La nécropole nationale d’Hattencourt

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Nécropole nationale d’Hattencourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Hattencourt

 

Créée en 1920, la nécropole nationale d’Hattencourt est aménagée de 1934 à 1936 afin de rassembler les corps de soldats morts en 1914-1918, enterrés initialement dans plusieurs cimetières provisoires des communes du département de la Somme. Ce cimetière regroupe 1 942 soldats français dont 667 sont inhumés respectivement dans quatre ossuaires ainsi que deux Russes.  Les autres soldats sont inhumés en tombes individuelles. Parmi ces combattants figurent les dépouilles de nombreux soldats coloniaux ou de bataillons indochinois. Pour la période 1939-1945, cinq Français y sont également enterrés.

 

La seconde bataille de la Somme, 1918

Après l’armistice de Brest-Litovsk qui met un terme aux combats en Russie, l’armée allemande dispose, sur le front occidental, d’une supériorité en effectif et en matériel sur les armées alliées. Au printemps 1918, l'ennemi lance un puissant mouvement offensif, en particulier sur le Chemin des Dames, puis principalement sur la Somme. Le front anglais est rompu. Amiens et Reims sont menacées. Cette offensive marque le retour à la guerre de mouvement. Dans l'urgence, le général Foch dispose, en mars, du commandement unique des forces alliées. La pression ennemie se multiplie sur différents secteurs, ébranlant dangereusement le dispositif allié.

Le 15 juillet 1918, le général allemand Ludendorff porte son dernier effort dans le secteur de Reims et Châlons-sur-Marne. Mais, sans attendre, Foch contre-attaque et engage massivement pour la première fois près de 600 chars et 500 avions contre le saillant de la Marne. L'ennemi ne peut contenir ce mouvement. Cette action se poursuit ensuite vers Soissons, libérée le 2 août. Le 8, avec plus de trente divisions, Français et Anglais attaquent la région d’Amiens repoussant ainsi les armées allemandes. Une seconde attaque franco-anglaise est engagée le 20 août. Les Allemands se replient sur la position Siegfried, de Saint-Vaast à la Fère. L'espoir d'une victoire militaire allemande s'éloigne.

En septembre, le Groupe d’Armées des Flandres (GAF) comprenant douze divisions belges enlève la crête de Passchendaele (Belgique). En octobre, la frontière des Pays-Bas est atteinte. De leur côté, Français et Britanniques s'élancent contre les positions de la Ligne Siegfried. Les Américains combattent en Argonne ou dans les Hauts-de-Meuse. Le front ennemi est rompu en de multiples endroits. Des négociations sont alors entamées et aboutissent à la signature de l'armistice du 11 novembre 1918.

L’aéronautique dans la guerre

Apparue à la veille de la guerre, l’aéronautique comprend aussi bien les aérostats que les avions, organisés pour la collecte d’informations, la chasse et les bombardements. En août 1914, seuls quelques pilotes professionnels détiennent le brevet militaire. Pourtant, dès le début des opérations, l’aviation révèle toute son utilité. La maîtrise du ciel devient indispensable pour soutenir les troupes au sol ou mieux observer les mouvements ennemis. Très vite, les pilotes civils dispersés dans d'autres unités la rejoignent. L'aéronautique se structure. Ainsi, en 1917, le pilote est désormais engagé dans des formations de trois puis de neufs appareils. Les commandements d’escadrilles sont confiés aux pilotes les plus expérimentés. L’aviation devient une récompense pour les meilleurs combattants. En 1918, le rôle de l'aviation est capital. C'est au cours de l'un de ces combats que disparaissent les pilotes Antoine Louis de Saint-Genest (tombe n° 120) et Marcel Puy (tombe n° 791), tombés aux côtés de leurs camarades du 2e groupe d’aviation (Archange Fabiani (tombe n° 142, Jean Garrabos (tombe n° 221), Pierre Lods (tombe n° 266), Jean Millioud (tombe n° 35). Leurs corps reposent au sein de la nécropole d'Hattencourt.

Les combats du secteur d’Hattencourt, juin 1940

Le 10 mai 1940 marque le début d’une grande offensive allemande : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg sont envahis. Pour la population, c’est le début de l’exode. En quelques jours, la Somme est conquise par les troupes allemandes. Le 31 mai, la 6e demi-brigade de chasseurs alpins a la mission de garder le secteur de Liancourt-Fosse, dernier obstacle avant Roye. La veille, le 30 mai, le 25e bataillon de chasseurs alpins (BCA) arrive dans la Somme à Hattencourt. Le 2 juin, il organise un barrage antichar sur une ligne Hattencourt, Fonches-Fonchette, Curchy et Liancourt. Son objectif est de la défendre sans esprit de recul. Malheureusement, malgré ses requêtes, ce régiment ne dispose pas des moyens suffisants et notamment en mines antichars.

Le 5 juin, dès l’aube, l’aviation ennemie attaque les postes de commandement et les communications. De nombreux chars atteignent Péronne bientôt occupée par l’infanterie. A 6h30, toutes les positions françaises sont attaquées. Le 6, le ciel est aux mains de la Luftwaffe. Les Français se maintiennent à Hattencourt et Liancourt malgré les assauts répétés des avions bombardiers Stukas et des blindés allemands. Vers 16h, le commandant Roucaud jugeant la situation désespérée tente de se replier vers Roye que l’aviation ennemie bombarde intensément. Les cinq soldats inhumés à Hattencourt sont décédés lors de ces combats.

 

  • Nécropole nationale d’Hattencourt. © ECPAD

  • Nécropole nationale d’Hattencourt. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Hattencourt. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Hattencourt. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Hattencourt. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Hattencourt. © Guillaume Pichard

  • Nécropole nationale d’Hattencourt. © ECPAD

  • Convoi de prisonniers allemands à Lihons, juin 1916. © Ministère de la culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN/R. Ribar

  • Ruines de l'église de Maucourt après l'attaque française de septembre 1916. © Ministère de la culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN/R. Ribar

  • Au milieu des ruines de Nesles, soldats anglais entourés des habitants du village, mars 1917. © Ministère de la culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN/Édouard Brissy

  • Carrefour de Roye dans le village de Nesle, 1918. © Ministère de la culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN/Edmond Framechon

  • Sous les marches de l'église, Lieutenant-colonel Maurel, chef de corps du 125e régiment d'infanterie (RI). Cette unité de Poitiers a été la première à entrer dans Ham. A ses pieds, le coq de l'église, septembre 1918. © Ministère de la culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN/Edmond Framechon

  • Place de l’hôtel de ville de Ham, septembre 1918. © Ministère de la culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, diffusion RMN/Edmond Framechon

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    Infos pratiques

    Adresse

    Hattencourt
    Au nord de Roye, D 132

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année

    En résumé

    Eléments remarquables

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