La nécropole nationale de Vauxbuin

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Nécropole nationale de Vauxbuin. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vauxbuin

 

Créée en 1919, la nécropole nationale de Vauxbuin regroupe, au titre de la Première Guerre mondiale, les sépultures de 4 898 soldats français dont 940 reposent dans deux ossuaires et un Russe. Les corps de 17 combattants morts pour la France lors de la campagne de France y sont également inhumés. À proximité de ce site, a été aménagé un cimetière allemand où plus de 9 000 soldats sont inhumés.

 

Les combats de 1914-1915 dans ce secteur de l’Aisne

Dès le début de la guerre, le plateau du Chemin des Dames qui domine la vallée de l'Aisne est âprement disputé. Observatoire naturel, cette position est un verrou stratégique qui contrôle à la fois la plaine de Reims et celle de Soissons. Après son échec sur les Marne, l'ennemi est poursuivi par les Alliés qui, le 12 septembre 1914, franchissent l'Aisne. Le 30 octobre, les Allemands occupent Vailly-sur-Aisne. En novembre, le plateau est aux mains de l’ennemi qui le transforme progressivement en véritable forteresse.

Le 25 décembre 1914, les Français s’élancent de Crouy pour s’emparer de la cote 132, clé de voûte des positions allemandes. Le 8 janvier, après un violent bombardement, les premières lignes allemandes sont conquises. Durant cinq jours, les attaques se succèdent sur les pentes de la cote 132. Fantassins allemands et français luttent pied à pied. Finalement, les lignes françaises sont percées : l'ennemi dégage la cote 132 et s’empare de Crouy. Mais, les Français conservent l’accès aux passages de la rivière sur la rive nord. Quant aux Allemands, ils atteignent les faubourgs de Soissons à Saint-Paul et à Saint-Médard. Les pertes françaises sont importantes, 12 000 hommes dont 1 800 pour le seul 60e régiment d’infanterie.

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général français Nivelle maintient son offensive sur le Chemin des Dames. Engageant plus d’un million d’hommes et d'importants moyens matériels, cette action débute le 16 avril.

Après un bombardement partiel des positions allemandes, les premières vagues d'assaut se heurtent aux barbelés souvent intacts. Nombre de fantassins sont fauchés par les mitrailleuses ennemies. Pourtant, les Français atteignent la crête du Plateau de Californie. Le lendemain, sous la neige, ils poursuivent leur effort mais ne peuvent rompre le front. Les pertes sont importantes. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tués, blessés ou disparus. En moyenne, chaque division perd 2 600 hommes. L'autorité de Nivelle vacille. Des mouvements de contestation éclatent dans les rangs de certaines unités.

Au cours de l'été 1917, de Craonne à Laffaux, de nouvelles opérations sont lancées pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames. En octobre, la bataille de la Malmaison, dont l'objectif est plus limité, vise la prise de l'ancien fort situé à l'ouest du Chemin des Dames. Le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

La bataille de l’Ailette, mai-juin 1940

En 1940, ce secteur est le théâtre d'éprouvants combats. L’offensive allemande du 10 mai 1940 affecte les campagnes et les villes des Ardennes et de l’Aisne. Le village d'Oeuilly, sur le Chemin des Dames, est l'un des points stratégiques. Occupé par les fantassins du 6e régiment d'infanterie (RI), cette position, après de violents combats, tombent aux mains de l'ennemi le 21 mai 1940. Du 5 au 7 juin, les troupes françaises se maintiennent dans le secteur de l'Ailette. Mais, le 7 juin, la 27e division d’infanterie alpine est débordée. L'ennemi s'empare de Soissons et de Fère-en-Tardenois. Le 9, le département de la Marne est envahi.

 Au delà de ces combats qui engendrent la perte de plus de 55 000 morts, la population civile subit de violents bombardements aériens de la Luftwaffe et est obligée de quitter villes et villages. C’est le début de l'exode.

 

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Adresse

Vauxbuin 02200
À 5 km au sud-ouest de Soissons, en bordure de la RN 2 (Paris/Laon)

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La nécropole nationale de Villers-Cotterêts

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Nécropole nationale de Villers-Cotterêts. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Villers-Cotterêts regroupe les dépouilles de 3 411 soldats français dont 933 sont inhumés dans deux ossuaires, quatre Britanniques et quatre Russes décédés lors de la Première Guerre mondiale et dix combattants français morts pour la France entre 1939 et 1940. Ce cimetière a été créé en 1914 afin d'y réunir les corps des blessés décédés dans les hôpitaux de la ville entre 1914 et 1918. Elle a été aménagée de 1920 à 1926 puis en 1936 afin de rassembler les corps exhumés de cimetières communaux de l’Aisne.

Parmi les combattants, reposent plusieurs soldats du bataillon mixte du Pacifique, tel que A Taunina Teuruaru décédé le 27/10/1918 à l’Ambulance 18/7 à Villers-Cotterêts (tombe n° 2207). Venant de Polynésie française, ces hommes sont morts lors des combats pour la prise de Vesles, de Caumont et de la ferme du Petit Caumont située dans la plaine du Marlois (Aisne).

Villers-Cotterêts une ville de l’arrière front

Au début de septembre 1914, les Français ne peuvent tenir la ville, où avait été ouvert provisoirement, dans l'école des garçons, l’hôpital militaire temporaire n°106. Après le sursaut victorieux sur la Marne, les Français installent le quartier général de la 6e armée. Grâce à sa gare régulatrice, Villers-Cotterêts devient une ville de l'arrière front où transitent munitions, matériels et vivres. Pour soigner les blessés, des structures sanitaires comme l’hôpital n°22 installé dans le parc du château, sont ouvertes. Ceux qui succombent dans les baraquements, situés derrière le château, sont alors inhumés dans un cimetière provisoire qui devient, après la guerre, la nécropole nationale.

Des tirailleurs kanak dans l’Aisne : Le bataillon mixte du Pacifique

Le bataillon mixte du Pacifique (BMP) est composé de soldats canaques, calédoniens ou tahitiens. D’août à octobre 1917, ces hommes renforcent leur position située dans le secteur de l’Ailette (Chemin des Dames). A partir de juin 1918, ils sont engagés dans la bataille du Matz. Rattaché au 418e régiment d'infanterie (RI), le bataillon mixte prend part à l’attaque meurtrière du plateau de Pasly près de Soissons. Le 25 octobre 1918, le BMP est en première ligne pour la prise de Vesles, Caumont et de la ferme du Petit Caumont. En quelques heures, 32 Kanak, dix Tahitiens et cinq Calédoniens tombent au Champ d'honneur. Le 10 décembre 1918, le BMP reçoit une citation collective à l’ordre de la 10e armée française. Aujourd'hui, les nécropoles nationales de Flavigny-le-Petit, Soupir, Amblen ou de Cerny-en-Laonnois conservent les restes mortels de ces combattants.

La seconde bataille de la Marne, juillet 1918

Après les succès militaires allemands du printemps 1918 dans l’Oise ou l’Aisne, le dispositif défensif allié demeure fragile. Les Français ont ainsi été repoussés au sud de la Marne. L'ennemi occupe Soissons ou Château-Thierry et cherche encore à pousser leur avantage. Dans un ultime effort, l'adversaire lance d'importantes offensives en différents secteurs du front. L'une de ces Friedensturm, (ruée pour la paix) débute, le 15 juillet 1918, dans la région de Fère-en-Tardenois. L'objectif ennemi est de s'emparer des infrastructures ferroviaires et routières facilitant ainsi l'approvisionnement logistique des troupes.

Au terme d'un violent bombardement, les troupes d'assaut s’élancent entre l'Aisne et l'Ourcq. Bousculant les Français, certaines parviennent à franchir la Marne. À l'ouest, Dormans tombe. Le front est rompu mais les alliés s’accrochent, au point que, le 17 juillet, la situation est rétablie. Français, Américains, Italiens et Britanniques contre-attaquent sur un front de 50 kilomètres. Appuyée par l’artillerie et grâce à l’emploi massif des chars et de l’aviation, l’armée du général Mangin, concentrée dans la forêt de Villers-Cotterêts, progresse rapidement, remontant vers l’Ourcq. Le 20, les Allemandes se replient derrière la Marne. Le 21 Château-Thierry est libérée par les troupes françaises et américaines.

Au cours de l’été, les alliés poursuivent leur effort, accablant plus encore l’ennemi. La Grande Guerre trouve son dénouement à l’automne, lorsque les fronts périphériques d’Orient et d’Italie s'effondrent. Asphyxiée sur le plan économique et frappée par la guerre civile, l’Allemagne accepte, le 11 novembre 1918, de signer l'armistice.

 


 

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Adresse

Villers-Cotterêts
À 22 km au sud-ouest de Soissons, avenue de Compi

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La nécropole nationale de Chauny

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Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

 

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Créée en 1919, la nécropole nationale de Chauny regroupe les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Chauny, Coucy et Laon. En 1953, les dépouilles de soldats tombés durant la Seconde Guerre mondiale sont y sont inhumées. En ce lieu, reposent 468 soldats français dont 139 en ossuaire pour la période 1914-1918 et 18 tués en mai-juin 1940, dont huit inconnus. Cette nécropole est située à proximité d’un cimetière allemand avec 1527 sépultures et d’un cimetière britannique comprenant 435 soldats.

Parmi les soldats inhumés en ce lieu, reposent Roger Turpaud, soldat au 276e régiment d’infanterie (RI), journaliste responsable de l'information judiciaire au Figaro puis directeur du Journal des commissaires de police et de L'Administration Financière (carré 1 tombe n° 71) ou encore Jean-Louis Coqueton, caporal au 278e RI, chef du bureau à la Préfecture de la Creuse, qui est blessé et fait prisonnier le 21 septembre 1914 à Moulin-sous-Touvent. Il décède au lazaret allemand de Chauny le 1er octobre 1914 (carré 2 tombe n° 14). 

 

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général Nivelle maintient son attaque, en avril, sur le Chemin des Dames. Pour soutenir cet effort, il engage 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons et pour la première fois par 128 chars. Au total, plus d’un million d’hommes sont concernés par cette opération.

Le 2 avril, l’artillerie pilonne les positions allemandes qui sont partiellement détruites. Aussi, au matin du 16 avril, les premières vagues se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses ennemies. Pourtant, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Le lendemain, malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, se déroulent des combats d’une rare intensité. L'autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts. Chaque division a perdu en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, est lancée une série d'opérations et de contre-attaques pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. Sous une chaleur torride, les combats font rage. Les fantassins des deux camps supportent des souffrances extrêmes. En octobre 1917 se déroule la bataille de la Malmaison dont l'objectif limité est la prise de l'ancien fort de la Malmaison à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis, le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

Parmi ces soldats, de nombreux fantassins issus des colonies, notamment Dassango Temba Naba, de sang royal des Mossis de la région de Ouagadougou (Burkina-Faso), tombe n° 266. Né vers 1894, il est l’un des fils du Moogo Naaba Koom qui a régné de 1905 à 1942 ("Naba ou Naaba" se traduit par "chef" et désigne les membres de la famille royale). Recruté en 1916, il est incorporé au 61e bataillon de tirailleurs sénégalais et a le grade de caporal. Le 61e bataillon de tirailleur sénégalais (BTS) hiverne au camp du Courneau à La Teste de Buch en Gironde, puis intègre le 1er corps d’armée colonial qui combat à l’ouest de Laffaux à partir du 30 mars 1917. Au cours de l’offensive du Chemin des Dames, il trouve la mort le 16 avril sur les pentes du Mont-des-Singes à Vauxaillon.

Deux frères reposent également aux tombes n°3 et n° 4, Bernard et Pierre de Kernafflen de Kerglos, vieille famille quimpéroise, respectivement, enseigne de vaisseau auxiliaire sur le front de mer de Nieuport décédé le 17 septembre 1918 à l’hôpital de Rosendaël (Nord) et capitaine du 330e RI décédé le 29 août 1918 à Champs.

La bataille de l’Ailette, mai-juin 1940

En mai-juin 1940, ce secteur est le théâtre de nouveaux combats.  L’offensive allemande du 10 mai 1940 frappe les Ardennes et l’Aisne. D’une rare violence, les combats se déroulent aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Situé sur le Chemin des Dames, le village d’Oeuilly reste un point stratégique occupé par le 6e RI.  Du 5 au 7 juin, les troupes françaises résistent et soutiennent la ligne de front dans le secteur bordant la rivière l’Ailette, Malheureusement, malgré la résistance de la 27e division d’infanterie alpine, l’ennemi s’empare, le 7 juin, de Soissons et de Fère-en-Tardenois. Le 9, la Marne est franchie. Pour sa part, les civils subissent les nombreux bombardements de la Luftwaffe. Ces combats engendrent des pertes importantes côté français avec plus de 55 000 morts et environ 1 850 000 prisonniers.

 

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Adresse

Chauny
À l’est de Soissons, D 937

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La nécropole nationale de Vic-sur-Aisne

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Nécropole nationale de Vic-sur-Aisne. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Vic-sur-Aisne regroupe 3 046 soldats français dont 932 reposent dans deux ossuaires et sept autres combattants morts durant la Seconde Guerre mondiale. Créé en 1921, ce cimetière est aménagé jusqu'en 1935 pour regrouper les corps exhumés de cimetières militaires de l’ouest de Soissons.

Parmi ces combattants, un légionnaire d’origine chinoise, MA YI PAO (carré F tombe n ° 59). De religion musulmane, Mia Yi Pao avait quitté son pays, alors en pleine instabilité politique pour échapper aux persécutions religieuses dont il était victime. À 24 ans, il s’engage dans la Légion étrangère. Si la plupart de ses compatriotes sont employés comme travailleurs, il est le seul combattant chinois reconnu à ce jour mort pour la France, le 2 septembre 1918, décédé des suites de ses blessures, à l’ambulance de Jaulzy, dans l’Oise.

 

Les batailles de l’Oise, 24 mars - 13 juin 1918

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes, marchant vers le sud, traversent l'Oise. Une semaine plus tard, après le sursaut allié sur la Marne, l'ennemi se replie, empruntant le même itinéraire. Progressivement, le front se fige. Au Nord-Est de l’Oise, Français et Allemands se font face et s'affrontent violemment dans les secteurs de Lassigny et de Tracy-le-Val. Jusqu’en 1918, ce front est relativement préservé. Quelques actions importantes se déroulent autour du plateau de Touvent ou du Bois des Loges.

 Au printemps 1918, avec la défection russe, les Allemands disposent d'une nette supériorité numérique. Aussi, avant l'arrivée des Américains, l’ennemi décide-t-il de porter une puissante action dans la Somme et dans l’Oise à la jonction des armées françaises et anglaises.

Les batailles de Noyon et du Mont-Renaud, 24 mars - 30 avril 1918

Le 21 mars 1918, les Allemands s'élancent, bousculant les armées britanniques. Très vite, le front est rompu, une brèche de 80 kilomètres est ouverte. La région de Noyon est au cœur des enjeux. Le 25, les Français, après avoir vaillamment résisté, abandonnent Noyon pour se retirer sur le Mont-Renaud au sud-ouest de la ville. Le 57e régiment d'infanterie (RI) doit tenir cette position essentielle dans la défense de Paris. En 20 jours, 22 assauts sont repoussés. Un tiers des effectifs de cette unité est hors de combat. Le 123e RI qui le relève est tout aussi durement éprouvé.

La bataille du Matz, 9-11 juin 1918

En juin, la progression de la VIIe armée allemande vers la Marne ouvre la route de Paris. Une nouvelle action est alors conduite dans l’Oise. Après un violent bombardement, l'ennemi porte ses efforts vers Compiègne et Estrées-Saint-Denis. À nouveau, la 3e armée française subit ce choc et résiste devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud. Treize nouveaux assauts sont repoussés par la 1re division de cuirassier à pied qui est contraint d'abandonner cette position. Au soir du 9 juin, le front français est partiellement entamé et un saillant de 9 kilomètres est ouvert au centre du dispositif français.

Le 11, le général Mangin porte son effort sur le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Très vite, les fantassins français progressent sans l'appui des chars lourds Schneider et Saint-Chamond et de l'artillerie. Peu à peu, les positions perdues sont reprises et le 13 juin la bataille du Matz s'achève. La 3e armée paye un lourd tribut à la défense de Paris et dénombre près de 40 000 hommes hors de combat. Les combats se poursuivent jusqu’en août, date de la libération totale du département. Devenu le premier département français libéré, l’Oise accueille dans la forêt de Compiègne les signataires de l’Armistice le 11 novembre 1918.

 

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Adresse

Vic-sur-Aisne
À l’est de Compiègne et à l’ouest de Soissons, D 2

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La nécropole nationale de Betz

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Nécropole nationale de Betz. © ECPAD

 

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Située à quelques kilomètres d’Acy-le-Multien, la nécropole nationale de Betz-Montrolles regroupe les corps de 44 soldats morts pour la France, dont 21 sont inhumés en ossuaire. Les autres combattants, pour la plupart décédés lors de la bataille du Matz (juin 1918) rapatriés à l'ambulance 5/1 de Betz, reposent en tombes individuelles. Ce lieu de mémoire est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale. En effet, à cette époque, les hommes de troupe sont généralement inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

Rappelant l’engagement des soldats de l'Armée de Paris engagés sur les champs de bataille de l'Ourcq, un monument-ossuaire conserve ainsi les restes mortels de combattants tués entre le 7 et le 9 septembre dans les environs du Bois de Montrolles. Beaucoup de ses hommes étaient originaires de Bretagne.

 

La bataille de l’Ourcq, 5-9 septembre 1914

Le 25 août 1914, ne pouvant stopper la progression des armées allemandes, le général Joffre ordonne le repli des troupes françaises sur une nouvelle ligne de résistance. Près de 500 000 hommes entament un mouvement rétrograde sur une nouvelle ligne allant de Verdun à la Manche. Son objectif est de couper la marche des Allemands pour les repousser plus au nord. Il crée à cette occasion la 6e armée dont le commandement est confié au général Maunoury. Stationnés dans la région de Meaux-Senlis, ces hommes sont chargés de défendre Paris.

Cette opération, prélude du mouvement offensif allié sur la Marne, vise à attaquer le flanc droit découvert de la Ière armée allemande. Le 5 septembre, l’armée Maunoury est au contact de l’ennemi. Dans la vallée de l’Ourcq, chacun des belligérants s'attachent à conquérir les collines car leur contrôle facilite l'observation des mouvements ennemis et le déploiement de l'artillerie. Français et Allemands s'accrochent à leurs positions, notamment sur la ligne de crête située entre Penchard, Monthyon et Montgé-en-Goële. Du côté français, malgré les assauts répétés et l'emploi massif des canons de 75 mm, le sort de la bataille reste indécis.

Pour soutenir au nord de la bataille, l'aile gauche française en difficulté, dans la nuit du 7 au 8 septembre dans la région de Nanteuil-le-Haudoin - Betz, 630 taxis parisiens réquisitionnés par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, gagnent Nanteuil-le-Haudouin. Près de 4 000 hommes sont ainsi transportés, créant ainsi le mythe des « Taxis de la Marne ».

Après avoir été traversé par les Anglais fuyant l’avancée de l’ennemi, le village de Betz est au cœur de la bataille. Le 5, les premiers combats se déroulent dans la région. Le 8, au soir, après avoir franchi l’Ourcq, les Allemands tiennent le bois de Montrolles. Grâce aux renforts acheminés par les Taxis de la Marne, les Français attaquent au sud, mais l’ennemi réplique, au nord, en vue d’envelopper les Français. Les combats sont acharnés au bois de Montrolles. Malgré d’importants efforts, les Bretons du 219e, 264e, 316e et 318e régiment d’infanterie (RI) se replient sur Villers-St-Genest et Nanteuil-le-Haudouin. Les combats se poursuivent, au cours desquels disparait le capitaine François Dupont. Né à La Rouxière (44), cet officier du 316e RI repose à Betz, en tombe individuelle. Toutefois, contenus en d’autres secteurs du front, les Allemands abandonnent rapidement le village de Betz, détruit partiellement au terme de huit jours d’occupation.

Sur le reste du front, les Français font volte-face sur la Marne et cherchent à contenir, aux côtés des Britanniques du Corps expéditionnaire, les coups de boutoirs de l’armée allemande. Le mouvement ennemi s'infléchit et le 9, il est contenu en Champagne, notamment dans les Marais de Saint-Gond. Le 10, le général Maunoury relance son offensive. Sur l'Ourcq, le front est rompu. Menacé et risquant d'être coupés de leurs arrières, les Allemands se replient, sur l'Aisne, sur des positions précédemment fortifiées.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne et plus particulièrement la bataille de l’Ourcq, permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée au prix de terribles pertes. 250 000 Français meurent au cours des mois d’août et septembre 1914. Les armées britanniques et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Dans un ultime effort, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée vers la mer afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils s’échouent sur les rivages de la Mer du Nord. Le 15 novembre 1914 le front se stabilise définitivement, la guerre de mouvement va faire place à la guerre de position. L'espoir dans chaque camp d'une victoire éclair est désormais perdu. Les armées vont entrer dans la guerre des tranchées et s'enterrer durant 4 ans.

 

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Betz
Au sud-ouest de Villers-Cotterêts, D 332

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La nécropole nationale de Senlis

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Nécropole nationale de Senlis. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Senlis regroupe les dépouilles de soldats tués lors des grandes offensives du printemps 1918. Créée en juin 1918, à proximité de l’hôpital militaire, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1921 pour rassembler les corps d’autres soldats inhumés initialement dans les cimetières militaires provisoires d'Ognon, de Gouvieux, de Chantilly et de Vineuil. Au total, reposent, en ce lieu, 1 146 soldats français au titre de la Première Guerre mondiale. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 78 combattants. Aux côtés de ces hommes, sont enterrés 136 soldats britanniques, principalement des 15e et 34e divisions écossaises, et deux Russes. Quatre soldats français morts lors de la Deuxième Guerre mondiale y reposent également.

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes atteignent l'Oise et marchent vers Paris. Mis en déroute, l'ennemi se replie vers le nord-est de l’Oise et se fixe sur de solides positions. Jusqu’en 1918, ce front est à l’écart des opérations de grande ampleur, même si des combats localisés cherchent à contrôler des lieux stratégiques, tels que la colline de Lassigny, le plateau de Toutvent ou le Bois des Loges.

Les batailles de l’Oise, Noyon et Mont-Renaud (24 mars – 30 avril 1918) - Matz (9-11 juin 1918)

Le 21 mars 1918, portant leur effort vers Paris, les armées allemandes se ruent à la jonction des armées britanniques. Submergé par les troupes d’assaut allemandes, le front se rompt. Une brèche de 80 km est ouverte entre Arras et Reims. La région de Noyon est au cœur des combats. Le 25, les fantassins français, de la 3e armée, usés par cinq jours de combats ininterrompus, abandonnent Noyon et se replient sur le Mont-Renaud. Le 57e régiment d’infanterie (RI) s'accroche à cette position située sur la route de Compiègne. De ce point, l’artillerie lourde française pilonne Noyon. L'ennemi multiplie les assauts. En 20 jours, le 57e RI en repousse 22. Un tiers de ses effectifs est hors de combat. Le 123e RI est aussi durement éprouvé.

En juin, la VIIe armée allemande progresse vers Château-Thierry. La Marne est atteinte. Poursuivant son effort, l'ennemi lance de nouvelles actions en direction de Compiègne. Une fois encore, la 3e armée française subit ce choc et livre de nouveaux combats devant Courcelles, Thiescourt ou au Mont-Renaud. Au soir du 9 juin, l'ennemi progresse davantage. Le 11, le général Mangin attaque le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Bientôt, l'infanterie avance sans appui des chars et de l'artillerie. Repoussé au-delà du Matz, l'ennemi se reprend et bloque cette contre-attaque. Le 13 juin, l’action française est interrompue. Enregistrant la perte de 40 000 hommes, tués, blessés ou disparus, la 3e armée paye un lourd tribut. Mais Paris est sauvée. Les combats se poursuivent jusqu’en août 1918, date à laquelle le département est entièrement libéré. L’Oise est ainsi le premier des départements libérés.

 

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Adresse

Senlis
Rue aux Chevaux

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La nécropole nationale de Compiègne-Royallieu

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Nécropole nationale de Compiègne-Royallieu. © MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

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La nécropole nationale de Compiègne-Royallieu regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France des suites de leurs blessures dans les hôpitaux de la ville. Adossée au cimetière sud de Compiègne, elle fut créée en 1921 et se situe à l'emplacement de l'ancien cimetière militaire dépendant de l'hôpital militaire temporaire n°16. En 1935 y furent également regroupés les corps exhumés de cimetières du département. Le cimetière rassemble près de 3 400 corps dont au titre de la Grande Guerre, 3 300 Français (264 en deux ossuaires), 81 Britanniques, 11 Russes, un Belge et un Allemand inhumé en ossuaire, ainsi que quatre Français tués lors de la Seconde Guerre mondiale.

 

Les batailles de l’Oise - 1914-1918

En août 1914, conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénétrèrent en Belgique et marchèrent vers Paris. Ils franchirent l’Oise puis l’Aisne avant d’être arrêtés par la contre-offensive française de la Marne. Les deux armées se fixèrent alors sur un front allant de Verdun à Dunkerque ;  la rive droite de l’Oise fut occupée par les Allemands tandis que des combats acharnés eurent lieu sur la rive gauche où s’illustrèrent notamment les régiments de Zouaves.

Durant trois ans, de septembre 1914 à mars 1917, le front se figea. Noyon subit une occupation des plus strictes et l’Oise ne fit l’objet d'aucunes  grandes opérations militaires ; ce fut un secteur "calme". Les troupes françaises et allemandes consolidèrent leurs positions et aménagèrent notamment des carrières souterraines qu’ils décorèrent et sculptèrent.

Au terme de l’année 1916, l’Etat-major allemand souhaita resserrer le front et décida donc d’abandonner le secteur de Noyon. Appliquant la stratégie de la "terre brûlée", les Allemands se replièrent vers la ligne Hindenburg qu'ils venaient d'organiser, limitant ainsi les effets d'une offensive alliée dans ce secteur. Mi-mars 1917, ce territoire fut libéré mais ruiné : les maisons furent dynamitées, les champs noyés et les ponts, comme les carrefours, détruits.

Toutefois, le répit fut de courte durée. Moins d’un an après, vingt-sept divisions allemandes enfoncèrent le front anglais sur 80 km et déferlèrent vers Noyon, qui, le 25 mars 1918, fut à nouveau  occupée. Retranchés sur le Mont-Renaud, dominant la ville, repoussant vingt-trois assauts allemands, les Français bombardèrent pendant plus d’un mois les positions ennemies. Noyon épargnée jusque-là, fut entièrement détruite.

Le 9 juin 1918, l’État-major allemand décida d’une nouvelle offensive. L’Oise devint alors le théâtre d’une lutte acharnée, "la bataille du Matz", au cours de laquelle les deux armées ennemies employèrent sans compter l'artillerie lourde et les chars…  Au cours des premiers jours, l’armée allemande progressa rapidement. Mais, en raison des pertes importantes, ce mouvement fut  arrêté devant Compiègne. Conduite par le général Mangin, l’armée française reprit l’initiative, libéra le massif de Thiescourt, passa la Divette et, le 30 août, libéra définitivement, Noyon.

Premier département de la ligne du front à redevenir français, l'Oise conserve le souvenir de ces âpres combats et, avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes, demeure l'un des symboles de la Grande Guerre.

La ville de Compiègne dans la Grande Guerre

Cité emblématique de la mémoire de la Grande Guerre, la ville de Compiègne, qui reçut la signature de l'Armistice du 11 novembre 1918, accueille, dès les premiers jours du conflit, les soldats du corps expéditionnaire britannique. Investie provisoirement par les Allemands, la ville est au terme de la bataille de la Marne abandonnée. Située à douze kilomètres du front, cette cité devient, pour l'armée française, un maillon essentiel dans la chaine des secours apportés aux blessés. Centre hospitalier important de la zone des armées, un grand nombre de bâtiments publics comme le pensionnat Saint-Joseph ou la caserne du 54e RI à Royallieu sont alors réquisitionnés. Les bâtiments de cette caserne récemment construits permettent d'accueillir de très nombreux blessés. Evacué en juin 1918, cette formation sanitaire s'y réinstallera pour fonctionner jusqu'à la fin de guerre.

Menacée par les bombardements de l'aviation ennemie, Compiègne accueille, en 1917, le Grand Quartier Général français. En mars 1918, en raison des dernières grandes offensives allemandes, cette ville est à nouveau menacée et la majorité de ses habitants la fuient. Enjeu stratégique contrôlant la marche vers Paris, Compiègne est pleinement dégagée de la pression ennemie en juin 1918.

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Compiègne

Nécropole nationale de Verberie

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Nécropole nationale de Verberie. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  necropole_Verberie

 

La nécropole nationale de Verberie regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des batailles de l’Oise. Créée en 1918, cette nécropole fut aménagée de 1921 à 1934 pour rassembler les corps exhumés des cimetières provisoires du département puis à nouveau de 1941 à 1951 pour ré-inhumer les corps des soldats morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Près de 2 600 corps y sont ensevelis, dont plus de 2 500 Français, inhumés dans les deux ossuaires. Pour le second conflit, 41 soldats français reposent en tombes individuelles. Au titre de la Grande Guerre, 56 Britanniques y sont également enterrés.

 

Les batailles de l’Oise - 1914-1918

En août 1914, conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénètrent en Belgique et marchent rapidement vers Paris. Ils franchissent l’Oise puis l’Aisne. Les Français ne peuvent résister. Le 31 août, Compiègne qui avait accueilli, dès les premiers jours du conflit, les soldats du corps expéditionnaire britannique, est abandonnée. On entend le canon vers Montdidier – Compiègne. Français et Anglais refluent vers Verberie où des travaux de fortifications de campagne débutent. Pour ralentir l'ennemi, les ponts sont ainsi dynamités. La ville est évacuée de ses habitants. Au 1er septembre, les Allemands se ruent vers ce nouvel objectif pour se diriger vers Senlis. Quelques combats éclatent. Après un vif bombardement, la ville est investie provisoirement et saccagée.

Ce mouvement offensif ennemi est arrêté par la contre-offensive française de la Marne. Les armées se fixent alors sur un front allant de Verdun à Dunkerque, la rive droite de l’Oise est occupée par les Allemands tandis que des combats acharnés ont lieu sur la rive gauche où s’illustrent notamment les régiments de Zouaves.

Durant trois ans, de septembre 1914 à mars 1917, le front se fige. Noyon subit une occupation des plus strictes et l’Oise ne fait l’objet d'aucunes grandes opérations militaires, c’est un secteur "calme". Les troupes françaises et allemandes consolident leurs positions et aménagent notamment des carrières souterraines qu’ils décorent et sculptent.

Au terme de l’année 1916, l’Etat-major allemand souhaite resserrer le front et décide donc d’abandonner le secteur de Noyon. Appliquant la stratégie de la "terre brulée", les Allemands se replient vers la ligne Hindenburg qu'ils venaient d'organiser, limitant ainsi les effets d'une offensive alliée dans ce secteur. Mi-mars 1917, ce territoire est libéré mais ruiné : les maisons sont dynamitées, les champs sont noyés et les ponts comme les carrefours sont détruits.

Toutefois, le répit est de courte durée. Moins d’un an après, vingt-sept divisions allemandes enfoncent le front anglais sur 80 km et déferlent vers Noyon, qui, le 25 mars 1918, est à nouveau occupée. Retranchés sur le Mont-Renaud, dominant la ville, repoussant vingt-trois assauts allemands, les Français bombardent pendant plus d’un mois les positions ennemies. Noyon épargnée jusque-là, est entièrement détruite.

Le 9 juin 1918, l’Etat-major allemand décide d’une nouvelle offensive, l’Oise devient alors le théâtre d’une lutte acharnée, la bataille du Matz, au cours de laquelle les deux armées ennemies emploient sans compter l'artillerie lourde et les chars…  Au cours des premiers jours, l’armée allemande progresse rapidement. Mais, en raison des pertes importantes, ce mouvement est arrêté devant Compiègne. Conduite par le général Mangin, l’armée française reprend l’initiative, libère le massif de Thiescourt, passe la Divette et libère définitivement, le 30 août, Noyon.

Premier département de la ligne du front à redevenir français, l'Oise conserve le souvenir de ces âpres combats et occupe, avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes, l'un des symboles de la Grande Guerre.

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Verberie
À 15 km au sud-ouest de Compiègne Rue des Moulins (à côté du cimetière communal de Verberie)

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La nécropole nationale de Catenoy

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Nécropole nationale de Catenoy. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Catenoy

 

La nécropole nationale de Catenoy regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de l’Oise. Créée et aménagée en 1921, elle rassemble les corps exhumés de cimetières militaires du département, notamment ceux de Catenoy, Breuil-le-Sec, Epineuse, Angicourt, Mouy, Saint-Rémy, Litz et Plessis-Villette. En 1965 et 1970, on y regroupa également les corps exhumés des carrés militaires communaux de Clermont et de Creil. Le cimetière rassemble près de 1 800 corps de soldats tués lors de la Grande Guerre, dont deux de pilotes : l'un australien, tué le 4 juin 1918, et l'autre britannique, tué le 7 juin 1918. Un Russe ainsi que quatre Français tués lors de la Seconde Guerre mondiale y reposent également.

 

Les batailles de l’Oise - 1914-1918

En août 1914, conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénétrèrent en Belgique et marchent vers Paris. Elles franchirent l’Oise puis l’Aisne avant d’être arrêtées par la contre-offensive française de la Marne. Les deux armées se fixèrent alors sur un front allant de Verdun à Dunkerque ;  la rive droite de l’Oise fut occupée par les Allemands tandis que des combats acharnés eurent lieu sur la rive gauche où s’illustrèrent notamment les régiments de Zouaves.

Durant trois ans, de septembre 1914 à mars 1917, le front se figea. Noyon subit une occupation des plus strictes et l’Oise ne fit l’objet d'aucune  grande opération militaire ; ce fut un secteur "calme". Les troupes françaises et allemandes consolidèrent leurs positions et aménagèrent notamment des carrières souterraines qu’ils décorèrent et sculptèrent.

Au terme de l’année 1916, l’état-major allemand souhaita resserrer le front et décida donc d’abandonner le secteur de Noyon. Appliquant la stratégie de la "terre brûlée", les Allemands se replièrent vers la ligne Hindenburg qu'ils venaient d'organiser, limitant ainsi les effets d'une offensive alliée dans ce secteur. Mi-mars 1917, ce territoire fut libéré mais ruiné : les maisons avaient été dynamitées, les champs noyés et les ponts comme les carrefours,  détruits.

Toutefois, le répit est de courte durée. Moins d’un an après, vingt-sept divisions allemandes enfoncèrent le front anglais sur 80 km et déferlèrent vers Noyon, qui, le 25 mars 1918, fut à nouveau  occupée. Retranchés sur le Mont-Renaud, dominant la ville, repoussant vingt-trois assauts allemands, les Français bombardèrent pendant plus d’un mois les positions ennemies. Noyon épargnée jusque-là, fut entièrement détruite.

Le 9 juin 1918, l’état-major allemand décida d’une nouvelle offensive, l’Oise devint alors le théâtre d’une lutte acharnée, la "bataille du Matz", au cours de laquelle les deux armées ennemies employèrent sans compter l'artillerie lourde et les chars Au cours des premiers jours, l’armée allemande progressa rapidement. Mais, en raison des pertes importantes, ce mouvement fut  arrêté devant Compiègne. Conduite par le général Mangin, l’armée française reprit l’initiative, libéra le massif de Thiescourt, passa la Divette et, le 30 août, libéra définitivement Noyon.

Premier département de la ligne du front à redevenir français, l'Oise conserve le souvenir de ces âpres combats et, avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes, est devenue l'un des symboles de la Grande Guerre.

 

Catenoy, hôpital militaire n°36

Pendant la durée de la guerre, le bourg de Catenoy fut pour l'armée française un lieu de cantonnement important. Les écrivains Roland Dorgelès ainsi que Charles Péguy y séjournèrent notamment avant de partir au front.  

Cependant, en janvier 1918, le service de santé de la 3e armée, dont l'état-major est à Clermont et la Direction du service de santé est installée à Nointel, décide d'y installer un hôpital militaire. En effet, des milliers de soldats blessés toujours plus nombreux affluent et doivent être triés, soignés et évacués vers les centres de soins plus adaptés. Ce bourg accueillit, à partir du 8 avril 1918, un hôpital militaire de 1 500 lits (900 pour les blessés, 400 pour les gazés et malades, 200 pour les éclopés). La proximité de la route nationale 31 et de la voie ferrée Beauvais-Compiègne permet en effet  un traitement efficace et une évacuation rapide de ces blessés qui affluent du front. Fin mai, l’hôpital est fonctionnel. En moins de 10 jours, il reçoit quelque 2 500 blessés et malades et participe à la formation de 15 trains d’évacuations sanitaires

Au cours de la bataille du Matz, l’hôpital de Catenoy, fort de 12 équipes chirurgicales, accueille du 9 au 14 juin un défilé ininterrompu et d’une obsédante régularité d’autos sanitaires dévalant du champ de bataille. Les brancards s’entassent dans les hangars de tri. Les équipes chirurgicales se relaient sans répit au chevet des blessés et pratiquent, dans les deux pavillons opératoires, plus de 700 opérations sérieuses. Plus de 5 000 soldats transitent alors par l’hôpital qui est le plus important de la 3e armée. Grâce au dévouement de l'aumônier P. Fonteny, les soldats qui n'ont pu survivre à leurs blessures, reposent aujourd'hui pour certains dans le cimetière national de Catenoy.

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Catenoy

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La nécropole nationale de Rémy

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Nécropole nationale de Rémy. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Remy

 

La nécropole nationale de Rémy réunit les dépouilles de soldats décédés lors des différentes opérations militaires de la Première Guerre mondiale qui se sont déroulées dans l'Oise, principalement celles de 1918. Créée en 1921 pour y regrouper les corps de soldats inhumés initialement en tombes isolées ou dans des cimetières provisoires de l’Oise, la nécropole rassemble les corps de 1 828 corps de combattants français dont six sont tués lors des combats de juin, 1940. Au sein de cette nécropole reposent également les restes mortels de 52 civils. Face à l’invasion allemande, un grand nombre de civils fuit la Somme ou l'Aisne pour trouver refuge dans les départements voisins. Une partie d’entre eux sont installés à Villers-sous-Coudun, où une cinquantaine décède de mort naturelle ou de maladie dans l’ambulance n°247 au cours de 1917.

Aux premiers jours de septembre 1914, les hommes de la Ire et IIe armées allemandes déferlent dans l'Oise et marchent vers le sud en direction de Paris. Une semaine plus tard, à l'issue du sursaut français sur la Marne, ces troupes se replient plus au nord sur une ligne entre Lassigny et Tracy-le-Val. Le front se fige. Jusqu’en 1918, ce secteur du front ne connaît pas d'importantes opérations même si de violents combats se déroulent en 1915-1916 pour le contrôle de la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars-5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquant dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

A la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3ème armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leurs positions. A Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés. Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est dramatique.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Remy

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La nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt

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Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Cambronne_les_Ribecourt

 

Créée en 1950, la nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt est une nécropole de regroupement. En effet, à cette date, ont été rassemblées les dépouilles de soldats français morts pour la France au cours de la campagne de France (mai-juin 1940) et lors des combats de la libération du territoire nationale (1944-1945). Au titre de la Seconde de la Guerre mondiale, on recense 2 106 soldats et résistants ainsi que trois Polonais, un Espagnol, et un Roumain. De 1972 à 1974, ce site est aménagé à nouveau pour y réunir les restes mortels de 126 combattants de la Grande Guerre. L'ensemble des corps, y compris ceux de la Grande Guerre, a été exhumé dans les départements de l'Eure, de l'Oise, de la Somme et de la Seine-Maritime. L'aménagement de ce site est ainsi fonction de son histoire car les tombes de 1939-1945 sont disposées en arc de cercle à l'entrée, tandis que celles de 1914-1918 sont alignées au fond de la nécropole.

Parmi les 2 237 combattants ici rassemblés, reposent notamment les corps du Chef de bataillon Bouquet, du capitaine Speckel et des tirailleurs Lena Faya et Aka Tano exécutés sommairement, en juin 1940, au bois d'Eraines. Au sein de la nécropole de Cambronne-lès-Ribécourt ont été également réunies les dépouilles du paquebot Meknès. En pleine mer, le 24 juillet 1940, ce navire est torpillé faisant 430 victimes, parmi lesquelles Christian Werno.

En France, le 5 juin 1940, la situation militaire est critique. Privée du soutien du corps expéditionnaire britannique évacué de Dunkerque l’armée française lutte contre un adversaire bien plus supérieur. Celui-ci se retourne alors vers le sud et attaque vers Paris, Dijon et Rouen. Les Français s'accrochent à une nouvelle ligne de défense sur la Somme. Adoptant une tactique défensive, rappelant celle du hérisson, ils défendent âprement village ou bosquet. Toutefois, le 7 juin, les Allemands percent, sur la Somme, dans l’Oise et sur l'Aisne.

Les massacres du Bois d'Eraine, 10 juin 1940

Éprouvés après douze jours de combats dans la région de Sarre-Union (Bas-Rhin), les hommes de la 4e division d'infanterie coloniale (DIC) doivent refouler au nord de la Somme les éléments ennemis qui l’ont franchie, et établir une tête de pont à Corbie (Somme). Mais, le 7 juin, ils se replient sur l’Oise. Le 9, ils atteignent de nouvelles positions qu'ils ne peuvent tenir. Une grande partie des hommes est encerclée à Angivillers (Oise). Sur les neuf mille combattants que comporte initialement la division, un millier peut poursuivre le combat. Ces derniers cherchent alors à progresser, selon trois axes, vers le sud. Ceux qui suivent les deux premiers axes aboutissent les uns dans les boqueteaux au nord de Maimbeville, les autres dans le bois d’Eraine où ils sont rapidement repérés. Le bois est alors fouillé par une compagnie du régiment Gross Deutschland. Très vite, les Allemands y aperçoivent le Capitaine Méchet qui est abattu. Un bref combat s’engage. Mais, rapidement, le commandant Bouquet ordonne de cesser le feu. Les prisonniers sont désarmés, fouillés et regroupés puis, officiers en tête, ils sont conduits à la ferme d’Eloge-les-Bois située à un kilomètre environ du lieu de la capture. Le corps du lieutenant Méchet est porté par des tirailleurs et enterré près de la ferme.

Accusant les troupes noires de crimes et de massacres, les Allemands séparent Africains et Européens et, parmi ces derniers, les officiers des sous-officiers et hommes de troupe. Un dialogue s'instaure entre les officiers allemands et français. Ces derniers cherchent à préserver la vie de leurs hommes, en particulier celles des tirailleurs. Insistant sur la loyauté de ceux-ci, ils demandent qu’ils soient traités en soldats. Le capitaine Speckel, alsacien d’origine, intervient en faveur de ses hommes. Toutefois, pour les Allemands, les officiers français portent la responsabilité des crimes dont leurs subordonnés sont accusés. Ils sont alors exécutés sommairement. Quant aux sous-officiers et hommes de troupes d’origine européenne, ils empruntent, le lendemain, les chemins de la captivité.

Au cours de l’été et de l’automne de 1940, les maires des communes qui ont été le théâtre de combat répertorient les tombes de militaires qui se trouvent sur leur territoire. Leur regroupement soit dans une nécropole particulière comme à Erquinvillers, soit dans les cimetières des villages est progressivement autorisé par les autorités allemandes. La commune de Cressonsacq ne peut ouvrir une tombe collective située en lisière nord du bois d’Eraine et signalée par une croix portant l’inscription : "ici sept corps". L’autorisation de procéder à l’exhumation lui est enfin accordée dans les premiers jours de juin 1941. Elle est pratiquée le 11 juin 1941 en présence d’un officier allemand de la Kommandantur de Compiègne. Les témoins découvrent dix corps : ceux du chef de bataillon Bouquet, des capitaines Ris et Speckel, des lieutenants Brocart, Erminy, Planchon et Roux, du sous-lieutenant Rotelle ainsi que ceux des tirailleurs Lena Faya et Aka Tano. Tous ont été tués d’une balle dans la nuque.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au printemps 1918, le rapport de force entre les armées alliées et allemandes bascule en faveur de ces dernières. Fort de cette supériorité numérique, l’état-major allemand déclenche de puissantes offensives sur la Somme et l’Oise. Le front est rompu. Pour la première fois depuis 1914, une armée réussit à avancer sur des dizaines de kilomètres. Fin mai, une troisième action est lancée dans l’Aisne, puis une quatrième dans l'Oise.

Le 9 juin, après avoir essuyé un violent bombardement, les troupes franco-américaines, entre Montdidier et Noyon, subissent les assauts des XVIIIe et VIIe armées allemandes. Les combats sont d’une extrême violence mais l'ennemi s'est enfoncé de neuf kilomètres dans les lignes françaises. Le 11, les Français contre-attaquent, surprenant l'adversaire qui est rejeté au-delà du Matz. Le 13, l'offensive allemande est brisée. Le front se stabilise à dix kilomètres de Compiègne.

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Cambronne-lès-Ribécourt
Au nord de Compiègne, N 32

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La nécropole nationale de Marissel à Beauvais

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Nécropole nationale de Marissel. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Beauvais

 

La nécropole nationale de Marissel regroupe les dépouilles de soldats décédés des suites de leurs blessures dans les hôpitaux militaires de la ville lors des grandes offensives du printemps 1918. Créé en 1922, ce site est aménagé en 1935 et 1952 pour rassembler les corps d'autres combattants inhumés initialement dans des cimetières militaire provisoires de la région. En ce lieu, reposent 1 081 soldats dont dix en ossuaire, ainsi que 19 Britanniques et un soldat belge. Aux côtés de ces hommes sont enterrés, au titre de la Seconde Guerre mondiale, 95 soldats français, 158 Britanniques, cinq Soviétiques, un Polonais et huit civils inconnus Français.

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes atteignent l'Oise et marchent vers Paris. Mis en déroute, l'ennemi se replie vers le nord-est de l’Oise et se fixe sur de solides positions. Jusqu’en 1918, ce front est à l’écart des opérations de grande ampleur, même si des combats localisés cherchent à contrôler des lieux stratégiques, tels que la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

Échappant à l’épreuve de l'occupation, la ville de Beauvais devient, pour autant, une ville du front. Lycées, casernes et bâtiments publics sont réquisitionnés en vue d'accueillir de nombreux blessés du front de l’Oise. En 1917, le Grand Quartier Général (GQG) français s'installe en préfecture de Beauvais puis au château de Beauvais. En mars 1918, le général Foch, nommé commandant en chef des armées alliées, installe son quartier général dans l’hôtel de ville. D’avril à juin 1918, la ville est bombardée et subit ses premières destructions.

Les batailles de l’Oise, Noyon et Mont-Renaud, 24 mars–30 avril 1918 - Matz, 9–11 juin 1918

Le 21 mars 1918, portant leur effort vers Paris, les armées allemandes se ruent à la jonction des armées britanniques. Submergé par les troupes d’assaut allemandes, le front se rompt. Une brèche de 80 km est ouverte entre Arras et Reims. La région de Noyon est au cœur des combats. Le 25, les fantassins français de la 3e armée, usés par cinq jours de combats ininterrompus, abandonnent Noyon et se replient sur le Mont-Renaud. Le 57e régiment d’infanterie (RI) s'accroche à cette position située sur la route de Compiègne. De ce point, l’artillerie lourde française pilonne Noyon. L'ennemi multiplie les assauts. En 20 jours, le 57e RI en repousse 22. Un tiers de ses effectifs est hors de combat. Le 123e RI est aussi durement éprouvé.

En juin, la VIIe armée allemande progresse vers Château-Thierry. La Marne est atteinte. Poursuivant son effort, l'ennemi lance de nouvelles actions en direction de Compiègne. Une fois encore, la 3e armée française subit ce choc et livre de nouveaux combats devant Courcelles, Thiescourt ou au Mont-Renaud. Au soir du 9 juin, l'ennemi progresse davantage. Le 11, le général Mangin attaque le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Bientôt, l'infanterie avance sans appui des chars et de l'artillerie. Repoussé au-delà du Matz, l'ennemi se reprend et bloque cette contre-attaque. Le 13 juin, cette action sur la Matz est interrompue. Enregistrant la perte de 40 000 hommes, tués, blessés ou disparus, la 3e armée paye un lourd tribut. Mais Paris est sauvée. Les combats se poursuivent jusqu’en août 1918, date à laquelle le département est entièrement libéré. L’Oise est ainsi le premier des départements libérés.

 

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Beauvais

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La nécropole nationale de Vignemont

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Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vignemont

 

La nécropole nationale de Vignemont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Matz en juin 1918. Créé à l’issue des combats, ce cimetière est aménagé en 1919 et 1921 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de tombes isolées ou de cimetières provisoires de ce secteur. Cette nécropole rassemble 3 108 corps français dont 2 153 sont inhumés en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 955 combattants. Cette nécropole réunit aussi les tombes de huit soldats britanniques morts lors de la 2e bataille de Picardie.

À côté de ce site, un cimetière allemand, créé en même temps que la nécropole française, rassemble 5 333 corps dont 3 802 reposent en tombes individuelles.

 

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars–5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquent dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5 armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3e armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leur position. À Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés.

Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est dramatique.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Adresse

Vignemont
À 13 km au nord de Compiègne, D 41

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Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Thiescourt

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Nécropole nationale de Thiescourt. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Thiescourt regroupe les dépouilles de soldats décédés lors des différentes batailles de l’Oise entre 1914 et 1918. Créé à l’issue des combats de 1918, ce cimetière est aménagé en 1920 et 1921 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires de l’Oise. Elle rassemble 1 258 corps français dont 711 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 547 soldats inconnus. Parmi ces combattants est inhumé le corps d’un soldat français mort pour la France en 1939-1945.

À côté de cette nécropole, un cimetière allemand, créé en 1920, rassemble 1 095 corps de soldats allemands dont 388 reposent dans deux ossuaires. Parmi ces combattants, reposent quatre soldats britanniques dont deux officiers de la Royal Air Force (RAF) et deux soldats français.

Aux premiers jours de septembre 1914, les hommes de la Ire et IIe armées allemandes déferlent dans l'Oise et marchent vers le sud en direction de Paris. Une semaine plus tard, à l'issue du sursaut français sur la Marne, ces troupes se replient plus au nord sur une ligne entre Lassigny et Tracy-le-Val. Le front se fige. Jusqu’en 1918, ce secteur du front ne connaît pas d'importantes opérations même si de violents combats se déroulent en 1915-1916 pour le contrôle de la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars-5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquant dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIème armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3ème armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leur position. À Ressons-sur-Matz, les hommes du 295ème régiment d’infanterie (RI) sont débordés. Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est dramatique.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3ème armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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La nécropole nationale de Cuts

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Nécropole nationale de Cuts. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Cuts

 

La nécropole nationale de Cuts regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes batailles de l’Oise entre 1914 et 1918. Créée à l’issue des combats, cette nécropole est aménagée en 1920 et 1922 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de différents cimetières provisoires de l’Oise. Cette nécropole regroupe 3 307 corps français, dont 1 537 reposent en tombes individuelles. Deux ossuaires rassemblent les restes mortels de 1 770 combattants. Les corps de dix soldats français morts lors de la bataille de France en juin 1940 et celui d’un russe, reposent également au sein de la nécropole nationale de Cuts.

À l’entrée du village, le calvaire de la Pommeraye commémore les combats de 1914 et les destructions de 1917. Tout près de là, un monument honore l'engagement des Somalis "Morts pour la France" à Douaumont en 1916, au Chemin des Dames en 1917, à La Malmaison en 1917, au Mont de Choisy en 1918, à Longpont en 1918 et à la Pointe de Grave en 1945.

Aux premiers jours de septembre 1914, la Ire et IIe armées allemandes déferlent dans l'Oise et marchent vers le sud en direction de Paris. Une semaine plus tard, à l'issue du sursaut français sur la Marne notamment de la 2e et 6e armées françaises, ces troupes se replient plus au nord sur une ligne entre Lassigny et Tracy-le-Val, non sans avoir livrer de violents combats notamment autour de Cuts et de son hôpital auxiliaire installé dans le château du Baron de Langlade. Du 13 au 25 septembre, la 37e division d’infanterie et la 3e brigade marocaine luttent pied à pied dans les environs de Tracy-le-Mont pour reprendre les bois de Tracy-le-Val, ceux de Carlepont ou les carrières de Bimont. Sans succès, le front se fige. Au Nord-Est de l’Oise, les armées françaises et Allemandes se font désormais face. Jusqu’en 1918, ce secteur du front ne connaît pas d'importantes opérations même si de violents combats éclatent en 1915 et 1916 pour le contrôle de la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental, en particulier dans la Somme et dans l’Oise.

La bataille de l’Oise, mars-avril 1918

Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref et violent bombardement, les troupes allemandes attaquent dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche de 80 kilomètres s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous ces coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées, dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon, notamment au Mont-Renaud. En deux jours, bousculant la 3e armée française du général Humbert, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-11 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3e armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leurs positions. À Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés. Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est des plus dramatiques.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Adresse

Cuts
À 27 km au nord-est de Compiègne, en bordure du CD 934 (Noyon/Soissons)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Méry-la-Bataille

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Nécropole nationale de Méry-la-Bataille. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Méry-la-Bataille regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Matz en juin 1918. Créée en 1919, cette nécropole accolée au cimetière communal est aménagée successivement en 1921 et en 1935 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés des différents cimetières provisoires de l’Oise. Cette dernière rassemble 1 538 corps français dont 1 286 reposent en tombes individuelles. Deux ossuaires contiennent les restes mortels de 254 hommes.

 

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars-5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la capitulation russe à Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquant dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, est rompu dans la Somme et dans l’Oise.

A la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3e armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Pour autant, sous la pression ennemie, ils sont contraints leur position. A Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés.

Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Méry-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est des plus dramatiques.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Adresse

Méry-la-bataille
À 24 km au nord-ouest de Compiègne, en bordure du chemin vicinal reliant Méry-la-Bataille (sur le CD 938) à Coucelles-Epayelles (sur le CD 27)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Beuvraignes

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Nécropole nationale de Beuvraignes. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Beuvraignes

 

La nécropole nationale de Beuvraignes, regroupe les dépouilles de soldats tués lors des combats du Bois des Loges. Aménagé au terme des affrontements, ce cimetière rassemble d’autres combattants exhumés de carrés militaires provisoires, notamment ceux de Beuvraignes et de Popincourt. En ce lieu, reposent 1 854 soldats français dont 1 200 reposent en tombes individuelles. Quatre ossuaires conservent les restes mortels de 654 combattants. Aux côtés de ces hommes, reposent trois combattants morts en 1940.

Au Bois des Loges, se dresse, aujourd'hui, une stèle marquant l’emplacement de l'exécution du lieutenant Chapelant. Cet homme fut le premier officier, fusillé pour l’exemple. Retrouvé, blessé, non loin des positions françaises, il est traduit devant un tribunal militaire qui le reconnaît coupable de lâcheté. Sa blessure à la jambe l’empêchant de se tenir debout, il est fusillé, attaché sur son brancard, le 11 octobre 1914.

Les combats de Beuvraignes et du bois des Loges, 1914-1918

Le 25 août 1914, après avoir livré de durs combats en Belgique, les armées allemandes pénètrent en France. Le 28, la Ire armée de von Kluck atteint la Somme et se dirige vers Amiens. La 6e armée française du général Maunoury est engagée au cours d'une bataille d’arrêt. En dépit de violents combats sur le plateau de Combles, l'ennemi s'empare, le 31 août, d'Amiens puis l'abandonne au terme d'une éprouvante occupation. Début septembre 1914, après le sursaut allié sur la Marne, les troupes franco-britanniques essaient de rejeter l’ennemi derrière les frontières. Dans un dernier effort, chaque armée tente de déborder son adversaire par le nord. Très vite, les rives de la Mer du Nord sont atteintes. Cette course effrénée est émaillée de nombreux accrochages. Dans la région de Roye, de violents combats se déroulent au bois des Loges entre Beuvraignes et Fresnières. Aux premiers jours d’octobre, l'ennemi enlève Crapeaumesnil et Beuvraignes. Les combats redoublent pour la possession du bois des Loges. Les 16e et 98e régiment d’infanterie (RI) restent maîtres du bois sans reprendre Beuvraignes. La guerre s’enlise. Les premières tranchées sont creusées.

En 1915, cette ligne de front est secouée par des actions ponctuelles au cours desquelles se déchaîne la guerre des mines. Ne parvenant pas à reprendre le village perdu depuis le 3 octobre 1914, les Français tentent alors de déloger l'ennemi en utilisant cette stratégie rappelant les sièges du Moyen-Age. Sous les positions allemandes sont ainsi creusées des galeries terminées par des fourneaux chargés d'explosif. Au mois d’août, les ruines du village disparaissent sous l’explosion de différentes mines. Malgré ces actions, Beauvraignes reste aux mains des Allemands qui, au printemps 1917, se replient sur la ligne Hindenburg. Beuvraignes est provisoirement libéré. En mars 1918, au cours de l’offensive Michel, l'ennemi s'en empare à nouveau.

En juillet 1918, le mouvement allemand s'essouffle et s'arrête aux portes de Paris. Les Alliés reprennent l'initiative. Le 8 août, Canadiens, Australiens et Français attaquent entre Albert et Roye. Sous l’effet conjugué des chars, de l'infanterie et de l’aviation le front allemand craque. En quatre jours les Allemands déplorent la perte de 27 000 morts et de 21 000 prisonniers. A partir du 8 août, resté dans l'histoire comme un jour de deuil de l'armée allemande, les Alliés poursuivent leur élan. Le 16 août, le bois des Loges et Beuvraignes sont libérés par la 169e division d’infanterie. Le 23, les Allemands sont rejetés au-delà de la ligne Hindenburg. Dès lors, l’avance alliée est inexorable.

 

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Adresse

Beuvraignes
À 5 km au sud de Roye, en bordure du CD 133

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Noyon

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Nécropole nationale de Noyon. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Noyon regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de l’Oise entre 1914 et 1918. Créée en 1921, elle est réaménagée en 1934 pour y réunir les corps d’autres combattants exhumés des différents cimetières provisoires de l’Oise (Tirlaucourt, Guiscard, Pont-L'Évêque, Passel, Pontoise, Appilly, Bussy, Porquericourt, Canny-sur-Matz, Lassigny, Chiry, Ourscamps et Château-de-Bretigny). Cette nécropole rassemble 1 726 corps français pour la plupart tués lors des dernières offensives de 1918. Parmi eux, près de 700 sont inhumés dans deux ossuaires. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, cette nécropole regroupe quatre combattants morts pour la France.

Parmi les soldats français, repose notamment le corps d’une victime civile, Émile Georget (tombe 126 bis) dont la dépouille a été transférée le 15 janvier 1925. Né en 1898 à Cherbourg, cet enfant de 16 ans, accusé de suivre le mouvement des troupes sur une carte, a été fusillé, en 1914, par les Allemands au cours de la brève période d’occupation de Noyon.

 

Noyon, une ville marquée par la Grande Guerre

Au lendemain de la bataille de Saint-Quentin, les armées alliées défaites se replient sur Noyon où le maréchal French installe son quartier général du 26 au 28 août 1914. Occupée par les Allemands dès le 30 août, cette ville, située à cent kilomètres de Paris, est ensuite le théâtre de violents affrontements qui se déroulent du 15 au 18 septembre 1914. Toutefois, Noyon reste aux mains de l’ennemi qui y imposa aux civils de strictes conditions de vie. Ainsi, chaque jour, des hommes doivent se rendre à la mairie, siège de la Kommandantur pour s’y constituer prisonniers et otages. Ce moyen de pression de l’occupant permet d’éviter toute opposition des civils. Le ravitaillement est des plus difficiles car les réquisitions sont nombreuses afin de satisfaire les besoins de l’occupant. Les pillages et les destructions se multiplient comme les vexations à l’égard des habitants qui vivent dans la terreur. Au cours de l’hiver 1914–1915, les troupes d’occupation pillent, violent et exécutent de nombreux otages. A la suite du repli allemand, le 18 mars 1917, les Français reprennent cette ville en ruines. Mais le 25 mars, la ville est à nouveau occupée. D’intenses bombardements achèvent de détruire Noyon dont la cathédrale porte encore les stigmates.

Témoin du reflux des armées ennemies en 1914, Noyon reste au cœur des enjeux militaires, en particulier lors des offensives de 1918.

La deuxième bataille de Picardie : 21 mars – 5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la suite de la capitulation russe à Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquent dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques des généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche s’ouvre à la jonction des armées britanniques et des armées françaises.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l’empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24 mars, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau à Noyon. L’ennemi est aux portes de Paris, bombardées par le Parizer Kanonen. Cette pièce d’artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon où les Français parviennent à contenir les assauts allemands.

Le 9 juin 1918, les Allemands lancent une nouvelle offensive dans le secteur Noyon – Montdidier en vue d’atteindre Compiègne. En raison des pertes importantes consenties, cette manœuvre n’est pas poursuivie. Le mouvement ennemi s’enraye. Les alliés résistent et parviennent, en juillet 1918, à inverser définitivement le sort de la guerre. Le 30 août 1918, Noyon, détruite à 80 %, est ainsi définitivement libérée.

Enjeu militaire et symbolique, la ville de Noyon a reçu, au titre de cette occupation des plus éprouvantes, la Légion d’honneur.

 

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La nécropole nationale de Montdidier - L’Égalité

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Nécropole nationale de Montdidier L’Égalité. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Montdidier_Egalite

 

Située à proximité d'un cimetière militaire allemand, la nécropole nationale de Montdidier L’Égalité regroupe les dépouilles de 745 soldats. La grande majorité d'entre eux ont succombé à leur blessure dans les ambulances et hôpitaux de la région. Une plaque rappelle le destin singulier de Montdidier pendant la Première Guerre mondiale à l'issue de laquelle celle-ci reçut, comme cinq autres villes du département, la Légion d'honneur.

 

Un territoire marqué par les combats de la Grande Guerre

Dès les premières semaines de la guerre, le département de la Somme est le théâtre de violents affrontements. Des combats de l'automne 1914 à ceux de 1918, ce territoire, maintes fois cités dans les communiqués officiels, reste très disputé. En août 1914, Amiens est ainsi occupée pendant quelques jours. En septembre 1914, chaque armée, dans un dernier effort, tente de déborder son adversaire par le nord. Cette course effrénée est jalonnée de nombreux accrochages autour de Roye, Villiers-Bretonneux, Péronne ou Albert. La guerre s’enlise. En 1915, quelques actions aux effets limités sont conduites. En 1916, la ligne de front est secouée par l'une des plus emblématiques actions du conflit : la bataille de la Somme.

Fin 1915, les Alliés projettent de conduire une offensive importante. Mais les combats sur Verdun contrarient ces orientations. Pour autant, cette action dont l'effort principal est confié aux forces du Commonwealth est maintenue afin de dégager les forces françaises de la pression ennemie. Progressivement, l'arrière front se transforme. Routes et voies ferrées sont aménagées. Hommes et munitions sont acheminés dans les nombreux cantonnements ou dépôts.

Au 1er juillet 1916, les premières vagues britanniques s'élancent. Très vite, elles sont stoppées par les tirs nourris des mitrailleuses allemandes. L'ennemi tient solidement les lignes de crête qui dominent les vallées de l’Ancre et de la Somme. En quelques heures, près de 30 000 hommes sont hors de combat. Plus au sud, les Français enlèvent le plateau de Flaucourt. Cet élan offensif se transforme en d'inutiles et meurtrières opérations de grignotages. Méthodiquement les positions ennemies sont pilonnées, sans que réussisse la percée décisive. Le 18 novembre 1916, ce mouvement est suspendu. Au terme de  quatre mois, 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et 195 000 Français ont été tués ou blessés.

Au printemps 1918, les Allemands reprennent l'initiative dans ce secteur. Après de violentes actions contre les armées britanniques, le front est rompu. En avril, l'ennemi s'empare de Moisel, Ham, Péronne et Montdidier. Grâce à la résistance des troupes australiennes à Villiers-Bretonneux, Amiens reste aux mains des Britanniques. En juillet, l’armée allemande est arrêtée une nouvelle fois aux portes de Paris. Les Alliés se relancent et dégagent l'ensemble du front. Le 8 août, Canadiens, Australiens et Français attaquent entre Albert et Roye et bousculent l'ennemi. Poursuivant leur effort, à la fin août, les Alliés libèrent entièrement le département de la Somme où les destructions sont importantes.

Montdidier, une ville au destin singulier pendant la Première Guerre mondiale

Du 31 août au 13 septembre 1914, Montdidier est brièvement occupée. Après la bataille de la Marne, cette ville reste sous le feu de l'artillerie allemande. En raison des nombreux bombardements, les destructions sont importantes. Au printemps 1917, le front recule de quarante kilomètres. Après le repli allemand sur la ligne Hindenburg, Montdidier semble être définitivement dégagée. Mais au printemps 1918, Montdidier est à nouveau occupée jusqu'au 10 août, date à laquelle, la ville en ruines est définitivement libérée.

 

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Montdidier
Sur la D 329 (rue Jean Doublet), jouxtant un cimetière allemand

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La nécropole nationale de Montdidier

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Nécropole nationale de Montdidier. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Montdidier

 

La nécropole nationale de Montdidier regroupe les dépouilles de soldats tués lors des différents combats qui se déroulèrent dans la Somme entre 1914 et 1918. Créée en 1924, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1936 pour y rassembler les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires ou de tombes isolées. Près de 7 500 combattants reposent en ce lieu : 5 789 Français en tombes individuelles et 1 671 dans deux ossuaires, un Belge et un Italien. Aux côtés de ces hommes, ont été inhumés 24 aviateurs du Commonwealth (13 Britanniques, 10 Canadiens et 1 Australien), décédés en avril 1942 et en mai 1944. Aux abords de la ville, un monument est érigé en mémoire des 212 aviateurs français tombés dans le ciel de Picardie en mai-juin 1940.

 

Les premiers combats sur la Somme, 28 août - 12 octobre 1914

Après avoir franchi la frontière, la Ire armée du général allemand von Kluck atteint, le 28 août 1914, la région d'Amiens. Les troupes françaises livrent d'âpres combats, notamment sur le plateau de Combles. Pour autant, le 31 août, l'ennemi s'empare d'Amiens, abandonnée au terme de dix jours d'occupation éprouvante pour les civils. Après le sursaut allié sur la Marne, au début de septembre 1914, les troupes franco-britanniques tentent en vain de rejeter l’ennemi derrière les frontières. Dans un dernier effort, chaque armée tente de déborder son adversaire par le nord. La "Course à la mer" est jalonnée de nombreux accrochages autour de Roye, Villiers-Bretonneux, Péronne ou Albert. Sans résultat décisif la Mer du Nord est atteinte. La guerre s’enlise. Montdidier devient une ville du front où à proximité les combats se multiplient. Mais la ville reste aux mains des Français et subit de nombreux bombardements.

L'offensive de la Somme, 1er juillet - 18 novembre 1916

En 1915, le front de la Somme est secoué ponctuellement par des actions limitées. À la fin de l’année, les Alliés décident de conduire une action puissante sur ce front. Mais, ce plan est contrarié par l'offensive allemande conduite à Verdun. Cette stratégie offensive est maintenue et confiée aux forces du Commonwealth qui en portera l'effort principal en vue de soulager le secteur de la Meuse. Les moyens français sont, en grande partie, détournés vers la Meuse.

 Les préparatifs sont importants et l’arrière front se transforme rapidement. Routes et voies ferrées sont aménagées. Des postes de secours, des cantonnements et des dépôts de munitions sont créés. Long de près de 30 kilomètres, le front est traversé par la Somme à la droite de laquelle se déploient les 4e et 5e armées britanniques. Sur la rive gauche, se positionnent les 6e et 10e armées françaises qui soutiendront l'effort britannique.

Au 1er juillet 1916, les premières vagues britanniques s'élancent. Très vite, elles sont stoppées par les tirs nourris des mitrailleuses allemandes. L'ennemi tient solidement les lignes de crête qui dominent les vallées de l’Ancre et de la Somme. En quelques heures, près de 30 000 hommes sont hors de combat. Plus au sud, les Français enlèvent le plateau de Flaucourt. Cet élan offensif se transforme en d'inutiles et meurtrières opérations de grignotages. Méthodiquement les positions ennemies sont pilonnées, sans que réussisse la percée décisive. Le 18 novembre 1916, ce mouvement est suspendu. Au terme de quatre mois, 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et 195 000 Français ont été tués ou blessés.

Les combats sur la Somme en 1918

En mars 1918, après l'effondrement de l'armée russe, le général allemand Ludendorff dispose de nouvelles troupes. Engagées rapidement sur le front occidental, elles reprennent la région. Lancées à la charnière des armées britanniques, elles rompent le front de la Somme. En avril, les Allemands s'emparent de Moisel, Ham, Péronne ou Montdidier. Grâce à la résistance des troupes australiennes à Villiers-Bretonneux, Amiens reste aux mains des Britanniques. En juillet, les forces allemandes sont arrêtées. Une nouvelle fois, Paris est sauvée. Le 8 août, Canadiens, Australiens et Français attaquent entre Albert et Roye en divers points du front. Soutenue par les chars et l'aviation, l'infanterie, bouscule l'ennemi. En quatre jours, celui déplore la perte de 27 000 morts et de 21 000 prisonniers. Le front recule dix kilomètres. Poursuivant leur effort, les alliés libèrent entièrement le département de la Somme à la fin août, Les destructions sont importantes et tout est à reconstruire.

 

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Montdidier
À 10 km au sud-est de Roye, en bordure du CD 930 (Montdidier / Roye)

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