La nécropole nationale de Courbesseaux

Partager :

Nécropole nationale de Courbesseaux. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Courbesseaux

 

La nécropole nationale de Courbesseaux regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Grand Couronné en août et septembre 1914. Créé en 1920, ce cimetière national tout comme celui de Champenoux conserve le souvenir de l’extrême violence des combats qui se sont déroulés devant Nancy. Jusqu’en 1935, les restes mortels d’autres combattants français inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région y sont transférés. Aujourd’hui, cette nécropole nationale rassemble 2 679 corps dont 1 703 reposent dans deux ossuaires. 976 combattants ont été inhumés en tombes individuelles.

Au terme de ces combats, les dépouilles des soldats dispersées sur le champ de bataille sont rassemblées et inhumées au sein de fosses communes. Il est en effet fréquent au début de la campagne de 1914 de procéder à de telles inhumations. Le principe des tombes collectives subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit d’être inhumé en sépulture individuelle. En cela, la nécropole de Courbesseaux est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises.

Au centre de la nécropole, un imposant monument de pierre et de bronze du sculpteur nancéien Eugène Gatelet rend hommage aux soldats du général de Castelnau, morts pour la défense de Nancy, lors des combats du Grand Couronné. Il représente un jeune paysan déposant une gerbe sur la tombe d’un soldat "Mort pour la France".

La bataille du Grand Couronné de Nancy

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII qui définit l’emploi des forces, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

Malgré quelques succès notamment à Mulhouse, les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant, sur les Allemands. En quelques jours, après d’importants sacrifices, la 1re armée du général Dubail et la 2e armée du général de Castelnau sont contraintes de se replier derrière la frontière. Au soir du 20 août, le mouvement offensif en Lorraine est brisé. Harassés, les hommes de la 1ère armée se concentrent dans le secteur des Vosges, tandis que la 2e armée se déploie sur les hauteurs du Grand Couronné de Nancy où se va jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers, la trouée de Charmes, point de passage naturel entre les massifs montagneux du Grand Couronné au Nord et le ballon des Vosges au Sud. Se situant à la jonction des deux armées françaises, cette trouée constitue le point faible du dispositif. Nancy est au cœur de tous les enjeux. En effet, l’empereur allemand, Guillaume II, fait de la prise de la ville un objectif prioritaire. Du côté français, Joffre ordonne, le 25 août, aux régiments situés entre Nancy et Verdun de résister afin de couvrir la manœuvre générale de repli sur la Marne. En infériorité numérique, ces unités parviennent à contenir les vagues d’assaut incessantes. Au cours de ces combats, les pertes sont importantes. Le 226e régiment d’infanterie perd ainsi plus de la moitié de son effectif dans la seule journée du 25. La Ve armée du prince de Bavière est incapable de dépasser le fort de Manonvillier qui tombe pourtant le 27 août.

Au sud, les Allemands sont tenus en échec. A partir du 4 septembre, ils conduisent par l’est une nouvelle offensive, où seule la forêt de Champenoux constitue un réel obstacle. Au cours de ces combats, l’artillerie pilonne le Grand Couronné. Pendant neuf jours, les unités françaises défendent chaque village, chaque bois et chaque colline. Si certaines positions sont abandonnées, d’autres sont âprement disputées. Dans la forêt de Champenoux, les 206e et 212e RI sont anéantis. Les armées françaises sont au bord de la rupture.

Pourtant le 7 septembre, elles occupent à nouveau les bois de Champenoux et de Velaine. A partir du 11 septembre les opérations en Lorraine française sont devenues accessoires pour le commandement allemand. Progressivement, l’étau allemand se desserre enfin sur le Grand Couronné. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné prend fin. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Le front se fixe sur cette ligne pour ne plus bouger pendant toute la durée de la guerre. Après le déchaînement d’une telle violence, le front de Lorraine ne connaît plus, au cours de la Grande Guerre, d’opération d’envergure.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Courbesseaux
A l’est de Nancy, D 70

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Calvaire. Monument aux morts 1914-1918 - Stèle commémorative au général de Castelnau.

La nécropole nationale de Champenoux

Partager :

Nécropole nationale de Champenoux. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Champenoux

 

La nécropole nationale de Champenoux regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Grand Couronné en septembre 1914. Créé en 1919, ce cimetière militaire, tout comme celui de Courbesseaux, conserve le souvenir de ces combats d’une extrême violence. Aménagée entre 1919 et 1935, cette nécropole rassemble aujourd’hui 2 862 corps, parmi lesquels figure celui d’un combattant français mort pour la France en 1939-1945. 1 600 soldats reposent en tombes individuelles, tandis que 1 261 autres ont été inhumés dans deux ossuaires. Parmi les soldats français, est enterrée la dépouille de l’écrivain Henri Mirville (Tombe 13). Nommé au grade de lieutenant au 277e régiment d’infanterie, il meurt le 20 août 1914 à Noméxy à l’âge de 39 ans.

Au centre de la nécropole, a été érigé un monument dédié "aux héros du Grand Couronné". Créée, en 1921 par des artistes locaux, l’architecte Alfred Thomas et le sculpteur Eugène Gatelet, cette œuvre de bronze, de pierre et de mosaïque dorée représente une mère endeuillée par la disparition de son fils. La croix de guerre, coiffée du casque Adrian, tout comme le rameau d'olivier, symbole de paix et de victoire, rappelle le sacrifice de ce fils, mort pour la France.

 

La bataille du Grand Couronné de Nancy – 4-14 septembre 1914

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII qui définit l’emploi des forces, le général Joffre choisit de rompre les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine, afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

Malgré quelques succès notamment à Mulhouse, les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur les Allemands. En quelques jours, après d’importants sacrifices, la 1re armée du général Dubail et la 2e armée du général de Castelnau sont contraintes de se replier. Au soir du 20 août, le mouvement offensif en Lorraine est brisé. Harassée, la 2e armée recule vers le Grand Couronné de Nancy où se joue, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers, la trouée de Charmes. Se situant à la jonction des deux armées françaises, cette trouée constitue le point faible du dispositif. Nancy est au cœur de tous les enjeux. En effet, l’empereur allemand, Guillaume II, fait de la prise de la ville un objectif prioritaire. Du côté français, Joffre ordonne, le 25 août, aux régiments situés entre Nancy et Verdun de résister afin de couvrir la manœuvre générale de repli sur la Marne. En infériorité numérique, ces unités parviennent à contenir les vagues d’assaut incessantes. Au cours de ces combats, les pertes sont importantes. Le 226e régiment d’infanterie (RI) perd ainsi plus de la moitié de son effectif dans la seule journée du 25. La VIe armée du Prince Rupprecht de Bavière est incapable de dépasser le fort de Manonvillier qui tombe pourtant le 27 août.

Au sud, les Allemands sont tenus en échec. À partir du 4 septembre, ils conduisent par l’est une nouvelle offensive où seule la forêt de Champenoux constitue un réel obstacle. Au cours de ces combats, l’artillerie pilonne le Grand Couronné. Pendant neuf jours, les unités françaises défendent chaque village, chaque bois et chaque colline. Si certaines positions sont abandonnées, d’autres sont âprement disputées. Dans la forêt de Champenoux, les 206e et 212e RI sont anéantis. Les armées françaises sont au bord de la rupture.

Pourtant, le 7 septembre, elles occupent à nouveau les bois de Champenoux et de Velaine. A partir du 11 septembre, les opérations en Lorraine française sont devenues accessoires pour le commandement allemand. Progressivement, l’étau allemand se desserre enfin sur le Grand Couronné. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné prend fin. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Le front se fixe sur cette ligne pour ne plus bouger pendant toute la durée de la guerre. Après le déchaînement d’une telle violence, le front de Lorraine ne connaît plus, au cours de la Grande Guerre, d’opération d’envergure.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Champenoux
Au nord-est de Nancy, N 74

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux héros du Grand-Couronné

La nécropole nationale de Cutting

Partager :

Nécropole nationale de Cutting. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole

 

La nécropole nationale de Cutting dite L’Espérance, regroupe les restes mortels de soldats morts pour la France lors des combats de Dieuze en août 1914. Créé en 1914, au terme de ces combats meurtriers, ce cimetière est réaménagé successivement de 1920 à 1924, puis en 1934 et enfin en 1967. Aujourd’hui, cette nécropole réunit les corps de 813 Français dont la majorité (540 au total) repose dans deux tombes collectives. Parmi ces combattants, repose le corps du général Diou, commandant la 63e brigade d’infanterie. Blessé grièvement au bois de Muhwald, il décède à Dieuze. Son corps repose dans une tombe individuelle devant un monument érigé après la guerre afin de rappeler le sacrifice des 15e et 16e corps d’armée en août 1914. Le corps du colonel Arbanère, du 53e régiment d’infanterie (RI), décédé le 20 août 1914 y est également inhumé.

La nécropole de L’Espérance est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Le recours aux tombes individuelles se généralise progressivement, appuyé par la loi du 29 décembre 1915 qui accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumés en sépulture individuelle.

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française.

Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Ce secteur est tenu par la VIe armée qui, placée sous les ordres du prince Ruprecht de Bavière, dispose d’une nette supériorité. Ayant anticipé le mouvement offensif français, l’ennemi a organisé l’ensemble de ce front, notamment les secteurs de Morhange et de Sarrebourg. Des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses y ont ainsi été creusées. Maître du terrain, l’ennemi bénéficie aussi d’importants moyens en artillerie lourde de campagne. En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française du général de Castelnau franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19, ils entrent en contact avec la VIe armée.

La bataille de Dieuze - 18-20 août 1914

Le 18 août, des bataillons alpins stationnent à Dieuze, évacuée par l’ennemi. Celui-ci se retranche dans la forêt de Brides et Koking. De l’autre côté, la veille, sur le front Rohrbach, les troupes du 16e corps progressent. Placé en réserve à proximité de Rohrbach, le 53e régiment d’infanterie (RI), à la lisière de la forêt de Vulcain, soutient la manœuvre.

Le lendemain, les Français prennent position dans le village de Metzing. Deux compagnies du 37e RI y organisent le système de défense, tandis que d’autres éléments interviennent sur d'autres secteurs où ils subissent les feux de l’artillerie. En milieu de journée, sur les hauteurs de Riche, les soldats se replient. En fin de journée, ils pénètrent en partie dans Conthil pendant que d’autres éléments occupent la cote 270. Le même jour, à 17 heures, le général de Castelnau ordonne au 15e corps d’attaquer simultanément le front Cutting, Domnon, Bassing, au nord-est de Dieuze.

Le 20 août, à l’aube, après avoir essuyé des bombardements ennemis, les Français s’élancent. Supérieur en nombre, l’ennemi, placé en embuscade, harcèle les troupes françaises. Cibles de choix et souvent à découvert, elles sont clouées sur place. Elles sont rapidement débordées. Au cours de l’un de ces combats, le général Diou est gravement blessé. Les Bavarois pressent les défenses françaises. Au cours de l’après-midi, une retraite générale est ordonnée. Dans la précipitation, les Français abandonnent, sur le champ de bataille, près de 7 000 morts et 10 000 blessés.

Au soir du 20 août, le mouvement offensif de l’armée française est brisé. Harassés, les Français reculent alors vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se décider le sort de la Lorraine française.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Les pertes humaines sont importantes. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Le général Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne va devenir la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle et perd, aux yeux des belligérants, tout intérêt stratégique.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Cutting
Au sud-est de Morhange, D 38

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des 15e et 16e corps d’armée tombés en août 1914

La nécropole nationale de Vergaville

Partager :

Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Vergaville

 

Créé en 1914 par l’armée allemande, lors de la bataille de Dieuze, la nécropole nationale regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats de Dieuze en août 1914. Il est réaménagé en 1924 et 1926 - dates où sont regroupés les corps des soldats exhumés dans les environs de Vergaville et de Guerbestroff -, puis en 1967. Cette nécropole regroupe les corps de 1 151 Français dont 962 sont répartis dans deux ossuaires.

Un monument a été érigé à la mémoire des soldats du 15e corps d’armée tombés en août 1914.

 

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont occupées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française.

Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Conformément à ce plan, les 1ère et 2e armées françaises se déploient respectivement en Alsace et en Lorraine. Ce secteur est tenu par la VIe armée qui, placée sous les ordres du Prince Ruprecht de Bavière, dispose d’une nette supériorité. Ayant anticipé le mouvement offensif français, l’ennemi a organisé l’ensemble de ce front, notamment les secteurs de Morhange et de Sarrebourg. Des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses y ont ainsi été creusées. Maître du terrain, l’ennemi bénéficie aussi d’importants moyens en artillerie lourde de campagne. En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française du général de Castelnau franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19 août, ils entrent en contact avec la VIe armée.

La bataille de Dieuze - 18-20 août 1914

Le 18 août, des bataillons alpins stationnent à Dieuze, évacuée par l’ennemi. Les troupes ennemies sont retranchées dans la forêt de Brides et Koking, menaçant les troupes du 15e corps d’armée français. De l’autre côté, la veille, sur le front Rohrbach, le 16e corps progresse. Après avoir stationné du 14 au 16 août au nord du village de La Garde, le 23e bataillon de Chasseurs à pied (BCP) atteint Dieuze le 19 août où il reçoit son baptême du feu. Face à lui, l’ennemi a organisé sa défense sur le secteur Morhange-Bendsorf-Sarrebourg. Les éléments du 55e régiment d’infanterie (RI) quittent Juvelize, traversent Dieuze, Kerprich, et longent la voie ferrée Dieuze-Vergaville sous un feu d’artillerie intensif.

La bataille débute tôt le matin, à Vergaville. La résistance ennemie est faible et permet une progression sur le nord du bourg. L’après-midi, la lutte est acharnée. Grâce à des observations aériennes, l’artillerie allemande se déchaine contre les Français dont les positions ont été ainsi révélées.

Le 19 août, à 17 heures, le général de Castelnau ordonne que le 15e corps attaque simultanément le front Cutting, Domnon, Bassing, au nord-est de Dieuze. Le lendemain, ils doivent céder du terrain et se replier après des bombardements ennemis débutés dans la nuit. Au cours de ces affrontements du 19 et 20 août 1914, le 55e RI perd 800 hommes. Les Allemands, qui ont vu ce mouvement de retraite, poursuivent leurs tirs d’artillerie. Après une marche de plus de 24 heures, le 55e RI peut enfin cantonner à Dombasle-sur-Meurthe le 22 août.

Plus largement, au soir du 20 août, l'offensive française est brisée. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se jouer le sort de la Lorraine française.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources, morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, qui perd, aux yeux des belligérants, tout intérêt stratégique.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Vergaville
Au sud-est de Morhange, par D 22

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts du 15ème corps d’armée tombés en août 1914

La nécropole nationale de Dieuze

Partager :

Nécropole nationale de Dieuze. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Dieuze

 

Créée en 1914 par l’armée allemande au terme de la bataille de Dieuze, la nécropole nationale de Dieuze regroupe les corps de combattants décédés lors des deux guerres mondiales. Aménagée de 1924 à 1926 puis en 1964, elle rassemble les restes mortels exhumés de cimetières de Meurthe-et-Moselle et des Vosges. Au titre de la Grande Guerre, sont dénombrés 821 Roumains, 263 Français dont 239 en deux ossuaires, 122 Allemands reposant dans deux ossuaires, huit Polonais et sept Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, 222 Polonais y reposent ainsi que cinq Français.

En ce lieu, est érigé un monument honorant le souvenir des soldats roumains tombés sur le sol français en 1914-1918. Ce mémorial fut inauguré en 1998 par le ministre roumain de la Défense. Érigée sur un socle en grès des Vosges, cette œuvre, offerte par la Roumanie, est la reproduction d’un monument de Bucarest. Le catafalque contient de la terre provenant des dix cimetières français en Roumanie.

 

La bataille de Dieuze, 18-20 août 1914

Le 18 août 1914, les Français s'emparent de Dieuze, évacuée par l’ennemi qui se retranche dans la forêt de Brides et Koking. Là, il menace directement le 15e corps d’armée français. Sur le front Rohrbach, le 16e corps progresse, atteignant la défense sur le secteur Morhange-Bendsorf-Sarrebourg.

Dès lors, les premiers combats débutent dans le secteur de Vergaville. Les Français avancent au nord du bourg, puis marchent sous le feu intense de l'artillerie allemand. Grâce aux observations de l'aviation allemande, chaque bataillon est, tour à tour, repéré et écrasé par l’artillerie. Le 19, le général de Castelnau ordonne au 15e corps d'attaquer en direction de Cutting, Domnon, Bassing. Les pertes sont importantes. Au sein du 55e RI, 800 hommes sont mis hors de combats. Le 20, les Français se replient, abandonnant leurs positions. Les Allemands continuent leur effort en pressant leur adversaire. Au soir du 20, le mouvement français s'enraye. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de 1917, des milliers de combattants roumains sont fait prisonniers. Au 1er février, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 sont internés en Allemagne. Beaucoup de ces hommes sont transférés vers la France ou l'Italie. Là, leur détention est éprouvante. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore leur sort. Mais en octobre, 28 000 hommes sont encore en vie. Subissant de nombreux sévices et mal nourris, beaucoup ont été employés dans des kommandos agricoles, des mines et des usines... Quelques civils alsaciens tentent de les aider au risque de répression de l'ennemi. À la fin de la guerre, des responsables allemands issus des Rümanen-Bechachungskommando (détachement de surveillance des Roumains) sont désignés comme criminel de guerre sur une liste de noms issue des articles 227 à 230 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. À Dieuze comme à Haguenau, un monument rappelle la mémoire des 2 344 prisonniers de guerre roumains morts dans les camps d’internement allemands en Alsace et en Lorraine en 1917.

La 1re division de grenadiers polonais dans la bataille de France, mai-juin 1940

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, est créée la 1re division de grenadiers polonais (DGP). Ces hommes sont rassemblés et s'entraînent au camp de Coëtquidan (Morbihan). Le 15 avril 1940, cette unité rejoint la région de Lunéville pour soutenir les troupes françaises. D'ailleurs, du 24 mai au 6 juin 1940, la 1re DGP est associée au 20e corps d’armée dans la Sarre. À partir du 14 juin, dans le secteur de Lagarde sur le canal de la Marne au Rhin, ces hommes résistent vaillamment. Mais débordée par la Wehrmacht et assurant la couverture de la 52e division française, ils se replient. Le 21 juin 1940, cette unité est remaniée en petites sections qui, une à une, fuient vers la Grande-Bretagne. Mais, le 2e bataillon du 3e régiment stationné à Moyenmoutier ne parvient pas à s’extraire de ce secteur et se replie sur Saint-Dié où il livre un ultime combat. Au terme de celui-ci, les combattants décédés sont inhumés à Dieuze, tandis que d'autres sont faits prisonniers par les Allemands.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Dieuze
Au sud-est de Morhange, D 999

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Lidrezing

Partager :

Nécropole nationale de Lidrezing. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Lidrezing

 

Se situant au sud de Conthil en direction de Dieuze, la nécropole nationale de Lidrezing regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille de Morhange en août 1914. Créé à l’issue de ces combats par l’armée allemande, ce cimetière militaire est réaménagé en 1924, puis en 1988. Aujourd’hui, celui-ci rassemble les corps de 548 Français dont la majorité (432 au total) repose dans deux ossuaires.

 

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française.

Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Conformément à ce plan, les 1ère et 2e armées françaises se déploient respectivement en Alsace et en Lorraine. Ce secteur est tenu par la VIe armée qui, placée sous les ordres du prince Ruprecht de Bavière, dispose d’une nette supériorité. Ayant anticipé le mouvement offensif français, l’ennemi a organisé l’ensemble de ce front, notamment les secteurs de Morhange et de Sarrebourg. Des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses y ont ainsi été creusées. Maître du terrain, l’ennemi bénéficie aussi d’importants moyens en artillerie lourde de campagne. En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française du général de Castelnau franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19 août, ils entrent en contact avec la VIe armée.

La bataille de Morhange 19-20 août 1914

Le 17 et 18 août 1914, une partie du 69e régiment d’infanterie (RI) cantonne à Réchicourt et à Bezange-la-Petite. Dans l’après-midi du 19, il reçoit l’ordre d’atteindre le front de Morhange-Baronville. Les Français progressent le long de la Beauvoie et gagnent Solzeling. Le 3e bataillon du 79e RI atteint la ferme du Haut-le-Koeking. A Lidrezing, les combats qui se déroulent, la nuit, sont d’une rare violence.

Des unités se dirigent vers Wuisse et doivent investir la cote 343, située à 1 200 m au sud de Lidrezing, pour attaquer et enlever Conthil aux Allemands. Juste avant l’assaut, une instruction de dernière minute somme les troupes de battre en retraite, face à la progression allemande sur la forêt de Koecking.

L’offensive est lancée sur la cote 343, les pertes sont très élevées et l’infanterie allemande progresse. Les troupes françaises se replient dans le bois de la Géline. Au soir du 20 août, l'offensive française est brisée.

Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se jouer le sort de la Lorraine française. Le 21 août, ayant reçu l’ordre de rejoindre Morville-les-Vics, ils sont bombardés d’obus. Ils arrivent néanmoins à franchir la Seille à Moyen-Vic avant qu’un détachement du génie allemand ne fasse sauter le pont.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Les pertes humaines sont importantes. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Le général Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources, morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, qui perd, aux yeux des belligérants, tout intérêt stratégique.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Lidrezing
Au sud de Morhange

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Conthil

Partager :

Nécropole nationale de Conthil. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Conthil

 

La nécropole nationale de Conthil regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille de Morhange en août 1914. Aménagé au terme de ces combats meurtriers en 1914, le cimetière a été rénové en 1988 et rassemble les corps de 39 Français. Seule la dépouille du capitaine Georges de Fabry, commandant la 1ère compagnie du 37e régiment d’infanterie (RI), repose dans une sépulture individuelle. Les autres combattants, principalement de jeunes soldats des classes 1910 à 1913 affectés au 37e RI, ont été inhumés dans une tombe collective.

La nécropole de Conthil est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Le recours aux tombes individuelles se généralise progressivement, appuyé par la loi du 29 décembre 1915 qui accorde à l'ensemble des soldats morts pour la France le droit à être inhumés en sépulture individuelle. Après la guerre, un monument dédié à la mémoire du 37e RI de Nancy, a été érigé.

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française.

Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19 août, ils entrent en contact avec la VIe armée du prince Ruprecht de Bavière. Ayant anticipé cette attaque, l’ennemi est maître du terrain et dispose d’importants moyens en artillerie lourde de campagne. Par ailleurs, dès le 1er août, les secteurs de Morhange et Sarrebourg sont structurés par des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses. Placés en embuscade, les Allemands harcèlent les Français de la 11e division, appelée "Division de fer". Cibles de choix, ils sont cloués sur place et rapidement débordés. Luttant au corps à corps pour tenir la position, les soldats français sont forcés de se replier précipitamment, abandonnant sur le champ de bataille, près de 7 000 morts et 10 000 blessés.

La bataille de Morhange 19-20 août 1914

Le 19 août, les Français prennent position dans le village de Metzing. Deux compagnies du 37e RI y organisent le système de défense tandis que d’autres éléments interviennent sur d'autres secteurs où ils subissent les feux de l’artillerie. Les fantassins allemands tirent des casernes de Morhange, tuant, à la tête de leurs hommes plusieurs officiers français. Cependant, en milieu de journée sur les hauteurs de Riche, les soldats allemands se replient. En fin de journée, la 1ère compagnie pénètre dans Conthil pendant que la 3e occupe la cote 270.

L’ennemi contre-attaque en direction du village mais progresse lentement. A chaque maison, à chaque coin de rue, les Français s’accrochent et se retranchent, sur ordre du capitaine de Fabry dans une maison appelée Le château à la sortie du village. Très vite, l'ennemi bien supérieur en nombre pénètre dans cette bâtisse où il ne reste plus que quelques rares survivants. Le capitaine de Fabry se trouve parmi les morts. Durant ces combats, le 37e RI perd 800 hommes dont 27 officiers. Au soir du 20 août, le mouvement offensif de l’armée française est brisé. Harassés, les Français reculent alors vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se décider, le sort de la Lorraine française Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Les pertes humaines sont importantes. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Le général Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle et perd, aux yeux des belligérants, tout intérêt stratégique.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Conthil
Au sud de Morhange, D 79

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Riche

Partager :

Nécropole nationale de Riche. Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Riche

 

Située à trois kilomètres au sud de Morhange sur les anciennes positions occupées par les hommes du 37e RI et du 4e BCP, la nécropole nationale de Riche regroupe les dépouilles des soldats morts pour la France en août 1914 lors de bataille des frontières. Créé au lendemain des combats, le cimetière rassemble les corps épars relevés sur les communes alentours, notamment Morhange et Achain. Il est inauguré en 1924 afin de célébrer le 10e anniversaire de ces combats. D’une superficie de 12 990 m2, le cimetière rassemble les dépouilles de près de 2 500 soldats français dont plus de 1 000 sont répartis en deux ossuaires et 158 corps de soldats russes.

 

Bataille de Morhange, batailles des frontières, 19 - 20 août 1914

Au terme de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le tracé des frontières est modifié. Morhange est ainsi occupée par les Allemands.

Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19, ils entrent en contact avec la VIe armée du prince Ruprecht de Bavière. 

Maitre du terrain et doté d’une importante artillerie lourde de campagne, l'ennemi, placé en embuscade, harcèle les Français de la 11e division, appelée Division de fer. Cibles de choix, ils sont cloués sur place et rapidement débordés. Luttant au corps à corps pour tenir la position, les soldats français sont forcés, dans l'urgence, de se replier précipitamment, abandonnant, sur le champ de bataille, près de 7 000 morts et 10 000 blessés. Au soir du 20 août, l'offensive française est brisée. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où s'est décidé, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 14.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui aurait dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris, mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne, qui trouveront les ressources, morale et physique pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne va devenir la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle.

La nécropole de Riche

Quatre jours après ces violents combats, les civils sont réquisitionnés par les Allemands pour relever les corps, qui en raison de la chaleur, se dégradent rapidement. La tâche est particulièrement éprouvante et les civils inhument, à la hâte, ces dépouilles dans d'importantes fosses communes, surmontées pour les Allemands d'un casque à pointe et d'un képi pour les Français. Aujourd'hui, restée très attachée au souvenir de cet épisode tragique, la population locale organise, tous les ans, une cérémonie commémorative.

Erigé en 1924 par l'amicale des anciens du 37e RI, un monument régimentaire honore la mémoire des soldats français tombés en Lorraine, et plus particulièrement ceux du 37e RI qui reçut le baptême du feu à Riche. Ce monument-ossuaire rassemble les dépouilles de quinze majoritairement issues du 37e RI. Conçue par l'architecte Marchal, cette œuvre fut offerte par la famille Gardeur dont le fils repose sous ce monument-ossuaire.

Parmi les soldats inhumés, repose le sous-lieutenant de Castelnau (Tombe 969) dont le père le général de Castelnau conduisait les opérations sur Morhange.

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Riche
Au sud de Morhange

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des combats des 19-20 août 1914 - Chapelle commémorative -Tombe de Joseph de Curières de Castelnau, sous-lieutenant au 4e BCP, fils du général, mort pour la France le 20 août 1914

La nécropole nationale de Chicourt

Partager :

Nécropole nationale de Chicourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Chicourt

 

La nécropole nationale de Chicourt se situe au sud-ouest de Morhange. Elle regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats du 20 août 1914. Créé en 1914 par l’armée allemande lors de la bataille de Morhange, le cimetière est réaménagé en 1915 et 1924. Cette nécropole rassemble les corps de 129 Français dont 128 en ossuaires et de 50 Allemands en ossuaire.

Deux monuments ont été érigés respectivement à la mémoire des soldats du 146e régiment d’infanterie (RI) et aux combattants bavarois tombés au champ d'honneur le 20 août 1914.

 

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Les 1re et 2e armées françaises sont ainsi engagées. Les Allemands ont anticipé cette manœuvre en quadrillant le terrain, facilitant le réglage de l’artillerie. Les troupes françaises attaquent à découvert des positions fortifiées et subissent de lourdes pertes.

Les secteurs de Morhange et Sarrebourg sont structurés dès le 1er août par des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses. A partir du 14 août, l'attaque vers Morhange et sa région est confiée à la 2e armée du général de Castelnau qui lutte face à la VIe armée allemande du prince Rupprecht de Bavière.

La bataille de Morhange 19-20 août 1914

Le 15 août, c’est le baptême du feu pour le 146e RI de Toul. Il participe à la reconquête de Salins et Château-Salins, le 17 août. Le 19, le régiment gagne Chicourt.

Le 20 août, après une nuit calme, les obus ennemis pleuvent sur Chicourt devançant des mouvements de fantassins allemands. Deux unités du 146e RI se déploient pour contrer l’avancée adverse et préserver le village de Frémery. Tôt dans la matinée, un avion ennemi survole les lignes françaises, précisant leur emplacement par des fusées. Des obus de tous calibres s’abattent alors sur le bataillon. Dans l’après-midi, les troupes allemandes progressent vers Fonteny. Les batailles d’artillerie sont telles que le clocher de Fonteny s’écroule. Au soir du 20 août, l'offensive française est brisée. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se décider le sort de la Lorraine française. Au cours de ces combats, 1 250 hommes sont tués. Parmi eux figure le colonel Bérot du 146e RI. Cet officier décède le 26 août 1914 à l’annexe de l’hôpital temporaire Tissot de Dijon. Premier chef de corps du régiment mort à la guerre, son nom est donné en 1919 à un ensemble de casernes dans la ville de Morhange.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français parviennent à se replier en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Le général Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Chicourt
Au nord-est de Nancy, D 20

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Metz-Chambière

Partager :

Nécropole nationale de Metz-Chambière. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz Chambiere

 

Créée en 1870, la nécropole de Metz-Chambière regroupe, en raison de son histoire, les sépultures de 13 015 militaires et civils de toutes nationalités. Français, Allemands, Belges, Britanniques, Belges, Canadiens, Italiens, Russes, Roumains, Portugais, Indochinois et soldats issus de l’Empire reposent en ce lieu symbolique de la mémoire des conflits contemporains. Rassemblant les restes mortels des blessés soignés dans l’un des hôpitaux militaires ou inhumés dans l’un des nombreux cimetières militaires provisoires de la région, ce site s’articule autour de trois sections : l’une dédiée aux sépultures de 1870 ; une autre à la guerre 1914-1918, une dernière à la guerre 1939-1945.

Témoin de cette histoire et de l'annexion de la Lorraine au Reichland, ce site reflète la manière dont les autorités civiles et militaires ont appréhendé le traitement des corps des soldats décédés sur le champ de bataille ou des suites de leurs blessures.

Le traitement et la gestion des corps de soldats morts au Champ d’honneur

Jusqu’au début du XXe siècle, les dépouilles des officiers morts au combat reposent généralement en tombes individuelles, tandis que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. Progressivement, malgré l’importance des pertes consenties aux premiers mois du conflit, le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants français, désormais munis d’une plaque d’identité.

La loi du 2 juillet 1915 crée la mention officielle "Mort pour la France", puis celle du 29 décembre 1915 institue la sépulture perpétuelle aux frais de l’État, pour les militaires titulaires de cette mention. Cette nouvelle approche souligne la reconnaissance de la Nation envers les soldats tués dont l’État se fit l’interprète et le garant. Ce droit permet ainsi aux familles endeuillées de se recueillir sur un lieu précis où repose le corps de l’être cher. Ce principe se poursuit lors la Seconde Guerre mondiale et perdure encore

Aujourd’hui, au nom de l’État, le ministère des armées coordonne et met en œuvre les rénovations, l’entretien et la mise en valeur de ces lieux d’hommage et de recueillement pour qu’ils deviennent des lieux d’enseignement et de réflexion. Ce patrimoine mémoriel est constitué de 274 nécropoles nationales, où le site de Metz-Chambière apparaît comme l’un des plus particuliers.

Un patrimoine funéraire exceptionnel

Au regard de son histoire, le site de Metz-Chambière dispose d'un patrimoine funéraire des plus riches. Dès son entrée, cette nécropole nationale impressionne par son ordonnancement, son esthétisme, ses richesses culturelles…

Malgré la loi de standardisation et l’arrêté du 14 septembre 1934, ce site a conservé des emblèmes de toutes les époques. En fonte ou en pierre, ils disposent, en fonction des périodes concernées, d'une symbolique différente mais respecte la confession du soldat inhumé. Plus de soixante stèles de type différent de 1870 à nos jours sont recensées. Parmi elles, une cinquantaine de stèles spécifiques par leur forme, leur matériau, pour le premier conflit mondial : stèles standardisées par nationalité ou déclinées dans toutes leurs variantes. Au regard de ces caractéristiques, ce site se décline, en quelque sorte, comme un conservatoire du patrimoine funéraire.

Monument commémoratif et la tombe du général Razout

Inhumé en ce lieu, le général Razout devient officier en janvier 1792. Chef de bataillon sur le champ de bataille le 5 novembre 1797, il seconde Bonaparte lors de son coup d’état du 18 Brumaire. Général en 1807, puis en 1811, général de division, il s’est illustré sur de nombreux champs de bataille de l’Empire, en particulier Novi, Austerlitz, Iéna, Lubeck, Eylau, Sarragosse, Wagram, Mojaisk et Dresde. Il décède à Metz, le 10 janvier 1820. Son nom figure sur les colonnes de l’Arc de Triomphe à Paris.

Chapelle du souvenir

À la fin du XIXe siècle les Allemands érigent une chapelle pour organiser les cérémonies dédiées aux militaires inhumés dans ce cimetière de garnison. D'architecture baroque, ce monument s'élève au milieu des tombes. Son parvis, aujourd'hui place d'armes, invite les pèlerins et les personnalités à se regrouper et à se recueillir lors des commémorations ou des visites. Son style révèle sa période de construction, le troisième quart du XIXe siècle, période de l'annexion. Elle reflète la culture de l’occupant par son architecture baroque. Elle sert durant la Grande Guerre de morgue.

Aujourd’hui, cet édifice permet d'accueillir des cérémonies du souvenir célébrant la mémoire des morts de tous les conflits.

Mémorial des Dames-de-Metz de 1871

Ce monument reconnaît la bravoure et le mérite de près de 300 femmes qui, au cours du siège de Metz, se dévouèrent auprès des nombreux malades et blessés. De toutes conditions sociales, ces femmes apportèrent un soutien précieux à ces hommes. Mais ce zèle fut fatal pour quelques-unes. Quelques unes d’entre elles moururent de maladies ou d'infections contractées auprès des blessés. Érigé par souscription et après accord des autorités d’occupation, ce mémorial honore le souvenir de ces femmes. Il fut inauguré, le 7 septembre 1871.

Sont aussi érigés trois monuments commémoratifs 14-18 : la croix allemande, le monument italien et le monument aux Morts de la guerre 1914-1918 de la ville de Metz.

 

La guerre de 1870-1871 et l'annexion au Reichland

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz Chambiere P1

 

La nécropole de Metz-Chambière regroupe, en sept ossuaires, les corps de 6 270 combattants décédés principalement dans les structures médicales de la région. Chaque tombe collective rassemble près de 1 200 corps, sauf la septième où reposent 433 Français inconnus. En tombes individuelles reposent 177 combattants, principalement des officiers.

Dès l'arrivée de Napoléon III, l'armée française, en juillet 1870, est désorganisée. Les combats à Borny (14 août), Rezonville (16 août) et Gravelotte (18 août) aggravent la situation. Aux soldats égarés s'ajoutent les nombreux blessés, près de 22 000. Très vite, l’hôpital de Fort-Moselle est saturé. Bâtiments publics et privés sont réquisitionnés. Près de 65 ambulances sont aménagées tandis que certains blessés sont accueillis chez l’habitant. À partir du 15 août, on enregistre près de 5 668 décès aggravant la détresse et les difficultés. Redoutant les épidémies, les autorités accélèrent la mise en terre. Dans l'urgence, les soldats sont alors inhumés en fosse commune au cimetière de l’hôpital tandis que les officiers sont enterrés au cimetière civil.

En 1871, les Allemands aménagent le cimetière de l’hôpital militaire pour devenir un cimetière de garnison. Pendant l’annexion, 283 Allemands sont ainsi inhumés dont 4 généraux.

 

La Première Guerre mondiale

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz Chambiere_P2

 

En 1914-1918, ville de l'arrière-front allemand, Metz joue un rôle dans le traitement des blessés. A nouveau, les édifices publics et privés sont réquisitionnés. Les blessés sont soignés dans l’un des 36 hôpitaux de la ville et de sa région. Pour raison de santé publique, les défunts sont enterrés au cimetière de garnison. Après la guerre, les corps de soldats inhumés dans des cimetières provisoires de la région et ceux de prisonniers de guerre, décédés en captivité, soit 1 280 Russes dont 16 en ossuaire, 476 Français, 89 Italiens, 78 Britanniques, 15 Belges, deux Canadiens et un Portugais sont transférés en ce lieu. À cet effet, constituée d’une mosaïque de carrés militaires nationaux imbriqués, la section 14-18 reflète l’internationalisation du conflit.

Le carré français rassemblent les corps de soldats prisonniers ou de blessés ramassés sur les champs de bataille de Morhange (août-décembre 1914), d’Argonne (mars-juillet 1915), de Saint-Mihiel, de Bois-le-Prêtre. Parmi les corps de 14-18, repose notamment le corps d'Édouard Gury, 17 ans (tombe n° 161). Cet adolescent a été fusillé par les Allemands le 2 septembre 1914. Voulant se rendre à l’usine de Joeuf où son père travaillait, il ne s’arrête par sur l'injonction de la sentinelle postée à l’entrée de l’entreprise qui le blesse. Après huit jours de traitement, il est jugé au motif « d’attaque d'un poste militaire» et condamné à mort. En 14-18, la région comprend de nombreux camps intermédiaires où sont regroupés des prisonniers français, britanniques ou russes. Certains vont y décéder et être inhumés à Chambière. Parmi ces hommes, repose Edmond Gomberveaux (ossuaire n° 1). Capturées en août-septembre 1914, ce prisonnier civil décède à Novéant-sur-Moselle en mai 1915.

Rassemblant 1280 corps, le carré russe, est le plus « grand cimetière de prisonniers russes » du front. Ces derniers décèdent pour 75% d’entre eux, dans les hôpitaux de Montigny, surtout, durant les hivers 1915-1916 et 1916-1917. Les autres corps proviennent du regroupement des cimetières mosellans de Hagondange, Creutzwald, Freyming, Vanerville, Louvigny.

Le carré militaire italien est inauguré le 29 mai 1927 en présence du général français Hirschauer. Il regroupe les corps de soldats et d’officiers qui furent, au sein du IIe Corps d’Armée italien, engagés en mai 1918 sur le front de la Marne.

Le carré allemand et ses croix de pierre, ses stèles originelles, se situe au nord et rassemble 2053 tombes. Ses croix de pierre portent l'indication de deux morts sur chaque face, se situe au nord du cimetière.

Le carré militaire britannique est composé de stèles anglaises réglementaires, au milieu desquelles se dressent deux mémoriaux spéciaux dont l’un honore le souvenir d’un pilote. Ces hommes étaient inhumés initialement à Labry et Jarny.

En Alsace-Lorraine, près de 3 000 à 4 000 civils ont été arrêtés, internés ou expulsés. D'une part, des citoyens français, Alsaciens-Lorrains d'origine, présents dans le Reichsland ou dans le reste de l'Allemagne au moment du conflit. D'autre part, des Alsaciens-Lorrains de nationalité allemande que les autorités considèrent comme francophiles. À Chambière, cinq Alsaciens-Lorrains sont inhumés : Prosper Berriatte (tombe n° 369E), Fernand Henri (tombe 369A), Fridochi Muller (tombe n° 369C), Albert Raupp (tombe n° 369D) et Michaël Schumacher (tombe n° 369B).

 

la Seconde Guerre mondiale

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz_Chambiere_P3

 

En ce lieu sont inhumées 741 personnes décédées au cours de la Seconde Guerre mondiale, dont 188 prisonniers soviétiques et 30 Britanniques.

Certains Français inhumés en ce lieu ont été tués lors des premiers combats de septembre 1939 puis lors de la Drôle de guerre mais la grande majorité l'a été lors de la Campagne de France.

En mai 1940, les Allemands lancent une puissante offensive sur la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France. Les combats sont des plus violents mais très vite les fantassins français fléchissent sous la force de la pression mécanique ennemie. Dans l’Est, ils sont encerclés, refoulés dans les Vosges. Un à un, les ouvrages de la ligne Maginot tombent. En deux mois, l'armée française est défaite. Aux mains de l’ennemi, les prisonniers français sont envoyés dans des kommandos de travail ou dans des camps, les Stalags ou les Oflags. Certains camps sont implantés en Moselle, Stalag XII E à Metz et XII F à Forbach où Français, Britanniques et Soviétiques sont internés.

Après la Seconde Guerre mondiale, le site de Chambières est remanié pour inhumer les prisonniers soviétiques (camps de Forbach et Woippy). La Grande Croix ou Hoch Cruz est déplacée. En 1969, on y regroupe les corps des Français de 39-45 exhumés en Moselle. Utilisés comme main d’œuvre, les prisonniers de guerre soviétiques sont décédés dans les camps de Forbach et de Woippy où les conditions de vie étaient particulièrement éprouvantes. Leurs corps ont été retrouvés en 1963-1965 dans des charniers. C’est pourquoi ils reposent aujourd’hui en ossuaire à Chambière.

Six incorporés de force reposent à Chambière. Ils sont décédés durant la guerre à l’hôpital militaire de Metz, tués lors de combats ou fusillés près de Wiesbaden (Allemagne). Entre 1942 et 1944, environ 30 000 jeunes gens, les Malgré Nous, ont été enrôlés de force dans l’armée allemande.

Metz est le lieu présumé du décès de Jean Moulin mais c’est aussi une région de résistance. Simon Bonafos (tombe n° 192, carré Fr 39/45) natif des Pyrénées-Orientales, il combat en 1914-1918 puis s’engage dans la Résistance. Arrêté en octobre 1943, il est déporté le 22 janvier 1944 vers Buchenwald. Libéré, il est rapatrié très malade et décède quelques jours après son hospitalisation à Thionville.

Repose en ce lieu, le corps du général Jean Marcel Guitry, gouverneur militaire de Metz de 1934 à 1936. Rappelé en juin 1940 au commandement de la 10e région militaire (Rennes), il organise le réduit breton. Fait prisonnier à son PC, il est envoyé en captivité en Allemagne, où il décède de maladie en 1941.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Metz
À Metz, rue des deux cimetières

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts 1870-1871 - Chapelle-ossuaire des trois guerres 1870-1945