La nécropole nationale de Rambervillers

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Nécropole nationale de Rambervillers. © ECPAD

 

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Créée dès 1914, la nécropole nationale de Rambervillers regroupe les corps de soldats décédés lors de la bataille de la Mortagne et ceux qui ont succombé, en 1918, dans les hôpitaux militaires de la ville. Elle rassemble 1 547 Français, dont 881 reposent en deux ossuaires, 24 Russes, onze Britanniques, onze Polonais, et un Chinois (tombe n°169) pour la Première Guerre mondiale, et deux combattants français tombés lors de la campagne de France en 1940.

 

La bataille de la Mortagne, 24 août - 13 septembre 1914

Conformément aux objectifs du plan XVII, le général Joffre conduit, à la mi-août 1914, deux mouvements offensifs. L'un est porté en Alsace par la 1re armée et l'autre en Lorraine par la 2e armée. Plus symbolique que stratégique, chacune de ces actions visent à reprendre les départements perdus en 1871. Malgré quelques succès initiaux, ces offensives s'enrayent. La manœuvre tournante des Allemands en Belgique, les combats qui se déroulent à la frontière et la résistance de l'ennemi en Alsace contraignent Joffre à engager un mouvement rétrograde. Ainsi, la 2e armée se replie hâtivement vers le Grand Couronné de Nancy où elle s'y déploie.

L'ennemi talonne les Français dans leur retraite. De brefs mais violents accrochages leur infligent aux Français des pertes importantes. Le 24 août 1914, les Allemands marchent en direction de la Trouée de Charme, lieu hautement stratégique. Située à la jonction de la 1ère et la 2e armée française, cette Trouée, seule plaine entre le Grand Couronné et les contreforts des Vosges, est le seul point qui permettrait aux Allemands de prendre les Français à revers puis de marcher sur la Meuse et d’enlever la position fortifiée de Verdun.

Aussi, les Français s'accrochent aux pentes ouest des Vosges, où se déroule la bataille de la Mortagne. Adoptant une posture défensive, ils résistent vaillamment aux assauts allemands.  Situé dans l'axe sud de l'attaque dirigée vers Rambervillers, le col de la Chipotte est au cœur de tous les enjeux. Du 26 août au 11 septembre, de violents combats s'y déroulent où s'illustrent chasseurs, fantassins et coloniaux français. En ce lieu âprement disputé, le col de la Chipotte, surnommé le "col de la mort" près de 4 000 Français y perdent la vie. Au terme de ces combats et du sursaut allié sur la Marne, l’ennemi ne peut plus poursuivre sa manœuvre et se retranche sur des positions précédemment fortifiées, libérant ainsi Saint-Dié. D'octobre 1914 à la fin de la guerre, en novembre 1918, ce front de Lorraine se stabilise et ne connaît plus que quelques actions aux effets limités.

La mobilisation des travailleurs issus des colonies britanniques et françaises

Au cours de la guerre, chaque pays d'Europe mobilise les ressources de son empire. Pour contribuer ainsi à l'effort militaire, des milliers d'hommes sont recrutés et affectés dans des unités militaires ou dans des bataillons de travailleurs. Sur le front ouest, beaucoup de Chinois sont engagés. Cette main-d’œuvre venue d'Extrême Orient, 100 000 hommes pour l’armée britannique, 40 000 pour l’armée française et 10 000 pour le corps expéditionnaire américain, est engagée dans les usines ou les ports. Permettant de suppléer les pertes importantes, ils apportent un soutien précieux dans l'aménagement de cantonnements et des axes de communication situés à l'arrière du front.

Ces unités de travailleurs sont complétées par l’Indian Labour Corps, regroupant 48 000 travailleurs essentiellement originaires du nord-est de l’Inde. Assurant les mêmes tâches que les Chinois, certains de ces hommes vont construire le terrain d'aviation d'Azelot (Meurthe-et-Moselle) destiné aux équipages de l'armée de l'air britannique. Dix de ces travailleurs et un officier affecté sur ce terrain d'aviation reposent aujourd'hui au sein de cette nécropole. Il en est de même pour quelques ouvriers d’origine indochinoise inhumés notamment en tombe 371, 376, 319.

 

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La nécropole nationale de Neufchâteau

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Nécropole nationale de Neufchâteau. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Neufchâteau regroupe 833 Français, 12 Allemands, deux Polonais et un Russe décédés lors de la Première Guerre mondiale ainsi que 47 Français morts pour la France en 1939-1945. Aménagé jusqu'en 1924, pour inhumer les dépouilles de soldats décédés dans les hôpitaux de la ville. En 1934-1935, sont rassemblés les corps exhumés de cimetières provisoires de la région de Neuchâteau, ainsi que du sud-est du département des Vosges. En 1962, y sont également regroupés les corps des soldats décédés durant la Seconde Guerre mondiale. Reposent aussi, en ce lieu, les restes mortels de cinq aviateurs britanniques de la Royal Air Force tombés le 29 juillet 1944. En 2012, les cendres de l’un des deux survivants du crash de cet avion, Thomas Harvell, décédé à l’âge de 87 ans, ont été enterrées selon sa volonté, aux côtés de ses camarades du 514e Squadron.

 

Les batailles de la trouée de Charmes : 24 août – 11 septembre 1914

Au début d’août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique un large mouvement visant à envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements annexés en 1871.

Malgré quelques succès initiaux notamment à Mulhouse les Français ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur les Allemands. En quelques jours, la 1re et la 2e armée enregistrent des pertes importantes. Au soir du 20 août, cette action est brisée. Engageant un mouvement de repli, elles franchissent à nouveau la frontière. Harassés, les hommes de la 1re armée se déploient dans le secteur des Vosges, tandis que ceux de la 2e armée prennent position sur les hauteurs du Grand-Couronné de Nancy. Là, va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Du côté allemand, les Ve et VIe armées, soit plus de 500 000 hommes, s’élancent vers le point supposé faible du dispositif : la trouée de Charmes, jonction entre les deux armées françaises. Le haut commandement allemand est convaincu que les Français ne pourront tenir ce secteur vulnérable, éloigné des places fortes de Toul et d’Epinal. En forçant ce passage, l’aile gauche de l’armée allemande sera en mesure de rejoindre l’aile droite sur la Marne, encerclant ainsi une grande partie des armées franco-britanniques.

Le 24 août, l’assaut est lancé. L’effort principal de l’armée allemande se porte sur les positions de la 1rearmée. Le 8e corps bien que durement éprouvé s’emploie à entraver la marche de l’ennemi. Pourtant, l'ennemi franchit la Meurthe et la Mortagne. Les combats sont particulièrement violents à Baccarat ou à Gerbéviller. Après avoir défendu le pont sur la Mortagne, sous le feu de l’artillerie allemande, les hommes du 2e chasseurs sont submergés par un ennemi nettement supérieur en nombre. Les Allemands s'emparent de Gerbéviller qui, au terme du repli français, est pillée, incendiée et une partie de la population est exécutée.

Au soir de cette journée, les Français s'accrochent à leurs positions et parviennent à reprendre Rozelieures. L’ennemi atteint le secteur de Charmes mais ne peut franchir la Moselle. Le lendemain, devant ce succès, le général de Castelnau lance une offensive générale. Les positions perdues sont progressivement reprises. Plus à l'est, les Allemands lance un nouvel effort vers Rambervilliers. Mais cette action est un échec. La 1re armée, à l’image du 21e corps, défend pied à pied les pentes vosgiennes. Très vite, les combats se transforment en de violents corps à corps. Entre le 25 août et le 9 septembre 1914, le col de la Chipotte change ainsi cinq fois de mains.

Tenus en échec, devant la trouée de Charmes, les Allemands attaquent, le 4 septembre, le Grand Couronné. Au bord de la rupture, les armées françaises parviennent à s'accrocher et renverser, le 7 septembre, la situation générale. Les bois de Champenoux et de Velaine retombent sous le contrôle des Français. À partir du 11 septembre, la pression ennemie se desserre autour du Grand Couronné. En effet, la victoire alliée sur la Marne, contraint les Allemands à renoncer à conduire de nouvelles opérations en Lorraine française. Le 13 septembre, la bataille du Grand Couronné cesse. Pont-à-Mousson et Lunéville sont repris sans combat. Peu à peu, le front se fixe sur cette ligne pour ne plus évoluer pendant toute la durée de la guerre.

 

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Superficie : 6 206 m²

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Monument aux morts 1914-1918, 1939-1945.

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg

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Nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg. © ECPAD

 

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg regroupe les corps de 5 462 soldats ou civils de nationalités diverses, décédés lors des conflits du XXe siècle. Créé en 1872 en tant que cimetière de garnison par l’Allemagne, 2 397 Français reposent aux côtés de 2 866 Allemands et 299 Alliés. Pour la Première Guerre mondiale, sont inhumés 1 834 Allemands, 388 Français, 149 Russes, 15 Britanniques, 13 Austro-hongrois et 5 Serbes et au titre de la Seconde Guerre mondiale, 2 008 Français, 1 032 Allemands, huit Yougoslaves, sept Britanniques, cinq Polonais, cinq Australiens, deux Néo-Zélandais, un Canadien, un Néerlandais, un Arménien. Parmi eux, ont été inhumées les dépouilles de quelques femmes, victimes civiles ou infirmières militaires et de 2 enfants décédés durant la 2e Guerre mondiale, Monique Ferret, née et décédée en mai 1945 en captivité à Innsbruck (Carré C, rang 6, tombe 6) et Jacques Budios tué avec sa mère lors d’un bombardement en août 1944 (Carré C, rang 2, tombe 19). Par ailleurs, deux combattants décédés en Indochine reposent à Strasbourg Cronenbourg : Johann Jury, de la 13e demi brigade de la légion étrangère décédé le 15 janvier 1953 à Cau Xa au Tonkin (carré D, rang 11 tombe 19) et Helmut Kraska, du 2e régiment étranger décédé à Nam Dinh (Tonkin) le 7 octobre 1953 (carré C, rang 1A, tombe 15). Plus récemment, c’est un sapeur parachutiste du 17e régiment du génie parachutiste, natif de Strasbourg, Michel Lung-Hoi décédé le 4 septembre 1986 à Jwayya au Liban, qui y a été inhumé.

 

La Première Guerre mondiale

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À la veille de la guerre, Strasbourg est une place forte allemande moderne. Située à 50 km de la frontière avec la France, cette place forte comprend environ 1000 ouvrages de béton construits de Strasbourg à Mutzig. Ils constituent la mise en place d’un plan d’armement de la place - Armierungsplan. Ces fortifications doivent, en relation avec la position de la Bruche - Breuschstellung - et la forteresse Empereur Guillaume II - Feste Kaiser Wilhelm II, sur la colline de Molsheim-Mutzig, barrer la plaine d’Alsace d’est en ouest pour bloquer toute offensive française provenant de Belfort.

Ces opérations s’effectuent sous la direction du gouverneur militaire de Strasbourg, Magnus von Eberhardt, qui gère aussi bien 40 000 ouvriers qu’une garnison de 60 000 hommes qui défendent la ville tenue par le XV Armeekorps (15e corps d’armée allemand). Le 1er août 1914, la mobilisation est déclarée du côté allemand. Les bâtiments publics et privés tels que les écoles ou le séminaire sont réquisitionnés. Ces Festungslazarette - hôpitaux militaires de place forte – sont destinés à accueillir les blessés venus du front. Une cinquantaine d’hôpitaux militaires sont ainsi ouverts pour prendre en charge plus de 10 000 blessés. Certains établissements sont spécialisés : chirurgie, soins dentaires, ophtalmologie, ou troubles psychiatriques. Certains, comme le Lazarett 10 au Neudorf, accueille les malades infectieux, notamment en 1917-1918, des prisonniers roumains et russes frappés d’une épidémie de typhus. D’août 1914 à fin septembre 1914, 44 000 blessés sont soignés dans les hôpitaux de Strasbourg.

Guillaume II abdique le 9 novembre 1918, mettant fin à la monarchie. La République est proclamée à Berlin. Dès le lendemain, elle l’est à Strasbourg par le social-démocrate Jacques Peirotes qui prend la tête de la municipalité. C’est lui qui assure la transition d’un régime à l’autre, d’une nation à l’autre, et prépare l’entrée des troupes françaises dans la ville le 22 novembre 1918.

Les prisonniers de guerre russes en Alsace (1914-1918)

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million en Allemagne. Au printemps 1915, pour pallier le manque de main-d'œuvre, ces hommes sont requis. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont employés à des travaux de drainage, de coupe de bois, de construction de routes... Ces tâches sont très éprouvantes pour ces hommes privés de nourriture et de soins. Le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.

Après l’Armistice et le rattachement de l'Alsace et de la Moselle à la France, selon différentes estimations, près de 60 000 Russes, anciens prisonniers et anciens membres du corps expéditionnaire, sont pris en charge par les autorités militaires françaises. En effet, la guerre civile en Russie bolchévique empêche le rapatriement de ces hommes. En juin 1919, le premier contingent de soldats et de prisonniers quitte Marseille pour la Russie. En 1923, tous ont regagné la Russie. Actuellement 620 soldats et prisonniers de guerre russes sont inhumés en Alsace, dont 566 sujets russes dans le Bas-Rhin.

 

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La Deuxième Guerre mondiale

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Les incorporés de force

Dix-sept incorporés de force reposent à Strasbourg. Ils sont décédés durant la guerre à l’hôpital militaire de Metz, tués lors de combats ou fusillés près de Wiesbaden (Allemagne).

La Relève et le Service du Travail Obligatoire (STO)

Dès janvier 1942, les autorités allemandes réclament au gouvernement de Vichy des travailleurs pour l’Allemagne. Le gauleiter Sauckel, plénipotentiaire général pour la main-d’œuvre, souhaite 250 000 hommes. Laval sollicite en contrepartie le retour d’Allemagne de 50 000 prisonniers de guerre, s’il fournit 150 000 ouvriers qualifiés. Ce dispositif est baptisé "la Relève". La loi du 4 septembre 1942 "relative à l’utilisation et à l’orientation de la main-d’œuvre" engage ensuite une réquisition des travailleurs, c’est-à-dire un service du travail obligatoire, visant les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans pour le départ de 250 000 ouvriers en Allemagne. Ce recrutement est amplifié par la promulgation de la loi du 16 février 1943 instituant le Service du travail obligatoire sur des critères démographiques par l’obligation des jeunes nés de 1920 à 1922. Après la guerre, deux statuts sont donc créés : « Déporté » qui désigne uniquement les déportés concentrationnaires tandis que les qualificatifs de "travailleur déporté" ou "déporté du travail" concernent les requis. On retrouve ainsi, dans la nécropole, des travailleurs du STO, comme par exemple, les sœurs Odette et Edith Hurty, natives de Dordogne (carré C rang 7 tombe 5 et carré C rang 1 tombe 7) décédées lors d’un bombardement en décembre 1943 à Innsbruck (Autriche) ou encore Raymond Cariot, (carré A rang 2 tombe 8) employé à la gare de Linz en Autriche décédé lors d’un bombardement en janvier 1944.

Les prisonniers de guerre

Plus de 160 000 soldats français ont été prisonniers après leur capture lors des combats de 1939-1940. La plupart sont âgés entre 20 et 40 ans, ils sont répartis en deux catégories : les stalags (mannschaftsstammlager) pour les hommes de troupe, et les oflags (offizierslager) pour les officiers. Ils sont ensuite dispersés dans des détachements de travail (arbeitskommandos), pour des travaux agricoles, de bûcheronnage, dans des services urbains en ville ou encore dans l’industrie.

Des résistants déportés

Plusieurs résistants déportés sont présents à Strasbourg. Il s’agit notamment de membres du réseau "Alliance" mais aussi de résistants originaires de toutes les régions de France, comme Henri Lope-Cruz. Engagé dès 1940 dans les jeunesses communistes bordelaises, il participe à des sabotages dans l’usine dans laquelle il est ouvrier ajusteur. Dénoncé, il est arrêté puis interné en 1943 au fort du Ha, avant d’être enfermé au fort de Romainville où il participe aux manifestations des internés le 14 juillet. En août 1943, il est envoyé sur le camp disciplinaire de Neue-Breme où il est matraqué, avant d’être transféré à Mauthausen où il est à nouveau maltraité durant trois semaines. Le 20 septembre 1943, affecté au kommando Heikel à Schwechat-Wien, il saccage les cellules d’avions à réaction. Pris à nouveau en flagrant délit, il est matraqué, privé de nourriture et laissé aux intempéries. Il décède le 6 janvier 1944 dans un block.

Le réseau "Alliance" est un des réseaux de renseignements les plus importants de France durant la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs membres de ce groupe sont déportés dans le convoi I 166, à Offenburg, près de Strasbourg où il y a une prison et un kommando, c'est-à-dire une structure de travail itinérante composée de détenus de camps de concentration. D’autres sont emmenés dans plusieurs camps où ils sont exécutés (Pforzheim, Heilbronn). 128 membres de ce réseau sont déportés à partir de décembre 1943. Seuls trois rentreront de déportation.

Des escadrilles françaises

Un monument commémoratif porte les noms des dix-sept aviateurs des escadrilles Groupe 1/19 Gascogne et 2/23 Guyenne tombés lors de missions aériennes le 16 décembre 1944 au dessus de Neuf-Brisach et le 21 février 1945 à Meisenheim (Allemagne). 

Il faut aussi souligner la présence d’aviateurs de la Royal Australian Air Force, de la Royal New Zealand Air Force, de la Royal Canadian Air Force ou encore britanniques, décédés lors de combats aériens en juillet 1944.

Un compagnon de la Libération

Henry Lévy-Finger rejoint l’Angleterre dès 1940 et s’engage dans les Forces françaises libres le 28 septembre 1940. En 1944, il participe à l’organisation des opérations du débarquement et revient en France en août 1944. Après la Libération de Paris, il est mobilisé dans le secteur des Vosges, de la Moselle et de la Meurthe. Le 24 novembre 1944, au lendemain de son entrée dans Strasbourg libéré à la tête de ses canons automoteurs, Henry Lévy-Finger est mortellement blessé. Il est inhumé Carré E, rang 4 tombe 8.

 

Après la capitulation de l’Allemagne, les troupes françaises et alliées restent dans la région pour assurer la transition. Durant cette période, beaucoup de soldats, notamment des hommes issus des troupes coloniales intégrées à la 2e DB, décèdent, mais aussi des infirmières comme Berthe Betin-Crecy de l’AFAT, décédée le 9 mai 1945.

 

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Monument aux morts 1914-1918 - Tombe de l'aumônier de la 2e DB, le révérend père Houchet mort pour la France le 23 novembre 1944

La nécropole nationale d’Haguenau

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Nécropole nationale d’Haguenau. © ECPAD

 

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Ancien cimetière de garnison créé en 1896 par l’armée allemande, la nécropole nationale d’Haguenau regroupe les corps de soldats décédés lors des trois conflits qui ont opposé la France et l’Allemagne sur le sol alsacien. Il est ensuite aménagé successivement de 1914 à 1919 puis dans les années 1930 pour regrouper les corps exhumés des cimetières militaires de la région de Haguenau-brumath, de la Petite-Pierre, de Hatten et la région de Woerth. À partir de 1955, ce sont les corps exhumés dans le Bas-Rhin qui sont ajoutés, puis en 1976 les prisonniers soviétiques initialement enterrés en Alsace.

Il comprend dix sépultures de soldats décédés lors de la guerre de 1870-1871. Pour la Première Guerre mondiale, aux côtés des 91 Français, reposent 475 Roumains, 122 Russes et un Britannique. Pour la Seconde Guerre mondiale, 536 Soviétiques dont 493 en ossuaires, 358 Français, sept Britanniques, un Polonais et un Belge sont inhumés.

Pour la Seconde Guerre mondiale, les sept aviateurs britanniques, tombés dans la nuit du 24 au 25 avril 1944 lors du crash de leur bombardier sur Soufflenheim, sont également inhumés dans le cimetière. Dans ce village, une plaque en leur mémoire a été inaugurée en mai 2014.

À proximité, un carré militaire allemand de 188 tombes y a été aménagé.

La guerre franco-prussienne : la bataille de Woerth-Froeschwiller, 6 août 1870

Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Le 4 août, les troupes prussiennes marchent vers Wissembourg. Submergée par le nombre, la 2e division d’infanterie (DI) du général Douay abandonne le plateau du Geisberg et le col du Pigeonnier. Après cette défaite, l’armée du Rhin conduite par le maréchal Mac-Mahon se replie sur la rive droite de la Sauer. Le 6, au nord d’Haguenau dans les bois de Woerth et de Froeschwiller, les Français subissent un nouveau revers. Les Français luttent à 1 conte 3 et sont surclassés par le feu ennemi. Un nouveau repli s’impose au cours duquel la cavalerie se sacrifie lors de furieuses charges dans les rues de Morsbronn ou devant Elsasshausen. Finalement, l’ennemi s’empare de l’Alsace tandis que l'armée française se retranche en Lorraine.

Les batailles de Morhange et de Sarrebourg, 19-27 août 1914

Tout au long de la guerre, Haguenau est à l’écart des combats et des destructions. Pour autant, aux premiers jours de la guerre, de violents affrontements se déroulent à quelques kilomètres de la ville. Le 3 août, alors que l’ennemi déploie par la Belgique un large mouvement visant à envelopper l’armée française, le général Joffre engage le 7e corps d’armée (CA) en Alsace occupée depuis 1871. Mulhouse est libérée par les Français. Mais l’ennemi réagit et reprend Mulhouse, rejetant les Français de l’autre côté de la frontière.

Joffre relance une action en Haute Alsace et le 14 août, les 1re et 2e armées s’élancent en direction de Morhange et Sarrebourg. La 2e armée du général de Castelnau progresse rapidement dans les premiers jours, enlevant Château-Salins, Sarrebourg et Dieuze, mais, l’ennemi occupe de solides positions dominant le canal des Salines et la Sarre. Là, dans des tranchées bétonnées et appuyés par des mitrailleuses, il se prépare à affronter les Français. Le 19, le 20e CA atteint ces positions et le 20 au matin, après un violent bombardement, l’ennemi surgit, infligeant de lourdes pertes aux Français. Dans l’après-midi, ces derniers reculent sur la Meurthe. À l'est, devant Sarrebourg, la 1re armée française connaît le même revers. Près de 10 000 hommes sont hors de combat de part et d’autre. La 1re armée gagne la vallée de la Bruche et s’accroche aux hauteurs des Basses-Vosges. Après ces défaites, les Français se replient sur les Vosges et sur le Grand-Couronné de Nancy où se joue, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Pour la Première Guerre mondiale, nombre de soldats français sont décédés en 1918-1919 à l’hôpital d’Haguenau ou encore à l’asile de Stephansfeld-Brumath des suites de maladies. Ils reposent aujourd’hui dans la nécropole.

Les Roumains en France, 1916-1918

D’août 1916 au début de l’année 1917, des milliers de combattants roumains sont fait prisonniers par les Empires centraux. Au 1er février 1917, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 sont dans des camps en Allemagne. La plupart sont transférés sur le front Ouest ou italien. Leurs conditions de détention sont très difficiles. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore un peu leur sort, mais en octobre 1918, seulement 28 000 sont encore en vie. Certains sont envoyés en France entassés dans des wagons puis employés dans des kommandos agricoles, des mines, des usines ou à proximité du front. Travaillant très durs, ils sont livrés à des gardiens violents et sont très mal nourris. Les civils alsaciens, qui tentent de les aider, risquent tout autant les coups. En Alsace, Lorraine, ou encore dans les Ardennes et l’Aisne, les Roumains subissent les soldats des Rümanen-Bechachungskommando (détachement de surveillance des Roumains) et des Kriegsefangenen-Arbeiter-bataillonen (bataillons de travailleurs prisonniers de guerre). À la fin de la guerre, des responsables allemands sont désignés comme criminels de guerre sur une liste de noms issue des articles 227 à 230 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. À Haguenau comme à Dieuze, une plaque en français et en roumain rappelle cette histoire : "À la mémoire des 2 344 prisonniers de guerre roumains morts dans les camps d’internement allemands en Alsace et en Lorraine en 1917 et en 1918. À la mémoire des Alsaciens et des Lorrains qui les ont aidés."

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre

Au cours de la Grande guerre, 3,4 millions soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 millions détenus en Allemagne. À partir du printemps 1915, le gouvernement allemand décrète l’utilisation des prisonniers de guerre pour pallier à la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont employés aux travaux de drainage, de coupe du bois, de construction des routes ou dans l’agriculture. La dureté du travail, la faim, le manque de soins médicaux appropriés nuisent à leur santé. Selon les chercheurs russes, le taux de mortalité des prisonniers de guerre était de 7,3 %. Au cours de la guerre, 100 000 prisonniers de guerre ont péri en Allemagne.

Les libérations d’Haguenau, 11 décembre – 16 mars 1945

Depuis l’été 1944, les Allemands refluent vers le Nord-Est. En Lorraine et en Alsace, les Allemands organisent de solides points de résistance et lancent d’importants travaux de fortification sur la frontière du Rhin. A la mi septembre, la 1re armée française du général de Lattre et la 2e division blindée (DB) du général Leclerc marchent aux côtés des armées américaines sur l’Alsace. La 1re armée progresse par le Sud jusqu’à la trouée de Belfort, qu’elle reprend à la XIXe armée après de rudes combats entre le 14 et le 25 novembre. Au centre, les Français atteignent Gérardmer et la Bresse. Partout, la 1re armée bouscule l’ennemi mais au prix de pertes importantes. Au nord, le 22 novembre 1944, la 2e DB libère Strasbourg, tenant ainsi le serment de Koufra formulé en 1941 dans le désert libyen.

Le 9 décembre, la 7e armée américaine atteint Haguenau. Le 11, sans livrer de combats, la 79e division d’infanterie américaine y pénètre. Mais, très vite, l’ennemi réagit. Le 16, il contre-attaque dans les Ardennes, puis, en janvier 1945, au nord des Vosges. Les Alliés sont surpris et décident de concentrer leurs forces entre Saverne et Lunéville. Sous la pression du général de Gaulle, les Français conservent Strasbourg, menacée par cette manœuvre. Le 21 janvier 1945, à Haguenau, la partie au nord du canal de la Moder, est reprise par les Allemands. Jusqu’au 26, la 14e DB américaine livre de violents combats de rues pour stopper les Panzers. Le front se stabilise. L’ennemi s’accroche à chaque village autour desquels les combats sont des plus éprouvants, en particulier pour les troupes coloniales. L’offensive alliée du 15 mars permet progressivement de dégager cette poche de résistance. Le 18, la 36e DI américaine, renforcée par la 3e division d'infanterie algérienne repasse la Moder et reprend avant de poursuivre vers le Rhin et d’entrer en Allemagne.

 

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Haguenau
Au nord de Strasbourg

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La nécropole nationale de Weiler

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Nécropole nationale de Weiler. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Weiler Wissembourg rassemble les corps de soldats morts pour la France, lors de leur captivité durant l’occupation des Vosges entre 1914 et 1918. Aménagée par l’armée allemande, à l'initiative du maire de Wissembourg, pour y inhumer les dépouilles de prisonniers de guerre russes et français internés dans le camp de Wissembourg, elle est agrandie en 1924 pour y regrouper les corps de trente soldats français décédés eux-aussi durant leur captivité à Villé. Un très grand d'entre eux sont des tirailleurs et des spahis. En 2010, ce lieu de mémoire est reconnu comme nécropole nationale où sont inhumés au total les corps de 221 prisonniers russes, dont 42 reposent en ossuaire, neuf Italiens inhumés en ossuaire, et trente Français. Aux côtés de ces prisonniers de la Grande Guerre, sont enterrés, trois prisonniers polonais, dont un inconnu, capturés au cours de la Seconde Guerre mondiale.

 

Les combats de la vallée de Bruche, 14-21 août 1914

Au terme des combats qui se déroulèrent, au cours de l'été 1914, dans la vallée de la Bruche, en particulier sur le massif du Donon, les Allemands occupent ce secteur. Là, à partir du 22 août 1914, ils commencent l'inhumation des dépouilles de soldats français et allemands retrouvées sur le champ de bataille. À partir de cette date et jusqu'à la fin de la guerre, le massif du Donon est transformé en une forteresse imprenable où est exploitée une main d’œuvre composée de prisonniers russes et d'otages civils.

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre, 1914-1918

Au cours de la guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million sont détenus en Allemagne. Au printemps 1915, les autorités allemandes décrètent l'affectation de prisonniers de guerre dans des kommandos de travail pour pallier la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont requis aux travaux de drainage, de coupe du bois, de construction des routes, mais aussi dans l’agriculture.

Pour ces hommes, les conditions de travail sont difficiles et le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.

Par ailleurs, au travers d'accords entre la France et la Russie, certains Russes rejoignent le front occidental pour compléter les rangs de l'armée française dont les pertes ont été importantes en 1915. En 1916, quatre brigades russes d’élite, 45 000 hommes au total, sont créées. Deux sont envoyées en Macédoine sur le front de Salonique, tandis que la 1re et la 3e brigade sont déployées en Champagne où elles livrent leurs premiers combats en 1917. Avec les tensions politiques et la révolution russe, ces unités sont retirées des premières lignes. Certains se mutinent et sont internés en Algérie. D'autres forment la Légion russe en vue de poursuivre les combats aux côtés de la France. À la fin de la guerre, ce bataillon, qui ne comptait que 1 600 hommes, est nommé la Légion d’honneur russe.

En 1916, les Allemands aménagent dans le village de Weiler, situé à l'est de Wissembourg, un camp de prisonniers où le quotidien est des plus sommaires. Quelques baraques et un hôpital sont ainsi construits pour regrouper des prisonniers russes capturés notamment sur le front occidental. La nécropole de Weiler est aujourd’hui le dernier témoin de l'existence de ce camp sur lequel peu d'archive existe.

 

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Infos pratiques

Adresse

Wissembourg
Au nord de Haguenau, D 3

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918

La nécropole nationale de Dieuze

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Nécropole nationale de Dieuze. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Dieuze

 

Créée en 1914 par l’armée allemande au terme de la bataille de Dieuze, la nécropole nationale de Dieuze regroupe les corps de combattants décédés lors des deux guerres mondiales. Aménagée de 1924 à 1926 puis en 1964, elle rassemble les restes mortels exhumés de cimetières de Meurthe-et-Moselle et des Vosges. Au titre de la Grande Guerre, sont dénombrés 821 Roumains, 263 Français dont 239 en deux ossuaires, 122 Allemands reposant dans deux ossuaires, huit Polonais et sept Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, 222 Polonais y reposent ainsi que cinq Français.

En ce lieu, est érigé un monument honorant le souvenir des soldats roumains tombés sur le sol français en 1914-1918. Ce mémorial fut inauguré en 1998 par le ministre roumain de la Défense. Érigée sur un socle en grès des Vosges, cette œuvre, offerte par la Roumanie, est la reproduction d’un monument de Bucarest. Le catafalque contient de la terre provenant des dix cimetières français en Roumanie.

 

La bataille de Dieuze, 18-20 août 1914

Le 18 août 1914, les Français s'emparent de Dieuze, évacuée par l’ennemi qui se retranche dans la forêt de Brides et Koking. Là, il menace directement le 15e corps d’armée français. Sur le front Rohrbach, le 16e corps progresse, atteignant la défense sur le secteur Morhange-Bendsorf-Sarrebourg.

Dès lors, les premiers combats débutent dans le secteur de Vergaville. Les Français avancent au nord du bourg, puis marchent sous le feu intense de l'artillerie allemand. Grâce aux observations de l'aviation allemande, chaque bataillon est, tour à tour, repéré et écrasé par l’artillerie. Le 19, le général de Castelnau ordonne au 15e corps d'attaquer en direction de Cutting, Domnon, Bassing. Les pertes sont importantes. Au sein du 55e RI, 800 hommes sont mis hors de combats. Le 20, les Français se replient, abandonnant leurs positions. Les Allemands continuent leur effort en pressant leur adversaire. Au soir du 20, le mouvement français s'enraye. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de 1917, des milliers de combattants roumains sont fait prisonniers. Au 1er février, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 sont internés en Allemagne. Beaucoup de ces hommes sont transférés vers la France ou l'Italie. Là, leur détention est éprouvante. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore leur sort. Mais en octobre, 28 000 hommes sont encore en vie. Subissant de nombreux sévices et mal nourris, beaucoup ont été employés dans des kommandos agricoles, des mines et des usines... Quelques civils alsaciens tentent de les aider au risque de répression de l'ennemi. À la fin de la guerre, des responsables allemands issus des Rümanen-Bechachungskommando (détachement de surveillance des Roumains) sont désignés comme criminel de guerre sur une liste de noms issue des articles 227 à 230 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. À Dieuze comme à Haguenau, un monument rappelle la mémoire des 2 344 prisonniers de guerre roumains morts dans les camps d’internement allemands en Alsace et en Lorraine en 1917.

La 1re division de grenadiers polonais dans la bataille de France, mai-juin 1940

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, est créée la 1re division de grenadiers polonais (DGP). Ces hommes sont rassemblés et s'entraînent au camp de Coëtquidan (Morbihan). Le 15 avril 1940, cette unité rejoint la région de Lunéville pour soutenir les troupes françaises. D'ailleurs, du 24 mai au 6 juin 1940, la 1re DGP est associée au 20e corps d’armée dans la Sarre. À partir du 14 juin, dans le secteur de Lagarde sur le canal de la Marne au Rhin, ces hommes résistent vaillamment. Mais débordée par la Wehrmacht et assurant la couverture de la 52e division française, ils se replient. Le 21 juin 1940, cette unité est remaniée en petites sections qui, une à une, fuient vers la Grande-Bretagne. Mais, le 2e bataillon du 3e régiment stationné à Moyenmoutier ne parvient pas à s’extraire de ce secteur et se replie sur Saint-Dié où il livre un ultime combat. Au terme de celui-ci, les combattants décédés sont inhumés à Dieuze, tandis que d'autres sont faits prisonniers par les Allemands.

 

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Adresse

Dieuze
Au sud-est de Morhange, D 999

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Riche

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Nécropole nationale de Riche. Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Riche

 

Située à trois kilomètres au sud de Morhange sur les anciennes positions occupées par les hommes du 37e RI et du 4e BCP, la nécropole nationale de Riche regroupe les dépouilles des soldats morts pour la France en août 1914 lors de bataille des frontières. Créé au lendemain des combats, le cimetière rassemble les corps épars relevés sur les communes alentours, notamment Morhange et Achain. Il est inauguré en 1924 afin de célébrer le 10e anniversaire de ces combats. D’une superficie de 12 990 m2, le cimetière rassemble les dépouilles de près de 2 500 soldats français dont plus de 1 000 sont répartis en deux ossuaires et 158 corps de soldats russes.

 

Bataille de Morhange, batailles des frontières, 19 - 20 août 1914

Au terme de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le tracé des frontières est modifié. Morhange est ainsi occupée par les Allemands.

Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19, ils entrent en contact avec la VIe armée du prince Ruprecht de Bavière. 

Maitre du terrain et doté d’une importante artillerie lourde de campagne, l'ennemi, placé en embuscade, harcèle les Français de la 11e division, appelée Division de fer. Cibles de choix, ils sont cloués sur place et rapidement débordés. Luttant au corps à corps pour tenir la position, les soldats français sont forcés, dans l'urgence, de se replier précipitamment, abandonnant, sur le champ de bataille, près de 7 000 morts et 10 000 blessés. Au soir du 20 août, l'offensive française est brisée. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où s'est décidé, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 14.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui aurait dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris, mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne, qui trouveront les ressources, morale et physique pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne va devenir la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle.

La nécropole de Riche

Quatre jours après ces violents combats, les civils sont réquisitionnés par les Allemands pour relever les corps, qui en raison de la chaleur, se dégradent rapidement. La tâche est particulièrement éprouvante et les civils inhument, à la hâte, ces dépouilles dans d'importantes fosses communes, surmontées pour les Allemands d'un casque à pointe et d'un képi pour les Français. Aujourd'hui, restée très attachée au souvenir de cet épisode tragique, la population locale organise, tous les ans, une cérémonie commémorative.

Erigé en 1924 par l'amicale des anciens du 37e RI, un monument régimentaire honore la mémoire des soldats français tombés en Lorraine, et plus particulièrement ceux du 37e RI qui reçut le baptême du feu à Riche. Ce monument-ossuaire rassemble les dépouilles de quinze majoritairement issues du 37e RI. Conçue par l'architecte Marchal, cette œuvre fut offerte par la famille Gardeur dont le fils repose sous ce monument-ossuaire.

Parmi les soldats inhumés, repose le sous-lieutenant de Castelnau (Tombe 969) dont le père le général de Castelnau conduisait les opérations sur Morhange.

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Infos pratiques

Adresse

Riche
Au sud de Morhange

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des combats des 19-20 août 1914 - Chapelle commémorative -Tombe de Joseph de Curières de Castelnau, sous-lieutenant au 4e BCP, fils du général, mort pour la France le 20 août 1914

La nécropole nationale de Metz-Chambière

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Nécropole nationale de Metz-Chambière. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz Chambiere

 

Créée en 1870, la nécropole de Metz-Chambière regroupe, en raison de son histoire, les sépultures de 13 015 militaires et civils de toutes nationalités. Français, Allemands, Belges, Britanniques, Belges, Canadiens, Italiens, Russes, Roumains, Portugais, Indochinois et soldats issus de l’Empire reposent en ce lieu symbolique de la mémoire des conflits contemporains. Rassemblant les restes mortels des blessés soignés dans l’un des hôpitaux militaires ou inhumés dans l’un des nombreux cimetières militaires provisoires de la région, ce site s’articule autour de trois sections : l’une dédiée aux sépultures de 1870 ; une autre à la guerre 1914-1918, une dernière à la guerre 1939-1945.

Témoin de cette histoire et de l'annexion de la Lorraine au Reichland, ce site reflète la manière dont les autorités civiles et militaires ont appréhendé le traitement des corps des soldats décédés sur le champ de bataille ou des suites de leurs blessures.

Le traitement et la gestion des corps de soldats morts au Champ d’honneur

Jusqu’au début du XXe siècle, les dépouilles des officiers morts au combat reposent généralement en tombes individuelles, tandis que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. Progressivement, malgré l’importance des pertes consenties aux premiers mois du conflit, le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants français, désormais munis d’une plaque d’identité.

La loi du 2 juillet 1915 crée la mention officielle "Mort pour la France", puis celle du 29 décembre 1915 institue la sépulture perpétuelle aux frais de l’État, pour les militaires titulaires de cette mention. Cette nouvelle approche souligne la reconnaissance de la Nation envers les soldats tués dont l’État se fit l’interprète et le garant. Ce droit permet ainsi aux familles endeuillées de se recueillir sur un lieu précis où repose le corps de l’être cher. Ce principe se poursuit lors la Seconde Guerre mondiale et perdure encore

Aujourd’hui, au nom de l’État, le ministère des armées coordonne et met en œuvre les rénovations, l’entretien et la mise en valeur de ces lieux d’hommage et de recueillement pour qu’ils deviennent des lieux d’enseignement et de réflexion. Ce patrimoine mémoriel est constitué de 274 nécropoles nationales, où le site de Metz-Chambière apparaît comme l’un des plus particuliers.

Un patrimoine funéraire exceptionnel

Au regard de son histoire, le site de Metz-Chambière dispose d'un patrimoine funéraire des plus riches. Dès son entrée, cette nécropole nationale impressionne par son ordonnancement, son esthétisme, ses richesses culturelles…

Malgré la loi de standardisation et l’arrêté du 14 septembre 1934, ce site a conservé des emblèmes de toutes les époques. En fonte ou en pierre, ils disposent, en fonction des périodes concernées, d'une symbolique différente mais respecte la confession du soldat inhumé. Plus de soixante stèles de type différent de 1870 à nos jours sont recensées. Parmi elles, une cinquantaine de stèles spécifiques par leur forme, leur matériau, pour le premier conflit mondial : stèles standardisées par nationalité ou déclinées dans toutes leurs variantes. Au regard de ces caractéristiques, ce site se décline, en quelque sorte, comme un conservatoire du patrimoine funéraire.

Monument commémoratif et la tombe du général Razout

Inhumé en ce lieu, le général Razout devient officier en janvier 1792. Chef de bataillon sur le champ de bataille le 5 novembre 1797, il seconde Bonaparte lors de son coup d’état du 18 Brumaire. Général en 1807, puis en 1811, général de division, il s’est illustré sur de nombreux champs de bataille de l’Empire, en particulier Novi, Austerlitz, Iéna, Lubeck, Eylau, Sarragosse, Wagram, Mojaisk et Dresde. Il décède à Metz, le 10 janvier 1820. Son nom figure sur les colonnes de l’Arc de Triomphe à Paris.

Chapelle du souvenir

À la fin du XIXe siècle les Allemands érigent une chapelle pour organiser les cérémonies dédiées aux militaires inhumés dans ce cimetière de garnison. D'architecture baroque, ce monument s'élève au milieu des tombes. Son parvis, aujourd'hui place d'armes, invite les pèlerins et les personnalités à se regrouper et à se recueillir lors des commémorations ou des visites. Son style révèle sa période de construction, le troisième quart du XIXe siècle, période de l'annexion. Elle reflète la culture de l’occupant par son architecture baroque. Elle sert durant la Grande Guerre de morgue.

Aujourd’hui, cet édifice permet d'accueillir des cérémonies du souvenir célébrant la mémoire des morts de tous les conflits.

Mémorial des Dames-de-Metz de 1871

Ce monument reconnaît la bravoure et le mérite de près de 300 femmes qui, au cours du siège de Metz, se dévouèrent auprès des nombreux malades et blessés. De toutes conditions sociales, ces femmes apportèrent un soutien précieux à ces hommes. Mais ce zèle fut fatal pour quelques-unes. Quelques unes d’entre elles moururent de maladies ou d'infections contractées auprès des blessés. Érigé par souscription et après accord des autorités d’occupation, ce mémorial honore le souvenir de ces femmes. Il fut inauguré, le 7 septembre 1871.

Sont aussi érigés trois monuments commémoratifs 14-18 : la croix allemande, le monument italien et le monument aux Morts de la guerre 1914-1918 de la ville de Metz.

 

La guerre de 1870-1871 et l'annexion au Reichland

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz Chambiere P1

 

La nécropole de Metz-Chambière regroupe, en sept ossuaires, les corps de 6 270 combattants décédés principalement dans les structures médicales de la région. Chaque tombe collective rassemble près de 1 200 corps, sauf la septième où reposent 433 Français inconnus. En tombes individuelles reposent 177 combattants, principalement des officiers.

Dès l'arrivée de Napoléon III, l'armée française, en juillet 1870, est désorganisée. Les combats à Borny (14 août), Rezonville (16 août) et Gravelotte (18 août) aggravent la situation. Aux soldats égarés s'ajoutent les nombreux blessés, près de 22 000. Très vite, l’hôpital de Fort-Moselle est saturé. Bâtiments publics et privés sont réquisitionnés. Près de 65 ambulances sont aménagées tandis que certains blessés sont accueillis chez l’habitant. À partir du 15 août, on enregistre près de 5 668 décès aggravant la détresse et les difficultés. Redoutant les épidémies, les autorités accélèrent la mise en terre. Dans l'urgence, les soldats sont alors inhumés en fosse commune au cimetière de l’hôpital tandis que les officiers sont enterrés au cimetière civil.

En 1871, les Allemands aménagent le cimetière de l’hôpital militaire pour devenir un cimetière de garnison. Pendant l’annexion, 283 Allemands sont ainsi inhumés dont 4 généraux.

 

La Première Guerre mondiale

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz Chambiere_P2

 

En 1914-1918, ville de l'arrière-front allemand, Metz joue un rôle dans le traitement des blessés. A nouveau, les édifices publics et privés sont réquisitionnés. Les blessés sont soignés dans l’un des 36 hôpitaux de la ville et de sa région. Pour raison de santé publique, les défunts sont enterrés au cimetière de garnison. Après la guerre, les corps de soldats inhumés dans des cimetières provisoires de la région et ceux de prisonniers de guerre, décédés en captivité, soit 1 280 Russes dont 16 en ossuaire, 476 Français, 89 Italiens, 78 Britanniques, 15 Belges, deux Canadiens et un Portugais sont transférés en ce lieu. À cet effet, constituée d’une mosaïque de carrés militaires nationaux imbriqués, la section 14-18 reflète l’internationalisation du conflit.

Le carré français rassemblent les corps de soldats prisonniers ou de blessés ramassés sur les champs de bataille de Morhange (août-décembre 1914), d’Argonne (mars-juillet 1915), de Saint-Mihiel, de Bois-le-Prêtre. Parmi les corps de 14-18, repose notamment le corps d'Édouard Gury, 17 ans (tombe n° 161). Cet adolescent a été fusillé par les Allemands le 2 septembre 1914. Voulant se rendre à l’usine de Joeuf où son père travaillait, il ne s’arrête par sur l'injonction de la sentinelle postée à l’entrée de l’entreprise qui le blesse. Après huit jours de traitement, il est jugé au motif « d’attaque d'un poste militaire» et condamné à mort. En 14-18, la région comprend de nombreux camps intermédiaires où sont regroupés des prisonniers français, britanniques ou russes. Certains vont y décéder et être inhumés à Chambière. Parmi ces hommes, repose Edmond Gomberveaux (ossuaire n° 1). Capturées en août-septembre 1914, ce prisonnier civil décède à Novéant-sur-Moselle en mai 1915.

Rassemblant 1280 corps, le carré russe, est le plus « grand cimetière de prisonniers russes » du front. Ces derniers décèdent pour 75% d’entre eux, dans les hôpitaux de Montigny, surtout, durant les hivers 1915-1916 et 1916-1917. Les autres corps proviennent du regroupement des cimetières mosellans de Hagondange, Creutzwald, Freyming, Vanerville, Louvigny.

Le carré militaire italien est inauguré le 29 mai 1927 en présence du général français Hirschauer. Il regroupe les corps de soldats et d’officiers qui furent, au sein du IIe Corps d’Armée italien, engagés en mai 1918 sur le front de la Marne.

Le carré allemand et ses croix de pierre, ses stèles originelles, se situe au nord et rassemble 2053 tombes. Ses croix de pierre portent l'indication de deux morts sur chaque face, se situe au nord du cimetière.

Le carré militaire britannique est composé de stèles anglaises réglementaires, au milieu desquelles se dressent deux mémoriaux spéciaux dont l’un honore le souvenir d’un pilote. Ces hommes étaient inhumés initialement à Labry et Jarny.

En Alsace-Lorraine, près de 3 000 à 4 000 civils ont été arrêtés, internés ou expulsés. D'une part, des citoyens français, Alsaciens-Lorrains d'origine, présents dans le Reichsland ou dans le reste de l'Allemagne au moment du conflit. D'autre part, des Alsaciens-Lorrains de nationalité allemande que les autorités considèrent comme francophiles. À Chambière, cinq Alsaciens-Lorrains sont inhumés : Prosper Berriatte (tombe n° 369E), Fernand Henri (tombe 369A), Fridochi Muller (tombe n° 369C), Albert Raupp (tombe n° 369D) et Michaël Schumacher (tombe n° 369B).

 

la Seconde Guerre mondiale

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz_Chambiere_P3

 

En ce lieu sont inhumées 741 personnes décédées au cours de la Seconde Guerre mondiale, dont 188 prisonniers soviétiques et 30 Britanniques.

Certains Français inhumés en ce lieu ont été tués lors des premiers combats de septembre 1939 puis lors de la Drôle de guerre mais la grande majorité l'a été lors de la Campagne de France.

En mai 1940, les Allemands lancent une puissante offensive sur la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France. Les combats sont des plus violents mais très vite les fantassins français fléchissent sous la force de la pression mécanique ennemie. Dans l’Est, ils sont encerclés, refoulés dans les Vosges. Un à un, les ouvrages de la ligne Maginot tombent. En deux mois, l'armée française est défaite. Aux mains de l’ennemi, les prisonniers français sont envoyés dans des kommandos de travail ou dans des camps, les Stalags ou les Oflags. Certains camps sont implantés en Moselle, Stalag XII E à Metz et XII F à Forbach où Français, Britanniques et Soviétiques sont internés.

Après la Seconde Guerre mondiale, le site de Chambières est remanié pour inhumer les prisonniers soviétiques (camps de Forbach et Woippy). La Grande Croix ou Hoch Cruz est déplacée. En 1969, on y regroupe les corps des Français de 39-45 exhumés en Moselle. Utilisés comme main d’œuvre, les prisonniers de guerre soviétiques sont décédés dans les camps de Forbach et de Woippy où les conditions de vie étaient particulièrement éprouvantes. Leurs corps ont été retrouvés en 1963-1965 dans des charniers. C’est pourquoi ils reposent aujourd’hui en ossuaire à Chambière.

Six incorporés de force reposent à Chambière. Ils sont décédés durant la guerre à l’hôpital militaire de Metz, tués lors de combats ou fusillés près de Wiesbaden (Allemagne). Entre 1942 et 1944, environ 30 000 jeunes gens, les Malgré Nous, ont été enrôlés de force dans l’armée allemande.

Metz est le lieu présumé du décès de Jean Moulin mais c’est aussi une région de résistance. Simon Bonafos (tombe n° 192, carré Fr 39/45) natif des Pyrénées-Orientales, il combat en 1914-1918 puis s’engage dans la Résistance. Arrêté en octobre 1943, il est déporté le 22 janvier 1944 vers Buchenwald. Libéré, il est rapatrié très malade et décède quelques jours après son hospitalisation à Thionville.

Repose en ce lieu, le corps du général Jean Marcel Guitry, gouverneur militaire de Metz de 1934 à 1936. Rappelé en juin 1940 au commandement de la 10e région militaire (Rennes), il organise le réduit breton. Fait prisonnier à son PC, il est envoyé en captivité en Allemagne, où il décède de maladie en 1941.

 

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Infos pratiques

Adresse

Metz
À Metz, rue des deux cimetières

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts 1870-1871 - Chapelle-ossuaire des trois guerres 1870-1945

La nécropole nationale de Montauville

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Nécropole nationale de Montauville. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Montauville

 

Située au nord de Nancy, la nécropole nationale de Montauville dite "Le Pétant" regroupe les corps de 13 519 soldats français morts pour la France lors des deux conflits mondiaux.

Cette nécropole est divisée en deux parties. La partie haute rassemble les restes mortels de 1914-1918. La partie basse réunit, au titre de la Seconde Guerre mondiale, plus de 8 000 Français, 105 Soviétiques et douze Polonais. Trois ossuaires reçoivent les restes mortels de 4 438 Français décédés lors de leur captivité.

Créée en 1914, pendant les combats de Bois le Prêtre, elle est aménagée, entre 1920 et 1936, pour y réunir les dépouilles d’autres combattants exhumés de tombes isolées ou de cimetières militaires provisoires implantés dans le secteur de Pont-à-Mousson. Jusqu’en 1949, elle compte 5 340 corps, dont 1 015 dans un ossuaire et celui d’un Serbe.

Après la Seconde Guerre mondiale, ce site connaît de nouveaux aménagements en 1963-1965 sur les plans de M. La Mache, architecte à Nancy, pour devenir la nécropole des prisonniers de guerre 39-45 rapatriés d'Allemagne et d’Autriche. A partir de 1968, d'autres corps y sont transférés notamment 107 non réclamés par les familles, enterrés jusque-là dans le camp disciplinaire de Rawa-Ruska en Ukraine.

Les combats du Bois le Prêtre, octobre 1914-mai 1915

Fin septembre 1914, après la bataille de la Marne, l’armée allemande conduit une vive offensive en Lorraine, de Verdun à Nancy. Le 23, l'ennemi atteint la Meuse à Saint-Mihiel, créant ainsi une poche dans les positions françaises. Après la fixation du front, les combats se poursuivent sur les flancs de ce saillant : aux Eparges, en Woëvre, à Apremont, à Flirey, au Bois le Prêtre. Constituant un excellent observatoire, ce bois domine la région de Pont-à-Mousson et la Moselle. Pour le haut-commandement français, cette position devient rapidement un objectif prioritaire. Les hommes de la  73e division d'infanterie (DI) de réserve du général Lebocq sont engagés pour enlever les tranchées ennemies solidement organisées.

Au cours de l'hiver 1915, les assauts quotidiens sont des plus acharnés notamment au ravin du Père Hilarion ou encore à la Croix des Carmes. Les Français progressent mètre après mètre.  La guerre de mines fait rage. Au prix de pertes importantes, le 12 mai, ils parviennent à prendre la crête même si les Allemands restent accrochés sur les pentes est et ouest. Au cours de ces combats, Français et Allemands perdent près de 7 000 hommes. Peu à peu, ce front diminue en intensité. En juillet 1916, la 73e DI est relevée. En dépit des différentes opérations menées, le saillant de Saint-Mihiel ne peut être enlevé. En septembre 1918, les Américains du Texas et d'Arizona de la 90e DI avancent de plusieurs kilomètres et reprennent définitivement cette position.

Au terme des premiers combats, les brancardiers de la 73e division enterrent, dès fin 1914, les corps de leurs camarades dans une prairie en pente douce à la lisière sud du Bois le Prêtre au lieu-dit le Pétant. En 1924, ce cimetière provisoire agrandi devient une nécropole nationale. Un monument créé par le sculpteur Maurice Cochinaire, représente une croix plantée sur une pyramide de granit des Vosges, réplique de la croix des Carmes plantée au sommet du Bois le Prêtre pendant les combats de 1914 et 1915.

Les prisonniers de guerre : 1940-1945

Le 22 juin 1940, la France vaincue signe l'armistice. Parmi les différentes clauses imposées à la France, l’une d’elles concerne la captivité de 1 850 000 soldats. Dès juillet, ces hommes sont transférés vers des camps répartis sur tout le territoire de l'Allemagne nazie. Seuls les soldats coloniaux français restent dans des camps implantés dans la zone d’occupation allemande, les Fronstalags.

A leur arrivée, l'ensemble des prisonniers sont fouillés, douchés et fichés. Soldats et officiers sont séparés. Les premiers sont internés dans des Stalags (Stammlager). Les seconds sont envoyés dans des Oflags (Offiziertlager). En fonction de leur grade et du type de camp, les conditions de détentions sont différentes. Au-delà des privations liées à la captivité, ces soldats subissent le double opprobre de se voir prisonniers et de devoir contribuer à l’effort de guerre nazi au sein de kommandos industriels ou agricoles. Beaucoup tentent de résister. Certains font le choix de nuire par tous les moyens aux rendements, d’autres privilégient l’évasion, individuelle ou collective. Si près de 71 000 d’entre eux réussissent, ils sont beaucoup plus nombreux à échouer. Toute tentative est sévèrement punie ; en effet, un prisonnier récidiviste peut être transféré vers des camps disciplinaires à l’image de celui de Rawa-Ruska en Ukraine.

Aujourd'hui, érigé au sein de la nécropole de Montauville, le mémorial de la captivité, conçu par le sculpteur Maurice Saulo, symbolise le départ des prisonniers de guerre français vers les camps allemands en juin 1940.

 

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Infos pratiques

Adresse

Montauville
Au nord de Nancy, D 958

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts du Bois-le-Prêtre (1914-1918) - Mémorial de la captivité "L’exil" (1939-1945)

La nécropole nationale de Noviant-aux-Prés

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Nécropole nationale de Noviant-aux-Prés. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Noviant-au-Prés

 

La nécropole nationale de Noviant-aux-Prés regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats de Woëvre de 1914 à 1918. Créé en 1920, le cimetière est réaménagé en 1936 pour accueillir d’autres corps de soldats décédés dans ce secteur et exhumés des cimetières militaires du nord de Toul. En 1972, un regroupement de corps de 1914-1918 relevés du cimetière de Saint-Nicolas-de-Port vient le compléter. Au total, cette nécropole rassemble 3 336 corps dont 820 en ossuaires et quelques étrangers (Russe, Italien, Japonais et Roumain).

 

La bataille de Woëvre 1914-1918

En septembre 1914, la plaine marécageuse de la Woëvre est envahie par le XVe corps d'armée prussien venu de Metz tandis que la VIe armée impériale attaque par l'est pour atteindre la Moselle. Reliant le secteur de Saint-Mihiel et celui de Verdun, cette plaine est le théâtre d'assauts répétés. Dès le 20 septembre, les Allemands attaquent la zone d’Etain à Pont-à-Mousson et creusent en quelques jours une poche dans le front français, formant ainsi le saillant de Saint-Mihiel. Les premiers combats sont d'une rare violence, en particulier ceux autour de Lironville où le 367e régiment d’infanterie (RI) subit d'importantes pertes. Le 25 septembre 1914, le front s'immobilise. Chaque belligérant s'enterre.

À cette date, le 16e corps d’armée est engagé à l'ouest, vers Flirey. Au cours de cette opération, l’athlète Jean Bouin, soldat au 163e Régiment d’Infanterie, est mortellement blessé à Xivray, le 29 septembre. Son corps est provisoirement inhumé au château de Bouconville puis rapatrié, en 1922, au cimetière Saint-Pierre de Marseille. Le front, qui n'est plus que désolation, se stabilise. Les bois sont dévastés, rasés au sol. Les villages sont détruits. Ainsi, Fey, Regniéville, Remenauville disparaissent sous les bombardements. L’arrière des lignes se couvre de troupes, de dépôts de munitions, de cimetières militaires, de camps de cabanes en bois pour loger hommes et animaux.

D’octobre 1914 à la mi-août 1915, les Français y conduisent des assauts sans cesse renouvelés où périssent des milliers d’hommes. Ainsi, d’avril à juin 1915, la 1ère armée est engagée dans une vaste offensive. Baptisés les "Loups du Bois le Prêtre", les hommes de la 73e division d’infanterie progressent au Bois-le-Prêtre et au bois de Mort-Mare.

En 1916, le secteur devient plus calme puisque les principales forces françaises et allemandes sont engagées dans les batailles de Verdun et de la Somme.

En 1918, les Américains montent en première ligne et lancent avec les Français une vaste offensive dite de la "réduction de la hernie de Saint-Mihiel". Le 12 septembre, la 1ère armée US avec des coloniaux français, passe à l’attaque, prend Vigneules et Thiaucourt, puis dégage Pont-à-Mousson. L’armistice du 11 novembre stoppe alors l’offensive prévue contre Metz.

Parmi les soldats inhumés, repose le caporal Tadao Yamanado (Tombe 2434). Né en 1886 à Hiroshima, il s'engage dans l'armée française le 13 septembre 1916 au 1er régiment étranger. Après sa formation aéronautique, il intègre, en août 1917, l'escadrille n°77 sur le front de Lorraine. Le 5 décembre 1917, il s'écrase aux commandes de son Spad XI et décède des suites de ses blessures.

 

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Noviant-aux-Prés
Au nord de Toul, D 100

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