Une maquette de bateau réalisée par un déporté du KL-Natzweiler-Struthof

Maquette d’un bateau réalisé par un déporté de l’annexe d’Obernai/CERD.2013.0.244. © CERD

 

Cet objet insolite a été réalisé par un déporté du KL-Natzweiler, affecté au camp annexe d'Obernai où il était contraint d'exécuter de nombreuses tâches d'entretien.

Himmler décide en effet le 31 mai 1942 la création à Obernai d'une école de transmissions pour auxiliaires féminines de la SS. Celle-ci s'installe au château de Hell et dans les propriétés des environs qui doivent, au préalable, être réaménagées. A cette fin, les nazis mettent en place dans les dépendances du château l'Aussenkommando Oberenheim, entouré de barbelés électrifiés, de miradors et constitué de détenus du camp de concentration voisin de Natzweiler-Struthof.

Les travaux extérieurs auxquels sont contraints les déportés les conduisent à avoir quelques relations avec la population locale qui, parfois, peut leur venir en aide. A l'évacuation du camp en novembre 1944, un détenu, dont le nom ne nous est pas parvenu, a ainsi offert à un habitant d'Obernai ce voilier pour le remercier de la nourriture fournie clandestinement.

Cet objet permet donc de mettre en lumière les gestes de solidarité qui pouvaient se manifester dans de telles circonstances, malgré les risques et les difficultés. Il témoigne aussi du maintien d'une activité créatrice clandestine à l’intérieur des camps de concentration, et donc de cette humanité que les nazis s'évertuaient tant à réduire.

Au cœur des Vosges, à 800 m d’altitude, sont conservés les vestiges du seul camp de concentration nazi situé en France, le KL-Natzweiler-Struthof.

Dans l’enceinte de l’ancien camp, le visiteur peut découvrir quatre baraques, dont la prison et le four crématoire, ainsi qu’un musée historique. Située 1.5 km plus bas, la chambre à gaz se visite également.

Jouxtant le camp, le Centre européen du résistant déporté abrite une exposition permanente consacrée au nazisme et à la résistance ainsi que les expositions temporaires. Lieu de mémoire et de recueillement, le site transmet le souvenir des 52 000 déportés originaires de toutes les nations d'Europe qui ont été internés dans ce camp ou dans ses camps annexes, où plus de 15 000 ont trouvé la mort.

 

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