Seconde Guerre mondiale : 80e anniversaire de l'année 1945

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8 mai 1945. Fête de la victoire à Paris. La foule est sur les Champs-Elysées. © Roger Ladevèze/ECPAD

L'année 1945 est marquée par l'entrée des forces alliées dans une Allemagne dévastée par la guerre. L’horreur des camps d’extermination est révélée au monde et le rapatriement des survivants s'organise. À Berlin, dans son bunker de la Chancellerie du Reich, Adolf Hitler se donne la mort avant que l’Allemagne nazie ne capitule sans condition le 8 mai. Au Japon, les Américains utilisent l’arme atomique à Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août.

Pour la France, aux jours de liesse populaire de la Libération succèdent des lendemains désenchantés. Le pays sort meurtrie et exsangue des années de guerre et d’occupation : des pertes humaines élevées, des villes détruites, une économie dévastée et le rationnement qui demeure. Le temps de la reconstruction peut commencer.

Corps 1

Un cadre chronologique

Retrouvez une chronologie de l'année 1945 sur le site du musée de l'Ordre de la libération


Ressources

La campagne d'Alsace

L’hiver 1945 est marqué par une reprise de l’initiative de la Wehrmacht, notamment par la contre-offensive dans les Ardennes voulue par Hitler pour renverser le cours de la guerre. Ce n’est qu’au printemps 1945 que les Alliés reprennent leur progression. Ils commencent par s’approcher du Rhin, avant de pénétrer plus en profondeur en Allemagne. À ce moment-là, le front craque de tous les côtés et la Wehrmacht s’effondre.

[Article] - L’hiver d’une libération. La difficile campagne d’Alsace (novembre 1944-mars 1945), par Geoffrey Koenig, chercheur associé au Service historique de la Défense (SHD).
 

Dans une rue de Sélestat (Bas-Rhin), reconquise par la 36e DI US le 2 décembre 1944, des prisonniers allemands sont encadrés par des fantassins américains
Dans une rue de Sélestat (Bas-Rhin), reconquise par la 36e DI US le 2 décembre 1944, des prisonniers allemands sont encadrés par des fantassins américains.
© Jacques BELIN/SCA/ECPAD/Défense

Les derniers combats de la libération, la reconstruction et le retour des prisonniers

Face à l'avancée alliée à l'été 1944, Hitler ordonne aux secteurs fortifiés de la côte ouest de la France de résister. Au printemps 1945, les armées de libération laissent ainsi à l'arrière des poches littorales de résistance allemande à Dunkerque, Lorient, Saint-Nazaire, sur l'Ile de Ré, l'île d'Oléron, à Royan, sur la Pointe de Grave et à La Rochelle.
 

[Article] - La libération des poches de l'Atlantique, par Arnaud Massat, chargé de recherche, Marine nationale, Service historique de la défense, Division recherche, études et enseignement (DREE).
 

À la libération s'ajoute la tâche de la reconstruction qui s'annonce difficile. Dix années furent en nécessaires pour rebâtir le plus gros des ruines.
 

[Article] - Le déminage de la France après 1945, par Danièle Voldman, directrice de recherche au CNRS, Centre d'histoire sociale du XXe siècle.
 

[Article] - La reconstruction, par Jacques Quellien, université de Caen - Basse-Normandie.
 

[Article] - À la Libération, reconstruire un pays en ruines, par Danièle Voldman, directrice de recherche émérite au CNRS, université Paris 1.
 

La ville de Royan en 1945. - © ECPAD/Henri Malin
La ville de Royan en 1945.
© Henri Malin/ECPAD

En 1945, après cinq ans de captivité, un million de soldats français emmenés en Allemagne à l'été 40 regagnent la France. Malgré la joie du retour, les retrouvailles sont difficiles avec un pays si éloigné de celui dont ils ont rêvé pendant leur détention et dans lequel il leur faut réapprendre à vivre.
 

[Article] - Le retour des prisonniers de guerre en 1945, par Yves Durand, historien de la Captivité, professeur d'université honoraire.

 

La libération des camps de concentration et d'extermination

À partir de la mi-1944, la libération des camps nazis, camps de concentration et camps d’extermination, suit l’avancée des troupes alliées, en particulier soviétiques, à l’Est. La chronologie de la libération et de la découverte de ces camps s’étend donc sur une longue période d’environ neuf mois, marquée le 27 janvier 1945 par celui d'Auschwitz-Birkenau.
 

[Article] - La libération des camps, par Docteur Barbara Distel, directrice du Mémorial de Dachau.
 

[Article] - 1945, l’horreur révélée, par Thomas Fontaine, chercheur associé au Centre d’histoire sociale du XXe siècle Paris 1.
 

[Article] - Lutetia 1945 - Le Centre d'accueil et de contrôle des déportés, par Marie-Jo Bonnet, docteure en histoire, historienne d’art, conférencière.
 

 

Le général de Gaulle accueille des rescapées de Ravensbrück, avril 1945

Avril 1945. Le général de Gaulle accueille des rescapées de Ravensbrück, 
© Mémorial de la Shoah /CDJC

 

1945 dans le monde

Le 7 mai 1945, les forces alliées mettaient fin à la Seconde Guerre mondiale en Europe. Retour sur un moment historique méconnu, celui de la reddition allemande signée à Reims.
 

[Article] - Quand s'achèvent les combats sur le front occidental ?, par Gilles Ferragu, chercheur au Service Historique de la Défense (Vincennes - DREE).

 

Signature capitulation allemande, Reims, 7 mai 1945

7 mai 1945. Reims. Le général Jodl signant l'acte de reddition des forces armées allemandes du IIIe Reich. 
© Musée de la Reddition
 

Après le 8 mai 1945, la guerre s'est poursuivie quelques mois encore en Extrême-Orient et dans le Pacifique.
 

[Article] - La fin de la guerre du Pacifique, par Pierre Journoud, chargé de recherches au Centre d'études d'histoire de la défense, in la revue Les Chemins de la Mémoire, numéro 254, mai-juin 2016.
 

Le procès de Nuremberg demeure un grand moment d'histoire, tout à la fois clôture d'une guerre qui fut mondiale et naissance d'un nouveau droit international. Réuni pour la première audience le 20 novembre 1945, le tribunal militaire international rendit son verdict le 1er octobre 1946 après dix mois de débats.
 

[Article] - Le procès de Nuremberg (Novembre 1945 - Octobre 1946), par Annette Wieviorka, directrice de recherche au CNRS (IRICE -Paris I-), auteur du Procès de Nuremberg (réédition Liana Levi, 2006).
 

Une fois que les armes se sont tues, il faut réapprendre à vivre dans la paix. Des conférences internationales sont organisées afin d’instaurer un nouvel équilibre mondial, mais dès 1947, l’Europe est divisée en deux zones d’influence. À l’Ouest, un groupe d’hommes politiques, mû par un même idéal, œuvre pourtant pour l’unité européenne.
 

[Article] - Après la guerre, quelle Europe ?, par Gérard Bossuat, professeur émérite, université de Cergy-Pontoise, histoire de l'unité européenne, chaire Jean Monnet ad personam. In la revue Les Chemins de la mémoire, numéro 250, juin-juillet 2015.