La nécropole nationale de Vitry-le-François

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Nécropole nationale de Vitry-le-François. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vitry-le-François

 

Créée en 1921 afin d’y regrouper les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires ou de tombes isolées de la région du Perthois ou des hôpitaux militaires de la ville, la nécropole de Vitry-le-François rassemble près de 4 000 corps de soldats morts pour la France, dont 2 558 reposent en ossuaire. Sept soldats britanniques morts en 1914-1918 y sont également inhumés. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, issus de la région et de la Haute-Marne, les corps de 62 combattants français y ont été réunis.

 

Les combats du Mont-Moret, 6-10 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, les armées françaises déploient un mouvement rétrograde. Bien qu’épuisées, elles sont prêtes dès le 5 septembre à contre-attaquer sur une ligne de résistance de près de trois cent kilomètres, où va se jouer le sort de la France.

Le 6, dans la région de Vitry-le-François, les combats sont d’une rare violence notamment au Mont-Moret. Les Allemands s’emparent notamment de cette colline stratégique surplombant la Marne. Mais, les Français s’accrochent pour retenir l’ennemi, privé ainsi de franchir le fleuve. Les combats se prolongent. Contenant avec difficulté les assauts répétés des troupes saxonnes, les coloniaux et les fantassins auvergnats de Brive-la-Gaillarde repoussent l’ennemi. Le 8, le Mont-Moret est aux mains des Français qui essuient de violents bombardements. Le 10 septembre sur l’ensemble du front, l’armée allemande amorce sa retraite. Les Français remontent plus au nord. A leur tour, les Auvergnats entament la poursuite et rejoignent, le 11 septembre, les villages de Blacy, Loisy et Couvrot.

Au cours de ces combats, Vitry-le-François est occupée mais épargnée de la destruction. Les Allemands y installent d’importants cantonnements mais aussi près de dix hôpitaux dont celui de la Collégiale.

Vitry-le-François, une ville-hôpital dans la guerre

Ville où le général Joffre conduit, en août 1914, les premières opérations de la Grande Guerre, Vitry-le-François est au cœur des combats de la première Bataille de la Marne. À l’issue de la victoire française, elle devient l’un des plus importants centres de secours du conflit. Située à 60 km en arrière du front, cette ville-hôpital accueille, au sein d’une dizaine de structures médicales, près de 2 à 3 000 blessés lors des grandes offensives. Première étape pour les blessés de l’Argonne, de Champagne ou de Verdun, plusieurs dizaines de soldats français, alliés et allemands y sont soignés jusqu'en 1918. Le tout dernier hôpital, le "dépôt des éclopés", ferme en juin 1919.

La nécropole nationale de Vitry-le-François

Au cours de la guerre, l’autorité militaire se charge de l’inhumation des soldats décédés, mais les habitants de Vitry-le-François entretiennent les tombes, accueillent et renseignent les familles endeuillées. En 1920-1921, conformément au vœu du chanoine Nottin, alors archiprêtre de Vitry-le-François au moment de la bataille de la Marne, une chapelle dédiée à la Vierge Marie Immaculée est érigée. Se dressant au centre de la nécropole, ce monument rassemble, dans ses fondations, les restes mortels de 1 127 soldats inconnus, exhumés des cimetières de Blesmes et du Mont-Moret. Une plaque sur le dôme rappelle le souvenir des 304 vitryats morts pour la France en 1914-1918.

Les fusillés de Saint-Amand-sur-Fion

Au cours de l’automne 1914, la justice militaire française devient plus sévère. Les conseils de guerre spéciaux sont créés. Le recours en révision comme le droit de grâce sont provisoirement supprimés. Obéissant à des logiques spécifiques, la justice militaire vise à punir les crimes et délits des soldats tels que l’espionnage, l’insoumission… L’automutilation est condamnée. En effet, dès septembre 1914, les blessures volontaires aux mains et aux pieds se multiplient et se prolongent tout au long de la guerre. Le médecin émet un diagnostic qui peut innocenter le suspect ou le conduire au peloton d’exécution. En avril 1915, après les violents combats des Hurlus, quatre hommes sont accusés de mutilation volontaire. Jugés pour "abandon de poste", ils sont fusillés au matin du 3 avril 1915 à Saint-Amand-sur-Fion. L’écrivain-combattant, Maurice Bedel, prix Goncourt en 1927, rapporte le récit de cette exécution. Témoin aux côtés de 6 000 autres combattants, il évoque le supplice de ces quatre hommes, appartenant aux 174e, 72e, 127e et 8e régiments d’infanterie (RI). Jugés par le Conseil de guerre de la IVe armée, ils n'ont pas été réhabilités.

Parmi les soldats français inhumés au sein de la nécropole de Vitry-le-François, reposent notamment les dépouilles de ces quatre hommes, Lucien Mervelay, soldat au 174e RI âgé de 29 ans, Louis Grard soldat au 127e RI âgé de 22 ans, Charles Cailleretz, soldat de 1re classe au 8e RI âgé de 25 ans et Marcel Pollet, soldat au 72e RI âgé de 25 ans. Précédemment inhumés au cimetière militaire provisoire de Courdemanges, ces quatre soldats reposent dans l'ossuaire de la nécropole nationale depuis août 1922. À la même date, 379 militaires connus ont été transférés de Courdemanges vers Vitry-le-François et placés en ossuaire.

 

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Adresse

Vitry-le-François
Au sud-est de Châlons-en-Champagne, N 44

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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En résumé

Eléments remarquables

Chapelle-ossuaire 1914-1918

La nécropole nationale de Sommepy-Tahure

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Nécropole nationale de Sommepy-Tahure. © ECPAD

 

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Située à flanc de colline, la nécropole nationale de Sommepy Tahure regroupe 2 201 Français dont 721 reposent dans un ossuaire. De 1920 à 1924, ce cimetière a été aménagé en vue d’y réunir les dépouilles de soldats exhumées de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires des communes de Bourgogne, Saint-Clément-à-Arnes et Warmeriville. Parmi ces combattants repose le corps de Michel Coiffard (tombe n°1027). Réformé après avoir été blessé, il parvient à s’engager dans l’aviation. Après avoir intégré l’escadrille 154, il remporte sa première victoire en septembre 1917. S’illustrant dans le ciel de Champagne, il parvient à abattre 33 ballons d’observations allemands. Le 28 octobre 1918, il est grièvement blessé à la poitrine. Parvenant à atterrir sans encombre, il succombe à Bergnicourt (Ardennes).

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

En dépit du sursaut allié de septembre 1914 sur la Marne et malgré les tentatives de débordement de l'automne, chacun des belligérants s’enterre, c’est le début de la guerre de position.

Tout au long de l'année 1915, le général Joffre lance en Champagne différentes offensives. Malgré l'emploi croissant d'effectifs et d'artillerie, ces actions toujours plus meurtrières ne peuvent rompre les lignes allemandes. En 1916, malgré quelques actions limitées, le front de Champagne connaît un calme relatif.

En juillet 1918, ce front est au cœur des enjeux. Les Allemands, après de puissantes offensives, menacent d'y percer définitivement le front allié. Appuyée par les Américains, la 4e armée du général Gouraud enlève, au cours de l'automne, de nombreuses positions notamment dans le secteur de Navarin et à Sommepy. Au total, près de 70 000 Américains combattent aux côtés des Français. Poursuivant leur effort en direction de Mézières et de Sedan, les alliés progressent rapidement vers les Ardennes. Sur un front de 400 km, les Alliés entament la poursuite, talonnant l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Sommepy Tahure, un village marqué par la Grande Guerre

Situé sur les chemins d’invasion, Sommepy accueille, dès le 15 août 1914, les premiers réfugiés belges, puis les Ardennais. Le 2 septembre, le village est aux mains des Allemands qui, après l’avoir partiellement incendié, l’abandonnent. Après la bataille de la Marne, l’ennemi s’y replie et va occuper, pendant près de quatre ans, ce village situé à quelques kilomètres du front. Les habitants sont alors évacués vers les Ardennes.

Le 28 septembre 1918, après que les Français aient percé le front, les Américains libèrent ce village détruit en grande partie. Poursuivant leur effort, la 2e division d’infanterie du corps des marines américains est engagée dans les combats du Blanc-Mont.

En 1919, hébergés dans des baraques provisoires, les habitants dont le quotidien est difficile, remettent progressivement en culture l'ancien champ de bataille et essaient de relever le village en ruines. Se mobilisant pour réunir des fonds, le sous-lieutenant L’Huillier se rend aux États-Unis pour y animer des conférences sur l’engagement des troupes américaines dans la région. Le Comité du Sommepy Fund est alors créé et permet, entre autre, de financer la construction d’une salle mémorielle franco-américaine dans la mairie.

Cité à l’ordre de l’armée en septembre 1920, le nom du village de Sommepy est rattaché, en juin 1950, à celui de Tahure, village détruit entièrement lors de la Grande Guerre. Symboliquement l’église conserve le souvenir de Tahure au travers de fragments de sculptures, réutilisées dans la reconstruction de cet édifice.

 

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Adresse

Sommepy-Tahure
À 13 km au nord de Suippes, sur la RD 77

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La nécropole nationale de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus

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Nécropole nationale de Minaucourt. © Guillaume Pichard

 

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Située sur la commune de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus, la nécropole nationale du Pont du Marson regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes offensives qui se déroulèrent de 1914 à 1918 dans ce secteur âprement disputé. Elle fut aménagée par étapes successives de 1922 à 1929, sur l'emplacement du cimetière provisoire créé durant la bataille de Champagne, en 1915, alors dénommé le Pont du Marson. Le cimetière rassemble plus de 21 000 Français dont plus de 12 000 en ossuaires, 25 combattants tchèques et 2 Serbes. Un soldat français tué lors de la Seconde Guerre mondiale y est également enterré. Un monument dédié aux héros de la Grande Guerre y a été érigé à partir des pierres de l'ancienne église de Massiges.

 

Ce cimetière militaire témoigne du caractère meurtrier des offensives de Champagne et plus encore des combats qui eurent lieu sur le site de la Main de Massiges, à quelques kilomètres, dont la configuration naturelle rappelle la forme d'une main. Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Georges Pancol (Tombe 4060). Jeune poète, il rejoint à sa demande le front alors qu'il était administrateur en Indochine. Sa dernière lettre destinée à sa fiancée évoque : "La canonnade gronde partout. Le temps est superbe et si doux. Je n'ai aucun pressentiment funèbre. Comment le pourrais-je par un tel soleil. Et pourtant... Comme le passé est loin et comme l'avenir est proche". Nommé au grade de lieutenant au 3e RIC,  il meurt, le 25 septembre 1915, dans le secteur de Ville-sur-Tourbe.

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Dans la région, les Allemands occupent la position de la Main de Massiges contre laquelle un premier assaut est lancé. Le 21 septembre 1914, les ruines du village sont aux mains des Français. Le 21 décembre, les Marsouins du 1er corps colonial attaquent le secteur Beauséjour – Main de Massiges. En quelques semaines, les Français ont déjà perdu 12 000 hommes dans ce secteur.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé. Du côté allemand, on a recourt à la guerre de mines, dont les explosions créent d'énormes cratères notamment à Perthes.

Au cours de l'été, pour rompre le front, le général Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre 1915. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception notamment à la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand. En deux semaines, pour la possession de la Main, les Français subissent la perte de 15 000 hommes, prisonniers compris.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, les Français franchissent la Dormoise puis marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Adresse

Minaucourt-le-Mesnil-les-Hurlus
Au nord-est de Châlons-en-Champagne D 66

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe

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Nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_St Jean-Tourbe

 

Située à près de trente kilomètres de Châlons-en-Champagne, la nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés en Champagne en 1914-1918 et notamment lors de l’offensive de septembre 1915. Créée en 1922, elle rassemble ainsi plus de 2 200 corps dont certains ont été inhumés initialement dans les cimetières militaires provisoires de Saint-Jean-sur-Tourbe, Gizaucourt, La Croix-en-Champagne, Laval-sur-Tourbe, Somme-Tourbe et Somme-Bionne.

Parmi les soldats français, reposent notamment la dépouille du Révérend Père Pierre Compagnon (Tombe 328), ancien missionnaire au Japon et directeur du Séminaire des Missions Étrangères. Dégagé de toute obligation militaire, il s’engage pour la durée de la guerre au sein du 8e régiment d’artillerie de campagne. Aumônier volontaire, il se dévoue auprès des blessés et à l’ensemble des hommes de son unité. Cité à l'ordre du Corps d'Armée, du 31 mai 1915, il est décoré de la Médaille militaire (mai 1915). Après avoir été grièvement blessé au Mesnil-lès-Hurlus, il meurt le 21 septembre 1915 à l’âge de 56 ans.

Les combats en Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec des manœuvres de débordement de la "Course à la Mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C’est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance, en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et de Massiges, sont particulièrement meurtrières. Sans résultat, le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 km, le front s'étend entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe. En face, les Allemands sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre-pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand. Mais, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front retrouve un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires. L'impressionnant monument-ossuaire de la ferme de Navarin rassemble 10 000 corps de soldats non identifiés et préserve le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui ont participé aux opérations sur le front de Champagne.

 

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Adresse

Saint-Jean-sur-Tourbe
À 15 km à l'est de Suippes, sur la D 66

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La nécropole nationale de Somme-Suippe

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Nécropole nationale de Somme-Suippe. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Somme-Suippe

 

Située à proximité du camp militaire de Suippes, la nécropole nationale de Somme-Suippe regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés dans cette région. Créé dès décembre 1914, le cimetière est aménagé en 1924. Il rassemble d’autres corps de soldats exhumés de cimetières provisoires, en particulier ceux de Saint-Rémy-sur-Bussy, du Bois-Sabot, Le Mesnil-les-Hurlus, Souain, Saint-Hilaire-le-Grand. Près de 5 000 soldats français y reposent, dont 1 388 inhumés en ossuaires. Cette nécropole conserve aussi 12 corps de soldats français morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1940.

Au sein de cette nécropole, est érigé un monument régimentaire élevé par le 50e régiment d'infanterie territoriale. Parmi les soldats inhumés, reposent notamment le lieutenant-colonel Louis (Tombe 2793) et le commandant Edouard Charlet, officiers au 3e régiment de zouaves. Cette unité s'est illustrée lors de l'offensive de 1915 en s'emparant, malgré des pertes importantes, de trois lignes de tranchées. Au cours de ces combats disparait le commandant Charlet, officier qui s’est distingué dans la conquête du Sahara et fut un ami du Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916). Il y repose également la dépouille de Raymond Guasco (Tombe 2686). Ecrivain et journaliste, il meurt le 25 septembre 1915 à Souain.

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la « Course à la Mer », la guerre de mouvement disparait sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrèrent. C'est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes à l’exception de celles situées sur la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure, Le Mesnil et Sommepy et progressent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Somme-Suippe
À 4 km à l'est de Suippes

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La nécropole nationale de La Ferme de Suippes

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Nécropole nationale de "La Ferme de Suippes". © ECPAD

 

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Bordant la route nationale Chalons-Vouziers-Rethel, la nécropole nationale de "La Ferme de Suippes" regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1914-1918 et lors de la campagne de juin 1940. Faute de place dans les autres cimetières, elle fut créée après la guerre sur une ancienne parcelle du camp de Mourmelon et fut aménagée jusqu’en 1932. En 1956, sont rassemblés les corps de soldats morts en 39-45 et inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région, En 1964, les dépouilles du carré militaire d’Epernay y furent également transférées. Cette nécropole rassemble près de 10 000 corps dont 7 400 Français en tombes individuelles et plus de 500 en ossuaires, un Belge et trois Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, on recense plus de 1 900 Français inhumés en tombes individuelles.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Marcel Nenot (Tombe 2721). Homme de lettres, il meurt le 3 octobre 1915 à la Tranchée de Vistule.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer",  la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisèrent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Soudain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre, fidèle à sa doctrine, décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne "pouilleuse". Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position, dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception de celles de la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées avaient perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Dans la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure, Le Mesnil, et Sommepy puis progresse vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Adresse

Suippes
À 1 km au sud-ouest de Suippes, sur la RD 77

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La nécropole nationale de Souain-Perthes-lès-Hurlus - La Ferme des Wacques

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Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

 

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Située au sommet de la côte 160 et face à l'emplacement de l'ancienne Ferme des Wacques, la nécropole nationale de Souain - Cimetière de la 28e brigadeLa Ferme des Wacques regroupe les dépouilles de 147 corps de soldats morts pour la France lors de l'offensive du 25 septembre 1915. Au lendemain des premiers jours de cette opération, le père Doncoeur, aumônier de la 28e brigade, et quelques volontaires ensevelissent à cet endroit les corps des combattants des 35e, 42e et 44e RI engagés dans ce secteur et aménagèrent ce cimetière selon un ordonnancement atypique. Entourant un immense calvaire, une double rangée de croix, ce monument dédié aux morts de la 28e Brigade rappelle un cromlech celtique. Inauguré le 25 septembre 1919, ce cimetière, considéré comme provisoire, aurait dû être transféré vers la nécropole de Souain La Crouée. Or, après l'intervention du Comité de la Ferme des Wacques auprès des pouvoirs publics, il est maintenu et acquis par l'État en 1935.

Parmi les soldats inhumés, repose la dépouille du caporal Joseph Duvillard au 42e RI (Tombe 149), frère d'Henri Duvillard ancien ministre des anciens combattants et victimes de guerre (1967-1972).

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la Mer", la guerre de mouvement disparait sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Sans résultat, le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de conduire une nouvelle offensive. Cet effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouvait une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil.

Sur l'emplacement de cette nécropole, s'est élancée la 28e brigade, constituée par les 35e et 42e régiments d'Infanterie. Ces hommes issus, pour beaucoup, de Belfort doivent s'emparer du Plateau des Tantes situé à l'ouest de la Ferme de Navarin. Là, l'ennemi, retranché dans une position hérissée de barbelés et de mitrailleuses, résiste violement. Au prix de pertes importantes, la brigade parvient, le 27 septembre, à s'emparer de la Tranchée des Tantes sur une largeur d'environ 500 mètres. La percée tant espérée semble se réaliser. Pourtant, faute de moyens, elle ne peut être exploitée. Encerclée, soumise à de violents bombardements, la 28e brigade est anéantie, tout comme la ferme des Wacques qui est au cœur de ces affrontements.

Plus largement, l'élan de cette offensive se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires et l'emblématique monument-ossuaire de la Ferme de Navarin rassemblant 10 000 corps de soldats non identifiés et préservant le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui ont pris part aux opérations sur le front de Champagne.

Au sein de cette nécropole se dressent deux monuments régimentaires dédiés respectivement au 44e et 60e d'infanterie, unités particulièrement éprouvées lors de ces combats. Ces monuments érigés initialement sur le champ de bataille ont été, à la suite de remembrements, déplacés en 1985.

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Infos pratiques

Adresse

Souain-Perthes-lès-Hurlus
À 3 km de Souain, sur le chemin vicinal

En résumé

Eléments remarquables

Monuments aux morts du 44ème R.I. tombés les 25-29 septembre 1915 . monument aux morts du 60ème R.I. tombés le 25 septembre 1915.

La nécropole nationale de Souain-Perthes-lès-Hurlus - L'Opéra

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Nécropole nationale de Souain-Perthes-lès-Hurlus - L'Opéra. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Souain Opéra

 

Située à l'écart de Souain-Perthes-les-Hurlus sur l'ancienne route du village détruit de Tahure, la nécropole nationale de Souain - L'Opéra regroupe les dépouilles de 144 corps de soldats morts pour la France lors des offensives de 1915. Si une vingtaine de combattants repose dans des tombes individuelles, les autres sont inhumés dans des ossuaires. Rassemblant les corps de combattants décédés dans l'ambulance divisionnaire installée en 1915 à cet endroit-même, ce cimetière, considéré comme provisoire, aurait dû, en 1920, transféré vers des sites plus importants. Mais à la suite de l'intervention d’Henri Seyrig auprès des pouvoirs publics, cette nécropole fut définitivement maintenue et aménagée les années suivantes : grâce à cet homme domicilié à Belfort, et attaché à la mémoire de son fils Jean Roger Seyrig, engagé volontaire, caporal au 1er Etranger décédé au nord-est de Souain le 2 octobre 1915 et inhumé dans ce cimetière (Tombe n°3), les autres familles endeuillées ont pu y venir en pèlerinage et honorer le souvenir de leurs morts. De plus, à titre exceptionnel, Henri Seyrig il obtint des autorités militaires la possibilité de financer l'aménagement du muret de clôture et d’une croix qui lui donne à cette nécropole un caractère original.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne « pouilleuse ». Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes notamment à la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaies s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, la Main de Massiges, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires et l'emblématique monument-ossuaire de la Ferme de Navarin rassemblant 10 000 corps de soldats non identifiés et préservant le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui participèrent aux opérations sur le front de Champagne.

La nécropole de Souain - L'Opéra attachée à la mémoire de l'écrivain Blaise Cendrars

Aménagée à proximité d'une ancienne ambulance divisionnaire créée en 1915, la nécropole de Souain – L'Opéra a ainsi été nommée en raison de sa proximité avec une place d'armes aussi vaste prétendait-on à la place de l'Opéra à Paris. Construite des unités du génie, cette "place de l'opéra" constituée de 20 000 sacs de terre représentait un point névralgique dans l'organisation du secteur. La forme ovoïde de la nécropole rappelle ainsi cette place d'armes aujourd'hui disparus.

Le site est également attaché au souvenir du caporal Frédéric Louis Sauser dit Blaise Cendrars (1887-1961). Celui-ci, le 28 septembre 1915 à Navarin, est atteint d'une balle de mitrailleuse à la main droite. Après avoir reçu les premiers soins dans l’ambulance divisionnaire, Cendrars est transféré à Châlons-sur-Marne où il est amputé du bras droit, au-dessus du coude. Cité à l'Ordre de l'Armée en novembre 1915, rejoint Bourg-la-Reine. Le 16 janvier 1916, ce ressortissant suisse, engagé volontaire dans la Légion Etrangère, obtient la nationalité française.

Après cette épreuve il se réadapte et le poète manchot apprend à écrire de la main gauche et laisse au travers de son œuvre autobiographique, La Main Coupée, un témoignage poignant sur la Première Guerre mondiale.

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Infos pratiques

Adresse

Souain-Perthes-lès-Hurlus
À 7 km au nord de Suippes, au nord du village, route de Tahure

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Souain-Perthes-lès-Hurlus - La Crouée

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Nécropole nationale de Souain-Perthes-lès-Hurlus "La Crouée". © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  necropole_Souain La Crouee

 

Située au lieu-dit "La Crouée", la nécropole nationale de "Souain-Perthes-Les-Hurlus" regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1914-1918 et lors de la campagne de France (1940). Ce cimetière rassemble près de 30 500 corps dont plus de 22 000 sont inhumés dans huit ossuaires. C'est l'un des plus grands cimetières nationaux de la Grande Guerre. Deux soldats français morts pour la France au cours de la Seconde Guerre mondiale y sont également enterrés. Un monument dédié aux morts des offensives de 1915 y est érigé.

 

Parmi les soldats français, reposent notamment les dépouilles de trois hommes de lettres. Né en 1872, l’écrivain Fernand Dacre (Tombe 7569), sous-lieutenant au 33e RI, meurt le 16 février 1915 au Mesnil. Antoine Bianconi (Tombe 4397), professeur de philosophie et collaborateur du sociologue Emile Durkheim ne put achever ses travaux. En effet, nommé au grade de sous-lieutenant au 72e RI, il meurt en mars 1915 au Mesnil. Enfin, l’adjudant Marcel Caval (Tombe 497), auteur dramatique et chansonnier, disparait le 10 octobre 1915 à l’âge de 29 ans. La nécropole nationale de Souain La Crouée jouxte le cimetière allemand où repose près de 14 000 soldats dont près de 10 000 sont inhumés dans deux ossuaires. Parmi ces combattants, repose le corps du peintre expressionniste August Macke tué à l'âge de 27 ans, le 26 septembre 1914, à Perthes.

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec la « Course à la Mer », la guerre de mouvement disparait sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C’est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Sans résultat, le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières
militaires et l'impressionnant monument-ossuaire de la Ferme de Navarin rassemblant 10 000 corps de soldats non identifiés et préservant le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui participèrent aux opérations sur le front de Champagne.

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Infos pratiques

Adresse

Souain-Perthes-lès-Hurlus
À 6 km au nord de Suippes, sur la D 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des offensives de 1915

La nécropole nationale de Jonchery-sur-Suippe

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Nécropole nationale de Jonchery-sur-Suippe. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Jonchery-sur-Suippe

 

Située à quelques kilomètres au nord-ouest de Suippes, la nécropole nationale de Jonchery regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés en Champagne de 1914 à 1918, en particulier lors de l’offensive de septembre 1915. Créée en 1915, elle est aménagée de 1922 à 1929 afin d’inhumer les corps provenant de tombes isolées ou des cimetières provisoires de la région (Perthes, Cuperly, Bouy, Tahure…). Aujourd’hui, cette nécropole rassemble les corps de 7 906 corps de combattants français dont près de 3 009 reposent dans quatre ossuaires. Par ailleurs, au sein de ce lieu de mémoire, sont inhumés quatre soldats tchèques, dont l’un Joseph Staniz, est mort le 11 novembre 1918.

En dépit du sursaut allié de septembre 1914 sur la Marne et malgré les tentatives de débordement, le mouvement disparait sur le front ouest. La « Course à la Mer » est un échec. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’entèrent. C’est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé où se multiplient les coups de mains.

Les offensives de Champagne, 1915-1918

À l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes malmenés sur le front oriental, Joffre, fidèle à sa doctrine, décide de conduire une nouvelle offensive. Cet effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée occupent de solides positions dont les secondes lignes, situées à contre pente, sont dissimulées des observations aériennes.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque débute le 25 septembre. Ces bombardements bouleversent les premières lignes que les Français enlèvent facilement. Quelques points de résistance persistent notamment à la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges". Très vite, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte contre lesquelles les assauts se multiplient, en vain. Au cours de ces attaques et contre-attaques, Français et Allemands perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques désastreuses et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouveaux assauts. En raison de la bataille de Verdun, le front connaît un calme relatif même si quelques opérations précises sont conduites.

Mais, l'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des enjeux. Engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le général Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy et marche toujours plus au nord vers les Ardennes, où l’armistice de novembre 1918 interrompt leur progression.

 

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Adresse

Jonchery-sur-Suippe
Au nord de Châlons-sur-Marne, D 3

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année