La nécropole nationale de Rétaud

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Nécropole nationale de Rétaud. © ECPAD

 

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Située au lieu-dit Chez-le-Tard, la nécropole nationale de Rétaud regroupe les tombes de 330 soldats morts pour la France lors des combats de la libération des poches de Royan et d’Oléron. Créé en avril 1945, sous l’égide de l'Amicale des anciens des forces françaises du Sud-Ouest, ce cimetière rassemble en un seul et même lieu les combattants décédés lors de la libération des poches de l’estuaire de la Gironde. Devenu propriété de l’Etat en 1950, il fait l’objet d’aménagements successifs (1950, 1953, 1974). Initialement inhumés en Charente, dans les Deux-Sèvres ou en Charente-Maritime, les sépultures de combattants issus de la Résistance intérieure, de la France Libre, de l’Armée d’Afrique mais aussi celles de combattants américains reposent dans cette nécropole.

Un mémorial a été érigé au centre de ce cimetière afin d’honorer le souvenir de ces combattants venus de tous les horizons. Réalisé en granit de Vendée, il symbolise un mur, rappelant celui érigé sur l’Atlantique, entaillé par la brèche créée par les soldats alliés. Depuis 1955, une urne recueillant les cendres du camp de concentration de Buchenwald a été déposée.

 

Les poches de l’Atlantique

Aux premiers jours du mois de mai 1945, le IIIe Reich voit ses dernières heures. Les combats font rage dans Berlin. Si une grande partie de l’Europe est libérée du joug nazi, quelques détachements de l’armée allemande résistent et contrôlent les grands ports du littoral de la Manche et de l’Atlantique. Au total, du littoral hollandais à celui de la France, près de quatorze ports, plus communément appelés "poches", deviennent de véritables forteresses, dotées de puissantes défenses côtières. En effet, Dunkerque, Calais, Boulogne-sur-Mer, Le Havre, Cherbourg, Saint-Malo, les Îles anglo-normandes, Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, Royan et la Pointe de Grave restent en état de siège.

Pour les Allemands, l’occupation prolongée de ces ports représente un intérêt stratégique indéniable : l’entrée des Alliés en Allemagne est retardée et les sous-marins allemands peuvent encore entraver l’arrivée des convois alliés en France. Quant aux Alliés, la libération de ces poches, comme celle de Brest en septembre 1944, implique la mobilisation d’effectifs très importants et de lourdes pertes humaines. Ils préfèrent alors faire le siège de ces positions plutôt que de lancer des assauts frontaux. Mais cette présence ennemie sur le territoire national est vivement dénoncée par le général de Gaulle. En octobre 1944, il créé les Forces Françaises de l’Ouest (FFO). Placées sous les ordres du général de Larminat, les FFO, composées de 75 000 hommes bien moins équipés et armés que leurs adversaires, doivent  éradiquer ces derniers bastions de l’occupant nazi.

Initialement prévue en novembre 1944, l’attaque est finalement lancée en avril 1945. Entre ce laps de temps, de nombreuses tentatives ont été menées pour détruire les défenses allemandes.

Les combats des poches de la Pointe de Grave, de Royan et de la Rochelle (avril 1945)

Au terme d’un siège de huit mois, l’offensive générale est lancée en avril 1945 contre ces places fortes, en particulier celles de Royan et de la Pointe de Grave qui sont attaquées simultanément pour libérer l’accès maritime au port de Bordeaux.  Le général de Larminat dispose de moyens militaires importants : 30 000 fantassins qui comptent parmi eux des résistants, intégrés aux unités régulières ; 200 blindés de la 2e division blindée ; 250 pièces d’artillerie ; deux bataillons du Génie. Bénéficiant d’un soutien aérien de la Royal Air force et de l’US Air Force, cette force terrestre est appuyée par le cuirassé Lorraine et le croiseur Duquesne, navires escortés par la 31ème flottille canadienne de dragueurs de mines chargée de nettoyer l’estuaire de la Gironde.

Le 14 avril, l’assaut est donné au nord de l’estuaire sur les avant-postes de Royan. Ralenties par les nombreux champs de mines, les forces terrestres parviennent à progresser en direction de Royan. Le 4e Régiment de Zouaves s’empare ainsi des forts de Belmont qui protègent l’axe Médis-Royan. Les blindés de la 2e DB foncent au sud de Royan et atteignent l’océan à la tombée de la nuit. Suzac et Saint-Georges-de Didonne sont libérés. Les jours suivants, les positions allemandes ensevelies sous un véritable tapis de bombes sont prises les unes après les autres, jusqu’à la réédition de l’amiral Michahelles à Pontaillac, le 18 avril 1945.

Au moment où la poche de Royan tombe, de l’autre côté de l’estuaire, les hommes de la brigade "Médoc" du colonel de Milleret, sont bloqués devant le fossé anti-char, l’ultime rempart de la forteresse de la Pointe de Grave. Tout comme à Royan, le soutien de la 2e DB est décisif pour la prise de la Poche du Médoc. Le 20 avril au soir, la Pointe de Grave tombe. Les combats s’achèvent au prix de 364 soldats français et 47 civils tués.

Quelques poches comme celles de Saint-Malo ou Calais sont libérées en 1944. Celle de Royan est libérée le 20 avril 1945 par les forces françaises qui comptent d’importantes pertes humaines comme au sein du 4e Zouaves parmi lequel soixante soldats sont tués. Les autres comme celles de Dunkerque ou de Saint-Nazaire sont libérées après la capitulation allemande du 8 mai 1945.

 

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Adresse

Rétaud 17460
Au sud-ouest de Saintes, D 114

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Eléments remarquables

Mémoriaux aux morts tombés à Royan, Oléron, La Rochelle - Plaque et urne aux résistants et déportés de Charente-Maritime

La nécropole nationale de la Ferté Saint-Aubin

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Nécropole nationale de la Ferté Saint-Aubin. © ECPAD

 

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Située au hameau de Bellefontaine, la nécropole nationale de la Ferté Saint-Aubin regroupe 75 tombes de résistants, victimes, en 1944, de la répression nazie en Sologne. Créé en 1946, ce cimetière rassemble ainsi les restes mortels de 23 maquisards exécutés dans les bois de la Ferté Saint-Aubin, le 10 juin 1944. Par ailleurs, dans la mesure où certains corps ont été restitués aux familles ou ont été déclarés disparus, 52 tombes In Memoriam conservent le souvenir de ces combattants de l’Ombre.

Au sein de cette nécropole a été érigé un monument commémoratif qui rappelle le souvenir du combat de ces soldats de l’Ombre, victimes de la répression allemande en Sologne.

Le 6 juin 1944, les troupes anglo-américaines débarquent en Normandie. Sur l’ensemble du territoire national, les résistants se rassemblent. Quittant Paris, des étudiants des grandes écoles, membres du réseau Thermopyles, veulent gagner le maquis du Centre, disséminé dans le Loiret, en Corrèze ou encore dans les Deux-Sèvres. Après s’être investis dans la réalisation et la diffusion de journaux clandestins, ils sont décidés à prendre part à la lutte ouverte contre l’occupant. Pour beaucoup, la route fut difficile. Certains axes sont détruits par les bombardements alliés. D’autres sont empruntés par les troupes allemandes qui refluent vers la Normandie. Les gares et les voies ferrées sont particulièrement prises pour cibles. Tous ces jeunes gagnent La Ferté - Saint-Aubin, ultime étape avant de rejoindre le maquis.

Les fusillés de la ferme du By, 10 juin 1944

Arrivée le 9 juin au soir, une cinquantaine de ces jeunes atteint la ferme du By. Avant de poursuivre leur route, ils peuvent s’y reposer. Si une trentaine d’entre eux y passe la nuit, les autres sont envoyés pour des raisons de sécurité aux châteaux du Cerfbois à Marcilly-en-Villette, et des Grands-Bois à Ménestreau-en-Villette. Certains se réfugient dans les bois de la Bohardières et à Ligny le Ribault.

Dénoncés, les résistants de la ferme du By sont appréhendés par la Gestapo, renforcée par trois auxiliaires français. Dix-sept sont fusillés tandis que treize autres sont déportés. Un seul parvient à s’échapper.

A midi, le Château du Cerfbois est investi. Seize jeunes sont arrêtés. Douze sont passés par les armes tandis que quatre autres parviennent à s’échapper. Poursuivant sa traque, la Gestapo atteint le château des Grands-Bois. Ses occupants parviennent à s’enfuir mais ils se perdent dans les bois. Un à un, ils sont arrêtés. Seuls, deux y réchappent. Le propriétaire du château et les douze étudiants sont déportés vers Dachau dont huit y trouveront la mort. Seuls les étudiants cachés à Ligny-le-Ribault réussissent à échapper à l’étau de la Gestapo. En représailles, six habitants sont déportés en Allemagne.

Aujourd’hui, un monument en forme de Croix de Lorraine, érigé en bordure de la route de Vienne-en-Val, conserve leur souvenir. Un autre monument, situé dans la clairière du Cerfbois, rappelle, sur les lieux mêmes, cette tragédie. Chaque année, un hommage solennel leur est rendu. Parmi les victimes de ces fusillades, douze reposent actuellement dans le cimetière communal de Marcilly-en-Villette et dix-huit ont été inhumés au sein de la nécropole nationale de la Ferté - Saint-Aubin. Les autres ont été inhumés dans leur caveau familial. L’ensemble de ces fusillés ont reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la médaille de la Résistance et la Croix de guerre 39-45.

Les fusillés du bois de Chevaux, 26 août 1944

Le 14 août 1944, à la suite d’un violent accrochage avec les troupes d’occupation, le maquis de Lorris doit abandonner son campement dans la forêt d’Orléans. Le 16, alors que les éléments de l’avant-garde américaine atteignent Orléans, les maquisards du Colonel O’Neill se rassemblent au gué Girault, entre Vitry et Châteauneuf-sur-Loire, afin de prendre part aux combats de libération du Loiret.

Le 25 août, après de durs combats sur les rives du Loiret, le Colonel O’Neill envoie un petit groupe pour recevoir la reddition de l’unité allemande retranchée à Marcilly-en-Villette. En effet, selon leurs informations, l’ennemi est prêt à se rendre. Sans arme et munis seulement d’un drapeau blanc, quatre résistants conduits par le lieutenant Bernard de Percin se présentent à l’officier allemand. Finalement, ces cinq hommes sont arrêtés.

Le lendemain, ils sont transférés à la Ferté - Saint-Aubin afin d’y être interrogés. Ils sont ensuite emmenés dans le bois de Chevaux où ils sont fusillés. Laissés à l’abandon, leurs corps sont découverts par une bergère, puis inhumés provisoirement dans une clairière voisine. Inhumés au sein de la nécropole nationale, ces cinq hommes s’appelaient Bernard de Percin, Louis Bareille, Lucien Bennetot, Maurice Legesne et Gilbert Rousset.

 

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Adresse

La Ferté - Saint-Aubin
Au sud d’Orléans, N 20, D 18

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Monument commémoratif

La nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais

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Nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais. © ECPAD

 

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Créée en 1951, la nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais regroupe 3 540 corps de soldats morts pour la France lors des deux conflits mondiaux mais aussi deux combattants français dont l’identité est inconnue, décédés respectivement en Indochine (1946-1954) et en Afrique du Nord (1954-1962). 3 402 de ces hommes ont été inhumés en tombes individuelles, tandis que 138 reposent dans un ossuaire.

Aménagé jusqu’en 1965, ce cimetière réunit les restes mortels des soldats décédés dans les anciennes structures sanitaires de Bourges (Cher) et du Loiret qui ont été ouvertes en 1914-1918. De même, les corps des soldats inhumés initialement dans les cimetières militaires communaux de l’Eure, l’Eure-et-Loir, le Loiret, le Loir-et-Cher, le Cher, la Nièvre, la Seine-et-Marne et l’Oise y ont été aussi rassemblés.

 

1914-1918, la Première Guerre mondiale

Au cours de ce conflit, le Loiret, éloigné de la ligne de front, permet d'accueillir des blessés français et étrangers. Soignés dans des hôpitaux temporaires, implantés dans ce département mais aussi à Bourges, certains succombent des suites de leurs blessures ou de maladies. Inhumés dans des cimetières provisoires rattachés à ces structures sanitaires, les dépouilles ont été rassemblées au sein de la nécropole de Fleury-les-Aubrais.

A proximité de Bourges, la base d’aviation d’Avord devient, au cours du conflit, l’un des plus grands centres de formation militaire pour l’aviation. Au total, près de 1 000 élèves pilotes dont les "As" français tels Fonck ou Guynemer et 3 000 mécaniciens y furent formés. Au cours de ces stages, avant même de rejoindre le front, certains y trouvent la mort, avant même de rejoindre le front. Leurs corps sont enterrés aujourd’hui à Fleury-les-Aubrais. Parmi eux repose le caporal Eugène Larmet (tombe 65). Victime d’un accident, il décède à l'hôpital n°100 de Bourges, à l’âge de vingt ans¸ le 6 décembre 1918.

Au titre de ce conflit, la nécropole de Fleury-les-Aubrais rassemble 637 Français et un Polonais.

 

1939-1945, la Seconde Guerre mondiale

Pour la Seconde Guerre mondiale, 2 850 soldats français pour la plupart tués lors de la campagne de France (mai-juin 1940), trois Polonais, deux Tchécoslovaques et un Belge reposent dans ce cimetière national.

Parmi eux, repose notamment Marcel Beau (tombe 69). Né en 1908 à Tunis, ce pilote disparaît, le 12 mai 1940, lors d’un combat aérien à l'issue duquel son avion s’écrase à Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher). Cité à titre posthume, son nom a été donné à l’ancienne base aérienne 279 de Châteaudun en 1990.

Parmi ces nombreux soldats français tombés au cours de la campagne de France en 1940 et inhumés dans cette nécropole, reposent des combattants issus des troupes coloniales, victimes de la barbarie nazie. En effet, au sein de l’ossuaire, ont été déposés les restes mortels de 44 tirailleurs exécutés, à Clamecy (Nièvre), en juin 1940.

Au terme de brefs combats, la ville de Clamecy est occupée, par l’armée allemande le 16 juin 1940. Dans cette cité de Bourgogne, la situation est, depuis quelques jours, des plus assez confuse. Nombre de civils ou soldats isolés s’y réfugient, rendant le quotidien difficile. Les militaires sont alors capturés et internés dans trois camps. Le 18 juin, prenant prétexte d’une altercation entre un tirailleur sénégalais et un officier allemand, l’occupant entraîne 44 prisonniers africains vers le petit bois de la Pépinière. Quarante-trois y sont abattus. Un seul parvient à s’échapper. Quelques jours plus tard, il est rattrapé puis exécuté. Dès le 11 novembre 1940, les résistants honorent la mémoire de ces soldats français africains morts pour la France, en plantant clandestinement les drapeaux des forces alliées dans la fosse où ils ont été hâtivement enterrés. Depuis lors, à Clamecy, un monument rappelle leur mémoire. Aujourd’hui, les corps de ces victimes reposent dans l’ossuaire de Fleury-les-Aubrais. Parmi ces 44 victimes dont l’identité a été récemment découverte, on dénombre onze Algériens, six Guinéens, cinq Ivoiriens, quatre Marocains et deux Sénégalais.

 

 

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Fleury-les-Aubrais
Au nord d’Orléans, D 97

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La nécropole nationale de Sainte-Anne d’Auray

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Nécropole nationale de Sainte-Anne d’Auray. © ECPAD

 

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Située sur la commune de Sainte-Anne d’Auray, la nécropole nationale, créée en 1959, regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France, lors des combats de la Loire en 1870-1871, des deux guerres mondiales et de la guerre d’Indochine. Ce cimetière rassemble également les dépouilles des soldats décédés dans les anciennes structures sanitaires qui ont été créées en 1914-1918 et 1939-1945 mais aussi les corps de ceux inhumées dans les cimetières militaires communaux de Bretagne, du Poitou et des Pays de la Loire. Depuis 1983-1984, ce site rassemble les restes mortels de combattants français inhumés initialement dans des carrés militaires communaux de Normandie, ainsi que les corps de soldats belges décédés en 1914-1918 exhumés en Bretagne. En 1988, les sépultures de militaires belges décédés en 1914-1918 en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées y sont transférées.

Aujourd'hui, la nécropole de Sainte-Anne d'Auray réunit plus de 2 100 soldats français et étrangers. Parmi ces combattants et victimes de guerre, sont inhumés les restes mortels de deux frères, Jean et Yves Texier, morts pour la France respectivement dans le Nord le 20 mai 1940 et à Draguignan le 21 septembre 1944. En la mémoire de ses deux fils, Mme Marie Texier-La Houlle, députée du Morbihan, fit ériger un menhir au-dessus de leur sépulture commune, afin de rappeler leur sacrifice.

1870-1871, la guerre franco-allemande

Après la chute du Second Empire en septembre 1870, Paris est encerclée. Incarnant la République, Léon Gambetta, réfugié à Tours, souhaite organiser la résistance et organise la défense nationale. A cet effet, il met en place une force dont la plupart des hommes sont inexpérimentés. Confiée au général Édouard de La Motte-Rouge, l'Armée de la Loire doit, comme l'Armée du Nord et celle de l'Est, converger sur Paris assiégée. Mais à chacun de ses engagements, l'Armée de la Loire ne connaît que des revers. Les pertes humaines sont importantes.

Aujourd'hui, au fond de la nécropole, a été érigé un monument-ossuaire. Surmonté d'une statue d'un mobile breton, ce monument renferme, sans distinction, une vingtaine de corps de soldats de l'Armée de la Loire, rappelant ainsi le sacrifice de ces hommes dont beaucoup étaient originaires de Bretagne.

1914-1918, la Première Guerre mondiale

Au cours de la Grande Guerre, la Bretagne, éloignée de la ligne de front, permet d'accueillir les réfugiés belges et français des territoires occupés, mais aussi les blessés français et étrangers. Soignés dans des hôpitaux temporaires, implantés dans l'ensemble du Grand Ouest, certains vont succomber à leurs blessures ou de maladies. Inhumés dans des cimetières provisoires rattachés à ces structures sanitaires, les dépouilles ont été rassemblées au sein de la nécropole de Sainte-Anne d'Auray.

Au titre de la Grande Guerre, ce cimetière réunit respectivement en tombes individuelles, 427 Français dont les corps ont été répartis en carrés militaires spécifiques afin de conserver le département de provenance, 274 Belges et des combattants russes et un ouvrier chinois. Nous pouvons citer Jean-Baptiste Meu, soldat natif du Nord, décédé de maladie contractée en service à l’hôpital militaire de Châteaulin (Finistère), Yves Moallic, de Beuzec-Conq à Concarneau décédé à l’hôpital temporaire de Sainte-Anne d’Auray ou encore ce travailleur chinois (carré I rang n° 2 tombe n° 10), employé aux chemins de fer à Redon, décédé de maladie à l’hôpital temporaire n° 64 à Redon.

1939-1945, la Seconde Guerre mondiale

Au terme de quelques jours de campagne, la France vaincue est aux mains de l'armée allemande qui occupe 60 % du territoire national. La Bretagne, où de nombreuses personnes se sont réfugiées, est intégrée à la zone Nord. L'ennemi ne rencontre aucune résistance. Pourtant, le 17 juin 1940, la gare de Rennes est bombardée. À la plaine de Baud, c'est l'effroi. Quatre trains sont touchés : un de munitions, un de réfugiés, un de soldats rapatriés d’Afrique du Nord et enfin un de soldats britanniques. On relève près de 2 000 victimes. Aujourd'hui, la plupart d'entre elles, civiles et militaires, sont regroupée au sein de cette nécropole.

 Le 18 juin, Rennes est occupée. À 21h, gagnant l'Angleterre, l’aviso Vauquois, est secoué par une violente explosion. En quelques minutes, touché par une mine allemande, ce navire sombre en mer d'Iroise. Onze survivants sont recueillis, le bilan officiel fait état de 135 morts ou disparus. Les corps de certains marins reposent au sein de ce cimetière national.

À cette période, la Luftwaffe bombarde sans distinction les colonnes de réfugiés et celles de militaires dans le département de la Vienne. Les victimes sont nombreuses notamment à Vivonne, Lusignan, Poitiers (19-21 juin 1940). Pour beaucoup, les soldats sont issus de troupes coloniales (14e Régiment de tirailleurs sénégalais, 5e régiment de tirailleurs marocains…). Leurs dépouilles ont également été transférées à Sainte-Anne d’Auray.

Aux victimes de bombardements, aux marins, s’ajoutent aussi des soldats impliqués dans les combats de 1940. Parmi eux, repose Jean Texier, lieutenant au 129e régiment d'infanterie motorisée. Le 20 mai 1940, cet officier succombe, à la tête de ses hommes, alors qu'il défendait une position sur la route de Pont-sur-Sambre (Nord). Il repose aujourd'hui aux côtés de son frère mort pour la France en 1944.

Les combattants de l’ombre venus de Bretagne, de France ou encore d’Espagne sont présents. Parmi eux, des résistants, internés à la prison Saint-Charles de Quimper, sont fusillés sur la dune du Poulguen à Penmarch le 21 avril 1944 et début mai 1944. La fosse, ouverte le 31 août 1944 livre 35 corps qui seront souvent difficiles voire impossibles à identifier. Deux sont enterrés aujourd’hui dans la nécropole : Henri Caron, dit "William", né à Sorel-Moussel (Eure-et-Loir), chef du groupe morlaisien de résistance "Justice" formé en juin 1942, il participe à de nombreuses opérations contre l’occupant. Il est emprisonné à la suite d’une dénonciation. Pedro Flores-Cano, né le 2 février 1917 à Carolina en Espagne, capitaine FFI, était responsable des groupes armés espagnols pour la région Bretagne. Il a été fusillé au Colombier à Rennes, le 8 juin 1944 avec 8 autres camarades républicains espagnols engagés dans la Résistance.

À partir du 6 juin 1944, des membres du Special Air Service (SAS) sont envoyés en Bretagne. L’opération Samwest vise le bois de Duault, dans les Côtes-du-Nord. Cet élan de guérilla entraîne une répression terrible de la part des autorités allemandes. Des fermes sont incendiées, des civils exécutés, des maquis sont attaqués. C’est notamment le cas du maquis de Seilla à Saint-Gilles-du-Méné, où sont fusillés entre autre, une résistance, Odette Tort épouse Leclerc, agent de liaison du maquis de Plouasne, fusillée le 28 juillet 1944 avec d’autres camarades, dont François Serville, SAS parachuté sur la base Samwest à Duault en juin 1944. Les maquis de la Vienne sont aussi présents avec les résistants fusillés par les troupes allemandes le 27 juin 1944 dans la forêt de Saint-Sauvant (Vienne).

Au total, au titre de la Seconde Guerre mondiale, 1 355 soldats français dont 188 reposent en ossuaire, et en tombes individuelles : neuf Espagnols fusillés à la caserne du Colombier à Rennes par les troupes d’occupation le 8 juin 1944, un Polonais, des Soviétiques.

1946-1954, la guerre d’Indochine

Au titre de la guerre d’Indochine, cinq convoyeurs de la compagnie Aigle Azur sont inhumés. Huit personnes sont décédées dans un accident survenu le 16 mars 1953 dans la montagne de Tien-Scha (centre Vietnam), soit cinq militaires et trois vietnamiens. L’équipage se composait de M. Canetti pilote, M. Ho, radio, M. Decamp mécanicien et de passagers, l’adjudant chef Lanier et le sergent major Solviche du 2/4 RTM, le sergent Richard des Transmissions (2e CMT), et deux civils vietnamiens. Créée en 1946, cette compagnie privée assurait, au profit de l'armée française, des transports aériens en Indochine. En 1953, elle exécute des missions de largages sur d'innombrables "DZ" (dropping zones). Mais au cours de cette année, trois DC-3 sont perdus lors d'accidents, survenus en seulement quatre mois. Les restes mortels des cinq militaires ont été réunis dans un même cercueil puis sont inhumés dans une sépulture collective à Tourane (Annam), puis à Saïgon. En avril 1961, avec l’accord des familles, ils sont rapatriés en France, où ils reposent à Sainte-Anne d’Auray.

 

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Sainte Anne d’Auray
À l’ouest de Vannes, D 19

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Les îles Lavezzi

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Cimetière de La Sémillante. Source : Photo Nicola Chiappi

Création : Inhumations des corps rejetés par la mer.

Naufrage de la frégate « la Sémillante » le 15 février 1855 chargée de renforts pour le front de Crimée.


Réfection en 1979.

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Bonifacio

En résumé

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Au large de Bonifacio

Superficie : 23 968 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 242
Nombre de morts : 242

Eléments remarquables

Cimetière de l'Est, à Cala Furcone : 124 corps. Chapelle des morts. Tombe de l'aumônier M. Carrière.Cimetière de l'Ouest, à Acciarinio : 118 corps. Tombe du capitaine M. Jugan.Obélisque commémoratif à l'endroit du naufrage.

La nécropole nationale de Saint-Florent

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Nécropole nationale de Saint-Florent. © ECPAD

 

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Située sur la plage de Saint-Florent, au lieu-dit Cisternino, cette nécropole nationale, plus connue sous le nom de cimetière des Tabors, rassemble les restes mortels de soldats musulmans, pour la plupart Marocains, morts pour la France, lors des combats du col de Teghime pour libérer la Corse, à l’automne 1943. Les dépouilles de soldats du 2e groupement de tabors marocains ont été inhumées dans un cimetière provisoire, réaménagé en 1948 par la mairie de Saint-Florent. Propriété de l’État depuis 1969, il regroupe aujourd’hui 48 tombes musulmanes dont celle du lieutenant Jean Couffrant du 47e Goum, commandant la section de tête sur les pentes du col de Teghime. Ces hommes reposent aux côtés de 170 résistants corses dont l’action a aussi permis à la Corse d’être le premier département français libéré. Dans le cimetière communal, un carré militaire rassemble d’autres tombes de soldats français catholiques tombés lors des combats pour la libération de l’île.

 

La libération de la Corse : 9 septembre – 4 octobre 1943

Le 9 septembre 1943, alors que les Anglo-américains débarquent à Salerne, la résistance corse s’insurge. L’Italie s’effondre et appelle à soutenir désormais les Alliés. Un Comité de libération est créé à Ajaccio tandis qu’à Bastia, la population se soulève. Le 12, Hitler ordonne l'évacuation de la Sardaigne et de la Corse, mais non sans prévoir une période transitoire qui doit permettre le regroupement des forces allemandes et l'évacuation des stocks. Ce plan exige la reprise du contrôle des axes routiers de la Corse. Pour les patriotes, la situation est critique. Ils sollicitent alors le soutien des forces françaises libres basées en Algérie. Mobilisés par le débarquement en Italie, les Alliés acceptent pourtant de mettre à la disposition du général Henry Martin des navires français en vue de soutenir les insurgés et d’établir une tête de pont autour d’Ajaccio.

Dans la nuit du 12 au 13 septembre, débarqué du sous-marin Casabianca, un détachement de 109 hommes du 1er bataillon de choc s’empare des points stratégiques de la ville et du terrain d’aviation de Campo dell’Oro. Très vite, il est suivi par 400 autres commandos et par le 1er Régiment de tirailleurs marocains (RTM). En dix jours, des éléments du 2e Groupe de Tabors Marocains (GTM), du 4ème régiment de spahis marocains, du 69e régiment d’artillerie de montagne et du 82e bataillon du génie, débarquent. La marine française engage seize bâtiments dont le croiseur Jeanne d’Arc ou le contre-torpilleur Fantasque. Bientôt, la chasse française apparaît dans le ciel méditerranéen : une escadrille de Spitfires se pose le 24 septembre sur l’aérodrome de Campo dell’Oro et assure la protection du port.

Le général allemand von Senger prépare l’évacuation de ses 30 000 hommes venus d’Afrique du nord. Le 13 septembre, Bastia est à nouveau occupée. La côte orientale est aux mains des Allemands. Coups de mains et sabotages se multiplient contre les colonnes ennemies, au point que les Allemands accélèrent leur repli. Le 18, Sartène et Zonza sont libérées. Au terme de violents combats, les commandos et les maquisards libèrent ensuite Bonifacio et Porto-Vecchio avant de remonter vers le nord. Au centre de l’île, l’ennemi est sans cesse harcelé.

En effet, le général Martin veut entrer au plus tôt à Bastia pour empêcher le rembarquement des arrière-gardes allemandes. Si quelques éléments du 1er RTM sont acheminés à Corte, les effectifs les plus importants sont acheminés directement vers le nord de l’île, notamment dans la région de Saint-Florent, libérée le 30 septembre. L’offensive sur Bastia peut débuter. Son objectif est de déborder par la montagne les Allemands qui tiennent les axes routiers et les cols y accédant. Au nord, les goumiers marocains doivent attaquer sur un axe ouest-est, de la marine de Farinole vers le col de San Leonardo, puis du sud vers la Serra-di-Pignu et la cima Orcago, dominant le col de Teghime, tandis que le 1er RTM, parti du col de San Stefano, doit rejoindre Furiani et le Monte alla Torre au sud-ouest de Teghime.

Le 30 septembre, les goumiers atteignent le col de San Leonardo. Redescendant vers le sud, ils arrivent sur la Serra-di-Pignu, qui domine le col de Teghime. Le général Martin obtient du général Magli l’appui de l’artillerie, des camions et des sapeurs italiens. Le 2 octobre, au prix d’importants sacrifices, le 1er RTM tient le col de San Antonio et se prépare à prendre à revers le col de Teghime pour foncer ensuite sur Furiani. Le bataillon de choc prend le contrôle du Cap Corse non sans un accrochage avec les Allemands à Cagnano. Le 4 octobre à 5h45, le drapeau tricolore flotte sur le fronton de l’Hôtel de Ville de Bastia.

La Corse est le premier département libéré à la fois par ses habitants, par des soldats français dont beaucoup sont originaires d’Afrique et par les forces alliées. Les Allemands ont enregistré des pertes sévères : près de 1000 tués, 400 prisonniers, la destruction d’une centaine de chars, de 600 pièces d’artillerie et de 5000 véhicules divers. Côté Alliés, 637 soldats italiens, 3 soldats américains, 72 soldats français et 175 patriotes ont perdu la vie.

Au terme de ces opérations, la Corse est un atout stratégique pour les Alliés. Surnommée, l’U.S.S. Corsica, elle devient un véritable porte-avions insubmersible abritant vingt-cinq pistes d’envol alliées, permettant ainsi de contrôler les liaisons maritimes et aériennes qui sont conduites en Italie du Nord ou en France méridionale.

 

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Saint-Florent
À l’ouest de Bastia, D 81

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Eléments remarquables

Plaque aux morts du 2e groupe de Tabors marocains tombés en septembre-octobre 1943

La nécropole nationale d’Eygalayes

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Nécropole nationale d’Eygalayes. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Eygalayes

 

La nécropole nationale d’Eygalayes regroupe les tombes des maquisards morts pour la France lors des représailles contre le maquis Ventoux, le 22 février 1944. Ce cimetière créé à l’initiative de l’abbé Roux, dans les jours qui ont suivi la tragédie, est situé à quelques kilomètres du principal lieu d’exécution. Il a été réaménagé en 1949 et 1984. Cette nécropole rassemble 35 tombes de maquisards.  Vingt d’entre elles, in memoriam, conservent le souvenir de résistants dont les dépouilles ont été exhumées puis inhumées en d’autres endroits.

Au sein de cette nécropole est planté un tilleul du souvenir au pied duquel ont été dispersées, en 2008, les cendres de Maxime Fischer, avocat radié du barreau de Paris en tant que juif. Réfugié à Carpentras, il avait créé avec Philippe Beyne le maquis Ventoux en accueillant de nombreux réfractaires au Service du Travail Obligatoire. Chef respecté, ce résistant est décédé en 2008.

À l’automne 1943, le maquis Ventoux, l’un des grands maquis de Provence s’installe à Izon-la-Bruisse. Malgré les dangers permanents, les 90 maquisards, trop confiants sans doute, ne respectent pas les règles les plus élémentaires de la vie clandestine. Le nombre élevé de résistants rassemblés au même endroit et les déplacements réguliers vers le village de Séderon, tout proche, mettent en péril la sécurité du maquis.

La tragédie du maquis d’Izon-la-Bruisse

Le lundi 21 février 1944, bien que prévenu, par des résistants de Montbrun-les-Bains et de Barret-de-Lioure, du passage de véhicules allemands en direction du Col de Macuégne, l’état-major du maquis rassemblé à Séderon se fait surprendre. En fin d’après-midi, un détachement de la Feldgendarmerie et de la SS contrôle ce village. Un couvre-feu est immédiatement instauré. Le lendemain tous les hommes valides sont rassemblés. Le gendarme Gamonet reconnu comme soutien du maquis d’Izon est exécuté par la Gestapo. Au terme de cette opération, les autres otages sont libérés.

Minutieusement préparée, elle se prolonge le 22 février.  Une unité de la division Brandburg avec en son sein des Français engagés dans l’armée allemande est chargée de l’opération contre le Maquis d’Izon. La réussite de la manœuvre, repose sur l’effet de surprise grâce aux renseignements fournis par un espion français infiltré. Dès 4h30, 60 hommes dont 40 Français se positionnent aux abords d’Izon-la-Bruisse et d’Eygalayes.

Simultanément, à 7h00, les deux campements d’Izon-la-Bruisse (école et ferme Jullien) et le poste de garde à la ferme Monteau en bas à Eygalayes sont attaqués. Les résistants installés dans l’école sont capturés sans qu’ils aient le temps de réagir. Ceux de la ferme Jullien se défendent et beaucoup parviennent à s’enfuir. A la Ferme Monteau, quatre hommes tombent les armes à la main, un autre en réchappe. Le plan d’attaque allemand, semble avoir voulu éviter la section installée à La Forestière dont le système de surveillance est mieux organisé. Ces hommes sont les seuls à échapper au massacre non sans avoir tenté de secourir leurs compagnons de l’école. Les assaillants incendient la mairie, l’église et la ferme Jullien. À l’école, la sentinelle, Maurice Coutand, Gabriel Mistral, le chef de section, et un blessé, Maurice Mauméjean, sont abattus. Les autres compagnons sont exécutés à la Ferme Monteau après avoir été contraints de transporter le butin rassemblé jusqu’à Eygalayes.

La neutralisation du maquis du Ventoux se solde par 40 victimes. À la mort des 34 maquisards dans l’attaque et du gendarme Gamonet, s’ajoute celle de Bruno Razzoli, de l’état-major du maquis. Arrêté à Villefranche-le-Château, il est emmené à Orange pour y être torturé, avant d’être ramené pour être exécuté le 28 février, devant la bergerie de La Geneste à Izon-la-Bruisse. Les Allemands, quittent Séderon dans l’après-midi du 22 février. En traversant Barret-de-Lioure, trois jeunes croisant leur route et sont abattus sur place. Ce même jour, la Feldgendarmerie, arrête sur dénonciation, quatre jeunes maquisards près du Col du Négron. Ils sont tous des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) et inscrits au maquis d’Izon-la-Bruisse. Ils sont déportés en Allemagne. Deux ne reviendront pas, Louis de Bougrenet de la Tocnaye et Jean Sidéri.

 

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Eygalayes
À l’est de Sisteron, D 170

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Croix de Lorraine monumentale

La nécropole nationale de Boulouris

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Nécropole nationale de Boulouris. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Boulouris

 

Située sur le territoire de la commune de Saint-Raphaël, la nécropole nationale de Boulouris à Saint-Raphaël regroupe les corps de 464 soldats français morts pour la France lors des combats d’août 1944. De  toutes origines et de toutes confessions, ces soldats appartenaient à l’armée B, conduite par le général de Lattre de Tassigny, qui fut engagée en Provence.

En mars 1960, Raymond Triboulet, ministre des anciens combattants, accepte le don de la municipalité de Saint-Raphaël d’un terrain situé à Boulouris, à l’entrée de la forêt de l’Estérel, afin d’édifier une nécropole commémorant le débarquement de Provence du 15 août 1944. Les travaux se déroulent en 1962-1963. En mars 1964 débutent les opérations de regroupement des corps exhumés des cimetières communaux du Var (Draguignan, Toulon, Hyères, Cogolin, Saint-Tropez…). La nécropole est inaugurée le 15 août 1964 par le général de Gaulle, Président de la République, en présence de nombreux anciens combattants de France et d’Afrique réunis pour commémorer le 20e anniversaire du débarquement de Provence.

 

L’opération Anvil-Dragoon

Deux mois après le débarquement de Normandie du 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Provence.

Malgré des désaccords stratégiques importants entre les Alliés, le principe d’un second débarquement dans le Sud de la France pour compléter l’opération Overlord, fut entériné dès novembre 1943. En effet, Winston Churchill préférait porter l’effort en Italie du Nord et dans les Balkans. Staline s’y opposa et retint l’option d’un débarquement en Provence qui soulagerait le front de l’Est. Pour le général de Gaulle, cette opération hâterait la libération du territoire. Le président américain Roosevelt trancha finalement en faveur d’une opération dans le sud de la France.

Sauvage et rocheuse, avec de petites plages, la côte provençale ne se prête guère à un débarquement de grande envergure. Mais les fonds relativement profonds proches du rivage permettent aux navires de tirer de près, et la proximité de la Corse autorise l’emploi massif de l’aviation. La libération de la Provence permettra surtout l’utilisation des ports en eau profonde de Marseille et Toulon, vitaux pour le ravitaillement des armées alliées en France.

Forte de 250 000 hommes, la XIXe armée allemande du général Wiese défend le Midi. Les troupes allemandes ont délaissé l’arrière-pays et les axes secondaires pour se concentrer sur les principaux axes de communication, comme la vallée du Rhône, et sur le littoral. Les moyens de la marine et de l’aviation sont très faibles, et les défenses côtières bien moins impressionnantes que celles du Mur de l’Atlantique, même si les ports de Toulon et Marseille, transformés en camps retranchés, sont solidement défendus. Les deux ports ne seront pris qu’après le débarquement qui ne les concerne pas directement. Celui-ci aura lieu entre le Lavandou et Agay, sur 70 km de côte.

15 août 1944 : les Alliés débarquent en Provence

Les troupes d’assaut sont confiées au général américain Alexander Patch, le vainqueur de Guadalcanal dans le Pacifique. Il commande la 7e armée américaine, composée du 6e corps américain du général Truscott et de l’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny. La présence navale française est bien plus importante qu’en Normandie, avec le cuirassé Lorraine et une dizaine de croiseurs, dont le Montcalm et le Georges Leygues. Les Forces françaises de l’Intérieur (FFI), très organisées dans le Sud de la France et plus particulièrement dans les massifs alpins, sont chargées de faciliter le débarquement en harcelant les troupes allemandes dans l’arrière-pays.

Partie de Corse, d’Italie et d’Afrique du Nord, l’armada alliée (1 370 embarcations et 800 navires de guerre) transporte 500 000 hommes. Elle est appuyée par 1 500 avions. Dans la nuit du 14 au 15 août, plus de 5 000 parachutistes alliés sont largués derrière le massif des Maures, dans la région du Muy, tandis que des commandos prennent d’assaut des batteries ennemies sur la côte. À l’aube, un terrible bombardement aérien et naval s’abat sur la côte, et à 8 heures, les premières vagues d’assaut américaines débarquent sur les plages Alpha, Delta et Camel, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Malgré une farouche résistance ennemie dans le secteur de Saint-Raphaël, le succès du débarquement est total : une tête de pont d’environ 75 kilomètres sur 30 est établie au soir du 15 août.

La libération de Toulon et Marseille

Le 17 août, la XIXe armée allemande reçoit l’ordre de retraite générale, à l’exception des garnisons de Toulon et Marseille. Exploitant leurs premiers succès, les Américains se dirigent immédiatement vers la vallée du Rhône et la route Napoléon, laissant aux Français la difficile mission de prendre Toulon et Marseille, transformées en camps retranchés.

La bataille de Toulon dure du 18 au 28 août. La 1re division française libre prend Hyères et progresse par la côte. La 9e division d’infanterie coloniale manœuvre par la montagne, pendant que la 3e division d’infanterie algérienne prendra Toulon à revers tout en progressant vers Marseille. Les troupes françaises approchent de Toulon, soutenues par l’aviation et l’artillerie navale. Les combats pour prendre les forts de la ville sont acharnés. Ces derniers évoquent au général de Lattre le souvenir de ceux de Douaumont et de Thiaumont où il avait combattu en 1916. Retranchés dans la batterie du cap Cépet sur la presqu’île de Saint-Mandrier, les derniers soldats allemands capitulent le 28 août. Durant les combats de Toulon, les troupes de la 3e DIA ont avancé vers Marseille. Guidés par les résistants qui ont déclenché l’insurrection, les soldats français s’infiltrent jusqu’au cœur de la ville. Après de violents combats urbains, ils réduisent les nids de résistance et libèrent la ville le 28 août.

Empruntant la vallée du Rhône et la route Napoléon, la progression alliée vers le nord est foudroyante : Grenoble est libérée le 22 août, Lyon le 3 septembre. Le 12 septembre à Montbard (Côte-d’Or), la jonction est réalisée entre les troupes françaises de la 2e DB parties de Normandie et celles remontant de Provence.

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Boulouris

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A l’est de Saint-Raphaël . N 98

Superficie : 5 920 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 464
Nombre de morts : 464
1939-45 : 464 Français

Eléments remarquables

Plaque commémorant l’inauguration du 15 août 1964 par le général de Gaulle, président de la République

La nécropole nationale franco-italienne de Saint-Mandrier-sur-Mer

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Nécropole nationale franco-italienne de Saint-Mandrier-sur-Mer. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Saint-Mandrier

 

Située sur la route du Sémaphore, la nécropole de Saint-Mandrier est créée en 1670 par Colbert. Dépendant de l’ancien hôpital de la Marine, il est pris en charge par le Ministère des Anciens Combattants, le 8 décembre 1948.

À l’intérieur de la partie française, reposent des soldats et marins tués au cours ou des suites de la Première Guerre mondiale, notamment sur le front d’Orient : 1024 Français, 22 combattants Serbes, 18 Grecs, 16 Russes, et 1 Bulgare reposent en tombes individuelles. Les restes mortels de 777 combattants français ont été rassemblés dans un ossuaire. En 1961, la partie sud-est a été cédée au gouvernement italien. Celui-ci a déposé, dans un columbarium, les restes de 975 soldats décédés dans le sud de la France au cours de la Seconde Guerre mondiale.

L’armée d’Orient : 1915-1918

Créée le 3 octobre 1915 avec des troupes franco-britanniques retirées des Dardanelles (Turquie), l’armée d’Orient a été placée sous le commandement du général Sarrail. Malgré les réserves du roi Constantin, celle-ci débarque à Salonique (Grèce) en vue d’aider l’armée serbe en cours de réorganisation sur l’île de Corfou après avoir été vaincue par les armées autrichiennes, allemandes et bulgares.

En raison de l’invasion des Bulgares à Uskub (26 octobre 1915), puis à Monastir, les Français entrent en Macédoine serbe. Incapables d’appuyer la retraite des Serbes vers l’Albanie, ils se replient par le Vardar et pénètrent en territoire grec. De leurs côtés, les forces armées des empires centraux cessent de progresser à l’approche de la frontière grecque car elles espèrent que Constantin Ier (souverain de la Grèce) leur apporte son soutien.

Retranchée à Salonique, l’armée d’Orient reçoit des renforts durant des mois malgré les attaques incessantes des sous-marins allemands. En Méditerranée, nombre de bâtiments alliés sont ainsi torpillés : transports de troupes, navire-hôpital, bateaux de ligne. Ces renforts sont français mais aussi anglais, italiens et russes. En mai 1916, 115 000 combattants serbes, reformés à Corfou et à Bizerte, débarquent à Salonique, commandés par le prince Alexandre de Serbie.

Le 9 août 1916, les Alliés mènent une offensive au lac Doïran tandis qu’une contre-attaque bulgare se développe le 17 vers Florina. Depuis le 11 août 1916, la direction des opérations est remaniée : le commandement des armées alliées (C.A.A.), récemment créé, est confié au général Sarrail, tandis que celui de l’Armée française d’Orient (A.F.O.) est confié au général Cordonnier.

Le 18 juin 1918, le général Franchet d’Espèrey devient chef des armées alliées opérant sur le front d’Orient. Il dispose d’environ 600 000 hommes. Le 14 septembre, à partir de huit heures, l’artillerie française écrase les positions ennemies durant vingt heures. L’avancée est fulgurante. Le 23, les armées alliées atteignent Prilep. Puis, c’est ensuite au tour d’Uskub, en Macédoine, de tomber, séparant ainsi les forces bulgares de la 11e armée allemande. La déroute est totale chez l’adversaire dont l’effondrement se précipite. Le 29, les Serbes entrent à Velès. Le même jour, le ministre Liapchev et le général Lioukov, envoyés du gouvernement bulgare de Sofia, signent à Salonique la reddition de leur armée, capitulation ratifiée le 5 octobre. Les Français occupent Sofia.

La rupture du front de Macédoine dès septembre 1918 précipite la défaite des Empires centraux, en provoquant la capitulation en chaîne de la Bulgarie (29 septembre), de la Turquie (30 octobre) et de l’Autriche-Hongrie (3 et 13 novembre). Au 11 novembre, l'armée d'Orient est étirée sur un front de 1 200 km, de la Thrace aux frontières nord de la Serbie en passant par la Roumanie. Appuyée vers l'ouest par les Serbes qui remontent le Danube par les Portes de Fer, l’armée du Danube  vers la général berthelot,  atteint Bucarest le 1er décembre.

À la fin de la campagne, du 18 au 25 décembre, une partie de l'armée d'Orient est redéployée à Odessa et Sébastopol. En Bessarabie comme en Crimée, les contacts avec les Bolcheviks dégénèrent souvent en échauffourées. Ce n'est qu'en 1919 qu'elle est rapatriée et démobilisée.

Les autres monuments érigés à l’intérieur de la nécropole

Une pyramide, haute de 8 mètres, ornée de deux sphinx, est érigée en septembre 1810. Elle renferme la dépouille mortelle du vice-amiral Latouche-Treville, commandant en chef des Forces Navales de la Méditerranée, décédé en rade de Toulon le 17 août 1804.

Un tombeau renfermant la dépouille mortelle de Marie-Nicolas Ravier, capitaine de l’armée d’Orient, "mort pour la France" le 8 octobre 1917 et portant l’inscription : "En reconnaissance des soins donnés à son fils Marie-Nicolas. Ravier de Dounemari a légué, le 8 janvier 1919, la moitié de sa fortune à l’Hôpital de Saint-Mandrier".

Un monument est érigé à la mémoire des officiers du Service de Santé de la Marine, du personnel soignant et des religieuses, décédées à l’Hôpital Maritime de Saint-Mandrier.

 

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Saint-Mandrier-sur-Mer
Au sud de Toulon

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Pyramide-tombeau de l’amiral La Touche Tréville, mort le 17 août 1804 à Toulon - Monument aux morts du service de santé 1670-1935 - Tombe et plaque des 4 victimes militaires de l’accident aérien du 14 octobre 1964

La nécropole nationale du Rayol – Canadel-sur-Mer

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Nécropole nationale du Rayol – Canadel-sur-Mer. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  necropole_Le Rayol

 

Le cimetière national du Rayol – Canadel-sur-Mer, regroupe neuf dépouilles des membres du commando d’Afrique de l’adjudant-chef Texier qui trouvèrent la mort aux côtés de leur chef, en escaladant les falaises du Cap-Nègre. Aux premières heures du débarquement de Provence, ce commando, qui avait pour mission d’appuyer la progression alliée, subit de très lourdes pertes au Cap-Nègre.

D’une superficie de 220 m², ce cimetière est le plus petit des cimetières nationaux français. Parmi les neuf tombes, cinq sépultures sont In Memoriam, c'est-à-dire qu’elles conservent le souvenir de cinq combattants morts pour la France, dont les corps ont été restitués aux familles. A la demande du Général Bouvet, chef des Commandos d’Afrique et de M. Gola, Maire du Rayol-Canadel, ce cimetière fut maintenu par décision ministérielle du 22 juillet 1950.

L’opération Anvil-Dragoon

Malgré des désaccords stratégiques importants, le principe d’un second débarquement dans le Sud de la France pour compléter l’opération Overlord, est entériné dès novembre 1943. Si Winston Churchill préfèrerait porter l’effort en Italie du Nord et dans les Balkans, Staline s’y oppose et préfère l’option d’un débarquement en Provence. Pour le général de Gaulle, cette option hâterait ainsi la libération du territoire. Le président américain Roosevelt tranche finalement en faveur d’une opération dans le sud de la France.

Sauvage et rocheuse, avec de petites plages la côte provençale ne se prête guère à un débarquement de grande envergure. Mais les fonds relativement profonds proches du rivage permettent aux navires de tirer de près, et la proximité de la Corse autorise l’emploi massif de l’aviation. La libération de la Provence permet surtout l’utilisation des ports en eau profonde de Marseille et Toulon, vitaux pour le ravitaillement des armées alliées en France.

Forte de 250 000 hommes, la XIXe armée allemande du général Wiese défend le Midi. Délaissant l’arrière-pays, les troupes allemandes sont concentrées sur le littoral et sur les principaux axes de communication. Les moyens de la marine et de l’aviation sont très faibles, et les défenses côtières bien moins impressionnantes que celles du Mur de l’Atlantique, même si les ports de Toulon et Marseille sont solidement défendus. Le débarquement se déroule loin de ces deux objectifs majeurs et se déploie entre le Lavandou et Agay, sur 70 km de côte.

15 août 1944 : les Alliés débarquent en Provence

Les troupes d’assaut sont confiées au général américain Alexander Patch. Il commande la 7e armée américaine, composée du 6e corps américain du général Truscott et de l’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny. La présence navale française est bien plus importante qu’en Normandie. Le cuirassé Lorraine et une dizaine de croiseurs sont engagés. Les Forces françaises de l’Intérieur (FFI), très organisées dans le Sud de la France doivent soutenir cette opération en harcelant les troupes allemandes.

Partie de Corse, d’Italie et d’Afrique du Nord, l’armada alliée transporte 500 000 hommes. Elle est appuyée par 1 500 avions. Dans la nuit du 14 au 15 août, plus de 5 000 parachutistes alliés sont largués dans la région du Muy, tandis que des commandos prennent d’assaut des batteries ennemies sur la côte. À l’aube, un terrible bombardement aérien et naval s’abat sur la côte, et à 8 heures, les premières vagues d’assaut américaines débarquent sur les plages Alpha, Delta et Camel, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Malgré la résistance ennemie dans le secteur de Saint-Raphaël, le succès du débarquement est total : une tête de pont d’environ 75 kilomètres sur 30 est établie au soir du 15 août.

Le 17 août, la XIXe armée allemande reçoit l’ordre de retraite générale, à l’exception des garnisons de Toulon et Marseille. Exploitant leurs premiers succès, les Américains se dirigent vers le nord, laissant aux Français la difficile mission de prendre Toulon et Marseille. Après de violents combats urbains, Toulon est libérée le 26 aout. Deux jours plus tard, la 3e Division d'infanterie algérienne du général de Montsabert pénètre dans la cité phocéenne. Empruntant la vallée du Rhône, la progression alliée est foudroyante : Lyon est libérée le 3 septembre. Le 12 septembre à Montbard (Côte d’Or), la jonction est réalisée entre les troupes françaises de la 2e DB parties de Normandie et celles remontant de Provence.

Les combats du Cap Nègre

Créé en juillet 1943 à Dupleix (Algérie), le Groupe de commandos d’Afrique est composé de volontaires d’Afrique de Nord, d’évadés de France ou d’Espagne et de tirailleurs d’Algérie et du Maroc. Après avoir pris part à la libération de l’ile d’Elbe (27-30 juin 1944, cette unité précède, avant l’aube, les vagues d’assaut et sera ainsi la première unité à débarquer sur le sol de France. Sous couvert de l'obscurité, le commando n°1 du capitaine Ducourneau doit détruire les batteries allemandes situées sur le Cap-nègre qui peuvent affliger de lourdes pertes aux navires alliés. Les autres membres du Groupe, après avoir débarqués, doivent forcer les positions ennemies, s’emparer rapidement de la route côtière et repousser d’éventuelles contre-attaques. Mais en raison d’une erreur de navigation, les hommes sont débarqués à deux kilomètres à l’ouest de leurs objectifs initiaux. A 0h30, les hommes du détachement Texier sont au pied du Cap Nègre. A la corde lisse et avec leur seul poignard, ils escaladent les pentes abruptes de ce promontoire. Mais au terme de cette difficile ascension de 60 mètres, l’adjudant-chef Texier est atteint par des éclats de grenade ennemie et succombe à ses blessures.

Malgré la perte de leur chef, ces derniers continuent leur progression et, aux côtés du commando Ducourneau, engagent le combat. Très vite, les Français parviennent à s’emparer de cette position et détruisent tour à tour les canons allemands qui balaient, de leurs feux, la plage où, dans quelques heures, vont débarquer les troupes alliées. Mais, pour l’heure, les autres hommes du Groupe atteignent la plage du Canadel, nettoient les la zone qui mène aux plages de Canadel et du Rayol et prennent le contrôle de la route côtière.

L’un et l’autre de ces objectifs sont pleinement remplis assurant en partie le succès du débarquement allié en Provence. Après ce succès, les commandos du Groupe s’illustrent dans la libération de Toulon et poursuivent leur élan jusqu’en Allemagne où ils sont engagés jusqu’en mai 1945. Au cours du conflit, les pertes des commandos d'Afrique sont évaluées à 300 tués au combat et une soixantaine de disparus.

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Le Rayol-Canadel-sur-Mer
À l’est de Toulon, D 27, D 559

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Stèle des commandos d’Afrique - Plaque au général Bouvet

La nécropole nationale de Luynes

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Nécropole nationale de Luynes. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Luynes

 

C’est à la fin des années 1950 que fut prise la décision de construire à Luynes, en hommage aux combattants français de l’Empire, une nécropole regroupant les soldats morts dans le sud-est de la France pendant les deux conflits mondiaux.

Aménagée à partir de 1966, la nécropole nationale de Luynes regroupe les corps de plus de 11 000 militaires français morts pour la France pendant les deux guerres mondiales : 8 347 soldats morts pendant la guerre de 1914-1918, et 3 077 combattants de 1939-1945.

Les corps inhumés à Luynes ont été exhumés de cimetières provisoires situés dans les départements de l’Aude, des Alpes de Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault, du Var, du Vaucluse et des Pyrénées-Orientales. Conformément à la loi, les corps demandés par les familles leur ont été restitués pour être inhumés en sépultures privées, tandis que les autres ont été enterrés à Luynes : 8 402 corps sont inhumés individuellement, et 3 022 corps, faute d’identité, ont été rassemblés dans trois ossuaires. Cette opération s’est déroulée jusqu’en 1968. Le 27 septembre 1969, l’ancien résistant, chef des corps francs du nord du Loiret, Henri Duvillard, ministre des Anciens combattants, a inauguré cette nécropole.

1914-1918, l’Empire au secours de la métropole

Dès 1914, pour soutenir l'effort de guerre, la France fait appel à son Empire qui lui fournit soldats, travailleurs (près de 200 000 hommes) et matières premières. Fortes de 600 000 combattants, ces troupes viennent de tout l’Empire colonial : tirailleurs, spahis et zouaves nord-africains, tirailleurs d’Afrique noire et de Madagascar, soldats d’Indochine, des Antilles et du Pacifique. De la Marne à Verdun, de Champagne à l’Aisne, ces hommes combattirent sur les principaux fronts, y compris celui d’Orient.

Les soldats venus de l’Empire arrivaient en métropole par Marseille, tandis que d’autres y transitaient pour rejoindre le front d’Orient. Le camp de Sainte-Marthe fut créé en 1915 pour accueillir les troupes coloniales.

Peu habitués aux rigueurs de l’hiver, ces soldats sont sensibles aux maladies pulmonaires et aux gelures. La violence des combats, les mauvaises conditions climatiques et l’hygiène déplorable des tranchées causent la mort de plus de 78 000 d’entre eux.

L’hiver, les soldats coloniaux sont retirés du front et rejoindre principalement le midi pour y être cantonnés. Les nombreux blessés et malades de l’armée française évacués des différents fronts, et en particulier ceux des troupes coloniales, furent également soignés dans le Sud. Malgré les soins, plusieurs milliers d’entre eux décédèrent dans les hôpitaux de la région et furent dans un premier temps inhumés dans les cimetières locaux. 8 347 corps (dont 2 626 en ossuaires) ont été réinhumés à Luynes.

1939-1945, l’Empire français dans la guerre

Comme en 1914-1918, la France fait appel aux troupes de son Empire en septembre 1939, date à laquelle la France mobilise et déclare la guerre à l’Allemagne nazie. Aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains, les soldats coloniaux s’illustrent au cours de nombreux combats. Parmi eux, les tirailleurs sénégalais (originaires malgré leur appellation de toute l’Afrique noire) se battent avec acharnement. Outre les pertes sévères qu’ils subissent, ils sont parfois victimes de représailles par les troupes allemandes, qui, exaspérées de  leur résistance, s’acharnent contre eux. Des exécutions sommaires sont alors commises comme à Chasselay (Rhône) ou à Chartres où sont massacrés les survivants du 26e régiment de tirailleurs sénégalais, crime dénoncé, à l’époque, par le préfet Jean Moulin.

À partir de juillet 1940, avec le ralliement de certains territoires de l’Empire à la France libre (en particulier l’Afrique équatoriale française), de nombreux volontaires venus de tous les horizons s’engagent dans les Forces françaises libres du général de Gaulle. Ils se sont particulièrement illustrés à la bataille de Bir Hakeim (Libye) en juin 1942, face aux troupes italiennes et allemandes de Rommel.

Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (novembre 1942), l’armée française d’Afrique fait son retour dans la guerre contre l’Allemagne et l’Italie. Elle prend part à la campagne de Tunisie qui s’achève par la reddition ennemie en mai 1943, libère la Corse en septembre et participe activement, à partir de novembre, à la campagne d’Italie au sein du Corps expéditionnaire français commandé par le général Juin. Les tirailleurs, spahis et goumiers nord-africains s’illustrent sur les pentes du Belvédère (février 1944) et ouvrent la route de Rome lors de la campagne victorieuse du Garigliano en mai 1944.

Deux mois après l’opération Overlord en Normandie, les Alliés débarquent en Provence le 15 août 1944. L’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny est majoritairement composée de soldats africains. Après de violents combats, ces troupes libèrent le 28 août 1944 les ports de Toulon et Marseille. Situés en eaux profondes, ces ports sont essentiels pour soutenir le ravitaillement des armées alliées en France. Remontant le couloir rhodanien, la 1re armée française prend part à la bataille des Vosges et à l’offensive contre Belfort (automne 1944) où goums et tirailleurs subissent, en raison de la résistance ennemie et de mauvaises conditions météorologiques, des pertes importantes. Pourtant, au cours de l’hiver 1944-1945, ces hommes libèrent l’Alsace. Franchissant le Rhin, le 31 mars 1945, la 1re Armée pénètre au cœur de l’Allemagne nazie, et investit Karlsruhe et Stuttgart.

Les combattants de 1939-1945 inhumés à Luynes (3 077 hommes) sont majoritairement tombés lors des combats de la libération de Provence qui ont suivi le débarquement du 15 août 1944.

 

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Adresse

Luynes
Au sud d’Aix-en-Provence, D7, N8

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors

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Nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors. © ECPAD


En 360°, partez à la découverte des nécropoles du Vercors (Drôme/Isère)


Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette necropole_Vassieux

 

La nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors regroupe les tombes de 187 maquisards et civils morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent sur le plateau du Vercors en juillet 1944. Créée en 1948 à l'initiative de l'Amicale nationale des Pionniers et Combattants volontaires du Vercors, cette nécropole rassemble les dépouilles des victimes des combats de 1944 dont les corps avaient été inhumés dans un cimetière provisoire situé aux Pouyettes, au nord du village de Vassieux. Ce cimetière, est devenu propriété de l'État.

À l'extérieur de l’enceinte, sont conservées les structures métalliques d’un DFS 230 et d’un Gotha 242, planeurs utilisés par la Luftwaffe, au cours d’opérations aéroportées notamment à Vassieux. Attenante à la nécropole, une salle du Souvenir conserve la mémoire de toutes les victimes du Vercors ; une plaque y rappelle que le corps du sergent Raymond Anne, maquisard de Vassieux, repose dans la crypte du Mont-Valérien, symbole du sacrifice de tous les morts des maquis de France. Une autre inscription affirme : "Ils ne veulent pas de nos regrets. Ils veulent survivre par notre courage et notre foi".

Le plateau du Vercors

Le Vercors, qui culmine à plus de 2 300 m d’altitude, représente une véritable forteresse naturelle de soixante kilomètres de long sur trente de large. Ce site devint un lieu de refuge pour toutes les victimes des mesures de discriminations politiques ou raciales de l’occupant et du régime de Vichy. Avec l’occupation de la zone sud, en novembre 1942, le Vercors devint aussi un lieu de résistance pour ceux qui refusaient l’idée d’une France soumise. Les réfractaires au Service de travail obligatoire vinrent grossir les rangs des maquis. Après la dissolution de l'armée d'armistice, des éléments du 11e régiment de cuirassiers, conduits par le lieutenant Geyer, s'installèrent dans la forêt de Chambarand. De son côté, le 6e bataillon de chasseurs alpins gagna les maquis de l'Isère. Ces deux unités participeront aux combats du Vercors.

En 1942, Pierre Dalloz et Jean Prévost eurent l’idée de transformer le massif en "Cheval de Troie pour commandos aéroportés", afin que le Vercors, situé sur les arrières de l’ennemi, appuie un débarquement allié attendu en Provence. Accepté par Jean Moulin et le général Delestraint, commandant de l’Armée Secrète, ce projet fut approuvé par la France Libre et devint le "plan Montagnards". Sa mise en œuvre fut confiée à Alain Le Ray puis, après Narcisse Geyer,  à François Huet, chefs militaires successifs du Vercors en liaison avec Eugène Chavant, chef civil du maquis. Au début 1944, le Vercors rassemblait près de 500 personnes, souvent très jeunes, ravitaillées par une population généralement favorable, approvisionnés en armes et en médicaments par de rares parachutages alliés.

Le 8 juin 1944, le Vercors répondit à l’ordre de mobilisation générale. Au fil des jours, plus de 3000 volontaires rejoignirent le Vercors. Le 3 juillet, Yves Farge et Eugène Chavant, rétablirent la République sur le massif. Les parachutages permirent progressivement d’équiper le maquis mais seulement en armes légères peu adaptées au combat en montagne. Les principales voies d’accès furent verrouillées et le massif devint pour l’ennemi un enjeu militaire symbolique.

Les combats du 21 au 27 juillet 1944

Le 21 juillet 1944, au travers de l’opération "Bettina", le général Karl Pfaum, commandant la 157ème division d’infanterie de réserve, engage plus de 10 000 hommes avec un appui aérien. Le massif montagneux est encerclé de toutes parts. Pendant que l’ennemi s’élance à l’assaut sur trois axes, la Luftwaffe largue une vingtaine de planeurs au-dessus de Vassieux et des hameaux environnants. La Résistance est prise au dépourvu d’autant que les maquisards, s’affairent à terminer l'aménagement d’un terrain d'atterrissage pour des avions de transport lourd, comme le Douglas DC3/C47/Dakota. Certains croient voir arriver les renforts alliés tant espérés. Les maquisards réagissent au mieux. Cependant, Vassieux tombe aux mains des commandos aéroportés. Ils abattent sans distinction résistants et civils. Au soir de cette intervention, 11 villageois ont été fusillés et 101 résistants tués. Face cette offensive générale, les groupes de résistants voisins alertés par les évènements à Vassieux, notamment des éléments du 11ème régiment de cuirassiers, contre attaquent et contraignent les Allemands à se retrancher dans les ruines du  village.

Dès l'après midi du 22 juillet, les conditions météorologiques sont mauvaises, interdisant tout renfort aérien en hommes et en matériel. Le 23, un nouveau raid aérien permet aux Allemands de recevoir des renforts. Les combats s’intensifient. Durant trois jours dans le village et aux alentours, les Allemands exécutent l’ordre reçu de "tout détruire". Sans distinction, combattants ou civils, hommes, femmes, enfants ou vieillards sont assassinés. Sur les 150 maisons du village, 140 sont complètement démolies. L'église, la mairie et l'école connaissent le même sort. Ce même 23 juillet, le verrou de Valchevrière au nord cède après d’âpres combats où tombe le lieutenant Chabal. Dans l’après-midi le commandement militaire donne l’ordre de dispersion et le retour au maquis. Cet ordre a sauvé un grand nombre de maquisards. Cependant, ceux qui tentèrent de franchir les lignes allemandes ont subit de lourdes pertes.

Le 24, les Pas de l’Est sont franchis par l’ennemi (Pré-Grandu) qui atteint d’autre part le col du Rousset. Les maquisards blessés mais valides évacuent la Grotte de la Luire, transformée en hôpital. Le 25, les différents détachements allemands font leur jonction. La Chapelle-en-Vercors est pillée, 16 otages exécutés. Le 27, les Alliés bombardent le terrain d'aviation de Chabeuil au sud du plateau, mais il est trop tard. Ce même jour, à la Grotte de la Luire, les grands blessés sont achevés par des éléments de la 157e DI qui conduit, partout, des actions répressives.

Après 56 heures de combats acharnés et inégaux, le Vercors est à genoux. Plus de 600 résistants et une centaine d’Allemands sont tués. La population civile paie un lourd tribut : 201 personnes sont tuées, 41 autres sont déportées, 573 maisons sont détruites. Cependant, le Vercors se relèvera : plus de 1500 maquisards reprirent le combat au sein des 6ème BCA et 11ème cuirassiers, unités du Vercors, tandis que la reconstruction du plateau sera engagée.

Pour le prix de son martyre, Vassieux-en-Vercors devient par décret du 4 août 1945, "ville compagnon de la Libération". Un honneur rare qui n'a échu qu'à quatre autres villes : Paris, Nantes, Grenoble et l'île de Sein.

 


 

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Adresse

Vassieux-en-vercors
Au nord de Die D 178

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

Création en 1947 par l’association des pionniers et combattants volontaires du Vercors.

 

Combats du plateau du Vercors (juillet 1944).

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Adresse


Saint-Nizier-du-Moucherotte

La doua

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

Création en 1952.

Hôpitaux de la ville (1939-1940) . résistance (1940-1945).

Aménagement de 1953 à 1984.

La Nécropole de la Doua a été inaugurée en 1954. Ce lieu honore la mémoire des combattants français, ressortissants des anciens territoires coloniaux et protectorats et alliés tombés lors des guerres de 1914-1918 et 1939-1945.

La Doua a été également un haut lieu de la Résistance française. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux détenus de Montluc arrêtés pour faits de Résistance y furent exécutés. Une plaque adossée au "Mur des fusillés" commémore le souvenir du sacrifice de 78 patriotes fusillés par les Allemands sous l'occupation, près de la butte située au centre de la Nécropole. Ce site abrite également les sépultures des militaires des contingents tués en Indochine, Algérie et au Liban.

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Infos pratiques

Adresse

30, avenue Albert-Einstein Villeurbanne 69100
Villeurbanne
Tel : 09 64 18 59 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

de 10H00 à 18H00

En résumé

Accès :
  • Prendre le Boulevard périphérique est de Lyon (boulevard Laurent Bonnevay) Sortir à Villeurbanne - Croix Luizet
  • Tram T1, arrêt IUT Feyssine
Superficie : 86 499 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 6 040
Ossuaires (2) : 306
Nombre de morts : 6346
1914-18 : 3 209 Français
38 Belges
66 Italiens
55 Russes
2 Roumains
2 Serbes2 Tchécoslovaques
1939-45 : 2 616 Français
39 Britanniques
2 Soviétiques
1 Yougoslave
Autres conflits : Liban : 1 Français

Eléments remarquables

Mur du souvenir. Butte des fusillés.

La nécropole nationale de Thônes

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Nécropole nationale de Thônes. © ECPAD

 

Pour accéder aux panneaux d'information de la nécropole,
cliquer ici vignette_Thones_ 2 ici vignette_Thones_1 et ici vignette_Thones_3_Special

 

Dans la nuit du 27 au 28 mars 1944, après que le capitaine Anjot ait donné au maquis des Glières l’ordre de dispersion, vingt-cinq maquisards, conduits par les lieutenants Bastian et Jourdan, sont pris sous le feu des Allemands dans le défilé de Morette, sur le territoire de la commune de La Balme de Thuy. Une dizaine d’entre eux en réchappent. Les blessés et les prisonniers sont exécutés, les  corps abandonnés sur place.

Quatre jours plus tard, après que douze maquisards aient été fusillés à Thônes, au Villaret, un officier allemand  donne l’ordre au maire, Louis Haase, de faire disparaitre les corps dans une fosse commune. Ce dernier, sollicité pour les victimes de Morette par son homologue de La Balme de Thuy, François Deléan, veut donner à tous ces morts  une sépulture décente. Devant son insistance courageuse, le commandement allemand accepte que des obsèques aient lieu, mais de nuit et en seule présence du maire et du curé. 

Les premières tombes sont creusées dès le lendemain 1er avril à Morette, à la limite des deux communes de Thônes et de La Balme de Thuy, face aux cascades qui descendent du Plateau.

La nécropole des Glières

Dans les semaines qui suivent, discrètement, on y regroupe aussi les corps retrouvés dans les environs. Ainsi, le 2 mai, sont acheminées quatre dépouilles transférées du Plateau, dont celle de Tom Morel.

Au lendemain de la libération du département par les seules forces de la Résistance le 19 août 1944, Julien Helfgott, rescapé d’un peloton d’exécution, consacre durant plusieurs mois toute son énergie à l’identification et au regroupement des corps de ses camarades, tels ceux du capitaine Anjot et de ses compagnons, tombés à Nâves.

Dès l’automne 1945, le cimetière prend sa forme définitive ; on y compte 105 tombes, dont 88 sont celles de maquisards des Glières.

Le parcours de la plupart de ces hommes est retracé dans le musée édifié en ces lieux par les Rescapés à partir de 1962.

Le 5 février 1949 le site est reconnu comme "Cimetière Militaire National". En 1984, il devient la "Nécropole nationale des Glières à Morette" gérée par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONACVG), établissement public du Ministère de la Défense en charge de ces lieux de mémoire.

Le maquis des Glières

Le 31 janvier 1944, aux ordres du lieutenant Morel, dit Tom, 150 hommes de l’Armée Secrète venus de Manigod se regroupent sur le plateau des Glières pour réceptionner les parachutages d’armes nécessaires aux maquis. Rejoints par un groupe de Républicains Espagnols, puis par deux groupes de Francs-Tireurs et Partisans français, renforcés d’autres formations de l’AS, les effectifs s’étoffent et atteignent 460 à la fin mars. Les forces de répression de Vichy sont partout repoussées.

Mais l’investissement du plateau par la Wehrmacht épaulée par la Milice contraint le capitaine Anjot, successeur de Tom Morel, tombé le 10 mars à Entremont, à ordonner la dispersion le 26 mars. Tués, fusillés ou déportés, 129 maquisards y laissent la vie mais les maquis se reconstituent et, après un nouveau parachutage sur Glières le 1er août, la Haute-Savoie est libérée par les seules forces de la Résistance dès le 19 août 1944.

L’esprit des Glières

Dès l’époque, Glières est magnifié depuis Londres par la radio de la France Libre, comme l’image de la vraie France à libérer, face à la France asservie et dévoyée de Vichy.

Avec ceux de l’Armée Secrète, largement issus des Jeunesses Catholiques et encadrés par les officiers et sous-officiers du 27e BCA, avec ceux des Francs Tireurs Partisans d’inspiration communiste, avec les Républicains Espagnols, avec les Réfractaires au Service du Travail Obligatoire, venus de toute la France, de tous milieux, de toutes opinions, de toutes religions, derrière leur devise "vivre libre ou mourir", les hommes des Glières relèvent les valeurs de la France, alors bafouées et trahies.

La Nécropole de Morette, avec ses étoiles de David parmi les croix latines et ses cocardes de la République espagnole aux côtés de la cocarde française en offre une émouvante illustration.

Assurer la pérennité d’un héritage

Dès l’automne 1944, sous l’impulsion du lieutenant Louis Jourdan, alias Joubert, seul officier survivant, les "Rescapés des Glières", comme ils se désignent, se constituent en association. Leur but est d’honorer la mémoire de leurs camarades disparus et d’aider les familles, mais aussi de faire vivre les valeurs dont ils sont porteurs. Ainsi aménagent-ils la Nécropole de Morette telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ils y installent un musée de la Résistance. Ils y organisent des cérémonies riches de sens et d’émotion.

En 1973, sur le plateau des Glières, ils font ériger par le sculpteur Émile Gilioli un "Monument national à la Résistance", inauguré par André Malraux.

L’âge venu, pour assurer la pérennité de leur héritage, ils décident une large ouverture de leur Association, aujourd’hui "Association des Glières, pour la mémoire de la Résistance" et le don de leurs biens au Conseil Général de la Haute-Savoie, à charge pour celui-ci d’en assurer la gestion et de ménager un accueil  sur les sites de Morette et du plateau des Glières.

Au nom de l’État, propriétaire de  la Nécropole, l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, chargé de veiller à la reconnaissance et à la solidarité de la nation pour le monde combattant et au soutien des victimes de guerre, concourt à cette pérennité.

Faire vivre l’esprit des Glières

Aujourd’hui, avec l’appui de l’Association des Glières, les médiateurs du "service mémoire et citoyenneté" du Conseil Départemental accueillent et guident les milliers de visiteurs qui, chaque année, affluent en ces lieux.

Parmi eux, des milliers d’enfants des écoles sous la conduite de leurs enseignants reçoivent à Morette ou au plateau des Glières une contribution, toujours actuelle, à leur éducation à la citoyenneté : ces lieux inspirés leur disent ce qu’est la France où nous devons vivre au-delà de nos différences, la France de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

 

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Adresse

Thônes Morette
À l’est d’Annecy, D 909

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

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Eléments remarquables

Mur du souvenir aux morts du bataillon des Glières - Monument aux morts des Glières

La nécropole nationale de Rougemont

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Nécropole nationale de Rougemont. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Rougemont

 

La nécropole nationale de Rougemont rassemble en tombes individuelles 2 169 corps de soldats de la 1re armée française tombés au cours des combats des Vosges en 1944. Aménagé entre 1951 et 1958, ce cimetière regroupe les corps exhumés de cimetières provisoires du Doubs, de la Côte d’Or, de la Haute-Saône et des Vosges. Ce site a été retenu en raison de son histoire car, en ce lieu, en 1944, se trouvait le poste de commandement du général de Lattre de Tassigny, commandant de la 1re armée française. D'ici, il dirigea, au cours de l’automne 1944, la campagne des Vosges qui fut des plus éprouvantes pour les hommes conduits par de Lattre.

Parmi ces hommes inhumés, dont beaucoup proviennent d'horizons lointains, reposent notamment deux de leurs chefs : celle du commandant de la 1re division motorisée d’infanterie (DMI), le général Diego Brosset (tombe n°601) et celle du colonel Desazers de Montgaillard, commandant de la 5e division blindée (DB) (n° 520)

 

Les batailles des Vosges et de Belfort : 15 septembre – 24 novembre 1944

Le 25 septembre 1944, plus d'un mois après avoir débarqué en Provence, les hommes de la 1re armée française atteignent les portes de l’Alsace. La progression a été rapide. Les troupes doivent se réorganiser car le ravitaillement n'a pas pu suivre. Privées de munitions, de carburant et d'équipements, elles ne peuvent s'élancer contre les positions ennemies. Solidement accrochés à chaque route ou à chaque crête de la ligne des Vosges, les Allemands, conformément aux ordres du haut-commandement, veulent défendre à tout prix l'accès au Rhin. Dotés d'équipements modernes et entraînés au combat en forêt, ces hommes ne veulent rien lâcher.

En raison de la progression des Américains vers le nord-est et avant tout nouvel assaut, le dispositif français doit se réarticuler. Pour préparer sa manœuvre, le général de Lattre de Tassigny installe son poste de commandement à Rougemont. Avant de porter son effort principal sur Belfort, le 2e corps d’armée (CA) est engagé en vue d'atteindre au plus vite le ballon d'Alsace. La première tentative est un échec. Poursuivant leurs efforts, les Français, malgré la résistance ennemie, parviennent à enlever un à un chaque col. Dans les rangs français, les pertes sont importantes.

 Dans les vallées, la lutte est tout aussi rude, à l’image de l’offensive conduite par la 1re DB devant le Thillot. Les blindés français ne peuvent déboucher. C’est pourquoi, de Lattre choisit-il de concentrer ses moyens pour déborder la trouée de Belfort par le col de la Schlucht.

Les contre-attaques incessantes de l'ennemi et les mauvaises conditions météorologiques usent rapidement les unités françaises privées d'appui logistique. Au prix d'importants efforts, la 3e division d'infanterie algérienne (DIA) parvient à s'emparer de La Bresse. Pourtant, la Winter Line sur laquelle s'appuient les défenses allemandes n'a pu être percée. Le 17 octobre, faute de nouvelles troupes, de Lattre cesse toute nouvelle action. Au terme de ces combats, la 3e DIA compte plus de 5 000 hommes hors de combat.

Le 14 novembre, de Lattre lance une nouvelle offensive en Haute-Alsace. Le 18, Montbéliard et Héricourt sont libérées par les hommes de la 2e division d’infanterie marocaine (DIM) et ceux de la 5e DB. Le front allemand sur le Doubs est rompu : la route vers Belfort est ouverte. Le 21, les faubourgs sont atteints, Belfort semble libérée. Pourtant, c’est au terme de violents combats de rues, que Belfort passe aux mains des Français le 25 novembre.

Plus au nord, l'autre division blindée de la 1re armée française doit progresser en direction de Cernay et de Colmar. Elle ne peut déboucher et piétine, devant les défenses ennemies, jusqu'au 26 novembre. Les combats s'intensifient dans la région de Mulhouse où la confusion est totale. À Mulhouse, les Allemands se retranchent dans les casernes et conservent le contrôle du pont de Chalampé. Le 24, poursuivant son effort, de Lattre, fort du soutien de la 2re DB au nord, engage ses forces pour faire sauter définitivement ce verrou. Dans la nuit du 25-26 novembre, les Allemands évacuent Mulhouse. Le 27, autour de Dannemarie, les dernières troupes allemandes se rendent, après avoir lutté avec obstination. Au terme de ces combats, la 1re armée française, bien que victorieuse, enregistre la perte de 1 300 tués et de 4 500 blessés. Pour autant, malgré ce succès français, une poche de résistance s'est formée autour de Colmar qui ne pourra être enlevée qu’en février 1945.

 

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Adresse

Rougemont
À l’est de Montbéliard, D 486

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Eléments remarquables

Tombe du général Diego Brosset, mort pour la France le 20 novembre 1944

La nécropole nationale de Morvillars

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Nécropole nationale de Morvillars. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Morvillars

 

La nécropole nationale de Morvillars regroupe les corps des soldats morts pour la France lors des combats sur le front alsacien et ceux décédés dans les deux hôpitaux temporaires ouverts dans le château Louis Veillard et l'hôpital d'évacuation 54B ouvert en 1917. Aménagé en 1924, ce cimetière est agrandi, en 1979, pour recevoir les corps exhumés du cimetière militaire B de Morvillars et du cimetière communal de Chavannes-les-Grands. Aujourd’hui, il rassemble, les corps de 160 soldats inhumés en tombes individuelles. Parmi eux, reposent Thomas Robertson, soldat britannique décédé en février 1919 et quatre combattants décédés en novembre 1944

 

Le "Kilomètre Zéro" et les premiers combats sur la frontière

Dans les premiers jours du mois d’août 1914, chacun des belligérants masse ses forces derrière la frontière. Le "Kilomètre Zéro" du front occidental se situe ainsi à Pfetterhouse, proche de frontière suisse et allemande. En ce lieu devenu symbolique, le gouverneur militaire de Belfort y porte ses premières défenses, mais, en raison de la neutralité de la Suisse, ce front reste stable. Avant le début des opérations militaires, le général Joffre laisse un mince corridor démilitarisé où se multiplient les escarmouches. Au cours de l'une d'elle, alors que la guerre n’est pas encore officiellement déclarée, le 2 août 1914, le caporal français, Jules-André Peugeot et le lieutenant allemand, Camille Meyer perdent la vie. Ces deux hommes sont déclarés comme les deux premiers morts du conflit. A Joncherey (Territoire de Belfort), un monument rappelle le souvenir de ces deux morts.

La bataille des frontières en Haute-Alsace, 7-22 août 1914

Au terme de la guerre de 1870-1871, l'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par les Allemands. Au début de l'été 1914, le général Joffre, conformément aux objectifs du plan XVII, choisit de conduire une offensive visant à reprendre ces provinces perdues. Dès le 6 août, malgré quelques accrochages violents, la 1ère armée française progresse rapidement dans la région d’Altkirch. Le 7, la capitale du Sundgau est libérée par la 27e brigade d’infanterie. Le 8, poursuivant leur effort, les Français s'emparent de Mulhouse. Mais, l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet, les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. À la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le 21, Colmar et la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées de la pression ennemie. Mais au plus sud, Mulhouse, prise à nouveau le 17 août, doit définitivement être abandonnée le 25. En raison d'un nouveau repli la 1re armée, les Français cessent leur mouvement offensif dans la plaine d'Alsace pour s'accrocher aux contreforts des Vosges.

Le monument aux morts de la commune de Morvillars

Dans l’enceinte de la nécropole nationale, se dresse une lanterne des morts qui est le monument aux morts de la commune. En 1921, après avoir accordé en novembre 1920, le principe d'une concession perpétuelle aux soldats de la commune morts pour la France, le conseil municipal de Morvillars décide d'ériger le monument aux morts de la commune dans l'enceinte du cimetière militaire. Sous la forme d'une lanterne des morts haute de 8 mètres, il est inauguré en 1923. Couronné d'une croix grecque, ce monument porte les noms des 32 enfants de Morvillars morts en 1914-1918 et ceux des cinq décédés en 1939-1945. En demi-cercle, douze tombes de soldats, originaires de Morvillars, entourent ce monument.

 

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Adresse

Morvillars
Au sud-est de Belfort, N 19

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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En résumé

Eléments remarquables

Monument-lanterne aux morts 1914-1918 et 1939-1945

La nécropole nationale de Belfort

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Nécropole nationale de Belfort. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Belfort

 

La nécropole nationale de Belfort regroupe les dépouilles de soldats décédés des suites de leurs blessures dans les hôpitaux de la ville durant la Première Guerre mondiale. Créée en 1924, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1935 pour y rassembler aussi les corps exhumés du cimetière des Mobiles et d'autres cimetières communaux du Territoire de Belfort. En 1988, ont été transférés les restes mortels des combattants inhumés initialement dans le carré militaire communal de Brasse. Aujourd'hui, les corps de 919 soldats français et ceux de 8 étrangers (3 Polonais, 3 Russes et 2 Tchèques) reposent en ce lieu.

 

La bataille des Frontières en Haute-Alsace : 7-22 août 1914

Aux premiers jours d’août 1914, l’armée française se masse derrière la frontière. Avant même le début des opérations, les escarmouches se multiplient. Au cours de l'une d'elle, avant même que la guerre soit déclarée, disparaissent les deux premières victimes du conflit. Le 2 août, à Joncherey, le caporal français, Jules-André Peugeot et le lieutenant allemand, Camille Meyer meurent au cours d'un accrochage. Le 3, les Allemands se déploient en Belgique pour envelopper l’armée française.

Pour leur part, alors que la concentration n'est pas encore achevée, les Français attaquent en Alsace et en Lorraine pour reprendre les départements perdus en 1871. Le 7 août, le 7e corps d'armée (CA) s’élance ainsi depuis la trouée de Belfort et progresse rapidement. Les poteaux frontières sont arrachés et, au soir du 8 août, les Français s'emparent de Mulhouse. Les succès sont nombreux sauf dans la région d'Altkirch où de violents combats se déroulent.

Mais, l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet, les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. A la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le commandement de cette force de
150 000 hommes, dont cinq bataillons de chasseurs alpins (BCA) est confié au général Pau. Le 14 août, pour appuyer le mouvement offensif français conduit en Lorraine, les troupes aguerries des 28e, 12e, 22e et 30e BCA s'élancent vers le Rhin entre Moselle et Vosges. Puis, les jours suivants, l’armée d’Alsace est engagée, repoussant l'ennemi derrière l’Ill. Le 21, Colmar et la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées. Mulhouse reste défendue mais tombe une seconde fois aux mains des Français. Pour autant, le 24 août, ils abandonnent à nouveau Mulhouse. Privée d'une grande partie de ses effectifs transférés dans la Somme puis sur la Marne, l'armée d'Alsace perd toutes ses capacités offensives. Le mouvement cesse et les Français s'accrochent aux contreforts des Vosges. La trouée de Belfort n'apparaît plus comme un objectif essentiel mais chacun des belligérants cherche à contrôler les cols, comme ceux du Linge ou de l’Hartmannswillerkopf.

Les hôpitaux militaires de Belfort et des alentours, 1914-1918

En 1914, la ville fortifiée de Belfort est un élément majeur dans la défense de la France. Les quatorze forts contrôlent ainsi une trouée entre la frontière Suisse et les Vosges. Aux premiers jours de la guerre, on redoute une nouvelle occupation comme celles de 1814 et de 1871.C'est pourquoi, l'état de siège est appliqué par le gouverneur de la place. Plus de 20 000 femmes, enfants, vieillards, malades, étrangers sont ainsi évacués vers les départements voisins. Matériel, ravitaillement, bâtiments, tout est réquisitionné pour l’effort de guerre.

Mais, durant tout le conflit, Belfort reste à l’écart des grandes offensives. Le front se fixe à vingt kilomètres. Mais, la vie est rythmée par les bombardements et le flux des convois de blessés. Avec le prolongement de la guerre et la violence croissante des combats, le nombre de blessés ne cesse d'augmenter. En raison d'un tel afflux, l’hôpital militaire de 500 lits se trouve rapidement submergé. Le service de santé s’adapte et réquisitionne bâtiments publics et privés. Ainsi, la filature Dollfus Mieg et Compagnie, les écoles du faubourg de Montbéliard et de la rue de Châteaudun ou le collège Sainte-Marie sont transformés en hôpitaux temporaires. C’est dans l’une de ces structures, qu’Adolphe Pégoud, l’as français aux 6 victoires, est transféré après avoir été abattu au-dessus de Petit Croix, le 31 août 1915. Il est enterré le 3 septembre au cimetière de Brasse où il restera jusqu’en 1920 avant d’être exhumé, en 1924, pour être inhumé au cimetière Montparnasse à Paris.

 

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Belfort
Par N 19

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Eléments remarquables

Monument régimentaire de la Grande Guerre

La nécropole nationale de Dannemarie

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Nécropole nationale de Dannemarie. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Dannemarie

 

La nécropole nationale de Dannemarie rassemble les corps des soldats morts pour la France, lors de la bataille des Frontières en Haute-Alsace à l’été 1914, ou des suites de leurs blessures dans les ambulances de Dannemarie. Aménagée à l’intérieur du cimetière communal, cette nécropole est agrandie, de 1922 à 1924, pour regrouper les corps exhumés de cimetières militaires provisoires tels ceux Gildwiller ou Moosch. Près de 400 y reposent, 250 en tombes individuelles et 139 répartis en deux ossuaires. À leurs côtés, repose un soldat français mort pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces combattants, est enterré le commandant Antoine Gillot, un des premiers soldats français mort au début de la Seconde Guerre mondiale, le 8 novembre 1939, et inhumé dans la même tombe que son frère, le capitaine Pierre Gillot, tombé en 1917. À l'entrée de la nécropole est érigé le monument aux morts.

 

La bataille des frontières en Haute-Alsace, 7–22 août 14

Au terme de la guerre de 1870-1871, l'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par les Allemands. Au début de l'été 1914, le général Joffre, conformément aux objectifs du plan XVII, choisit de conduire une offensive visant à reprendre ces provinces perdues. Dès le 6 août, malgré quelques accrochages violents, la 1re armée française progresse rapidement dans la région d’Altkirch. Le 7, la capitale du Sundgau est libérée par la 27e brigade d’infanterie. Le 8, poursuivant leur effort, les Français s'emparent de Mulhouse. Mais l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet, les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. À la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le 21, Colmar et la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées de la pression ennemie. Mais au plus sud, Mulhouse, prise à nouveau le 17 août, doit être définitivement abandonnée le 25. En raison d'un nouveau repli la 1ère armée les Français cessent leur mouvement offensif dans la plaine d'Alsace pour s'accrocher aux contreforts des Vosges.

Les 26-27 août, les deux viaducs de Dannemarie sont détruits pour tenir cette ligne de défense. Après la stabilisation du front en Haute-Alsace, le viaduc ferroviaire est reconstruit à la fin de l'année. Les efforts sont considérables pour recontruire cet ouvrage bombardé, le 30 mai 1915, par l’artillerie allemande. Les deux viaducs ne seront reconstruits qu'après la guerre.

Les batailles de Steinbach et de l’Hartmannswillerkopf, 25 décembre 1914 - 8 janvier 1916

Tout au long de l'année 1915, de violents combats se déroulent pour conserver ou s'emparer de chaque point haut dont le contrôle permet d'observer plus facilement les mouvements de l'ennemi ou de tenir les vallées.

Dès le 25 décembre 1914, les Français du 152e et du 213e régiment d’infanterie (RI) cherchent s'emparer de la cote 425, située au dessus de Steinbach. Mais, le 152e RI ne peut dépasser ce village où se déroulent de violents corps à corps. Le 30, les derniers habitants sont évacués avant que le village ne disparaisse sous les obus français. Rue après rue, le village est enfin enlevé. Le 213e RI atteint la cote 425 et parvient à réduire au silence la résistance ennemie. Le 3 janvier 1915, ces objectifs sont atteints. Le 5, les Allemands contre-attaquent, sans succès.

À la mi-janvier, le Hartmannswillerkopf (HWK) s'embrase. Après avoir bousculé, le 28e bataillon de chasseurs alpins (BCA), l'ennemi s'empare pour le perdre à nouveau le 22 mars. En avril, les troupes allemandes reprennent le contrôle du sommet. Aussitôt, le 7e BCA et le 152e RI remontent à l'assaut et pour prendre de nouveau cet objectif. Les combats perdent alors en intensité. À l'automne, les opérations connaissent un regain d'activité sur le HWK qui change trois fois de main. En décembre, seize bataillons de chasseurs français s’élancent pour le reconquérir cette position emblématique. L'ennemi résiste. Les assauts sont des plus violents. Au cours de l'un d'eux, le général Serret est grièvement blessé. Le 6 janvier 1916, il succombe après plusieurs jours d'agonie. Malgré des combats localisés, ce secteur du front perd en intensité. Désormais, les Français s'accrochent aux pentes tandis que les Allemands conservent le sommet. Cette situation n'évolue plus jusqu’en 1918.  Au total, près de 25 000 combattants sont morts sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf., parmi eux 12 000 Français.

 

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Dannemarie
À 30 km au sud-ouest de Mulhouse. En ville, vers la gare (suivre le fléchage)

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La nécropole nationale d’Altkirch

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Nécropole nationale d’Altkirch. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale d’Altkirch regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de l’offensive d’Alsace en août 1914 et lors de la campagne de France de juin 1940.

Créée en 1920 afin de regrouper les tombes de combattants dont les sépultures sont dispersées dans la région de Belfort-Altkirch et du sud-est de Mulhouse, elle est aménagée jusqu’en 1935. D’une superficie de 5153 m², le cimetière rassemble les restes mortels de 1 734 soldats français - 139 d’entre eux en deux ossuaires -. On recense quinze soldats russes pour la Première Guerre mondiale. En outre, les dépouilles de 36 combattants français morts en 1940 y reposent.

Parmi les soldats français, reposent notamment la dépouille d’Émile Hayem, industriel et homme de lettres. Nommé au grade de capitaine au 19e Dragons, Émile Hayem (Tombe 517), auteur de la Garde au Rhin (1910) ou Menace prussienne la riposte (1911), meurt, le 19 août 1914, à Brunstatt à l’âge de 44 ans.

L’offensive d’Alsace - 7 - 25 août 1914

Au terme de la guerre franco-allemande de 1870-1871, le tracé des frontières est modifié. L'Alsace et une partie de la Lorraine sont ainsi annexées par les Allemands.

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes pénètre en Belgique neutre afin d’entamer un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Suivant le plan XVII, le général Joffre choisit d’attaquer principalement en Lorraine mais aussi en Alsace.

Les objectifs de cette offensive en Alsace visent à rejeter l’ennemi au-delà du Rhin, mais aussi à soutenir l'action majeure conduite simultanément en Lorraine. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Lancées le 6 août 1914, les troupes françaises notamment celles du 7e corps d'armée progressent rapidement sauf sur les hauteurs d'Altkirch où l'ennemi s'est retranché. Pourtant, bousculant les défenses allemandes, elles entrent le 7 août dans Altkirch. La capitale du Sundgau est ainsi libérée par la 27e brigade. Ces victoires confortent l'illusion d'une guerre rapide et victorieuse. Poursuivant leur effort, les Français pénètrent, le 8, dans Mulhouse. Dès le 10 août, devant l'arrivée de nouveaux renforts ennemis, elle est évacuée. Les Français se replient en hâte sur Belfort. La situation est des plus délicates. Joffre crée alors l’armée d’Alsace et nomme un nouveau général pour reprendre l’offensive. Les Français s'emparent de Colmar le 21 août, les vallées de la Thur et de la Doller sont dégagées. Le 19 août, Mulhouse est à nouveau libérée mais, le 25 août, les Français sont contraints de l'évacuer.

Devant cet échec et celui de l’offensive en Lorraine, qui n’a pas été aussi décisive que souhaitée, le général Joffre ordonne à ses troupes de se replier et de fortifier les contreforts des Vosges, ligne sur laquelle le front en Haute Alsace se stabilise à la fin de l’année 1914.

Au cours de l’année 1915, de violents combats locaux se déroulent sur ces positions, notamment au Linge ou sur l'Hartmannswillerkopf. Culminant à 956 mètres, cette montagne domine la plaine alsacienne et constitue le verrou de la vallée de Thann, nouvelle capitale symbolique de l’Alsace française. À partir de 1916, le front alsacien n'est plus le théâtre d'opérations militaires d’importance. Pourtant, des milliers d'hommes continuent d'y mourir au cours d'accrochages ou d'opérations d'artillerie. Le 17 novembre 1918, cinq jours après l’Armistice, les troupes françaises entrent, à nouveau, triomphalement à Mulhouse.


 

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Altkirch
À 20 km au sud de Mulhouse, à la sortie du village, en direction de Cernay (suivre fléchage)

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