La nécropole nationale de Chattancourt

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Nécropole nationale de Chattancourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Chattancourt

 

La nécropole nationale de Chattancourt regroupe principalement les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats autour de Verdun en 1914 à 1918, soit 1 699 corps et 27 corps de soldats décédés en 1939-1945. Créé lors de la bataille de Verdun, ce cimetière est aménagé de 1920 à 1925 pour réunir d’autres corps de soldats inhumés dans des cimetières militaires provisoires de la rive gauche de la Meuse.

En 1952 les corps de combattants français tués en mai-juin 1940 sont exhumés des cimetières des communes aux alentours comme celles d'Ambly ou d'Hattonchatel. Parmi ces hommes, figurent les restes mortels de tirailleurs algériens du 14e régiment de tirailleurs algériens (RTA) initialement inhumés au cimetière communal d’Autreville-Saint-Lambert.

En 1982, provenant de tombes isolées du bois de Monzeville, sont rassemblés les restes mortels de militaires morts en 1914-1918.

Parmi les 1 726 corps réunis dans cette nécropole, reposent, côte à côte, deux frères. Natifs de Loire-Atlantique, Joseph et Henri Coraboeuf (tombes 376 et 377) sont morts respectivement le 30 juin 1916 et le 2 janvier 1917 dans le secteur de Verdun et de Douaumont.

La cote 304, un secteur emblématique de la défense de Verdun

Véritables menaces pour l'ennemi, la cote 304 avec les cotes 287 et 310 au sud d’Esnes, forment une ligne de forteresses naturelles. Les couverts les plus proches sont le bois d’Avocourt et de Malancourt. Pour renforcer leur pression contre les Français qui résistent vaillamment sur la rive droite, les troupes allemandes conduisent, le 20 mars 1916, leurs premiers assauts contre cette colline. Pendant deux jours, la lutte est acharnée. Trois régiments allemands perdent plus de 50% de leurs effectifs. Multipliant ses efforts, l'ennemi cherche à cerner les positions françaises pilonnées sans cesse par d'intenses bombardements. Au début de mai 1916, les troupes allemandes s’emparent des pentes nord de la cote 304, du bois Camard et de la cote 287. Sur les pentes sud, les Français s'accrochent. En juin, employant les liquides enflammés, les Allemands lancent une dernière action d'envergure, sans succès. Jusqu’à la fin de l’année 1916, ce secteur perd en intensité. Les combats perdurent et connaissent un regain en juin et juillet 1917. Le 20 août, les troupes françaises, reprennent les abords de la côte 304. Le 24, cette position est aux mains des Français.

Cette dernière offensive française de l'été 1917 permet de dégager complètement Verdun. Cependant, la lutte continue sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie ses nouveaux obus à gaz ypérite. Le 26 septembre 1918, les Alliés attaquent de la Champagne à la Meuse. Le Bois des Caures est repris en octobre.

Le Mort-Homme

Comme la cote 304, le Mort-Homme est une des positions les plus convoitées de la rive gauche de la Meuse. Massif avec deux buttes jumelles, la cote 265 et la cote 295, il est un observatoire précieux et une position d’artillerie redoutable. En mars 1916, l’offensive allemande, concentrée sur la rive droite, s’oriente vers la rive gauche de la Meuse. La progression est rapide. En six jours, l'ennemi atteint ce point stratégique. Les Français résistent et emploient massivement leur artillerie. Parfois, la cadence de tirs s'élève à 120 projectiles par minute. Le 9 avril 1916, conduisant un assaut simultané sur les deux rives, les Allemands progressent depuis le bois des Corbeaux et atteignent les cotes 265 et 295. Le 20, les Français contre-attaquent. Les Allemands se replient sur le secteur du Mort-Homme par le ravin de la Hayette où les pertes sont élevées. En 1917, le secteur est encore le théâtre de violents combats. Les Allemands occupent le nord-est de cette position où ils creusent de profonds tunnels à l’épreuve de bombardements. Le tunnel des Corbeaux – tunnel Gallwitz – est finalement conquis par les tirailleurs de la 7e Division marocaine. Le 24 août 1917, les Français conquièrent définitivement cette position, permettant ainsi de dégager l'ensemble de la rive gauche.

La zone rouge et le village détruit de Cumières-le-Mort-Homme

Dès 1919, une loi permet à l’État de racheter des terrains dévastés. En Meuse, 19 500 hectares sont répartis sur 46 communes, formant la "zone rouge". Dans cette zone, neuf villages n'ont pas été reconstruits. Cumières-le-Mort-Homme figure parmi ces villages. A proximité de Chattancourt, une chapelle élevée avec les pierres de l’ancienne église conserve le souvenir de ce village considéré comme "mort pour la France" et titulaire de la Croix de Guerre. Chaque village dispose d’une commission municipale dont le président occupe les fonctions de maire (Loi du 18 octobre 1919).

 

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Adresse

Chattencourt
À 12 km au nord-ouest de Verdun, sur la D 38

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale d’Esnes-en-Argonne

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Nécropole nationale d’Esnes-en-Argonne. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Esnes-en-Argonne regroupe principalement les dépouilles de soldats morts lors des combats autour de Verdun de 1914 à 1918, et plus particulièrement ceux qui se sont déroulés, en 1916, sur la rive gauche de la Meuse. Au total, 6 661 corps de soldats français dont 3 000 reposent dans deux ossuaires y sont inhumés. Cimetière du front rattaché au poste de secours situé dans les caves du château d'Esnes, ce site est aménagé de 1920 à 1930 pour y réunir les corps exhumés de cimetières provisoires de la rive gauche, comme celui du Bois des Corbeaux ou des tombes isolées.

A proximité du village d’Esnes-en-Argonne, au carrefour des routes de Malancourt et d’Avocourt, s’élève un mémorial dédié au 173e régiment d’infanterie. Composée de combattants corses, cette unité est engagée, par deux fois, dans le secteur de Verdun. Ce monument porte ainsi l’inscription "A la mémoire des glorieux morts du 173e Régiment d’Infanterie tombés dans le secteur – Septembre à novembre 1914 – Mai à août 1916".

Avec  la cote 304, le Mort-Homme est une des positions les plus disputées sur la rive gauche de la Meuse.

La cote 304, un secteur emblématique de la défense de Verdun

Véritables menaces pour l'ennemi, la cote 304 avec les cotes 287 et 310 au sud d’Esnes, forment une ligne de forteresses naturelles. Les couverts les plus proches sont le bois d’Avocourt et de Malancourt. Pour renforcer sa pression contre les Français qui résistent vaillamment sur la rive droite, les troupes allemandes conduisent, le 20 mars 1916, leurs premiers assauts contre cette colline. Pendant deux jours, la lutte est acharnée. Trois régiments allemands perdent ainsi plus de 50% de leurs effectifs. Multipliant ses efforts, l'ennemi cherche à cerner les positions françaises pilonnées sans cesse par d'intenses bombardements. Au début de mai 1916, les troupes allemandes s’emparent des pentes nord de la cote 304, du Bois Camard et de la cote 287. Sur les pentes sud, les Français s'accrochent. En juin, employant les liquides enflammés, les Allemands lancent une dernière action d'envergure, sans succès. Jusqu’à la fin de l’année 1916, ce secteur perd en intensité. Les combats perdurent et connaissent un regain en juin et juillet 1917. Le 20 août, les troupes françaises, reprennent les abords de la côte 304. Le 24, cette position est aux mains des Français.

Cette dernière offensive française de l'été 1917 permet de dégager complètement Verdun. Cependant, la lutte continue sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie ses nouveaux obus à gaz ypérite. Le 26 septembre 1918, les Alliés attaquent de la Champagne à la Meuse. Le Bois des Caures est repris en octobre.

Le Mort-Homme

Comme la cote 304, le Mort-Homme est une des positions les plus convoitées de la rive gauche de la Meuse. Massif avec deux buttes jumelles, la cote 265 et la cote 295, il est un observatoire précieux et une position d’artillerie redoutable. En mars 1916, l’offensive allemande, concentrée sur la rive droite, s’oriente vers la rive gauche de la Meuse. La progression est rapide. En six jours, l'ennemi atteint ce point stratégique. Les Français résistent et emploient massivement leur artillerie. Parfois, la cadence de tirs s'élève à 120 projectiles par minute. Le 9 avril 1916, conduisant un assaut simultané sur les deux rives, les Allemands progressent depuis le Bois des Corbeaux et atteignent les cotes 265 et 295. Le 20, les Français contre-attaquent. Les Allemands se replient sur le secteur du Mort-Homme par le ravin de la Hayette où les pertes sont élevées. En 1917, le secteur est encore le théâtre de violents combats. Les Allemands occupent le nord-est de cette position où ils creusent de profonds tunnels à l’épreuve de bombardements. Le tunnel des Corbeaux – tunnel Gallwitz – est finalement conquis par les tirailleurs de la 7e Division marocaine. Le 24 août 1917, les Français conquièrent définitivement cette position, permettant ainsi de dégager l'ensemble de la rive gauche.

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Adresse

Esnes-en-Argonne
À 20 km au nord-ouest de Verdun, par la D 38

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La nécropole nationale d'Avocourt

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Avocourt. Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

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La nécropole nationale d’Avocourt regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de Verdun, notamment ceux qui sont morts sur les sites emblématiques de la Côte 304 et du Mort-Homme. Créé lors de l'offensive de Verdun en 1916, ce cimetière fut réaménagé en 1921-1925 puis de 1930 à 1934 pour rassembler les corps de soldats tombés dans le secteur d’Avocourt, ou exhumés des cimetières provisoires de Jubécourt et de Récicourt ainsi que des corps découverts plus spécifiquement sur le champ de bataille de la rive gauche de la Meuse (cote 304 et le Mort-Homme). En 1945, les corps des marsouins tombés en 1940 à la Côte 304, inhumés dans le carré militaire communal d’Esnes, y furent transférés. Reposent dans cette nécropole nationale plus de 1 800 soldats français tués lors de la Première Guerre mondiale et 49  soldats décédés au cours des combats de la Campagne de France en 1940.

 

La bataille de Verdun 1916-1918

Lors de la bataille de la Marne, Verdun et sa ceinture de forts formaient un camp retranché sur lequel s'appuyait solidement la 3e armée du général Sarrail. L'ennemi tenta de faire tomber ce môle par deux attaques : l'une à l'ouest contre Revigny-sur-Ornain et l'autre à l'est contre le fort de Troyon. Toutes deux furent des échecs. Durant toute l'année 1915, le général Joffre, au travers d'opérations meurtrières, attaqua à l'est le saillant de Saint-Mihiel,  et engagea à l'ouest, les 3e et 4e armées dans la défense de l'Argonne, Ces combats locaux où l'on recourait à la guerre de mines s'enlisèrent et devinrent pour les combattants d'éprouvantes opérations de grignotage.

C'est donc dans ce secteur où les positions françaises étaient mal entretenues, que le général allemand Falkenhayn décida de déclencher une offensive visant à user l'armée française.

Le 21 février 1916, l'opération Gericht est lancée contre les positions françaises. Après un violent bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville, les Allemands, avancent sur un terrain ravagé. En quatre jours, ils progressent de 6 km malgré la résistance acharnée du 30e corps d’armée, qui défend le bois des Caures.

Le 25 février, l’ennemi prend le fort de Douaumont, tandis que la 2e armée du général Pétain,  est chargée de défendre Verdun. Il organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc-Verdun devient la grande artère, la « Voie Sacrée », qui alimente, jour et nuit, la défense de Verdun.

Bloquée devant Vaux et de Douaumont, la 5e armée allemande élargit, le 6 mars, son action à la rive gauche de la Meuse. Seuls obstacles naturels contrôlant l'accès à Verdun, ces deux crêtes sont alors les positions les plus disputées de la rive gauche de la Meuse. En six jours, les Allemands atteignent le Mort-Homme. Le 20, ils lancent la 11e division bavaroise pour s'emparer du village d'Avocourt. Une première attaque réussit par des jets de liquides enflammés mais la contre-attaque française reprend le bois et le secteur dit du « réduit d’Avocourt ». Les troupes, sans ravitaillement depuis plusieurs jours, sont épuisées. Le 29 mars, le bois est repris. Le 9 avril, l’ennemi s’infiltre par le ravin du bois des Corbeaux par l’action conjuguée de trois divisions. La défense française tient sans reculer et le général Pétain déclare dans son ordre général « Courage, on les aura ! ». La lutte se poursuit contre l’ennemi dont l’avancée se limite à 4 km. En juin, les troupes françaises résistent sur les deux rives de la Meuse. Les Allemands jettent vainement toutes leurs forces dans la bataille et renouvellent sans cesse leurs assauts. Sans succès, ils occupent une partie du Mort-Homme qu'ils fortifient.

En août 1917, les Français reprennent la côte 304 et le Mort-Homme et dégagent complètement Verdun. Mais la lutte s’éternise sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie de nouveaux obus à gaz ypérite. A partir du 24, le Mort-Homme et ses tunnels, dont celui des Corbeaux mais aussi la cote 304, sont définitivement reconquis.

Du côté français, les trois quarts de l’armée passent à Verdun où l'on recense au 15 juillet la perte de 275 000 tués, blessés, prisonniers. Il en est de même du côté allemand.

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Avocourt

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La nécropole nationale de Vauquois

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Nécropole nationale de Vauquois. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Vauquois rassemble les dépouilles de 4 368 soldats dont 1 970 en ossuaire. Ces soldats, principalement du 46e, 76e et 31e RI, sont morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent sur la butte de Vauquois. Créé en 1923, le cimetière regroupe, depuis 1924, les corps des cimetières militaires de la région de Vauquois-Cheppy et de la forêt de Hesse (Vauquois, Clermont-en-Argonne, Cheppy, La Barricade, Auzeville, Neuvilly, Boureuilles, Pont-des-Quatre-Enfants, Les Ailleux, Chemin-Creux, Bois-Noir, La Cigalerie, Petit-Poste, Le Terrier, Aubreville, Parois, Rochamp, Bois-de-Cheppy, Bon-Abri, Courcelles, Marcq, Apremont, Chatel).

Parmi les soldats inhumés, repose la dépouille d'Henri Collignon, conseiller d’Etat, ancien secrétaire général de l’Elysée qui à 58 ans s'engagea comme volontaire au 46e RI. Mort pour la France le 15 mars 1915.

Les combats de la butte de Vauquois de 1914 à 1918

Depuis la Révolution Française, le massif argonnais apparait comme les "Thermopyles Françaises", et devient en 1915 un secteur des plus disputés. Situé entre la Champagne et Verdun, il constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Sur ce massif recouvert de profondes forêts, la guerre se fait dans de difficiles conditions. En raison du relief, le cheminement des hommes est particulièrement éprouvant. La guerre de position prend en ces lieux un caractère singulier où les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes et d'inutiles mêlées.

Situé sur un observatoire naturel de 290 mètres dominant les vallées de l’Aire et de la Buanthe, le village de Vauquois devient dès septembre 1914 l'un des points stratégiques de l'Argonne. A l'automne 1914, les Allemands le transforment en une véritable forteresse. De février à mars 1915, le village est âprement disputé. Les troupes de la 9e et de la 10e DI sont héroïques. Malgré l'échec de la préparation d’artillerie et du génie, le 31e RI s’élance au matin du 17 février. Galvanisée par sa musique qui, à la vue de l’ennemi, joue la Marseillaise, cette unité parvient à atteindre les ruines de l’église. Battus par le feu croisé de l’artillerie allemande, les quelques survivants de ce régiment abandonnent cette position pour s'établir à mi-pente. Les autres assauts sont impossibles. Dans ces conditions, la guerre de mines devient la seule alternative.

Rivalisant d’habileté et d’efforts, les sapeurs français ou les pionniers allemands creusent des galeries souterraines pour acheminer les explosifs jusqu’au fourneau. Cette stratégie est initialement appliquée pour accompagner l’infanterie française qui ne peut, à l’époque, être appuyée par l'artillerie lourde. Après le vrombissement de la mine, dans la fumée et sous une pluie de terre, les soldats s’élancent pour occuper l’objectif désigné. Les attaques se succèdent. Le 5 mars, les Français prennent Vauquois au prix de pertes importantes mais la butte reste toujours très disputée.

Après les assauts meurtriers de l’hiver 1915, les unités du génie s’acharnent à creuser des puits de plus en plus profonds et à utiliser des charges de plus en plus puissantes. Au total, on recense près de 17 km du côté allemand et 5 km du côté français. La guerre prend parfois des allures d'abordage lorsque dans une quasi-obscurité, deux équipes de travail se rencontrent. Tout au long de l'année 1915, comme l’écrit André Pézard dans Nous autres à Vauquois : "Vauquois ne fut jamais un secteur tranquille".

La guerre de mines se poursuit pour atteindre son paroxysme en mai 1916. A cette date, une mine de 60 à 80 tonnes explose, tuant 108 hommes du 46e RI et creusant un immense entonnoir. Après cette explosion qui n’apporte aucun succès notable, Français et Allemands se bornent à conduire un combat défensif. En mars 1918, la guerre de mines est définitivement abandonnée. En mai-juin, les troupes italiennes relèvent les soldats français. En septembre, une puissante attaque franco-américaine reprend définitivement la butte.

Les 82ème, 331ème, 46ème, 113ème, 131ème, 31ème, 76ème, 89ème, 313ème, 358ème, 370ème RI, 42ème RIC et les 138ème et 139ème RIUS, sans oublier un détachement de la brigade des Sapeurs pompiers de Paris sont les principales unités qui se sont illustrées sur la butte.

Aujourd'hui, Vauquois apparaît comme un lieu unique dans l'histoire et dans la mémoire de la Grande Guerre. Symbole de cette lutte acharnée, Vauquois représente le souvenir de 10 000 combattants ensevelis à jamais. Du village de Vauquois, il ne reste rien. Preuve de l'obstination des hommes, l'actuel sommet de la butte se trouve 18 mètres plus bas que celui de 1914. Au milieu d'un paysage lunaire, est érigé un monument rappelant la mémoire de ces disparus et de ce village "mort pour la France" où se dressait jadis fièrement un marronnier centenaire.

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Vauquois

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En résumé

Eléments remarquables

Autel en pierre - Tombe de Henri Collignon, conseiller d’Etat, secrétaire général de l’Elysée, engagé volontaire à l’âge de 56 ans au 46e RI, mort pour la France le 16 mars 1915

La nécropole nationale de Saint-Thomas en Argonne

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Nécropole nationale de Saint-Thomas en Argonne. © ECPAD

 

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Située en face de l’ossuaire de La Gruerie, la nécropole nationale de Saint-Thomas-en-Argonne regroupe les corps de 8 173 soldats relevés de cimetières provisoires ou de tombes isolées de La Biesme et de La Gruerie. Créée en 1924, cette nécropole nationale rassemble 8 085 corps de soldats morts lors des combats en Argonne, dont 3 324 reposent dans deux ossuaires.  De 1941 à 1952, les restes mortels de 88 combattants tués lors de la campagne de France ont été transférés en ce lieu. Un monument rappelle l’engagement et le sacrifice des hommes de la 128e division d’infanterie.

 

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, le massif forestier d’Argonne constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Dans ce secteur coupé de multiples ravins et recouvert de profondes forêts, la guerre se fait dans de difficiles conditions et prend un caractère singulier. De septembre 1914 à l’automne 1918, les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes et d'inutiles mêlées.

Au lendemain de la bataille de la Marne (6-12 septembre 1914), la Ve armée allemande se retranche dans la partie nord de la forêt d'Argonne pour stopper la 3e armée française. Le front se stabilise. Progressivement de profondes tranchées sont creusées. Dès octobre 1914, l'ennemi, pour déborder le camp retranché de Verdun, multiplie les assauts.

Au début de l'année 1915, l'armée française applique la dramatique stratégie de "grignotage" où la lutte pour un mur, la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués officiels. Resté dans la mémoire des Poilus comme le "bois de la tuerie", le bois de la Gruerie est, depuis l'automne 1914, le théâtre d’une lutte terrible. Sergent au 272e régiment d’infanterie, Marc Bloch (historien et résistant fusillé en 1944) évoque dans ces notes de guerre le souvenir de ces combats entre ces tranchées séparées parfois que de quelques mètres. Les assauts se multiplient au bois de la Gruerie comme en d'autres secteurs de l'Argonne et permettent de gagner quelques centaines de mètres, bien vite perdus. Les pertes humaines sont importantes.

Attaques et contre-attaques, guerre de mines, bombardements et guerre des gaz se succèdent sans répit. Le 19 juin, trois divisions allemandes attaquent le front du 32e corps d’armée et s'emparent du saillant de Fontaine-aux-Charmes, dans le bois de la Gruerie. Les assauts continuent jusqu’en juillet. Le 13 juillet, précédée d’un tir de 50 000 obus à gaz, d’explosions de fourneaux de mines, une nouvelle offensive ennemie est lancée dans le secteur de la Haute Chevauchée, de la Fille Morte et de la cote 265. Les postions françaises sont bousculées mais le 5e corps d’armée s’accroche et refoule l’ennemi. Au terme de ces opérations toujours plus meurtrières, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. En 1916, le front perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont conduites notamment sur la colline de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française doivent enlever ce massif forestier puis poursuivre les Allemands vers la Meuse. En octobre, Cette opération s’intensifie et l’armée allemande se retire sur la rive droite de la Meuse. Les buttes de Vauquois et de Montfaucon sont ainsi libérées. Quelques jours plus tard l’armistice du 11 novembre est signé. Après la guerre, grâce au soutien financier de Courbevoie, le village de Saint-Thomas se relève progressivement de ses ruines.

 

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Adresse

Saint-Thomas-en-Argonne
À l’ouest de Verdun, D 266, D 63

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La nécropole nationale de Vienne-le-Château - La Gruerie

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Nécropole nationale de Vienne-le-Château, La Gruerie. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vienne_le_Chateau_La Gruerie

 

Située en lisière du bois de la Gruerie, sur le territoire de la commune de Vienne-le-Château, cette nécropole nationale de La Gruerie regroupe, dans un ossuaire, les dépouilles de 10000 soldats morts pour la France. Aménagé en face de la nécropole de Saint-Thomas, cet ossuaire est ainsi un lieu majeur de la mémoire des combats d’Argonne et des affrontements qui se déroulèrent, de septembre 1914 à l’automne 1918, dans ce bois.

 

Les combats d’Argonne, 1915-1918

Situé entre la Champagne et Verdun, l’Argonne constitue un verrou entre deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Pour autant, malgré un couvert végétal dense et un relief escarpé, ce massif forestier est, dès l’automne 1914, des plus disputés. Le bois de la Gruerie est alors sur la ligne de front et fait, sans cesse, l’objet d’affrontements entre les troupes françaises et allemandes. À ce titre, ce bois reste dans la mémoire des Poilus comme le "bois de la tuerie".

Employant des moyens adaptés comme l’artillerie à tir courbe et des obus chimiques, la forêt d’Argonne est progressivement détruite alors que nombre de ses défenseurs disparaissent. Avec la bataille de Verdun en 1916, ce front perd en intensité même si la guerre de mines persiste, modifiant à jamais le paysage.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française du général Hirschauer, se voient confier la tâche de nettoyer la forêt et de poursuivre les Allemands vers la Meuse. L’importante avancée française en octobre et les renforts américains toujours plus nombreux permettent d’intensifier les opérations. Malgré d'ultimes combats, l’armée allemande lâche pied et se retire sur la rive droite de la Meuse où elle se heurte au 17e corps d’armée français. Les buttes de Vauquois et de Montfaucon sont ainsi libérées. Quelques jours plus tard l’armistice du 11 novembre est signé.

Le monument ossuaire de la Gruerie

Œuvre du sculpteur, Raoul-Eugène Lamourdedieu (1877-1953), ce monument œuvre honore le souvenir de près de 10 000 soldats inconnus dont les corps ont été relevés dans le bois de la Gruerie. Cet ossuaire de 850 m3 porte comme seule mention "Aux Morts de la Gruerie 1914-1918". Inauguré le 7 juillet 1929, ce monument représente une victoire. Drapée à l'antique et droite, cette statue aux allures d’une khorè grecque prend les traits d'une Marianne coiffée du bonnet phrygien. Ses ailes sont repliées. Dans une main, elle présente la flamme du souvenir. De son bras levé à l'horizontal, elle indique la sépulture collective des morts. En sous-sol, une galerie recueille les os épars et des plaques du souvenir, témoignages du deuil de nombreuses familles de disparus.

 

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Vienne-le-Château
À l’ouest de Verdun, D 63

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La nécropole nationale de Vienne-le-Château - La Harazée

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Nécropole nationale de Vienne-le-Château. © ECPAD

 

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Située en lisière du bois de la Gruerie, sur le territoire de Vienne-le-Château, la nécropole nationale de La Harazée regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats d'Argonne en 1915.

Créée dès les premiers combats à proximité de formations sanitaires pour y inhumer les soldats succombant à leurs blessures, elle est aménagée de 1924 à 1936 afin de regrouper les corps exhumés des cimetières militaires et des tombes des bois de la Gruerie et de La Harazée. Le cimetière accueille un peu moins de 1 700 corps dont un tiers en ossuaires. Un soldat français tué lors de la Seconde Guerre mondiale y est également enterré.

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, il constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Sur ce massif recouvert de profondes forêts, la guerre se fait dans de difficiles conditions. En raison du relief accidenté, l’emploi de l’artillerie s’avère délicate. La guerre de position prend en ces lieux un caractère singulier où les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes et d'inutiles mêlées. L’infanterie doit ainsi se battre au corps-à-corps, dans des tranchées sinueuses souvent inondées. Pourtant, malgré ces conditions éprouvantes, ce secteur reste, tout au long de l'année 1915, un enjeu pour les combattants.

Au lendemain de la bataille de la Marne (6-12 septembre 1914), la Ve armée conduite par Guillaume de Prusse se replie et se retranche dans la partie nord de la forêt d'Argonne pour stopper la 3e armée du général Sarrail. Le front se stabilise. Progressivement de profondes tranchées sont creusées. Dès octobre 1914, l'ennemi, voulant atteindre la vallée de la Biesme pour déborder le camp retranché de Verdun par l’ouest, multiplie les assauts.

Au début de l'année 1915, l'armée française applique la dramatique stratégie de "grignotage" où la lutte pour un mur, la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués ou dans la presse. Cette dernière relate, par exemple, en janvier 1915, le baptême du feu des volontaires italiens conduits par Giuseppe Garibaldi qui entrent ainsi dans la légende. Aux prises avec les chasseurs silésiens et hessois, ils s'illustrent dans le ravin des Meurissons où est érigé, depuis 1933, un monument commémoratif.

Resté dans la mémoire des Poilus comme le « bois de la tuerie », le bois de la Gruerie est, depuis l'automne 1914, le théâtre d’une lutte terrible. Sergent au 272e régiment d’infanterie, Marc Bloch (historien et résistant fusillé en 1944) évoque dans ses notes de guerre le souvenir de ces combats dont il a été témoin mais aussi cette proximité vécue avec l’ennemi. En effet, les tranchées ne sont parfois distantes que de quelques mètres. Les assauts qui se multiplient au bois de la Gruerie comme en d'autres secteurs de l'Argonne permettent de gagner quelques centaines de mètres, bien vite perdus.

La résistance française est primordiale pour éviter que les Allemands ne prélèvent des troupes pour les envoyer en Champagne. Ces attaques et contre-attaques sont très meurtrières. C’est ainsi que fin février 1915, les Français perdent 40 % de leur effectif en deux heures en attaquant la position allemande située sur la croupe Blanleuil. Au terme de ces assauts, ils sont contraints de regagner leur tranchée de départ. Dans la vallée de l’Aire et sur la rive droite de cette rivière, les attaques françaises du 5e corps d’armée ont pour objectif la butte de Vauquois et le village de Boureuilles. Après de multiples assauts, le 1er mars 1915, la 10e division d'infanterie s'empare de cette colline.

Attaques et contre-attaques, guerre de mines, bombardements et guerre des gaz se succèdent sans répit. Le 19 juin, trois divisions allemandes attaquent le front du 32e corps d’armée et s'emparent du saillant de Fontaine-aux-Charmes, dans le bois de la Gruerie. Les assauts continuent jusqu’en juillet. Les Français perdent Fontaine Madame.

Le 13 juillet, précédée d’un tir de 50 000 obus à gaz, d’explosions de fourneaux de mines, une nouvelle offensive ennemie est lancée dans le secteur de la Haute Chevauchée, de la Fille Morte et de la cote 265. L’ennemi submerge tout en direction de Lachalade. Le 5e corps d’armée contre-attaque et parvient à le refouler.

Ces âpres combats ont montré que ce secteur est inadéquat pour d’importantes attaques. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Renonçant à de nouveaux efforts, chacun des belligérants s’accroche à un terrain dévasté duquel jaillissent des sources, transformant ainsi le front en un immense bourbier. En 1916, le front perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont conduites notamment sur la colline de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française du général Hirschauer se voient confier la tâche de nettoyer la forêt et de poursuivre les Allemands vers la Meuse. L’importante avancée française en octobre et les renforts américains toujours plus nombreux permettent d’intensifier les opérations. Malgré d'ultimes combats, l’armée allemande lâche pied et se retire sur la rive droite de la Meuse où elle se heurte au 17e corps d’armée français. Les buttes de Vauquois et de Montfaucon sont ainsi libérées. Quelques jours plus tard l’armistice du 11 novembre est signé.

 

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Vienne-le-Château
À l’ouest de Verdun, D 2, D 63

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La nécropole nationale La Forestière

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Nécropole nationale La Forestière. © ECPAD

 

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La nécropole nationale La Forestière, également surnommée "la nécropole aux hortensias", regroupe principalement les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats en Argonne en 1914-1918. Créé en 1915, ce cimetière est aménagé de 1920 à 1925 pour rassembler d’autres corps de soldats tombés dans ce secteur, exhumés de cimetières militaires de la rive gauche de la Meuse. Aujourd'hui, 2 005 soldats y reposent.

Au paysage unique, cette nécropole se caractérise par ses hortensias bleus, roses et blancs. Plantées après la guerre par la Comtesse de Martimprey, veuve du capitaine de Martimprey, ces fleurs témoignent de l'affliction de cette femme dont le mari a été porté disparu lors des combats de la Haute-Chevauchée à la cote 285 le 13 juillet 1915. A Lachalade, s’élève un monument à la mémoire des volontaires italiens tombés en Argonne, dont Brunon et Costante Garibaldi, petits-fils de Giuseppe Garibaldi héros de l’indépendance italienne. Parmi les combattants italiens, a été engagé Lazare Ponticelli dernier poilu français, d’origine italienne, décédé en 2008. A proximité, une croix rappelle l’emplacement de l’ancien cimetière des Garibaldiens, dont les sépultures ont été transférées au cimetière italien de Bligny (Marne).

L’Argonne en 1914-1918

Située entre la Meuse et la Champagne, l'Argonne est fortement boisée. Cette forêt s’étend sur 40 km de long et environ 20 km de large. Son relief accidenté comprend notamment la crête de la Haute-Chevauchée culminant à 285 m. Espace fermé et compartimenté, ce massif a peu de voies de communication et est desservi surtout par le chemin de fer.

Pour ces raisons, l'Argonne est épargnée par les premières opérations militaires de la guerre. Pourtant, à l'automne 1914, depuis la victoire de la Marne et l'échec de la « course à la mer », le front se fige. A la fin de l’année 1914, ce secteur est le théâtre d’âpres combats locaux où les tranchées ne sont souvent séparées que d’une dizaine de mètres. La ligne de front est désormais continue entre la Champagne et la Meuse, les épaisses forêts d’Argonne sont une position stratégique, lourdement fortifiées afin d’éviter que les armées françaises ou allemandes ne se retrouvent débordées ou coupées de leurs arrières.

Au début de l'année 1915, le général Joffre applique une stratégie nouvelle, celle du "grignotage". Les forces armées sont engagées dans d'importantes attaques localisées et répétées contre une position ennemie. Au terme de chacune de ces actions, les pertes s'avèrent plus importantes que les résultats obtenus. Pour dissimuler de tels ravages, la lutte pour un mur ou la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués ou dans la presse. Cette dernière relate, par exemple, en janvier 1915, le baptême du feu des volontaires italiens conduits par Giuseppe Garibaldi qui entrent ainsi dans la légende. Aux prises avec les chasseurs silésiens et hessois, ils s'illustrent dans le ravin des Meurissons où est érigé, depuis 1933, un monument commémoratif.

Par ailleurs, la nature du terrain ne facilite pas l’emploi de l’artillerie. Chaque belligérant utilise de nouvelles armes comme l'artillerie de tranchée, les grenades, ou le lance-flammes. Plus qu'en d'autres secteurs, on y mène une véritable guerre de siège, où le conflit prend une nouvelle forme : la guerre des mines. Le recours à cette forme antique de l'attaque des places fortes revient aux Allemands qui, à la fin novembre 1914, utilisent ce procédé dans le secteur 263. En Argonne, se développe une véritable guerre souterraine. Employant des outils pneumatiques modernes, les sapeurs creusent des tunnels de plus en plus profonds sous les lignes ennemies. A leur extrémité, une charge explosive dont la puissance ne cesse d'augmenter est posée puis explose. En surface, fort de cet effet de surprise, l'infanterie s'élance pour s'emparer des positions bouleversées. D'octobre 1915 à juin 1916, plus de 220 explosions sont recensées dans le secteur de la Fille Morte.

Mais au terme de ces combats, il n’y a souvent ni vainqueur ni vaincu. Renonçant à de nouveaux efforts, chacun des belligérants s’accroche à un terrain dévasté. L'Argonne n'est qu'une succession d'entonnoirs comme à la Haute-Chevauchée, marquant à jamais le paysage. En 1916, faute de résultats probants et des opérations à Verdun, le front de l'Argonne perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont encore conduites notamment sur la butte de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française du général Hirschauer doivent conquérir définitivement ce massif et rejeter les Allemands vers la Meuse. Le 26 puis le 28 septembre, la butte de Vauquois et le piton de Montfaucon sont définitivement dégagés. En octobre, Français et Américains progressent rapidement. Grâce aux renforts américains toujours plus nombreux, leur mouvement s'intensifie. Débordée, l’armée allemande décroche et se retire sur de nouvelles positions situées sur la rive droite de la Meuse contre lesquelles se heurte le 17e corps d’armée français. D'ultimes opérations sont lancées mais cessent avec la signature de l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Adresse

Lachalade
À l’ouest de Verdun, D 2

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La nécropole nationale des Islettes

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Nécropole nationale des Islettes. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale des Islettes regroupe les corps de 2 226 soldat français tombés lors des combats en Argonne en 1914-1918. Ces dépouilles ont été initialement inhumées dans des cimetières provisoires des communes limitrophes telles que Froidos, La Harazée, Le Neufour, Parois, Rarécourt. A Froidos comme aux Islettes, plusieurs ambulances, c’est-à-dire des structures médicales, étaient implantées afin de soigner les soldats blessés. La majorité des combattants enterrés, en ce lieu, ont succombé de leurs blessures dans ces antennes sanitaires.

Parmi les combattants, reposent de nombreux soldats issus des troupes coloniales. Par ailleurs, quatre soldats du 129e régiment d'infanterie, fusillés à Rarécourt le 28 juin 1917, sont inhumés dans ce cimetière. Ces quatre hommes, acteurs de manifestations pacifistes, sont Marcel Chemin (tombe 501), Marcel Lebouc (tombe 447), Adolphe François (tombe 365) et Henri Mille (tombe 384).

 

L’Argonne en 1914-1918

Située entre la Meuse et la Champagne, l'Argonne est une région fortement boisée. Au milieu d'un relief accidenté, il est difficile d'y progresser. C'est pourquoi, l'Argonne est épargnée par les premières opérations militaires de la guerre. Pourtant, à l'automne 1914 ce secteur est le théâtre de combats locaux et violents. La ligne de front est désormais continue entre la Champagne et la Meuse. Les épaisses forêts d’Argonne deviennent une position stratégique, lourdement fortifiée afin d’éviter que les armées françaises ou allemandes ne se retrouvent débordées ou coupées de leurs arrières.

Au début de l'année 1915, le général Joffre applique une stratégie nouvelle, celle du "grignotage". Les forces armées sont engagées dans des attaques localisées et répétées contre une position ennemie. Au terme de ces actions, les pertes plus élevées que les gains territoriaux. Pour dissimuler de tels ravages, la lutte pour un mur ou la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués ou dans la presse. Cette dernière relate, par exemple, en janvier 1915, le baptême du feu des volontaires italiens conduits par Giuseppe Garibaldi qui entrent ainsi dans la légende. Aux prises avec les chasseurs silésiens et hessois, ils s'illustrent dans le ravin des Meurissons où est érigé, depuis 1933, un monument commémoratif.

Par ailleurs, la nature du terrain ne facilite pas l’emploi de l’artillerie où elle est peu efficace. Chaque belligérant utilise de nouvelles armes comme l'artillerie de tranchée, les grenades, ou les lance-flammes. Plus qu'en d'autres secteurs, on y mène une véritable guerre de siège, où le conflit prend une nouvelle forme : la guerre des mines. Le recours à cette forme antique de l'attaque des places fortes revient aux Allemands qui, à la fin novembre 1914, utilisent ce procédé dans le secteur 263. En Argonne, se développe une véritable guerre souterraine. Employant des outils pneumatiques modernes, les sapeurs creusent des tunnels de plus en plus profonds sous les lignes ennemies. A leur extrémité, une charge explosive dont la puissance ne cesse d'augmenter est posée puis explose. En surface, fort de cet effet de surprise, l'infanterie s'élance pour s'emparer des positions bouleversées. D'octobre 1915 à juin 1916, plus de 220 explosions sont recensées dans le secteur de la Fille Morte.

Mais au terme de ces combats, il n’y a souvent ni vainqueur ni vaincu. Renonçant à de nouveaux efforts, chacun des belligérants s’accroche à un terrain dévasté. L'Argonne n'est qu'une succession d'entonnoirs comme à la Haute-Chevauchée, marquant à jamais le paysage. En 1916, faute de résultats probants et des opérations à Verdun, le front de l'Argonne perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont encore conduites notamment sur la butte de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française du général Hirschauer doivent conquérir définitivement ce massif et rejeter les Allemands vers la Meuse. Le 26 puis le 28 septembre, la butte de Vauquois et le piton de Montfaucon sont définitivement dégagés. En octobre, Français et Américains progressent rapidement. Grâce aux renforts américains toujours plus nombreux, leur mouvement s'intensifie. Débordé, l’armée allemande décroche et se retire sur de nouvelles positions situées sur la rive droite de la Meuse contre lesquelles se heurte le 17e corps d’armée français. D'ultimes opérations sont lancées mais cessent avec la signature de l’armistice du 11 novembre 1918.

Les fusillés des Islettes

Au terme de l'offensive du 16 avril 1917 au Chemin des Dames, il est évident que la percée est impossible. Parmi les Français, c'est l'abattement et la désillusion. Dans les rangs, des voix s'élèvent. À partir du 4 mai 1917, des vagues de mutineries se répandent dans l’armée française sous forme "d’indiscipline", de désobéissance collective. À la fin du mois du mai, le 129e RI et le 329e RI refusent de monter en ligne. Au cantonnement, 150 à 180 hommes se rassemblent. Certains improvisent des discours où ils expriment leur mécontentement et parlent de paix. Rapidement et sans violence, le calme revient. Au matin du 29, ils sont plus nombreux et parcourent les cantonnements. D'autres hommes les rejoignent. Le mouvement s'amplifie. Aussi, ces unités sont transférées dans la région de Verdun. Au cours du trajet, des drapeaux rouges sont mêmes agités. À leur arrivée, les hommes du 129e sont isolés. Des hommes sont arrêtés et jugés par une Cour martiale. Quatre hommes, Marcel Chemin, Marcel Lebouc, Adolphe François et Henri Mille sont condamnés à mort pour "Abandon de poste et refus d’obéissance devant l’ennemi". Les pelotons d’exécution sont fournis par le régiment lui-même et l’exécution a lieu le 28 juin 1917. Le 29, le 129e se voit retirer son drapeau. Le bataillon le plus coupable de rébellion est dissout.

 

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Les Islettes
À l’ouest de Verdun, D 2, N 3

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La nécropole nationale de Sainte-Ménehould

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Nécropole nationale de Sainte-Ménehould. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Sainte-Ménehould regroupe les dépouilles de soldats français qui, malgré les soins prodigués dans les nombreux hôpitaux de la ville, ont succombé à leurs blessures. Près de 5 700 corps y sont inhumés dont 11 allemands inconnus. Créée dès 1914, cette nécropole est aménagée, après la guerre, pour rassembler les corps exhumés des cimetières militaires provisoires de la région de Bionne. Au titre de la Première Guerre mondiale, 5 486 soldats reposent en sépultures individuelles et 277 en huit ossuaires. Ce cimetière est aménagé jusqu’en 1953 afin d’y réunir 215 corps de soldats tombés dans la Marne au cours de la Seconde Guerre mondiale.

À l’extrémité du cimetière, est érigé un monument dédié Aux défenseurs de l'Argonne. Cet obélisque en briques et pierres conserve ainsi le souvenir des hommes du 10e et 18e corps d'armée (CA).

Parmi les soldats français, repose notamment le lieutenant-colonel André Agel (tombe 495). Ancien élève de Saint-Cyr, promotion du Soudan (1891-1893), cet officier supérieur, à la tête du 51e régiment d’infanterie (RI) "a été tué glorieusement le 10 novembre 1914, au pied des tranchées allemandes qu’il avait reçu l’ordre d’enlever. A donné en cette circonstance, comme déjà à maintes reprises, précédemment, le plus bel exemple de courage et de dévouement aux troupes sous ses ordres". Est inhumé aussi le corps de Thomas Ziller (tombe 521). D’origine alsacienne, ce soldat s’engage volontairement, le 4 décembre 1914, au sein du 2e régiment étranger sous le nom d’emprunt d’Eugène Girard. Passé au 57e RI en avril 1915, il succombe à ses blessures le 28 juin 1916. Cité, il est décoré à titre posthume de la croix de guerre avec palme.

En dépit du sursaut français sur la Marne en septembre 1914 et malgré les tentatives de débordement, le mouvement disparaît sur le front ouest : la "Course à la Mer" est un échec. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C’est le début de la guerre de position.

Les batailles de Champagne, 1915

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne des assauts destinés à "grignoter" les lignes allemandes. Localisées aux secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et de Massiges, ces opérations sont des plus meurtrières. Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes malmenés sur le front oriental, Joffre décide de conduire une nouvelle offensive. Cet effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées et soutenus par une seconde position située à contre-pente, dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie. Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français progressent rapidement malgré des points de résistance à la butte du Mesnil. Ils sont stoppés sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent en luttant contre de puissantes contre-attaques. En novembre, des conditions climatiques désastreuses et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouveaux assauts.

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, l’Argonne constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Sur ce massif forestier au relief accidenté, l’emploi de l’artillerie s’avère délicat et la guerre de position prend un caractère singulier. Les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes mêlées et l’infanterie combat au corps-à-corps, dans des tranchées sinueuses souvent inondées. En 1915, malgré ces conditions éprouvantes, ce secteur reste un enjeu pour les combattants des deux camps, notamment dans les secteurs de Florent-en-Argonne et de Vienne-le-Château.

Sainte-Ménehould, une ville hôpital dans la guerre

Située à l’arrière du front de l’Argonne, la ville de Sainte-Ménehould, épargnée par les combats, occupe une place importante dans le dispositif sanitaire de l’armée française, notamment dans le traitement des soldats blessés lors des combats de Vienne-le-Château, du Four de Paris ou de la Gruerie. Située à la charnière des 3e et 4e, d’une part, puis de la 2e armée française d’autre part, la ville de Sainte-Ménehould accueille, dès 1915, de nombreuses formations sanitaires installées dans de nombreux lieux publics (gare, hôtel de ville, écoles, usine de la Talonnerie…). Au début de l’hiver 1915, les premières ambulances chirurgicales automobiles (autochir) s’y déploient à titre expérimental car la situation sanitaire s’est aggravée en raison des combats en Argonne. C’est le cas en mai de l’ambulance Marcelle-Gosset composée de 11 véhicules. Très vite, le sort des blessés s’améliore au sein de ces structures mieux organisées et mieux adaptées. En 1916, la bataille fait rage sur le front de Verdun et en raison du nombre croissant de blessés, le service de santé français se réorganise. Situés à l’ouest de Verdun, les hôpitaux de Sainte-Ménehould sont remis à niveau pour délivrer des soins adaptés aux blessés de la rive gauche de la Meuse.

L’histoire de la nécropole nationale est donc très liée au rôle que joue cette ville dans le traitement des blessés.

 

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Adresse

Sainte-Menehould
À l’ouest de Verdun, D 85

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En résumé

Eléments remarquables

Monument aux défenseurs de l’Argonne des 10e et 18e corps d’armée de 1914-1918