Une médaille pour évoquer les combats au Levant (1941)

©Collection Maurice Bleicher

 

En avril 1941, le régime de Vichy accède à la demande allemande de mise à disposition des aérodromes français en Syrie mandataire. La perspective d’une installation allemande près d’Alep fait peser un risque sur les positions britanniques en Palestine et en Egypte. Elle incite Winston Churchill à envisager l’invasion de cet espace demeuré fidèle au maréchal Pétain et désormais engagé dans une collaboration militaire avec l’Allemagne nazie.

Le général de Gaulle, soucieux d’étendre la base territoriale de la France libre, souhaitant éviter une occupation britannique des territoires placés sous mandat français et espérant rallier à sa cause les troupes françaises présentes sur place, engage une grande partie de ses forces terrestres au sein de la coalition alliée. La campagne de Syrie, ou opération Exporter, débute le 8 juin 1941. Menée sous commandement britannique, elle associe des troupes du Commonwealth, notamment australiennes et indiennes, aux 5000 hommes des Forces françaises libres du général Legentilhomme. Celles-ci entrent à Damas le 21 juin 1941 et les combats cessent le 12 juillet.

Les pertes sont lourdes des deux côtés mais les forces vichystes doivent évacuer le Levant. Parmi les 3000 militaires vichystes faits prisonniers, seuls quelques dizaines choisissent toutefois de rallier alors la France libre.

 

La médaille présentée cette semaine évoque cette campagne de Syrie

 

La Médaille commémorative de Syrie Cilicie est instituée en 1922 au bénéfice des militaires ayant participé aux combats qui ont suivi, en application du traité de Versailles, la partition de l’empire ottoman et la création des mandats français sur la Syrie et le Liban.

En 1942, alors que le régime de Vichy institue sa propre médaille commémorative, le gouvernement de la France Libre crée quant à lui la Médaille commémorative du Levant. Cette médaille est destinée :

  • Au personnel des Forces Françaises Libres ayant participé à des opérations de police dans les États du Levant, entre le 12 juillet 1941 et le 14 août 1943
  • Au personnel des Forces Françaises Libres ayant deux ans de séjour minimum dans les États du Levant.

 

Le jeton rond en bronze, frappé par la Maison Gaunt à Londres (signature J.R.G sur le revers), porte sur l’avers l’effigie de la République casquée et couronnée de chêne, entourée de la légende « REPUBLIQUE FRANÇAISE ».

Le revers porte l’inscription « LEVANT » qui surmonte des attributs militaires rappelant la participation des troupes de l’armée de terre et de la marine, ainsi que des drapeaux, se dressant sur des feuilles de chêne et de laurier, dont l’un porte l’inscription « HONNEUR ET PATRIE ».

La bélière uniface est formée de deux branches de laurier surmontées d’un croissant.
Le ruban est composé de rayures horizontales ondulantes alternant le bleu ciel et le blanc.

L'agrafe fixée au ruban est un modèle non-officiel.

 

 

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