La nécropole nationale de Sondernach

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Nécropole nationale de Sondernach. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sondernach

 

Située au Bois de Maettle, la nécropole nationale de Sondernach regroupe les corps de soldats tués lors des combats dans les Vosges pendant la Première Guerre mondiale. Elle rassemble 374 Français en tombes individuelles dont un maquisard tué en novembre 1944. Créée en 1920 elle est aménagée de 1924 à 1929 pour rassembler les restes mortels inhumés initialement sur le champ de bataille ou dans de petits cimetières militaires provisoires de ce secteur. Aujourd'hui, le souvenir de ces violents combats est rappelé au travers des vitraux de l'église de l'Emm. Bâtie par l’abbé Martin Béhé, cette église est le mémorial de ceux qui sont tombés pour la libération de l’Alsace en 1914. Un vitrail et deux plaques honorent ainsi la mémoire du 152e régiment d’infanterie (RI) et des 28e et 68e bataillons de chasseurs alpins (BCA) tombés dans la vallée de Munster ou sur les cols vosgiens.

 

Les combats du massif du Linge, 20 juillet - 16 octobre 1915

Après l’échec de l’offensive française en Alsace de l’été 1914, le front se stabilise dans ce secteur. Au début de 1915, le général Joffre envisage de conduire une nouvelle action sur la frontière alsacienne. Mais, cherchant à prendre le contrôle des hauteurs dominant les vallées de la Fecht et de la Weiss, les Allemands le devancent. En février 1915, ils s'emparent ainsi des sommets du Rain des Chênes, du Linge, du Hohrodberg et du Frauenackerkopf.

Au printemps, le grand quartier général français porte un nouvel effort dans les Vosges. Les combats sont des plus singuliers car ce sont les seules opérations conduites dans un massif montagneux du front occidental. Préalablement, l'armée française conduit d'importants travaux notamment au sud du massif du Linge. Sur les contreforts du Linge, se concentrent hommes et munitions dans les nombreux camps aménagés. Pour ravitailler ce front, une grande route de 12 km est ouverte dans la montagne. Pendant des mois, sur cet axe unique, sont acheminés soldats, armes et vivres.

Le 15 juin, porté par la 47e division d'infanterie (DI) du général Pouydraguin et la 66e DI du général Serret, un premier assaut est mené dans la vallée de la Fecht en direction du Linge et de l'Hilsenfirst. Au terme d'éprouvants combats, ces deux divisions avancent de cinq kms, reprennent, le 21, Metzeral et atteignent, le 10 juillet, la clairière de Maettle. Toutefois, ces deux divisions ne poursuivent pas leur effort et s'engagent dans la reprise des crêtes.

Le 20 juillet, malgré de violents orages, les chasseurs alpins de la 129e DI du général Nollet s’élancent à l’assaut des pentes du Linge, du Barrenkopf et du Schratzmännele. Face à eux s’élève une véritable forteresse aux versants abrupts, bordée d’une vallée marécageuse, dont les rares accès naturels sont encombrés d’enchevêtrements inextricables de rochers ou d’arbres arrachés par les tirs d’artillerie. Ces obstacles naturels sont renforcés par un épais réseau de tranchées, de barbelés et d'abris bétonnés où les mitrailleuses et les pièces d’artillerie interdisent toute progression vers les sommets. Aguerries au combat en montagne, les vagues d’assauts se brisent pourtant sur les défenses des régiments de la Landwehr bavaroise ou de la Garde prussienne. Au prix de pertes importantes, les Français parviennent, mètre après mètre, à enlever ces positions balayées par les tirs d'artillerie et soumises aux contre-attaques. Les Français décrochent alors et s'installent à mi pente. Désormais, séparées de quelques mètres, les deux armées se font face. Ne parvenant pas à rompre le front et au regard des pertes consenties, l’état-major français abandonne l’offensive prévue à l’origine sur une ligne de front de 12 km. Son effort se concentre plutôt sur un front de 2 km, entre le Collet du Linge, les carrières du Schratz et le Barrenkopf.

Le 28 juillet, en dépit de la prise de la crête et du collet du Linge par les 14e et 30e BCA, les Français s'accrochent à une ligne de défense le long du Linge, du Schratz et du Barrenkopf. Au terme d’un mois de combats ininterrompus, les "diables bleus" de la 129e DI sont relevés par les hommes de la 47e DI. Jusqu’en octobre, les combats se poursuivent et le contrôle de la crête passe de main en main, parfois dans la même journée.

Après l'emploi massif de l'artillerie (Bombardement du 4 août), les Allemands utilisent, en septembre, gaz et lance-flammes pour déloger les Français. Souvent, les combats s'achèvent en d'inutiles mêlées. Le 16 octobre, après une dernière tentative allemande, ce front perd en intensité même si des actions limitées de harcèlement se poursuivent jusqu'à l'armistice du 15 novembre 1919. Plus de 11 000 Français et 7 000 Allemands sont tombés au cours de la bataille du Linge.

 

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Adresse

Sondernach
À 30 km au sud-ouest de Colmar. À la sortie du village, vers la route des crêtes (balise indicatrice)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale du Chêne Millet à Metzeral

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Nécropole nationale du Chêne Millet à Metzeral. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Metzeral

 

Située au lieu-dit du Chêne Millet, la nécropole nationale de Metzeral regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats des Vosges pendant la Première Guerre mondiale. Ce site tient son nom du peintre Jean-François Millet (1814-1875), qui en 1868, a rendu visite à l’industriel et maire de Munster, Frédéric Hartmann. Conservant le souvenir des soldats engagés, en 1915, dans les combats de Metzeral, de Rechakerkopf, du Sillacker, du Braunkopf, et du Linge, ce cimetière rassemble 2 630 Français, dont 855 en ossuaire. Créé en 1920, il est aménagé jusqu'en 1924 afin d'y rassembler les corps exhumés de plus de soixante cimetières disséminés dans les communes de voisines.

Au centre de la nécropole est érigé un monument ossuaire dédié aux Chasseurs alpins de la 66e division d'infanterie qui se sont illustrés lors des batailles du Linge et celle de Metzeral au cours de l’année 1915. Non loin de là, le sommet du Linge avec ses ouvrages fortifiés sont classés monuments historiques depuis 1982.

 

Les combats du massif du Linge

De février à mars 1915, le massif du Linge, culminant à près de 1 000 m d’altitude entre les vallées de l’Orbey et de Munster, est le théâtre de violents combats où l'approvisionnement et l'évacuation des blessés sont difficiles. Les Français portent leur effort sur la haute vallée de la Fecht en vue de stopper les infiltrations et les attaques allemandes. Deux offensives sont successivement lancées : l'une du 17 au 20 avril 1915 et l'autre du 15 au 23 juin 1915. Le massif du Linge connaît, de l’été à l’automne 1915, un regain d'attention. Tant du côté français qu'allemand, cette "bataille des observatoires" a pour objectif la conquête des points hauts afin de disposer de vues sur la vallée rhénane. Souvent, les Français, sans soutien de l'artillerie, s'élancent contre des positions fortifiées. En effet, l'ennemi s'est retranché dans des tranchées bétonnées et protégées par des réseaux barbelés, masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux. Pourtant, le 16 octobre 1915, grâce à l'appui de l'artillerie, des lance-flammes et des gaz, les troupes françaises réussissent à prendre définitivement le piton. Après ces combats et jusqu'à la fin de la guerre, le Linge perd en intensité. Les pertes subies sont importantes : 10 000 morts français de juillet à octobre 1915 et 7 000 Allemands sont tués lors de ces assauts.

En perdant jusqu'à 80% de leurs effectifs, les bataillons de chasseurs ont payé un lourd tribut. Le massif est depuis lors surnommé "Le tombeau des Chasseurs".

La bataille de Metzeral, juin 1915

Après l'échec de l'offensive d'août 1914 dans la plaine d’Alsace, le front se fixe dans la vallée de la Fecht. Les Allemands occupent le secteur de Munster et de Metzeral. De violents combats se déroulent alors sur les hauteurs du Linge, de l’Echwald, du Hohrod, du Stosswihr, du Rechackerkopf et de l'Altmatt.

En février 1915, les Allemands attaquent le secteur du Hahrod et de l’Altmatt où la 2e brigade de chasseurs du colonel Passaga résiste vaillamment. Pourtant, les Français, contraints d'abandonner leurs positions, se retranchent notamment sur le col de Wettstein. De l’autre côté, la 4e brigade de chasseurs du colonel Roux perd le Reichackerkopf. En avril, l'ennemi maintient sa pression contre les Français. En juin, à l'approche d'une offensive française, les villages de Metzeral et de Sonderbach sont évacués.

 Le 9 mai, le 23e bataillon de chasseurs à pieds (BCP) relève le 297e régiment d'infanterie (RI) et occupe les pentes du Sillakerwasen, entre le Hohnek et Metzeral. Après deux jours de bombardements, l'assaut est lancé le 4 juin. Le 6e bataillon de chasseurs alpins (BCA) attaque le Braunkopf. Pour sa part, le 133e RI associé au 24e BCP doit prendre la cote 830. Mais, les mitrailleuses allemandes et les obstacles accumulés brisent leurs efforts. Au prix d’importantes pertes humaines, quelques centaines de mètres sont, malgré tout, conquis. Le 21 juin, les Français reprennent le village de Metzeral, incendié et entièrement détruit par les Allemands. A la fin juin 1915, le secteur perd en intensité. Le village de Metzeral est reconstruit après l’armistice du 11 novembre 1918.

Un hôpital militaire de campagne à Mittlach

Le 19 avril 1915, les troupes françaises investissent le village de Mittlach. Malgré sa proximité avec Metzeral, celui-ci n’est pas détruit lors des combats du printemps 1915. Une ambulance alpine est implantée dans la mairie-école de Mittlach en juillet 1915. Cette situation permet le ravitaillement à la fois des civils et des militaires notamment grâce au câble transbordeur, construit entre décembre 1915 et le printemps 1916 et qui relie Mittlach à Retournemer. Cette structure médicale, l’Ambulance Alpine 301 de Mittlach fonctionne jusqu’à la fin du conflit et connaît plusieurs modifications et agrandissements successifs. Beaucoup des combattants qui sont y sont décédés reposent aujourd’hui dans la nécropole nationale de Metzeral.

 

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Adresse

Metzeral
À 25 km au sud-ouest de Colmar. À la sortie de la ville, en direction de Mittlach (suivre le fléchage)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Colmar

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Nécropole nationale de Colmar. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale de Colmar regroupe les dépouilles de soldats français tués lors des combats de juin 1940 et ceux de 1944-1945. Créée en 1958 et aménagée jusqu'en 1960, ce site est une nécropole de regroupement où ont été rassemblés en un même lieu les restes mortels de soldats inhumés initialement dans des cimetières militaires provisoires situés en Moselle, Meuse, Vosges, Bas-Rhin et Territoire de Belfort. Aujourd'hui, en ce lieu, reposent les corps 2 278 soldats, dont 1 768 morts en 1940-1945 mais aussi les dépouilles de 8 déportés français, de 17 requis du service du travail obligatoire (STO) et de 65 prisonniers de guerre, dont 11 Polonais. Au titre de la Première Guerre mondiale, les corps de 510 soldats français tués lors des combats des Vosges ont été transférés en ce lieu. Près de cette nécropole, un cimetière allemand regroupe les dépouilles de 868 soldats morts en 1914-1918.

 

Les combats sur le Rhin, 15-16 juin 1940.

Le 10 mai 1940, les divisions allemandes traversent les Pays-Bas, la Belgique et les Ardennes, contournant ainsi les forces françaises. Au terme de deux jours, le front est rompu à Sedan. Submergées par les blindés allemands appuyés par l'aviation, les troupes françaises se replient, ne parvenant pas à stopper ce mouvement. L'ennemi se dirige alors vers les côtes de la Mer du Nord pour couper les armées alliées en deux. Le 20, l’estuaire de la Somme est atteint, coupant ainsi le corps expéditionnaire britannique la 1ère armée française et l’armée belge des autres unités françaises. Début juin, poursuivant leur marche, les armées allemandes brisent le front sur la Somme et l’Aisne. Le 12 juin, face à la menace d’un nouvel encerclement, les Français se replient vers le sud, laissant la défense des fronts de Sarre et d’Alsace aux seules troupes de forteresses. Le 15, la VIIe armée allemande se lance à l’assaut des ouvrages de la ligne Maginot. De violents combats éclatent sur la rive gauche du Rhin. Le 19 juin, après avoir établi quatre solides têtes de pont sur la rive française, entre Rhinau et Neuf-Brisach, les Allemands enlèvent Colmar puis Belfort. Encerclées, les troupes de forteresses se rendent après l’armistice du 22 juin 1940.

La bataille d’Alsace: 1er octobre 1944 – 9 février 1945

À la mi-septembre, les Français de la 1ère armée et la 2e division blindée (DB) marchent aux côtés des armées américaines sur l’Alsace. La première conduite par de Lattre de Tassigny progresse par le Sud et atteint les Vosges. La seconde commandée par Leclerc avance vers Strasbourg, après avoir libéré Sarverne.

Très vite, au niveau de la trouée de Belfort, la 1re armée doit faire face à la résistance de la XIXe armée allemande. Le 14 novembre, malgré des conditions météorologiques particulièrement difficiles, tirailleurs et spahis attaquent en direction de Belfort. Le 25, après de violents corps à corps, ces éléments libèrent Belfort. De Lattre maintient une pression et se pousse vers les Vosges, libérant Gérardmer et la Bresse. Sur l’ensemble du front de la 1ère armée, les Allemands se replient, non sans avoir opposé une sérieuse résistance. Pour les Français, les pertes consenties sont importantes.

Le 16 décembre, la contre-offensive allemande dans les Ardennes surprend les Alliés, en particulier les Américains, décidant un temps d'abandonner Strasbourg. Mais, finalement, celle-ci est défendue par Leclerc qui couvre ainsi le repli américain sur la ligne Haguenau-Wingen. Quant à la XIXe armée allemande, elle occupe la poche de Colmar où s'accrochent les Allemands. Tout au long du mois de décembre, de multiples assauts sont lancés pour desserrer cet étau. Au nord de Sigolsheim, les combats sont des plus violents. Seules Sélestat, Thann et Orbey sont reprises. Le 24 décembre, faute de munitions et durement éprouvée, la 1ère armée française cesse son action. À la mi-janvier, renforcée par la 2e DB, la 28e DI-US et par l'action de la Résistance, la 1re armée s'élance à nouveau contre cette poche. Au prix de lourdes pertes et dans des conditions climatiques difficiles, les Français progressent qu'après de violents combats, comme à Durrenentzen. Le 1er février, la résistance ennemie est rompue. Le 2, les éléments blindés de la 1re armée entrent dans Colmar. Le 9, les derniers soldats allemands franchissent le Rhin après avoir détruit le pont de Chalampé.

L’Alsace est totalement libérée le 19 mars 1945 à l’issue des ultimes combats autour d’Haguenau. Les villes bordant le Rhin restent, un temps encore, sous la menace des obus allemands.

 

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Adresse

Colmar
Rue Ladhof (vers la sortie de Colmar, en direction de Strasbourg)

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La nécropole nationale de Sigolsheim

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Nécropole nationale de Sigolsheim. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Pargny-sur-Saulx

 

Située sur l’un des secteurs les plus meurtriers du front alsacien, la nécropole nationale de Sigolsheim regroupe les corps de soldats morts pour la France lors de la bataille de la poche de Colmar (5 décembre 1944 – 9 février 1945). Souhaité par le maréchal de Lattre de Tassigny, ancien chef de la 1re Armée française, ce cimetière militaire est aménagé de 1962 à 1965, et inauguré, le 2 mai 1965, par le ministre des anciens combattants et par Madame la maréchale de Lattre de Tassigny.  Au sein de cette nécropole sont rassemblés les corps de soldats exhumés des cimetières communaux du Haut-Rhin, des Vosges et du Territoire de Belfort.

Cette nécropole comprend 1 589 corps de soldats français inhumés en tombes individuelles, parmi lesquelles sont recensées 792 tombes de militaires maghrébins et 15 tombes de militaires juifs.

La campagne d’Alsace débute à l’automne 1944. Le 19 novembre, Seppois-le-Bas est le premier village alsacien libéré. Le 21, la 1re Armée française entre dans Mulhouse. Le 23, la 2e Division blindée (DB) et la 44e division d’infanterie américaine (DIUS) s’emparent de Strasbourg. La victoire semble proche pour les Alliés. Mais Colmar et sa région demeurent aux mains de la XIXe armée allemande, formant ainsi une puissante poche de résistance.

Les combats de la poche de Colmar,  5 décembre 1944 – 9 février 1945

Le 5 décembre 1944, malgré la neige et les températures glaciales, la 1re Armée française attaque la poche de Colmar. Au nord de Sigolsheim, la résistance ennemie est intense. Aussi, les hommes de 3e division d’infanterie algérienne (DIA) ou ceux de la 4e division de montagne marocaine (DMM) progressent lentement sur les flancs de la poche. Le 5 décembre, ils libèrent Sélestat, puis le 10, ils entrent dans Thann. Le 18, faute de munitions et au regard des pertes enregistrées, la progression s’arrête à 8 km de Colmar. Le 24, l’offensive est interrompue. Les succès allemands initialement remportés dans les Ardennes contraignent les plans alliés. Le 1er janvier 1945, le général américain Eisenhower envisage même de se replier au-delà des Vosges, abandonnant la poche de Colmar et le territoire alsacien récemment libéré. L’intervention du général de Gaulle fait renoncer les Américains à cette manœuvre.

À la mi-janvier, sous l’effet de l’offensive soviétique et l’apport de nouveaux renforts (28e DIUS et unités des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), De Lattre aligne 350 000 hommes contre 100 000 Allemands. Fort de cette supériorité, il décide de prendre la poche en tenaille, le 1er corps attaquant par le sud et le 2ème corps par le nord.

Au matin du 20 janvier, malgré la tempête de neige, les 4e DMM, 2e DIM et 9e division d’infanterie coloniale (DIC) s’élancent entre Thann et Mulhouse. Mais bientôt, la température extrême (– 20°C) rend inopérants les chars et l’artillerie. Privés de ces appuis et de ravitaillement, l’infanterie est livrée à elle-même. La progression des groupes tactiques est ralentie par les nombreuses mines et la résistance acharnée de l’ennemi. Pour autant, pendant neuf jours, attaques et contre-attaques se succèdent au nord de Mulhouse.

Dans la nuit du 22 janvier, l’offensive est lancée sur le front nord. Les 2e et 5e DB, la 1ère division française libre (DFL) et les 3e et 28e DIUS connaissent les mêmes difficultés que celles rencontrées sur le front sud. Mais, le 1er février, sous la pression de la 2e DB, du 7e régiment de tirailleurs algériens (RTA) et du 4e régiment de tirailleurs tunisiens (RTT), les Allemands décrochent. Le lendemain, les premiers blindés de la 5e DB entrent dans Colmar où l'ennemi combat toujours. Le 7 février, le 1er corps d’armée français et la 2e DB font leur jonction à Fessenheim. Le 8, les libérateurs entrent solennellement dans la ville. Le 9, les derniers soldats allemands traversent le Rhin en couvrant leur fuite par la destruction du pont de Chalampé. La poche de Colmar est résorbée.

Les combats pour la poche et la ville de Colmar ont été extrêmement violents. Des dizaines de villages ont été détruits. Pour la 1re Armée française, les pertes sont importantes : 4 800 tués, 18 000 blessés et disparus. La XIXe armée allemande compte deux à trois fois plus de pertes et plus de 20 000 prisonniers.

La nécropole nationale de Sigolsheim, symbole du sacrifice de la 1re Armée française

Pour célébrer le 20e anniversaire de la libération de Colmar, les autorités militaires décident de rassembler, au sein d’une même nécropole, les restes mortels des combattants qui ont contribué à la libération de la ville. Situé au cœur des combats et disputé jusqu’aux dernières heures des combats, le village de Sigolsheim est ainsi retenu. Le 22 juin 1962, le conseil municipal consent à céder gracieusement une parcelle de terrain. La nécropole est alors implantée sur les pentes de la colline qualifiée par l’ennemi de Blutberg ou "colline de sang".

Les travaux sont confiés à l’architecte Michel Porte. Situé à 358 mètres d'altitude, ce cimetière militaire, organisé en douze terrasses arrondies, est orienté de manière à être visible de la vallée de Kaysersberg, de Colmar et de toutes les régions environnantes.

 

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Adresse

Sigolsheim
À 10 km au nord de Colmar. Sur la colline surplombant la ville, suivre le fléchage

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La nécropole nationale du Col de Wettstein à Orbey

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Nécropole nationale du Col de Wettstein. © Guillaume Pichard

 

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Située à proximité du col du Linge où se sont déroulés de violents combats en 1915, la nécropole nationale du Col de Wettstein regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France en Haute-Alsace, dans les secteurs de Lingekopf, de Barenkopf, de Schartzmännele et de la vallée de Fecht. Créée au cours de la Première Guerre mondiale, elle est aménagée de 1919 à 1926, puis de 1932 à 1935 pour rassembler les corps exhumés de nombreux cimetières provisoires tel celui de Soultzeren ou des Trois-Epis.

Ce cimetière rassemble 3 535 Français, dont 1 334 sont inhumés dans deux ossuaires. Il s’agit majoritairement de chasseurs alpins, mais quelques soldats du 7e bataillon de tirailleurs indochinois y reposent également. Témoignant du sacrifice consenti, cette nécropole nationale porte le nom symbolique de "cimetière des chasseurs". En souvenir du dévouement de ces hommes, un monument, œuvre du sculpteur Antoine, de Colmar, a été inauguré en août 1939. A l’ombre d’une immense croix où est inscrit le mot PAX (Paix), se trouve le gisant d’un chasseur alpin, son fusil à terre. En l’absence de sépulture sur laquelle il est possible de se recueillir, des familles endeuillées ont apposé, sur les parois des deux ossuaires, des plaques à la mémoire de soldats dont les corps ont à jamais disparus.

Les combats des massifs du Linge

Devant la pression ennemie en Lorraine, la 1re armée française du général Dubail abandonne ses conquêtes, en particulier Mulhouse. Du Hartmannswillerkopf au Linge, elle se replie sur les sommets Vosgiens. Situé à 1 000 m d’altitude, le massif du Linge domine les vallées de l’Orbey et de Munster. Côté allemand, le massif est abrupt et permet d’accéder rapidement à la plaine d’Alsace et à un réseau de communication dense. Le versant français est moins avantageux car les villages sont éloignés et la progression est plus longue et fatigante.

Considérant initialement ce massif sans intérêt stratégique, le haut-commandement français concentre, au début de l’année 1915, tous ses efforts pour contrôler le sommet du massif. C’est la bataille des observatoires qui enflamme tous les hauts de Vosges, du Linge au nord au Hartmannswillerkopf au sud. Cette manœuvre tactique du débordement par les hauts se révèle inefficace et très meurtrière.

Début 1915, une offensive d’envergure est lancée contre les massifs du Linge et du Petit-Ballon. Mi-février, elle se solde par la perte de 1 500 chasseurs. Les Allemands occupent le Horodberg, le Linge et le Reichackerkopf. En mars, un nouvel effort est conduit par les Français, principalement sur la haute vallée de la Fecht en vue d’y stopper les nombreuses incursions allemandes. Cette attaque se déroule en deux temps - du 17 au 20 avril 1915 puis du 15 au 23 juin 1915.

Le 20 juillet, sans aucune protection, deux compagnies de chasseurs alpins sont lancées à l’assaut du Linge. L’ennemi est retranché derrière des tranchées bétonnées appuyées de blockhaus et protégées par des réseaux de fils de fer barbelés masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux. La crête du Linge semble être un bastion imprenable. Pourtant, malgré l’emploi de l’artillerie, des lance-flammes et des gaz, les Français prennent le piton.

Le 22 juillet, les assauts reprennent sur le Linge, où les 3e et 5e brigades de chasseurs échouent. Le 26, le col est repris par les Français mais la contre-attaque allemande est violente. Du 1er au 6 août, les opérations se poursuivent, sans succès. Devant l’importance des pertes et de maigres résultats, le général Joffre abandonne l’objectif d’enlever Munster par les hauts et concentre ses efforts sur une ligne Linge-Schratz-Barrenkopf. Lancée le 18 août, l’attaque n’aboutit pas et est arrêtée par le général Maud’huy.

Le 31 août, les Allemands utilisent des obus à gaz. Attaques et contre-attaques perdurent. Après les gaz, les Allemands mettent en œuvre en septembre des lance-flammes pour nettoyer les tranchées. Mi-octobre, ils tentent de chasser les diables bleus (surnom des chasseurs) du secteur, sans résultat. Devant un tel constat, Français et Allemands cessent toute nouvelle opération. Le 16 octobre 1915, le front se fige au sommet du Linge. De juillet à octobre 1915, les pertes subies sont énormes : 10 000 Français et 7 000 Allemands ont été tués lors de ces offensives. Ce secteur ne présente plus un caractère majeur jusqu’à la fin de la guerre.

En 1921, acquis par l’Etat, les champs de bataille du Hartmannswillerkopf, de la Tête des Faux et du Linge sont classés, puis les cimetières militaires de Moosch et du carrefour Duchêne en 1923-1924. Peu à peu, ils sombrent ensuite dans l’oubli pour être à nouveau valorisés en raison de leur histoire, des souffrances endurées par les combattants français et allemands.

 

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Adresse

Orbey
À 20 km à l'ouest de Colmar. Prendre la route Munster/ Orbey, puis celle des lacs et du col du Wettstein

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En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des Diables Bleus, 1914-18

La nécropole nationale du Carrefour Duchesne à Orbey

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Nécropole nationale du Carrefour Duchesne. © ECPAD

 

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Située en pleine forêt, la nécropole nationale du Carrefour Duchesne regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats en Haute-Alsace, dans les secteurs de Lingekopf et de la Tête des Faux en 1914-1918. Il tient son nom du chef de bataillon, Henri Duchesne, commandant au 215e régiment d’infanterie (RI), tué le 2 décembre 1914 lors de l'assaut de la Tête des Faux. Son corps repose, aujourd’hui, au carré militaire de Plainfaing (Vosges). Accessible uniquement à pied à partir du col du Calvaire, situé au sud du col du Bonhomme, ce site rassemble 408 Français, dont 116 en ossuaire. Créée en 1914-1918, elle est aménagée en 1924 pour rassembler les corps exhumés des cimetières de Stosswihr, Soultzeren, Orbey et le Col du Bonhomme. Il existe dans le cimetière une chapelle construite durant les hostilités et un monument dédié aux chasseurs du 14e bataillon de chasseurs alpins (BCA) tombés en juin 1915 ainsi qu'au commandant Duchesne.

Parmi les soldats français, repose la dépouille du commandant Charles Golaz, chef de bataillon au 359e RI (tombe 232). Né en 1863 en Suisse, il est le seul officier à être inhumé au Carrefour Duchesne.

 

Les combats du massif du Linge

Devant la pression ennemie en Lorraine, la 1re armée française du général Dubail abandonne ses conquêtes, en particulier Mulhouse. Du Hartmannswillerkopf au Linge elle se replie sur les sommets Vosgiens. Situé à 1 000 m d’altitude, le massif du Linge domine les vallées de l’Orbey et de Munster. Côté allemand, le massif est abrupt et permet d’accéder rapidement à la plaine d’Alsace et à un réseau de communication dense. Le versant français est moins avantageux car les villages sont éloignés et la progression est plus longue et fatigante.

Considérant initialement ce massif sans intérêt stratégique, le haut-commandement français concentre, au début de l’année 1915, tous ses efforts pour contrôler le sommet du massif. C’est la bataille des observatoires qui enflamme tous les hauts des Vosges, du Linge au nord au Hartmannswillerkopf au sud. Cette manœuvre tactique du débordement par les hauts se révèle inefficace et très meurtrière. Début 1915, une offensive d’envergure est lancée contre les massifs du Linge et du Petit-Ballon. Mi-février, elle se solde par la perte de 1 500 chasseurs. Les Allemands occupent le Horodberg, le Linge et le Reichackerkopf. En mars, un nouvel effort est conduit par les Français, principalement sur la haute vallée de la Fecht en vue d’y stopper les nombreuses incursions allemandes. Cette attaque se déroule en deux temps - du 17 au 20 avril 1915 puis du 15 au 23 juin 1915.

Le 20 juillet, sans aucune protection, deux compagnies de chasseurs alpins sont lancées à l’assaut du Linge. L’ennemi est retranché derrière des tranchées bétonnées appuyées de blockhaus et protégées par des réseaux de fils de fer barbelés masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux. La crête du Linge semble être un bastion imprenable. Pourtant, malgré l’emploi de l’artillerie, des lance-flammes et des gaz, les Français prennent le piton. Le 22, les assauts reprennent sur le Linge, où les 3e et 5e brigades de chasseurs échouent. Le 26, le col est repris par les Français mais la contre-attaque allemande est violente. Du 1er au 6 août, les opérations se poursuivent, sans succès. Devant l’importance des pertes et de maigres résultats, le général Joffre abandonne l’objectif d’enlever Munster par les hauts et concentre ses efforts sur une ligne Linge-Schratz-Barrenkopf. Lancée le 18 août, l’attaque n’aboutit pas et est arrêtée par le général Maud’huy. Le 31, les Allemands utilisent des obus à gaz. Attaques et contre-attaques perdurent. Après les gaz, les Allemands mettent en œuvre en septembre des lance-flammes pour nettoyer les tranchées. Mi-octobre, ils tentent de chasser les diables bleus (surnom des chasseurs) du secteur, sans résultat. Devant un tel constat, Français et Allemands cessent toute nouvelle opération. Le 16 octobre 1915, le front se fige au sommet du Linge. De juillet à octobre 1915, les pertes subies sont importantes : 10 000 Français et 7 000 Allemands ont été tués lors de ces offensives. Ce secteur ne présente plus un caractère majeur jusqu’à la fin de la guerre.

En 1921, acquis par l’Etat, les champs de bataille du Hartmannswillerkopf, de la Tête des Faux et du Linge sont classés, puis les cimetières militaires de Moosch et du carrefour Duchêne en 1923-1924.

Les combats à la Tête des Faux – Buchenkopf

Situé à 1 219 m d’altitude, le site de la Tête des Faux est le théâtre d’affrontements violents entre les chasseurs alpins français et les Jägers (chasseurs) allemands. Dominant le Col du Bonhomme, il a une importance stratégique capitale pour les deux camps. La majorité des soldats inhumés sont décédés aux alentours du 2 décembre 1914 lors de la prise de la Tête des Faux par le 28e BCA et le 215e RI. En position dans le secteur du Col du Bonhomme, les fantassins du 215e RI connaissent, en raison de l’altitude et du climat rigoureux, des difficultés pour être ravitaillés. La vie y est éprouvante.

Le 2 décembre 1914, l’action conjuguée de deux unités de chasseurs renforcées par le 215e RI assure la prise du sommet de la Tête des Faux. A moins de 20 mètres l’une de l’autre, les deux armées renforcent leurs positions. C’est au cours d’une attaque lancée sur la cote 118 que disparaissent le commandant Duchesne et le lieutenant Dutrey, porte-drapeau du régiment. Le 24 décembre, dans des conditions hivernales extrêmes, l’ennemi contre-attaque sur la Tête des Faux. C’est un échec, au terme de violents combats, on relève plus de 500 morts.  Ce secteur perd alors en intensité, même si des hommes continuent, tout au long de la guerre, d’y mourir.

 

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Adresse

Orbey
À 25 km au nord-ouest de Colmar. À la sortie de Orbey, en direction de la route des lacs, suivre le fléchage à la "Tête des Faux"

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En résumé

Eléments remarquables

Croix-autel en pierre - Monument aux morts du 147e BCA tombés en juin 1915

La nécropole nationale de Sainte-Croix-aux-Mines

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Nécropole nationale de Sainte-Croix-aux-Mines. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sainte-Croix-aux-Mines

 

Implantée sur la colline de la Hajus, la nécropole nationale de Sainte-Croix-aux-Mines regroupe aujourd’hui les dépouilles de 248 corps de soldats français parmi lesquels 122 inconnus reposent dans deux ossuaires (45 et 77 soldats), et deux prisonniers russes (tombes 109 et 110). Une grande majorité de ces hommes ont été tués lors de offensives d’août à octobre 1914. En 1935, les tombes des militaires situées dans les cimetières communaux d’Aubure et Lièpvre ont été rassemblées en ce lieu.

Au titre de la Seconde Guerre mondiale, quatre personnes sont inhumées. Trois sont des combattants morts en juin 1940 et le dernier est un résistant, François Artz (tombe 46), abattu par les troupes d’occupation en novembre 1944.

À proximité se trouve un cimetière allemand, créé en décembre 1916, rassemblant les dépouilles de 1 036 personnes pour la Grande Guerre et 136 pour la Seconde Guerre mondiale.

 

Le col frontière de Sainte-Marie-aux-Mines en 1914-1918

Après la guerre de 1870, l’Alsace et la Moselle sont annexées au Reichland. Le col de Sainte-Marie-aux-Mines marque la nouvelle frontière entre l'Allemagne et la France. Point stratégique, ce col est un point stratégique très surveillé. A l'approche de la guerre, les tensions se font plus vives notamment lorsque le 31 juillet 1914, les troupes allemandes s'y déploient. Le 1er août, les civils sont requis pour creuser des abris. Dès le 3, s'y déroulent les premières actions militaires de la guerre. Les plus importantes ont lieu autour du 14 août, libérant en partie la ville. À l’automne, le col de la Tête de Violu convoité par les troupes de chasseurs alpins français est au cœur des enjeux. Ce sommet constitue un emplacement tactique où les Allemands ont d’ailleurs implanté un observatoire permettant d’avoir un regard sur la vallée de la Meurthe. La bataille du Violu se déroule d'octobre à novembre 1914, à l'issue de laquelle 250 chasseurs du 28e bataillon de chasseurs alpins (BCA) s'emparent de cette position. Au terme de ces combats, le front se stabilise : la crête, situé sur le front, marque désormais la frontière entre deux pays en guerre. Les cols du Bonhomme et du Violu et ce jusqu’à la Tête des Faux sont des positions françaises, alors que le col de Sainte-Marie, les pitons du Pain de Sucre et de Bernhardstein sont allemands.

Dans ce secteur, la guerre de position fait rage et s'adapte au relief. Les hommes y aménagent blockhaus, réseaux de transport spécifique (funiculaires, téléphériques, chemins de fer) ainsi que des moyens de communications via téléphone et télégraphe. Ne pouvant déloger l'ennemi, chaque belligérant a recours à la guerre des mines qui perdure toute la guerre. Le 12 juin 1918, les troupes américaines sont engagées dans ce secteur et elles y subissent des pertes importantes.

La vie dans un secteur occupé

Plus de 20 000 soldats se concentrent dans le secteur de Sainte-Marie et Sainte-Croix-aux-Mines. Civils et militaires cohabitent et la vie quotidienne s'adapte. Les bâtiments communaux sont réquisitionnés : le théâtre municipal devient un hôpital, les usines et les écoles sont transformées en cantonnements. Hommes et munitions convergent vers la gare de Lièpvre. Au-delà d'un quotidien qui s'aggrave avec le prolongement de la guerre, hommes et femmes de 15 à 60 ans peuvent être requis par l’administration militaire allemande pour assurer des travaux dans les champs ou divers travaux d’équipement comme le terrassement. 

François Artz, un résistant inhumé à la nécropole de Sainte-Croix-aux-Mines

Originaire de Brumath (Bas-Rhin), François Artz déserte de la Wehrmacht et rejoint le maquis de Sainte-Croix-aux-Mines, organisé par Auguste Schmitt. Exploitant une scierie, celui-ci organise une filière d’évasion de prisonniers de guerre français. Après l’instauration de l’incorporation de force des Alsaciens dans la Wehrmacht, la filière prend davantage d'importance. En septembre 1944, 25 évadés et réfractaires se réfugient à la ferme de la Goutte au Grand Rombach. Au fur et à mesure, le groupe se renforce, rejoint par 13 Russes et un Yougoslave. À l'automne 1944, les escarmouches se multiplient et Auguste Schmitt est arrêté. Mais, devant l'avance des Américains, cet homme et ses compagnons sont libérés. À la ferme Marigoutte, Paul Velcin et François Artz sont accrochés par des soldats ukrainiens servant aux côtés des Allemands. Si le premier parvient à s'échapper, le second est assassiné. Son corps est enterré le 30 novembre 1944 au cimetière civil, avant d’être transféré à la nécropole nationale de Sainte-Croix-aux-Mines.

 

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Sainte-Croix-aux-Mines

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La nécropole nationale de Sainte-Marie-aux-Mines

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Nécropole nationale de Sainte-Marie-aux-Mines. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sainte Marie aux Mines

 

Créée en 1920 pour réunir les corps inhumés initialement dans un cimetière provisoire de Sainte-Marie-aux-Mines, cette nécropole nationale, située au Col Sainte-Marie, regroupe aujourd’hui les dépouilles de 230 Français dont 182 reposent en ossuaire.  Morts pour la France, ces hommes sont décédés lors des combats des cols des Vosges en 1914-1918.

 

Le col frontière de Sainte-Marie-aux-Mines en 1914-1918

Après la guerre de 1870, l’Alsace et la Moselle sont annexées au Reichland. Le col de Sainte-Marie-aux-Mines marque la nouvelle frontière entre l'Allemagne et la France. Point stratégique, ce col est un point stratégique très surveillé. À l'approche de la guerre, les tensions se font plus vives, notamment lorsque le 31 juillet 1914, les troupes allemandes s'y déploient. Le 1er août, les civils sont requis pour creuser des abris. Dès le 3, s'y déroulent les premières actions militaires de la guerre. Les plus importantes ont lieu autour du 14 août, libérant en partie la ville. À l’automne, le col de la Tête de Violu convoité par les troupes de chasseurs alpins français est au cœur des enjeux. Ce sommet constitue un emplacement tactique où les Allemands ont d’ailleurs implanté un observatoire permettant d’avoir un regard sur la vallée de la Meurthe. La bataille du Violu se déroule d'octobre à novembre 1914, à l'issue de laquelle 250 chasseurs du 28e bataillon de chasseurs alpins (BCA) s'emparent de cette position. Au terme de ces combats, le front se stabilise : la crête, situé sur le front, marque désormais la frontière entre deux pays en guerre. Les cols du Bonhomme et du Violu et ce jusqu’à la Tête des Faux sont des positions françaises, alors que le col de Sainte-Marie, les pitons du Pain de Sucre et de Bernhardstein sont allemands.

Dans ce secteur, la guerre de position fait rage et s'adapte au relief. Les hommes y aménagent blockhaus, réseaux de transport spécifique (funiculaires, téléphériques, chemins de fer) ainsi que des moyens de communications via téléphone et télégraphe. Ne pouvant déloger l'ennemi, chaque belligérant a recours à la guerre des mines qui perdure toute la guerre. Le 12 juin 1918, les troupes américaines sont engagées dans ce secteur et elles y subissent des pertes importantes.

La vie dans un secteur occupé

Plus de 20 000 soldats se concentrent dans le secteur de Sainte-Marie et Sainte-Croix-aux-Mines. Civils et militaires cohabitent et la vie quotidienne s'adapte. Les bâtiments communaux sont réquisitionnés : le théâtre municipal devient un hôpital, les usines et les écoles sont transformées en cantonnements. Hommes et munitions convergent vers la gare de Lièpvre. Au-delà d'un quotidien qui s'aggrave avec le prolongement de la guerre, hommes et femmes de 15 à 60 ans peuvent être requis par l’administration militaire allemande pour assurer des travaux dans les champs ou divers travaux d’équipement comme le terrassement.... 

Le cimetière allemand de Sainte-Marie-aux-Mines

Le cimetière militaire allemand de Sainte-Marie-aux-Mines est créé en décembre 1916 par les troupes allemandes et rassemble 1 036 morts pour la Grande Guerre et 136 pour la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de soldats qui ont été engagés lors des combats pour la crête des Vosges, qui se sont déroulés dès août 1914 jusqu’en 1918. Un grand nombre de ces hommes étaient originaires de Bavière, de Hesse, de Thuringe, du Brandebourg ou de Rhénanie.

 

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Sainte-Marie-aux-Mines
À 35 km au nord-ouest de Colmar, prendre le col de Sainte-Marie-aux-Mines, puis suivre le fléchage

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La nécropole nationale de Bertrimoutier

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Nécropole nationale de Bertrimoutier. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Bertrimoutier

 

Mitoyen d’un cimetière allemand, la nécropole de Bertrimoutier rassemble 933 soldats français, douze Russes et un Roumain décédés lors des combats des Vosges au Violu, à Ban-de-Laveline et Spitzemberg en 1914-1918. Créée en 1921, elle est aménagée en 1924, pour regrouper les corps exhumés des cimetières militaires de Lesseux, Provenchères, le Violu. La commune de Bertrimoutier a été décorée de la Croix de Guerre 1914-1918.

 

Le col frontière de Sainte-Marie-aux-Mines en 1914-1918

Depuis la fin de la guerre de 1870, l’Alsace et la Moselle sont annexées au Reichland. Située à la frontière franco-allemande, le col de Sainte-Marie-aux-Mines, est très surveillé. D’ailleurs, en 1914, l’imminence d’un conflit armé suscite des tensions sur ce poste frontière, avec notamment l’arrivée de troupes allemandes le 31 juillet 1914. Le 1er août, les autorités allemandes réquisitionnent des civils pour creuser des abris sur certains points particuliers du col. Ces positions s’avèrent utiles lorsque que le 3 août débute la guerre avec les premières actions militaires. Les plus importantes ont lieu autour du 14 août 1914, libérant en partie la ville.

À l’automne, le col de la Tête de Violu est le principal théâtre d’opérations. En effet, ce sommet constitue un emplacement stratégique où les Allemands ont implanté un observatoire permettant de surveiller la vallée de la Meurthe. La bataille du Violu se déroule de la fin octobre au début novembre 1914. Le 31 octobre, 250 chasseurs du 28e BCA prennent le sommet et, le 12 novembre, la totalité du col est aux mains des Français. Dès lors, le front se stabilise et la crête marque la frontière entre les deux belligérants. Les cols du Bonhomme et du Violu et ce jusqu’à la Tête des Faux sont des positions françaises, alors que le col de Sainte-Marie, les pitons du Pain-de-Sucre et de Bernhardstein sont allemands. Les chasseurs alpins des 13e, 22e et 28e BCA français sont alors engagés dans ce secteur.

La guerre de tranchées prend dans ce secteur une nouvelle forme et s’adapte au relief et à la création de fortifications : aménagement de blockhaus, de réseau de transport spécifique (funiculaires, téléphériques, chemins de fer) ainsi que des moyens de communications via téléphone et télégraphe. Elle engendre également une guerre des mines dont l’objectif est de faire sauter les positions ennemies toutes proches avec des explosifs utilisés par les sapeurs français ou les pionniers allemands. Elle commence au début de 1915 et perdure tout au long de la guerre.

Le 12 juin 1918, les troupes américaines de la 5e division se déploient dans ce secteur où ils subissent des pertes importantes.

La vie dans un secteur occupé

Théâtre d’actions militaires, le secteur de Sainte-Marie et Sainte-Croix-aux-Mines est confronté à la présence permanente de militaires. Ces hommes cohabitent et s’adaptent avec la population locale. Les bâtiments communaux sont ainsi transformés en structures militaires : le théâtre municipal devient un hôpital, les usines et les écoles sont des cantonnements. Lièpvre, avec sa gare, devient une localité où convergent le ravitaillement, les munitions mais aussi d’où partent et arrivent les soldats. Pour les civils (hommes et femmes de 15 à 60 ans), les contraintes sont aussi dans leur quotidien car ils peuvent être réquisitionnés par l’administration militaire allemande pour des travaux : fenaison, terrassement, blanchisserie, soins infirmiers… Par ailleurs, la population connaît des problèmes de ravitaillement. L’arrivée des troupes ne fait qu’amplifier le phénomène. Les cuisines roulantes militaires proposent alors aussi bien des repas pour les militaires que pour les civils nécessiteux.

 

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Adresse

Bertrimoutier
À 90 km au sud-est de Nancy, à la sortie de Bertrimoutier, sur la D 23

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La nécropole nationale de Saulcy-sur-Meurthe

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Nécropole nationale de Saulcy-sur-Meurthe. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Saulcy

 

Attenante à un cimetière allemand, la nécropole nationale de Saulcy-sur-Meurthe rassemble 2 565 français, dont 1 174 ont été inhumés dans deux ossuaires, 11 Russes et un Roumain décédé lors des combats des Vosges et dans les hôpitaux de Gérardmer en 1914-1918. Créée en 1921, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1935 pour regrouper les corps exhumés de cimetières militaires provisoires situés aux cols du Bonhomme et de la Schlucht, à Gérardmer, à Mandray et à Valtin. René Fonck le célèbre aviateur de la Grande Guerre est natif de Saulcy-sur-Meurthe. Celui que l'on surnomme l’As des As français a eu 75 victoires homologuées et a abattu à lui seul 142 avions ennemis.

 À l’entrée de la nécropole, une plaque rappelle le souvenir de 8 soldats américains du 411e régiment d'infanterie de l'armée américaine, morts le 22 novembre 1944 à Saulcy-sur-Meurthe et aujourd’hui inhumés au cimetière américain d’Epinal.

 

Les combats des massifs du Linge

Après la guerre de mouvement, le front se stabilise à l'automne 1914. Les troupes françaises et allemandes s’accrochent à la Chapelotte, à la Roche Mère Henry, au Violu ou sur la Tête-des-Faux, à la Fontenelle.

Dominant de ses 1 000 mètres les vallées d'Orbey et de Munster, le massif du Linge est le théâtre de violents combats, dès août 1914. Pourtant, les Français attachent peu d'importance à ce site éloigné des zones de réserve et dont l'accès est difficile. Du côté allemand, le massif est abrupt mais il permet d’accéder rapidement à la plaine d’Alsace et à un réseau de communication dense.

En janvier 1915, une offensive importante est engagée sur les massifs du Linge et du Petit-Ballon. En février, près de 1 500 français sont tués en quelques jours. En mars, les Français cherchent à reprendre les positions perdues en la haute vallée de la Fecht où l'ennemi s'est emparé des tranchées françaises. Cet effort s'articule en deux temps, du 17 au 20 avril puis du 15 au 23 juin 1915 et vise le contrôler de la haute vallée de la Fecht jusqu’à Metzeral.

 À cet effet, sans aucun appui, deux compagnies de chasseurs alpins sont lancées à l’assaut du Linge contre les positions des positions fortifiées. Les Allemands sont retranchés derrière des tranchées bétonnées et de véritables blockhaus. Sans oublier des réseaux de fils de fer barbelés - masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux - qui font du Linge une position défensive très forte. Pourtant, les troupes françaises réussissent à prendre le piton.

Le 22 juillet 1915, les attaques reprennent sur le Linge, où les 3e et 5e brigades de chasseurs échouent. Le 26, le col est repris par les Français mais la contre-attaque allemande annihile cet effort. Du 1er au 6 août, d'autres actions se succèdent car le général Joffre souhaite, malgré les pertes importantes, conforter ses positions. La prise de Munster est abandonnée mais toutes les forces se concentrent sur une ligne Linge-Schratz-Barrenkopf. Lancée le 18 août, cette opération n'a pas les effets escomptés et se limitent davantage à de violentes mêlées. Faute de succès probant, cette action cesse rapidement. En septembre, les Allemands prennent l'initiative. Attaques et contre-attaques se succèdent. En octobre, un nouvel effort est conduit pour déloger les soldats français, sans résultat. Par conséquent, chacun des belligérants estime que le front est bloqué et ne souhaite plus sacrifier de combattants.

 Le 16 octobre est considéré comme acquis par l’état-major français. Dans l'impasse, le front se fige désormais au sommet du Linge. Les pertes consenties sont importantes, près de 7 000 Allemands et 10 000 Français ont été tués de juillet à octobre 1915. Les unités engagées, soit dix-sept bataillons de Chasseurs ont perdu jusqu'à 80 % de leurs effectifs. Depuis lors, le massif du Linge est devenu "Le tombeau des Chasseurs".

De novembre 1915 à jusqu’à l’Armistice de novembre 1918, les deux adversaires maintiennent leurs acquis. Dans tout ce secteur désormais figé, l'hiver est rude et le quotidien est difficile, rendant les conditions de combats particulièrement éprouvantes.  Dans ce secteur, les attelages de traîneaux de chiens d’Alaska, rapides et silencieux, assurent ainsi le ravitaillement des postes isolés, l’évacuation des blessés.

 

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Saulcy-sur-Meurthe
À 100 km au sud-est de Nancy (par la RN 415). À la sortie sud du village sur la D 58a

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Eléments remarquables

Monument aux morts, 1914-1918