La France occupée à l’écran

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"Le Chagrin et la Pitié", Marcel Ophüls, 1974. © Collection ChristopheL

Dans les décennies d’après-guerre, l’histoire des « années noires » fut constamment revisitée par le cinéma français. Au fil du temps, ces films ont façonné un imaginaire composite de la France occupée. Leurs couches d’écriture superposées révèlent ainsi, à la manière d’un palimpseste, les évolutions de la mémoire et des représentations du passé.

Relique de l'avion du Général Leclerc, recueillie à Colomb-Béchar

Illustrer la Grande Guerre

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"Les Sentiers de la gloire", Stanley Kubrick, 1957. © Collection ChristopheL © Bryna Productions

Le cinéma est rapidement devenu, aux côtés de la littérature, un des modes de représentation et de perception privilégié de la Grande Guerre. Les thèmes portés à l’écran n’ont cessé d’évoluer, reflétant les préoccupations et questionnements mémoriels des époques auxquelles les réalisateurs appartiennent.

Illustrer la Grande Guerre

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Filmer la guerre : entre fiction et "réalité"

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À la fin du XIXe siècle, le cinématographe des frères Lumière permet des prises de vues "sur le vif". Les films de fiction, qui se multiplient durant la Belle Époque, participent parallèlement à la création d’un imaginaire commun. Le cinématographe devient alors un phénomène social et culturel majeur, ce qu’illustre la très large représentation à l’écran de la Première Guerre mondiale.

Guerre et cinéma

Guerre et cinéma

"1917, Sam Mendes", 2019. © Francois Duhamel - Universal Pictures - Amblin Partners - DreamWorks - Neal Street Productions - New Republic Pictures © ChristopheL

Nouveau média apparu à la fin du XIXe siècle, le cinéma connaît un essor fulgurant dont la popularité attire bientôt l’attention des propagandistes de tous les États en guerre, autoritaires ou démocratiques. S’il répond à une volonté documentaire, permettant dès la Première Guerre mondiale d’illustrer les conflits contemporains, c’est toutefois par la fiction qu’il accède au rang de 7e art et séduit le public. Entre divertissement, mobilisation et engagement, les films de guerre sont aussi des films sur la guerre qui permettent de comprendre, d’informer et de sensibiliser. Ils peuvent susciter de fortes polémiques, notamment quand ils évoquent les guerres de décolonisation, et renseignent aussi sur les représentations de leur époque de réalisation. À cet égard, ils sont eux-mêmes objets d’histoire.

Une recherche de sens

Une recherche de sens

De jour comme de nuit, l’appel. Gravure de Henri Gayot. © CERD-Struthof. Avec l’aimable autorisation de la famille Gayot

Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » écrit Paul Valéry en 1919. La Seconde Guerre mondiale, plus encore, interroge sur la condition humaine. Comment écrire, peindre, chanter, jouer de la musique… après Auschwitz ? Les arts sont pourtant ce qui permet, au lendemain des deux guerres mondiales, de redonner du sens ; la création ce qui permet aux musiciens, peintres, dramaturges, de dépasser l’apparente absurdité du monde. Plus encore, les arts sont présents jusqu’au coeur de la machine d’extermination nazie, témoignant de l’irréductible humanité des victimes, de leur volonté de témoigner et de résister jusqu’au bout à l’anéantissement programmé. Cette volonté de témoigner, la photographie la porte aussi, qui nourrit nos représentations des combats mais n’échappe pas toujours à une forme d’esthétisation problématique.

Une relation ancienne

Une relation ancienne

Retour aux tranchées (détail), Christopher Richard Wynne Nevinson, 1914, huile sur toile, 51.2 x 76.8 cm. Source : https://www.gallery.ca/collection/artwork/returning-to-the-trenches

Peindre les combats et les soldats, décrire les affrontements et écrire sur ceux qui les mènent : la représentation du fait guerrier est ancienne, liée à la place que l’armée occupe dans la société française. Celle-ci est, au début du XXe siècle, particulièrement importante, favorisée par le développement de la conscription, qui donne une expérience militaire commune à l’ensemble de la population masculine. Les peintres de 1870 fixent alors durablement les représentations de l’héroïsme national et du soldat français, tandis que les musiques militaires animent la vie sociale des nombreuses villes de garnison. Peintres officiels des armées et musiques militaires actuelles sont les héritiers de cette relation ancienne avec les arts, que traduit aussi le nombre d’ouvrages littéraires sur la guerre, que leurs auteurs aient, ou non, connu le feu.

Power metal et grandes batailles

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Sabaton au Hellfest, 2017. © Tate Bloom

Thème inépuisable de sujets littéraires et cinématographiques, la guerre inspire également la sphère musicale contemporaine. Le groupe suédois Sabaton, bien connu des amateurs de power metal, puise ainsi son répertoire dans l’histoire des plus grandes batailles. Une manière originale de transmettre et de rendre hommage.

Les monuments soviétiques, généalogie d’une typologie

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G.A. Zakharov, Z. Tchernicheva, I. Rabinovitch, Panthéon aux héros de la Grande guerre patriotique. Projet de concours, 1942-1943. © Musée d’architecture de Moscou

Les monuments à valeur commémorative ont été, depuis les premières années du pouvoir soviétique, un outil essentiel de la politique culturelle, mémorielle et idéologique, mais aussi un dispositif crucial de l’organisation spatiale de la ville soviétique. Aujourd’hui symboles d’un passé révolu, le devenir de ces édifices est au coeur de nombreuses réflexions.

Séminaire annuel des Trinômes académiques

L’armée américaine, du partenariat à la symbiose

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Utilisation des avions de combat de l’US Air Force dans le cadre du tournage de "Top Gun" (1986). © Paramount Pictures/Don Simpson/Jerry Bruckheimer Films © ChristopheL

Les forces armées américaines ont perçu très tôt l’intérêt de soutenir la production de films de guerre et de combat, que ce soit pour susciter des vocations militaires et favoriser le recrutement, valoriser leur image, proposer un récit héroïque et fédérateur et projeter, enfin, l’image d’une nation puissante et bienveillante. Les bases de cette coopération entre les forces armées et l’industrie du cinéma sont jetées dès avant la Première Guerre mondiale.

La bande dessinée sollicitée

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© Red Team Défense

Il y a près de deux ans, le ministère des Armées dévoilait l’un de ses projets les plus littéraires : regrouper au sein d’une cellule "Red Team Défense" des auteurs de science-fiction chargés d’imaginer des scénarios qui anticiperaient les menaces du monde à venir. Des récits qui permettent au ministère d’enrichir sa réflexion autour des technologies de demain et d’anticiper leurs conséquences en matière de stratégie de défense.

Faire dialoguer art, histoire et mémoire

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Projection des images des plaques commémoratives sur les murs du Panthéon à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, septembre 2021. © Philippe Alepoig © ADAGP, Paris 2022

Graphiste et typographe, Philippe Apeloig a rassemblé dans un beau livre les photographies de l’ensemble des plaques commémoratives parisiennes de la Seconde Guerre mondiale. Ces images ont ensuite investi les murs et colonnes du Panthéon. Entre hommage et désir de transmission, l’artiste s’attache à créer, au travers de ses oeuvres, un dialogue fructueux entre l’art, l’Histoire et la mémoire.

Des sculpteurs au service de la mémoire

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Les Fantômes, Paul Landowski, Oulchy-le-Château. © frediquessy © ADAGP, Paris, 2022

Si la statuaire monumentale en l’honneur des héros morts au combat est ancienne, la guerre de 1870 marque une rupture, avec la volonté nouvelle de rappeler le sacrifice de l’ensemble des soldats décédés. Bien des artistes s’engagent alors au service de la mémoire, l’hécatombe de la Première Guerre mondiale s’accompagnant d’un changement d’échelle et inspirant, jusqu’à nos jours, de nombreux sculpteurs.

Co-édition et financement

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Stand du ministère des Armées au Festival du livre de Paris 2022, Grand Palais Éphémère. © E. Rabot/SGACOM/Ministère des Armées

La Direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) définit et met en oeuvre les politiques culturelle et mémorielle du ministère des Armées. Pour perpétuer le souvenir des guerres et conflits contemporains, elle mène, entre autres, une politique éditoriale essentiellement basée sur le principe de la coédition.

Représenter la guerre au cinéma

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Gabriel Le Bomin sur un tournage. © Droits réservés

Réalisateur et scénariste français, Gabriel Le Bomin a donné naissance à nombreux films sur les conflits contemporains et les hommes qui s’y sont illustrés, comme De Gaulle, sorti en 2020, avec Lambert Wilson et Isabelle Carré. Il est également à l’origine de documentaires historiques, tels Guerre d’Algérie, la déchirure, Collaborations ou encore Cent jours.

Le 11 novembre, commémorer les morts pour la France

Collection « De la mémoire à l’histoire » | Accès à la vidéo en ligne

Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé et met un terme au conflit meurtrier débuté quatre ans plus tôt, laissant toutes les familles de France en deuil. Les monuments aux morts apparaissent dans toutes les communes de France avec la volonté de ne pas oublier. Imposées par les anciens combattants dès 1921, la date devient une journée de commémoration nationale et depuis la loi du 20 février 2012, elle évolue en journée nationale d'hommage à tous les morts pour la France, quel que soit le conflit.

YT-SGA-11-11-2022

Des fictions plus intimistes

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"Il faut sauver le soldat Ryan", Steven Spielberg, 1998. © Collection ChristopheL/Amblin-Paramount-Dreamworks

La représentation des conflits contemporains au cinéma prend d’innombrables formes. Des fresques historiques aux biographies, en passant par les films de propagande, le regard porté sur la guerre est riche d’enseignements sur la société qui les produit. Ces oeuvres reflètent en effet la réalité et la perception d’une époque et s’ancrent dans ses imaginaires.

Les missions de l’ECPAD

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Daguet, l’opération qui a transformé l’armée, film documentaire réalisé par Frédéric Bouquet, 2021. © M. Riehl/ECPAD/Défense

Installé au fort d’Ivry, dans le Val-de-Marne, l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense capture, conserve et valorise, depuis plus d’un siècle, les images de l’engagement des armées françaises sur le territoire national et dans le monde. Laurent Veyssière, son directeur depuis 2020, revient sur les missions et raisons d’être de l’établissement et présente les projets à venir.