200 hommes et 400 femmes)  arrivent à Errouville. Les conditions de vie et de travail sont effroyables. De nombreux décès sont signalés. Les corps sont soit enterrés, soit brûlés à l’air libre. Des mineurs sans emploi de la région ainsi que des requis du service du travail obligatoire (STO) complètent les besoins en travailleurs.

Le 1er juin 1944, un camp annexe du Konzentrationslager Natzweiler-Struthof est créé sur place. C’est un cas exceptionnel à double titre : alors que le camp principal de Natzweiler-Struthof est situé en Alsace annexée de fait par le IIIème Reich, le camp annexe de Thil est le seul ouvert en France occupée. Une vingtaine d’hommes du KL Natzweiler viennent constituer l’équipe de l’auto-administration détenue. Ils sont hébergés dans les baraques déjà construites par les travailleurs forcés.

Le 20 juin 1944, 500 Juifs en provenance du KL Auschwitz sont chargés des gros travaux d’aménagement extérieurs et intérieurs : terrassement, bétonnage, transport et installation des machines qui arrivent à la gare de Thil. En même temps, les détenus construisent de nouvelles baraques. Un four crématoire est installé (date inconnue) dans l’enceinte du camp. Il provient d’une usine d’équarrissage située à Villerupt. Il semble qu’il était utilisé pour brûler les corps des déportés du Kommando mais également ceux des prisonniers d’Errouville.

Un deuxième convoi, composé de Juifs hongrois, arrive le 7 juillet du KL Neuengamme. Mis à l’écart des autres détenus, ils sont spécifiquement affectés au travail des machines. Choisis en fonction de compétences professionnelles bien précises, les deux convois de détenus juifs sont majoritairement constitués d’ouvriers de la métallurgie. Ils sont d’abord chargés des travaux d’aménagement  et ensuite de la production des V1 et V2. Occupant une place à part parmi les détenus de Thil, ils sont logés à l’écart des autres et ne sont pas évacués en même temps. Ils forment un Kommando spécial, baptisé "Minette".

L’importance réelle de la production faite sur place reste incertaine, mais elle semble mineure. Ce transfert d’une usine à l’Ouest, alors que les armées alliées se rapprochent, est étrange : les évènements militaires ont-ils été mal estimés ? Plus vraisemblablement, la lourdeur bureaucratique n’a pas pu empêcher un transfert, programmé depuis un certain temps.

Le 1er septembre 1944, devant l’avance des troupes alliées, les nazis donnent l’ordre d’évacuer le KL Natzweiler. Tous les kommandos du camp situés à l’ouest du Rhin sont concernés. Le jour même, 557 hommes du Kommando de Thil partent en direction de Coblence ; en chemin, ils sont déviés vers le camp annexe de Kochendorf. Les 300 spécialistes du deuxième convoi partent quelques jours plus tard en direction du KL Dora.

Au total, une quarantaine de déportés sont morts durant la brève existence du Kommando de Thil.

 

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Le  camp de Natzweiler-Struthof est le seul camp de concentration construit par les nazis sur le territoire français.  Haut lieu de la mémoire nationale du ministère des armées, ce site est aujourd’hui ouvert au public et présente, au travers du centre européen du résistant déporté, l’histoire de toute les Résistances qui se dressèrent contre l’occupant nazi.

 

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Adresse

Thil
Au sud-est de Longwy, D 26

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Eléments remarquables

Crypte-ossuaire - monuments aux déportés 1939-1945 - Restes mortels d’inconnus

La nécropole nationale de Villy-La-Ferté

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Nécropole nationale de Villy-La-Ferté. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Villy-la-Ferté regroupe les restes de 107 soldats morts pour la France lors de la Deuxième Guerre mondiale. Composant la garnison de l'ouvrage de la Ferté, ces hommes ont disparu lors des violents combats du 16 au 18 mai 1940. L'origine des hommes inhumés est diverse car d’autres combattants issus notamment des 14e et 15e régiments de tirailleurs algériens mais aussi du 11e régiment étranger d'infanterie (REI). Plusieurs semaines après cet assaut ennemi, les corps de ces défenseurs ont été relevés par une compagnie disciplinaire allemande. Treize d'entre eux furent enterrés hâtivement dans des trous d'obus. Le lieu d'inhumation de ces hommes ne fut jamais révélé avec précision, laissant les familles dans le désarroi. Ce n’est qu’en 1973, sur indication d'un ancien combattant allemand, que leur sépulture est découverte, apportant ainsi des informations précieuses sur le sacrifice du lieutenant Bourguignon et de ses hommes.

 

La Ligne Maginot

En juin 1919, le Traité de Versailles est signé. Pour garantir le tracé de ses frontières, la France crée une ligne de fortification moderne et dissuasive. Définie au cours des années 1920, cette conception défensive résulte du traumatisme de la Grande Guerre, de la diminution du service militaire votée en 1920 puis en 1923 et doit aussi permettre de faire face aux classes creuses attendues pour 1935-1939. Il faut économiser les troupes, protéger les bassins industriels des zones frontalières et couvrir les nœuds ferroviaires. L'opinion publique se berce alors de cette illusion, renforçant le mythe de l'inviolabilité de la Ligne Maginot. Au total, plus de cent ouvrages renforcés de casemates et d'observatoires sont construits. Mais bientôt, en raison de son coût, le projet initial est modifié. En 1932, faute de crédits suffisants, l'extension au front du Nord est rejetée, puis en raison de contingences diplomatiques avec la Belgique dont la neutralité a été proclamée. Aussi, ce rempart réputé infranchissable n'est donc pas continu.

Dès le départ, certains parlementaires expriment leurs doutes quant à l'efficacité défensive de cette ligne car les voies traditionnelles d'invasion de la France ont été négligées. Il en va de même pour quelques militaires qui redoutent un emploi intensif des avions, réduisant la portée stratégique de la Ligne Maginot. Sitôt adopté ce programme est donc critiqué. Fin 1930, le total des crédits accordés s'élève à 3 442 millions de francs. En 1935-1936, avec le rétablissement du service militaire et la motorisation de la Wehrmacht, l'Allemagne se fait plus menaçante. En raison de la crise économique, le programme est réorienté. Désormais sont construits des ouvrages plus modestes dits des "nouveaux fronts", dont le secteur de Montmédy fait partie. Néanmoins, au cours de l'hiver 1940, les travaux s'intensifient. Cette "Muraille de France" présente donc une valeur défensive inégale.

Les combats sur la Ligne Maginot

Le 13 mai 1940, après avoir franchi la Meuse à Sedan, les Allemands traversent les Ardennes puis atteignent, le 20 mai, la Mer du Nord. Très vite, le choix stratégique définit par la France se révèle inadapté aux réalités de la guerre moderne où l'arme blindée et l'aviation triomphent. Pour autant, les combats autour de chaque ouvrage de la Ligne Maginot se révèlent difficiles et particulièrement meurtriers. Mais, la Ligne Maginot est progressivement prise à revers, notamment à partir du 12 juin 1940, date à laquelle intervient l'abandon du secteur fortifié de Montmédy.

Le 18 mai, l’ensemble du secteur comprenant l'ouvrage de la Ferté est pilonné par 265 pièces d'artillerie. Pris au piège par le retrait progressif des troupes d’intervalles puis la chute de la position défensive du village de Villy, l’équipage se réfugie dans la galerie de liaison reliant les deux blocs où il va trouver la mort.

En dépit de la reddition française et de l’armistice du 22 juin 1940,  la Ligne Maginot est encore tenue par près de 25 000 hommes. Tous tiennent à résister. Pourtant le 1er juillet, devant les menaces allemandes de ne pas évacuer Lyon, Saint-Etienne et Clermont-Ferrand, ils sont contraints d'abandonner leurs ouvrages. Les derniers irréductibles tels les défenseurs du Michelsberg quittent, le 4 juillet, leurs ouvrages, invaincus, pour le chemin de la captivité.

Le petit ouvrage de Villy-La-Ferté

Construit, de 1935 à 1937, sur la cote 215, cet ouvrage est constitué de deux casemates reliées par une galerie de liaison souterraine. Il assure la protection ouest du secteur fortifié de Montmédy. Il n'y a ni caserne, ni usine souterraine. Pour autant, ce site est un ouvrage emblématique de l'histoire de la Ligne Maginot car c'est le seul ouvrage pris d'assaut en mai 1940. A l'issue de ces violents combats, il n'y a aucun survivant parmi les 107 membres de l'équipage. A l’exception de trois hommes tués dans la cloche GFM du bloc 2, les autres ont été asphyxiés. Faute de témoignages probants, à l'exception de celui du capitaine Aubert, officier au 155e régiment d'infanterie et commandant le gros ouvrage voisin du Chesnois, les circonstances de la disparition de ces hommes sont restées longtemps mystérieuses. Par ailleurs, en dehors de fouilles répétées, de nombreuses dépouilles, en particulier celle du lieutenant Bourguignon, commandant de l'ouvrage, sont, longtemps, restés introuvables.

En juillet 1973, à l'invitation des familles, Monsieur Peinemann, ancien combattant allemand affecté au bataillon disciplinaire qui avait nettoyé l'ouvrage se rendit sur le site où il désigna les trois entonnoirs où avaient été inhumés les derniers corps. Il a expliqué qu'en raison des violents bombardements, ces corps, évacués des blocs I et II, ont été alors déposés dans des trous d'obus qui progressivement se sont rebouchés. Dix-sept corps ont ainsi été relevés. Douze d'entre eux ont pu être identifiés par leurs plaques d'identité mais non individualisés. Grâce à sa plaque, les restes de son uniforme où figuraient des galons d'officier, la dépouille du lieutenant Bourguignon a été reconnue formellement et est, à l'issue, inhumée individuellement dans la nécropole de Villy-la-Ferté. En 1990, trois nouveaux corps sont découverts dans le fossé diamant du bloc 2.

 

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Adresse

Villy
Au sud-est de Sedan, D52

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La nécropole nationale de Floing

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Nécropole nationale de Floing. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Floing regroupe 2 237 corps de victimes des deux guerres. Créé en 1960, ce cimetière est aménagé pour rassembler les corps exhumés dans les cimetières communaux du département des Ardennes. Pour 1914-1918, 333 soldats français, et pour 1939-1945, 1 957 militaires français, dont des résistants, deux Serbes et un Espagnol y reposent.

 

L’offensive française en Argonne en octobre 1918

En octobre 1918, le front ennemi est rompu. Après leur succès en Champagne, les armées françaises soutenues par la 1ère armée américaine atteignent les positions de la ligne Hindenburg qui sont progressivement franchies. Malgré des pertes importantes, l’ennemi résiste vigoureusement. Le 14 octobre, le 85e régiment d’infanterie (RI) reçoit l’ordre de couvrir le flanc droit de la division, en liaison à gauche avec le 27e RI notamment lors de la prise du cimetière communal de Le Thour. Les Français s’installent alors dans ce village, situé à l’intersection de plusieurs petites vallées. Dominant le cimetière et ses abords, le terrain permet le déploiement d’une action combinée en vue d’atteindre rapidement les éléments de tranchées occupés par l’ennemi. Le régiment occupe ce secteur jusqu’au 21 octobre. Le 24, l’ennemi tente une contre-attaque infructueuse. Le lendemain, les 95e RI, 27e et 85e RI doivent enlever une partie de la Hunding Stellung, ligne de défense allemande située au nord de l’Aisne. Cette position allemande est protégée par un important réseau de fils de fer. L’attaque est un succès.

Au cours des opérations des 25 et 29 octobre, plus de 800 soldats allemands, dix canons, une batterie complète de 150 mm et une centaine de mitrailleuses sont saisis. L’ordre est donné de poursuivre l’ennemi au nord de l’Aisne.

Mai 1940, la campagne de France

De septembre 1939 à juin 1940, les troupes de l’Empire sont mobilisées. Engagées au cours de la campagne de France, elles luttent contre l’invasion allemande. Le 11 mai, le 2e régiment de Spahis marocains est ainsi engagé sur la Semoy en Belgique. Le 14, cette unité s’illustre à Vendresse et à La Horgne. Pendant deux jours, les troupes coloniales d’Afrique du Nord tentent de bloquer la 1re division blindée allemande. Les pertes sont énormes. Les survivants combattent ensuite à Terron puis mènent des combats de retraite à l’ouest de l’Argonne.

L’armistice du 22 juin 1940 débouche sur une réorganisation de l’armée française. Cadres et hommes de troupe sont, pour beaucoup, démobilisés et de nombreuses unités sont désarmées. Dorénavant, les effectifs de l’armée de l’armistice se limitent aux troupes utiles au maintien de l’ordre dans la zone non occupée.

Des combattants de l’ombre et de la Liberté

Parmi les résistants inhumés à Floing repose notamment le corps d’Emile Paris. Celui-ci, aux côtés de son frère Adrien, est l’un des premiers à rejoindre le maquis d’Autrecourt, première organisation clandestine des Ardennes, fondée par Ernest Cardot en février 1943. Il y assure des missions de ravitaillement. Arrêté en juin 1943, après la mort d’Ernest Cardot, Emile Paris est condamné, le 31 août, à la peine de mort par le tribunal militaire allemand de Charleville. Le 1er novembre 1943, sur le plateau de Berthaucourt à Mézières, il est fusillé. Alphonse Masier, dessinateur industriel, résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) est fusillé le 23 septembre 1943. Tous deux reposent au sein de la nécropole de Floing.

Aux côtés de combattants de l’ombre, est inhumé Robert Rouyer, lieutenant au régiment d’infanterie de marine du Pacifique. Mort le 17 juin 1944 à Acquapendente (Italie), son corps est transféré à la nécropole de Floing en 1963.

 

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Infos pratiques

Adresse

Floing
Au nord de Sedan, D 205

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Vitry-le-François

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Nécropole nationale de Vitry-le-François. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vitry-le-François

 

Créée en 1921 afin d’y regrouper les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires ou de tombes isolées de la région du Perthois ou des hôpitaux militaires de la ville, la nécropole de Vitry-le-François rassemble près de 4 000 corps de soldats morts pour la France, dont 2 558 reposent en ossuaire. Sept soldats britanniques morts en 1914-1918 y sont également inhumés. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, issus de la région et de la Haute-Marne, les corps de 62 combattants français y ont été réunis.

 

Les combats du Mont-Moret, 6-10 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, les armées françaises déploient un mouvement rétrograde. Bien qu’épuisées, elles sont prêtes dès le 5 septembre à contre-attaquer sur une ligne de résistance de près de trois cent kilomètres, où va se jouer le sort de la France.

Le 6, dans la région de Vitry-le-François, les combats sont d’une rare violence notamment au Mont-Moret. Les Allemands s’emparent notamment de cette colline stratégique surplombant la Marne. Mais, les Français s’accrochent pour retenir l’ennemi, privé ainsi de franchir le fleuve. Les combats se prolongent. Contenant avec difficulté les assauts répétés des troupes saxonnes, les coloniaux et les fantassins auvergnats de Brive-la-Gaillarde repoussent l’ennemi. Le 8, le Mont-Moret est aux mains des Français qui essuient de violents bombardements. Le 10 septembre sur l’ensemble du front, l’armée allemande amorce sa retraite. Les Français remontent plus au nord. A leur tour, les Auvergnats entament la poursuite et rejoignent, le 11 septembre, les villages de Blacy, Loisy et Couvrot.

Au cours de ces combats, Vitry-le-François est occupée mais épargnée de la destruction. Les Allemands y installent d’importants cantonnements mais aussi près de dix hôpitaux dont celui de la Collégiale.

Vitry-le-François, une ville-hôpital dans la guerre

Ville où le général Joffre conduit, en août 1914, les premières opérations de la Grande Guerre, Vitry-le-François est au cœur des combats de la première Bataille de la Marne. À l’issue de la victoire française, elle devient l’un des plus importants centres de secours du conflit. Située à 60 km en arrière du front, cette ville-hôpital accueille, au sein d’une dizaine de structures médicales, près de 2 à 3 000 blessés lors des grandes offensives. Première étape pour les blessés de l’Argonne, de Champagne ou de Verdun, plusieurs dizaines de soldats français, alliés et allemands y sont soignés jusqu'en 1918. Le tout dernier hôpital, le "dépôt des éclopés", ferme en juin 1919.

La nécropole nationale de Vitry-le-François

Au cours de la guerre, l’autorité militaire se charge de l’inhumation des soldats décédés, mais les habitants de Vitry-le-François entretiennent les tombes, accueillent et renseignent les familles endeuillées. En 1920-1921, conformément au vœu du chanoine Nottin, alors archiprêtre de Vitry-le-François au moment de la bataille de la Marne, une chapelle dédiée à la Vierge Marie Immaculée est érigée. Se dressant au centre de la nécropole, ce monument rassemble, dans ses fondations, les restes mortels de 1 127 soldats inconnus, exhumés des cimetières de Blesmes et du Mont-Moret. Une plaque sur le dôme rappelle le souvenir des 304 vitryats morts pour la France en 1914-1918.

Les fusillés de Saint-Amand-sur-Fion

Au cours de l’automne 1914, la justice militaire française devient plus sévère. Les conseils de guerre spéciaux sont créés. Le recours en révision comme le droit de grâce sont provisoirement supprimés. Obéissant à des logiques spécifiques, la justice militaire vise à punir les crimes et délits des soldats tels que l’espionnage, l’insoumission… L’automutilation est condamnée. En effet, dès septembre 1914, les blessures volontaires aux mains et aux pieds se multiplient et se prolongent tout au long de la guerre. Le médecin émet un diagnostic qui peut innocenter le suspect ou le conduire au peloton d’exécution. En avril 1915, après les violents combats des Hurlus, quatre hommes sont accusés de mutilation volontaire. Jugés pour "abandon de poste", ils sont fusillés au matin du 3 avril 1915 à Saint-Amand-sur-Fion. L’écrivain-combattant, Maurice Bedel, prix Goncourt en 1927, rapporte le récit de cette exécution. Témoin aux côtés de 6 000 autres combattants, il évoque le supplice de ces quatre hommes, appartenant aux 174e, 72e, 127e et 8e régiments d’infanterie (RI). Jugés par le Conseil de guerre de la IVe armée, ils n'ont pas été réhabilités.

Parmi les soldats français inhumés au sein de la nécropole de Vitry-le-François, reposent notamment les dépouilles de ces quatre hommes, Lucien Mervelay, soldat au 174e RI âgé de 29 ans, Louis Grard soldat au 127e RI âgé de 22 ans, Charles Cailleretz, soldat de 1re classe au 8e RI âgé de 25 ans et Marcel Pollet, soldat au 72e RI âgé de 25 ans. Précédemment inhumés au cimetière militaire provisoire de Courdemanges, ces quatre soldats reposent dans l'ossuaire de la nécropole nationale depuis août 1922. À la même date, 379 militaires connus ont été transférés de Courdemanges vers Vitry-le-François et placés en ossuaire.

 

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Infos pratiques

Adresse

Vitry-le-François
Au sud-est de Châlons-en-Champagne, N 44

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Chapelle-ossuaire 1914-1918

La nécropole nationale de La Ferme de Suippes

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Nécropole nationale de "La Ferme de Suippes". © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Suippes Ferme

 

Bordant la route nationale Chalons-Vouziers-Rethel, la nécropole nationale de "La Ferme de Suippes" regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1914-1918 et lors de la campagne de juin 1940. Faute de place dans les autres cimetières, elle fut créée après la guerre sur une ancienne parcelle du camp de Mourmelon et fut aménagée jusqu’en 1932. En 1956, sont rassemblés les corps de soldats morts en 39-45 et inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région, En 1964, les dépouilles du carré militaire d’Epernay y furent également transférées. Cette nécropole rassemble près de 10 000 corps dont 7 400 Français en tombes individuelles et plus de 500 en ossuaires, un Belge et trois Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, on recense plus de 1 900 Français inhumés en tombes individuelles.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Marcel Nenot (Tombe 2721). Homme de lettres, il meurt le 3 octobre 1915 à la Tranchée de Vistule.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer",  la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisèrent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Soudain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre, fidèle à sa doctrine, décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne "pouilleuse". Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position, dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception de celles de la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées avaient perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Dans la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure, Le Mesnil, et Sommepy puis progresse vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Infos pratiques

Adresse

Suippes
À 1 km au sud-ouest de Suippes, sur la RD 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale Le Mont Frenet à La Cheppe

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Nécropole nationale Le Mont Frenet. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_La Cheppe

 

La nécropole Le Mont Frenet est l’un des 34 cimetières nationaux situés dans le département de la Marne. Elle regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés en Champagne en 1914-1918. Créée en 1915, cette nécropole rassemble initialement les corps des soldats décédés des suites de leurs blessures dans l’ambulance 3/65 située au Mont Frenet. Implantée à un embranchement de voies ferrées, elle permettait, grâce à la route de Suippes-Châlons un traitement rapide des blessés. Située à l’emplacement même de l’ambulance 3/65, le cimetière rassemble 2 307 corps dont 2 282 de soldats français, douze Britanniques, trois tchèques et un américain. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, neuf soldats français y sont inhumés. Après la guerre, il est agrandi pour regrouper des tombes isolées et certains cimetières militaires provisoires tels que Beauséjour, Tahure et Sainte-Marie-à-Py.

Parmi les soldats, repose Hill Stanley (1896-1918), volontaire américain, ayant servi dans les rangs du service médical de l’armée française. Le 14 août 1918, il succombe à ses blessures à la Veuve (51), après un mois d’agonie.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

En dépit du sursaut français de septembre 1914 sur la Marne et malgré les tentatives de débordement le mouvement disparaît sur le front ouest. La "Course à la Mer" est un échec. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C'est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotages", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes malmenés sur le front oriental, Joffre, fidèle à sa doctrine, décide de conduire une nouvelle offensive. Cet effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une deuxième ligne de tranchée dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Ces bombardements bouleversent les premières lignes que les Français enlèvent facilement. Malgré quelques points de résistance notamment à la butte du Mesnil, la progression est rapide. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

C’est au cours de cette offensive, qu’un hôpital d’évacuation (HOE) est ouvert au Mont Frenet. Disposant d'une ambulance chirurgicale automobile (Auto-Chir), offerte par la Croix-Rouge russe, cette unité médicale accueille les nombreux blessés sous des baraques ou hangars préfabriqués.

Mais, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. L'ensemble du front devient un véritable charnier. Les troupes s'épuisent et doivent lutter contre de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques désastreuses et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouveaux assauts. Le front connaît un calme relatif car quelques nouveaux assauts y sont conduits.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des enjeux. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le général Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Dans la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin puis de Sommepy. Elle progresse rapidement plus au nord et pour atteindre les Ardennes où l'Armistice du 11 novembre 1918 est signé. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

 

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Adresse

La Cheppe
Au nord-est de Châlons-sur-Marne, D 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année