La nécropole nationale de Leintrey

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Nécropole nationale de Leintrey. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Leintrey

 

Connue sous le nom de la nécropole des Entonnoirs, ce cimetière militaire national conserve le souvenir de soldats français disparus, dans la nuit du 10 au 11 juillet 1916, lors de l’explosion de cinq mines allemandes creusées sous les tranchées françaises. Ces entonnoirs sont les plus importants vestiges de la guerre de mines sur le front lorrain.

À proximité de ce lieu, a été construit un monument en mémoire du lieutenant Nissim de Camondo (1892-1917) et de son observateur, le lieutenant Lucien Desessarts, abattus le 5 septembre 1917, à bord de leur Farman 130, lors d’une mission photographique au-dessus de Leintrey. Le corps de Nissim fut d'abord inhumé par les Allemands à Efringen-Avricourt, puis restitué en 1919 pour reposer au cimetière de Montmartre. Meurtri par la perte de son fils, le père, Moïse de Camondo, riche banquier juif, dont la fille sera déportée à Auchwitz en 1944, fit don de ses collections d'objets d'art du XVIIIe siècle à la France. Le musée Nissim-de-Camondo à Paris témoigne ainsi de la prégnance du deuil et de l'affliction d'un père bouleversé par la perte de son fils. Par ailleurs, à Domjevin, est conservée une imposante ambulance chirurgicale souterraine. Creusée, entre juillet 1916 et janvier 1918, cet hôpital doté des équipements les plus modernes n'a pourtant pas été utilisé.

 

La guerre des mines à Leintrey, 10-11 juillet 1916

À l’été 1914, dans un dernier sursaut, la 1re armée du général Dubail et la 2e armée du général de Castelnau contiennent le mouvement allemand devant les hauteurs du Grand-Couronné de Nancy. Le front de Lorraine résiste ainsi à la pression ennemie. L’étau sur Nancy se desserre mais le front se fixe au nord de Lunéville. Là, les positions françaises et allemandes connaissent peu d'évolution jusqu'à la fin de la guerre en dépit de combats très localisés notamment dans la vallée de la Vézouse, au bois Zeppelin ou dans la forêt de Paroy.

À Leintrey, les combats ont été des plus difficiles pour la prise de la cote 303 aux mains des Français le 20 juin 1915. De leur côté, les Allemands tiennent solidement Leintrey bombardés sans relâche par l'artillerie française.

En 1916, l'épicentre des opérations se déplace vers le nord-est, à Verdun où Français et Allemands s'engagent dans une bataille d'usure et luttent pied à pied pour rompre le front. Trois quarts des unités de l’armée française participent à cet effort. A tour de rôle, les régiments se succèdent. Une fois éprouvés par ces combats, les hommes sont transférés vers des zones plus calmes. Ainsi, après les combats du Mort-Homme d’avril et de mai, le 162e régiment d'infanterie gagne début juin le secteur de Leintrey. Celui-ci n'est pas si calme. En effet, depuis l'automne 1914, les escarmouches se multiplient et se déroule une violente guerre de siège. Ainsi, après avoir creusé depuis des mois des galeries sous les positions françaises, les Allemands chargent en explosifs l'extrémité des tunnels. Ce dispositif ancestral provoque la surprise chez les assiégés dont les positions sont bouleversées par les explosions à l'issue desquelles l'ennemi se rue pour occuper les lèvres des entonnoirs. Cette guerre de mines impose aux belligérants de s'épier davantage et d'être des plus réactifs. À cette stratégie répond donc celle de la contre-mine qui vise à ralentir et à contrer la progression ennemie.

Le 10 juillet 1916, les Allemands déclenchent un violent bombardement entre la route de Leintrey et le Bois Zeppelin. Une attaque semble imminente. Aussi, les hommes du 162e RI sont massés pour arrêter cet éventuel assaut. Mais vers 22h30, cinq explosions de mines sont entendues et bouleversent le terrain. Une partie des hommes de la 3e compagnie et de ceux la compagnie de mitrailleurs du 162e RI, conduits par le sous-lieutenant Levy, sont engloutis. L'assaut est donné mais il est contenu malgré la confusion générale. Le lendemain, les Français s’accrochent encore à leurs positions qui sont progressivement aménagées. Les combats se poursuivent encore tout comme la guerre de mines. En 1917, les Allemands abandonnent définitivement en Lorraine cette stratégie qui n'avait que pour finalité le fait de détourner des effectifs de Verdun ou de la Somme.

Aujourd'hui, marquant à jamais le paysage, quatre entonnoirs de 40 à 50 m de diamètre et de 20 à 30 m de profondeur témoignent de l'âpreté des combats de juillet 1916. À l'initiative de la famille du sous-lieutenant Levy, ce site est reconnu, en 1923, comme nécropole nationale et un monument rappelle le souvenir de 73 hommes du 162e RI à jamais portés disparus.

 

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Adresse

Leintrey
À l’est de Lunéville, D 19

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Eléments remarquables

Monument commémoratif aux morts du 162e RI

La nécropole nationale de Reillon

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Nécropole nationale de Reillon. © Guillaume Pichard

 

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Aménagée au terme des combats d'août 1914, la nécropole nationale de Reillon regroupe les soldats tués lors des affrontements de la Vézouze et du front de Lorraine et témoigne, ainsi, de l’extrême violence des opérations de l'été 1914. Ce lieu de mémoire rassemble les corps de 1 324 soldats français dont 370 reposent dans 2 ossuaires. Aux côtés de ces soldats, ont été inhumés deux soldats français tués en juin 1940. En ce lieu de mémoire, deux monuments honorent le souvenir des morts des 223e et 333e régiments d’infanterie. Cette nécropole est mitoyenne d'un cimetière allemand rassemblant 5 428 corps, 2 842 soldats de la Première guerre mondiale dont 1 873 reposent en ossuaires et 2 586 soldats de la Seconde Guerre mondiale dont 330 en fosse collective.

 

Les combats de Reillon et de la Vézouze, 19 juin 1915

En août 1914, les troupes allemandes engagent un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique se déploient au nord pour contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières, où entre Charleroi et Longwy, le choc est brutal. La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation.

Malgré quelques succès, les Français ne parviennent pas à endiguer la pression ennemie. En quelques jours débordés et au terme d’importants sacrifices, ils sont contraints d'entamer un mouvement rétrograde. Au soir du 20 août, le mouvement offensif en Lorraine est définitivement brisé. Au terme des violents combats autour du Grand Couronné, l’étau sur Nancy se desserre mais le front reste proche au nord de Lunéville. Jusqu'à la fin de la guerre en novembre 1918, son tracé n’évolue guère.

Pour autant, des combats plus ou moins importants s’y déroulent en vue de consolider une position ou conquérir un point d’observation. Dans la vallée de la Vézouze, le bois Zeppelin ou la forêt de Paroy sont ainsi âprement disputés, tout comme la cote 303. Dominant Reillon, cette position est, le 20 juin 1915, conquise par les fantassins des 223e, 250e, 234e et 333e régiments d’infanterie (RI). Multipliant les contres attaques, l'ennemi ne peut y déloger les Français. Un monument érigé au sommet de la cote 303 rappelle de ce fait d'armes au cours duquel les fantassins, en raison des températures élevées, furent autorisés à monter à l’assaut en bras de chemise. Au terme de cet épisode, s'engage une guerre de mines au cours de laquelle les Allemands cherchent à passer sous les lignes françaises. Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1916, l'explosion de cinq mines ouvrent les lignes du 162e RI. Toutefois, l’effet de surprise ne profite pas aux Allemands rapidement contenus. Jusqu’à la fin de la guerre, la Meurthe-et-Moselle connaît un calme relatif. C'est pourquoi de nombreux camps d’entraînement, y sont aménagés ou bien encore l'imposante ambulance chirurgicale souterraine située à Domjevin.

 

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Reillon
À l’est de Lunéville, D 163

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Eléments remarquables

Monument aux morts des 223e et 333e RI 1914-1918

La nécropole nationale de La Valette

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Nécropole nationale de La Valette. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de La Valette regroupe les dépouilles de 455 soldats français dont 372 sont inhumés en deux ossuaires, décédés lors de la bataille de Sarrebourg en août 1914. Elle est mitoyenne d’un cimetière allemand de 274 corps dont 70 en sépulture individuelle et 204 en ossuaire. Ces soldats allemands appartenaient à des unités militaires dont les garnisons étaient en Bade, de Bavière, du Wurtemberg, de Lorraine et d'Alsace et de Rhénanie.

Créée en 1914 à l’issue de la bataille de Sarrebourg, elle est aménagée en 1925, par le regroupement de corps exhumés dans les environs notamment à Vasperviller, Voyer, Nitting, Landange, Bébing... À proximité, sur le chemin forestier entre les forêts de Biberkirch et de Voyer, une sépulture isolée conserve le souvenir d’un officier, le sous-lieutenant Petermann du 149e régiment d’infanterie (RI). Ce jeune Saint-Cyrien décédé le 21 août 1914 avait sur lui une lettre où il indiquait sa volonté de reposer sur le lieu où il est tombé.

 

Les combats autour d’Abreschviller, 19-20 août 1914

Annexée à l'empire allemand depuis mai 1871, Sarrebourg est, en août 1914, l'un des principaux objectifs de la 1re armée conduite par le général Dubail. Le 18 août 1914, le 8e corps d'armée (CA) s'empare de la ville. Toutefois, ce succès est provisoire car les Français en particulier les hommes du 95eRI et du 85e essuient au nord le feu de l'artillerie lourde allemande. Pour les Français, arrêtés par l'ennemi dissimulé dans des tranchées il est impossible de progresser. De violents combats se déroulent à Reding. Les pertes sont importantes comme le 95e RI qui perd la moitié de son effectif.

Le village d’Abreschviller est lui aussi impliqué dans les combats. Dès le 16 août, les troupes françaises prennent position sur les hauteurs de La Valette jusqu’à la crête de Saint-Léon et Walscheid où elles sont confrontées aux Allemands.

Le matin du 19 août, les assauts reprennent. L’ennemi a reçu des renforts. Une section d’artillerie vient en soutient des troupes françaises et ouvre un feu de 800 m sur les ouvrages ennemis. Sur le côté droit, la 2e brigade coloniale (BC) appuie le 6e RIC complétée par deux batteries du 6e régiment d’artillerie (RA) sur les crêtes La Valette – Saint-Léon. La confrontation armée permet un bref recul de l’ennemi, mais les pertes sont importantes. La position devient intenable et les soldats français reçoivent l’ordre d’un repli sur la crête de Saint-Léon, puis dans un second temps se regroupe vers Lettenbach et Alberschweileroù un poste de secours est installé.

Le 20 août, le 6e RIC a pour mission de défendre avec un bataillon de chasseurs les crêtes au sud du col de Saint-Léon où a lieu en fin de journée une ruée allemande. L’artillerie française postée sur la crête est en butte aux tirs de l’artillerie allemande. Le col, le village et les pentes sont repris par les troupes françaises au prix de lourdes pertes, soit trois officiers tués, six blessés, cinq disparus et 500 hommes hors de combat. Le 5e RIC a contribué à stopper sans aucun soutien pendant sept heures, les violentes attaques d’un corps d’armée ennemi, avec l’appui de bataillons de chasseurs.

Dans la nuit du 20 au 21 août 1914, le bourg de Biberkirch est attaqué par l’ennemi malgré une lutte du 149e RI soutenu par le 31e bataillon de chasseurs à Eigenthal. Il est ensuite occupé par les Allemands. Les unités reconstituées se portent sur Lettenbach et le ravin d’Eigenthal.

Les deux unités se rejoignent au petit matin dans le secteur de Lavalette – Eigenthal pour appuyer les actions du 13e corps d’armée. L’attaque est trop forte et le 149e RI doit se replier à la lisière du Bois de Voyer et les autres unités sur Abreschviller pour se regrouper avant une nouvelle offensive. A l’Est, une compagnie du 149e RI et une section du 105e RI, tandis que les autres se rassemblent au lieu-dit « Deux-Croix » pour encadrer la route de Saint-Quirin.

Le village d’Abreschviller est évacué et le 149e RI couvre le repli. C’est dans ces combats que décède le lieutenant Peterman. Ses camarades soldats du 149eRI, Marcel Boiteux, Paul Debot, Joseph Petitjean, Jean-Baptiste Voinot ou encore Louis Chapuis, entre autre reposent aujourd’hui dans ce cimetière. 

Le bilan des soldats français décédés lors de ces offensives est important : 455 décédés, 287 blessés et 224 disparus.

 

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Abreschviller
Au sud de Sarrebourg, D 44

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La nécropole nationale de Neufchâteau

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Nécropole nationale de Neufchâteau. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Neufchâteau regroupe 833 Français, 12 Allemands, deux Polonais et un Russe décédés lors de la Première Guerre mondiale ainsi que 47 Français morts pour la France en 1939-1945. Aménagé jusqu'en 1924, pour inhumer les dépouilles de soldats décédés dans les hôpitaux de la ville. En 1934-1935, sont rassemblés les corps exhumés de cimetières provisoires de la région de Neuchâteau, ainsi que du sud-est du département des Vosges. En 1962, y sont également regroupés les corps des soldats décédés durant la Seconde Guerre mondiale. Reposent aussi, en ce lieu, les restes mortels de cinq aviateurs britanniques de la Royal Air Force tombés le 29 juillet 1944. En 2012, les cendres de l’un des deux survivants du crash de cet avion, Thomas Harvell, décédé à l’âge de 87 ans, ont été enterrées selon sa volonté, aux côtés de ses camarades du 514e Squadron.

 

Les batailles de la trouée de Charmes : 24 août – 11 septembre 1914

Au début d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique un large mouvement visant à envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements annexés en 1871.

Malgré quelques succès initiaux notamment à Mulhouse les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur les Allemands. En quelques jours, la 1re et la 2e armée enregistrent des pertes importantes. Au soir du 20 août, cette action est brisée. Engageant un mouvement de repli, elles franchissent à nouveau la frontière. Harassés, les hommes de la 1re armée se déploient dans le secteur des Vosges, tandis que ceux de la 2e armée prennent position sur les hauteurs du Grand-Couronné de Nancy. Là, va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers le point supposé faible du dispositif : la trouée de Charmes, jonction entre les deux armées françaises. Le haut commandement allemand est convaincu que les Français ne pourront tenir ce secteur vulnérable, éloigné des places fortes de Toul et d’Epinal. En forçant ce passage, l’aile gauche de l’armée allemande sera en mesure de rejoindre l’aile droite sur la Marne, encerclant ainsi une grande partie des armées franco-britanniques.

Le 24 août, l’assaut est lancé. L’effort principal de l’armée allemande se porte sur les positions de la 1rearmée. Le 8e corps bien que durement éprouvé s’emploie à entraver la marche de l’ennemi. Pourtant, l'ennemi franchit la Meurthe et la Mortagne. Les combats sont particulièrement violents à Baccarat ou à Gerbéviller. Après avoir défendu le pont sur la Mortagne, sous le feu de l’artillerie allemande, les hommes du 2e chasseurs sont submergés par un ennemi nettement supérieur en nombre. Les Allemands s'emparent de Gerbéviller qui, au terme du repli français, est pillée, incendiée et une partie de la population est exécutée.

Au soir de cette journée, les Français s'accrochent à leurs positions et parviennent à reprendre Rozelieures. L’ennemi atteint le secteur de Charmes mais ne peut franchir la Moselle. Le lendemain, devant ce succès, le général de Castelnau lance une offensive générale. Les positions perdues sont progressivement reprises. Plus à l'est, les Allemands lance un nouvel effort vers Rambervilliers. Mais cette action est un échec. La 1re armée, à l’image du 21e corps, défend pied à pied les pentes vosgiennes. Très vite, les combats se transforment en de violents corps à corps. Entre le 25 août et le 9 septembre 1914, le col de la Chipotte change ainsi cinq fois de mains.

Tenus en échec, devant la trouée de Charmes, les Allemands attaquent, le 4 septembre, le Grand Couronné. Au bord de la rupture, les armées françaises parviennent à s'accrocher et renverser, le 7 septembre, la situation générale. Les bois de Champenoux et de Velaine retombent sous le contrôle des Français. À partir du 11 septembre, la pression ennemie se desserre autour du Grand Couronné. En effet, la victoire alliée sur la Marne, contraint les Allemands à renoncer à conduire de nouvelles opérations en Lorraine française. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné cesse. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Peu à peu, le front se fixe sur cette ligne pour ne plus évoluer pendant toute la durée de la guerre.

 

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Adresse

88300
Neufchâteau

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Superficie : 6 206 m²

Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918, 1939-1945.

La nécropole nationale de Walscheid

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Nécropole nationale de Walscheid. © ECPAD

 

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Créée en 1914, au terme des combats situés au sud de la bataille de Sarrebourg, la nécropole nationale de Walscheid regroupe les corps de 404 Français dont 345 reposent dans deux ossuaires. Ce cimetière est ensuite aménagé en 1924 et rassemble principalement des soldats du 21e corps d’armée composé notamment du 5e et 6e régiment d’infanterie coloniale (RIC).

 

Les combats de Walscheid – Saint-Léon, 19-20 août 1914

Pour soutenir les opérations en Lorraine, la brigade coloniale, composée des 5e et 6e RIC, renforce le 21e corps d’armée. Après avoir été déployés dans ce secteur de Valérystal – Saint-Léon (Lorraine annexée), ces régiments surveillent Walscheid et la vallée de la Bièvre. Le 18 août, ces unités sont engagées mais elles doivent faire face aux tirs des mitrailleuses et buttent contre les positions ennemies. Les combats se prolongent tout au long de la nuit. Grâce à l'appui-feu de ses obusiers, l’ennemi afflige des pertes importantes aux soldats français qui s’accrochent, parmi lesquels le commandant du 3e bataillon du 6e RIC. Le corps de cet officier repose à Walscheid (Tombe n° 44).

Au matin du 19 août, les assauts reprennent. Au terme d'une brève confrontation armée, l'ennemi se replie. Mais faute de renforts et essuyant le feu de l'artillerie allemande, les soldats français abandonnent leur conquête et se replient sur la crête de Saint-Léon puis dans un second temps se regroupent vers Lettenbach et Alberschweiler. Durant la nuit du 19 au 20 août, sur ce terrain montagneux, deux compagnies du 6e RIC, progressant sans guides, sont décimées. Le 20 août, les survivants du 6e RIC doivent, aux côtés d'un bataillon de chasseurs, défendre les crêtes au sud du col de Saint-Léon. Les troupes françaises parviennent à stopper l'assaut allemand et gardent le contrôle du col et du village. Pour sa part, sans aucun soutien, le 5e RIC est parvenu, pendant 7 heures, à contenir les violentes attaques du corps d’armée ennemi. Pour ce régiment, on dénombre 14 officiers blessés et 8 tués, 554 hommes de troupes blessés et 59 tués. Les quatre médecins – les Docteurs Cordier, de Shaken, Franck et Mury – sont restés aux mains des Allemands et soignent les nombreux blessés à l’ambulance de Walscheid.

Le 21 août, la brigade coloniale reçoit l’ordre de s’établir à l’ouest de Saint-Quirin pour protéger le mouvement de repli de la 4e division. Dans la nuit du 21 au 22 août, ils vont à Bréménil, affrontant deux jours de combats éprouvants.

Aujourd'hui, certains des hommes du 5e RIC reposent dans ce petit cimetière à l’orée de la forêt, le capitaine Dupuy, les sous-lieutenants Richarville et Meneveau et les soldats Lafontaine, Baud, Lalive et Dufang. Pour le 6e RIC, les capitaines Legras et Desplagnes, les caporaux Garde et Spinosi ainsi que les soldats Chêne, Jampierre et Loubet reposent à leurs côtés.

 

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Walscheid
Au sud-est de Sarrebourg, D 96

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La nécropole nationale de Plaine-de-Walsch

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Nécropole nationale de Plaine-de-Walsch. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Plaine-de-Walsch regroupe les corps de 361 Français dont 319 ont été inhumés dans deux ossuaires. À l'issue de la bataille de Sarrebourg (août 1914), ce cimetière a été aménagé par l’armée allemande en réquisitionnant des civils en vue de regrouper les dépouilles de soldats tués dans ce secteur. En 1924, sous le contrôle des services de sépultures français, d'autres corps provenant des cimetières provisoires de Schneckenbusch, Troisfontaines, Hommarting, et Niderviller, ont été transférés en ce lieu.

À proximité se situe un cimetière allemand rassemblant 277 corps de soldats tombés principalement le 20 août 1914.

 

La bataille de Sarrebourg, août 1914

Annexée à l'empire allemand en 1871, la ville de Sarrebourg est, en août 1914, l'un des principaux objectifs de la 1re armée. Le 18 août, le 8e corps d'armée s'empare de la ville. Cette manœuvre doit arrêter les troupes allemandes mais aussi permettre aux unités françaises de se déployer plus largement vers le Luxembourg. Toutefois, ce succès est provisoire et ces plans sont contrariés par la résistance ennemie. Essuyant au nord le feu de l'artillerie allemande, les Français ne peuvent plus progresser. De brefs et violents combats se déroulent à Réding mais aussi aux alentours de nombreux villages. Les pertes sont importantes telles celles consenties par le 95e régiment d'infanterie qui perd la moitié de son effectif.

Le 20, les Français s'élancent à nouveau mais, sans appui feu, ils ne peuvent percer la ligne ennemie et essuient de nombreuses pertes. Le général français de Maud'huy ordonne le repli général. Les combats autour de Sarrebourg montrent que l'armée française déploie, au cours de l'été 1914, une approche inadaptée de la guerre moderne, induisant des pertes élevées et conduisant suivant à des erreurs majeures. Enregistrant la perte de plus de 20 000 hommes, le 20 août 1914 demeure comme la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale.

À Brouderdorff et Hartzviller, les Français tiennent leurs positions, repoussant l’ennemi vers le ravin d’Hartzviller, puis le bois Witting. Mais, en raison de cette résistance, les régiments engagés doivent, très vite, entamer un mouvement rétrograde et abandonner leurs conquêtes. Ce repli général cessera le 6 septembre 1914, date à laquelle les Français lancent, en s'appuyant sur la Marne, une puissante contre-offense victorieuse. Les sites abandonnés ne seront reconquis qu’à la fin de la guerre en novembre 1918.

Au cours de ces combats éprouvants, de nombreuses maisons, l’école et l’église de Plaine-de-Walsch sont détruites. Parmi les ruines, on compte quelques victimes civiles même si les habitants s’étaient réfugiés dans les villages alentours. Les affrontements terminés, ces habitants reviennent pour effacer peu à peu les effets de la guerre.

Épargnée par les autres opérations militaires de guerre, la région de Sarrebourg subit de nombreux sinistres. Publiée au Journal Officiel en 1923, la citation au titre des armées attribuée à la ville de Sarrebourg reflète la violence des combats dans cette région et les autres dommages engendrés par la guerre : "La ville de Sarrebourg a été, en août 1914, soumise au tir de l’artillerie allemande qui détruisit et endommagea de nombreuses habitations. Au cours de la guerre [elle] a vu plusieurs de ses habitants tués ou blessés lors des bombardements par avions. Par ses deuils, les vexations endurées et les dégâts qu’elle a subis, [la ville de Sarrebourg] a bien mérité du pays".

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant principalement les restes mortels de combattants français dans deux ossuaires, la nécropole de Plaine-de-Walsch est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

Dans la région de Sarrebourg, au terme des combats, des milliers de corps jonchent le champ de bataille. Pour éviter les épidémies, l’inhumation de ces derniers devient un enjeu. L’ennemi procède à la réquisition des hommes de 16 à 60 ans pour intervenir rapidement. Sans toujours procéder à l’identification des corps, ces derniers les ramassent et les mettent en terre dans de profondes fosses communes.

 

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Plaine-de-Walsch
Au sud-est de Sarrebourg, D 96

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La nécropole nationale des prisonniers de guerre de Sarrebourg

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Nécropole nationale des prisonniers de guerre de Sarrebourg. © ECPAD

 

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Créée en 1922, la nécropole nationale de Sarrebourg est aménagée jusqu'en 1926, date de son inauguration par le ministre des Pensions Louis Marin, pour regrouper les corps des soldats morts au cours de leur captivité en Allemagne en 1914-1918. Inhumés dans des cimetières provisoires rattachés aux camps d'internement, leurs corps ont été exhumés puis rapatriés à Sarrebourg. Ce cimetière national regroupe, en tombes individuelles, 13 389 corps sépultures de Français dont 54 reposent dans deux ossuaires.

Au centre du cimetière, un monument est réalisé en captivité à Grafenwöhr en Bavière par Frédéric-Balthazar Stoll dit Fredy Stoll (1869-1949) artiste suisse, engagé volontaire durant la guerre. En 1928, ce monument est démonté avant de rejoindre la France. En juin 1930, il est définitivement installé à Sarrebourg. Aidé de ses camarades, Frédy Stoll a sculpté la statue dans un bloc de granit. Ce monument représente un guerrier accroupi et désespéré, tel un Hercule vaincu, symbole de la misère des prisonniers. Après la guerre, Frédy Stoll a également réalisé les monuments aux morts de Soulac-sur-Mer, Caillac, Le Verdon-sur-Mer en Gironde, Nadaillac en Dordogne et Bessancourt dans le Val d’Oise.

Après l’armistice du 11 novembre 1918, le retour des 477 800 prisonniers de guerre français est rapide. Celui des corps de leurs camarades décédés en captivité est décidé en 1922 en même temps que l’attribution de la mention "Mort pour la France", les rendant égaux aux soldats tombés au front. Ce cimetière est le seul existant pour les prisonniers de France, militaires ou civils des régions envahies morts en captivité.

 

Des prisonniers de guerre français en Allemagne

Dans l’histoire de la Grande Guerre, le prisonnier de guerre est souvent éclipsé par son frère d’arme, le poilu. Lorsque l’on évoque la captivité, la mémoire collective montre spontanément de longues rangées de fils de fers barbelés, des baraques, des uniformes rapiécés... Dans cet espace, les prisonniers vivent et attendent. Cet isolement moral s'accompagne de nombreuses privations, de tensions entre prisonniers et de sanctions exercées par les gardiens.

Dès le début de la guerre, des soldats de chaque pays belligérant sont faits prisonniers. Depuis 1907, la convention de La Haye, signée par 44 pays, définit la responsabilité des Etats vis-à-vis des prisonniers et règle les modalités de l’internement. Les armées allemandes, en envahissant la Belgique, la France, le Luxembourg, capturent de nombreux soldats français. Ils sont ensuite regroupés et envoyés dans des camps en Allemagne.

Tous les camps ne sont pas identiques. Disséminés à travers toute l’Allemagne, ils sont classés en deux catégories. Il y a d'une part ceux destinés aux officiers et ceux, d'autre part, pour les hommes du rang. Ce dispositif est complété par les camps de représailles, situés en Pologne et en Russie où sont internés une minorité de Français. Les chantiers de travail sont subdivisés en détachements ou kommandos. Ces derniers sont répartis dans des fermes, des fabriques ou encore des mines pour l’extraction des minerais (charbon, manganèse, sel de potasse, argiles). Certains travaillent ainsi dans les usines Krupp à Essen.

Ces lieux de détention ne sont pas conçus selon un modèle unique et varient selon les effectifs des prisonniers. Certains, très importants, sont de véritables petites villes, d’autres comportent des camps secondaires d’une centaine d’individus. On estime à une centaine, le nombre des camps principaux et à 6 000, les détachements de travail. Ils ont le plus souvent une forme rectangulaire entourés de fils de fers barbelés. A l’intérieur, des baraquements abritent aussi bien les captifs que les services administratifs, l’infirmerie, le réfectoire… Par exemple, le camp le plus important de Bavière, celui de Puccheim comprend 40 baraques qui hébergent 330 prisonniers chacune.

Après les accords internationaux et notamment les conférences de Berne de décembre 1917, et d’avril 1918, des milliers de prisonniers sont rapatriés ou internés en Suisse. Après pratiquement quatre années de guerre, le traité de Berne d’avril 1918 permet des échanges réguliers.

Chargée de centraliser les informations concernant les prisonniers et de renseigner leurs proches, l'Agence internationale des prisonniers de guerre est ouverte dès août 1914 sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Installés à Genève, durant le conflit et dans l’immédiat après guerre, des volontaires établissent ainsi des fiches et des listes concernant près de deux millions et demi de prisonniers de guerre.

Après l’armistice du 11 novembre 1918 jusqu'en janvier 1919, près de 500 000 prisonniers français sont rapatriés. Environ 25 000 prisonniers français sont décédés en Allemagne des suites de leurs blessures, de maladies contractées, d'accidents ou de mauvais traitements.

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Adresse

Sarrebourg
Sortie ouest de Sarrebourg, D 27

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Eléments remarquables

Monument de la captivité 1914-1918

La nécropole nationale de Brouderdorff

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Nécropole nationale de Brouderdorff. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Brouderdorff

 

La nécropole nationale de Brouderdorff regroupe les corps de 466 Français dont 390 ont été inhumés dans deux ossuaires. À l'issue de la bataille de Sarrebourg (août 1914), ce cimetière a été aménagé par l’armée allemande pour regrouper les dépouilles de soldats tués dans ce secteur. En 1924, sous le contrôle des services de sépultures français, d'autres corps ont été transférés en ce lieu. Un grand nombre de ces hommes soldats appartenait aux 139e, 121e, 92e et 16e régiments d’infanterie.

 

La bataille de Sarrebourg, août 1914

Annexée à l'empire allemand en 1871, la ville de Sarrebourg est, en août 1914, l'un des principaux objectifs de la 1re armée. Le 18 août, le 8e corps d'armée s'empare de la ville. Toutefois, ce succès est provisoire. Essuyant au nord le feu de l'artillerie ennemie, les Français ne peuvent plus progresser. De violents combats se déroulent à Reding Les pertes sont importantes telles consenties par 95e régiment d'infanterie qui perd la moitié de son effectif.

Le 20, les Français s'élancent à nouveau mais ils ne peuvent percer la ligne ennemie. La ville est partiellement détruite. Sous la pression ennemie et au regard des pertes, le général français de Maud'huy ordonne le repli général. À la finalité autant stratégique que symbolique, les combats autour de Sarrebourg montrent que l'armée française déploie, au cours de l'été 1914, une approche inadaptée de la guerre moderne, induisant des pertes élevées et conduisant suivant à des erreurs majeures.

Les combats dans le secteur de Brouderdorff, 19-20 août 1914

Le 17 août 1914, les hommes du 139e RI rejoignent Saint-Quirin. Le lendemain, à midi, ils quittent ce cantonnement pour s’emparer d'Abreschviller. Préalablement, ils doivent prendre le contrôle de Brouderdorff et Hartzviller. Sans rencontrer de résistance, ces soldats atteignent leurs objectifs. Le 19, une partie du régiment reste sur ces positions tandis que deux compagnies se dirigent vers le bois Witting voisin de la Chapelle. Au soir, le 139e RI est désigné pour reprendre l’emplacement de la lisière nord du bois. Le 20, dès 6h du matin, le village est bombardé par l'artillerie lourde allemande. Le colonel renforce alors les positions de Brouderdorff et d'Hartzviller. Les Français tiennent le bourg et parviennent à repousse une brigade allemande qui recule vers le ravin d’Hartzviller, puis le bois Witting. Le village subit de violents bombardements. Le lendemain, le 139e RI subit un nouveau choc de l'ennemi. Submergée, cette unité se replie par Saint-Quirin, franchissant à nouveau la frontière. Là, est établi un bivouac aux abords de Pareix. Le 23, ce régiment comme une grande partie de l'armée française entame un mouvement rétrograde qui ne cessera qu'au 6 septembre 1914, date à laquelle les Français lancent, en s'appuyant sur la Marne, une puissante contre-offense victorieuse.

 

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Brouderdorff
Au sud-ouest de Sarrebourg, D 96

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La nécropole nationale de Sarraltroff

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Nécropole nationale de Sarraltroff. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sarraltroff

 

Après la bataille de Sarrebourg, l'armée allemande regroupe, en août 1914, les corps des soldats français et allemands au sein d'un même cimetière. À la fin de la guerre, l'administration française aménage, de 1924 à 1925, ce site afin de regrouper les restes mortels de combattants inhumés initialement dans la région de Sarraltroff et de Dolving. Aujourd’hui, à proximité d'un cimetière militaire allemand, la nécropole nationale de Sarraltroff rassemble 278 soldats français dont 227 inhumés en deux ossuaires.

Dans le bourg de Sarraltroff, la stèle dite de "la Tranchée de la mort" rappelle le tribut des combattants français des 27e, 29e et 227e régiments d’infanterie (RI) basés à Dijon et Autun, dont 270 hommes, disparaissent lors de l’offensive française du 19 août 1914. Ce sont eux qui reposent aujourd’hui dans cette nécropole.

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant les restes mortels de combattants français dans un seul monument-ossuaire, la nécropole de Sarraltroff est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle. À Sarraltroff, les officiers tels que le commandant, Emile Marandat, chef de bataillon du 27e régiment d'infanterie (RI), de plusieurs capitaines et sous-lieutenants du 27e et 29e RI, comme Jules Pernoud (tombe 1) ou Jean Archambault (tombe 26) sont inhumés en tombes individuelles.

L’offensive de Lorraine et la bataille de Sarrebourg, août 1914

Suite au traité de Francfort du 10 mai 1871 réglant les modalités de la défaite française de la guerre 1870-1871, Sarrebourg, tout comme l’ensemble de la Moselle fait partie des territoires annexés par l’Allemagne. Aussi, dans le cadre du plan XVII, définissant l'emploi des forces françaises, la ville est l’objectif de la 1ère armée, en particulier pour le 8e corps d’armée (CA) qui doit l’enlever à l’ennemi.

Au matin du 18 août 1914, cette unité est aux portes de Sarrebourg. Le 27e RI poursuit sa route vers le Nord-Est, et atteint Hertzing. Le 19, les hommes sont placés en réserve à Hesse et Schneckenbusch. Dans la soirée, en prévision d’une attaque prévue à l'aube, ils quittent leur position pour rejoindre Haut-Clocher par Bébing et la Ferme Rinting. L’ennemi est signalé sur les positions de Gosselming, Oberstinzel, Sarraltroff et les bois Kuhschwanz, Sarrewald et Etzehowald. Mais, les Français, à peine la crête de Dolwing franchie, essuient le feu intense de l'artillerie ennemie. En effet, occupant la crête est d’Oberstinzel, les lisières sud-ouest et sud du Weyerwald, Sarraltroff ainsi que le château de Sarreck, les Allemands bénéficient d'une nette supériorité, renforcée par les observations d'un ballon captif qui, s’élevant au dessus des crêtes, permet le réglage des tirs de ses obusiers. Pour sa part, le 29e RI se place entre Sarraltroff et Reding. Soutenus par le 227e RI, le 27 e et le 29e reçoivent l’ordre de se porter sur Dolwing. S'emparant de ce village, ils poursuivent leur effort vers les ponts de la Sarre à Sarraltroff et à Oberstinzel.

Au cours de cette manœuvre, ces trois régiments enregistrent des pertes importantes. Le 2e bataillon du 27e RI s’oriente alors sur Sarrewald et Sarraltroff. Après une vive fusillade, ils pénètrent dans le bois Bergwald face à l’ennemi. Le 3e bataillon poursuit son attaque sur le secteur du bois Kuhschwanz, et le 1er franchit Dolwing. Tout le régiment tente de progresser sous un feu d’artillerie puissant et violent. La position est défendue avec acharnement par l’ennemi. En fin de journée, le 27e RI se reconstitue à Gondrexange et un état des pertes est réalisé : 6 officiers et 604 soldats ont été tués. Le lendemain le 27e RI gagne Grand Seille, Chazelle et Saint-Martin où il cantonne. Il est maintenu à Herbéviller et Ogéviller pour assurer une défense. Il gagne le 23 août Réhaincourt, où en raison des pertes subies le 20 août, les cadres sont reconstitués.

Le 20 août, l’offensive conduite par la 15e division sur Sarraltroff est un échec. Talonnées par l'ennemi, les troupes se retirent alors sur Dolwing et Haut-Clocher. Les Français occupent les bois d’Oberwald où le colonel du 29e RI, blessé au bras, est contraint de céder son commandement. Ils progressent jusqu’à Héming où ils se rassemblent pour cantonner ensuite à Neuf-Moulin. Le bilan des pertes du 29e RI est le suivant pour cette journée : 29 tués, 159 blessés et 385 disparus. Le 21 août, le 29e RI doit contrôler les abords du canal et interdire le franchissement des ponts à Héming.

Après la bataille de Sarrebourg dont la conquête est un échec pour les Français, le 8e corps d’armée, durement éprouvé, se retire, sous la protection des forts d’Epinal, pour se reformer. Au cours de ces combats des plus difficiles, les Français ont fait preuve d'un grand courage. Malgré l’abnégation dont témoignent ces hommes, ces charges d’infanterie se révèlent d’un autre temps et supplantées par l’emploi intensif de l’artillerie.

 

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Sarraltroff
Au nord de Sarrebourg, D 43

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La nécropole nationale Le Marxberg

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Nécropole nationale Le Marxberg. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sarrebourg Marxberg

 

La nécropole du Marxberg regroupe principalement les dépouilles de soldats morts pour la France lors la bataille de Sarrebourg en août 1914 ou décédés dans les hôpitaux de la ville. Créée durant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande, elle est aménagée de 1925 à 1930 pour rassembler les corps exhumés d'autres cimetières de Sarrebourg ou de la région. En septembre 1945, les corps de militaires français décédés lors de l'occupation de Rhénanie sont rapatriés. Aujourd'hui, cette nécropole rassemble 1 608 corps dont 1 119 Français reposant en tombes individuelles. Deux ossuaires rassemblent, pour l’un, les restes mortels de 315 soldats et, pour l’autre, de 257. Au titre de la Deuxième Guerre mondiale, 266 Français, 77 Polonais, 69 Yougoslaves, deux Bulgares et un Tchèque reposent dans ce cimetière. Au sein de celui-ci, un monument honore le souvenir des soldats de l’armée polonaise tombés en juin 1940 : "La ville de Sarrebourg et les anciens combattants polonais en France, à la mémoire de l'armée polonaise qui s'est battue sur la terre lorraine pour notre liberté en juin 1940 – "Za wolnosc Nasza i Wasza Pour notre liberté et la vôtre".

Parmi les combattants, repose notamment le corps du capitaine Roland de Durand de Prémorel (Carré 14/18, tombe n° 36). Officier au 85e régiment d'infanterie, il meurt le 19 août 1914 à Reding où une stèle commémorative a été apposée face à la gare.

 

La bataille de Sarrebourg, août 1914

Ville annexée à l'empire allemand depuis mai 1871, la ville de Francfort est, en août 1914, l'un des principaux objectifs de la Ire armée conduite par le général Dubail. Le 18 août 1914, le 8e corps d'armée (CA) s'empare de la ville. Toutefois, ce succès est provisoire car les Français en particulier les hommes du 95e régiment d'infanterie (RI) et du 85e essuient au nord le feu violent de l'artillerie lourde allemande. Pour les Français, arrêtés par l'ennemi retranché dans des tranchées, il est impossible de progresser. De violents combats se déroulent à Reding Les pertes consenties sont importantes comme le 95e RI qui perd la moitié de son effectif.

Le 20, les Français s'élancent à nouveau mais ils sont à nouveau stoppés. La ville est partiellement détruite. Sous la pression ennemie et au regard des pertes, le général français de Maud'huy ordonne le repli général. Les combats autour de Sarrebourg montrent que l'armée française déploie, au cours de l'été 1914, une approche inadaptée de la guerre moderne, induisant des pertes élevées et conduisant suivant à des erreurs majeures.

La bataille de France, juin 1940

Le 3 septembre 1939, la guerre est déclarée contre l'Allemagne. En raison des risques encourus par les civils, une partie du territoire de la Moselle est évacuée. Fuyant les combats éventuels, les Mosellans gagnent les départements du centre et de l'Ouest de la France. Le 10 mai 1940, les Allemands envahissent les Pays-Bas, la Belgique, le Grand-duché de Luxembourg et la France, mais, très vite, les combats tournent en faveur des forces ennemies. Le 17 juin, elles pénètrent dans Metz, déclarée ville ouverte, où le préfet de Moselle est arrêté. Le 22, la France défaite signe l'armistice avec l'Allemagne nazie.

L'engagement des Polonais en France – Mai-Juin 1940

Après la défaite de la Pologne en septembre 1939, le gouvernement polonais se réfugie en France où plusieurs unités militaires se sont reconstituées et combattent, lors de la campagne de France, au sein de l'armée française. Après la défaite, certains rejoignent les rangs de la résistance française ou gagnent l'Angleterre, avant de livrer, en 1944, des combats livrés pour la libération du sol français.

 

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Sarrebourg
À la sortie ouest de Sarrebourg, N 4

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Plaque commémorative "Aux grenadiers polonais de 1940".

La nécropole nationale d’Haguenau

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Nécropole nationale d’Haguenau. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Haguenau

 

Ancien cimetière de garnison créé en 1896 par l’armée allemande, la nécropole nationale d’Haguenau regroupe les corps de soldats décédés lors des trois conflits qui ont opposé la France et l’Allemagne sur le sol alsacien. Il est ensuite aménagé successivement de 1914 à 1919 puis dans les années 1930 pour regrouper les corps exhumés des cimetières militaires de la région de Haguenau-brumath, de la Petite-Pierre, de Hatten et la région de Woerth. À partir de 1955, ce sont les corps exhumés dans le Bas-Rhin qui sont ajoutés, puis en 1976 les prisonniers soviétiques initialement enterrés en Alsace.

Il comprend dix sépultures de soldats décédés lors de la guerre de 1870-1871. Pour la Première Guerre mondiale, aux côtés des 91 Français, reposent 475 Roumains, 122 Russes et un Britannique. Pour la Seconde Guerre mondiale, 536 Soviétiques dont 493 en ossuaires, 358 Français, sept Britanniques, un Polonais et un Belge sont inhumés.

Pour la Seconde Guerre mondiale, les sept aviateurs britanniques, tombés dans la nuit du 24 au 25 avril 1944 lors du crash de leur bombardier sur Soufflenheim, sont également inhumés dans le cimetière. Dans ce village, une plaque en leur mémoire a été inaugurée en mai 2014.

À proximité, un carré militaire allemand de 188 tombes y a été aménagé.

La guerre franco-prussienne : la bataille de Woerth-Froeschwiller, 6 août 1870

Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Le 4 août, les troupes prussiennes marchent vers Wissembourg. Submergée par le nombre, la 2e division d’infanterie (DI) du général Douay abandonne le plateau du Geisberg et le col du Pigeonnier. Après cette défaite, l’armée du Rhin conduite par le maréchal Mac-Mahon se replie sur la rive droite de la Sauer. Le 6, au nord d’Haguenau dans les bois de Woerth et de Froeschwiller, les Français subissent un nouveau revers. Les Français luttent à 1 conte 3 et sont surclassés par le feu ennemi. Un nouveau repli s’impose au cours duquel la cavalerie se sacrifie lors de furieuses charges dans les rues de Morsbronn ou devant Elsasshausen. Finalement, l’ennemi s’empare de l’Alsace tandis que l'armée française se retranche en Lorraine.

Les batailles de Morhange et de Sarrebourg, 19-27 août 1914

Tout au long de la guerre, Haguenau est à l’écart des combats et des destructions. Pour autant, aux premiers jours de la guerre, de violents affrontements se déroulent à quelques kilomètres de la ville. Le 3 août, alors que l’ennemi déploie par la Belgique un large mouvement visant à envelopper l’armée française, le général Joffre engage le 7e corps d’armée (CA) en Alsace occupée depuis 1871. Mulhouse est libérée par les Français. Mais l’ennemi réagit et reprend Mulhouse, rejetant les Français de l’autre côté de la frontière.

Joffre relance une action en Haute Alsace et le 14 août, les 1re et 2e armées s’élancent en direction de Morhange et Sarrebourg. La 2e armée du général de Castelnau progresse rapidement dans les premiers jours, enlevant Château-Salins, Sarrebourg et Dieuze, mais, l’ennemi occupe de solides positions dominant le canal des Salines et la Sarre. Là, dans des tranchées bétonnées et appuyés par des mitrailleuses, il se prépare à affronter les Français. Le 19, le 20e CA atteint ces positions et le 20 au matin, après un violent bombardement, l’ennemi surgit, infligeant de lourdes pertes aux Français. Dans l’après-midi, ces derniers reculent sur la Meurthe. À l'est, devant Sarrebourg, la 1re armée française connaît le même revers. Près de 10 000 hommes sont hors de combat de part et d’autre. La 1re armée gagne la vallée de la Bruche et s’accroche aux hauteurs des Basses-Vosges. Après ces défaites, les Français se replient sur les Vosges et sur le Grand-Couronné de Nancy où se joue, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Pour la Première Guerre mondiale, nombre de soldats français sont décédés en 1918-1919 à l’hôpital d’Haguenau ou encore à l’asile de Stephansfeld-Brumath des suites de maladies. Ils reposent aujourd’hui dans la nécropole.

Les Roumains en France, 1916-1918

D’août 1916 au début de l’année 1917, des milliers de combattants roumains sont fait prisonniers par les Empires centraux. Au 1er février 1917, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 sont dans des camps en Allemagne. La plupart sont transférés sur le front Ouest ou italien. Leurs conditions de détention sont très difficiles. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore un peu leur sort, mais en octobre 1918, seulement 28 000 sont encore en vie. Certains sont envoyés en France entassés dans des wagons puis employés dans des kommandos agricoles, des mines, des usines ou à proximité du front. Travaillant très durs, ils sont livrés à des gardiens violents et sont très mal nourris. Les civils alsaciens, qui tentent de les aider, risquent tout autant les coups. En Alsace, Lorraine, ou encore dans les Ardennes et l’Aisne, les Roumains subissent les soldats des Rümanen-Bechachungskommando (détachement de surveillance des Roumains) et des Kriegsefangenen-Arbeiter-bataillonen (bataillons de travailleurs prisonniers de guerre). À la fin de la guerre, des responsables allemands sont désignés comme criminels de guerre sur une liste de noms issue des articles 227 à 230 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. À Haguenau comme à Dieuze, une plaque en français et en roumain rappelle cette histoire : "À la mémoire des 2 344 prisonniers de guerre roumains morts dans les camps d’internement allemands en Alsace et en Lorraine en 1917 et en 1918. À la mémoire des Alsaciens et des Lorrains qui les ont aidés."

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre

Au cours de la Grande guerre, 3,4 millions soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 millions détenus en Allemagne. À partir du printemps 1915, le gouvernement allemand décrète l’utilisation des prisonniers de guerre pour pallier à la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont employés aux travaux de drainage, de coupe du bois, de construction des routes ou dans l’agriculture. La dureté du travail, la faim, le manque de soins médicaux appropriés nuisent à leur santé. Selon les chercheurs russes, le taux de mortalité des prisonniers de guerre était de 7,3 %. Au cours de la guerre, 100 000 prisonniers de guerre ont péri en Allemagne.

Les libérations d’Haguenau, 11 décembre – 16 mars 1945

Depuis l’été 1944, les Allemands refluent vers le Nord-Est. En Lorraine et en Alsace, les Allemands organisent de solides points de résistance et lancent d’importants travaux de fortification sur la frontière du Rhin. A la mi septembre, la 1re armée française du général de Lattre et la 2e division blindée (DB) du général Leclerc marchent aux côtés des armées américaines sur l’Alsace. La 1re armée progresse par le Sud jusqu’à la trouée de Belfort, qu’elle reprend à la XIXe armée après de rudes combats entre le 14 et le 25 novembre. Au centre, les Français atteignent Gérardmer et la Bresse. Partout, la 1re armée bouscule l’ennemi mais au prix de pertes importantes. Au nord, le 22 novembre 1944, la 2e DB libère Strasbourg, tenant ainsi le serment de Koufra formulé en 1941 dans le désert libyen.

Le 9 décembre, la 7e armée américaine atteint Haguenau. Le 11, sans livrer de combats, la 79e division d’infanterie américaine y pénètre. Mais, très vite, l’ennemi réagit. Le 16, il contre-attaque dans les Ardennes, puis, en janvier 1945, au nord des Vosges. Les Alliés sont surpris et décident de concentrer leurs forces entre Saverne et Lunéville. Sous la pression du général de Gaulle, les Français conservent Strasbourg, menacée par cette manœuvre. Le 21 janvier 1945, à Haguenau, la partie au nord du canal de la Moder, est reprise par les Allemands. Jusqu’au 26, la 14e DB américaine livre de violents combats de rues pour stopper les Panzers. Le front se stabilise. L’ennemi s’accroche à chaque village autour desquels les combats sont des plus éprouvants, en particulier pour les troupes coloniales. L’offensive alliée du 15 mars permet progressivement de dégager cette poche de résistance. Le 18, la 36e DI américaine, renforcée par la 3e division d'infanterie algérienne repasse la Moder et reprend avant de poursuivre vers le Rhin et d’entrer en Allemagne.

 

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Haguenau
Au nord de Strasbourg

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La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg

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Nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg. © ECPAD

 

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg regroupe les corps de 5 462 soldats ou civils de nationalités diverses, décédés lors des conflits du XXe siècle. Créé en 1872 en tant que cimetière de garnison par l’Allemagne, 2 397 Français reposent aux côtés de 2 866 Allemands et 299 Alliés. Pour la Première Guerre mondiale, sont inhumés 1 834 Allemands, 388 Français, 149 Russes, 15 Britanniques, 13 Austro-hongrois et 5 Serbes et au titre de la Seconde Guerre mondiale, 2 008 Français, 1 032 Allemands, huit Yougoslaves, sept Britanniques, cinq Polonais, cinq Australiens, deux Néo-Zélandais, un Canadien, un Néerlandais, un Arménien. Parmi eux, ont été inhumées les dépouilles de quelques femmes, victimes civiles ou infirmières militaires et de 2 enfants décédés durant la 2e Guerre mondiale, Monique Ferret, née et décédée en mai 1945 en captivité à Innsbruck (Carré C, rang 6, tombe 6) et Jacques Budios tué avec sa mère lors d’un bombardement en août 1944 (Carré C, rang 2, tombe 19). Par ailleurs, deux combattants décédés en Indochine reposent à Strasbourg Cronenbourg : Johann Jury, de la 13e demi brigade de la légion étrangère décédé le 15 janvier 1953 à Cau Xa au Tonkin (carré D, rang 11 tombe 19) et Helmut Kraska, du 2e régiment étranger décédé à Nam Dinh (Tonkin) le 7 octobre 1953 (carré C, rang 1A, tombe 15). Plus récemment, c’est un sapeur parachutiste du 17e régiment du génie parachutiste, natif de Strasbourg, Michel Lung-Hoi décédé le 4 septembre 1986 à Jwayya au Liban, qui y a été inhumé.

 

La Première Guerre mondiale

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_1_Strasbourg-Cronenbourg

 

À la veille de la guerre, Strasbourg est une place forte allemande moderne. Située à 50 km de la frontière avec la France, cette place forte comprend environ 1000 ouvrages de béton construits de Strasbourg à Mutzig. Ils constituent la mise en place d’un plan d’armement de la place - Armierungsplan. Ces fortifications doivent, en relation avec la position de la Bruche - Breuschstellung - et la forteresse Empereur Guillaume II - Feste Kaiser Wilhelm II, sur la colline de Molsheim-Mutzig, barrer la plaine d’Alsace d’est en ouest pour bloquer toute offensive française provenant de Belfort.

Ces opérations s’effectuent sous la direction du gouverneur militaire de Strasbourg, Magnus von Eberhardt, qui gère aussi bien 40 000 ouvriers qu’une garnison de 60 000 hommes qui défendent la ville tenue par le XV Armeekorps (15e corps d’armée allemand). Le 1er août 1914, la mobilisation est déclarée du côté allemand. Les bâtiments publics et privés tels que les écoles ou le séminaire sont réquisitionnés. Ces Festungslazarette - hôpitaux militaires de place forte – sont destinés à accueillir les blessés venus du front. Une cinquantaine d’hôpitaux militaires sont ainsi ouverts pour prendre en charge plus de 10 000 blessés. Certains établissements sont spécialisés : chirurgie, soins dentaires, ophtalmologie, ou troubles psychiatriques. Certains, comme le Lazarett 10 au Neudorf, accueille les malades infectieux, notamment en 1917-1918, des prisonniers roumains et russes frappés d’une épidémie de typhus. D’août 1914 à fin septembre 1914, 44 000 blessés sont soignés dans les hôpitaux de Strasbourg.

Guillaume II abdique le 9 novembre 1918, mettant fin à la monarchie. La République est proclamée à Berlin. Dès le lendemain, elle l’est à Strasbourg par le social-démocrate Jacques Peirotes qui prend la tête de la municipalité. C’est lui qui assure la transition d’un régime à l’autre, d’une nation à l’autre, et prépare l’entrée des troupes françaises dans la ville le 22 novembre 1918.

Les prisonniers de guerre russes en Alsace (1914-1918)

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million en Allemagne. Au printemps 1915, pour pallier le manque de main-d'œuvre, ces hommes sont requis. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont employés à des travaux de drainage, de coupe de bois, de construction de routes... Ces tâches sont très éprouvantes pour ces hommes privés de nourriture et de soins. Le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.

Après l’Armistice et le rattachement de l'Alsace et de la Moselle à la France, selon différentes estimations, près de 60 000 Russes, anciens prisonniers et anciens membres du corps expéditionnaire, sont pris en charge par les autorités militaires françaises. En effet, la guerre civile en Russie bolchévique empêche le rapatriement de ces hommes. En juin 1919, le premier contingent de soldats et de prisonniers quitte Marseille pour la Russie. En 1923, tous ont regagné la Russie. Actuellement 620 soldats et prisonniers de guerre russes sont inhumés en Alsace, dont 566 sujets russes dans le Bas-Rhin.

 

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La Deuxième Guerre mondiale

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Les incorporés de force

Dix-sept incorporés de force reposent à Strasbourg. Ils sont décédés durant la guerre à l’hôpital militaire de Metz, tués lors de combats ou fusillés près de Wiesbaden (Allemagne).

La Relève et le Service du Travail Obligatoire (STO)

Dès janvier 1942, les autorités allemandes réclament au gouvernement de Vichy des travailleurs pour l’Allemagne. Le gauleiter Sauckel, plénipotentiaire général pour la main-d’œuvre, souhaite 250 000 hommes. Laval sollicite en contrepartie le retour d’Allemagne de 50 000 prisonniers de guerre, s’il fournit 150 000 ouvriers qualifiés. Ce dispositif est baptisé "la Relève". La loi du 4 septembre 1942 "relative à l’utilisation et à l’orientation de la main-d’œuvre" engage ensuite une réquisition des travailleurs, c’est-à-dire un service du travail obligatoire, visant les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans pour le départ de 250 000 ouvriers en Allemagne. Ce recrutement est amplifié par la promulgation de la loi du 16 février 1943 instituant le Service du travail obligatoire sur des critères démographiques par l’obligation des jeunes nés de 1920 à 1922. Après la guerre, deux statuts sont donc créés : « Déporté » qui désigne uniquement les déportés concentrationnaires tandis que les qualificatifs de "travailleur déporté" ou "déporté du travail" concernent les requis. On retrouve ainsi, dans la nécropole, des travailleurs du STO, comme par exemple, les sœurs Odette et Edith Hurty, natives de Dordogne (carré C rang 7 tombe 5 et carré C rang 1 tombe 7) décédées lors d’un bombardement en décembre 1943 à Innsbruck (Autriche) ou encore Raymond Cariot, (carré A rang 2 tombe 8) employé à la gare de Linz en Autriche décédé lors d’un bombardement en janvier 1944.

Les prisonniers de guerre

Plus de 160 000 soldats français ont été prisonniers après leur capture lors des combats de 1939-1940. La plupart sont âgés entre 20 et 40 ans, ils sont répartis en deux catégories : les stalags (mannschaftsstammlager) pour les hommes de troupe, et les oflags (offizierslager) pour les officiers. Ils sont ensuite dispersés dans des détachements de travail (arbeitskommandos), pour des travaux agricoles, de bûcheronnage, dans des services urbains en ville ou encore dans l’industrie.

Des résistants déportés

Plusieurs résistants déportés sont présents à Strasbourg. Il s’agit notamment de membres du réseau "Alliance" mais aussi de résistants originaires de toutes les régions de France, comme Henri Lope-Cruz. Engagé dès 1940 dans les jeunesses communistes bordelaises, il participe à des sabotages dans l’usine dans laquelle il est ouvrier ajusteur. Dénoncé, il est arrêté puis interné en 1943 au fort du Ha, avant d’être enfermé au fort de Romainville où il participe aux manifestations des internés le 14 juillet. En août 1943, il est envoyé sur le camp disciplinaire de Neue-Breme où il est matraqué, avant d’être transféré à Mauthausen où il est à nouveau maltraité durant trois semaines. Le 20 septembre 1943, affecté au kommando Heikel à Schwechat-Wien, il saccage les cellules d’avions à réaction. Pris à nouveau en flagrant délit, il est matraqué, privé de nourriture et laissé aux intempéries. Il décède le 6 janvier 1944 dans un block.

Le réseau "Alliance" est un des réseaux de renseignements les plus importants de France durant la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs membres de ce groupe sont déportés dans le convoi I 166, à Offenburg, près de Strasbourg où il y a une prison et un kommando, c'est-à-dire une structure de travail itinérante composée de détenus de camps de concentration. D’autres sont emmenés dans plusieurs camps où ils sont exécutés (Pforzheim, Heilbronn). 128 membres de ce réseau sont déportés à partir de décembre 1943. Seuls trois rentreront de déportation.

Des escadrilles françaises

Un monument commémoratif porte les noms des dix-sept aviateurs des escadrilles Groupe 1/19 Gascogne et 2/23 Guyenne tombés lors de missions aériennes le 16 décembre 1944 au dessus de Neuf-Brisach et le 21 février 1945 à Meisenheim (Allemagne). 

Il faut aussi souligner la présence d’aviateurs de la Royal Australian Air Force, de la Royal New Zealand Air Force, de la Royal Canadian Air Force ou encore britanniques, décédés lors de combats aériens en juillet 1944.

Un compagnon de la Libération

Henry Lévy-Finger rejoint l’Angleterre dès 1940 et s’engage dans les Forces françaises libres le 28 septembre 1940. En 1944, il participe à l’organisation des opérations du débarquement et revient en France en août 1944. Après la Libération de Paris, il est mobilisé dans le secteur des Vosges, de la Moselle et de la Meurthe. Le 24 novembre 1944, au lendemain de son entrée dans Strasbourg libéré à la tête de ses canons automoteurs, Henry Lévy-Finger est mortellement blessé. Il est inhumé Carré E, rang 4 tombe 8.

 

Après la capitulation de l’Allemagne, les troupes françaises et alliées restent dans la région pour assurer la transition. Durant cette période, beaucoup de soldats, notamment des hommes issus des troupes coloniales intégrées à la 2e DB, décèdent, mais aussi des infirmières comme Berthe Betin-Crecy de l’AFAT, décédée le 9 mai 1945.

 

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Strasbourg

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Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918 - Tombe de l'aumônier de la 2e DB, le révérend père Houchet mort pour la France le 23 novembre 1944

La nécropole nationale de Lagarde

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Nécropole nationale de Lagarde. © ECPAD

 

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La nécropole nationale regroupe les corps de 552 soldats français dont 324 reposent en deux ossuaires. Créé en 1914, ce cimetière rassemble ces combattants tombés lors de la bataille de Lagarde (11 août 1914). En ce lieu, un monument rappelle les lourdes pertes consenties par les hommes de 40e et 58e régiments d’infanterie. Non loin, en direction de Bourdonnay, a été aménagé un cimetière allemand rassemblant principalement des soldats d'origine bavaroise. Dans l'église, deux vitraux rappellent de ce fait d'armes, tandis qu'une plaque commémore le rôle de la Première division de grenadiers Polonais les 17 et 18 juin 1940.

 

L’offensive de Lorraine en août 1914

Depuis 1871, l’Alsace et la Moselle sont annexées au Reichland. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Pour sa part, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus.

Conformément au plan XVII, les 1e et 2e armées françaises attaquent en Lorraine. Le secteur est tenu par les armées sous le commandement du Kronprinz de Bavière qui ont anticipé cette action. Ainsi, l'ensemble du terrain a été fortifié et repéré, facilitant ainsi l'efficacité des tirs de l’artillerie. Marchant à découvert, les troupes françaises subissent de lourdes pertes.

Les combats de Lagarde, 11 août 1914

Le 7 août, le 40e et le 58e régiment d’infanterie (RI) s’installent à Juvelise (Meurthe-et-Moselle). Leur objectif est de couvrir la zone entre Toul et Mirecourt. En prévision des combats, une partie de ces deux régiments se déploie, le 10 août, autour de Lagarde. Devant l'avancée des Français, les Allemands abandonnent le village.

Le 10, deux batteries du 19e régiment d’artillerie, prennent position à la cote 276 à l'ouest de Xures. Vers 18 heures, ces canons tirent sur Lagarde et la côte 283 au nord-ouest de Lagarde. L'artillerie soutient la progression du bataillon du 40e RI à travers la forêt de Parroy. En soirée, les Français s'emparent du bois de Tillot. En fin de nuit, les batteries poursuivent leur manœuvre et se déploient à l'ouest de la cote 283.

Le 11, la cavalerie légère allemande attaque et s'empare de Lagarde. L’artillerie ennemie domine les batteries françaises qui ne peuvent contenir les assauts de l’infanterie bavaroise. Exposés au feu de l'artillerie et des mitrailleuses, les fantassins français sont décimés. En fin de matinée, ils se replient à la ferme de la Fourasse. Des sections des 40e et 58e RI cantonnent à Serres. L’objectif est de résister à l’ennemi. Le colonel Oddon du 40e RI, blessé, est acheminé avec des moyens de fortune à Lunéville.

Dans chacun des deux camps, les pertes humaines sont importantes. Ainsi, le 40e RI enregistrent la perte de 956 blessés, tués ou disparus. À la suite de ces combats, cette unité se replie le 13 août vers le col de Foucray et s’établit au bois de Benamont. Réfugiée dans les caves, la population de Lagarde n'enregistre aucune perte. L'issue de cette bataille est désastreuse. Des canons ont été perdus, tandis que, pour expliquer cet échec, on jette le discrédit sur les troupes du 15e corps d’armée. Quelques jours plus tard, Joffre lance l’offensive de Morhange et de Sarrebourg.

 

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Lagarde
Au nord-est de Lunéville, D 2

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La nécropole nationale de Weiler

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Nécropole nationale de Weiler. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Weiler Wissembourg rassemble les corps de soldats morts pour la France, lors de leur captivité durant l’occupation des Vosges entre 1914 et 1918. Aménagée par l’armée allemande, à l'initiative du maire de Wissembourg, pour y inhumer les dépouilles de prisonniers de guerre russes et français internés dans le camp de Wissembourg, elle est agrandie en 1924 pour y regrouper les corps de trente soldats français décédés eux-aussi durant leur captivité à Villé. Un très grand d'entre eux sont des tirailleurs et des spahis. En 2010, ce lieu de mémoire est reconnu comme nécropole nationale où sont inhumés au total les corps de 221 prisonniers russes, dont 42 reposent en ossuaire, neuf Italiens inhumés en ossuaire, et trente Français. Aux côtés de ces prisonniers de la Grande Guerre, sont enterrés, trois prisonniers polonais, dont un inconnu, capturés au cours de la Seconde Guerre mondiale.

 

Les combats de la vallée de Bruche, 14-21 août 1914

Au terme des combats qui se déroulèrent, au cours de l'été 1914, dans la vallée de la Bruche, en particulier sur le massif du Donon, les Allemands occupent ce secteur. Là, à partir du 22 août 1914, ils commencent l'inhumation des dépouilles de soldats français et allemands retrouvées sur le champ de bataille. À partir de cette date et jusqu'à la fin de la guerre, le massif du Donon est transformé en une forteresse imprenable où est exploitée une main d’œuvre composée de prisonniers russes et d'otages civils.

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre, 1914-1918

Au cours de la guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million sont détenus en Allemagne. Au printemps 1915, les autorités allemandes décrètent l'affectation de prisonniers de guerre dans des kommandos de travail pour pallier la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont requis aux travaux de drainage, de coupe du bois, de construction des routes, mais aussi dans l’agriculture.

Pour ces hommes, les conditions de travail sont difficiles et le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.

Par ailleurs, au travers d'accords entre la France et la Russie, certains Russes rejoignent le front occidental pour compléter les rangs de l'armée française dont les pertes ont été importantes en 1915. En 1916, quatre brigades russes d’élite, 45 000 hommes au total, sont créées. Deux sont envoyées en Macédoine sur le front de Salonique, tandis que la 1re et la 3e brigade sont déployées en Champagne où elles livrent leurs premiers combats en 1917. Avec les tensions politiques et la révolution russe, ces unités sont retirées des premières lignes. Certains se mutinent et sont internés en Algérie. D'autres forment la Légion russe en vue de poursuivre les combats aux côtés de la France. À la fin de la guerre, ce bataillon, qui ne comptait que 1 600 hommes, est nommé la Légion d’honneur russe.

En 1916, les Allemands aménagent dans le village de Weiler, situé à l'est de Wissembourg, un camp de prisonniers où le quotidien est des plus sommaires. Quelques baraques et un hôpital sont ainsi construits pour regrouper des prisonniers russes capturés notamment sur le front occidental. La nécropole de Weiler est aujourd’hui le dernier témoin de l'existence de ce camp sur lequel peu d'archive existe.

 

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Wissembourg
Au nord de Haguenau, D 3

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Monument aux morts 1914-1918

La nécropole nationale de Champenoux

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Nécropole nationale de Champenoux. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Champenoux regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Grand Couronné en septembre 1914. Créé en 1919, ce cimetière militaire, tout comme celui de Courbesseaux, conserve le souvenir de ces combats d’une extrême violence. Aménagée entre 1919 et 1935, cette nécropole rassemble aujourd’hui 2 862 corps, parmi lesquels figure celui d’un combattant français mort pour la France en 1939-1945. 1 600 soldats reposent en tombes individuelles, tandis que 1 261 autres ont été inhumés dans deux ossuaires. Parmi les soldats français, est enterrée la dépouille de l’écrivain Henri Mirville (Tombe 13). Nommé au grade de lieutenant au 277e régiment d’infanterie, il meurt le 20 août 1914 à Noméxy à l’âge de 39 ans.

Au centre de la nécropole, a été érigé un monument dédié "aux héros du Grand Couronné". Créée, en 1921 par des artistes locaux, l’architecte Alfred Thomas et le sculpteur Eugène Gatelet, cette œuvre de bronze, de pierre et de mosaïque dorée représente une mère endeuillée par la disparition de son fils. La croix de guerre, coiffée du casque Adrian, tout comme le rameau d'olivier, symbole de paix et de victoire, rappelle le sacrifice de ce fils, mort pour la France.

 

La bataille du Grand Couronné de Nancy – 4-14 septembre 1914

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII qui définit l’emploi des forces, le général Joffre choisit de rompre les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine, afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

Malgré quelques succès notamment à Mulhouse, les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur les Allemands. En quelques jours, après d’importants sacrifices, la 1re armée du général Dubail et la 2e armée du général de Castelnau sont contraintes de se replier. Au soir du 20 août, le mouvement offensif en Lorraine est brisé. Harassée, la 2e armée recule vers le Grand Couronné de Nancy où se joue, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers, la trouée de Charmes. Se situant à la jonction des deux armées françaises, cette trouée constitue le point faible du dispositif. Nancy est au cœur de tous les enjeux. En effet, l’empereur allemand, Guillaume II, fait de la prise de la ville un objectif prioritaire. Du côté français, Joffre ordonne, le 25 août, aux régiments situés entre Nancy et Verdun de résister afin de couvrir la manœuvre générale de repli sur la Marne. En infériorité numérique, ces unités parviennent à contenir les vagues d’assaut incessantes. Au cours de ces combats, les pertes sont importantes. Le 226e régiment d’infanterie (RI) perd ainsi plus de la moitié de son effectif dans la seule journée du 25. La VIe armée du Prince Rupprecht de Bavière est incapable de dépasser le fort de Manonvillier qui tombe pourtant le 27 août.

Au sud, les Allemands sont tenus en échec. À partir du 4 septembre, ils conduisent par l’est une nouvelle offensive où seule la forêt de Champenoux constitue un réel obstacle. Au cours de ces combats, l’artillerie pilonne le Grand Couronné. Pendant neuf jours, les unités françaises défendent chaque village, chaque bois et chaque colline. Si certaines positions sont abandonnées, d’autres sont âprement disputées. Dans la forêt de Champenoux, les 206e et 212e RI sont anéantis. Les armées françaises sont au bord de la rupture.

Pourtant, le 7 septembre, elles occupent à nouveau les bois de Champenoux et de Velaine. A partir du 11 septembre, les opérations en Lorraine française sont devenues accessoires pour le commandement allemand. Progressivement, l’étau allemand se desserre enfin sur le Grand Couronné. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné prend fin. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Le front se fixe sur cette ligne pour ne plus bouger pendant toute la durée de la guerre. Après le déchaînement d’une telle violence, le front de Lorraine ne connaît plus, au cours de la Grande Guerre, d’opération d’envergure.

 

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Champenoux
Au nord-est de Nancy, N 74

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Monument aux héros du Grand-Couronné

La nécropole nationale de Courbesseaux

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La nécropole nationale de Courbesseaux regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Grand Couronné en août et septembre 1914. Créé en 1920, ce cimetière national tout comme celui de Champenoux conserve le souvenir de l’extrême violence des combats qui se sont déroulés devant Nancy. Jusqu’en 1935, les restes mortels d’autres combattants français inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région y sont transférés. Aujourd’hui, cette nécropole nationale rassemble 2 679 corps dont 1 703 reposent dans deux ossuaires. 976 combattants ont été inhumés en tombes individuelles.

Au terme de ces combats, les dépouilles des soldats dispersées sur le champ de bataille sont rassemblées et inhumées au sein de fosses communes. Il est en effet fréquent au début de la campagne de 1914 de procéder à de telles inhumations. Le principe des tombes collectives subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit d’être inhumé en sépulture individuelle. En cela, la nécropole de Courbesseaux est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises.

Au centre de la nécropole, un imposant monument de pierre et de bronze du sculpteur nancéien Eugène Gatelet rend hommage aux soldats du général de Castelnau, morts pour la défense de Nancy, lors des combats du Grand Couronné. Il représente un jeune paysan déposant une gerbe sur la tombe d’un soldat "Mort pour la France".

La bataille du Grand Couronné de Nancy

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII qui définit l’emploi des forces, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

Malgré quelques succès notamment à Mulhouse, les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant, sur les Allemands. En quelques jours, après d’importants sacrifices, la 1re armée du général Dubail et la 2e armée du général de Castelnau sont contraintes de se replier derrière la frontière. Au soir du 20 août, le mouvement offensif en Lorraine est brisé. Harassés, les hommes de la 1ère armée se concentrent dans le secteur des Vosges, tandis que la 2e armée se déploie sur les hauteurs du Grand Couronné de Nancy où se va jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers, la trouée de Charmes, point de passage naturel entre les massifs montagneux du Grand Couronné au Nord et le ballon des Vosges au Sud. Se situant à la jonction des deux armées françaises, cette trouée constitue le point faible du dispositif. Nancy est au cœur de tous les enjeux. En effet, l’empereur allemand, Guillaume II, fait de la prise de la ville un objectif prioritaire. Du côté français, Joffre ordonne, le 25 août, aux régiments situés entre Nancy et Verdun de résister afin de couvrir la manœuvre générale de repli sur la Marne. En infériorité numérique, ces unités parviennent à contenir les vagues d’assaut incessantes. Au cours de ces combats, les pertes sont importantes. Le 226e régiment d’infanterie perd ainsi plus de la moitié de son effectif dans la seule journée du 25. La Ve armée du prince de Bavière est incapable de dépasser le fort de Manonvillier qui tombe pourtant le 27 août.

Au sud, les Allemands sont tenus en échec. A partir du 4 septembre, ils conduisent par l’est une nouvelle offensive, où seule la forêt de Champenoux constitue un réel obstacle. Au cours de ces combats, l’artillerie pilonne le Grand Couronné. Pendant neuf jours, les unités françaises défendent chaque village, chaque bois et chaque colline. Si certaines positions sont abandonnées, d’autres sont âprement disputées. Dans la forêt de Champenoux, les 206e et 212e RI sont anéantis. Les armées françaises sont au bord de la rupture.

Pourtant le 7 septembre, elles occupent à nouveau les bois de Champenoux et de Velaine. A partir du 11 septembre les opérations en Lorraine française sont devenues accessoires pour le commandement allemand. Progressivement, l’étau allemand se desserre enfin sur le Grand Couronné. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné prend fin. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Le front se fixe sur cette ligne pour ne plus bouger pendant toute la durée de la guerre. Après le déchaînement d’une telle violence, le front de Lorraine ne connaît plus, au cours de la Grande Guerre, d’opération d’envergure.

 

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Courbesseaux
A l’est de Nancy, D 70

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Calvaire. Monument aux morts 1914-1918 - Stèle commémorative au général de Castelnau.

La nécropole nationale de Vergaville

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Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

 

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Créé en 1914 par l’armée allemande, lors de la bataille de Dieuze, la nécropole nationale regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats de Dieuze en août 1914. Il est réaménagé en 1924 et 1926 - dates où sont regroupés les corps des soldats exhumés dans les environs de Vergaville et de Guerbestroff -, puis en 1967. Cette nécropole regroupe les corps de 1 151 Français dont 962 sont répartis dans deux ossuaires.

Un monument a été érigé à la mémoire des soldats du 15e corps d’armée tombés en août 1914.

 

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont occupées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française.

Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Conformément à ce plan, les 1ère et 2e armées françaises se déploient respectivement en Alsace et en Lorraine. Ce secteur est tenu par la VIe armée qui, placée sous les ordres du Prince Ruprecht de Bavière, dispose d’une nette supériorité. Ayant anticipé le mouvement offensif français, l’ennemi a organisé l’ensemble de ce front, notamment les secteurs de Morhange et de Sarrebourg. Des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses y ont ainsi été creusées. Maître du terrain, l’ennemi bénéficie aussi d’importants moyens en artillerie lourde de campagne. En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française du général de Castelnau franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19 août, ils entrent en contact avec la VIe armée.

La bataille de Dieuze - 18-20 août 1914

Le 18 août, des bataillons alpins stationnent à Dieuze, évacuée par l’ennemi. Les troupes ennemies sont retranchées dans la forêt de Brides et Koking, menaçant les troupes du 15e corps d’armée français. De l’autre côté, la veille, sur le front Rohrbach, le 16e corps progresse. Après avoir stationné du 14 au 16 août au nord du village de La Garde, le 23e bataillon de Chasseurs à pied (BCP) atteint Dieuze le 19 août où il reçoit son baptême du feu. Face à lui, l’ennemi a organisé sa défense sur le secteur Morhange-Bendsorf-Sarrebourg. Les éléments du 55e régiment d’infanterie (RI) quittent Juvelize, traversent Dieuze, Kerprich, et longent la voie ferrée Dieuze-Vergaville sous un feu d’artillerie intensif.

La bataille débute tôt le matin, à Vergaville. La résistance ennemie est faible et permet une progression sur le nord du bourg. L’après-midi, la lutte est acharnée. Grâce à des observations aériennes, l’artillerie allemande se déchaine contre les Français dont les positions ont été ainsi révélées.

Le 19 août, à 17 heures, le général de Castelnau ordonne que le 15e corps attaque simultanément le front Cutting, Domnon, Bassing, au nord-est de Dieuze. Le lendemain, ils doivent céder du terrain et se replier après des bombardements ennemis débutés dans la nuit. Au cours de ces affrontements du 19 et 20 août 1914, le 55e RI perd 800 hommes. Les Allemands, qui ont vu ce mouvement de retraite, poursuivent leurs tirs d’artillerie. Après une marche de plus de 24 heures, le 55e RI peut enfin cantonner à Dombasle-sur-Meurthe le 22 août.

Plus largement, au soir du 20 août, l'offensive française est brisée. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se jouer le sort de la Lorraine française.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources, morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, qui perd, aux yeux des belligérants, tout intérêt stratégique.

 

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Vergaville
Au sud-est de Morhange, par D 22

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Monument aux morts du 15ème corps d’armée tombés en août 1914

La nécropole nationale de Cutting

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Nécropole nationale de Cutting. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Cutting dite L’Espérance, regroupe les restes mortels de soldats morts pour la France lors des combats de Dieuze en août 1914. Créé en 1914, au terme de ces combats meurtriers, ce cimetière est réaménagé successivement de 1920 à 1924, puis en 1934 et enfin en 1967. Aujourd’hui, cette nécropole réunit les corps de 813 Français dont la majorité (540 au total) repose dans deux tombes collectives. Parmi ces combattants, repose le corps du général Diou, commandant la 63e brigade d’infanterie. Blessé grièvement au bois de Muhwald, il décède à Dieuze. Son corps repose dans une tombe individuelle devant un monument érigé après la guerre afin de rappeler le sacrifice des 15e et 16e corps d’armée en août 1914. Le corps du colonel Arbanère, du 53e régiment d’infanterie (RI), décédé le 20 août 1914 y est également inhumé.

La nécropole de L’Espérance est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Le recours aux tombes individuelles se généralise progressivement, appuyé par la loi du 29 décembre 1915 qui accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumés en sépulture individuelle.

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française.

Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Ce secteur est tenu par la VIe armée qui, placée sous les ordres du prince Ruprecht de Bavière, dispose d’une nette supériorité. Ayant anticipé le mouvement offensif français, l’ennemi a organisé l’ensemble de ce front, notamment les secteurs de Morhange et de Sarrebourg. Des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses y ont ainsi été creusées. Maître du terrain, l’ennemi bénéficie aussi d’importants moyens en artillerie lourde de campagne. En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française du général de Castelnau franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19, ils entrent en contact avec la VIe armée.

La bataille de Dieuze - 18-20 août 1914

Le 18 août, des bataillons alpins stationnent à Dieuze, évacuée par l’ennemi. Celui-ci se retranche dans la forêt de Brides et Koking. De l’autre côté, la veille, sur le front Rohrbach, les troupes du 16e corps progressent. Placé en réserve à proximité de Rohrbach, le 53e régiment d’infanterie (RI), à la lisière de la forêt de Vulcain, soutient la manœuvre.

Le lendemain, les Français prennent position dans le village de Metzing. Deux compagnies du 37e RI y organisent le système de défense, tandis que d’autres éléments interviennent sur d'autres secteurs où ils subissent les feux de l’artillerie. En milieu de journée, sur les hauteurs de Riche, les soldats se replient. En fin de journée, ils pénètrent en partie dans Conthil pendant que d’autres éléments occupent la cote 270. Le même jour, à 17 heures, le général de Castelnau ordonne au 15e corps d’attaquer simultanément le front Cutting, Domnon, Bassing, au nord-est de Dieuze.

Le 20 août, à l’aube, après avoir essuyé des bombardements ennemis, les Français s’élancent. Supérieur en nombre, l’ennemi, placé en embuscade, harcèle les troupes françaises. Cibles de choix et souvent à découvert, elles sont clouées sur place. Elles sont rapidement débordées. Au cours de l’un de ces combats, le général Diou est gravement blessé. Les Bavarois pressent les défenses françaises. Au cours de l’après-midi, une retraite générale est ordonnée. Dans la précipitation, les Français abandonnent, sur le champ de bataille, près de 7 000 morts et 10 000 blessés.

Au soir du 20 août, le mouvement offensif de l’armée française est brisé. Harassés, les Français reculent alors vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se décider le sort de la Lorraine française.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Les pertes humaines sont importantes. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Le général Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne va devenir la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle et perd, aux yeux des belligérants, tout intérêt stratégique.

 

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Adresse

Cutting
Au sud-est de Morhange, D 38

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des 15e et 16e corps d’armée tombés en août 1914

La nécropole nationale de Dieuze

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Nécropole nationale de Dieuze. © ECPAD

 

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Créée en 1914 par l’armée allemande au terme de la bataille de Dieuze, la nécropole nationale de Dieuze regroupe les corps de combattants décédés lors des deux guerres mondiales. Aménagée de 1924 à 1926 puis en 1964, elle rassemble les restes mortels exhumés de cimetières de Meurthe-et-Moselle et des Vosges. Au titre de la Grande Guerre, sont dénombrés 821 Roumains, 263 Français dont 239 en deux ossuaires, 122 Allemands reposant dans deux ossuaires, huit Polonais et sept Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, 222 Polonais y reposent ainsi que cinq Français.

En ce lieu, est érigé un monument honorant le souvenir des soldats roumains tombés sur le sol français en 1914-1918. Ce mémorial fut inauguré en 1998 par le ministre roumain de la Défense. Érigée sur un socle en grès des Vosges, cette œuvre, offerte par la Roumanie, est la reproduction d’un monument de Bucarest. Le catafalque contient de la terre provenant des dix cimetières français en Roumanie.

 

La bataille de Dieuze, 18-20 août 1914

Le 18 août 1914, les Français s'emparent de Dieuze, évacuée par l’ennemi qui se retranche dans la forêt de Brides et Koking. Là, il menace directement le 15e corps d’armée français. Sur le front Rohrbach, le 16e corps progresse, atteignant la défense sur le secteur Morhange-Bendsorf-Sarrebourg.

Dès lors, les premiers combats débutent dans le secteur de Vergaville. Les Français avancent au nord du bourg, puis marchent sous le feu intense de l'artillerie allemand. Grâce aux observations de l'aviation allemande, chaque bataillon est, tour à tour, repéré et écrasé par l’artillerie. Le 19, le général de Castelnau ordonne au 15e corps d'attaquer en direction de Cutting, Domnon, Bassing. Les pertes sont importantes. Au sein du 55e RI, 800 hommes sont mis hors de combats. Le 20, les Français se replient, abandonnant leurs positions. Les Allemands continuent leur effort en pressant leur adversaire. Au soir du 20, le mouvement français s'enraye. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de 1917, des milliers de combattants roumains sont fait prisonniers. Au 1er février, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 sont internés en Allemagne. Beaucoup de ces hommes sont transférés vers la France ou l'Italie. Là, leur détention est éprouvante. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore leur sort. Mais en octobre, 28 000 hommes sont encore en vie. Subissant de nombreux sévices et mal nourris, beaucoup ont été employés dans des kommandos agricoles, des mines et des usines... Quelques civils alsaciens tentent de les aider au risque de répression de l'ennemi. À la fin de la guerre, des responsables allemands issus des Rümanen-Bechachungskommando (détachement de surveillance des Roumains) sont désignés comme criminel de guerre sur une liste de noms issue des articles 227 à 230 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. À Dieuze comme à Haguenau, un monument rappelle la mémoire des 2 344 prisonniers de guerre roumains morts dans les camps d’internement allemands en Alsace et en Lorraine en 1917.

La 1re division de grenadiers polonais dans la bataille de France, mai-juin 1940

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, est créée la 1re division de grenadiers polonais (DGP). Ces hommes sont rassemblés et s'entraînent au camp de Coëtquidan (Morbihan). Le 15 avril 1940, cette unité rejoint la région de Lunéville pour soutenir les troupes françaises. D'ailleurs, du 24 mai au 6 juin 1940, la 1re DGP est associée au 20e corps d’armée dans la Sarre. À partir du 14 juin, dans le secteur de Lagarde sur le canal de la Marne au Rhin, ces hommes résistent vaillamment. Mais débordée par la Wehrmacht et assurant la couverture de la 52e division française, ils se replient. Le 21 juin 1940, cette unité est remaniée en petites sections qui, une à une, fuient vers la Grande-Bretagne. Mais, le 2e bataillon du 3e régiment stationné à Moyenmoutier ne parvient pas à s’extraire de ce secteur et se replie sur Saint-Dié où il livre un ultime combat. Au terme de celui-ci, les combattants décédés sont inhumés à Dieuze, tandis que d'autres sont faits prisonniers par les Allemands.

 

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Dieuze
Au sud-est de Morhange, D 999

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La nécropole nationale de Conthil

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Nécropole nationale de Conthil. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Conthil regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille de Morhange en août 1914. Aménagé au terme de ces combats meurtriers en 1914, le cimetière a été rénové en 1988 et rassemble les corps de 39 Français. Seule la dépouille du capitaine Georges de Fabry, commandant la 1ère compagnie du 37e régiment d’infanterie (RI), repose dans une sépulture individuelle. Les autres combattants, principalement de jeunes soldats des classes 1910 à 1913 affectés au 37e RI, ont été inhumés dans une tombe collective.

La nécropole de Conthil est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Le recours aux tombes individuelles se généralise progressivement, appuyé par la loi du 29 décembre 1915 qui accorde à l'ensemble des soldats morts pour la France le droit à être inhumés en sépulture individuelle. Après la guerre, un monument dédié à la mémoire du 37e RI de Nancy, a été érigé.

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française.

Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19 août, ils entrent en contact avec la VIe armée du prince Ruprecht de Bavière. Ayant anticipé cette attaque, l’ennemi est maître du terrain et dispose d’importants moyens en artillerie lourde de campagne. Par ailleurs, dès le 1er août, les secteurs de Morhange et Sarrebourg sont structurés par des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses. Placés en embuscade, les Allemands harcèlent les Français de la 11e division, appelée "Division de fer". Cibles de choix, ils sont cloués sur place et rapidement débordés. Luttant au corps à corps pour tenir la position, les soldats français sont forcés de se replier précipitamment, abandonnant sur le champ de bataille, près de 7 000 morts et 10 000 blessés.

La bataille de Morhange 19-20 août 1914

Le 19 août, les Français prennent position dans le village de Metzing. Deux compagnies du 37e RI y organisent le système de défense tandis que d’autres éléments interviennent sur d'autres secteurs où ils subissent les feux de l’artillerie. Les fantassins allemands tirent des casernes de Morhange, tuant, à la tête de leurs hommes plusieurs officiers français. Cependant, en milieu de journée sur les hauteurs de Riche, les soldats allemands se replient. En fin de journée, la 1ère compagnie pénètre dans Conthil pendant que la 3e occupe la cote 270.

L’ennemi contre-attaque en direction du village mais progresse lentement. A chaque maison, à chaque coin de rue, les Français s’accrochent et se retranchent, sur ordre du capitaine de Fabry dans une maison appelée Le château à la sortie du village. Très vite, l'ennemi bien supérieur en nombre pénètre dans cette bâtisse où il ne reste plus que quelques rares survivants. Le capitaine de Fabry se trouve parmi les morts. Durant ces combats, le 37e RI perd 800 hommes dont 27 officiers. Au soir du 20 août, le mouvement offensif de l’armée française est brisé. Harassés, les Français reculent alors vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se décider, le sort de la Lorraine française Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Les pertes humaines sont importantes. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Le général Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle et perd, aux yeux des belligérants, tout intérêt stratégique.

 

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Conthil
Au sud de Morhange, D 79

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