Gorcy

Partager :

Source : Photo Aimelaime

Création en 1921 . bataille des frontières (août 1914).

1922 : corps regroupés des cimetières militaires des environs (Cussigny) et de la Batte (Signeux, Baranzy) en Belgique.

 

Le cimetière national de Gorcy regroupe les dépouilles de 1 263 soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914. Créée en 1921, cette nécropole est typique des cimetières militaires du début de la Grande Guerre, période où le principe des tombes collectives subsiste jusqu'en 1915. C'est pourquoi, 1 215 corps, exhumés des communes alentours et de Belgique, sont répartis en trois ossuaires. Au cours de la guerre, le recours aux tombes individuelles se généralise. La loi du 29 décembre 1915 accorde ainsi aux soldats morts pour la France le droit d’être inhumé en sépulture individuelle. En 1924, placé sous la présidence de la maréchale Foch, un comité rassemblant des parents endeuillés y érigea un imposant monument rappelant le sacrifice des morts du 22 août 1914.

Parmi les soldats inhumés à Gorcy, dont beaucoup sont originaires du Centre de la France, reposent l'aspirant Germain Foch et le gendre du président du Conseil René Viviani. 

Bataille des frontières - 14 - 25 août 1914

Depuis le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Et si, appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine pour reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871, d'autres armées françaises soutenues par le corps expéditionnaire britannique essaient de contenir l’avancée allemande en Lorraine, dans les Ardennes, à Charleroi et à Mons. C'est la bataille des frontières, au cours de laquelle, du 14 au 25 août 1914, se déroulent de violents affrontements. Ces derniers préfigurent la dureté de la guerre et révèlent aussi l’importance croissante de l’artillerie lourde et de l’aviation

En Lorraine, du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey progresse rapidement. Seul le terrain accidenté ralentit cette marche dont le but est d'atteindre Arlon. Le 5e corps porte ses avant-gardes vers Signeulx, Gorcy et Cosnes. Maitre du terrain et doté d’une importante artillerie de campagne, placé en embuscade, l'ennemi harcelle les Français dont chaque assaut se heurte à des positions solidement organisées. Au cours de l'un d'eux, l'aspirant Germain Foch, dont le corps repose à Gorcy, tombe à la tête de sa section. Outre son fils, le général Foch perd son premier gendre, le capitaine Bécourt tué à la tête de sa compagnie à quelques dizaines de kilomètres de là, près de Mercy-le-Haut. Pour préserver le général, il ne fut informé partiellement de ces nouvelles que le 9 septembre 1914, en pleine bataille de la Marne.

Du côté allemand, au cours de ces combats s'illustre le jeune officier Erwin Rommel qui deviendra, en 1941, le "renard du désert".

Très vite, la situation est éprouvante. Mais malgré les efforts consentis, les soldats français sont forcés de se replier. En raison de la violence des combats, la journée du 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière pour l'armée française qui dénombre la perte de plus de 20 000 hommes. Le même jour à Gorcy, six civils accusés d'avoir pris part à des combats d'arrière garde sont exécutés par les Allemands.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Cette bataille est un échec cuisant pour les Français qui ont confondu esprit offensif et "offensive à outrance". En raison de cette faute doctrinale, le bilan humain est lourd. Cependant la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient pu être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris, mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne. Bien qu'harassées, elles trouveront les ressources, morale et physique pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne va devenir la première victoire française de la Grande Guerre.

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse


Gorcy

En résumé

Accès :

A l’ouest de Longwy . N 88

Superficie : 1 270 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 48
Ossuaires (3) : 1 215
Nombre de morts : 1263
1914-18 : 1 263 Français

Eléments remarquables

Monument aux morts du 22 août 1914. Tombe de l’aspirant Germain Foch, du 131èmeR.I., fils du maréchal, mort pour la France le 22 août 1914.

La nécropole nationale de Baslieux

Partager :

Nécropole nationale de Baslieux. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Baslieux

 

La nécropole nationale de Baslieux regroupe les dépouilles de soldats tombés lors des combats qui se déroulèrent au cours de la bataille des frontières (août 1914). Aménagée de   1920 à 1921, ce site réunit les corps exhumés de tombes isolées ou de cimetières militaires provisoires situés dans le secteur de Baslieux et de Doncourt. Implantée à l’emplacement même d'une fosse commune creusée en 1914, cette nécropole rassemble 293 corps français inhumés sous un monument-ossuaire. Celui-ci a été financé par la famille du sous-lieutenant Trochu, officier du 151e régiment d’infanterie.

À quelques centaines de mètres, un autre monument indique le lieu des combats du 22 août 1914 où 800 soldats français ont été tués et rappelle le souvenir du sous-lieutenant Trochu et de 21 de ses hommes.

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes engagent un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique se déploient au nord pour contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières, où entre Charleroi et Longwy, le choc est brutal.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et des plus éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy. Au cours de leur engagement dans le secteur de Pierrepont, les hommes du 151e et 162e régiment d'infanterie subissent ainsi des pertes importantes. Les combats sont des plus violents dans les bois de Doncourt, de Goémont et de Grandchamps. Près de la moitié du 151e, soit 1 300 soldats, disparaît.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires affligeant la perte de nombreux soldats.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre mais ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus au sud. Celles-ci vont devoir à nouveau livrer bataille sur la Meuse les 27 et 28 août ce qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, dans ce secteur de Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Baslieux
Au sud de Longwy, D 125b

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Villette

Partager :

Nécropole nationale de Villette. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Villette

 

La nécropole nationale de Villette regroupe les dépouilles de 74 combattants tués, les 22 et 23 août 1914, lors de la bataille des Frontières, en particulier dans le secteur de Longuyon et Villette. Créé en 1917 par l’armée allemande, ce cimetière est aménagé après la guerre pour y réunir les corps exhumés de cimetières militaires provisoires du secteur. En ce lieu, sont inhumés 74 soldats français du 101e régiment d’infanterie dont 52 reposent dans deux ossuaires. Par ailleurs, 36 dont 9 inconnus Allemands reposent ce lieu.

Renfermant les restes mortels de combattants français, la nécropole de Villette est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes engagent un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre décide de porter d'abord ses efforts en Alsace puis en Lorraine. Plus au nord les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique se déploient pour contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières, où entre Charleroi et Longwy, le choc est brutal.

La Lorraine est au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et des plus éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est la journée la plus meurtrière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy. Au cours de leur engagement dans le secteur de Pierrepont, les hommes du 151e et 162e régiment d'infanterie subissent des pertes importantes. Les combats sont des plus violents dans les bois de Doncourt, de Goémont et de Grand-champs. Près de la moitié du 151e, soit 1 300 soldats, disparaît.

Dès le 23 les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires affligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est brisé, attirant les armées du centre à progresser plus sud. Celles-ci vont devoir livrer, les 27 et 28 août sur la Meuse, une autre bataille qui retarde encore leur marche vers Paris. Progressivement, dans ce secteur de Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morales et physiques pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Villette
À l’ouest de Longwy, D 29c

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des 22-23 août 1914

La nécropole nationale de Ville-Houdlémont

Partager :

Nécropole nationale de Ville-Houdlémont. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Ville_Houdlemont

 

La nécropole nationale de Ville-Houdlémont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille des Frontières en août 1914. Créée à l’issue des combats, au cœur du village, cette petite nécropole témoigne de l’extrême violence des affrontements qui se déroulèrent, le 22 août 1914, dans la région de Longwy. Aujourd'hui, sont rassemblés les corps de 92 soldats français. Dix reposent en tombes individuelles, tandis que les restes mortels des 82 autres ont été déposés dans deux ossuaires. Surmonté d’une croix, un monument orné de 16 plaques de marbre rappelle la mémoire des soldats français morts ici-même le 22 août 1914, journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale.

 

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et très éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Ville-Houdlémont
À l’ouest de Longwy, D 88

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Plaques commémoratives aux morts du 22 août 1914

La nécropole nationale de Pierrepont

Partager :

Nécropole nationale de Pierrepont. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Pierrepont

 

La nécropole nationale de Pierrepont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914. Créée en 1920, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 et 23 août 1914 autour de Pierrepont, qui furent les plus meurtriers de la Grande Guerre. Aménagé successivement en 1920-1921, puis de 1932-1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Longwy et de la Crusnes, de Spincourt, de l’Othain, et du Loison, cette nécropole regroupe les corps de 3 758 Français, dont 1 416 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 2 342 hommes. À leurs côtés reposent également 493 Russes, 141 Belges, 2 Britanniques et 1 Roumain. Plusieurs soldats morts pendant le Seconde guerre mondiale, dont 20 Français, 55 Soviétiques et 1 Tchèque sont inhumés en ce lieu.

 

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et trés éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

La Tour-lanterne de Pierrepont

Érigée, en 1922, au centre de la nécropole, cet imposant monument est dédié au souvenir des soldats alliés disparus lors des combats de Pierrepont du 22-23 août 1914. Les pierres de cette Tour-lanterne proviennent d’une ancienne cheminée de la manufacture de draps démontée pierre par pierre et remontée dans le cimetière. La taille de ce monument s’explique par la volonté d’égaler le monument qui domine le cimetière allemand voisin où reposent 3 017 soldats. Une première plaque rappelle la mémoire des soldats tombés à Pierrepont ainsi que les noms des enfants de la ville, morts pour la France au cours de la Grande Guerre. La seconde porte les régiments de la 42e division d'infanterie ayant participé à la bataille de Pierrepont.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Pierrepont
Au sud de Longwy, D 66

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Tour-lanterne aux morts des 22 et 23 août 1914

La nécropole nationale de Brandeville

Partager :

Nécropole nationale de Brandeville. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Brandeville

 

Aménagée par l’armée allemande après les combats du 29 août 1914 à Montmédy, la nécropole nationale regroupe 516 français dont 506 reposent en ossuaire. Dix corps sont inhumés en tombes individuelles. Une grande partie de ces hommes appartenaient au 165e régiment d’infanterie. Dans l'enceinte de la nécropole, est érigé un monument "Aux héros de la garnison de Montmédy - 29 août 1914 - Hommage aux morts et survivants de Brandeville - Leurs Enfants 30 août 1936". Dans l’église, le maître-verrier de Nancy, Georges Janin, a réalisé en 1929 un vitrail rappelant ces combats d'août 1914 et la résistance de la garnison de Montmédy.

 

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant les restes mortels de combattants français inhumés en grand nombre dans un ossuaire, la nécropole de Brandeville est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle. A Brandeville, un monument commémoratif vient rappeler l’implication des unités mobilisées lors des combats fantassins, artilleurs, douaniers, gendarmes et chasseurs-forestiers.

Ici, la règle est un peu bousculée car l’ensemble des soldats tombés lors des combats d’août 1914 reposent ensemble dans l’ossuaire, seuls certains combattants dont la dépouille a été amenée après la guerre, reposent en tombent individuelle. Ainsi, le chef de bataillon du 165e RI, décédé le 29 août 1914 à Murvaux repose dans l’ossuaire avec les autres militaires de son unité, alors que Georges Brument, soldat au 165e régiment d’infanterie, décédé au camp de Merseburg en Allemagne, le 23 avril 1915 est inhumé à la tombe n° 5122

La Bataille de Brandeville, août 1914

Avant la guerre, la place forte de Montmédy devait servir de point d'appui aux troupes opérant dans la région. Lors des premiers combats, la garnison remplit cette fonction, accueillant le 2e corps et les nombreux blessés. Le secteur est vaillamment défendu. Le 25 août, les ponts sur la Chiers, de Chauvency-le-Château à Saint-Hubert sont détruits. Le 27, l'ordre d'évacuer est donné, après que les derniers ponts sur la Chiers et le tunnel soient dynamités. Plus de 2 000 soldats se replient vers Verdun tandis que les blessés sont laissés à Montmédy. Le 28 août, le cortège atteint Fontaine-Saint-Dagobert puis se dirige vers Consenvoye. Là, les Français entrent en contact avec l'ennemi et se met à couvert à proximité de la route de Murvaux à Brandeville. Plus nombreux, les Allemands submergent les Français. Du côté français, les pertes sont importantes en particulier au sein du 165e régiment d'infanterie qui subit principalement ce choc. Aussi, talonnées par l'ennemi, les Français reculent plus au sud.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Brandeville
À 33 km au nord de Verdun, lieu-dit "Les Magniers"

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Thionville

Partager :

Nécropole nationale de Thionville. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Thionville

 

La nécropole nationale de Thionville est créée durant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande. Elle regroupe 787 soldats allemands dont 86 en ossuaire, 692 Russes (dont un travailleur civil), 161 Français (dont un Alsacien-Lorrain et une victime civile, Justin Bray inculpé pour avoir révélé aux Français la position d'une sentinelle allemande et fusillé le 28 août 1914 – Tombe n° 119), trois Britanniques, trois Luxembourgeois (victimes civiles décédées le 16 juillet 1918), ainsi que deux Belges. Aménagé en 1924, ce cimetière comprend un monument commémoratif pour la guerre 1914-1918.

 

Thionville en 1914-1918

Après la guerre de 1870-1871, la ville de Thionville devient Diedenhofen et appartient au Reichsland Elssass-Lothringen – Terre d’empire d’Alsace-Lorraine annexée par l’Allemagne impériale. Sa position géographique aux portes de l’Allemagne et du Luxembourg lui donne une importance pour les troupes allemandes. Le 31 juillet 1914, l’état de guerre – kriegszustand - est instauré dans toute l’Allemagne et des affiches de mobilisation générale sont placardées partout dans la ville. Le 3 août, le Grand Duché du Luxembourg est occupé par les Allemands. Pour ces derniers, la place forte de Thionville apparaît comme un enjeu essentiel dans la poursuite de son mouvement. La gare de Thionville devient alors un lieu de transit pour les trains militaires. Le 16, l’état major de la Ve armée s’installe à Thionville où les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. C’est dans ce contexte particulier qu’est condamné à mort le jeune Justin Bray.

La ville accueille de nombreux blessés soignés dans les hôpitaux temporaires. Le 5 septembre 1914, le conseil municipal vote la création d’un cimetière militaire de 800 tombes dans le quartier Saint-François à proximité du cimetière civil.

Tout au long de la guerre, la ville de Thionville est survolée par des avions français qui observent les mouvements de troupes ou bombardent les usines et le réseau ferroviaire. Parmi les victimes, on relève de nombreux civils. Le 16 juillet 1918, 18 avions britanniques larguent 37 bombes notamment autour de la gare, dont certaines au phosphore. C’est au cours de ce bombardement que sont décédées les trois victimes civiles luxembourgeoises, inhumées aujourd’hui dans la nécropole (tombes 168 à 170). En septembre 1918, les Alliés atteignent les rives de la Meuse. L'ennemi recule peu à peu. En octobre, en raison de la grippe espagnole, les écoles sont fermées et deviennent des cantonnements pour les troupes allemandes. Le 11 novembre 1918, selon les clauses de l’Armistice, les troupes allemandes doivent, sous 15 jours, quitter les territoires occupés notamment l’Alsace-Lorraine. Mais, contrairement à Metz ou à Strasbourg, il n’y a pas de défilé ou de manifestation particulière à Thionville. La présence française est marquée le 19 novembre par le retour à l’heure française et le 22 novembre par l’arrivée officielle de l’armée française dans la ville, soit le 17e corps conduit par les généraux Hellot et Pougin accueillis par les élus.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de l’année 1917, des milliers de combattants roumains sont faits prisonniers par les Allemands. Au 1er février 1917, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 internés en Allemagne. Leurs conditions de détention sont très difficiles. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore un peu leur sort, mais en octobre 1918, seulement 28 000 sont encore en vie. Certains sont envoyés en France où ils employés dans des kommandos agricoles, les mines, les usines ou à proximité du front. A la fin de la guerre, certains responsables allemands sont désignés comme criminels de guerre sur une liste de noms lors du Traité de Versailles (28 juin 1919).

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 millions détenus en Allemagne. À partir du printemps 1915, le gouvernement allemand décrète l’utilisation des prisonniers de guerre pour pallier à la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont ainsi employés à des tâches difficiles comme le drainage de zone humide, la coupe du bois, ou la construction de routes. En raison de la dureté du travail et des conditions de vie difficiles, le taux de mortalité des prisonniers de guerre est particulièrement élevé.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Thionville
A 31

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Villy-La-Ferté

Partager :

Nécropole nationale de Villy-La-Ferté. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Villy La Ferte

 

La nécropole nationale de Villy-la-Ferté regroupe les restes de 107 soldats morts pour la France lors de la Deuxième Guerre mondiale. Composant la garnison de l'ouvrage de la Ferté, ces hommes ont disparu lors des violents combats du 16 au 18 mai 1940. L'origine des hommes inhumés est diverse car d’autres combattants issus notamment des 14e et 15e régiments de tirailleurs algériens mais aussi du 11e régiment étranger d'infanterie (REI). Plusieurs semaines après cet assaut ennemi, les corps de ces défenseurs ont été relevés par une compagnie disciplinaire allemande. Treize d'entre eux furent enterrés hâtivement dans des trous d'obus. Le lieu d'inhumation de ces hommes ne fut jamais révélé avec précision, laissant les familles dans le désarroi. Ce n’est qu’en 1973, sur indication d'un ancien combattant allemand, que leur sépulture est découverte, apportant ainsi des informations précieuses sur le sacrifice du lieutenant Bourguignon et de ses hommes.

 

La Ligne Maginot

En juin 1919, le Traité de Versailles est signé. Pour garantir le tracé de ses frontières, la France crée une ligne de fortification moderne et dissuasive. Définie au cours des années 1920, cette conception défensive résulte du traumatisme de la Grande Guerre, de la diminution du service militaire votée en 1920 puis en 1923 et doit aussi permettre de faire face aux classes creuses attendues pour 1935-1939. Il faut économiser les troupes, protéger les bassins industriels des zones frontalières et couvrir les nœuds ferroviaires. L'opinion publique se berce alors de cette illusion, renforçant le mythe de l'inviolabilité de la Ligne Maginot. Au total, plus de cent ouvrages renforcés de casemates et d'observatoires sont construits. Mais bientôt, en raison de son coût, le projet initial est modifié. En 1932, faute de crédits suffisants, l'extension au front du Nord est rejetée, puis en raison de contingences diplomatiques avec la Belgique dont la neutralité a été proclamée. Aussi, ce rempart réputé infranchissable n'est donc pas continu.

Dès le départ, certains parlementaires expriment leurs doutes quant à l'efficacité défensive de cette ligne car les voies traditionnelles d'invasion de la France ont été négligées. Il en va de même pour quelques militaires qui redoutent un emploi intensif des avions, réduisant la portée stratégique de la Ligne Maginot. Sitôt adopté ce programme est donc critiqué. Fin 1930, le total des crédits accordés s'élève à 3 442 millions de francs. En 1935-1936, avec le rétablissement du service militaire et la motorisation de la Wehrmacht, l'Allemagne se fait plus menaçante. En raison de la crise économique, le programme est réorienté. Désormais sont construits des ouvrages plus modestes dits des "nouveaux fronts", dont le secteur de Montmédy fait partie. Néanmoins, au cours de l'hiver 1940, les travaux s'intensifient. Cette "Muraille de France" présente donc une valeur défensive inégale.

Les combats sur la Ligne Maginot

Le 13 mai 1940, après avoir franchi la Meuse à Sedan, les Allemands traversent les Ardennes puis atteignent, le 20 mai, la Mer du Nord. Très vite, le choix stratégique définit par la France se révèle inadapté aux réalités de la guerre moderne où l'arme blindée et l'aviation triomphent. Pour autant, les combats autour de chaque ouvrage de la Ligne Maginot se révèlent difficiles et particulièrement meurtriers. Mais, la Ligne Maginot est progressivement prise à revers, notamment à partir du 12 juin 1940, date à laquelle intervient l'abandon du secteur fortifié de Montmédy.

Le 18 mai, l’ensemble du secteur comprenant l'ouvrage de la Ferté est pilonné par 265 pièces d'artillerie. Pris au piège par le retrait progressif des troupes d’intervalles puis la chute de la position défensive du village de Villy, l’équipage se réfugie dans la galerie de liaison reliant les deux blocs où il va trouver la mort.

En dépit de la reddition française et de l’armistice du 22 juin 1940,  la Ligne Maginot est encore tenue par près de 25 000 hommes. Tous tiennent à résister. Pourtant le 1er juillet, devant les menaces allemandes de ne pas évacuer Lyon, Saint-Etienne et Clermont-Ferrand, ils sont contraints d'abandonner leurs ouvrages. Les derniers irréductibles tels les défenseurs du Michelsberg quittent, le 4 juillet, leurs ouvrages, invaincus, pour le chemin de la captivité.

Le petit ouvrage de Villy-La-Ferté

Construit, de 1935 à 1937, sur la cote 215, cet ouvrage est constitué de deux casemates reliées par une galerie de liaison souterraine. Il assure la protection ouest du secteur fortifié de Montmédy. Il n'y a ni caserne, ni usine souterraine. Pour autant, ce site est un ouvrage emblématique de l'histoire de la Ligne Maginot car c'est le seul ouvrage pris d'assaut en mai 1940. A l'issue de ces violents combats, il n'y a aucun survivant parmi les 107 membres de l'équipage. A l’exception de trois hommes tués dans la cloche GFM du bloc 2, les autres ont été asphyxiés. Faute de témoignages probants, à l'exception de celui du capitaine Aubert, officier au 155e régiment d'infanterie et commandant le gros ouvrage voisin du Chesnois, les circonstances de la disparition de ces hommes sont restées longtemps mystérieuses. Par ailleurs, en dehors de fouilles répétées, de nombreuses dépouilles, en particulier celle du lieutenant Bourguignon, commandant de l'ouvrage, sont, longtemps, restés introuvables.

En juillet 1973, à l'invitation des familles, Monsieur Peinemann, ancien combattant allemand affecté au bataillon disciplinaire qui avait nettoyé l'ouvrage se rendit sur le site où il désigna les trois entonnoirs où avaient été inhumés les derniers corps. Il a expliqué qu'en raison des violents bombardements, ces corps, évacués des blocs I et II, ont été alors déposés dans des trous d'obus qui progressivement se sont rebouchés. Dix-sept corps ont ainsi été relevés. Douze d'entre eux ont pu être identifiés par leurs plaques d'identité mais non individualisés. Grâce à sa plaque, les restes de son uniforme où figuraient des galons d'officier, la dépouille du lieutenant Bourguignon a été reconnue formellement et est, à l'issue, inhumée individuellement dans la nécropole de Villy-la-Ferté. En 1990, trois nouveaux corps sont découverts dans le fossé diamant du bloc 2.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Villy
Au sud-est de Sedan, D52

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse

Partager :

Nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Brieulles_sur_Meuse

 

Aménagée en 1920, la nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse regroupe les dépouilles de soldats inhumés initialement dans de nombreux cimetières militaires provisoires tels ceux de Consenvoye, Damvillers, Dun-sur-Meuse, Lissey, Montmédy, Romagne-sous-Montfaucon, ou Stenay. Cette nécropole rassemble 2 572 corps dont 1 520 reposent en deux ossuaires. Au titre de la Première Guerre mondiale, 2 389 Français, 123 Russes, 35 Belges et un Britannique y sont réunis. Vingt-quatre Français dont un inconnu décédé lors des combats de mai à juin 1940 y reposent également.

 

Bataille de Brandeville, août 1914

Avant la guerre, la place forte de Montmédy devait servir de point d'appui aux troupes opérant dans la région. Lors des premiers combats, la garnison remplit cette fonction, accueillant le 2e corps et les nombreux blessés. Le secteur est vaillamment défendu. Le 25 août, les ponts sur la Chiers, de Chauvency-le-Château à Saint-Hubert sont détruits. Le 27, l'ordre d'évacuer est donné, après que les derniers ponts sur la Chiers et le tunnel soient dynamités. Plus de 2 000 soldats se replient vers Verdun tandis que les blessés sont laissés à Montmédy. Le 28 août, le cortège atteint Fontaine-Saint-Dagobert puis se dirige vers Consenvoye. Là, les Français entrent en contact avec l'ennemi et se met à couvert à proximité de la route de Murvaux à Brandeville. Les Allemands sont nombreux et talonnent les Français qui reculent après avoir subi de lourdes pertes.

Les Zivil arbeiter bataillon (ZAB) inhumés au sein de la nécropole de Brieulles

Faute de volontaires, et après une émeute pour le pain en mars 1916 à Lille, les Allemands requièrent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles. Près de 22 000 personnes, femmes et hommes, sont déportées dans des départements de l’Aisne, de la Meuse ou des Ardennes. À l’automne, certains peuvent regagner Lille. En octobre 1916, les civils belges sont aussi requis de manière autoritaire. Ils sont affectés dans des bataillons de travailleurs civils (zivil arbeiter bataillonen (ZAB) en Allemagne ou en France à l’arrière front. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant. Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, des Russes appartiennent également à ces groupes de travailleurs.

La bataille de France, mai - juin 1940

De mai à juin 1940, les troupes coloniales participent à la campagne de France contre l’invasion allemande. Le 5 juin, les Allemands atteignent la Somme et se dirigent vers Paris. Les combats retardateurs conduits par les Français sont d'une rare violence mais l’ennemi s'empare, le 9 juin, de Rouen. Après une résistance désespérée entre Rethel et l'Argonne, le dispositif français ne parvient plus à endiguer la progression ennemie dans la Marne. Le 12, ils atteignent Langres, Dijon et Belfort. Le général Weygand ordonne une retraite générale pour reformer une nouvelle ligne de défense. Trop tard, le 14 juin, les Allemands pénètrent dans Paris, s'emparent, le 17, d'Orléans, et, le 22, de la Rochelle. De nombreuses villes et des villages sont sinistrés par les combats et des milliers de soldats sont faits prisonniers par les troupes d’occupation. Une grande partie des militaires inhumés à Brieulles sont tombés du 24 mai au 10 juin 1940 lors des combats défensifs situés sur le canal des Ardennes dans le secteur du bois de Sy.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Brieulles-sur-Meuse
À 30 km au nord-ouest de Verdun, à gauche du CD 964

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

Nécropole nationale de Noyers-Pont-Maugis, La Marfée

Partager :

Nécropole de Noyers-Pont-Maugis en Ardennes, "La Marfée". © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette panneau la Marfée

 

Situé sur la commune de Noyers-Pont-Maugis, le cimetière national de "La Marfée" regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille des Ardennes en août 1914 et lors de l'ultime mouvement offensif de 1918 vers la Meuse. Créé au lendemain des combats, le cimetière est réaménagé en 1920, puis rassemble d’autres corps de soldats inhumés dans le secteur de Sedan. Cette nécropole regroupe aujourd'hui 1 723 corps dont 1 202 en ossuaire et quelques étrangers (Britanniques, Roumains…). Elle jouxte un cimetière allemand créé en 1922 et comprenant 14 055 sépultures de soldats allemands de 1914-1918 et 12 788 de 1939-1945.

 

La bataille des Ardennes – Août 1914

La bataille des Ardennes se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le Haut commandement français comme les commandants d'armées ne peuvent avoir une vision intégrale des opérations. Celles-ci opposent la Ve armée du prince Frédéric-Guillaume et la IVe du duc de Wurtemberg, pivot de la manœuvre ennemie, à la 3e armée française du général Ruffey et la 4e armée conduite par le général de Langle de Cary.

Pour soutenir son offensive en Alsace-Lorraine, le général Joffre, commandant en chef de l'armée française, ordonne un mouvement de la 3e et de la 4e armée à travers les Ardennes. Chargées de progresser vers le nord, elles doivent attaquer l'ennemi pour le détruire ou le rejeter vers la Meuse.

Constituant déjà en 1870 une position stratégique, le bois de la Marfée est le théâtre d'âpres combats,au cours desquels s'illustre le 11e corps d'armée. Retranché sur le plateau de Chaumont et la ferme St Quentin à 5 kms au sud de Sedan, cette unité composée d'un grand nombre de Vendéens parvient, localement, à une action victorieuse. Au cours de celle-ci, le 137e régiment d'infanterie réussit à s'emparer, le 27 août, du drapeau du 28e régiment d'infanterie de réserve.

Pour autant, après quelques jours d’accrochages meurtriers, la bataille des Frontières est perdue. Le 23 août, Longwy est assiégée. En raison des échecs en Lorraine et dans les Ardennes, Joffre, sous la pression des troupes ennemies, ordonne un mouvement de retrait. La 3e armée se repli en direction de Verdun, et la 4e armée vers Stenay et Sedan. Sur le terrain, talonnés par l'ennemi, les Français ignorent la réalité de ce désastre.

Au terme des combats de La Marfée, les Allemands entrent dans Sedan. Occupée pendant quatre ans, la cité ardennaise subit réquisitions et privations. De janvier 1917 à novembre 1918, l'ennemi réprime violemment toute opposition. A ce titre, la vieille citadelle devint un lieu d’internement.

Sanctionné pour ses échecs, Ruffey est limogé par le général Sarrail. Sur le terrain, la situation est critique : la résistance de l’armée de Langle de Cary sur la Meuse menace d’élargir une brèche de plusieurs dizaines de kilomètres entre les 4e et 5e armées françaises à l’ouest. Devant ce danger, Joffre renforce ce dispositif en intégrant dans l'urgence trois corps d’armée. Conduit par le général Foch, ce détachement provisoire constitue le fondement de la future 9e armée qui s'illustrera sur les champs de bataille de la Marne.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Noyers-Pont-Maugis
Au sud de Sedan, D 6, D 229

La nécropole nationale de Torcy

Partager :

Nécropole nationale de Torcy. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sedan

 

Créé lors des combats de Sedan-Carignan en août 1914, la nécropole nationale de Torcy regroupe 2 909 corps. Aménagé en 1923, ce lieu de mémoire rassemble, au titre de la Première Guerre mondiale, 2 794 Français dont 2 050 reposent en ossuaire, 45 Britanniques, 38 Russes dont 29 en tombe collective, 24 Roumains dont 1 en tombe individuelle, 4 inconnus Italiens. Pour la Seconde Guerre mondiale, huit Français et six aviateurs du Commonwealth reposent aussi dans ce cimetière. Parmi ces hommes, est inhumée la dépouille de Camille Tassigny (tombe n° 682). Après avoir renoncé à la nationalité française pour s'engager dans l'armée belge, il est fait prisonnier le 23 août 1914 à Namur. Après quatre ans de captivité, il est, en raison de son état de santé, hospitalisé à l'ambulance n°3/64 à Charleville-Mézières où il décède le 14 janvier 1919 des suites de broncho-pneumonie.

 

La bataille des Ardennes, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées   dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations.

Constituant déjà en 1870 une position stratégique, le bois de la Marfée est le théâtre d'âpres combats, au cours desquels s'illustrent les Vendéens du 11e corps d'armée. Retranché sur le plateau de Chaumont et la ferme Saint-Quentin, le 137e régiment d'infanterie parvient, localement, à conduire une action victorieuse. Au cours de celle-ci, cette unité réussit à s'emparer, le 27 août, du drapeau du 28e régiment d'infanterie de réserve. Pour autant, après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, Joffre donne l’ordre aux troupes de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde, les Français sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour empêcher notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Sedan est occupée. Le quotidien des habitants va alors, comme toute ville occupée, devenir de plus en plus difficile. Réquisitions et privations se multiplient alors que l'ennemi réprime violemment toute opposition. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Écrasés par le par le feu de l’artillerie allemande les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les Allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige.

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant les restes mortels de combattants français inhumés en grand nombre dans un ossuaire, la nécropole de Sedan-Torcy est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Sedan
À l’est de Charleville-Mézières, D 977, D 6

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Chestres à Vouziers

Partager :

Nécropole nationale de Chestres à Vouziers. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vouziers

 

La nécropole nationale de Chestres rassemble 2 902 corps de soldats et de victimes civiles décédés lors des deux guerres mondiales. Créé en 1919 après les combats de Vouziers en 1918, ce cimetière est aménagé de 1922 à 1935 pour regrouper les corps exhumés de cimetières provisoires ou de tombes isolées situées dans différentes communes du département des Ardennes.

Au titre de la Première Guerre mondiale, cette nécropole réunit 2 484 soldat français, dont 1 337 en ossuaire ; 110 Britanniques, 282 Tchécoslovaques dont 122 en ossuaire, 124 prisonniers civils russes (Zivilarbeiterbataillon (ZAB), dix prisonniers civils belges et trois britanniques. Au sein de ce cimetière national, reposent aussi les corps de deux combattants "Morts pour la France" au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Au sein de la nécropole, est érigé un monument dédié aux soldats tchécoslovaques. Honorant le souvenir de ces combattants, ce monument, construit en 1925, porte une épitaphe en langue tchèque qui signifie : "À la mémoire des légionnaires des 21 et 22e régiments tchécoslovaques tombés en 14-18 à côté de leurs camarades des armées alliées pour la Liberté".

Par ailleurs, dans le cimetière  communal de Vouziers, un carré militaire rassemble les dépouilles de soldats français et russes, ainsi qu’un Britannique et un Roumain.

Parmi ces combattants, repose l’aviateur Roland Garros dans une tombe privée surmontée d’un monument érigé en sa mémoire.

La nécropole est mitoyenne d’un cimetière allemand comprenant 1 843 corps de soldats allemands tombés lors des combats de l’été 1914, décédés dans les hôpitaux de Vouziers ou encore lors des offensives de septembre et octobre 1914.

Les bataille des Ardennes – Août 1914

En 1914, la bataille des Ardennes se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations qui opposent la Ve armée allemande aux 3e et 4e armées françaises. Pour soutenir son offensive en Alsace-Lorraine, le général Joffre, commandant en chef de l'armée française, leur ordonne un mouvement à travers les Ardennes. Chargées de progresser vers le nord, elles doivent attaquer l'ennemi pour le détruire ou le rejeter vers la Meuse. Pour autant, après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue. En raison des échecs en Lorraine et dans les Ardennes, Joffre ordonne un mouvement rétrograde. La 3e armée se replie en direction de Verdun et la 4e armée vers Stenay et Sedan.

L’occupation dans les Ardennes et les Zivilarbeiterbataillon (ZAB)

Au terme des premières opérations militaires de l'automne 1914, les Ardennes est le seul département à être entièrement occupé, les autres le sont partiellement. Dans ces territoires, les Allemands mettent en place une administration allemande d’ordre militaire, avec notamment l’installation des Kommandantur. Les noms de rues sont modifiés ; ainsi à Vouziers, la rue Gambetta est rebaptisée  Wilhelmstrasse (rue Guillaume). L’heure allemande est également imposée dans ces territoires. Par ailleurs, l’occupation en France engendre des pénuries d’engrais, de bétail, de bras alors que les autorités ennemies veulent exploiter le mieux possible les terres locales.

Faute de volontaires, et suite à une émeute liée à une pénurie de pain en mars 1916 à Lille, les Allemands utilisent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles et "déportent" environ 22 000 personnes de la région de Lille. Femmes comme hommes sont envoyés dans des départements ruraux de l’Aisne ou encore les Ardennes. À l’automne, certains peuvent regagner Lille, mais la Belgique est occupée en octobre 1916 et les Belges sont aussi requis de manière autoritaire dans des bataillons de travailleurs civils – Zivilarbeiterbataillonen (ZAB)- en Allemagne aussi bien qu’en France à l’arrière front. Ainsi, environ 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant.

Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, des Belges ou encore des Russes appartenant à ces groupes de travailleurs. Ces régions ne sont libérées qu’en 1918, Rethel le 6 novembre, Charleville le 9 et Sedan le 10 novembre 1918.

Les combats de la IVe armée et de la brigade Tchécoslovaque sur le front de Vouziers

Un décret du 16 décembre 1917 ratifie la formation d’une armée tchécoslovaque indépendante en France. Auparavant les Tchécoslovaques volontaires ne pouvaient servir que dans la Légion étrangère. Son centre de commandement est implanté à Cognac (Charente-Maritime). Le 21e régiment de chasseurs tchécoslovaques (RCT) est créé en janvier 1918 à Cognac et le 22e RCT en mai 1918 à Jarnac. Le 23e RCT est formé le 3 décembre 1918 et sert en Slovaquie en 1919. L’effectif total de l’armée  tchécoslovaque comprenait 12 000 hommes. Début juin 1918, les 21e et 22e RCT sont affectés dans les Vosges et stationnent près de Darney, au camp militaire Kleber. Fin juin, la brigade gagne le front d’Alsace, notamment le secteur de Sentheim – Aspacht-le-Haut – Mittelbach. Ils sont ensuite associés à la 53e division d’infanterie française envoyée en Argonne ou ils contribuent en octobre à la victoire après de violents combats près des communes de Vouziers, Chestres, Vandy et Terron-sur-Aisne. Les pertes y sont importantes : 27 officiers et 1157 hommes.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Vouziers
À 30 km de Rethel. À la sortie nord de Vouziers, sur la D 947

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des 21e et 22e régiments tchécoslovaques 1914-18

La nécropole nationale de Floing

Partager :

Nécropole nationale de Floing. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole

 

La nécropole nationale de Floing regroupe 2 237 corps de victimes des deux guerres. Créé en 1960, ce cimetière est aménagé pour rassembler les corps exhumés dans les cimetières communaux du département des Ardennes. Pour 1914-1918, 333 soldats français, et pour 1939-1945, 1 957 militaires français, dont des résistants, deux Serbes et un Espagnol y reposent.

 

L’offensive française en Argonne en octobre 1918

En octobre 1918, le front ennemi est rompu. Après leur succès en Champagne, les armées françaises soutenues par la 1ère armée américaine atteignent les positions de la ligne Hindenburg qui sont progressivement franchies. Malgré des pertes importantes, l’ennemi résiste vigoureusement. Le 14 octobre, le 85e régiment d’infanterie (RI) reçoit l’ordre de couvrir le flanc droit de la division, en liaison à gauche avec le 27e RI notamment lors de la prise du cimetière communal de Le Thour. Les Français s’installent alors dans ce village, situé à l’intersection de plusieurs petites vallées. Dominant le cimetière et ses abords, le terrain permet le déploiement d’une action combinée en vue d’atteindre rapidement les éléments de tranchées occupés par l’ennemi. Le régiment occupe ce secteur jusqu’au 21 octobre. Le 24, l’ennemi tente une contre-attaque infructueuse. Le lendemain, les 95e RI, 27e et 85e RI doivent enlever une partie de la Hunding Stellung, ligne de défense allemande située au nord de l’Aisne. Cette position allemande est protégée par un important réseau de fils de fer. L’attaque est un succès.

Au cours des opérations des 25 et 29 octobre, plus de 800 soldats allemands, dix canons, une batterie complète de 150 mm et une centaine de mitrailleuses sont saisis. L’ordre est donné de poursuivre l’ennemi au nord de l’Aisne.

Mai 1940, la campagne de France

De septembre 1939 à juin 1940, les troupes de l’Empire sont mobilisées. Engagées au cours de la campagne de France, elles luttent contre l’invasion allemande. Le 11 mai, le 2e régiment de Spahis marocains est ainsi engagé sur la Semoy en Belgique. Le 14, cette unité s’illustre à Vendresse et à La Horgne. Pendant deux jours, les troupes coloniales d’Afrique du Nord tentent de bloquer la 1re division blindée allemande. Les pertes sont énormes. Les survivants combattent ensuite à Terron puis mènent des combats de retraite à l’ouest de l’Argonne.

L’armistice du 22 juin 1940 débouche sur une réorganisation de l’armée française. Cadres et hommes de troupe sont, pour beaucoup, démobilisés et de nombreuses unités sont désarmées. Dorénavant, les effectifs de l’armée de l’armistice se limitent aux troupes utiles au maintien de l’ordre dans la zone non occupée.

Des combattants de l’ombre et de la Liberté

Parmi les résistants inhumés à Floing repose notamment le corps d’Emile Paris. Celui-ci, aux côtés de son frère Adrien, est l’un des premiers à rejoindre le maquis d’Autrecourt, première organisation clandestine des Ardennes, fondée par Ernest Cardot en février 1943. Il y assure des missions de ravitaillement. Arrêté en juin 1943, après la mort d’Ernest Cardot, Emile Paris est condamné, le 31 août, à la peine de mort par le tribunal militaire allemand de Charleville. Le 1er novembre 1943, sur le plateau de Berthaucourt à Mézières, il est fusillé. Alphonse Masier, dessinateur industriel, résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) est fusillé le 23 septembre 1943. Tous deux reposent au sein de la nécropole de Floing.

Aux côtés de combattants de l’ombre, est inhumé Robert Rouyer, lieutenant au régiment d’infanterie de marine du Pacifique. Mort le 17 juin 1944 à Acquapendente (Italie), son corps est transféré à la nécropole de Floing en 1963.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Floing
Au nord de Sedan, D 205

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale d’Orfeuil

Partager :

Nécropole nationale d’Orfeuil. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Semide

 

La nécropole nationale d’Orfeuil regroupe les corps de 1 342 soldats français tombés lors des combats de Vouziers de 1918, dont 259 reposent dans deux ossuaires. Créée à l’issue des combats, cette nécropole aménagée jusqu'en 1935 pour y regrouper les corps exhumés des tombes isolées ou des cimetières militaires provisoires situés au sud de Vouziers. Parmi les combattants français, reposent les dépouilles de six soldats russes. Les familles endeuillées ont érigé, à l’intérieur de cette nécropole, un obélisque de pierre dédié aux soldats des unités engagées de 1918. Ce lieu de mémoire est situé à proximité d'un cimetière allemand où reposent 3 088 soldats.

 

La bataille des Ardennes, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations. Après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, Joffre donne l’ordre aux de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde les Français sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour interdire notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Ecrasés par le par le feu de l’artillerie allemande, les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige dans les tranchées.

La bataille de Vouziers, 14-23 octobre 1918

Au début de l'année 1918, le front de l’Argonne connaît un moment de répit. Mais en juillet, au terme d'une puissante action, les troupes allemandes percent le front de Champagne et menacent Paris. Le général Foch, commandant en chef des forces alliées, réplique et lance une contre-offensive générale d'Ypres à Verdun en vue de repousser l'ennemi dans les Ardennes.

Le 26 septembre, avançant derrière leur barrage roulant, les Américains, soutenus par l’armée française, s’élancent en Argonne où ils progressent rapidement. Mais ce mouvement est stoppé sur la crête de Montfaucon. Les 29 et 30, les Allemands s’accrochent à leurs positions entre Saint-Juvin et Brieulles. Le 4 octobre, les Américains relancent leur mouvement et parviennent, au prix de lourdes pertes, à enlever les hauteurs de Cunel. Les Français progressent dans la forêt de l’Argonne et en vallée de l’Aire. Français et Américains font leur jonction à Grandpré puis lancent ensemble une nouvelle action vers Vouziers. Le 15, les Français atteignent la rive droite de l’Aisne entre Termes et Olizy. Le 18, de violents combats se déroulent autour de Vouziers, Chestres, Vandy et Terron-sur-Aisne. Là, s'illustrent notamment les 21e et 22e régiments tchécoslovaques. Le 1er novembre, la 1re armée américaine enlève les dernières positions allemandes autour de Buzancy. Quelques jours avant l’Armistice du 15 novembre, la 4e armée française franchit la Meuse et libère, pour sa part, Sedan.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Semide
À 32 km au sud-est de Rethel. À 1 km au sud-est d'Orfeuil, sur la D 15

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-18

La nécropole nationale de Rethel

Partager :

Nécropole nationale de Rethel. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Rethel

 

La nécropole nationale de Rethel regroupe les corps de 3 452 soldats français, britanniques, roumains et russes morts pendant la Première Guerre mondiale. Créée en 1923, cette nécropole est aménagée en 1966 pour regrouper les corps exhumés du cimetière municipal et des cimetières militaires situés au sud de l'Aisne. Au total, reposent 3 117 soldats français, dont 1 202 dans deux ossuaires.

110 Britanniques, 12 Roumains et 213 Russes morts pendant la Première Guerre mondiale reposent à leurs côtés. 3 soldats français morts pour la France pendant les combats de mai 1940 y sont également inhumés dont Charles de Funès de Galzara, le frère du célèbre comédien français.

 

Les combats de Rethel, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations. Après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, le général Joffre donne l’ordre aux soldats français de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde, ils sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour interdire notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Ecrasés par le par le feu de l’artillerie allemande, les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige dans les tranchées.

Les batailles sur la Meuse et l’Argonne, 26 septembre - 11 novembre 1918

Au début de l'année 1918, le front de l’Argonne connaît un moment de répit. Mais en juillet, au terme d'une puissante action, les troupes allemandes percent le front de Champagne et menacent Paris. Le général Foch, commandant en chef des forces alliées, réplique et lance une contre-offensive générale d'Ypres à Verdun en vue de repousser l'ennemi dans les Ardennes.

Le 26 septembre, avançant derrière leur barrage roulant, les Américains, soutenus par l’armée française, s’élancent en Argonne où ils progressent rapidement. Mais ce mouvement est stoppé sur la crête de Montfaucon. Les 29 et 30, les Allemands s’accrochent à leurs positions entre Saint-Juvin et Brieulles. Le 4 octobre, les Américains relancent leur mouvement et parviennent, au prix de lourdes pertes, à enlever les hauteurs de Cunel. Les Français progressent dans la forêt de l’Argonne et en vallée de l’Aire. Français et Américains font leur jonction à Grandpré puis lancent ensemble une nouvelle action vers Vouziers. Le 15, les Français atteignent la rive droite de l’Aisne entre Termes et Olizy. Le 18, de violents combats se déroulent autour de Vouziers, Chestres, Vandy et Terron-sur-Aisne. Là, s'illustrent notamment les 21e et 22e régiments tchécoslovaques. Le 1er novembre, la 1ère armée américaine enlève les dernières positions allemandes autour de Buzancy. Quelques jours avant l’Armistice du 15 novembre, la 4e armée française franchit la Meuse et libère, pour sa part, Sedan.

Les Zivil arbeiter bataillon (ZAB) inhumés au sein de la nécropole de Rethel

Le 31 août 1914, les Allemands s'emparent de Rethel, qui après avoir été évacuée ne compte plus qu’une centaine d'habitants. Au cours de la Première Guerre mondiale, le département des Ardennes est le seul département à être entièrement occupé. L'ennemi y impose des règles strictes. Les noms de rues sont modifiés. À Vouziers, la rue Gambetta devient ainsi la Wilhelmstrasse (rue de Guillaume). L’heure allemande est aussi imposée.

Faute de volontaires, et après une émeute déclenchée à cause d’une pénurie de pain en mars 1916 à Lille, les Allemands requièrent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles. Près de 22 000 personnes, femmes et hommes, sont déportées dans des départements de l’Aisne, de la Meuse ou des Ardennes. A l’automne, certains peuvent regagner Lille. En octobre 1916, les civils belges sont aussi requis de manière autoritaire. Ils sont affectés dans des bataillons de travailleurs civils (zivil arbeiter bataillonen (ZAB) en Allemagne ou en France à l’arrière front. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant. Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, les Russes appartiennent également à ces groupes de travailleurs.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Rethel
Au nord de Rethel, sur la D 946

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Sommepy-Tahure

Partager :

Nécropole nationale de Sommepy-Tahure. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_ Sommepy Tahure

 

Située à flanc de colline, la nécropole nationale de Sommepy Tahure regroupe 2 201 Français dont 721 reposent dans un ossuaire. De 1920 à 1924, ce cimetière a été aménagé en vue d’y réunir les dépouilles de soldats exhumées de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires des communes de Bourgogne, Saint-Clément-à-Arnes et Warmeriville. Parmi ces combattants repose le corps de Michel Coiffard (tombe n°1027). Réformé après avoir été blessé, il parvient à s’engager dans l’aviation. Après avoir intégré l’escadrille 154, il remporte sa première victoire en septembre 1917. S’illustrant dans le ciel de Champagne, il parvient à abattre 33 ballons d’observations allemands. Le 28 octobre 1918, il est grièvement blessé à la poitrine. Parvenant à atterrir sans encombre, il succombe à Bergnicourt (Ardennes).

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

En dépit du sursaut allié de septembre 1914 sur la Marne et malgré les tentatives de débordement de l'automne, chacun des belligérants s’enterre, c’est le début de la guerre de position.

Tout au long de l'année 1915, le général Joffre lance en Champagne différentes offensives. Malgré l'emploi croissant d'effectifs et d'artillerie, ces actions toujours plus meurtrières ne peuvent rompre les lignes allemandes. En 1916, malgré quelques actions limitées, le front de Champagne connaît un calme relatif.

En juillet 1918, ce front est au cœur des enjeux. Les Allemands, après de puissantes offensives, menacent d'y percer définitivement le front allié. Appuyée par les Américains, la 4e armée du général Gouraud enlève, au cours de l'automne, de nombreuses positions notamment dans le secteur de Navarin et à Sommepy. Au total, près de 70 000 Américains combattent aux côtés des Français. Poursuivant leur effort en direction de Mézières et de Sedan, les alliés progressent rapidement vers les Ardennes. Sur un front de 400 km, les Alliés entament la poursuite, talonnant l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Sommepy Tahure, un village marqué par la Grande Guerre

Situé sur les chemins d’invasion, Sommepy accueille, dès le 15 août 1914, les premiers réfugiés belges, puis les Ardennais. Le 2 septembre, le village est aux mains des Allemands qui, après l’avoir partiellement incendié, l’abandonnent. Après la bataille de la Marne, l’ennemi s’y replie et va occuper, pendant près de quatre ans, ce village situé à quelques kilomètres du front. Les habitants sont alors évacués vers les Ardennes.

Le 28 septembre 1918, après que les Français aient percé le front, les Américains libèrent ce village détruit en grande partie. Poursuivant leur effort, la 2e division d’infanterie du corps des marines américains est engagée dans les combats du Blanc-Mont.

En 1919, hébergés dans des baraques provisoires, les habitants dont le quotidien est difficile, remettent progressivement en culture l'ancien champ de bataille et essaient de relever le village en ruines. Se mobilisant pour réunir des fonds, le sous-lieutenant L’Huillier se rend aux États-Unis pour y animer des conférences sur l’engagement des troupes américaines dans la région. Le Comité du Sommepy Fund est alors créé et permet, entre autre, de financer la construction d’une salle mémorielle franco-américaine dans la mairie.

Cité à l’ordre de l’armée en septembre 1920, le nom du village de Sommepy est rattaché, en juin 1950, à celui de Tahure, village détruit entièrement lors de la Grande Guerre. Symboliquement l’église conserve le souvenir de Tahure au travers de fragments de sculptures, réutilisées dans la reconstruction de cet édifice.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Sommepy-Tahure
À 13 km au nord de Suippes, sur la RD 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Vitry-le-François

Partager :

Nécropole nationale de Vitry-le-François. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vitry-le-François

 

Créée en 1921 afin d’y regrouper les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires ou de tombes isolées de la région du Perthois ou des hôpitaux militaires de la ville, la nécropole de Vitry-le-François rassemble près de 4 000 corps de soldats morts pour la France, dont 2 558 reposent en ossuaire. Sept soldats britanniques morts en 1914-1918 y sont également inhumés. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, issus de la région et de la Haute-Marne, les corps de 62 combattants français y ont été réunis.

 

Les combats du Mont-Moret, 6-10 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, les armées françaises déploient un mouvement rétrograde. Bien qu’épuisées, elles sont prêtes dès le 5 septembre à contre-attaquer sur une ligne de résistance de près de trois cent kilomètres, où va se jouer le sort de la France.

Le 6, dans la région de Vitry-le-François, les combats sont d’une rare violence notamment au Mont-Moret. Les Allemands s’emparent notamment de cette colline stratégique surplombant la Marne. Mais, les Français s’accrochent pour retenir l’ennemi, privé ainsi de franchir le fleuve. Les combats se prolongent. Contenant avec difficulté les assauts répétés des troupes saxonnes, les coloniaux et les fantassins auvergnats de Brive-la-Gaillarde repoussent l’ennemi. Le 8, le Mont-Moret est aux mains des Français qui essuient de violents bombardements. Le 10 septembre sur l’ensemble du front, l’armée allemande amorce sa retraite. Les Français remontent plus au nord. A leur tour, les Auvergnats entament la poursuite et rejoignent, le 11 septembre, les villages de Blacy, Loisy et Couvrot.

Au cours de ces combats, Vitry-le-François est occupée mais épargnée de la destruction. Les Allemands y installent d’importants cantonnements mais aussi près de dix hôpitaux dont celui de la Collégiale.

Vitry-le-François, une ville-hôpital dans la guerre

Ville où le général Joffre conduit, en août 1914, les premières opérations de la Grande Guerre, Vitry-le-François est au cœur des combats de la première Bataille de la Marne. À l’issue de la victoire française, elle devient l’un des plus importants centres de secours du conflit. Située à 60 km en arrière du front, cette ville-hôpital accueille, au sein d’une dizaine de structures médicales, près de 2 à 3 000 blessés lors des grandes offensives. Première étape pour les blessés de l’Argonne, de Champagne ou de Verdun, plusieurs dizaines de soldats français, alliés et allemands y sont soignés jusqu'en 1918. Le tout dernier hôpital, le "dépôt des éclopés", ferme en juin 1919.

La nécropole nationale de Vitry-le-François

Au cours de la guerre, l’autorité militaire se charge de l’inhumation des soldats décédés, mais les habitants de Vitry-le-François entretiennent les tombes, accueillent et renseignent les familles endeuillées. En 1920-1921, conformément au vœu du chanoine Nottin, alors archiprêtre de Vitry-le-François au moment de la bataille de la Marne, une chapelle dédiée à la Vierge Marie Immaculée est érigée. Se dressant au centre de la nécropole, ce monument rassemble, dans ses fondations, les restes mortels de 1 127 soldats inconnus, exhumés des cimetières de Blesmes et du Mont-Moret. Une plaque sur le dôme rappelle le souvenir des 304 vitryats morts pour la France en 1914-1918.

Les fusillés de Saint-Amand-sur-Fion

Au cours de l’automne 1914, la justice militaire française devient plus sévère. Les conseils de guerre spéciaux sont créés. Le recours en révision comme le droit de grâce sont provisoirement supprimés. Obéissant à des logiques spécifiques, la justice militaire vise à punir les crimes et délits des soldats tels que l’espionnage, l’insoumission… L’automutilation est condamnée. En effet, dès septembre 1914, les blessures volontaires aux mains et aux pieds se multiplient et se prolongent tout au long de la guerre. Le médecin émet un diagnostic qui peut innocenter le suspect ou le conduire au peloton d’exécution. En avril 1915, après les violents combats des Hurlus, quatre hommes sont accusés de mutilation volontaire. Jugés pour "abandon de poste", ils sont fusillés au matin du 3 avril 1915 à Saint-Amand-sur-Fion. L’écrivain-combattant, Maurice Bedel, prix Goncourt en 1927, rapporte le récit de cette exécution. Témoin aux côtés de 6 000 autres combattants, il évoque le supplice de ces quatre hommes, appartenant aux 174e, 72e, 127e et 8e régiments d’infanterie (RI). Jugés par le Conseil de guerre de la IVe armée, ils n'ont pas été réhabilités.

Parmi les soldats français inhumés au sein de la nécropole de Vitry-le-François, reposent notamment les dépouilles de ces quatre hommes, Lucien Mervelay, soldat au 174e RI âgé de 29 ans, Louis Grard soldat au 127e RI âgé de 22 ans, Charles Cailleretz, soldat de 1re classe au 8e RI âgé de 25 ans et Marcel Pollet, soldat au 72e RI âgé de 25 ans. Précédemment inhumés au cimetière militaire provisoire de Courdemanges, ces quatre soldats reposent dans l'ossuaire de la nécropole nationale depuis août 1922. À la même date, 379 militaires connus ont été transférés de Courdemanges vers Vitry-le-François et placés en ossuaire.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Vitry-le-François
Au sud-est de Châlons-en-Champagne, N 44

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Chapelle-ossuaire 1914-1918

La nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe

Partager :

Nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_St Jean-Tourbe

 

Située à près de trente kilomètres de Châlons-en-Champagne, la nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés en Champagne en 1914-1918 et notamment lors de l’offensive de septembre 1915. Créée en 1922, elle rassemble ainsi plus de 2 200 corps dont certains ont été inhumés initialement dans les cimetières militaires provisoires de Saint-Jean-sur-Tourbe, Gizaucourt, La Croix-en-Champagne, Laval-sur-Tourbe, Somme-Tourbe et Somme-Bionne.

Parmi les soldats français, reposent notamment la dépouille du Révérend Père Pierre Compagnon (Tombe 328), ancien missionnaire au Japon et directeur du Séminaire des Missions Étrangères. Dégagé de toute obligation militaire, il s’engage pour la durée de la guerre au sein du 8e régiment d’artillerie de campagne. Aumônier volontaire, il se dévoue auprès des blessés et à l’ensemble des hommes de son unité. Cité à l'ordre du Corps d'Armée, du 31 mai 1915, il est décoré de la Médaille militaire (mai 1915). Après avoir été grièvement blessé au Mesnil-lès-Hurlus, il meurt le 21 septembre 1915 à l’âge de 56 ans.

Les combats en Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec des manœuvres de débordement de la "Course à la Mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C’est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance, en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et de Massiges, sont particulièrement meurtrières. Sans résultat, le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 km, le front s'étend entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe. En face, les Allemands sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre-pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand. Mais, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front retrouve un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires. L'impressionnant monument-ossuaire de la ferme de Navarin rassemble 10 000 corps de soldats non identifiés et préserve le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui ont participé aux opérations sur le front de Champagne.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Saint-Jean-sur-Tourbe
À 15 km à l'est de Suippes, sur la D 66

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus

Partager :

Nécropole nationale de Minaucourt. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici   vignette necropole_Minaucourt-Le Mesnil

 

Située sur la commune de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus, la nécropole nationale du Pont du Marson regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes offensives qui se déroulèrent de 1914 à 1918 dans ce secteur âprement disputé. Elle fut aménagée par étapes successives de 1922 à 1929, sur l'emplacement du cimetière provisoire créé durant la bataille de Champagne, en 1915, alors dénommé le Pont du Marson. Le cimetière rassemble plus de 21 000 Français dont plus de 12 000 en ossuaires, 25 combattants tchèques et 2 Serbes. Un soldat français tué lors de la Seconde Guerre mondiale y est également enterré. Un monument dédié aux héros de la Grande Guerre y a été érigé à partir des pierres de l'ancienne église de Massiges.

 

Ce cimetière militaire témoigne du caractère meurtrier des offensives de Champagne et plus encore des combats qui eurent lieu sur le site de la Main de Massiges, à quelques kilomètres, dont la configuration naturelle rappelle la forme d'une main. Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Georges Pancol (Tombe 4060). Jeune poète, il rejoint à sa demande le front alors qu'il était administrateur en Indochine. Sa dernière lettre destinée à sa fiancée évoque : "La canonnade gronde partout. Le temps est superbe et si doux. Je n'ai aucun pressentiment funèbre. Comment le pourrais-je par un tel soleil. Et pourtant... Comme le passé est loin et comme l'avenir est proche". Nommé au grade de lieutenant au 3e RIC,  il meurt, le 25 septembre 1915, dans le secteur de Ville-sur-Tourbe.

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Dans la région, les Allemands occupent la position de la Main de Massiges contre laquelle un premier assaut est lancé. Le 21 septembre 1914, les ruines du village sont aux mains des Français. Le 21 décembre, les Marsouins du 1er corps colonial attaquent le secteur Beauséjour – Main de Massiges. En quelques semaines, les Français ont déjà perdu 12 000 hommes dans ce secteur.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé. Du côté allemand, on a recourt à la guerre de mines, dont les explosions créent d'énormes cratères notamment à Perthes.

Au cours de l'été, pour rompre le front, le général Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre 1915. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception notamment à la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand. En deux semaines, pour la possession de la Main, les Français subissent la perte de 15 000 hommes, prisonniers compris.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, les Français franchissent la Dormoise puis marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Minaucourt-le-Mesnil-les-Hurlus
Au nord-est de Châlons-en-Champagne D 66

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de La Ferme de Suippes

Partager :

Nécropole nationale de "La Ferme de Suippes". © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Suippes Ferme

 

Bordant la route nationale Chalons-Vouziers-Rethel, la nécropole nationale de "La Ferme de Suippes" regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1914-1918 et lors de la campagne de juin 1940. Faute de place dans les autres cimetières, elle fut créée après la guerre sur une ancienne parcelle du camp de Mourmelon et fut aménagée jusqu’en 1932. En 1956, sont rassemblés les corps de soldats morts en 39-45 et inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région, En 1964, les dépouilles du carré militaire d’Epernay y furent également transférées. Cette nécropole rassemble près de 10 000 corps dont 7 400 Français en tombes individuelles et plus de 500 en ossuaires, un Belge et trois Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, on recense plus de 1 900 Français inhumés en tombes individuelles.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Marcel Nenot (Tombe 2721). Homme de lettres, il meurt le 3 octobre 1915 à la Tranchée de Vistule.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer",  la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisèrent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Soudain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre, fidèle à sa doctrine, décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne "pouilleuse". Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position, dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception de celles de la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées avaient perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Dans la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure, Le Mesnil, et Sommepy puis progresse vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

> Retourner aux résultats

Infos pratiques

Adresse

Suippes
À 1 km au sud-ouest de Suippes, sur la RD 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année