La doua

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

Création en 1952.

Hôpitaux de la ville (1939-1940) . résistance (1940-1945).

Aménagement de 1953 à 1984.

La Nécropole de la Doua a été inaugurée en 1954. Ce lieu honore la mémoire des combattants français, ressortissants des anciens territoires coloniaux et protectorats et alliés tombés lors des guerres de 1914-1918 et 1939-1945.

La Doua a été également un haut lieu de la Résistance française. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux détenus de Montluc arrêtés pour faits de Résistance y furent exécutés. Une plaque adossée au "Mur des fusillés" commémore le souvenir du sacrifice de 78 patriotes fusillés par les Allemands sous l'occupation, près de la butte située au centre de la Nécropole. Ce site abrite également les sépultures des militaires des contingents tués en Indochine, Algérie et au Liban.

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Infos pratiques

Adresse

30, avenue Albert-Einstein Villeurbanne 69100
Villeurbanne
Tel : 09 64 18 59 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

de 10H00 à 18H00

En résumé

Accès :
  • Prendre le Boulevard périphérique est de Lyon (boulevard Laurent Bonnevay) Sortir à Villeurbanne - Croix Luizet
  • Tram T1, arrêt IUT Feyssine
Superficie : 86 499 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 6 040
Ossuaires (2) : 306
Nombre de morts : 6346
1914-18 : 3 209 Français
38 Belges
66 Italiens
55 Russes
2 Roumains
2 Serbes2 Tchécoslovaques
1939-45 : 2 616 Français
39 Britanniques
2 Soviétiques
1 Yougoslave
Autres conflits : Liban : 1 Français

Eléments remarquables

Mur du souvenir. Butte des fusillés.

La nécropole nationale de Mulhouse

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Nécropole nationale de Mulhouse. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Mulhouse

 

Située au lieu-dit Tiefengraben – Les Vallons, la nécropole nationale de Mulhouse regroupe les dépouilles de soldats tués principalement de la bataille d’Alsace (1944-1945). Aménagée dès 1949, ce cimetière rassemble les corps de combattants français, de prisonniers de guerre et de requis du service du travail obligatoire (STO) décédés en Allemagne et en Autriche. Aujourd'hui, on y dénombre 1 675 corps de soldats français et étrangers, dont Jeannine Bancaud (Carré A2, tombe 44). Au titre de la Grande Guerre, 265 soldats français, dont 107 inconnus reposant dans un ossuaire reposent en ce lieu. À leurs côtés, 35 Roumains et 7 Russes morts lors de leur captivité dans les camps allemands y sont également inhumés. De nombreux monuments et plaques célèbrent le souvenir de ces combattants.

 

1er octobre 1944 - 2 janvier 1945. La bataille d’Alsace

Fin août 1944, après les débarquements alliés en Normandie et en Provence, les armées allemandes refluent vers le Nord-Est en vue d'interdire l'invasion de l'Allemagne nazie. En Lorraine comme en Alsace, sont édifiés des nids de résistance. Parallèlement, est décrétée, le 25 septembre 1944, la Deutsche Volksturm, la levée en masse du peuple allemand, pour pallier au manque de soldats. Cette mobilisation générale est étendue à l’Alsace un mois plus tard. À la mi septembre, après avoir fait leur jonction, les Français de la 1re armée et ceux de la 2e division blindée (DB) marchent aux côtés des armées alliées. Conduits par le général de Lattre, les hommes de la 1e progressent vers le Sud et atteignent les Vosges et la trouée de Belfort. Ceux de la 2e DB atteignent les faubourgs de Strasbourg.

Le 14 novembre, malgré des conditions météorologiques difficiles, la 2e division d’infanterie marocaine (DIM) et la 5e DB libèrent Montbéliard et Héricourt. À l'issue, tirailleurs et spahis marocains doivent s'emparer de chaque ouvrage de la ceinture fortifiée de Belfort. Le 25, au terme de violents combats de rues, les Français entrent dans Belfort. Poursuivant leur effort, les Français atteignent les contreforts des Vosges. Gérardmer est libérée. Progressivement, les Allemands se replient mais se retranchent dans de solides positions, formant une poche de résistance autour de Colmar.

Au nord, la 2e DB, après avoir franchi la trouée de Saverne, marche vers Strasbourg. Le 23, la capitale alsacienne est libérée, tenant ainsi le serment formulé à Koufra par le général Leclerc en 1941.

Fin 1944, commandés le Reichsführer Himmler, les Allemands s'arc-boutent sur leur ligne de résistance en vue d'empêcher l'invasion de l'Allemagne nazie. Le 16 décembre une vaste contre-offensive est lancée dans les Ardennes. Les récentes conquêtes, en particulier Strasbourg, sont menacées. Les Alliés sont surpris et envisagent d'abandonner la capitale alsacienne. Conscient des risques, le général de Gaulle obtient d'Eisenhower la permission de défendre la ville et de couvrir le repli américain sur la ligne Haguenau-Wingen. Plus au sud, le général de Lattre engage ses forces. Du 7 au 22 janvier 1945, les hommes de la 1re division motorisée d’infanterie (DMI), rejoints par la 2e DB repoussent, au prix de lourdes pertes, tous les assauts de la XIXe armée allemande entre l’Ill et le canal du Rhin au Rhône. Le 2 février, le front cède. La poche de Colmar est réduite. Le 15 mars, les Alliés progressent en Basse-Alsace, définitivement libérée le 19. Les Français peuvent alors franchir le Rhin et poursuivre la libération de l’Europe du joug nazi.

 

Éléments remarquables

Monument aux morts du 35e Régiment d'Infanterie tombés au combat de Dornach le 19 août 1914 ;
Stèle aux sous-officiers morts pour la France ; 
Plaque commémorative aux morts de la 9e DIC, 1944-45.

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Infos pratiques

Adresse

Mulhouse
À la sortie de Mulhouse, en direction de Altkirch, suivre l'itinéraire "Les Vallons"

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Pierrepont

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Nécropole nationale de Pierrepont. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Pierrepont

 

La nécropole nationale de Pierrepont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914. Créée en 1920, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 et 23 août 1914 autour de Pierrepont, qui furent les plus meurtriers de la Grande Guerre. Aménagé successivement en 1920-1921, puis de 1932-1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Longwy et de la Crusnes, de Spincourt, de l’Othain, et du Loison, cette nécropole regroupe les corps de 3 758 Français, dont 1 416 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 2 342 hommes. À leurs côtés reposent également 493 Russes, 141 Belges, 2 Britanniques et 1 Roumain. Plusieurs soldats morts pendant le Seconde guerre mondiale, dont 20 Français, 55 Soviétiques et 1 Tchèque sont inhumés en ce lieu.

 

14-25 août 1914. La bataille des Frontières 

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et trés éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

La Tour-lanterne de Pierrepont

Érigée, en 1922, au centre de la nécropole, cet imposant monument est dédié au souvenir des soldats alliés disparus lors des combats de Pierrepont du 22-23 août 1914. Les pierres de cette Tour-lanterne proviennent d’une ancienne cheminée de la manufacture de draps démontée pierre par pierre et remontée dans le cimetière. La taille de ce monument s’explique par la volonté d’égaler le monument qui domine le cimetière allemand voisin où reposent 3 017 soldats. Une première plaque rappelle la mémoire des soldats tombés à Pierrepont ainsi que les noms des enfants de la ville, morts pour la France au cours de la Grande Guerre. La seconde porte les régiments de la 42e division d'infanterie ayant participé à la bataille de Pierrepont.

 

Éléments remarquables

La tour-lanterne aux morts des 22 et 23 août 1914.

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Infos pratiques

Adresse

1988 Le Tremble, 54620
Pierrepont

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Fère-Champenoise

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Nécropole nationale de Fère-Champenoise. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Fère

 

Situé au lieu-dit les Ouches, la nécropole nationale de Fère-Champenoise regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de première bataille de la Marne (Septembre 1914) et lors de la campagne de France en juin 1940. Créée au lendemain des combats qui se déroulèrent principalement dans les marais de Saint-Gond et sur les deux Morins, elle est aménagée de 1919 à 1934 pour accueillir d’autres corps de soldats exhumés de cimetières militaires ou de tombes isolées de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne. Il y est érigé, depuis 1928, un monument commémoratif dédié aux souvenirs des soldats français tombés en 1914-1918. Le cimetière rassemble près de 6 000 corps de soldats français dont plus de 3 000 en ossuaire et quelques étrangers (Britanniques, Tchèques…)  morts au cours de la Première Guerre mondiale. Au début des années 1950, cette nécropole regroupe les restes mortels de 169 français et de 3 belges tués lors des batailles de l’Aisne et de Champagne en mai-juin 1940, et à la libération en 1944.

 

6-9 septembre 1914. Combats des marais de Saint-Gond - Bataille des deux Morins 

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, le général Joffre ordonne le repli général, afin de stopper la progression vers Paris de l'aile marchante allemande. Malgré leur épuisement, les armées françaises font volte-face et tiennent une ligne de résistance de presque trois cents kilomètres où Verdun constitue le pivot. Au centre du dispositif, se trouvent les 5e et 9e armées françaises, soutenues par le corps expéditionnaire britannique.

Le 6 septembre, les troupes françaises sont déployées sur les rives du Grand-Morin et luttent âprement contre les Allemands qui accentuent leur poussée vers l’est en direction de Bar-le-Duc. Les marais de Saint-Gond, au confluent du Grand et du Petit-Morin, font l’objet de combats d’une violence extrême ; Français et Allemands occupant à tour de rôle le terrain à grand renfort d’artillerie. La Garde prussienne s'y enlise.

Le village de Fère-Champenoise, défendu par les Zouaves et les tirailleurs marocains, est pris par les troupes allemandes le 8 septembre. Au prix d'importants sacrifices, les Françaises luttent avec la dernière énergie pour stopper l’avance ennemie, mais les 9e et 11e corps d'armée sont enfoncés. Les Français s'accrochent et parviennent à stopper la progression de la Garde qui s'empare de Fère-Champenoise. Le 9 au soir, le château de Mondement, au nord-ouest de Fère-Champenoise, à la limite sud des marais de Saint-Gond, est à nouveau occupé par les Français. Les Allemands sont contenus en Champagne, mais leur aile droite cède sur l’Ourcq. Le 10 septembre, ils sont rejetés au-delà des marais. Craignant que ses armées soient coupées de leurs arrières, l’État-major allemand ordonne alors le repli, dans l’Aisne où ils occupent des positions précédemment fortifiées. Les ruines de Fère Champenoise sont évacuées hâtivement. Foch y installe son poste de commandement.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne permet d'une part de redresser une situation militaire gravement compromise et d'autre part d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée. C'est une victoire de toute l'armée française, en particulier celle des soldats anonymes tombés pour la défense de la nation. Au cours des mois d’août et septembre 1914, 250 000 jeunes Français meurent, sont blessés ou sont portés disparus. Mais, en dépit de ce succès militaire, les troupes anglaises et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Dans un ultime sursaut, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils échouent sur les rivages de la Mer du Nord. La guerre de mouvement s'enraye. Le conflit s’installe alors pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée en novembre 1918.

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Infos pratiques

Adresse

72 boulevard de la Haute Épinette 51230
Fère-Champenoise

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918

La nécropole nationale de Craonnelle

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Nécropole nationale de Craonnelle. © Guillaume Pichard

 

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Craonnelle

 

Aménagée pendant la guerre à proximité d'un poste de secours, la nécropole nationale de Craonnelle regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des batailles du Chemin des Dames en 1914-1918. Au lendemain de la guerre, ce cimetière est aménagé pour réunir d’autres combattants inhumés sur le plateau de Californie et des Casemates, ou ceux enterrés dans les cimetières provisoires des postes de secours des Flandres, à Oulches, de Vassogne, de Jumigny, de Craonne, du Moulin de Vauclair. Cette nécropole rassemble près de 4 000 corps français dont près de la moitié reposent dans deux ossuaires. Vingt-quatre combattants britanniques et deux Belges y sont également inhumés.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille d’Auguste Hourcade (Tombe 228). Né en 1892, le jeune poète et critique d’art, caporal au 34e RI, meurt le 21 septembre 1914 à Oulches.

Dès les premières semaines du conflit jusqu'à ses derniers sursauts, le plateau calcaire du Chemin des Dames qui domine la vallée de l'Aisne au sud et la vallée de l'Ailette au nord, sont âprement disputés. Observatoire naturel, cette position est un verrou stratégique qui domine à la fois la plaine de Reims et celle de Soissons.

Poursuivant l'ennemi défait sur la Marne, Français et Anglais franchissent l'Aisne, le 13 septembre 1914. Mais très vite, les Allemands s'accrochent au plateau du Chemin des Dames. Après des combats acharnés, l'ennemi parvient, en novembre 1914, à rester seul maître du plateau qui se transforme progressivement en véritable forteresse.

L'offensive du Chemin des Dames

En avril 1917, au cœur des enjeux, ce plateau voit le déploiement d'une puissante offensive française mais avec le repli allemand sur la ligne Hindenburg, le plan initialement imaginé est caduc. Pourtant, le général Nivelle maintient son projet qui concentre, pour les Français, 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons, soit un canon tous les 12 mètres. De plus, 128 chars français sont engagés pour la première fois. Au total plus d’un million d’hommes sont rassemblés.

Le 2 avril, le feu de l'artillerie est déclenché mais cette intense préparation n’a détruit que très partiellement les défenses allemandes. Aussi, le 16 avril, quand les premières vagues s’élancent, elles se heurtent aux barbelés et sont fauchées par le feu des mitrailleuses allemandes. Pourtant, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, les assauts se prolongent jusqu’au lendemain mais l’offensive est un échec. L'autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont mis hors de combat dont 40 000 morts. Chaque division perd en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames. Les tirailleurs sénégalais, notamment perdent plus de 7 000 hommes sur 16 500 engagés (40-45%) dans les premières journées.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, une série d’opérations et de contre-attaques est lancée pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. Les fantassins des deux camps supportent les plus extrêmes souffrances En octobre 1917 se déroule la bataille de la Malmaison dont l'objectif est la prise de l'ancien fort de la Malmaison à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

Les combats de 1918 au Chemin des Dames

Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement la crête du Chemin des Dames et atteignent la Vesle. Soissons est occupée et Reims est sous les tirs directs de l'artillerie. Le 30, les Allemands atteignent la Marne. Les Français se replient, le front est rompu. L'assaillant est à 60 kilomètres de Paris où le bruit sourd du canon se fait entendre. C'est la seconde bataille de la Marne.

Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent et repoussent les forces épuisées de l'ennemi. Appuyée par les chars, l’armée Mangin progresse rapidement. Soissons est libérée le 2 août. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage au centre et à l'est du Chemin des Dames. Le 10 octobre, un mois avant l’armistice, les Allemands abandonnent définitivement le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Infos pratiques

Adresse

Craonnelle 02160
À 24 km au sud-est de Laon, en bordure du CD 18 (Craonne / N2)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Soupir n° 2

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Nécropole nationale de Soupir n° 2. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_2_Soupir

 

La nécropole nationale de Soupir n°2 regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes batailles du Chemin des Dames. Édifié en 1934 pour inhumer les corps de combattants que l’on continuait de découvrir dans le secteur, ce cimetière rassemble 2 829 corps de soldats tombés lors des deux conflits mondiaux. Parmi ces sépultures, 2 216 Français dont 250 en ossuaire, 26 Russes, cinq Belges (dont quatre victimes civiles), deux Britanniques inconnus. Pour la Seconde Guerre mondiale, 545 Français sont enterrés ainsi que 33 Belges dont 30 victimes civiles. À leur côté, repose également le corps de Pierre Muller, sous-lieutenant au 9e bataillon de tirailleurs algériens, décédé le 17 septembre 1958 en Algérie (tombe n° 2361).

 

Le Chemin des Dames, un secteur majeur du front de la Grande Guerre

Dès les premières semaines, le plateau du Chemin des Dames est un enjeu pour les belligérants qui peuvent, en occupant cette position stratégique, observer les plaines de Reims et de Soissons. Après le sursaut allié sur la Marne, l'ennemi se replie sur le plateau qui est progressivement fortifié. Dès l'automne 1914, de violents combats se déroulent dans le secteur de Vailly-sur-Aisne, Crouy ou sur la cote 132.

À la veille du printemps 1917, les Français projettent de déployer une puissante offensive dans ce secteur épargné. Mais, le repli allemand sur la ligne Hindenburg impose au général Nivelle de revoir les orientations de cette opération. Au matin du 16 avril, après un intense bombardement dont l'efficacité est limitée, les premières vagues s’élancent. Après avoir gravi les pentes du plateau, elles se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses allemandes. Au prix d'importants sacrifices, les Français atteignent la crête du plateau. Le 17, malgré des conditions météorologiques difficiles, ils poursuivent leur effort. Faute de succès, l’autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

Au bord de l’effondrement le moral des Français vacillent. Devant l'échec de cette offensive, des mouvements de mutineries éclatent dans les rangs de quelques unités, qui refusent de monter en première ligne. Devant l'amplification de cette contestation en mai 1917, les autorités militaires réagissent. Les arrestations sont nombreuses. Les soldats considérés comme les plus actifs sont jugés et condamnés par des tribunaux militaires.  Plus de 500 condamnations à mort sont prononcées, puis commuées par le pouvoir politique. Près de trente sont, pourtant, exécutés. En parallèle, un système de rotation plus efficace et de permissions est instauré.

Au cours de l'été, de nouvelles attaques aux objectifs plus limités sont lancées contre les positions stratégiques du Plateau, notamment à Craonne et Laffaux. Durant cette bataille, des ambulances sont ouvertes dans ce secteur. Peu à peu, les brancardiers enterrent en ce lieu les dépouilles de soldats décédés dans ce secteur.

Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement le Chemin des Dames. Le front est rompu. Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent, repoussant l'ennemi. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage. Les Allemands abandonnent définitivement le 10 octobre, un mois avant l'armistice, le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Infos pratiques

Adresse

Soupir 02160
À 25 km à l'est de Soissons, en bordure du CD 925 (Soissons/Neufchâtel-sur-Aisne)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Soupir n° 1

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Nécropole nationale de Soupir n° 1. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_1_Soupir

 

Aménagée à proximité d'un ancien poste de secours, la nécropole nationale de Soupir n° 1 regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles du Chemin des Dames entre 1914 et 1918. Ce cimetière rassemble 7 806 corps de soldats français tombés lors de la Première Guerre mondiale, dont 2 822 en trois ossuaires et 266 en quatre fosses collectives exhumés des sites de Vieil-Arcy, Athies-sous-Laon, Glennes et de Pargny-Filain. Un Belge et un Russe reposent aux côtés des combattants français. En raison du nombre croissant de corps exhumés sur le champ de bataille du Chemin des Dames, les autorités militaires ont aménagé, à partir de 1934, une seconde nécropole (Soupir n°2) en face de celle-ci.

 

Des tirailleurs kanaks dans l’Aisne : le bataillon mixte du Pacifique

Le bataillon mixte du Pacifique (BMP) est composé de soldats canaques, calédoniens ou tahitiens. D’août à octobre 1917, ces hommes renforcent leur position située dans le secteur de l’Ailette. En juin 1918, ils sont engagés dans la bataille du Matz. Rattachée au 418e régiment d'infanterie (RI), cette unité prend part à l’attaque meurtrière du plateau de Pasly près de Soissons. Le 25 octobre, le BMP s'illustre lors de la prise de Vesles, Caumont et de la ferme du Petit Caumont. En quelques heures, 32 Kanak, dix Tahitiens et cinq Calédoniens sont tués. Aujourd'hui, les nécropoles nationales de Flavigny-le-Petit, de Soupir, d’Ambleny ou de Cerny-en-Laonnois conservent les restes mortels de ces combattants comme Alosio Waangou, natif de Saint-Gabriel-Pouébo (Nouvelle-Calédonie). Tué le 29 septembre 1918 à la côte 193, il est inhumé sous la tombe n°3113.

 

Le Chemin des Dames, un secteur majeur du front de la Grande Guerre

Dès les premières semaines, le plateau du Chemin des Dames est un enjeu pour les belligérants qui peuvent, en occupant cette position stratégique, observer les plaines de Reims et de Soissons. Après le sursaut allié sur la Marne, l'ennemi se replie sur le plateau qui est progressivement fortifié. Dès l'automne 1914, de violents combats se déroulent dans le secteur de Vailly-sur-Aisne, Crouy ou sur la cote 132.

À la veille du printemps 1917, les Français projettent de déployer une puissante offensive dans ce secteur épargné. Mais, le repli allemand sur la ligne Hindenburg impose au général Nivelle de revoir les orientations de cette opération. Au matin du 16 avril, après un intense bombardement dont l'efficacité est limitée, les premières vagues s’élancent. Après avoir gravi les pentes du plateau, elles se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses allemandes. Au prix d'importants sacrifices, les Français atteignent la crête du plateau. Le 17, malgré des conditions météorologiques difficiles, ils poursuivent leur effort. Faute de succès, l’autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

Au bord de l’effondrement le moral des Français vacillent. Devant l'échec de cette offensive, des mouvements de mutineries éclatent dans les rangs de quelques unités, qui refusent de monter en première ligne. Devant l'amplification de cette contestation en mai 1917, les autorités militaires réagissent. Les arrestations sont nombreuses. Les soldats considérés comme les plus actifs sont jugés et condamnés par des tribunaux militaires. Plus de 500 condamnations à mort sont prononcées, puis commuées par le pouvoir politique. Près de trente sont, pourtant, exécutés. En parallèle, un système de rotation plus efficace et de permissions est instauré.

Au cours de l'été, de nouvelles attaques aux objectifs plus limités sont lancées contre les positions stratégiques du Plateau, notamment à Craonne et Laffaux. A l'automne, se déroulent de nouveaux la bataille de la Malmaison. Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement le Chemin des Dames. Le front est rompu. Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent, repoussant l'ennemi. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage. Les Allemands abandonnent définitivement le 10 octobre, un mois avant l'armistice, le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Infos pratiques

Adresse

Soupir 02160
À 25 km à l'est de Soissons, en bordure du CD 925 (Soissons/Neufchâtel-sur-Aisne)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Champs

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Nécropole nationale de Champs. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale de Champs regroupe les corps de soldats décédés lors des deux conflits mondiaux, soit 2 731 Français, dont 940 en deux ossuaires, 80 Russes, un soldat inconnu belge et un Italien tombés lors des combats sur le Chemin des Dames entre 1914 et 1918 ainsi que 178 Français tués lors des combats de la Campagne de France en juin 1940. Aménagé en 1919, cette nécropole rassemble les dépouilles de soldats inhumés initialement en tombes isolées ou dans de nombreux cimetières militaires provisoires de la région.

Parmi les soldats inhumés en ce lieu, reposent de nombreux fantassins issus des colonies, notamment Dassango Temba Naba, de sang royal des Mossis de la région de Ouagadougou (Burkina-Faso), tombe n° 266. Né vers 1894, il est l’un des fils du Moogo Naaba Koom qui a régné de 1905 à 1942 ; "Naba ou Naaba" se traduit par "chef" et désigne les membres de la famille royale. Recruté en 1916, il est incorporé au 61e bataillon de tirailleurs sénégalais et a le grade de caporal. Le 61e BTS hiverne au camp du Courneau en Gironde, puis intègre le 1er corps d’armée colonial qui combat à l’ouest de Laffaux à partir du 30 mars 1917. Au cours de l’offensive du Chemin des Dames, il décède le 16 avril sur les pentes du Mont-des-Singes à Vauxaillon. Par ailleurs, deux frères reposent également aux tombes n°3 et n°4, Bernard et Pierre de Kernafflen de Kerglos, vieille famille quimpéroise, respectivement, enseigne de vaisseau auxiliaire sur le front de mer de Nieuport décédé le 17 septembre 1918 à l’hôpital de Rosendaël (Nord) et capitaine du 330e RI décédé le 29 août 1918 à Champs.

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général Nivelle maintient son projet d'offensive, en avril, sur le Chemin des Dames. Pour soutenir cet effort, il engage 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons et, pour la première fois, par 128 chars. Au total plus d’un million d’hommes sont concernés par cette opération.

Le 2 avril, l’artillerie pilonne les positions allemandes. Au matin du 16 avril, les premières vagues s'élancent mais se heurtent aux barbelés souvent intacts. Pour beaucoup, elles essuient les tirs des mitrailleuses. Au prix d'importants efforts, les Français atteignent la crête. Le lendemain, malgré les pertes et des conditions météorologiques très difficiles, ils reprennent leur mouvement. Le 18, ils s'emparent de Vailly mais dans son ensemble l’offensive est un échec. L'autorité de Nivelle vacille. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, une série d'opérations et de contre-attaques sont lancées pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. En octobre 1917, la bataille de la Malmaison a pour objectif la prise de l'ancien fort à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis, le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

La bataille de l’Ailette, mai-juin 1940

Au cours de la Campagne de France, ce secteur est le théâtre de violents combats qui affectent tant les villes que les campagnes. L’offensive allemande du 10 mai 1940 frappe les Ardennes puis l’Aisne. Sur ce le Chemin des Dames, Oeuilly reste un point stratégique où s'accrochent les hommes du 6e RI. Mais, le 21 mai, les Allemands s'en emparent. Du 5 au 7 juin 1940, les troupes françaises résistent et soutiennent la ligne de front dans le secteur bordant la rivière l’Ailette. Le 7, malgré les combats acharnés de la 27e division d’infanterie alpine entre Soissons et Fère-en-Tardenois, la Marne est atteinte le 9 juin. Les Allemands marchent ensuite vers Paris. Au-delà de ces épreuves qui désorganisent l'armée française, la population civile fuient les combats. Au cours de leur exode, les colonnes de réfugiés sont harcelées par les nombreux bombardements de l’aviation allemande. Ces combats de mai-juin 1940 engendrent des pertes importantes côté français avec plus de 100 000 morts et environ 1 850 000 prisonniers.

 

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Adresse

Champs
Au nord de Soissons, D 56

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La nécropole nationale de Marissel à Beauvais

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Nécropole nationale de Marissel. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Marissel regroupe les dépouilles de soldats décédés des suites de leurs blessures dans les hôpitaux militaires de la ville lors des grandes offensives du printemps 1918. Créé en 1922, ce site est aménagé en 1935 et 1952 pour rassembler les corps d'autres combattants inhumés initialement dans des cimetières militaire provisoires de la région. En ce lieu, reposent 1 081 soldats dont dix en ossuaire, ainsi que 19 Britanniques et un soldat belge. Aux côtés de ces hommes sont enterrés, au titre de la Seconde Guerre mondiale, 95 soldats français, 158 Britanniques, cinq Soviétiques, un Polonais et huit civils inconnus Français.

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes atteignent l'Oise et marchent vers Paris. Mis en déroute, l'ennemi se replie vers le nord-est de l’Oise et se fixe sur de solides positions. Jusqu’en 1918, ce front est à l’écart des opérations de grande ampleur, même si des combats localisés cherchent à contrôler des lieux stratégiques, tels que la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

Échappant à l’épreuve de l'occupation, la ville de Beauvais devient, pour autant, une ville du front. Lycées, casernes et bâtiments publics sont réquisitionnés en vue d'accueillir de nombreux blessés du front de l’Oise. En 1917, le Grand Quartier Général (GQG) français s'installe en préfecture de Beauvais puis au château de Beauvais. En mars 1918, le général Foch, nommé commandant en chef des armées alliées, installe son quartier général dans l’hôtel de ville. D’avril à juin 1918, la ville est bombardée et subit ses premières destructions.

 

Les batailles de l’Oise, Noyon et Mont-Renaud, 24 mar-30 avril 1918 - Matz, 9-11 juin 1918

Le 21 mars 1918, portant leur effort vers Paris, les armées allemandes se ruent à la jonction des armées britanniques. Submergé par les troupes d’assaut allemandes, le front se rompt. Une brèche de 80 km est ouverte entre Arras et Reims. La région de Noyon est au cœur des combats. Le 25, les fantassins français de la 3e armée, usés par cinq jours de combats ininterrompus, abandonnent Noyon et se replient sur le Mont-Renaud. Le 57e régiment d’infanterie (RI) s'accroche à cette position située sur la route de Compiègne. De ce point, l’artillerie lourde française pilonne Noyon. L'ennemi multiplie les assauts. En 20 jours, le 57e RI en repousse 22. Un tiers de ses effectifs est hors de combat. Le 123e RI est aussi durement éprouvé.

En juin, la VIIe armée allemande progresse vers Château-Thierry. La Marne est atteinte. Poursuivant son effort, l'ennemi lance de nouvelles actions en direction de Compiègne. Une fois encore, la 3e armée française subit ce choc et livre de nouveaux combats devant Courcelles, Thiescourt ou au Mont-Renaud. Au soir du 9 juin, l'ennemi progresse davantage. Le 11, le général Mangin attaque le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Bientôt, l'infanterie avance sans appui des chars et de l'artillerie. Repoussé au-delà du Matz, l'ennemi se reprend et bloque cette contre-attaque. Le 13 juin, cette action sur la Matz est interrompue. Enregistrant la perte de 40 000 hommes, tués, blessés ou disparus, la 3e armée paye un lourd tribut. Mais Paris est sauvée. Les combats se poursuivent jusqu’en août 1918, date à laquelle le département est entièrement libéré. L’Oise est ainsi le premier des départements libérés.

 

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Adresse

Rue d'Amiens 60000
Beauvais

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La nécropole nationale d’Effry

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Nécropole nationale d’Effry. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Effry regroupe les corps du lazarett, hôpital militaire allemand, créé par la VIIe armée allemande dans les locaux de l’usine Briffault. Dans ces murs, ont été internés des prisonniers civils – Zivilarbeiterbataillon (ZAB) – dans des conditions sanitaires inhumaines.  Au sein de ce cimetière sont inhumés 127 Français, entre 281 et 305 Russes, entre 227 et 229 Belges, 23 Roumains et un Italien. Toutefois, ce dénombrement n’est pas définitif car les corps ont d’abord été enterrés en fosses communes avant une réorganisation du cimetière en 1927. En 2007, un mémorial en briques a été inauguré afin de rappeler le souvenir de l’usine dans laquelle était le lazaret.

Parmi ces victimes civiles, reposent notamment les dépouilles de femmes et d'enfants parfois en bas âge, comme Madeleine Beaujeux 4 ans (tombe n°157) ou Louise Questroy 12 ans (tombe n°89). Deux sœurs, natives d'Origny-en-Thiérache, Yvonne (24 ans) (tombe 79) et Noëlla (20 ans) (tombe 77) décédées respectivement le 25 mai et 7 juin 1917 y sont inhumés ainsi qu’un père et son fils, natifs de Colligies, Eugène Grenier 21 ans et Ernest Grenier 49 ans décédés respectivement les 12 et 17 octobre 1917 (tombes 162 et 163).

Raymond Senville (ou Senneville), jeune ouvrier belge de 19 ans mort en mars 1917 (tombe collective n° 9) et des prisonniers comme l'italien - Gustave Guillianet (tombe n° 44) et le russe, Nikita Gusno (inhumé dans l’ossuaire) ou selon l’état civil Mikolei Gusero décédé le 17 avril 1917 sont également enterrés sur ce site.

 

L’Aisne occupée

En septembre 1914, après la bataille de la Marne, les armées allemandes reculent jusqu’au plateau du Chemin des Dames, entre Laon et Soissons : la vallée de l’Aisne représente plus ou moins les limites de la ligne de front. Le nord du département est en contact direct avec le front de la Somme dès juillet 1916, puis celui du Chemin des Dames en avril 1917 et mai 1918. A l’arrière-front, la présence militaire ennemie est dense. Les civils vivent aux côtés de l'occupant et subissent les aléas de la situation militaire. Peu à peu, ils sont évacués vers l’arrière. L’occupation en France engendre des pénuries de main d'œuvre, de bétail et d'engrais. Aussi, les autorités allemandes veillent à exploiter les ressources dont elles disposent. Faute de volontaires, et après une émeute en raison de la pénurie de pain en mars 1916 à Lille, elles choisissent de réquisitionner la main d’œuvre urbaine. Ainsi, ils "déportent" environ 22 000 personnes de la région de Lille pour effectuer les travaux agricoles. Hommes et femmes sont alors envoyés dans les départements ruraux de l’Aisne ou des Ardennes. A l’automne, certains regagnent Lille. En octobre 1916, les Belges sont requis de manière autoritaire dans des bataillons de travailleurs – Zivilarbeiterbataillonen (ZAB) pour rejoindre l'Allemagne ou les territoires occupés de France où les conditions de vie sont très dures. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. Les hommes seuls sont d’abord employés par l’armée, puis, en 1917, la "levée générale" est décrétée pour toutes les femmes de 15 à 45 ans. Les malades des ZAB sont envoyés à l’hôpital de la VIIe armée allemande à Effry, dans l’Aisne, véritable mouroir.

 

Le lazarett d’Effry

Installé dans les locaux déserts de l’ancienne usine Briffault, près de l’Oise, le lazarett d'Effry est un immense hangar de 900 m² où s'entassent près de 1400 à 1600 personnes de nationalité française, belge, roumaine et russe. Dépourvus de soins, ces malades s’entassent, au cours du rigoureux hiver 1917, dans cet hôpital où les privations sont nombreuses. Dans le hangar, il n’y a pas d’aération. Vivant dans l'obscurité, les détenus français ou belges sont demi-vêtus. Les Roumains, les Russes, sont nus. Privés souvent de couvertures, les malades dorment à même le sol sur la paille infestée de vermine. La nourriture est rare. Les maigres provisions attribuées par l’armée au lazarett sont détournées par les officiers. Rapidement, des épidémies de diphtérie ou de dysenterie se propagent. La moyenne des décès est de 5 à 6 morts par jour, mais selon les périodes, il peut y avoir jusqu’à 20 à 30 décès par jour. Malheureusement, les conditions sont telles qu'il est difficile d'en connaître le chiffre précis.

Aujourd’hui, il subsiste de l’histoire de ces personnes, un cahier d’écoliers où sont retranscrits les noms de 710 personnes décédés dans cet "hôpital" à compter du 6 mars 1917, mais il y en avait avant cette date. Beaucoup n’ont pu être réellement identifiés et inhumés en tombe individuelle car les corps étaient entassés dans des fosses communes.

En janvier 1919, les habitants d’Effry saisissent le président de la République française pour qu’une enquête soit diligentée auprès de la Commission d’enquête sur les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens en vue de sanctionner le docteur Michelsohn, médecin chef du lazarett civil d’Effry.

 

Oscar Michelsohn, le docteur tortionnaire du lazarett d'Effry

Oscar Michelsohn suit l’itinéraire du lazarett local d’abord basé à Chauny, puis à Effry, et enfin à Trélon. Il recrute son personnel notamment le sous-officier Martin, qui détourne 600 kg de denrées en neuf mois. Il rafle, parmi les civils de Thiérache, des infirmières, des religieuses ainsi que le docteur Jules Pichard, médecin à Chauny qui se dévouent auprès des malades et partagent, parfois, le même destin que toutes les femmes du camp.

Considéré comme un monstre, le docteur Michelsohn se montre des plus violents à l'égard des malades privées de soins et de nourriture. Après la guerre, les villageois, groupés derrière Jules Pichard, cherchent à obtenir une condamnation judiciaire de Michelsohn. Le 28 juin 1922, Oscar Midelsohn est jugé à Leipzig mais il est acquitté.

 

La nécropole nationale d'Effry

En 1917, les morts d’Effry sont ensevelis dans des fosses communes qui sont ouvertes en 1927, date à laquelle le site est aménagé par le Ministère des Pensions. En 1993, sous l'impulsion d'élus locaux, le Ministère des Anciens combattants et victimes de guerre finance la réhabilitation de la nécropole. Le 14 mai 1994, sous le haut patronage de François Mitterrand, président de la République, l’ossuaire rénové est inauguré. Cette date devient alors le jour officiel de commémoration du calvaire des prisonniers d’Effry.

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Adresse

Effry
À l’est de Saint-Quentin, au sud de Maubeuge, entre D 31 et D 491

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