La nécropole nationale d'Avocourt

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Avocourt. Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Avocourt

 

La nécropole nationale d’Avocourt regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de Verdun, notamment ceux qui sont morts sur les sites emblématiques de la Côte 304 et du Mort-Homme. Créé lors de l'offensive de Verdun en 1916, ce cimetière fut réaménagé en 1921-1925 puis de 1930 à 1934 pour rassembler les corps de soldats tombés dans le secteur d’Avocourt, ou exhumés des cimetières provisoires de Jubécourt et de Récicourt ainsi que des corps découverts plus spécifiquement sur le champ de bataille de la rive gauche de la Meuse (cote 304 et le Mort-Homme). En 1945, les corps des marsouins tombés en 1940 à la Côte 304, inhumés dans le carré militaire communal d’Esnes, y furent transférés. Reposent dans cette nécropole nationale plus de 1 800 soldats français tués lors de la Première Guerre mondiale et 49  soldats décédés au cours des combats de la Campagne de France en 1940.

 

La bataille de Verdun 1916-1918

Lors de la bataille de la Marne, Verdun et sa ceinture de forts formaient un camp retranché sur lequel s'appuyait solidement la 3e armée du général Sarrail. L'ennemi tenta de faire tomber ce môle par deux attaques : l'une à l'ouest contre Revigny-sur-Ornain et l'autre à l'est contre le fort de Troyon. Toutes deux furent des échecs. Durant toute l'année 1915, le général Joffre, au travers d'opérations meurtrières, attaqua à l'est le saillant de Saint-Mihiel,  et engagea à l'ouest, les 3e et 4e armées dans la défense de l'Argonne, Ces combats locaux où l'on recourait à la guerre de mines s'enlisèrent et devinrent pour les combattants d'éprouvantes opérations de grignotage.

C'est donc dans ce secteur où les positions françaises étaient mal entretenues, que le général allemand Falkenhayn décida de déclencher une offensive visant à user l'armée française.

Le 21 février 1916, l'opération Gericht est lancée contre les positions françaises. Après un violent bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville, les Allemands, avancent sur un terrain ravagé. En quatre jours, ils progressent de 6 km malgré la résistance acharnée du 30e corps d’armée, qui défend le bois des Caures.

Le 25 février, l’ennemi prend le fort de Douaumont, tandis que la 2e armée du général Pétain,  est chargée de défendre Verdun. Il organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc-Verdun devient la grande artère, la « Voie Sacrée », qui alimente, jour et nuit, la défense de Verdun.

Bloquée devant Vaux et de Douaumont, la 5e armée allemande élargit, le 6 mars, son action à la rive gauche de la Meuse. Seuls obstacles naturels contrôlant l'accès à Verdun, ces deux crêtes sont alors les positions les plus disputées de la rive gauche de la Meuse. En six jours, les Allemands atteignent le Mort-Homme. Le 20, ils lancent la 11e division bavaroise pour s'emparer du village d'Avocourt. Une première attaque réussit par des jets de liquides enflammés mais la contre-attaque française reprend le bois et le secteur dit du « réduit d’Avocourt ». Les troupes, sans ravitaillement depuis plusieurs jours, sont épuisées. Le 29 mars, le bois est repris. Le 9 avril, l’ennemi s’infiltre par le ravin du bois des Corbeaux par l’action conjuguée de trois divisions. La défense française tient sans reculer et le général Pétain déclare dans son ordre général « Courage, on les aura ! ». La lutte se poursuit contre l’ennemi dont l’avancée se limite à 4 km. En juin, les troupes françaises résistent sur les deux rives de la Meuse. Les Allemands jettent vainement toutes leurs forces dans la bataille et renouvellent sans cesse leurs assauts. Sans succès, ils occupent une partie du Mort-Homme qu'ils fortifient.

En août 1917, les Français reprennent la côte 304 et le Mort-Homme et dégagent complètement Verdun. Mais la lutte s’éternise sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie de nouveaux obus à gaz ypérite. A partir du 24, le Mort-Homme et ses tunnels, dont celui des Corbeaux mais aussi la cote 304, sont définitivement reconquis.

Du côté français, les trois quarts de l’armée passent à Verdun où l'on recense au 15 juillet la perte de 275 000 tués, blessés, prisonniers. Il en est de même du côté allemand.

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Avocourt

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La nécropole nationale d’Esnes-en-Argonne

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Nécropole nationale d’Esnes-en-Argonne. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Esnes-en-Argonne regroupe principalement les dépouilles de soldats morts lors des combats autour de Verdun de 1914 à 1918, et plus particulièrement ceux qui se sont déroulés, en 1916, sur la rive gauche de la Meuse. Au total, 6 661 corps de soldats français dont 3 000 reposent dans deux ossuaires y sont inhumés. Cimetière du front rattaché au poste de secours situé dans les caves du château d'Esnes, ce site est aménagé de 1920 à 1930 pour y réunir les corps exhumés de cimetières provisoires de la rive gauche, comme celui du Bois des Corbeaux ou des tombes isolées.

A proximité du village d’Esnes-en-Argonne, au carrefour des routes de Malancourt et d’Avocourt, s’élève un mémorial dédié au 173e régiment d’infanterie. Composée de combattants corses, cette unité est engagée, par deux fois, dans le secteur de Verdun. Ce monument porte ainsi l’inscription "A la mémoire des glorieux morts du 173e Régiment d’Infanterie tombés dans le secteur – Septembre à novembre 1914 – Mai à août 1916".

Avec  la cote 304, le Mort-Homme est une des positions les plus disputées sur la rive gauche de la Meuse.

La cote 304, un secteur emblématique de la défense de Verdun

Véritables menaces pour l'ennemi, la cote 304 avec les cotes 287 et 310 au sud d’Esnes, forment une ligne de forteresses naturelles. Les couverts les plus proches sont le bois d’Avocourt et de Malancourt. Pour renforcer sa pression contre les Français qui résistent vaillamment sur la rive droite, les troupes allemandes conduisent, le 20 mars 1916, leurs premiers assauts contre cette colline. Pendant deux jours, la lutte est acharnée. Trois régiments allemands perdent ainsi plus de 50% de leurs effectifs. Multipliant ses efforts, l'ennemi cherche à cerner les positions françaises pilonnées sans cesse par d'intenses bombardements. Au début de mai 1916, les troupes allemandes s’emparent des pentes nord de la cote 304, du Bois Camard et de la cote 287. Sur les pentes sud, les Français s'accrochent. En juin, employant les liquides enflammés, les Allemands lancent une dernière action d'envergure, sans succès. Jusqu’à la fin de l’année 1916, ce secteur perd en intensité. Les combats perdurent et connaissent un regain en juin et juillet 1917. Le 20 août, les troupes françaises, reprennent les abords de la côte 304. Le 24, cette position est aux mains des Français.

Cette dernière offensive française de l'été 1917 permet de dégager complètement Verdun. Cependant, la lutte continue sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie ses nouveaux obus à gaz ypérite. Le 26 septembre 1918, les Alliés attaquent de la Champagne à la Meuse. Le Bois des Caures est repris en octobre.

Le Mort-Homme

Comme la cote 304, le Mort-Homme est une des positions les plus convoitées de la rive gauche de la Meuse. Massif avec deux buttes jumelles, la cote 265 et la cote 295, il est un observatoire précieux et une position d’artillerie redoutable. En mars 1916, l’offensive allemande, concentrée sur la rive droite, s’oriente vers la rive gauche de la Meuse. La progression est rapide. En six jours, l'ennemi atteint ce point stratégique. Les Français résistent et emploient massivement leur artillerie. Parfois, la cadence de tirs s'élève à 120 projectiles par minute. Le 9 avril 1916, conduisant un assaut simultané sur les deux rives, les Allemands progressent depuis le Bois des Corbeaux et atteignent les cotes 265 et 295. Le 20, les Français contre-attaquent. Les Allemands se replient sur le secteur du Mort-Homme par le ravin de la Hayette où les pertes sont élevées. En 1917, le secteur est encore le théâtre de violents combats. Les Allemands occupent le nord-est de cette position où ils creusent de profonds tunnels à l’épreuve de bombardements. Le tunnel des Corbeaux – tunnel Gallwitz – est finalement conquis par les tirailleurs de la 7e Division marocaine. Le 24 août 1917, les Français conquièrent définitivement cette position, permettant ainsi de dégager l'ensemble de la rive gauche.

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Esnes-en-Argonne
À 20 km au nord-ouest de Verdun, par la D 38

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La nécropole nationale de Saint-Thomas en Argonne

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Nécropole nationale de Saint-Thomas en Argonne. © ECPAD

 

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Située en face de l’ossuaire de La Gruerie, la nécropole nationale de Saint-Thomas-en-Argonne regroupe les corps de 8 173 soldats relevés de cimetières provisoires ou de tombes isolées de La Biesme et de La Gruerie. Créée en 1924, cette nécropole nationale rassemble 8 085 corps de soldats morts lors des combats en Argonne, dont 3 324 reposent dans deux ossuaires.  De 1941 à 1952, les restes mortels de 88 combattants tués lors de la campagne de France ont été transférés en ce lieu. Un monument rappelle l’engagement et le sacrifice des hommes de la 128e division d’infanterie.

 

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, le massif forestier d’Argonne constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Dans ce secteur coupé de multiples ravins et recouvert de profondes forêts, la guerre se fait dans de difficiles conditions et prend un caractère singulier. De septembre 1914 à l’automne 1918, les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes et d'inutiles mêlées.

Au lendemain de la bataille de la Marne (6-12 septembre 1914), la Ve armée allemande se retranche dans la partie nord de la forêt d'Argonne pour stopper la 3e armée française. Le front se stabilise. Progressivement de profondes tranchées sont creusées. Dès octobre 1914, l'ennemi, pour déborder le camp retranché de Verdun, multiplie les assauts.

Au début de l'année 1915, l'armée française applique la dramatique stratégie de "grignotage" où la lutte pour un mur, la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués officiels. Resté dans la mémoire des Poilus comme le "bois de la tuerie", le bois de la Gruerie est, depuis l'automne 1914, le théâtre d’une lutte terrible. Sergent au 272e régiment d’infanterie, Marc Bloch (historien et résistant fusillé en 1944) évoque dans ces notes de guerre le souvenir de ces combats entre ces tranchées séparées parfois que de quelques mètres. Les assauts se multiplient au bois de la Gruerie comme en d'autres secteurs de l'Argonne et permettent de gagner quelques centaines de mètres, bien vite perdus. Les pertes humaines sont importantes.

Attaques et contre-attaques, guerre de mines, bombardements et guerre des gaz se succèdent sans répit. Le 19 juin, trois divisions allemandes attaquent le front du 32e corps d’armée et s'emparent du saillant de Fontaine-aux-Charmes, dans le bois de la Gruerie. Les assauts continuent jusqu’en juillet. Le 13 juillet, précédée d’un tir de 50 000 obus à gaz, d’explosions de fourneaux de mines, une nouvelle offensive ennemie est lancée dans le secteur de la Haute Chevauchée, de la Fille Morte et de la cote 265. Les postions françaises sont bousculées mais le 5e corps d’armée s’accroche et refoule l’ennemi. Au terme de ces opérations toujours plus meurtrières, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. En 1916, le front perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont conduites notamment sur la colline de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française doivent enlever ce massif forestier puis poursuivre les Allemands vers la Meuse. En octobre, Cette opération s’intensifie et l’armée allemande se retire sur la rive droite de la Meuse. Les buttes de Vauquois et de Montfaucon sont ainsi libérées. Quelques jours plus tard l’armistice du 11 novembre est signé. Après la guerre, grâce au soutien financier de Courbevoie, le village de Saint-Thomas se relève progressivement de ses ruines.

 

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Adresse

Saint-Thomas-en-Argonne
À l’ouest de Verdun, D 266, D 63

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La nécropole nationale de Vauquois

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Nécropole nationale de Vauquois. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Vauquois rassemble les dépouilles de 4 368 soldats dont 1 970 en ossuaire. Ces soldats, principalement du 46e, 76e et 31e RI, sont morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent sur la butte de Vauquois. Créé en 1923, le cimetière regroupe, depuis 1924, les corps des cimetières militaires de la région de Vauquois-Cheppy et de la forêt de Hesse (Vauquois, Clermont-en-Argonne, Cheppy, La Barricade, Auzeville, Neuvilly, Boureuilles, Pont-des-Quatre-Enfants, Les Ailleux, Chemin-Creux, Bois-Noir, La Cigalerie, Petit-Poste, Le Terrier, Aubreville, Parois, Rochamp, Bois-de-Cheppy, Bon-Abri, Courcelles, Marcq, Apremont, Chatel).

Parmi les soldats inhumés, repose la dépouille d'Henri Collignon, conseiller d’Etat, ancien secrétaire général de l’Elysée qui à 58 ans s'engagea comme volontaire au 46e RI. Mort pour la France le 15 mars 1915.

Les combats de la butte de Vauquois de 1914 à 1918

Depuis la Révolution Française, le massif argonnais apparait comme les "Thermopyles Françaises", et devient en 1915 un secteur des plus disputés. Situé entre la Champagne et Verdun, il constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Sur ce massif recouvert de profondes forêts, la guerre se fait dans de difficiles conditions. En raison du relief, le cheminement des hommes est particulièrement éprouvant. La guerre de position prend en ces lieux un caractère singulier où les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes et d'inutiles mêlées.

Situé sur un observatoire naturel de 290 mètres dominant les vallées de l’Aire et de la Buanthe, le village de Vauquois devient dès septembre 1914 l'un des points stratégiques de l'Argonne. A l'automne 1914, les Allemands le transforment en une véritable forteresse. De février à mars 1915, le village est âprement disputé. Les troupes de la 9e et de la 10e DI sont héroïques. Malgré l'échec de la préparation d’artillerie et du génie, le 31e RI s’élance au matin du 17 février. Galvanisée par sa musique qui, à la vue de l’ennemi, joue la Marseillaise, cette unité parvient à atteindre les ruines de l’église. Battus par le feu croisé de l’artillerie allemande, les quelques survivants de ce régiment abandonnent cette position pour s'établir à mi-pente. Les autres assauts sont impossibles. Dans ces conditions, la guerre de mines devient la seule alternative.

Rivalisant d’habileté et d’efforts, les sapeurs français ou les pionniers allemands creusent des galeries souterraines pour acheminer les explosifs jusqu’au fourneau. Cette stratégie est initialement appliquée pour accompagner l’infanterie française qui ne peut, à l’époque, être appuyée par l'artillerie lourde. Après le vrombissement de la mine, dans la fumée et sous une pluie de terre, les soldats s’élancent pour occuper l’objectif désigné. Les attaques se succèdent. Le 5 mars, les Français prennent Vauquois au prix de pertes importantes mais la butte reste toujours très disputée.

Après les assauts meurtriers de l’hiver 1915, les unités du génie s’acharnent à creuser des puits de plus en plus profonds et à utiliser des charges de plus en plus puissantes. Au total, on recense près de 17 km du côté allemand et 5 km du côté français. La guerre prend parfois des allures d'abordage lorsque dans une quasi-obscurité, deux équipes de travail se rencontrent. Tout au long de l'année 1915, comme l’écrit André Pézard dans Nous autres à Vauquois : "Vauquois ne fut jamais un secteur tranquille".

La guerre de mines se poursuit pour atteindre son paroxysme en mai 1916. A cette date, une mine de 60 à 80 tonnes explose, tuant 108 hommes du 46e RI et creusant un immense entonnoir. Après cette explosion qui n’apporte aucun succès notable, Français et Allemands se bornent à conduire un combat défensif. En mars 1918, la guerre de mines est définitivement abandonnée. En mai-juin, les troupes italiennes relèvent les soldats français. En septembre, une puissante attaque franco-américaine reprend définitivement la butte.

Les 82ème, 331ème, 46ème, 113ème, 131ème, 31ème, 76ème, 89ème, 313ème, 358ème, 370ème RI, 42ème RIC et les 138ème et 139ème RIUS, sans oublier un détachement de la brigade des Sapeurs pompiers de Paris sont les principales unités qui se sont illustrées sur la butte.

Aujourd'hui, Vauquois apparaît comme un lieu unique dans l'histoire et dans la mémoire de la Grande Guerre. Symbole de cette lutte acharnée, Vauquois représente le souvenir de 10 000 combattants ensevelis à jamais. Du village de Vauquois, il ne reste rien. Preuve de l'obstination des hommes, l'actuel sommet de la butte se trouve 18 mètres plus bas que celui de 1914. Au milieu d'un paysage lunaire, est érigé un monument rappelant la mémoire de ces disparus et de ce village "mort pour la France" où se dressait jadis fièrement un marronnier centenaire.

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En résumé

Eléments remarquables

Autel en pierre - Tombe de Henri Collignon, conseiller d’Etat, secrétaire général de l’Elysée, engagé volontaire à l’âge de 56 ans au 46e RI, mort pour la France le 16 mars 1915

La nécropole nationale de Vienne-le-Château - La Harazée

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Nécropole nationale de Vienne-le-Château. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vienne-le-Chateau_La Harazee

 

Située en lisière du bois de la Gruerie, sur le territoire de Vienne-le-Château, la nécropole nationale de La Harazée regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats d'Argonne en 1915.

Créée dès les premiers combats à proximité de formations sanitaires pour y inhumer les soldats succombant à leurs blessures, elle est aménagée de 1924 à 1936 afin de regrouper les corps exhumés des cimetières militaires et des tombes des bois de la Gruerie et de La Harazée. Le cimetière accueille un peu moins de 1 700 corps dont un tiers en ossuaires. Un soldat français tué lors de la Seconde Guerre mondiale y est également enterré.

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, il constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Sur ce massif recouvert de profondes forêts, la guerre se fait dans de difficiles conditions. En raison du relief accidenté, l’emploi de l’artillerie s’avère délicate. La guerre de position prend en ces lieux un caractère singulier où les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes et d'inutiles mêlées. L’infanterie doit ainsi se battre au corps-à-corps, dans des tranchées sinueuses souvent inondées. Pourtant, malgré ces conditions éprouvantes, ce secteur reste, tout au long de l'année 1915, un enjeu pour les combattants.

Au lendemain de la bataille de la Marne (6-12 septembre 1914), la Ve armée conduite par Guillaume de Prusse se replie et se retranche dans la partie nord de la forêt d'Argonne pour stopper la 3e armée du général Sarrail. Le front se stabilise. Progressivement de profondes tranchées sont creusées. Dès octobre 1914, l'ennemi, voulant atteindre la vallée de la Biesme pour déborder le camp retranché de Verdun par l’ouest, multiplie les assauts.

Au début de l'année 1915, l'armée française applique la dramatique stratégie de "grignotage" où la lutte pour un mur, la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués ou dans la presse. Cette dernière relate, par exemple, en janvier 1915, le baptême du feu des volontaires italiens conduits par Giuseppe Garibaldi qui entrent ainsi dans la légende. Aux prises avec les chasseurs silésiens et hessois, ils s'illustrent dans le ravin des Meurissons où est érigé, depuis 1933, un monument commémoratif.

Resté dans la mémoire des Poilus comme le « bois de la tuerie », le bois de la Gruerie est, depuis l'automne 1914, le théâtre d’une lutte terrible. Sergent au 272e régiment d’infanterie, Marc Bloch (historien et résistant fusillé en 1944) évoque dans ses notes de guerre le souvenir de ces combats dont il a été témoin mais aussi cette proximité vécue avec l’ennemi. En effet, les tranchées ne sont parfois distantes que de quelques mètres. Les assauts qui se multiplient au bois de la Gruerie comme en d'autres secteurs de l'Argonne permettent de gagner quelques centaines de mètres, bien vite perdus.

La résistance française est primordiale pour éviter que les Allemands ne prélèvent des troupes pour les envoyer en Champagne. Ces attaques et contre-attaques sont très meurtrières. C’est ainsi que fin février 1915, les Français perdent 40 % de leur effectif en deux heures en attaquant la position allemande située sur la croupe Blanleuil. Au terme de ces assauts, ils sont contraints de regagner leur tranchée de départ. Dans la vallée de l’Aire et sur la rive droite de cette rivière, les attaques françaises du 5e corps d’armée ont pour objectif la butte de Vauquois et le village de Boureuilles. Après de multiples assauts, le 1er mars 1915, la 10e division d'infanterie s'empare de cette colline.

Attaques et contre-attaques, guerre de mines, bombardements et guerre des gaz se succèdent sans répit. Le 19 juin, trois divisions allemandes attaquent le front du 32e corps d’armée et s'emparent du saillant de Fontaine-aux-Charmes, dans le bois de la Gruerie. Les assauts continuent jusqu’en juillet. Les Français perdent Fontaine Madame.

Le 13 juillet, précédée d’un tir de 50 000 obus à gaz, d’explosions de fourneaux de mines, une nouvelle offensive ennemie est lancée dans le secteur de la Haute Chevauchée, de la Fille Morte et de la cote 265. L’ennemi submerge tout en direction de Lachalade. Le 5e corps d’armée contre-attaque et parvient à le refouler.

Ces âpres combats ont montré que ce secteur est inadéquat pour d’importantes attaques. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Renonçant à de nouveaux efforts, chacun des belligérants s’accroche à un terrain dévasté duquel jaillissent des sources, transformant ainsi le front en un immense bourbier. En 1916, le front perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont conduites notamment sur la colline de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française du général Hirschauer se voient confier la tâche de nettoyer la forêt et de poursuivre les Allemands vers la Meuse. L’importante avancée française en octobre et les renforts américains toujours plus nombreux permettent d’intensifier les opérations. Malgré d'ultimes combats, l’armée allemande lâche pied et se retire sur la rive droite de la Meuse où elle se heurte au 17e corps d’armée français. Les buttes de Vauquois et de Montfaucon sont ainsi libérées. Quelques jours plus tard l’armistice du 11 novembre est signé.

 

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Vienne-le-Château
À l’ouest de Verdun, D 2, D 63

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La nécropole nationale de Vienne-le-Château - La Gruerie

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Nécropole nationale de Vienne-le-Château, La Gruerie. © ECPAD

 

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Située en lisière du bois de la Gruerie, sur le territoire de la commune de Vienne-le-Château, cette nécropole nationale de La Gruerie regroupe, dans un ossuaire, les dépouilles de 10000 soldats morts pour la France. Aménagé en face de la nécropole de Saint-Thomas, cet ossuaire est ainsi un lieu majeur de la mémoire des combats d’Argonne et des affrontements qui se déroulèrent, de septembre 1914 à l’automne 1918, dans ce bois.

 

Les combats d’Argonne, 1915-1918

Situé entre la Champagne et Verdun, l’Argonne constitue un verrou entre deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Pour autant, malgré un couvert végétal dense et un relief escarpé, ce massif forestier est, dès l’automne 1914, des plus disputés. Le bois de la Gruerie est alors sur la ligne de front et fait, sans cesse, l’objet d’affrontements entre les troupes françaises et allemandes. À ce titre, ce bois reste dans la mémoire des Poilus comme le "bois de la tuerie".

Employant des moyens adaptés comme l’artillerie à tir courbe et des obus chimiques, la forêt d’Argonne est progressivement détruite alors que nombre de ses défenseurs disparaissent. Avec la bataille de Verdun en 1916, ce front perd en intensité même si la guerre de mines persiste, modifiant à jamais le paysage.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française du général Hirschauer, se voient confier la tâche de nettoyer la forêt et de poursuivre les Allemands vers la Meuse. L’importante avancée française en octobre et les renforts américains toujours plus nombreux permettent d’intensifier les opérations. Malgré d'ultimes combats, l’armée allemande lâche pied et se retire sur la rive droite de la Meuse où elle se heurte au 17e corps d’armée français. Les buttes de Vauquois et de Montfaucon sont ainsi libérées. Quelques jours plus tard l’armistice du 11 novembre est signé.

Le monument ossuaire de la Gruerie

Œuvre du sculpteur, Raoul-Eugène Lamourdedieu (1877-1953), ce monument œuvre honore le souvenir de près de 10 000 soldats inconnus dont les corps ont été relevés dans le bois de la Gruerie. Cet ossuaire de 850 m3 porte comme seule mention "Aux Morts de la Gruerie 1914-1918". Inauguré le 7 juillet 1929, ce monument représente une victoire. Drapée à l'antique et droite, cette statue aux allures d’une khorè grecque prend les traits d'une Marianne coiffée du bonnet phrygien. Ses ailes sont repliées. Dans une main, elle présente la flamme du souvenir. De son bras levé à l'horizontal, elle indique la sépulture collective des morts. En sous-sol, une galerie recueille les os épars et des plaques du souvenir, témoignages du deuil de nombreuses familles de disparus.

 

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Vienne-le-Château
À l’ouest de Verdun, D 63

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La nécropole nationale La Forestière

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Nécropole nationale La Forestière. © ECPAD

 

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La nécropole nationale La Forestière, également surnommée "la nécropole aux hortensias", regroupe principalement les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats en Argonne en 1914-1918. Créé en 1915, ce cimetière est aménagé de 1920 à 1925 pour rassembler d’autres corps de soldats tombés dans ce secteur, exhumés de cimetières militaires de la rive gauche de la Meuse. Aujourd'hui, 2 005 soldats y reposent.

Au paysage unique, cette nécropole se caractérise par ses hortensias bleus, roses et blancs. Plantées après la guerre par la Comtesse de Martimprey, veuve du capitaine de Martimprey, ces fleurs témoignent de l'affliction de cette femme dont le mari a été porté disparu lors des combats de la Haute-Chevauchée à la cote 285 le 13 juillet 1915. A Lachalade, s’élève un monument à la mémoire des volontaires italiens tombés en Argonne, dont Brunon et Costante Garibaldi, petits-fils de Giuseppe Garibaldi héros de l’indépendance italienne. Parmi les combattants italiens, a été engagé Lazare Ponticelli dernier poilu français, d’origine italienne, décédé en 2008. A proximité, une croix rappelle l’emplacement de l’ancien cimetière des Garibaldiens, dont les sépultures ont été transférées au cimetière italien de Bligny (Marne).

L’Argonne en 1914-1918

Située entre la Meuse et la Champagne, l'Argonne est fortement boisée. Cette forêt s’étend sur 40 km de long et environ 20 km de large. Son relief accidenté comprend notamment la crête de la Haute-Chevauchée culminant à 285 m. Espace fermé et compartimenté, ce massif a peu de voies de communication et est desservi surtout par le chemin de fer.

Pour ces raisons, l'Argonne est épargnée par les premières opérations militaires de la guerre. Pourtant, à l'automne 1914, depuis la victoire de la Marne et l'échec de la « course à la mer », le front se fige. A la fin de l’année 1914, ce secteur est le théâtre d’âpres combats locaux où les tranchées ne sont souvent séparées que d’une dizaine de mètres. La ligne de front est désormais continue entre la Champagne et la Meuse, les épaisses forêts d’Argonne sont une position stratégique, lourdement fortifiées afin d’éviter que les armées françaises ou allemandes ne se retrouvent débordées ou coupées de leurs arrières.

Au début de l'année 1915, le général Joffre applique une stratégie nouvelle, celle du "grignotage". Les forces armées sont engagées dans d'importantes attaques localisées et répétées contre une position ennemie. Au terme de chacune de ces actions, les pertes s'avèrent plus importantes que les résultats obtenus. Pour dissimuler de tels ravages, la lutte pour un mur ou la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués ou dans la presse. Cette dernière relate, par exemple, en janvier 1915, le baptême du feu des volontaires italiens conduits par Giuseppe Garibaldi qui entrent ainsi dans la légende. Aux prises avec les chasseurs silésiens et hessois, ils s'illustrent dans le ravin des Meurissons où est érigé, depuis 1933, un monument commémoratif.

Par ailleurs, la nature du terrain ne facilite pas l’emploi de l’artillerie. Chaque belligérant utilise de nouvelles armes comme l'artillerie de tranchée, les grenades, ou le lance-flammes. Plus qu'en d'autres secteurs, on y mène une véritable guerre de siège, où le conflit prend une nouvelle forme : la guerre des mines. Le recours à cette forme antique de l'attaque des places fortes revient aux Allemands qui, à la fin novembre 1914, utilisent ce procédé dans le secteur 263. En Argonne, se développe une véritable guerre souterraine. Employant des outils pneumatiques modernes, les sapeurs creusent des tunnels de plus en plus profonds sous les lignes ennemies. A leur extrémité, une charge explosive dont la puissance ne cesse d'augmenter est posée puis explose. En surface, fort de cet effet de surprise, l'infanterie s'élance pour s'emparer des positions bouleversées. D'octobre 1915 à juin 1916, plus de 220 explosions sont recensées dans le secteur de la Fille Morte.

Mais au terme de ces combats, il n’y a souvent ni vainqueur ni vaincu. Renonçant à de nouveaux efforts, chacun des belligérants s’accroche à un terrain dévasté. L'Argonne n'est qu'une succession d'entonnoirs comme à la Haute-Chevauchée, marquant à jamais le paysage. En 1916, faute de résultats probants et des opérations à Verdun, le front de l'Argonne perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont encore conduites notamment sur la butte de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française du général Hirschauer doivent conquérir définitivement ce massif et rejeter les Allemands vers la Meuse. Le 26 puis le 28 septembre, la butte de Vauquois et le piton de Montfaucon sont définitivement dégagés. En octobre, Français et Américains progressent rapidement. Grâce aux renforts américains toujours plus nombreux, leur mouvement s'intensifie. Débordée, l’armée allemande décroche et se retire sur de nouvelles positions situées sur la rive droite de la Meuse contre lesquelles se heurte le 17e corps d’armée français. D'ultimes opérations sont lancées mais cessent avec la signature de l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Adresse

Lachalade
À l’ouest de Verdun, D 2

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La nécropole nationale de Sainte-Ménehould

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Nécropole nationale de Sainte-Ménehould. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sainte-Menehould

 

La nécropole nationale de Sainte-Ménehould regroupe les dépouilles de soldats français qui, malgré les soins prodigués dans les nombreux hôpitaux de la ville, ont succombé à leurs blessures. Près de 5 700 corps y sont inhumés dont 11 allemands inconnus. Créée dès 1914, cette nécropole est aménagée, après la guerre, pour rassembler les corps exhumés des cimetières militaires provisoires de la région de Bionne. Au titre de la Première Guerre mondiale, 5 486 soldats reposent en sépultures individuelles et 277 en huit ossuaires. Ce cimetière est aménagé jusqu’en 1953 afin d’y réunir 215 corps de soldats tombés dans la Marne au cours de la Seconde Guerre mondiale.

À l’extrémité du cimetière, est érigé un monument dédié Aux défenseurs de l'Argonne. Cet obélisque en briques et pierres conserve ainsi le souvenir des hommes du 10e et 18e corps d'armée (CA).

Parmi les soldats français, repose notamment le lieutenant-colonel André Agel (tombe 495). Ancien élève de Saint-Cyr, promotion du Soudan (1891-1893), cet officier supérieur, à la tête du 51e régiment d’infanterie (RI) "a été tué glorieusement le 10 novembre 1914, au pied des tranchées allemandes qu’il avait reçu l’ordre d’enlever. A donné en cette circonstance, comme déjà à maintes reprises, précédemment, le plus bel exemple de courage et de dévouement aux troupes sous ses ordres". Est inhumé aussi le corps de Thomas Ziller (tombe 521). D’origine alsacienne, ce soldat s’engage volontairement, le 4 décembre 1914, au sein du 2e régiment étranger sous le nom d’emprunt d’Eugène Girard. Passé au 57e RI en avril 1915, il succombe à ses blessures le 28 juin 1916. Cité, il est décoré à titre posthume de la croix de guerre avec palme.

En dépit du sursaut français sur la Marne en septembre 1914 et malgré les tentatives de débordement, le mouvement disparaît sur le front ouest : la "Course à la Mer" est un échec. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C’est le début de la guerre de position.

Les batailles de Champagne, 1915

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne des assauts destinés à "grignoter" les lignes allemandes. Localisées aux secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et de Massiges, ces opérations sont des plus meurtrières. Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes malmenés sur le front oriental, Joffre décide de conduire une nouvelle offensive. Cet effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées et soutenus par une seconde position située à contre-pente, dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie. Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français progressent rapidement malgré des points de résistance à la butte du Mesnil. Ils sont stoppés sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent en luttant contre de puissantes contre-attaques. En novembre, des conditions climatiques désastreuses et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouveaux assauts.

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, l’Argonne constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Sur ce massif forestier au relief accidenté, l’emploi de l’artillerie s’avère délicat et la guerre de position prend un caractère singulier. Les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes mêlées et l’infanterie combat au corps-à-corps, dans des tranchées sinueuses souvent inondées. En 1915, malgré ces conditions éprouvantes, ce secteur reste un enjeu pour les combattants des deux camps, notamment dans les secteurs de Florent-en-Argonne et de Vienne-le-Château.

Sainte-Ménehould, une ville hôpital dans la guerre

Située à l’arrière du front de l’Argonne, la ville de Sainte-Ménehould, épargnée par les combats, occupe une place importante dans le dispositif sanitaire de l’armée française, notamment dans le traitement des soldats blessés lors des combats de Vienne-le-Château, du Four de Paris ou de la Gruerie. Située à la charnière des 3e et 4e, d’une part, puis de la 2e armée française d’autre part, la ville de Sainte-Ménehould accueille, dès 1915, de nombreuses formations sanitaires installées dans de nombreux lieux publics (gare, hôtel de ville, écoles, usine de la Talonnerie…). Au début de l’hiver 1915, les premières ambulances chirurgicales automobiles (autochir) s’y déploient à titre expérimental car la situation sanitaire s’est aggravée en raison des combats en Argonne. C’est le cas en mai de l’ambulance Marcelle-Gosset composée de 11 véhicules. Très vite, le sort des blessés s’améliore au sein de ces structures mieux organisées et mieux adaptées. En 1916, la bataille fait rage sur le front de Verdun et en raison du nombre croissant de blessés, le service de santé français se réorganise. Situés à l’ouest de Verdun, les hôpitaux de Sainte-Ménehould sont remis à niveau pour délivrer des soins adaptés aux blessés de la rive gauche de la Meuse.

L’histoire de la nécropole nationale est donc très liée au rôle que joue cette ville dans le traitement des blessés.

 

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Sainte-Menehould
À l’ouest de Verdun, D 85

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Eléments remarquables

Monument aux défenseurs de l’Argonne des 10e et 18e corps d’armée de 1914-1918

La nécropole nationale des Islettes

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Nécropole nationale des Islettes. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale des Islettes regroupe les corps de 2 226 soldat français tombés lors des combats en Argonne en 1914-1918. Ces dépouilles ont été initialement inhumées dans des cimetières provisoires des communes limitrophes telles que Froidos, La Harazée, Le Neufour, Parois, Rarécourt. A Froidos comme aux Islettes, plusieurs ambulances, c’est-à-dire des structures médicales, étaient implantées afin de soigner les soldats blessés. La majorité des combattants enterrés, en ce lieu, ont succombé de leurs blessures dans ces antennes sanitaires.

Parmi les combattants, reposent de nombreux soldats issus des troupes coloniales. Par ailleurs, quatre soldats du 129e régiment d'infanterie, fusillés à Rarécourt le 28 juin 1917, sont inhumés dans ce cimetière. Ces quatre hommes, acteurs de manifestations pacifistes, sont Marcel Chemin (tombe 501), Marcel Lebouc (tombe 447), Adolphe François (tombe 365) et Henri Mille (tombe 384).

 

L’Argonne en 1914-1918

Située entre la Meuse et la Champagne, l'Argonne est une région fortement boisée. Au milieu d'un relief accidenté, il est difficile d'y progresser. C'est pourquoi, l'Argonne est épargnée par les premières opérations militaires de la guerre. Pourtant, à l'automne 1914 ce secteur est le théâtre de combats locaux et violents. La ligne de front est désormais continue entre la Champagne et la Meuse. Les épaisses forêts d’Argonne deviennent une position stratégique, lourdement fortifiée afin d’éviter que les armées françaises ou allemandes ne se retrouvent débordées ou coupées de leurs arrières.

Au début de l'année 1915, le général Joffre applique une stratégie nouvelle, celle du "grignotage". Les forces armées sont engagées dans des attaques localisées et répétées contre une position ennemie. Au terme de ces actions, les pertes plus élevées que les gains territoriaux. Pour dissimuler de tels ravages, la lutte pour un mur ou la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués ou dans la presse. Cette dernière relate, par exemple, en janvier 1915, le baptême du feu des volontaires italiens conduits par Giuseppe Garibaldi qui entrent ainsi dans la légende. Aux prises avec les chasseurs silésiens et hessois, ils s'illustrent dans le ravin des Meurissons où est érigé, depuis 1933, un monument commémoratif.

Par ailleurs, la nature du terrain ne facilite pas l’emploi de l’artillerie où elle est peu efficace. Chaque belligérant utilise de nouvelles armes comme l'artillerie de tranchée, les grenades, ou les lance-flammes. Plus qu'en d'autres secteurs, on y mène une véritable guerre de siège, où le conflit prend une nouvelle forme : la guerre des mines. Le recours à cette forme antique de l'attaque des places fortes revient aux Allemands qui, à la fin novembre 1914, utilisent ce procédé dans le secteur 263. En Argonne, se développe une véritable guerre souterraine. Employant des outils pneumatiques modernes, les sapeurs creusent des tunnels de plus en plus profonds sous les lignes ennemies. A leur extrémité, une charge explosive dont la puissance ne cesse d'augmenter est posée puis explose. En surface, fort de cet effet de surprise, l'infanterie s'élance pour s'emparer des positions bouleversées. D'octobre 1915 à juin 1916, plus de 220 explosions sont recensées dans le secteur de la Fille Morte.

Mais au terme de ces combats, il n’y a souvent ni vainqueur ni vaincu. Renonçant à de nouveaux efforts, chacun des belligérants s’accroche à un terrain dévasté. L'Argonne n'est qu'une succession d'entonnoirs comme à la Haute-Chevauchée, marquant à jamais le paysage. En 1916, faute de résultats probants et des opérations à Verdun, le front de l'Argonne perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont encore conduites notamment sur la butte de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française du général Hirschauer doivent conquérir définitivement ce massif et rejeter les Allemands vers la Meuse. Le 26 puis le 28 septembre, la butte de Vauquois et le piton de Montfaucon sont définitivement dégagés. En octobre, Français et Américains progressent rapidement. Grâce aux renforts américains toujours plus nombreux, leur mouvement s'intensifie. Débordé, l’armée allemande décroche et se retire sur de nouvelles positions situées sur la rive droite de la Meuse contre lesquelles se heurte le 17e corps d’armée français. D'ultimes opérations sont lancées mais cessent avec la signature de l’armistice du 11 novembre 1918.

Les fusillés des Islettes

Au terme de l'offensive du 16 avril 1917 au Chemin des Dames, il est évident que la percée est impossible. Parmi les Français, c'est l'abattement et la désillusion. Dans les rangs, des voix s'élèvent. À partir du 4 mai 1917, des vagues de mutineries se répandent dans l’armée française sous forme "d’indiscipline", de désobéissance collective. À la fin du mois du mai, le 129e RI et le 329e RI refusent de monter en ligne. Au cantonnement, 150 à 180 hommes se rassemblent. Certains improvisent des discours où ils expriment leur mécontentement et parlent de paix. Rapidement et sans violence, le calme revient. Au matin du 29, ils sont plus nombreux et parcourent les cantonnements. D'autres hommes les rejoignent. Le mouvement s'amplifie. Aussi, ces unités sont transférées dans la région de Verdun. Au cours du trajet, des drapeaux rouges sont mêmes agités. À leur arrivée, les hommes du 129e sont isolés. Des hommes sont arrêtés et jugés par une Cour martiale. Quatre hommes, Marcel Chemin, Marcel Lebouc, Adolphe François et Henri Mille sont condamnés à mort pour "Abandon de poste et refus d’obéissance devant l’ennemi". Les pelotons d’exécution sont fournis par le régiment lui-même et l’exécution a lieu le 28 juin 1917. Le 29, le 129e se voit retirer son drapeau. Le bataillon le plus coupable de rébellion est dissout.

 

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Les Islettes
À l’ouest de Verdun, D 2, N 3

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La nécropole nationale de Rembercourt-aux-Pots

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Nécropole nationale de Rembercourt-aux-Pots. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Rembercourt-aux-Pots regroupe les tombes de 5 510 Français décédés lors des combats de Vaux-Marie et de l’arrière-front de Verdun de 1914 à 1918. Parmi eux, reposent quatre Russes. Deux ossuaires rassemblent près de 3 400 corps. Pour la Seconde Guerre mondiale, trois officiers du 21e régiment d’infanterie coloniale, décédés le 15 juin 1940, reposent aux côtés des combattants de la Grande Guerre. Créée en 1919, elle est aménagée en 1922 pour rassembler les dépouilles de soldats inhumés initialement dans les communes voisines de Vassincourt, Contrisson et Laimont.

Un monument à l’entrée du village rappelle le souvenir des soldats du 21e régiment d’infanterie coloniale, décédés lors des combats du 15 juin 1940.

 

Rembercourt, un village au cœur des combats meusiens de la bataille de la Marne, septembre 1914

Au début de septembre 1914, l’offensive allemande a largement bousculé l’armée française, l’obligeant à un repli ordonné qui pousse les avant-gardes allemandes à 25 km de Paris. Sur le territoire meusien, la Ve armée allemande, après avoir contourné par le nord la place forte de Verdun, oriente son offensive vers le sud, fonçant vers la trouée de Revigny et la vallée de l’Ornain. Le 4 septembre, elle prend Clermont-en-Argonne, puis investit Revigny. Elle constitue le flanc gauche du dispositif offensif allemand engagé dans ce qui devient "la bataille de la Marne". Face à elle, la 3e armée française. Après avoir étiré à l’extrême ses lignes de repli, cette force engage, comme l’ensemble du dispositif français, une contre-offensive qui se joue à l’Est de la vallée de la Meuse, sur les plateaux du barrois, et notamment autour de Rembercourt-aux-Pots, sur le plateau de la Vaux-Marie.

Du 7 au 10 septembre, sous une pluie battante, se déroulent des combats incessants, opposant le 6e corps d’armée français (CA), renforcé du 15e CA, et les VI, XIII et XVIe corps allemands. Les pertes sont importantes dans les rangs des 25e, 26e et 29e bataillons de chasseurs à pied, le 67e régiment d’infanterie (RI) et le 106e RI où un jeune officier, Maurice Genevoix, connaît son baptême du feu. Le 304e RI d’Alençon, engagé le 10 septembre sur le secteur, perd 60 % de son effectif en 10 heures (plus de 600 morts et 200 blessés dénombrés) sous le feu de l’artillerie qui écrase le plateau de la Vaux Marie et sa petite gare du Varinot. Les deux nécropoles française et allemande de Rembercourt témoignent de la violence de ces combats : des milliers de corps étaient si méconnaissables qu’ils ont été rassemblés dans des fosses communes et des ossuaires au côté des tombes nominatives. Après trois jours d’assauts et de contre-attaques où cours desquelles le village de Rembercourt est détruit, l’armée allemande se replie sur l’Argonne. Dix jours plus tard, elle crée autour de Saint-Mihiel un profond saillant, parvenant ainsi à encercler aux deux tiers la forteresse de Verdun : les fronts meusiens s’installent pour quatre années de guerre de siège.

Monument aux combattants français de la Vaux- Marie

Aujourd’hui, quelques modestes monuments rappellent le sacrifice de ces jeunes soldats français et allemands engagés au cours de ces combats d’une rare âpreté.

Dédiée aux souvenirs des Chasseurs à Pieds (BCP) et à l’ensemble des combattants tombés en ce lieu, une stèle construite par le capitaine Pol Jolibois, 29e BCP rappelle ce fait d’arme. Il fut inauguré en 1927 par André Maginot, ancien combattant et ministre des Pensions. En 1950, un cor de chasse, symbole de l’arme des Chasseurs. Ce monument porte l’épitaphe suivant : "1914 - Ici même dans la nuit du 9 au 10 septembre 1914, le 29ème Bataillon de Chasseurs à Pied appuyé par des fractions des 67e et 106e R.I. et par le 25e BCP a repoussé l'attaque menée par les troupes du Kronprinz allemand contre le centre de la IIIe Armée française. Les unités du 6e Corps occupant le front Lisle-en-Barrois-Serraucourt résistèrent héroïquement et brisèrent l'assaut de l'ennemi."

 

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Adresse

Rembercourt-Sommaisne
À 40 km au sud-ouest de Verdun, sur la D 902

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La nécropole nationale de Bar-le-Duc

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Nécropole nationale de Bar-le-Duc. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Bar-le-Duc regroupe les dépouilles de 3 183 soldats dont 63 en deux ossuaires morts pour la France lors des batailles de Verdun de 1914 à 1918 ainsi que sept Britanniques. Créé dès 1914, ce cimetière est aménagé jusqu'en 1931 pour y rassembler les corps exhumés de cimetières militaires de la région de la Brionne. En 1941 puis en 1945, les corps des soldats et victimes décédés au cours de la Deuxième Guerre mondiale y ont été réunis. Parmi ces hommes, reposent six Français (dont des résistants fusillés par les troupes d’occupation le 28 août 1944, sur l’esplanade de la Fédération, Robert Lhuerre, Jean Pornot et Gilbert Voitier), un lieutenant belge, Armand Jacob, décédé à Bar-le-Duc le 15 juin 1940 (tombe n°793) et un Soviétique, Constantin Maskaloff (tombe 2804 A à D).

 

Verdun, une ville emblématique de la mémoire de la Première Guerre mondiale

Depuis les premières semaines de la guerre, la région fortifiée de Verdun est au cœur des enjeux et âprement disputée par chacun des belligérants. En 1915, se déroule la bataille des ailes. Ces opérations dans les Hauts-de-Meuse et en Argonne visent à desserrer l'étau autour de Verdun.

Mais, le 21 février 1916, l'opération Gericht conçue par le général Falkenhayn est lancée contre les positions françaises. De février à décembre 1916, Français et Allemands s'affrontent au cours de l'une des plus terribles batailles de l'histoire de la Grande Guerre. Elle débute par le bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville. Sur un terrain ravagé et en dépit de la résistance du 30e corps d’armée, les Allemands progressent de 6 km en quatre jours. Le 25, le fort de Douaumont tombe aux mains de l'ennemi, tandis que la 2e armée du général Pétain, assure la défense de Verdun. Il organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc - Verdun devient la grande artère, la "Voie Sacrée". Par cet axe sont transportés, jour et nuit, hommes, ravitaillement et munitions. En avril, le front est élargi, la 5e armée allemande conduit une nouvelle action sur la rive gauche de la Meuse. Sur la Voie sacrée, axe essentiel et vital, près des trois quarts de l’armée passent à Verdun.

En juin, les défenseurs du fort de Vaux sont contraints d'abandonner cet ouvrage si vaillamment défendu. Le 23, le village de Fleury est aux mains des Allemands. Le 11 juillet, une offensive allemande échoue contre le fort de Souville, mais à partir du 1er juillet, l’opération alliée dans la Somme les oblige à dégarnir le front de Verdun.

Le 24 octobre, le fort de Douaumont est repris, puis le 2, c'est le fort de Vaux. En août 1917, les Français reprennent la cote 304 et le Mort-Homme et dégagent complètement Verdun. Le 26 septembre 1918, les Alliés attaquent de la Champagne à la Meuse. Le Bois des Caures est repris en octobre.

Pour les belligérants, la bataille est devenue "l’enfer de Verdun". Du 21 février au 15 juillet, plus de 40 millions d’obus ont été tirés. Au terme de la bataille, on recense 275 000 tués, blessés, prisonniers chez les Français. Ce chiffre est équivalent du côté allemand.

Bar-le-Duc, centre médical de l’arrière du front

Le chef-lieu du département de la Meuse devient un centre administratif, militaire et médical. Dès la mobilisation, certains bâtiments deviennent des hôpitaux de l’armée comme l’École normale ou l’École Supérieure. La salle des fêtes accueille les états-majors tandis que des établissements scolaires deviennent des cantonnements pour la troupe. À la veille de la bataille de Verdun en 1916, treize équipes assurent les soins dans les sept hôpitaux de la ville. À la gare, un hôpital d’évacuation (HOE) assure le transfert des blessés vers les différentes structures médicales du secteur, en fonction du degré de gravité des pathologies. Avec le nombre croissant des décès, un cimetière militaire est ouvert en 1915, siège de l’actuelle nécropole. La ville n’est pas épargnée par les bombardements qui engendrent de nombreuses victimes. En reconnaissance de ses sacrifices, André Maginot, député de Bar-le-Duc et ministre des Pensions remet la Croix de guerre à la ville, le 30 juillet 1920.

 

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Adresse

Bar-le-Duc
Chemin de Nauchamp

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La nécropole nationale de Revigny-sur-Ornain

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Nécropole de Revigny-sur-Ornain. © ECPAD

 

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Aménagée près d’un ancien hôpital de campagne, la nécropole nationale de Revigny-sur-Ornain est créée en 1915 en vue d’inhumer les soldats ayant succombé à leurs blessures reçues sur les fronts de Champagne ou de Verdun. Agrandi dès 1922 pour y rassembler les corps d’autres soldats, ce cimetière militaire regroupe 1 313 soldats de la Grande Guerre dont 72 reposent en ossuaire. Parmi ces hommes figurent près d’un millier d’hommes tués lors des combats de Vassincourt qui se déroulèrent à l’été 1914. Au centre de la nécropole, se dresse un monument honorant le souvenir de ceux de la Champagne et de Verdun.

 

La bataille de Revigny, septembre 1914

Lors de la bataille de la Marne, Verdun et sa ceinture de forts forment un camp retranché sur lequel s'appuie solidement la 3e armée du général Sarrail. L'ennemi tente de faire tomber ce môle en lançant deux attaques l’une à l'ouest contre Revigny-sur-Ornain et l’autre à l’est contre le fort de Troyon. Ces deux actions échouent.

Le 5 septembre 1914, après avoir entamé un mouvement rétrograde, l’armée française reçoit, du général Joffre, l’ordre d’attaquer les troupes allemandes. Dans ce secteur, les hommes de la 3e armée du général Sarrail se préparent au choc. Au soir, de violents combats se déroulent. Du 6 au 10 septembre 1914 au cours de la bataille de la Marne, cette confrontation oppose la Ve armée allemande du Kronzprinz et la 3e armée. Comme l’ensemble des autres armées françaises, cette dernière manœuvre vers l'ouest par la trouée de Revigny en vue d’atteindre la forêt d’Argonne. Appuyés par le feu de leur artillerie de campagne, les Allemands progressent et s’emparent de nombreux villages abandonnés par les Français. Ainsi, Villers-aux-Vents, Brabant-le-Roi, Revigny, Laimont sont aux mains de l’ennemi. Le 7, cet effort se porte vers Saint-Dizier et la Marne en vue de contourner les Français. D’un seul élan, ces derniers ripostent et parviennent à contenir la poussée de la Ve armée. Au terme de plusieurs jours de violents combats visant à rompre le front, les Allemands se replient après avoir brièvement occupé la région.

Au cours de cet épisode, la ville est bombardée et saccagée. À la hâte, de nombreux habitants ont été évacués mais une soixantaine d’habitants et les blessés les plus atteints y demeurent, accompagnés par l’abbé Halbin.

La bataille de Verdun, 1916

Durant toute l'année 1915, le saillant de Saint-Mihiel et le massif forestier de l'Argonne sont successivement attaqués. Ces combats locaux s'enlisent et se transforment en un terrible grignotage très coûteux en effectifs.

Le 21 février 1916, l'opération Gericht est lancée à Verdun. Après un violent bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville, les Allemands, avancent sur un terrain ravagé. En quatre jours, ils progressent rapidement. Le 25, l’ennemi s’empare du fort de Douaumont, tandis que la 2e armée du général Pétain, se charge de défendre Verdun. Celui-ci organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc-Verdun devient la grande artère, la "Voie Sacrée", qui alimente, jour et nuit, la défense de Verdun.

En mars, le front est élargi à la rive gauche de la Meuse, la cote 304 et le Mort-Homme. Seuls obstacles naturels contrôlant l'accès à Verdun, ces deux crêtes sont alors les positions les plus disputées de la rive gauche de la Meuse. L’offensive franco-anglaise du 1er juillet déclenchée sur la Somme contraint les Allemands à dégarnir progressivement le front de Verdun en y puisant troupes et canons. Le dernier assaut d’envergure a lieu les 11 et 12 juillet et vient buter contre le fort de Souville, à trois kilomètres seulement de Verdun. Le 24 octobre, le fort de Douaumont est repris. Le 2 novembre, le fort de Vaux est aux mains des Français. Ainsi, de février à novembre 1916, Français et Allemands vont s'affronter au cours de l'une des plus terribles batailles de l'histoire de la Grande Guerre.

Revigny, une ville de l’arrière-front

À l’arrière des fronts de Champagne et de Verdun, Revigny constitue un pivot essentiel dans l’organisation du front français. C’est pourquoi, le 21 février 1916, premier jour de l’offensive à Verdun, trois zeppelins allemands survolent la ville et ont pour objectif le nœud ferroviaire de Revigny. Pris sous les faisceaux des projecteurs, ces appareils sont la cible d'automitrailleuses de la 17e section d’auto canons. L’un d’eux, le L.Z. 77 est abattu. Parmi les 22 membres d'équipage, il n'y eut aucun survivant. Servant la propagande, la presse de l’époque relata ce premier combat anti-aérien de l’histoire. Quant aux servants de cette batterie, ils reçurent les honneurs du président Poincaré. Ce fait d’armes permit de garantir le fonctionnement de la Voie Sacrée ferroviaire, Le Meusien. Cette voie étroite permit d’assurer l’acheminement du front de Verdun.

Située à proximité de la Voie Sacrée et éloignée de la zone du front, la ville de Revigny, comme Lemmes-Vadelaincourt, accueille de nombreux blessés, près de 700 par jours. Un train chargé de blessés arrivait toutes les trente minutes. Au sein de cette unité sanitaire installée dans l’ancienne école des filles ou dans des baraquements, ces hommes sont soignés. Les plus atteints succombent à leurs blessures, tandis que les autres, les plus valides, sont évacués vers d’autres hôpitaux de l’Arrière. Parmi ces hommes décédés à Revigny figurent les officiers supérieurs, le lieutenant-colonel Jean-Louis Bourgeois du 147e régiment d’infanterie (Mort le 28 mai 1918), le colonel Raphaël Guillochon du 281e régiment d’artillerie lourde (RAL) (Mort le 2 mai 1918, et le lieutenant-colonel Louis Compadre du 86e (Mort le 30 novembre 1916). Son corps repose aujourd’hui à la nécropole de Revigny (Tombe 470). Selon la loi du 29 décembre 1915, ce sont les terres appartenant à Léon Camille Flise et Émile Hannion qui sont cédées à l'État pour créer le cimetière militaire. Y sont inhumés des combattants de Champagne, Argonne et Verdun.

 

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Adresse

Revigny-sur-Ornain
Au nord-ouest de Bar-le-Duc, D 995

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

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Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918

La nécropole nationale de Pargny-sur-Saulx

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Nécropole nationale de Pargny-sur-Saulx. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Metzeral

 

D’une superficie de 1 459 m², la nécropole nationale de Pargny-sur-Saulx regroupe les dépouilles de 284 soldats français morts au cours de la bataille de la Marne en septembre 1914. Créée en 1919, elle est aménagée en 1920. Par ailleurs, le cimetière rassemble les corps de trois soldats français et d’un pilote australien morts lors de la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1931, un monument commémoratif dédié au souvenir des soldats français tombés au cours des combats de Pargny-sur-Saulx y est érigé.

 

La Bataille de la Marne - 6 - 12 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, le général Joffre ordonne le repli général, afin de stopper la progression vers Paris de l'aile marchante de la Ire armée allemande. Malgré leur épuisement, les armées françaises font volte-face et tiennent une ligne de résistance de presque trois cents kilomètres dont Verdun constitue le pivot. Au centre du dispositif, se trouvent les 5e et 9e armées françaises, soutenues par le corps expéditionnaire britannique.

Le champ de bataille fait l’objet d’intenses bombardements et d’offensives incessantes durant lesquels les soldats se battent, parfois au corps-à-corps, pour quelques mètres carrés de terrain. Les marais de Saint-Gond, au confluent du Grand et du Petit-Morin, font ainsi l’objet de combats d’une violence extrême ; Français et Allemands occupent à tour de rôle le terrain à grand renfort d’artillerie.

Dans cette région de Pargny-sur-Saulx, l’adversaire accentue sa poussée vers l’est. Les Français, retranchés derrière le canal de la Saulx, s'opposent aux Allemands qui cherchent à franchir cet obstacle. La poussée ennemie est puissante et l’armée française ne peut tenir ses positions. À la hâte, le village est partiellement évacué. Dès le 7 septembre, les tirs d’artillerie et les bombardements détruisent une grande partie du village. Au cœur du champ de bataille, les ruines de Pargny-sur-Saulx sont occupées successivement par les Français et Allemands. La situation est critique, en particulier pour les hommes du 72e et du 128e régiment d'infanterie engagés dans de violents combats de rue. Derrière chaque mur, se dissimule une mitrailleuse. Chaque maison doit être enlevée à la baïonnette. Au cours de l'un de ces assauts, le capitaine Mordant meurt à la tête de ses hommes. Son corps repose aujourd'hui dans la nécropole.

Le 10 septembre, bien qu’en difficulté sur d’autres secteurs du front, les troupes allemandes s’emparent à nouveau de Pargny-sur-Saulx. Livré aux flammes, le village est pillé et saccagé. Pourtant, dès le lendemain, les Français le reprennent définitivement et s'élancent à la poursuite de l'ennemi. En effet, craignant que ses armées soient coupées de leurs arrières, l’État-major allemand ordonne alors le repli, dans l’Aisne où ils occupent des positions précédemment fortifiées.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée. Mais, en dépit de ce succès militaire, les troupes anglaises et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Au cours des mois d’août et septembre 1914, 250 000 jeunes Français meurent, sont blessés ou portés disparus. Dans un ultime sursaut, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils échouent sur les rivages de la Mer du Nord. La guerre de mouvement s'enraye. Le conflit s’installe alors pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée en novembre 1918.

Après ce supplice de 1914, le village de Pargny-sur-Saulx est cité à l'ordre de l'armée et reçoit, le 2 juillet 1922, la croix de guerre.

 

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Adresse

Pargny-sur-Saulx
À l’ouest de Bar-le-Duc, D 395

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Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918

La nécropole nationale de Maurupt-le-Montois

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Nécropole nationale de Maurupt-le-Montois. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Maurupt

 

La nécropole nationale de Maurupt-le-Montois regroupe les dépouilles de 515 soldats français morts au cours de la bataille de la Marne en septembre 1914. Créée au terme des combats de 1914, celle-ci est typique des cimetières militaires du début de la Grande Guerre regroupant des tombes collectives. Il faut en effet attendre la loi du 29 décembre 1915 pour que les soldats morts pour la France bénéficient du droit à être inhumés en sépulture individuelle. L'inhumation des soldats morts sur le champ de bataille est assurée par la troupe aidée par la population civile. Ainsi, 444 corps reposent dans un ossuaire. Aménagé en 1922, ce cimetière national fait face à un monument commémoratif érigé, cette année-là, à l’initiative du général Toulorge, ancien commandant de la 5e brigade d’infanterie à la mémoire du 72e régiment d’infanterie (RI), du 128e RI, du 42e régiment d’artillerie et des 9e et 18e bataillons de chasseurs à pied.

 

La Bataille de la Marne - 6 - 12 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, le général Joffre ordonne le repli général, afin de stopper la progression vers Paris de l'aile marchante allemande. Malgré leur épuisement, le 6 septembre 1914, les armées françaises font volte-face et tiennent une ligne de résistance de presque 300 kilomètres dont Verdun constitue le pivot. Au centre du dispositif, se trouvent les 5e et 9e armées françaises, soutenues par le corps expéditionnaire britannique.

Le champ de bataille fait l’objet d’intenses bombardements et d’offensives incessantes durant lesquels les soldats se battent, parfois au corps-à-corps, pour quelques mètres carrés de terrain. Les marais de Saint-Gond, au confluent du Grand et du Petit-Morin, font ainsi l’objet de combats d’une violence extrême ; Français et Allemands occupent à tour de rôle le terrain à grand renfort d’artillerie.

Dans ce secteur, les Allemands accentuent leur poussée vers l’est en direction de Bar-le-Duc. Ils sont aux portes de la Haute-Marne. Dans la région de Le Buisson – Sermaize-les-Bains, les Français sont retranchés derrière le canal de la Saulx qui forme une ligne de résistance. La poussée ennemie est puissante et la 5e brigade déployée dans ce secteur ne peut tenir ses positions. Le 6 septembre, le village de Bignicourt est aux mains de l’ennemi alors que de violents combats de rue se déroulent dans les ruines de Pargny-sur-Saulx. Sur l’ensemble du front, la journée du 8 est décisive pour l’armée allemande. Dans ce secteur, le sort des armes tourne en sa faveur. L’ensemble des points d’appui comme Pargny tombent. Les Français se replient sur une nouvelle ligne où les villages de Favresse et de Maurupt constituent le pivot. Au cours de la nuit, les combats s’intensifient autour de la tuilerie de Maurupt. Le 9 septembre, les Français organisent, à la hâte, la défense de cette position. Le 10 au matin, un nouvel assaut allemand est lancé. Au terme de violents corps-à-corps dans les rues, l’ennemi s’empare du village. Mais le 11 septembre, menacés d’être coupés de leurs arrières, les Allemands abandonnent ce secteur. Les Français reprennent chaque village perdu et s'élancent à la poursuite de l'ennemi. En effet, devant le sursaut sur la Marne, l’État-major allemand ordonne alors le repli, dans l’Aisne où ils occupent des positions précédemment fortifiées.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée. Mais, en dépit de ce succès militaire, les troupes anglaises et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Au cours des mois d’août et septembre 1914, 250 000 jeunes Français meurent, sont blessés ou  portés disparus. Dans un ultime sursaut, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, Français et Allemands échouent sur les rivages de la Mer du Nord. La guerre de mouvement s'enraye. Le conflit s’installe alors pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée en novembre 1918.

Après ce supplice de 1914 où ce village est rasé à 90%, le village de Maurupt-le-Montois, comme un grand nombre de communes voisines, est cité à l'ordre de l'armée et reçoit, le 20 septembre 1920, la croix de guerre.

 

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Adresse

Maurupt-le-montois
À l’ouest de Bar-le-Duc, D 16

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918

Laclaireau

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Source : pages14-18.mesdiscussions.net

Création  Première Guerre mondiale par l’armée allemande : bataille des frontières (août 1914).

Années Vingt : regroupement des corps exhumés des cimetières militaires de Ethe « village », de Latour « Côte des Rappes ».

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Adresse


Ethe

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Au nord-ouest de Longwy . N 82

Superficie : 4 670 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 303
Nombre de morts : 303
1914-18 : 303 Français

Eléments remarquables

Plaque commémorative des anciens du 104ème R.I. à leurs camarades tombés lors de la bataille du 22 août 1914.

Bellevue

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Source : pages14-18.mesdiscussions.net

Création : Première Guerrre mondiale par l’armée allemande. Bataille des frontières (août 1914).

 

Années Vingt : regroupement des corps français exhumés des cimetières militaires ou carrés communaux de Meix, Robelmont, Virton « Chamberlaine » qui furent désaffectés.

 

1928 : Réinhumation en ossuaire des inconnus français relevés dans la région.

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Adresse


Virton

En résumé

Accès :

A l’ouest de Longwy . N 87

Superficie : 1 540 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 1 594
Ossuaires : 2 139
Nombre de morts : 3733
1914-18 : 2 445 Français
1 288 Allemands

Eléments remarquables

Monument aux morts français de la bataille du 22 août 1914.

Musson-Baranzy

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© Mairie de Musson-Baranzy

Création : 1ère Guerre mondiale par l’armée allemande. Bataille des frontières ‘août 1914). Années Vingt, 1934 : regroupement des corps exhumés des cimetières militaires ou carrés communaux de Saint-Léger, Bleid, Dampicourt, puis Ssigneuls. 1967 : réinhumation de 3 Français morts pour la France en 1940, exhumés au Bois-Haut (Musson).

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Adresse


Musson-Baranzy

En résumé

Accès :

Au nord-ouest de Longwy . D 88

Superficie : 6 560 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 945
Tombes collectives :
Ossuaires :
Nombre de morts : 945
1914-18 : 431 Français511 Allemands
1939-45 : 3 Français

Eléments remarquables

Monument commémoratif allemand aux morts de la Grande Guerre.

Nécropole nationale de Thil

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Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Thil

 

Située à 15 km de Longwy, la nécropole nationale de Thil est érigée à l’emplacement de l’ancien camp annexe (Kommando) du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le camp de Thil était la seule infrastructure de ce modèle construite par les nazis sur le territoire français non annexé. En novembre 1946, la crypte, érigée sur le four crématoire conservé en l’état, est inaugurée. Elle contient également des cendres de déportés, une maquette du camp et des objets rappelant la déportation. En 1984, la crypte est reconnue nécropole nationale.

 

Thil, Kommando du camp de concentration  de Natzweiler-Struthof

En août 1943, après la destruction du site de fabrication d’armes secrètes (V1 et V2) de Peenemunde (Allemagne), les Allemands décident de disperser leurs sites de production et de les enterrer.

L’ancienne mine de fer du Tiercelet à Thil est choisie, comme  d’autres lieux (Dora, Ebensee), pour installer une usine. L’organisation Todt est chargée des travaux qui débutent fin 1943. Une main d’œuvre forcée et hétéroclite, constituée de Nord-Africains, de Russes, d’Ukrainiens, de Polonais, Yougoslaves et de Hongrois, afflue dans le secteur. Ces travailleurs sont internés dans les camps d’Errouville et de Morfontaine près de Thil où ils sont amenés chaque jour par train.

Fin  mars 1944, 1 600 Russes et Ukrainiens (1 200 hommes et 400 femmes)  arrivent à Errouville. Les conditions de vie et de travail sont effroyables. De nombreux décès sont signalés. Les corps sont soit enterrés, soit brûlés à l’air libre. Des mineurs sans emploi de la région ainsi que des requis du service du travail obligatoire (STO) complètent les besoins en travailleurs.

Le 1er juin 1944, un camp annexe du Konzentrationslager Natzweiler-Struthof est créé sur place. C’est un cas exceptionnel à double titre : alors que le camp principal de Natzweiler-Struthof est situé en Alsace annexée de fait par le IIIème Reich, le camp annexe de Thil est le seul ouvert en France occupée. Une vingtaine d’hommes du KL Natzweiler viennent constituer l’équipe de l’auto-administration détenue. Ils sont hébergés dans les baraques déjà construites par les travailleurs forcés.

Le 20 juin 1944, 500 Juifs en provenance du KL Auschwitz sont chargés des gros travaux d’aménagement extérieurs et intérieurs : terrassement, bétonnage, transport et installation des machines qui arrivent à la gare de Thil. En même temps, les détenus construisent de nouvelles baraques. Un four crématoire est installé (date inconnue) dans l’enceinte du camp. Il provient d’une usine d’équarrissage située à Villerupt. Il semble qu’il était utilisé pour brûler les corps des déportés du Kommando mais également ceux des prisonniers d’Errouville.

Un deuxième convoi, composé de Juifs hongrois, arrive le 7 juillet du KL Neuengamme. Mis à l’écart des autres détenus, ils sont spécifiquement affectés au travail des machines. Choisis en fonction de compétences professionnelles bien précises, les deux convois de détenus juifs sont majoritairement constitués d’ouvriers de la métallurgie. Ils sont d’abord chargés des travaux d’aménagement  et ensuite de la production des V1 et V2. Occupant une place à part parmi les détenus de Thil, ils sont logés à l’écart des autres et ne sont pas évacués en même temps. Ils forment un Kommando spécial, baptisé "Minette".

L’importance réelle de la production faite sur place reste incertaine, mais elle semble mineure. Ce transfert d’une usine à l’Ouest, alors que les armées alliées se rapprochent, est étrange : les évènements militaires ont-ils été mal estimés ? Plus vraisemblablement, la lourdeur bureaucratique n’a pas pu empêcher un transfert, programmé depuis un certain temps.

Le 1er septembre 1944, devant l’avance des troupes alliées, les nazis donnent l’ordre d’évacuer le KL Natzweiler. Tous les kommandos du camp situés à l’ouest du Rhin sont concernés. Le jour même, 557 hommes du Kommando de Thil partent en direction de Coblence ; en chemin, ils sont déviés vers le camp annexe de Kochendorf. Les 300 spécialistes du deuxième convoi partent quelques jours plus tard en direction du KL Dora.

Au total, une quarantaine de déportés sont morts durant la brève existence du Kommando de Thil.

 

xxxxx

 

Le  camp de Natzweiler-Struthof est le seul camp de concentration construit par les nazis sur le territoire français.  Haut lieu de la mémoire nationale du ministère des armées, ce site est aujourd’hui ouvert au public et présente, au travers du centre européen du résistant déporté, l’histoire de toute les Résistances qui se dressèrent contre l’occupant nazi.

 

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Adresse

Thil
Au sud-est de Longwy, D 26

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Eléments remarquables

Crypte-ossuaire - monuments aux déportés 1939-1945 - Restes mortels d’inconnus

Houdrigny

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Source : pages14-18.mesdiscussions.net

Création Première Guerre mondiale par l’armée allemande.

Bataille des frontières, août 1914.

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Houdrigny

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A l’ouest de Longwy . N 88

Superficie : 2 660 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 323
Nombre de morts : 323
1914-18 : 323 Français

Eléments remarquables

Monuments aux morts de la bataille du 22 août 1914 des 51ème, 87ème, 91ème, 117ème, 124ème, 130ème R.I.

La nécropole nationale de Lexy

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Nécropole nationale de Lexy. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Lexy

 

La nécropole nationale de Lexy regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914, en particulier celles du 22 août. Erigé en 1922, le monument-ossuaire rassemble les corps exhumés sur le territoire de la commune. Surmonté d’un imposant monument, offert en 1922 par la famille de l’un de ces soldats, cet ossuaire est érigé sur une tombe collective où sont rassemblés les restes mortels de 68 soldats français.

 

La Batailles des frontières - 14 - 25 août 1914

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique, un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Et si, appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus en 1871, d'autres armées françaises soutenues par le corps expéditionnaire britannique essaient de contenir l’avancée allemande en Lorraine, dans les Ardennes, à Charleroi et à Mons. C'est la bataille des frontières, au cours de laquelle, du 14 au 25 août 1914, se déroulent de violents affrontements. Ces derniers préfigurent la dureté de la guerre et révèlent l’importance croissante de l’artillerie lourde et de l’aviation.

En Lorraine, du 14 au 18 août, la 2e armée française progresse rapidement. Seul le terrain accidenté ralentit cette marche. Ce n’est que le 20 août, au nord-est de Nancy, qu’elle se heurte à un ennemi supérieur en nombre. Maître du terrain et doté d’une importante artillerie de campagne, l'ennemi, placé en embuscade, harcèle les Français. Cibles de choix, sur ce plateau en pantalon rouge garance, ces derniers sont cloués sur place et rapidement débordés. Luttant au corps-à-corps pour tenir la position, les soldats français sont forcés de se replier. Du 21 au 24 août, abandonnant à leur sort des milliers de blessés, les Français entament leur retraite. Dans l'urgence, le général Joffre envoie des renforts pour tenir coûte que coûte sur le Grand-Couronné de Nancy.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Pour les Français, le bilan humain est lourd. Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient pu être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris, mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Le général Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne. Pourtant harassées, elles trouvent les ressources, morales et physiques, pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre.

Le monument-ossuaire de Lexy

Initiative privée, ce monument-ossuaire est typique des nécropoles du début de la Première Guerre mondiale. En effet, si le principe des tombes collectives subsiste jusqu'en 1915, le recours aux tombes individuelles se généralise dès les premiers mois du conflit. Aussi, la loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle. Œuvre de l'architecte Chouane, cet imposant monument est situé à proximité de l'axe Paris-Luxembourg pour être vu du plus grand nombre. Derrière ce monument, de forme pyramidale, se trouve la tombe collective.

 

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Adresse

Lexy
À l’ouest de Longwy

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année