Fort de Mutzig

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©Association Fort de Mutzig

Construit de 1893 à 1918 sur ordre de Guillaume II, empereur d’Allemagne, la Feste Kaiser Wilhelm II, «Fort de Mutzig», est la première fortification allemande bétonnée, cuirassée et électrifiée. Elle est en 1914 avec ses 22 tourelles d’artillerie et sa garnison de 7 000 hommes la plus puissante fortification en Europe. Elle constitue aujourd’hui un pôle touristique de tout premier plan en Alsace.

La mission de la Feste Kaiser Wilhelm II construite de 1893 à 1916 consistait à empêcher toute offensive française par la plaine du Rhin sur les arrières des forces engagées en Belgique. Elle est la première construction fortifiée après l’invention de la mélinite, explosif capable de détruire les structures maçonnées traditionnelles des forts.

  • Une révolution technologique :

Les ingénieurs allemands vont construire à Mutzig les premiers ouvrages intégrant de nouvelles technologies et de nouveaux concepts qui vont révolutionner la fortification :

Le béton : Premier ouvrage entièrement bétonné.
Le cuirassement : Première fortification cuirassée.
L’électricité : Premier fort doté d’une centrale électrique destinée à produire le courant pour la ventilation, l’éclairage, les pompes, etc.
La fortification éclatée : Première fortification éclatée appelée « Feste », architecture inventée et mise au point vers 1897 au Fort de Mutzig.

  • Une fortification expérimentale :

Le fort de Mutzig est caractérisé par la très grande diversité des différents ouvrages réalisés, prototypes, versions expérimentales, équipements en cours de test, etc.

La liste des ouvrages et équipements installés pour la première fois dans une fortification est éloquente : au moins 3 générations d’abris d’infanterie, 3 types de batteries, 3 modèles d’observatoires cuirassés, 2 types de périscopes.

Le Fort de Mutzig occupe une surface de 254 Ha, 40 000 m² souterrain pouvant accueillir près de 7000 hommes, il est doté de 22 tourelles pour des canons de 10 cm et de 15 cm avec une puissance feu de plus de 6,5 tonnes d’obus à la minute.

  • Une fortification efficace :

Par sa simple présence, la Feste Kaiser Wilhelm II a empêché toute opération militaire d’envergure dans la vallée du Rhin. Elle démontrera son efficacité le 18 août 1914 par un tir de 291 obus. Elle passera, intacte, sous la responsabilité de l’armée française qui la maintiendra pour finalement lui assigner le rôle de PC arrière de la défense du Rhin en 1939. En juin 1940, le fort est évacué par les troupes françaises et réoccupé sans combat, mais avec un bombardement des troupes allemandes par la Luftwaffe qui causera perte de plus de 80 soldats. Enfin, la petite garnison résiduelle chargé de défendre le fort en novembre 1944 se rendra finalement le 5 décembre 1944 à court de vivres et de munitions.

  • Un site d’histoire et un lieu touristique majeur

La partie aujourd’hui ouverte à la visite du Fort de Mutzig expose l’ensemble des équipements d’origine restauré ou mis en valeur avec des panneaux explicatifs, des maquettes et de nombreux objets d’origines. Les visites donnent une vision synthétique du contexte géopolitique et stratégique de l’Europe ainsi que de la révolution technique et industrielle. Nous proposons à nos visiteurs de redécouvrir notre histoire avec une perspective d’européen, sans a priori, les histoires nationales n’étant que des éléments d’une histoire européenne.

 


 

 

Quiz : Forts et citadelles

 

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Infos pratiques

Adresse

Rue du Camp 67190
Dinsheim-sur-Bruche
06 08 84 17 42

Tarifs

Groupes scolaires = élèves, étudiants : 7 €, gratuité pour les encadrants - Groupes adultes : 14 € / Visite libre = Adultes : 12 €, jeunes de 6 à 16 ans : 7 €, moins de 6 ans : gratuit

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Horaires variables selon la saison, consulter le site Internet. Les horaires des visites guidées sont fixés d’un commun accord.

Site Web : www.fort-mutzig.eu
Courriel : resa@fort-mutzig.eu

Musée de la Résistance de Limoges

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© Musée de la Résistance de Limoges

Cet établissement culturel de la Ville de Limoges illustre les valeurs citoyennes et solidaires portées par la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Dédié à tous ceux qui se sont sacrifiés pour défendre les valeurs fondamentales de la République, il a pour vocation d’ouvrir des pages d’histoire en offrant un lieu pédagogique et de diffusion de l’information, notamment pour le jeune public.

Situé dans l’ancien couvent des Sœurs de la Providence du XVIIe et XVIIIe siècle rue Neuve Saint-Etienne, au cœur au quartier de la Cité, il propose sur 1400 m2 un parcours muséographique retraçant les faits historiques de la Seconde Guerre mondiale et particulièrement la Résistance, l’occupation et la déportation en Haute-Vienne.

Décliné en dix séquences, à partir de 1939, deux plateaux accueillent les collections permanentes, constituées de près de 800 pièces. Le musée comprend également une salle d’expositions temporaires, une salle pédagogique permettant l’organisation d’animations pour les scolaires, et un centre de documentation ouvert aux chercheurs. Ce musée a été réalisé par la Ville de Limoges pour un coût de 7 millions d’euros. Son aménagement a nécessité de très importants travaux entre 2009 et 2011, qui ont permis de valoriser un patrimoine remarquable. En plus du musée de la Résistance l’ensemble immobilier réhabilité comporte une salle de conférence, la salle Simone Veil.


 



 

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Infos pratiques

Adresse

7 rue Neuve Saint Etienne 87000
Limoges
05 55 45 84 44

Ecomusée du Morvan - Maison Vauban

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Salle d'exposition. Source : Maison du Tourisme du Parc du Morvan

Maison à thème du Parc naturel Régional du Morvan, l'écomusée Vauban présente la vie et l'œuvre du Maréchal.

Créée en septembre 1980 par quelques habitants de Saint-Léger-Vauban, village où Sébastien le Prestre a été baptisé et où l'on suppose qu'il est né, « l'association des amis de la maison Vauban » a pour objectif de faire connaître l'oeuvre multiforme du Maréchal en agissant comme centre de renseignements, par la publication d'ouvrages de Vauban ou sur Vauban.

En 1983, à l'occasion des cérémonies commémoratives du 350ème anniversaire de la naissance de Vauban, l'association publia ainsi son premier ouvrage intitulé « Vauban, sa vie, son oeuvre ».

Elle en a édité à ce jour 14 autres parmi lesquels « Vauban et le Morvan » de D.AUGER ou bien encore « Vauban artisan du bien public » de G.HACHON.

Surtout, « les amis de la maison Vauban » ont décidé de publier en partie certains écrits oubliés du Maréchal, tels le « Projet d'une dîme royale » ou la « description géographique de l'élection de Vézelay ».

L'autre mission de l'association consiste à gérer l'écomusée Vauban appelée également maison Vauban. Etablie en 1980 dans une ancienne salle de classes désaffectée, l'exposition Maison Vauban, réalisée avec l'aide du Conseil Municipal, du Conseil Général de l'Yonne et du Parc Naturel Régional du Morvan, présente la vie et l'oeuvre du célèbre ingénieur.

En mars 1996, elle a rejoint les maisons à thème du Parc Naturel et s'est installée sur la place du village, dans une ancienne maison morvandelle, demeure et atelier du peintre et sculpteur bourguignon Marc HENARD (1919-1992) dont les oeuvres sont encore visibles à l'église Saint-Léger-Vauban et à l'abbaye de la Pierre-qui-vire.

L'écomusée se compose de trois salles d'exposition richement illustrées et documentées où sont présentées : Vauban le morvandiau, l'ingénieur militaire et l'honnête homme dans son siècle.

Un audiovisuel de 20 minutes et un DVD de 15 minutes créés en 2003 viennent compléter la visite (traduction ou version en anglais et allemand). La maison Vauban est donc à découvrir car elle met en valeur les aspects les moins connus du Maréchal : le géographe, le philosophe et le réformateur de la pensée économique et sociale.

 

Association des Amis de la maison Vauban

4 Place Vauban - 89630 Saint-Léger-Vauban

Tel : 03 86 32 26 30 - Fax : 03 86 32 28 80

Email : maison.vauban@wanadoo.fr

 

Site de l'écomusée du Morvan - Maison Vauban

Association Vauban

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Infos pratiques

Adresse

4 Place Vauban - 89630
Saint-Léger-Vauban
03 86 32 26 30

Tarifs

Plein tarif : 5 €Tarif réduit(dont groupes + de 10) : 4 €Enfants de 8 à 15 ans : 1 €

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Du 4 avril au 11 novembre de 10H à 13H et de 14H30 à 18H30, et toute l'année sur rendez-vous pour les groupes de 10 personnes et plus.Avril, mai, octobre et novembre :week-ends, jours fériés et vacances scolaires toutes zones confondues (sauf mardi).Juin et septembre : du mercredi au dimanche inclus.Juillet et août : 7J/7.

Cambrai. Nécropole allemande et East Military Cemetery

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La Nécropole allemande de Cambrai. Photo Licence Creative Commons. Libre de droit

Cimetière de la Route de Solesmes

Situé route de Solesmes, ce cimetière ne peut qu'évoquer le destin de cette ville occupée par les Allemands de 26 août 1914 au 9 octobre 1918, mais surtout la première bataille de Cambrai, du 20 novembre 1917 au 3 décembre, l'offensive allemande de mars 1918, cette deuxième bataille de Cambrai, dernière bataille sur la ligne Hindenburg, qui délivra finalement la cité en octobre 1918, la ville ayant alors été terriblement atteinte par les destructions.

Plus tard, la ville fut "adoptée" par le Bourg Comté de Birkenhead.

Ce cimetière avait été créé par les Allemands pendant leur occupation, à partir de mars 1917. Ils y avaient implanté quelques monuments et une croix de pierre. Et le 11 août 1918, le commandant Bavarois de la Place avait remis aux bons soins de la ville l'entretien du cimetière. Par la suite y fut transféré le cimetière militaire allemand qui se trouvait à Cambrai au cimetière Saint-Sépulcre.
Les tombes ont aujourd'hui été regroupées. S'y trouvent les corps de 10 685 Allemands, 192 Russes, 6 Roumains et 502 Britanniques.

 

Mémorial de Louverval

Sur la route Cambrai - Bapaume, à 13 km au nord-est de Bapaume, se trouve le Mémorial de Louverval.

Il commémore les 7 048 soldats britanniques et sud-africains qui moururent à la Bataille de Cambrai en novembre et décembre 1917 et dont les tombes ne sont pas connues.

La bataille de Cambrai marquée par une percée le 20 novembre, un arrêt sur positions le 22 et une contre-attaque allemande du 23 au 29 novembre, se solda par un gain de terrain mitigé mais apporta aux alliés de précieux enseignements tactiques et stratégiques. De leur côté, les Allemands avaient découvert que leur ligne de défense était vulnérable.

Le Mémorial, situé sur une terrasse à l'extrémité du cimetière militaire, a été conçu par H. Chalton Bradshaw, le sculpteur étant C.S. Jagger dont on peut admirer les deux bas-reliefs illustrant des scènes de combats.

 

Flesquières. Au cœur de la bataille de Cambrai 

L'année 1917 a été une année terrible dans le cours de la Première Guerre mondiale pour tous les belligérants. A la fin de l'année, les Britanniques, voulant briser la ligne Hindenburg (système de défense des territoires occupés par les Allemands), décident de lancer une offensive au sud de Cambrai en engageant massivement des tanks. La bataille est impitoyable : les premiers combats sont autant de succès pour les troupes britanniques, sauf à Flesquières, mais très vite, les Allemands, d'abord désemparés, entament une vigoureuse contre-offensive.

Durant 15 jours, attaques et contre-attaques vont se succéder sans qu'aucune des deux armées ne remporte de succès décisif. Les pertes humaines sont énormes : 45 000 Britanniques et 55 000 Allemands sont tués, tandis que des villages entiers sont détruits. Pendant la Première Guerre mondiale, une nouvelle arme apparaît sur les champs de bataille : les tanks. Ils devaient servir à appuyer l'attaque de l'infanterie et à entraîner celle-ci à travers les lignes ennemies. Lors de la bataille en novembre 1917, le "Tank Corps" de la troisième armée britannique (476 chars au total) a été engagé afin de percer la ligne Hindenburg.

L'objectif de la bataille était la prise des positions stratégiques de la crête de Flesquières et du bois de Bourlon avant d'envisager la libération de Cambrai. A Flesquières, l'attaque britannique se heurta à une résistance acharnée des troupes allemandes qui parvinrent à détruire ou immobiliser de nombreux tanks. L'un d'entre eux, détruit, sera enfoui au printemps 1918 par les Allemands.

En novembre 1998, grâce à une poignée de passionnés, celui-ci est redécouvert. Aujourd'hui, vous pouvez retrouver ce vestige de guerre à Flesquières. A Cambrai, cette bataille est notamment perpétuée par le monument aux soldats des régiments de Cambrai, face à la porte de la citadelle, et par le monument du Souvenir Français où figurent tous les Cambrésiens morts aux combats de la Grande Guerre. Le cimetière de Louverval en constitue un important lieu de mémoire.

 

Caractéristiques : 

- 26,5 tonnes

- 8,50 mètres de longueur

- 3,20 mètres de largeur

- chenilles d'une largeur de 52 cm

- 5 mitrailleuses de 13 000 à 30 000 cartouches

- Equipage de 8 hommes.

 

La crête

C'est sur la crête de Flesquières que se situe certainement l'épisode le plus important de la bataille de Cambrai.

Dominant la vallée, il nous est possible d'imaginer le point de départ de l'attaque britannique de 20 novembre 1917, sur un front d'environ 8 km, partant d'Havrincourt à Bonavis. A cet endroit, se trouvait un moulin. Pouvant servir de point de repère à l'artillerie britannique, il fut détruit par les Allemands. Aujourd'hui, la pose d'une table d'orientation représentant le système de défense de la ligne Hindenburg et l'édification d'un monument à la gloire des soldats morts sur-le-champ de bataille sont en projet.

 

Le blockhaus

Ce blockhaus allemand surélevé se caractérise par sa forme et son utilisation, car il servait de tour d'observation. En effet, son emplacement permettait de communiquer par le biais de signaux optiques avec Cambrai. Le poste d'observation était attenant au mur du parc du château. Aujourd'hui cet ensemble est en très bon état.

 

La tranchée

Une tranchée, fidèle reconstitution de l'époque, a été réalisée à l'occasion du tournage du documentaire "The Trench" par la BBC. La visite de ce site est possible sur rendez-vous en complément de celle du tank.

 

Les cimetières

Flesquières Hill British Cemetery

Dans ce cimetière, comme dans tous ceux de plus de 400 tombes, la Commonwealth War Graves Commission a édifié une "Pierre du Souvenir" sur laquelle est gravée l'inscription "Their Name Liveth For Evermore". Leur nom vit à tout jamais. Par ailleurs, le cimetière comporte 589 tombes connues et 332 inconnues. Auprès des Britanniques sont enterrés des soldats Néo-Zélandais et des Australiens ayant participé aux combats de la fin de la guerre.

Orival Wood British Cemetery

Ici repose la dépouille du célèbre poète anglais, le lieutenant Ewart Alan Mackintosh. Dans ce même site cohabitent les tombes des soldats canadiens et allemands tués dans le secteur de Flesquières.

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Infos pratiques

Adresse

Route de Solesmes 59400
Cambrai
Tél. : 03 27 73 21 00

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accessible toute l'année

Gros ouvrage Maginot du Hackenberg

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La visite de ce gros ouvrage de la Ligne Maginot apporte un nouveau regard sur une formidable fortification de ce XXème siècle et sur la Seconde Guerre mondiale.

Avec ses 19 blocs de combat et ses 10 km de galeries, l’ouvrage du Hackenberg est le géant de la Ligne Maginot.

Sa construction débuta dès 1930 parmi les tout premiers. Il fut en fait le prototype des ouvrages d'artillerie de la ligne Maginot. 1800 ouvriers environ travaillèrent avec des moyens relativement rudimentaires pendant six années pour construire les 19 blocs de combat et percer environ 10 kilomètres de galeries. Après 1933 et l'achèvement du gros oeuvre, on installa l'équipement intérieur et l'armée française prit livraison de l'ensemble en 1936.

Après la déclaration de guerre en 1939 et la période de vigilance maximale de la 'Drôle de guerre', le Hackenberg remplit son rôle lors de l'offensive allemande de 1940 et sa reddition ne fut effective que quelques jours après l'armistice. En novembre 1944, il fut investi par la 3e armée américaine du général PATTON lors de la terrible bataille pour la libération de la Moselle.

Sous la conduite d’un guide de l’association AMIFORT, le public y découvre des installations d’origine en parfait état de fonctionnement, une usine électrique et des groupes électrogènes en état de marche, des salles reconstituées à l’identique et un musée militaire.

La visite se poursuit à bord du petit train d’époque qui transporte les visiteurs vers les blocs de combat, dont l’imposant bloc 9 où l’on peut assister à la démonstration du fonctionnement de sa tourelle d’artillerie de 163 tonnes.

Après une sortie en surface, les visiteurs découvrent le bloc 8 qui porte encore les stigmates des combats de 1944 entre les troupes allemandes et américaines.

C'est un voyage dans le temps et dans l'Histoire d’une formidable fortification du XXème siècle que les bénévoles et salariés de l'association AMIFORT vous proposent.

L’ouvrage du Hackenberg est l’un des très rares ouvrages militaires possédant un circuit pédestre balisé par le Club Vosgien qui vous permet d'admirer les dessus de ces 19 blocs de combat en transitant par le Mur Antichar de 800 mètres de long et 8 mètres de haut, une curiosité unique en Lorraine.

La visite du fort dure environ deux heures et se déroule dans un environnement souterrain où la température est stabilisée à 12° toute l'année. Pour votre confort prévoir des vêtements en conséquence.

Compte tenu des contraintes liées à la visite d'un ouvrage souterrain ancien à plusieurs niveaux, seule la découverte de quatre-vingt pourcents du parcours est assurée pour les personnes à mobilité réduite. Les poussettes sont acceptées.

Une boutique souvenir vous est proposée à la fin de la visite.


 

 
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Infos pratiques

Adresse

Association AMIFORT - 61 BIS GRANDE RUE 57920
Veckring
03 82 82 30 08

Courriel : amifort@orange.fr

Béthune

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Monument inauguré le 11 novembre 1928. Source : Monument aux morts et commémoratif de Béthune

Le premier soldat britannique est enterré à Béthune le 14 octobre, jour anniversaire de la bataille d'Hastings, ville jumelée à Béthune.

Aujourd'hui, 3 213 stèles de toutes nationalités jonchent côte à côte une partie du cimetière communal, soldats décédés dans les ambulances installées dans les collèges de la ville.

La "course à la mer" entraîne la remontée des hostilités en Artois, le front se fixe alors à 8 kilomètres de Béthune et les combats incessants qui se déroulent d'Arras à Ypres font prendre à la ville une position stratégique qui devient une base arrière alliée importante.

Durant 4 ans, Béthune vit à l'heure britannique avec la présence des colonies et des dominions et subit les bombardements, répercussions des combats ininterrompus qui se livrent non loin de là, pour la prise de points d'appuis. Chaque attaque est coûteuse en hommes, le côté humain est oublié pour laisser place à la puissance et à la volonté de gagner quelques km sur l'adversaire, et ce, quel qu'en soit le prix.

En avril 1918, la bataille de la Lys fait rage, atteignant le point culminant de l'effroyable. Jamais l'armée allemande n'a été aussi proche de Béthune. La ville est âprement bombardée et doit être évacuée. L'incapacité d'effectuer une percée donne lieu à des représailles : Béthune sera détruite.

A partir du 15 mai, des obus incendiaires et fusants sont tirés sur le centre. La ville brûle pendant plus de 4 jours. Du mois de mai au mois de juin, 50 000 obus tombent sur Béthune. Le cauchemar prend fin avec la libération du Bassin Minier et du Pas de Calais. Malgré tout, la ville est maintenue en état de siège par les autorités militaires jusqu'en début 1919.

Le bilan est lourd : 90 % du centre est anéanti, plus de 53 % de la population se trouve sans-abri. Reconstruire rapidement pour revenir à la stabilité est la volonté majeure de la municipalité qui entreprend les travaux dès 1919. Prisonniers allemands et travailleurs chinois sont réquisitionnés pour déblayer et pour assurer le déminage.

Médaillée de la Légion d'Honneur, Béthune se tourne vers l'avenir et se veut à l'image d'une ville à l'échelle régionale. Des commissions s'attèlent à libérer les espaces, améliorer les voies de circulations, embellir le paysage urbain.

Dirigée par Louis-Marie Cordonnier, architecte chargé de la reconstruction sur toute la vallée de la Lys, la commission d'esthétique est composée de plusieurs grands noms tels Jacques Alleman, Paul Dégez, Léon Guthmann qui se divisent le travail par secteurs. Bel exemple de reconstruction, la Grand'Place "un vaste écrin fermé par l'Hôtel de Ville".

Les années 1920 sont marquées par un retour au traditionnel, les architectes n'hésitent pas à mêler aux arts contemporains tel l'Art déco des spécificités locales comme le pignon, allient des matériaux régionaux à des corps nouveaux tels que la céramique ou le fer forgé.

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Adresse

62400
Béthune
Tél : 03-21-63-00-00 Fax : 03-21-63-00-01

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accessible toute l'année

La Coupole

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©La Coupole

Située à 5 km de Saint-Omer, La Coupole figure parmi les vestiges les plus impressionnants de la Seconde Guerre mondiale. En quelques chiffres, c’est un dôme colossal de 71 mètres de diamètre, 55.000 tonnes de béton armé et 5,5 mètres d’épaisseur !

Lire un article sur La Coupole

Par sa masse écrasante, par le caractère souterrain de ses installations, par la souffrance des travailleurs forcés qui l’ont édifié, le site constitue un lieu symbolique de la folie nazie.

Il s’agit de l’une des « constructions spéciales » édifiées par l’armée allemande, en 1943-1944, pour permettre la mise en opération de nouveaux systèmes d’armes V destinés à frapper l’Angleterre.

Cet immense bunker, construit par l’organisation Todt en 1943-1944, était destiné à stocker, préparer et lancer vers le centre-ville de Londres l’arme secrète de Hitler : la fusée V2.

Ce furent les bombardements, puis la percée des troupes anglo-américaines en Normandie, à la fin juillet 1944, qui incita les Allemands à abandonner le chantier de La Coupole, à quelques semaines de son achèvement. Ainsi, aucune fusée V2 n’a pu décoller d’un site conçu comme la première base de missiles stratégiques de l’Histoire.

Réhabilité en 1997, le Centre d’Histoire présente deux circuits de visite : « Les Armes secrètes d’Hitler : V1 et V2 » et « Le Nord de la France dans la main allemande » sur les grandes périodes de l’Occupation : l’invasion, l’exode, la vie quotidienne, la Résistance, la collaboration et la Libération.

Vous découvrez également que derrière cette arme, il y a le parcours d’un jeune ingénieur allemand, Wernher von Braun, inventeur de la fusée V2, récupéré par les Américains au lendemain de la guerre et qui mettra au point, l’immense fusée Saturn V qui enverra l’Homme sur la Lune….

La conquête spatiale débute donc bien ici sur les traces des premiers pas de l’Homme sur la Lune et elle se poursuit au Planétarium où vous serez plongés dans l’univers en totale immersion grâce à une technologie 10K-3D unique au monde !

Munis de lunettes actives dernière génération vous serez plongés parmi les étoiles grâce à l’écran à 360° de 15 mètres de diamètre.


 

 
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Infos pratiques

Adresse

Rue André Clabaux 62570
Wizernes
03 21 12 27 27

Musérial du Fort des Dunes

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© Fort des Dunes

Ouvrage militaire du XIXème siècle et témoin de l'Opération Dynamo en 1940, le Fort des Dunes de Leffrinckoucke abrite aujourd'hui un musérial moderne retraçant son histoire et celle de son territoire.

Avec ses bâtiments cachés sous le sable, le fort des Dunes est un exemple remarquable de l’architecture militaire imaginée par le général Séré de Rivières. Il a été construit en 1878, en même temps que la batterie dite de Zuydcoote, pour protéger Dunkerque et son port de toute attaque par l’est.
Suite à l’invention de nouveaux explosifs, il a rapidement perdu tout rôle stratégique et a dès lors été utilisé en casernement, pouvant abriter 450 soldats.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fort des Dunes a été au cœur de l’opération Dynamo, qui fut le plus grand rembarquement de l’histoire, permettant l’évacuation de 338 000 soldats alliés. Une centaine de soldats y périrent sous le feu des intenses bombardements allemands, parmi lesquels le général Janssen, chef de la 12e division d’infanterie motorisée. D’autres événements dramatiques s’y sont déroulés pendant la guerre, notamment l’exécution de huit résistants en 1944.

Après la guerre, le fort a connu des fortunes diverses et de longues années d’abandon avant d’être racheté par la Ville de Leffrinckoucke en 1998.
Superbe témoin de l’architecture militaire du XIXe siècle, il a désormais vocation à être un site culturel et patrimonial et un lieu de mémoire consacré à la Seconde Guerre mondiale.

La scénographie immersive retrace l'histoire du territoire de Turenne à Dynamo et le circuit extérieur verdoyant offre un point de vue exceptionnelle sur la Dune Dewulf et la Mer du Nord.

 


 

 

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Infos pratiques

Adresse

Rue du 2 juin 1940 59495
Leffrinckoucke
03 28 29 13 17

Philippe Pétain

1856- 1951

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Le maréchal Pétain en 1928, commandant en chef des armées. Source : SHD

 

Militaire et homme d'État français, Philippe Pétain est né le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais), d'une famille de cultivateurs. Pensionnaire dans un collège de jésuites à Saint-Omer, il intègre ensuite l'école des Dominicains d'Arcueil. Très impressionné par les récits de son oncle qui avait servi dans la Grande Armée de Napoléon, et très marqué par la guerre de 1870, alors qu'il n'avait que 14 ans, il décide d'être soldat et entre à Saint-Cyr, en 1876. Il y est admis parmi les derniers (403e sur 412) et en sort en 1878 (Promotion De Plewna), dans un rang toujours très modeste, 229e sur 336, prélude à une carrière militaire qui s'annonce peu brillante. Il est affecté comme sous-lieutenant au 24e bataillon de chasseurs à pied (BCP) de Villefranche (Alpes-Maritimes). Lieutenant à l'ancienneté, il rejoint le 3e bataillon de chasseurs à Besançon en 1883 où il reste cinq ans, ne participant donc à aucune campagne coloniale.

Il est admis en 1888 à l'École Supérieure de Guerre dont il sort breveté d'état-major en 1890. Promu capitaine la même année, il est affecté à l'état-major du 15e corps d'armée, à Marseille avant de revenir au 29e BPC puis à l'état-major du gouverneur de Paris, aux Invalides.

En 1900, il est promu chef de bataillon et est nommé instructeur à l'École normale de tir du camp de Châlons-sur-Marne. Son enseignement et ses idées personnelles de commandement diffèrent alors de ceux de l'École, notamment sur l'intensité du tir qui doit primer, selon lui, sur la précision.

Il est muté en 1901 au 5e régiment d'infanterie (RI) à Paris où, en qualité de professeur-adjoint à l'École supérieure de guerre, il est chargé des cours de tactique appliquée à l'infanterie. Il s'y distingue par ses idées tactiques originales, rappelant l'effet meurtrier du feu et préconisant la défensive et la guerre de positions quand les théoriciens officiels prônent la guerre à outrance.

Nommé lieutenant-colonel en 1907, il est affecté à Quimper au 118e RI.

Promu colonel le 31 décembre 1910, il quitte alors l'École de guerre et prend le commandement du 33e régiment d'infanterie à Arras, où le sous-lieutenant Charles de Gaulle est affecté à sa sortie de Saint-Cyr et où se produira leur première rencontre, le 8 octobre 1912.

En juillet 1914, le colonel Philippe Pétain a 58 ans et s'apprête à prendre sa retraite. Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, le 3 août 1914, il est à la tête de la 4e brigade d'infanterie et se distingue en Belgique, dans la province de Namur. Promu général de brigade le 27 août 1914, il reçoit le commandement de la 6e division qui atteint le canal de l'Aisne, après la victoire de la Marne. Le 14 septembre, il est général de division et le 22 octobre, il prend officiellement le commandement du 33e corps d'armée avec lequel il réalise des actions d'éclat, notamment dans les batailles de l'Artois en 1915, tout en se montrant soucieux d'épargner la vie de ses hommes.

Le 21 juin 1915, il reçoit le commandement de la IIe armée.

En février 1916, lorsque les Allemands déclenchent leur offensive sur Verdun, Pétain est désigné par Joffre pour prendre le commandement de ce front et organiser la défense aérienne et terrestre. Il parvient, en quelques jours, à stabiliser la situation et met en place une noria continue de troupes, de camions de munitions et de ravitaillement sur la petite route de Bar-le-Duc à Verdun qui va devenir la "Voie sacrée".

Unanimement reconnu comme "le vainqueur de Verdun", il ne reste pourtant qu'à peine plus de deux mois sur ce front avant de remplacer le général de Langle de Cary à la tête du Groupe d'Armées du Centre et d'être lui-même remplacé par le général Nivelle dont l'étoile de cesse de monter depuis le début de cette bataille pour aboutir à sa nomination, le 25 décembre 1916, de commandant en chef des armées à la place de Joffre. Le général Pétain est quant à lui nommé chef d'état-major général, poste spécialement crée pour lui.

Opposé aux méthodes brutales du nouveau généralissime qui envisage, dans l'Aisne, un assaut mené "jusqu'au bout de la capacité offensive" des unités, c'est-à-dire sans égard aux pertes, il ne peut s'opposer aux menaces de démission qui assurent en dernier lieu à Nivelle la confiance du gouvernement. La bataille du Chemin des Dames, déclenchée le 16 avril 1917, se solde rapidement par un échec très coûteux en vies humaines. Le mécontentement des soldats gronde et des refus collectifs d'obéissance se manifestent dans de nombreuses unités.

Nivelle est remplacé par Pétain qui est nommé, le 15 mai 1917, commandant en chef des armées françaises. Chargé de réprimer les mutineries et de ramener la confiance des troupes, il impose de dures mesures disciplinaires mais réduit au minimum les exécutions prononcées par le Conseil de guerre (49 exécutions pour 554 condamnations à mort), met fin aux offensives mal préparées et améliore les conditions de vie matérielles et morales des soldats, en attendant "les Américains et les chars".

En octobre 1917, il reprend aux Allemands, grâce à des offensives à objectifs limités et ne gaspillant pas la vie des soldats, une partie du terrain perdu du Chemin des Dames (le fort de la Malmaison).

Il développe parallèlement ses idées sur la nouvelle importance de l'aviation dans les batailles et sur son utilisation combinée avec les chars. Sa directive n° 5 du 12 juillet 1918 s'oriente ainsi nettement vers la guerre de mouvement : "la surprise tactique sera obtenue par la soudaineté de l'attaque à la faveur d'une préparation par l'artillerie et l'aviation de bombardement aussi brève et aussi violente que possible, soit sans préparation à la faveur de l'action de rupture des chars d'assaut ouvrant la voie à l'infanterie et à l'artillerie. Le rôle de l'aviation est de la plus haute importance".

Il prépare également une grande offensive en Lorraine, prévue pour le 14 novembre 1918, qui doit mener les troupes franco-américaines jusqu'en Allemagne. Mais elle est abandonnée car, contre son avis et celui du général Pershing qui souhaitaient que la signature de l'armistice n'intervienne pas avant que l'ennemi ne soit rejeté au-delà du Rhin, Foch, nouveau général en chef, et Clemenceau, président du Conseil, acceptent l'armistice demandé par les Allemands à la date du 11 novembre alors que les territoires français et belges ne sont pas encore tous libérés et que les alliés sont encore loin de la frontière allemande.

Bénéficiant d'une popularité considérable à la fin du conflit, véritable légende vivante, Pétain est élevé à la dignité de maréchal de France le 19 novembre 1918 et reçoit le 8 décembre suivant, à Metz, son bâton étoilé des mains du président Poincaré.

Reconduit dans ses fonctions de commandant des troupes françaises en juillet 1919, il est également nommé, par décret du 23 janvier 1920, vice-président du Conseil supérieur de la guerre et par décret du 18 février 1922, Inspecteur général de l'armée. Il se consacre durant toute cette période à la réorganisation de l'armée française.

En 1925, il est envoyé au Maroc pour combattre la rébellion de tribus aux ordres d'Abd-el-Krim, chef de l'éphémère République du Rif. Cette campagne s'achève en mai 1926 par la soumission d'Abd-el-Krim.

C'est la dernière campagne du maréchal Pétain et son ultime victoire.

Entré à l'Académie Française le 22 janvier 1931, il est nommé, le 9 février suivant, Inspecteur général de la défense aérienne du territoire. Son immense popularité, en particulier dans les milieux de gauche qui voient en lui le modèle du militaire républicain, lui permet d'accéder, en 1934, au poste de ministre de la guerre dans le gouvernement Doumergue, poste qu'il occupe jusqu'au renversement du cabinet, le 8 décembre 1934. Au cours de ce bref ministère, il travaille essentiellement à doter les forces françaises des moyens indispensables à la conduite d'une guerre moderne, offensive et audacieuse, grâce à l'emploi combiné de l'aviation et des chars. Mais il est confronté à des contingences politiques et financières qui ne lui laissent guère de moyens d'actions. Il préside par la suite le Conseil supérieur de la guerre où sa politique de guerre défensive s'oppose aux idées du colonel de Gaulle, partisan de la concentration de chars dans des divisions blindées.

Le 2 mars 1939, il est envoyé par Daladier comme ambassadeur de France en Espagne pour négocier la neutralité du régime de Franco en cas de guerre européenne et superviser le rapatriement à Madrid des réserves d'or de la Banque d'Espagne et des toiles du musée du Prado, mises à l'abri en France durant la guerre civile espagnole.

Le 17 mai 1940, Pétain, qui a alors 84 ans, est rappelé d'urgence en France par Paul Reynaud pour occuper le poste de vice-président du Conseil dans son gouvernement. Le général Weygand est nommé à la tête des armées en remplacement du général Gamelin mais il est déjà trop tard. Le gouvernement s'installe à Bordeaux et des centaines de milliers de Français et de Belges prennent les routes de l'exode pour fuir les troupes allemandes. Le 16 juin, Reynaud présente la démission de son gouvernement et propose de confier la Présidence du Conseil au maréchal Pétain, considéré par beaucoup comme l'homme providentiel.

Jusqu'en 1940, Pétain était avant tout et essentiellement un soldat. Après 1940, il doit gouverner au lieu de commander.

Le 17 juin, il prononce son premier message radio-diffusé et annonce aux Français son intention de demander l'armistice qui sera signé à Rethondes, le 22 juin après avoir été approuvé par le Conseil des ministres et le président de la République, Albert Lebrun. Le 29 juin, le gouvernement quitte Bordeaux et s'installe à Vichy où, le 10 juillet, une loi votée par les deux assemblées (569 voix pour, 80 voix contre et 17 abstentions) confie au Maréchal les pleins pouvoirs avec pour mission la promulgation d'une nouvelle constitution.

Mais Pétain décide de ne rien promulguer tant que la France ne sera pas libérée. Il institue donc un État provisoire, l'État français, pour le temps de l'occupation.

Dès lors commence la période la plus controversée de sa vie. Devenu chef de ce nouvel État, Pétain suspend les libertés publiques comme les partis politiques et unifie les syndicats dans une organisation corporatiste du travail. Il instaure un régime autoritaire, antiparlementaire, anticommuniste et anticapitaliste qui veut réaliser la "Révolution Nationale" avec pour devise "Travail, Famille, Patrie" et pour ambition le "relèvement de la France" qui passe d'abord par le rapatriement des réfugiés, le ravitaillement mais aussi le maintien de l'ordre et de l'unité nationale.

Il fait promulguer, anticipant les exigences allemandes, des lois d'exclusion contre les francs-maçons et les juifs qui les excluent de la plupart des activités et fonctions publiques.

Alors que le général de Gaulle, parti à Londres, appelle tous les Français à résister à l'ennemi, le maréchal Pétain s'engage officiellement dans la voie de la collaboration après son entrevue avec le chancelier Hitler dans la ville de Montoire (Loir-et-Cher), le 30 octobre 1940. Il poursuivra cette politique tout au long de la guerre dans l'espoir de faire de la France le partenaire privilégié du Reich dans une Europe durablement sous hégémonie allemande. Son choix collaborationniste exclut toute rébellion ou simple protestation contre les exactions de l'occupant et implique au contraire de dénoncer tous les actes de résistance intérieure ou extérieure et les opérations alliées contre des civils comme des "crimes terroristes". Il encourage les formations para-militaires, fer de lance de la Révolution Nationale et du régime et soutien des troupes allemandes sur le front russe.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 et les ordres que donne le Maréchal à ses généraux sur place de combattre les alliés, après la dissolution de l'armée d'armistice et le sabordage de la flotte française dans la rade de Toulon le 27 novembre 1942, après la dissidence de la plus grande partie de l'Empire et la fin de la "zone libre", le régime de Vichy ne dispose plus que d'un pouvoir illusoire face aux Allemands et le Maréchal perd, en France, une grande partie de la popularité dont il bénéficiait depuis 1940. De plus en plus affecté par son grand âge qui ne lui laisse plus, selon ses proches collaborateurs, que quelques heures de lucidité quotidiennes, il maintient néanmoins sa politique de collaboration et accepte le durcissement de la répression jusqu'en août 1944 où il est emmené contre son gré à Sigmaringen, en Allemagne, avec de nombreux dignitaires de son régime. Refusant d'y constituer un gouvernement fantoche, il traverse la Suisse et se rend aux autorités françaises le 26 avril 1945.

Traduit devant la Haute Cour de justice, son procès débute le 23 juillet 1945 et s'achève le 15 août suivant en le déclarant coupable d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison. Il est alors condamné à mort, à la dégradation nationale et la confiscation de tous ses biens mais la Haute Cour demande la non-exécution de la sentence, eu égard à son grand âge. Le général de Gaulle accède à cette demande, en raison peut-être également des mérites passés du Maréchal mais aussi de leurs anciens liens, et commue la sentence de mort en peine de réclusion à perpétuité.

Interné quelques mois au fort de Pourtalet, dans les Pyrénées, il est transféré au fort de la Citadelle, sur l'île d'Yeu, en novembre 1945. Il y décède le 23 juillet 1951, à l'âge de 95 ans, et est enterré au cimetière de Port-Joinville.

Napoléon III

1808-1873

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Portrait de Napoléon III. Source : SHD

NAPOLEON III (Paris, 20 avril 1808 - Chiselhurst, 9 janvier 1873)

Troisième fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère de Napoléon Ier, et d'Hortense de Beauharnais, belle-fille de l'Empereur. Il eut pour précepteur le fils du conventionnel Le Bas, qui lui fit aimer le passé révolutionnaire. En 1830, sur les traces de son oncle, il part pour l'Italie, s'affilie au mouvement des carbonari et prend part au soulèvement de Menotti, en Romagne, contre le pape Grégoire XVI. Avec le décès du Duc de Reichstadt en 1832, Louis Napoléon hérite de la légitimité bonapartiste.

Avec l'aide de Persigny, il essaie en vain, le 30 oct. 1836, de soulever la garnison de Strasbourg. Louis-Philippe l'exile au Brésil, d'où il passe aux Etats-Unis, avant de s'installer en 1837 en Angleterre. Il y défend sa conception du "césarisme démocratique" dans son livre Les Idées napoléoniennes (1839) et décide de profiter du regain de ferveur bonapartiste suscité en France par l'annonce du retour des cendres de Napoléon Ier pour tenter à Boulogne un nouveau tour de force, le 6 août 1840. Il comparaît devant la Cour des Pairs, est condamné à la prison perpétuelle et enfermé au fort de Ham (Somme). Il s'en évade en mai 1846, gagne l'Angleterre.

Jugé indésirable sur le territoire métropolitain, Louis Napoléon se fait élire dans cinq département au mois de juin 1848, et siège à l'assemblée trois mois plus tard.

Piètre orateur, l'ambitieux député travaille néanmoins à gagner l'appui des conservateurs, il harangue les foules et se rapproche de l'armée, nostalgique de l'Empire. Candidat aux élections présidentielles de décembre 1848, il est élu avec cinq millions de voix d'avance sur ses concurrents. Le 2 décembre 1851, il réalise un coup d'Etat qu'il fait approuver par plébiscite les 20 et 21 décembre. Ayant au préalable fait modifié la constitution, il devient Président de la République pour dix ans. Il concentre ainsi entre ses mains tous les pouvoirs. Commence alors une série de voyages dans les provinces françaises afin de préparer l'opinion au plébiscite des 21 et 22 novembre 1852 par lequel il se fait proclamer Empereur des Français. Il devient Napoléon III le 2 décembre 1852. Désireux, à l'instar de Napoléon Ier, d'entrer dans le cercle des dynasties européennes, l'année suivante, il épouse, le 30 janv. 1853, une aristocrate espagnole, Eugénie Marie de Montijo.

De 1852 à 1860, Napoléon III exerce le pouvoir sans partage, s'appuyant sur le suffrage universel, qui lui fournit régulièrement des majorités écrasantes mais dont l'orientation est dirigée par le mécanisme de la « candidature officielle ». Le régime reçoit le soutien de l'ancienne bourgeoisie orléaniste, des catholiques et des milieux d'affaires. La vie politique tombe dans le marasme, une oppression feutrée s'appesantit sur tout le pays : l'opposition légitimiste se tait, observant les consignes d'abstention données par le comte de Chambord . l'opposition républicaine est décapitée, les fonctionnaires sont contraints de prêter serment de fidélité à l'empereur, la puissance des préfets est pratiquement illimitée . la presse est bâillonnée par l'autorisation préalable, par le droit de timbre très élevé, par le système des « avertissements », la littérature connaît un sort analogue. L'heure est aussi au faste et à l'apparat : on fait jouer Offenbach, les stations balnéaires sont à la mode. Les grands travaux réalisés à Paris par Haussmann, préfet de 1853 à 1869, restent le symbole du puissant essor de la vie économique à cette époque. La France entre dans la l'ère industrielle : les grands établissements de crédit sont créés (le Crédit foncier et le Crédit mobilier des frères Pereire en 1852, le Crédit industriel et commercial en 1859, etc.) . les transports sont développés (3 100 km de voies ferrées en 1851, 17 000 à la fin de l'Empire, les Grands magasins ouvrent leurs portes (Le Bon Marché, Le Louvre, Le Printemps, La Samaritaine). Les talents de négociateurs de Napoléon III lors du congrès de Paris qui met fin à la guerre de Crimée (1854-1856) lui assurent un grand prestige international. Il intervient dans la création du royaume de Roumanie, prend une part active à l'unification italienne, à l'issue de laquelle il agrégera Nice et la Savoie à la France. Sa politique italienne, lui fait perdre l'appui des catholiques, défenseurs du pouvoir temporel du Pape. L'attentat d'Orsini (14 janvier 1858), sans dommages pour l'Empire, symbolise le mécontentement des conservateurs, et permet à l'empereur de renforcer son pouvoir : par la loi de sûreté générale du 19 février 1858 il peut interner ou de déporter sans jugement les anciens condamnés politiques.

 

Napoléon III se tourne alors vers le courant libéral entre 1860 et 1870. Le décret du 24 novembre 1860 accorde le droit d'adresse au corps législatif, et annonce le retour des républicains dans le débat public. Ces derniers qui réclament l'abolition de la loi de sûreté générale, le rétablissement de la liberté de la presse et du droit de réunion, obtiennent, lors des élections de 1863 trente-deux sièges. Le pouvoir s'incline : l'universitaire anticlérical Victor Duruy est nommé à l'Instruction publique (1863-1869), le droit de grève et de coalition est octroyé en avril 1864, la presse retrouve son autonomie en mai 1868, etc. Napoléon III se réserve le domaine de la politique étrangère : il se lance dans la constitution d'un empire. Ses initiatives finiront par inquiéter les ambitions des autres puissances, et ce, notamment lors de l'expédition du Mexique (1861-1867), où, afin de retrouver les faveurs du Vatican, Napoléon III tente de créer en Amérique centrale un grand empire latin, catholique. L'histoire retiendra le sort tragique de l'empereur du Mexique, Maximilien de Habsbourg, et la bataille de Camerone où, le 30 avril 1863, dans l'hacienda de Camerone, les 3 officiers et les 62 légionnaires de la compagnie du capitaine Danjou ont résisté pendant toute une journée à 2000 Mexicains - cette date est d'ailleurs devenue le jour anniversaire de la Légion. Il achève par ailleurs la conquête de l'Algérie, conforte l'assise coloniale en Nouvelle-Calédonie et au Sénégal, annexe Obock (Mer Rouge) en 1862, se pose en défenseur des chrétiens de Syrie, encourage le creusement du canal de Suez (1859-1869), intervient en Chine aux côté de l'Angleterre (1860), prend possession de la Cochinchine (1863). En Europe, l'Empereur des Français choisit l'ambiguïté, poursuivant en cela sa politique d'affaiblissement de l'Autriche. Après avoir contribué à la formation de l'Italie, il apporte son soutient à la Prusse du chancelier Bismarck pour la constitution d'un Etat allemand, en octobre 1865, lors de l'entrevue de Biarritz, où il tente de négocier l'incorporation des territoires rhénans frontaliers.

À la suite de l'éclatante victoire des troupes prussiennes sur les Autrichiens à Sadowa (3 juillet 1866), Napoléon III prend conscience de la menace de cet État en devenir et donne une nouvelle impulsion à son action politique. Il lance une réorganisation de l'armée par la réforme Niel de 1867-1868, secourt Pie IX à Rome afin de se rallier les catholiques français et les orléanistes. Les élections de 1869 confirment l'assise républicaine de l'Assemblée : Émile Ollivier entre au gouvernement en janvier 1870. L'Empire devient parlementaire. À l'extérieur cependant, la politique française irrite les Italiens et les Prussiens qui ne tardent pas à se rapprocher, alors même que Bismarck achève de discréditer la France en Europe. L'affaire de la succession d'Espagne, dont le trône sans héritier doit échoir aux Hohenzollern, fait planer la menace d'un encerclement de la France. Bismarck utilise l'hostilité née des exigences françaises pour achever l'unification de l'Allemagne. Dans la "dépêche d'Ems", il modifie le compte rendu de l'entrevue entre Benedetti et les Hohenzollern de manière à obliger Napoléon III à déclarer la guerre . chose faite le 19 juillet 1870. Les troupes prussiennes donneront le coup de grâce à l'Empire : Froeschwiller et Forbach, Rezonville-Gravelotte, dans la première quinzaine d'août, Bazaine est encerclé dans Metz. Napoléon III se rend le 2 septembre à Sedan - où il échappe de justesse au peloton d'exécution. L'Empire n'est plus, Gambetta en annonce la déchéance au Palais Bourbon. Le 4 septembre la République est proclamée à l'Hôtel de Ville de Paris.

Charles Louis Napoléon Bonaparte est emmené en captivité à Wilhelmshöhe, en Hesse. Libéré quelques temps plus tard, il rejoint Eugénie de Montijo au château de Chislehurst, dans le Kent.

Comme son oncle, il mourra de maladie (maladie de la pierre), en exil.

 
Sources : Michel MOURRE, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, Paris, Bordas, 1996 (1978) - Jean TULARD, Dictionnaire du Second Empire, Paris Fayard, 1995