Gros ouvrage Maginot du Hackenberg

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VENEZ VISITER LA LIGNE MAGINOT EN METRO.


La visite de ce gros ouvrage de la Ligne Maginot apporte un nouveau regard sur une formidable fortification de ce XXème siècle et sur la Seconde Guerre mondiale.

Avec ses 19 blocs de combat et ses 10 km de galeries, l’ouvrage du Hackenberg est le géant de la Ligne Maginot.

Sa construction débuta dès 1930 parmi les tout premiers. Il fut en fait le prototype des ouvrages d'artillerie de la ligne Maginot. 1800 ouvriers environ travaillèrent avec des moyens relativement rudimentaires pendant six années pour construire les 19 blocs de combat et percer environ 10 kilomètres de galeries. Après 1933 et l'achèvement du gros oeuvre, on installa l'équipement intérieur et l'armée française prit livraison de l'ensemble en 1936.

Après la déclaration de guerre en 1939 et la période de vigilance maximale de la 'Drôle de guerre', le Hackenberg remplit son rôle lors de l'offensive allemande de 1940 et sa reddition ne fut effective que quelques jours après l'armistice. En novembre 1944, il fut investi par la 3e armée américaine du général PATTON lors de la terrible bataille pour la libération de la Moselle.

Sous la conduite d’un guide de l’association AMIFORT, le public y découvre des installations d’origine en parfait état de fonctionnement, une usine électrique et des groupes électrogènes en état de marche, des salles reconstituées à l’identique et un musée militaire.

La visite se poursuit à bord du petit train d’époque qui transporte les visiteurs vers les blocs de combat, dont l’imposant bloc 9 où l’on peut assister à la démonstration du fonctionnement de sa tourelle d’artillerie de 163 tonnes.

Après une sortie en surface, les visiteurs découvrent le bloc 8 qui porte encore les stigmates des combats de 1944 entre les troupes allemandes et américaines.

C'est un voyage dans le temps et dans l'Histoire d’une formidable fortification du XXème siècle que les bénévoles et salariés de l'association AMIFORT vous proposent.

L’ouvrage du Hackenberg est l’un des très rares ouvrages militaires possédant un circuit pédestre balisé par le Club Vosgien qui vous permet d'admirer les dessus de ces 19 blocs de combat en transitant par le Mur Antichar de 800 mètres de long et 8 mètres de haut, une curiosité unique en Lorraine.

La visite du fort dure environ deux heures et se déroule dans un environnement souterrain où la température est stabilisée à 12° toute l'année. Pour votre confort prévoir des vêtements en conséquence.

Compte tenu des contraintes liées à la visite d'un ouvrage souterrain ancien à plusieurs niveaux, seule la découverte de quatre-vingt pourcents du parcours est assurée pour les personnes à mobilité réduite. Les poussettes sont acceptées.

Une boutique souvenir vous est proposée à la fin de la visite.

 

Sources : ©GROS OUVRAGE MAGINOT DU HACKENBERG - PHOTOS libre de droit Crédit photo association AMIFORT
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Infos pratiques

Adresse

Association AMIFORT - 61 BIS GRANDE RUE 57920
Veckring
03 82 82 30 08

Tarifs

- Plein tarif 10 €- Jeunes de moins de 16 ans 5 €- Groupes 7 €- Gratuité pour les enfants de moins de 4 ans et les responsables de groupe- Pass/tarifs groupés éventuels 7 €

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Ouvrage ouvert au public 7 jours sur 7 Pour les groupes : matin et après midiPour les visiteurs individuels : du lundi au vendredi départ à 14h30 précises etLes samedis, dimanches et jours fériés départ dès 14h puis toutes les quinze minutes jusqu’à 15h30 (15h30 dernier départ pour 2h30 de visite guidée)

Fermetures annuelles

Du 22 au 25 août 2016 et le 1er novembreOffice de tourisme de référence : 16 rue du vieux collège - 57100 Thionville

Courriel : amifort@orange.fr

Vermelles - British Cemetery

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Cimetière. Source : http://www.cwgc.org

Situé à 10 km au Nord-Ouest de Lens, ce cimetière a été commencé an août 1915 et durant la bataille de Loos en Gohelle, lorsque le château fut utilisé en tant que dispensaire. Ce site comprend plus de deux mille corps dont près de 200 non identifiés : des mémoriaux particuliers sont élevés à 6 soldats britanniques, réputés enterrés parmi ces derniers. Il y a également 7 soldats français.

A l'entrée du cimetière, a été reconstruite et replacée à son endroit d'origine la chapelle dédiée à Notre Dame de Lourdes et édifiée avant-guerre par la famille Bréhon.

 

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Infos pratiques

Adresse

62980
Vermelles
Tél : 08 99 02 20 39Fax : 08 99 02 04 12

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accessible toute l'année

Richebourg

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Cimetière militaire portugais de Richebourg. Source : Photo Ivan Pacheka

Cimetière militaire portugais de Richebourg, Mémorial du Touret, cimetière de Saint Vaast, Mémorial indien de Neuve-Chapelle.

Cimetière militaire portugais de Richebourg - Neuve-Chapelle

Les militaires portugais reposent pour la plupart dans le cimetière militaire de Richebourg (Pas de Calais). Le terrain acquis en août 1924, la Commission portugaise des sépultures de guerre se chargea de la recherche et du regroupement des corps en collaboration avec l'administration française (ministère des anciens combattants et 1re région militaire).

Le cimetière de Richebourg recueillit, entre 1924 et 1938, 1 831 corps provenant de divers cimetières en France (Le Touret, Ambleteuse, Brest,...), en Belgique (Tournai) et en Allemagne pour les prisonniers de guerre.

Il fut agrandi en 1939, portant sa superficie à 43 ares. Ce cimetière contient 500 stèles portant chacune les armoiries du Portugal. Après avoir franchi le portail en fer forgé à motifs de coeur, suivre l'allée de sapin qui conduit au mémorial et au musée souvenir. La végétation y est méditerranéenne.

En face, se dresse la Chapelle Notre Dame de Fatima érigée en 1976 pour perpétuer le souvenir des soldats portugais qui souffrirent l'offensive allemande d'avril 1918. A La Couture, où ils avaient vaillamment résisté à l'avance allemande, l'association France-Portugal fit élever un monument dédié aux soldats du corps expéditionnaire portugais. Le célèbre Christ des Tranchées, calvaire mutilé par les obus, recueilli par les soldats portugais fut réédifié à Neuve-Chapelle après la guerre.

Le 10 novembre 1928, la France et le Portugal inaugurèrent solennellement le monument commémoratif dédié par ce dernier pays à ses soldats. Cette cérémonie se déroula en présence du maire, des habitants de la localité, et des délégations d'anciens combattants, dont la délégation de "la Liga dos combatentes da Grande Guerra", menée par Craveiro Lopes et le ministre A.De Gama Ochôa prononça à cette occasion un discours rappelant l'héroïsme des soldats portugais dans cette guerre.

A La Couture, le monument, de pierre et de bronze, est l'oeuvre du sculpteur A. Teixeira Lopez et fut érigé par des ouvriers portugais. Sur un pan d'église gothique ruinée par la guerre, une allégorie de la Patrie brandit l'épée de Nun'Alvares, le connétable dont la victoire à Aljubarrota sur les Espagnols, en 1385, marqua l'indépendance du Portugal. Elle vient ainsi en aide à un fantassin portugais qui, à coups de crosse, tente de terrasser la Mort.

Richebourg - Le Touret Military Cemetery

Le Mémorial du Touret ressemble à un cloître doté de couloirs voûtés en pierre de Portland. La cour carrée est ceinte de trois murs pleins et d'une colonnade formant une longue galerie. Le nom des 13 479 soldats disparus avant le 25 septembre 1915 est gravé sur les murs de la cour et de la colonnade. De petits pavillons marquent la fin de la galerie et des coins ouest de la cour.

Dans le cimetière lui-même, il y a aujourd'hui 900 morts commémorés.

Saint Vaast - Post military cemetery

Le hameau de Saint Vaast est situé entre le village de Richebourg et Goix-Barbee. Un dispensaire a été commencé en mai 1915 au moment de la bataille de Festubert puis utilisé les années suivantes. Une voie ferrée surnommée, "Tramway des Tranchées", permettait de convoyer hommes et munitions. Actuellement le cimetière compte près de 800 morts, dont peu ont pu être identifiés, et qui sont britanniques, indiens, allemands.

Richebourg - Mémorial Indien de Neuve-Chapelle

Début mars 1915, les aviateurs alliés, par d'audacieuses prouesses, paralysent toutes les communications téléphoniques allemandes à Menin (Belgique). Pour se venger, l'ennemi mit avec ses obus Neuve-Chapelle à l'état de ruines. Pour les Alliés il fallait reprendre Neuve-Chapelle.

Le 10 mars 1915, les troupes britanniques attaquent dans le secteur.
Elles sont aidées dans leur tâche par les troupes indiennes. Seize mille soldats Indiens, dont 5 000 ne seront jamais retrouvés, combattent côte à côte. Trois attaques successives vinrent se heurter à la plus forte résistance. Une quatrième permet d'enlever 2 500 mètres de tranchées, puis Neuve-Chapelle fut repris. Indiens, Anglais, Portugais et Français sont le symbole d'une amitié qui unit les soldats. Ces hommes remplirent leur devoir puis tombèrent. Derrière eux, en souvenir de leur mort, il reste ce mémorial édifié à la gloire des 10 000 disparus.

L'édification de ce Mémorial fut décrétée par le président de la république Française le 11 août 1926. (j.o.) Le terrain sur lequel il a été érigé a été acquis à perpétuité par l'Impérial War Graves Commission. Il est dédié à la mémoire des tués des unités indoues, et particulièrement aux morts qui furent "portés disparus". Il est élevé sur le territoire de la commune de Richebourg.

L 'endroit était connu en 1915 sous le nom de "PORT-ARTHUR".

Le Mémorial, dont l'architecte est Sir Herbert-Baker bien connu en Inde comme l'un des créateurs du Delhi moderne, a une forme circulaire, sa façade présente une colonne (rappelant les piliers d'Asoka) d'environ 16 mètres de hauteur surmontée d'un lotus impérial, de la couronne impériale et de "l'Etoile des Indes". Elle est flanquée de deux tigres. Cette colonne et les tigres sont supportés par un "podium", sur lequel est gravé Inde 1914-1918.

De la base du "piédestal" s'étend sur un demi-cercle un mur ajouré en quadrillage et à l'extrémité des demi-cercles se dressent deux petits dômes "Chattris", vers l'Est et l'Ouest. Sur le demi-cercle opposé, plein, les noms sont gravés. Au centre d'une pelouse se dresse la pierre du souvenir.

Les noms du Mémorial sont classés par unités. Dans une unité par grade, et dans le grade par ordre alphabétique. Ils sont 4 847. Ils représentent toutes les classes sociales anglaises et indiennes. Ils se partagent dans la même volonté exprimée sur le monument : EN L'HONNEUR DE L'ARMEE DE L'INDE QUI A COMBATTU EN FRANCE ET EN BELGIQUE, 1914-1918, ET POUR PERPETUER LE SOUVENIR DE SES MORTS AUX TOMBES INCONNUES DONT LES NOMS SONT ICI GRAVES.

En 1964, on décida d'ajouter un panneau de bronze particulier à ce monument sur lequel figurent les noms de 206 soldats dont les tombes étaient à ZEHRENSDORF (Allemagne de l'Est) et ne pouvaient être maintenues. Le travail fut complété en juin 1966 : A LA MEMOIRE DES CES HOMMES QUI MOURURENT EN CAPTIVITE ET FURENT ENTERRES A ZEHRENSDORF PRES DE BERLIN.

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Infos pratiques

Adresse

Route d'Estaires 62136
Richebourg
Tél. 03.21.61.90.30Fax 03.21.61.90.34

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accessible toute l'année

Béthune

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Monument inauguré le 11 novembre 1928. Source : Monument aux morts et commémoratif de Béthune

Le premier soldat britannique est enterré à Béthune le 14 octobre, jour anniversaire de la bataille d'Hastings, ville jumelée à Béthune.

Aujourd'hui, 3 213 stèles de toutes nationalités jonchent côte à côte une partie du cimetière communal, soldats décédés dans les ambulances installées dans les collèges de la ville.

La "course à la mer" entraîne la remontée des hostilités en Artois, le front se fixe alors à 8 kilomètres de Béthune et les combats incessants qui se déroulent d'Arras à Ypres font prendre à la ville une position stratégique qui devient une base arrière alliée importante.

Durant 4 ans, Béthune vit à l'heure britannique avec la présence des colonies et des dominions et subit les bombardements, répercussions des combats ininterrompus qui se livrent non loin de là, pour la prise de points d'appuis. Chaque attaque est coûteuse en hommes, le côté humain est oublié pour laisser place à la puissance et à la volonté de gagner quelques km sur l'adversaire, et ce, quel qu'en soit le prix.

En avril 1918, la bataille de la Lys fait rage, atteignant le point culminant de l'effroyable. Jamais l'armée allemande n'a été aussi proche de Béthune. La ville est âprement bombardée et doit être évacuée. L'incapacité d'effectuer une percée donne lieu à des représailles : Béthune sera détruite.

A partir du 15 mai, des obus incendiaires et fusants sont tirés sur le centre. La ville brûle pendant plus de 4 jours. Du mois de mai au mois de juin, 50 000 obus tombent sur Béthune. Le cauchemar prend fin avec la libération du Bassin Minier et du Pas de Calais. Malgré tout, la ville est maintenue en état de siège par les autorités militaires jusqu'en début 1919.

Le bilan est lourd : 90 % du centre est anéanti, plus de 53 % de la population se trouve sans-abri. Reconstruire rapidement pour revenir à la stabilité est la volonté majeure de la municipalité qui entreprend les travaux dès 1919. Prisonniers allemands et travailleurs chinois sont réquisitionnés pour déblayer et pour assurer le déminage.

Médaillée de la Légion d'Honneur, Béthune se tourne vers l'avenir et se veut à l'image d'une ville à l'échelle régionale. Des commissions s'attèlent à libérer les espaces, améliorer les voies de circulations, embellir le paysage urbain.

Dirigée par Louis-Marie Cordonnier, architecte chargé de la reconstruction sur toute la vallée de la Lys, la commission d'esthétique est composée de plusieurs grands noms tels Jacques Alleman, Paul Dégez, Léon Guthmann qui se divisent le travail par secteurs. Bel exemple de reconstruction, la Grand'Place "un vaste écrin fermé par l'Hôtel de Ville".

Les années 1920 sont marquées par un retour au traditionnel, les architectes n'hésitent pas à mêler aux arts contemporains tel l'Art déco des spécificités locales comme le pignon, allient des matériaux régionaux à des corps nouveaux tels que la céramique ou le fer forgé.

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Infos pratiques

Adresse

62400
Béthune
Tél : 03-21-63-00-00 Fax : 03-21-63-00-01

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accessible toute l'année

La nécropole nationale d'Assevent

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Cimetière militaire d'Assevent. Source : Ville d'Assevent

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Assevent

Situé à 5 km de Maubeuge, le cimetière national d’Assevent regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors du siège de Maubeuge en août 1914. Créé en 1916 par l’armée allemande, ce cimetière est réaménagé en 1923 pour y rassembler d’autres corps de soldats tombés au cours de cette bataille, exhumés des cimetières provisoires du département du Nord ou ceux d’Ypres en Belgique. Le cimetière réunit 1 819 corps, soit 364 en tombes individuelles et 990 répartis en quatre ossuaires recueillant probablement un grand nombre de tirailleurs de la brigade marocaine. De l’autre côté de la voie ferrée, se trouve un cimetière militaire allemand, aménagé en 1924 et regroupant 998 corps de soldats tombés en septembre 1914 dans le secteur de Meaux (Seine et Marne). Etabli par les Allemands durant la guerre, le cimetière national d’Assevent semble réconcilier dans la mort les soldats Allemands, Français, mais aussi Russes et Britanniques.

Les combats de Maubeuge août-septembre 1914

Avant même la mobilisation du 1er août 1914, le général Fournier, gouverneur de Maubeuge, prépare au mieux la place militaire, en réquisitionnant 6 000 ouvriers civils et 25 000 réservistes et territoriaux. Il les emploie, sous la direction d'officiers du génie, aux travaux les plus urgents de rénovation de la forteresse. Il fait construire un important dispositif de défense transformant la place de Maubeuge en camp retranché. En effet, la ville, située à l’intersection des voies ferrées qui, venant de Bruxelles ou de Liège, convergent vers Paris - constitue un objectif stratégique majeur pour les Français comme pour les Allemands.

Conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénètrent, le 4 août, en Belgique, Maubeuge est sur leur route. Alors que la cavalerie britannique est stoppée au nord de la ville, Namur tombe le 25 août, la place est investie le 27. Le 29, à 13 heures, les Allemands déclenchent un puissant bombardement : les obus tombent sans interruption sur le fort du Boussois, et sur les ouvrages de Fagnet, de Bersillies et de La Salmagne. Un déluge d’obus surprend la garnison. A la hâte, les territoriaux sont relevés par un bataillon du 145e RI.  Le général Fournier tente une nouvelle offensive le 1er septembre contre l’artillerie allemande en direction de Jeumont. Appuyée par des batteries de 75 mm, l’infanterie s’élance à midi sur un front de huit kilomètres ; l’action manque de réussir mais les mitrailleuses ennemies font échouer l’opération.

Le 2 septembre, les tirs d’artillerie, réglés grâce aux observations aériennes, se font plus précis. Le fort de Boussois et l’ouvrage de la Salmagne pilonnés accusent d’importants dégâts. Le 4 septembre, les Allemands entreprennent l’assaut de la partie la plus faible du camp retranché, mais la Salmagne comme le fort de Bersillies tiennent bon. A l’aide de ces obusiers de 305 mm et de 420 mm, l’artillerie allemande s’acharne comme elle l’a fait sur les forts belges.

Mais, au bout de huit jours de siège, la place de Maubeuge résiste encore, entravant les préludes de la bataille de l’Ourcq. A partir du 6 septembre la situation est des plus critiques. Le 7, Fournier doit capituler. Les Allemands font 450 000 prisonniers et s’emparent de 450 canons et de 80 000 obus.

Pendant la guerre, Maubeuge est contrôlée par l’administration militaire allemande de la Belgique occupée. Elle ne sera libérée que le 9 novembre 1918 par les troupes britanniques.

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Adresse


59600 Assevent

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

Arras

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Entrée de la citadelle d'Arras. Source : http://arras-france.com

La citadelle

Surnommée la Belle Inutile, la citadelle est une oeuvre de Vauban réalisée entre 1668 et 1672. De forme pentagonale, elle est flanquée à chaque angle d'énormes bastions protégés par des ouvrages avancés en partie conservés. La porte Royale de pierre blanche fait face à la ville et souligne le pouvoir du nouveau souverain. Autour de l'esplanade gravitent les bâtiments nécessaires à la vie de la citadelle.

Placé dans l'axe de la porte Royale, l'arsenal dont le décor de pierre souligne les ouvertures occupe une place privilégiée dans l'organisation spatiale de la place forte.

La chapelle, joyau de l'architecture baroque, conserve une façade de brique richement décorée de colonnes engagées, cannelées, de médaillons, pots à feu...

Le chemin des Douves permet de parcourir les extérieurs de la Citadelle et de découvrir le Crinchon, ruisseau aux allures bucoliques, utilisé à des fins militaires pour mettre en eau les fossés. La citadelle elle-même, propriété de l'Armée, est accessible dans le cadre des visites organisées par l'Office de Tourisme installé à l'Hôtel de Ville - Petite Place. Malgré les modifications subies au cours des siècles, la Citadelle d'Arras reste le témoignage de l'art de Vauban.

Le Mémorial Britannique

Il se situe au cimetière du Faubourg d'Amiens, non loin de la citadelle. Il commémore les morts de 35 000 hommes, Britanniques, Néo-zélandais et Sud-Africains qui tombèrent entre ce printemps 1916 et le 7 août 1918 et qui n'ont pas de tombe identifiée. Les noms des morts sont inscrits sur des stèles de pierre apposées aux murs du cloître à colonnes doriques bâti par Sir Edwin Luytens. Le cimetière du Faubourg d'Amiens, boulevard du Général de Gaulle, abrite aussi 2 652 tombes identifiées.

Face au Mémorial constitué par le cloître se dresse le "Flying Services Mémorial" sur les murs duquel sont gravés les noms du Royal Naval Air Service, du Royal Flying Corps, de la Royal Air Force et de l'Australian Flying Corps.

Une partie du Mémorial d'Arras, érigé dans le faubourg d'Amiens, est généralement considérée comme un hommage aux premiers aviateurs à avoir perdu la vie au cours de combats. On remarque immédiatement à l'entrée du cimetière le Mémorial des aviateurs, formé d'un socle élevé surmonté d'un globe.
De chaque côté y sont gravés les noms de tous les aviateurs tombés sur le front occidental et dont la sépulture est inconnue, incluant les noms de 46 Canadiens. Les Canadiens se distinguèrent particulièrement dans la guerre aérienne. Vingt cinq mille d'entre eux servirent comme pilotes, observateurs et mécaniciens dans les forces britanniques. Les aviateurs canadiens obtinrent pour leur bravoure plus de huit cents décorations et citations, dont trois croix de Victoria. Parmi les "as" de la RAF, cinq d'entre eux étaient canadiens. Des pilotes tels que W.A. "Billy" Bishop, W.G. Barker, Raymond Collishaw et A.A. McLeod se rendirent partout célèbres par leur audace et leurs exploits.

Les tunnels Néo-Zélandais

Les tunnels néo-zélandais forment un système complexe de galeries souterraines et de caves qui s'étendent d'Arras vers Bapaume et Cambrai. En 1916 et 1917, la compagnie néo-zélandaise des tunneliers creusait un réseau déjà existant de caves anciennes et les prolongeait par des galeries pour aboutir en no man's land, sous les tranchées allemandes. Le site a été redécouvert en 1996.

 

Site du comité régional du tourisme de la région Nord

 

Quizz : Forts et citadelles

 

 

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Infos pratiques

Adresse

Boulevard du général de Gaulle 62000
Arras
Tél : 03 21 21 87 00Fax : 03 21 21 87 87

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accessible toute l'année

Le Portel Plage

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Le Portel Plage, Fort de Couppes. ©J.Capez - License Creative Commons - Libre de droit

Les trois forts de Le Portel : le fort de l'Heurt, le fort du Mont de Couppes, le fort d'Alprech.

La commune de Le Portel s'attache à valoriser son patrimoine historique en s'appuyant sur ses trois forts susceptibles en outre, de par leur positionnement sur la côte, de développer son attrait touristique.

Le fort de l'Heurt 

Le fort de l'Heurt fut élevé en 1803 par ordre de Bonaparte, alors 1er consul, en prévision d'un débarquement en Angleterre. Heurt vient du nom : "heustrière" qui signifie "île aux huîtres" ce nom est devenu par contraction : heustre puis Heurt. Les plans de l'ouvrage sont du lieutenant colonel Dode. Le fort fut opérationnel en juillet 1804.
Il est abandonné en août 1805 (levée de camp de Boulogne). A l'heure actuelle le fort n'est plus qu'une ruine, mais sa masse imposante brave toujours les flots.

Le fort du Mont de Couppes

Le maréchal Dubiez dans le but de reprendre Boulogne, occupée par les Anglais, décide de construire un fort. La Paix de Capécure en 1550 met fin à la guerre, le fort est abandonné. Napoléon pour mettre au point son projet d'invasion de l'Angleterre, le réarme. Il servira bien souvent de cantonnement à la troupe, particulièrement en temps de guerre. Un sémaphore y sera également installé.

Le fort d'Alprech

Le fort d'Alprech a été édifié sous la IIIème République de 1875 à 1880 par le général du génie Séré de Rivières. On y trouvait des casemates pour le logement du personnel (une centaine d'hommes), des magasins et une poudrière. La batterie d'Alprech était armée de canons et d'obusiers. Elle fut opérationnelle pendant la guerre de 1914/1918 et occupée par l'armée allemande de 1940 à 1944. Le Fort d'Alprech a été restauré en 1999.

 

Le Portel Plage

Hôtel de ville 51 rue Carnot BP 26 62480 Le Portel

Tél. : 03.21.87.73.73

E-mail : mairie@ville-leportel.fr

 

Site du comité régional du tourisme de la région Nord

 

Quizz : Forts et citadelles

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Infos pratiques

Adresse

62480
Portel Plage
Tél. : 03.21.87.73.73

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Colonel Rémy

1904-1984

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Colonel Rémy.©Chancellerie de l’Ordre de la Libération

Dès 1940, Gilbert Renault, alias Rémy, met sur pied le plus important réseau de renseignement de la France libre : la Confrérie Notre-Dame qui va mener de très nombreuses actions en France. Son biographe, l'historien Guy Perrier, revient sur son action, en particulier durant l'année 1943.


Abasourdi par l'effondrement de 1940, Gilbert Renault, catholique fervent proche des idées de l'Action française, mouvement auquel il n'adhéra toutefois jamais, refuse d'admettre la défaite de la France. Se séparant de sa femme et de ses quatre enfants, il quitte la ville de Vannes et s'embarque pour l'Angleterre où il se rallie au général de Gaulle, avec qui vont se créer des liens d'admiration et d'affection qui ne se démentiront jamais, malgré les divergences futures. Celui-ci l'affecte au 2e bureau, qui allait devenir le Bureau central de renseignement et (l'action (BCRA) dirigé par le colonel Passy, de son vrai nom André Dewavrin, qui le charge de mettre sur pied un réseau le long de la façade Atlantique, d'où la Kriegstnarine harcèle les navires britanniques.

Une vie nouvelle commence alors pour cet aventurier à la fois impulsif, fantasque et chevaleresque qu'est Rémy, qui a longtemps travaillé dans le milieu du cinéma comme producteur après avoir exercé moult métiers. Multipliant les allées et venues entre l'Angleterre, la France occupée et l'Espagne, Rémy dispose bientôt d'informateurs dans tous les ports. Le 6 janvier 1942, après s'être recueilli à l'église Notre-Dame des Victoires à Paris, il baptise son mouvement la Confrérie Notre-Dame (CND) dont le succès va lui valoir, selon Sébastien Albertelli, auteur des Services secrets de la France libre, "un prestige incomparable auprès de l'Intelligence Service".

Devenu le réseau le plus important de la France libre, celui-ci accueille et transmet le courrier de plusieurs réseaux : l'Organisation civile et militaire (OCM), Libération-Nord, Fana (communiste). Après un séjour en France à la fin de l'année 1942, Rémy regagne Londres, le 11 janvier 1943, qu'il ne quittera pratiquement plus jusqu'à la Libération. C'est à cette occasion, qu'il amène le dirigeant communiste Fernand Grenier à la rencontre du général de Gaulle, un évènement aux conséquences considérables. Pour Rémy, dont les convictions monarchistes sont à l'opposé du Parti communiste, le sort de son pays doit transcender les clivages idéologiques !

Alors que la Confrérie Notre-Dame poursuit son œuvre de renseignement, survient un grave évènement qui bouleverse l'activité du réseau. Le 6 octobre 1943, un agent de la CND, Parsifal, tombe entre les mains du Service de sureté allemand, l'Abwehr. Il est interrogé par un collaborateur belge, Christian Masuy, qui le soumet au supplice de la baignoire. L'agent n'y résiste pas et livre les noms de membres importants du réseau. La Confrérie Notre-Dame en sort très affaiblie.

Rémy échafaude un plan d'urgence pour remettre son organisation sur pied et veut repartir en France. Mais Londres estime que le colonel Rémy est plus utile sur place pour préparer le débarquement des Alliés, dans le cadre du plan Sussex qui prévoit d'employer des soldats français pour des missions interalliées. Resté en Angleterre, Rémy aura le bonheur, durant le Noël 1943 qu'il passe avec sa femme dans sa petite maison d'Elwood, d'entendre le message de soutien qu'il a diffusé la veille sur la BBC, destiné aux résistants emprisonnés en France.

Nommé, le 13 mars 1942, Compagnon de la Libération, Rémy deviendra après la Libération le combattant d'une nouvelle cause, qui apparaît improbable aujourd'hui : réconcilier gaullistes, résistants de toutes obédiences et pétainistes anti allemands ! Devenu militant du RPF gaulliste (Rassemblement du peuple français) au lendemain de la guerre, il défendra la thèse, réfutée par la plupart des historiens, selon laquelle le général de Gaulle et le maréchal Pétain étaient complémentaires, le premier représentant "l'épée de la France" et le second "le bouclier". Une assertion défendue dans plusieurs de ses livres consacrés à son action dans la résistance, mais que démentira de Gaulle lui-même, qui lui conservera toutefois son amitié et son estime.

Le 28 juillet 1984, Rémy l'agent secret n°1 de la France libre s'éteint, à quelques jours de son 80e anniversaire. François Mitterrand, président de la République, salue en lui "l'un des plus glorieux héros de la Résistance, qui restera à jamais l'honneur de la France". Deux ans après sa mort, paraît son dernier livre, tout simplement intitulé: La Résistance.

 

Guy Perrier, historien, In Les Chemins de la Mémoire, 235/avril 2013

Marc Bloch

1886-1944

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Marc Bloch. ©Roger-Viollet/Albert Harlingue

Aussi illustre soit-il en tant qu'historien, la résistance de Marc Bloch, qui fut arrêté en mars 1944 par la Gestapo et fusillé, avec 29 autres résistants, le 16 juin à Saint-Didier de Formans, reste peu connue. L'historien Laurent Douzou relate l'action clandestine de cet intellectuel engagé, depuis l'année 1943 jusqu'à sa mort.

 

"On devrait se préoccuper davantage qu'on ne le fait de la façon dont meurent les universitaires, quand il leur arrive de ne pas mourir de maladie ou de vieillesse" écrivait le philosophe Georges Canguilhem à propos de Marc Bloch, dont l'extraordinaire notoriété d'historien a parfois occulté le rôle actif durant l'Occupation.

Professeur à la Sorbonne, le co-fondateur des Annales d'histoire économique et sociale était, quand la guerre éclata, une sommité scientifique. Alors qu'il entrait dans sa pleine maturité, il avait déjà une œuvre à son actif. Il avait, de surcroît, été exposé au feu au cours de la Grande Guerre qu'il avait terminée avec la Légion d'honneur à titre militaire et la Croix de guerre.

Âgé de 53 ans en 1939, ce père de six enfants demanda à combattre. Chargé du ravitaillement en essence de la 1re Armée, il remplit sa mission non sans constater avec stupéfaction que l'édifice qu'il avait cru solide était vermoulu. Disséquant dans une analyse rédigée à l'été 1940 et publiée en 1946 sous le titre de L'Étrange Défaite, les niveaux de responsabilité du désastre, il ne s'exonéra pas pour autant des siennes : "J'appartiens à une génération qui a mauvaise conscience. De la dernière guerre, c'est vrai, nous étions revenus bien fatigués. Nous avions aussi, après ces quatre ans d'oisiveté combattante, grande hâte de reprendre sur l'établi, où nous les avions laissé envahir par la rouille, les outils de nos divers métiers : nous voulions, par des bouchées doubles, rattraper le travail perdu. Telles sont nos excuses. Je ne crois plus, depuis longtemps, qu'elles suffisent à nous blanchir".

Touché par le statut des Juifs d'octobre 1940, Marc Bloch fut exclu de son poste de professeur détaché auprès de l'université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Au titre de l'article 8, qui prévoyait des exemptions pour les individualités ayant rendu des services exceptionnels à la France, il fut relevé de cette mesure, en janvier 1941, et affecté à Montpellier en juillet. Il renonça à user du visa qu'il avait obtenu pour les États-Unis parce qu'il ne voulait pas laisser les siens. Il exerça ses fonctions à Montpellier jusqu'à sa révocation le 15 mars 1943.

À cette date, la paisible vie de labeur du médiéviste avait bifurqué radicalement. Entré de plain pied en résistance, Marc Bloch était devenu "Narbonne" en nouant contact avec Franc-Tireur. Georges Altman, dirigeant de ce mouvement, a relaté cette rencontre : "Je revois encore cette minute charmante où Maurice [Pessis], l'un de nos jeunes amis de la lutte clandestine, son visage de vingt ans rouge de joie, me présenta sa "nouvelle recrue", un monsieur de cinquante ans, décoré, le visage fin sous les cheveux gris argent, le regard aigu derrière ses lunettes, sa serviette d'une main, une canne de l'autre ; un peu cérémonieux d'abord, mon visiteur bientôt sourit en me tendant la main et dit avec gentillesse : Oui, c'est moi le "poulain" de Maurice..."

Précieux témoignage qui suggère bien ce que put représenter pour l'universitaire Marc Bloch le saut dans une clandestinité où, les cartes rebattues, il lui fallut faire ses preuves comme un débutant. Tout ce qu'il eut dès lors à faire s'inscrivit en rupture avec sa vie antérieure comme le relevait Georges Altman : "Et l'on vit bientôt le professeur en Sorbonne partager avec un flegme étonnant cette épuisante vie de "chiens de rues" que fut la Résistance clandestine dans nos villes". Au "poulain de Maurice" on confia vite des tâches à la mesure de ses talents. Il collabora aux Cahiers politiques du Comité général d'Études et à La Revue libre, éditée par Franc-Tireur. Ces publications portent sa marque, notamment cette table méthodique des articles de la première année des Cahiers politiques dans le numéro 5 de janvier 1944 !

En juillet 1943, Marc Bloch devint un des trois membres du directoire régional des Mouvements unis de résistance, poste à la fois exposé et harassant. Conscient du danger, efficace et déterminé, "Narbonne" s'affirma comme un dirigeant légitime et respecté dans le petit monde si exigeant de la clandestinité. Son arrestation, par une Gestapo bien renseignée, au matin du mercredi 8 mars 1944 sur le pont de la Boucle à Lyon, bouleversa ses camarades. Torturé dans les locaux de l'École de santé militaire, interné à la prison de Montluc, Marc Bloch fut fusillé le 16 juin 1944 avec 29 autres résistants à Saint-Didier-de-Formans.

 

Laurent Douzou, historien, In Les Chemins de la Mémoire, 234/mars 2013

Germaine Tillion

1907-2008

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Photo : Germaine Tillion, carte d'étudiante, 1934. Association Germaine Tillion

 

Grande figure de la Résistance française, ethnologue et écrivain, Germaine Tillion a tiré de son expérience pendant la Seconde Guerre mondiale des leçons qui lui ont servi tout au long de sa vie. Elle a su conjuguer, en toutes circonstances, témoignage, réflexion et action.

 

Germaine Tillion est née le 30 mai 1907 à Allègre, en Haute-Loire. En 1919, la famille déménage dans la Région parisienne. Au cours des années vingt, elle entreprend des études d'ethnologie et obtient, en 1933, une bourse pour aller étudier la population berbère dans les Aurès algériens. Entre 1934 et 1940, elle accomplit quatre longs séjours chez les Chaouias et poursuit la rédaction de sa thèse.

De retour en France, le 9 juin 1940, elle décide, après l'Armistice, qu'"il faut faire quelque chose". En compagnie de Paul Hauet, colonel à la retraite, elle commence son activité de résistance sous couvert d'une association d'aide aux prisonniers de guerre, l'Union nationale des combattants coloniaux. Cette cellule entre en contact avec des groupes analogues, comme celui du musée de l'Homme, réunissant quelques ethnologues, avec à sa tête Boris Vildé. C'est en 1946, quand Germaine Tillion s'occupera de l'homologation administrative du réseau, qu'elle lui donnera le nom de "réseau du musée de l'Homme", en hommage à une bonne partie de ses fondateurs. Le groupe se livre à des actions multiples : collecter des informations pour les transmettre à Londres, accueillir les soldats évadés ou organiser des évasions, héberger des parachutistes anglais, fabriquer des faux papiers, diffuser des appels au combat, liquider des traîtres et des agents de la Gestapo.

Bien que patriote dévouée, Germaine Tillion n'oublie pas un principe directeur dont elle se réclame : le dévouement à la vérité et à la justice. Dans un tract destiné à la presse clandestine, elle constate que de nombreuses informations concernant la situation du moment circulent dans la société française mais sont contradictoires car elles proviennent de différentes sources. Elle enjoint à ses camarades résistants de ne pas biaiser avec la vérité, de ne rien cacher, de s'efforcer de comprendre et de juger impartialement. "Sur le plan des idées, nous ne connaissons d'emblée qu'une cause qui nous est chère, celle de notre patrie, c'est par amour pour elle que nous nous sommes groupés, c'est pour essayer de maintenir sa foi et son espérance. Mais nous ne voulons pas, nous ne voulons absolument pas lui sacrifier la vérité, car notre patrie ne nous est chère qu'à la condition de ne pas devoir lui sacrifier la vérité".

Une première dénonciation entraîne l'arrestation de plusieurs membres de la cellule du musée de l'Homme . en avril 1941, une seconde trahison provoque celle de ses autres membres. Leur procès se tiendra un an plus tard, en février 1942. Dix personnes, dont plusieurs proches amis, sont condamnées à mort. Germaine Tillion, qui a échappé à ces arrestations, se démène pour obtenir leur grâce mais en vain : les sept hommes du groupe sont fusillés, les trois femmes partent en déportation. Elle-même est arrêtée dans la rue, en août 1942, par la police allemande : elle a été trahie, à son tour, par un prêtre français qui se faisait passer pour résistant. Détenue pendant plus d'un an dans les prisons françaises, à la Santé et à Fresnes, elle est déportée au camp de Ravensbrück, en octobre 1943. Elle en sortira en avril 1945.

Après son retour en France, elle se consacre essentiellement à l'histoire de la Résistance et de la Déportation, sur lesquelles elle publie plusieurs études. Cependant, elle n'abandonne pas son engagement civique et participe à la campagne contre les camps, toujours en activité, dans les pays communistes en Europe et en Asie.

En 1954, elle est envoyée par le gouvernement français en mission d'observation en Algérie, où l'on assiste aux premiers pas de l'insurrection. Au début, elle propose de renforcer l'enseignement délivré à la population indigène (garçons et filles, enfants et adultes) pour lui permettre de sortir de la misère que le développement économique n'a pas réussi à endiguer. Le conflit s'intensifiant, à partir de 1957, Germaine Tillion se consacre exclusivement à atténuer les effets de la violence : elle milite contre la torture, les exécutions et rencontre les dirigeants du FLN pour les convaincre d'interrompre les attentats aveugles.

Élue directeur d'études à l'École pratique des hautes études en 1958, elle consacre les décennies suivantes à l'étude des sociétés d'Afrique du Nord. Elle publie également une édition refondue de Ravensbrück, son livre sur la Déportation. Elle décède le 19 avril 2008 à l'âge de 100 ans. Son ouvrage autobiographique, Fragments de vie, paraît l'année suivante.

 

Tzvetan Todorov, Président de l'association Germaine Tillion, In Les Chemins de la Mémoire, 241/décembre 2013