Comprendre la journée nationale d’hommage du 5 décembre

Le 5 décembre est, depuis 2003, une journée nationale d’hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. Cette journée commémore également la mémoire et l’engagement de ceux qui ont souffert : les militaires de métier, les appelés du contingent, les harkis et leurs familles, les disparus. Ce film pédagogique, réalisé par l'Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) et la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des Armées, permet de contextualiser historiquement cette cérémonie et d’en comprendre le sens.


Le film



Journée_du_5_decembre

18 octobre 1999 : Reconnaître la guerre d’Algérie

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De 1954 à 1962, plusieurs centaines de milliers de soldats français combattent en Algérie. Près de 23 000 y trouveront la mort, plus de 60 000 y seront blessés et davantage encore en reviendront marqués à vie. Retour sur la date du 18 octobre 1999 marquant la reconnaissance officielle de la guerre d’Algérie part l’État français.

18 octobre 1999 : Reconnaître la guerre d’Algérie

Évian, le temps des négociations | ECPAD

En janvier 1961, les Français approuvent largement par référendum le principe d’autodétermination des populations algériennes. Ainsi, dès le mois de mai de la même année, des négociations ont été entamées à Evian entre une délégation française, emmenée par Louis Joxe, et une délégation algérienne, emmenée par Krim Belkacem. L’accord conclu lors de cette ultime rencontre doit s’avérer décisif dans la résolution d’un conflit que l’on ne nomme pas encore « guerre d’Algérie » mais qui oppose depuis 1954 l’armée française aux indépendantistes algériens.

 

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Réalisation : Thibaut Cuignet Chargée de production : Constance Lajous Archives : ECPAD, INA, SONUMA

Un film retraçant l'engagement et le parcours des Harkis, de la guerre d'Algérie à nos jours

Cérémonie du 25 septembre 2020. Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives

Diffusé lors de la cérémonie du 25 septembre 2020 présidée par Madame Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des armées

Le tourisme de mémoire en Ile-de-France

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Reporters de guerre

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Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie

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© E. Rabot – SGA/COM

Trois colonnes se dressent face à la Seine pour rendre hommage aux hommes et aux femmes, membres des formations supplétives, appelés du contingent ou engagés volontaires morts pour la France ainsi qu'aux victimes civiles disparues ou décédées lors de la guerre d'Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie de 1954 à 1962.


- Télécharger la plaquette -

>> Pour en savoir plus :
- Décret du 26 septembre 2003 : www.legifrance.gouv.fr
- Base de données des "Morts pour la France" : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
- Fonds audiovisuels de l'ECPAD : www.ecpad.fr

 


 

Conçue par l'artiste Gérard Collin-Thiébaut, l'œuvre mémorielle est inaugurée en 2022 sur la promenade du quai Branly à Paris. Elle est composée de 3 colonnes lumineuses aux couleurs du drapeau français, sur lesquelles défilent les noms des combattants et des victimes de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie de 1952 à 1964. Sur la colonne bleue sont mentionnés les noms des Morts pour la France et, sur la colonne blanche, ceux des victimes civiles ou disparues. La colonne rouge, interactive, permet de chercher et d'afficher l'un des noms qui défilent sur le monument.

De part et d'autre de ces 3 colonnes, deux stèles rendent hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives morts lors de la guerre d'Algérie ainsi qu'aux populations civiles tuées ou disparues durant le conflit.

Au sol, une dédicace rappelle "la mémoire des combattants morts pour la France [...] et celle de tous les membres des forces supplétives tués après le cessez-le-feu en Algérie, dont beaucoup n'ont pas été identifiés."

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Infos pratiques

Adresse

65 quai Branly 75007
Paris
01 47 28 46 35

Tarifs

Entrée et visite guidée gratuites pour tous les visiteurs

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accès libre

Site Web : www.onac-vg.fr
Courriel : hlmn.idf@onacvg.fr

Germaine Tillion

1907-2008

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Photo : Germaine Tillion, carte d'étudiante, 1934. Association Germaine Tillion

 

Grande figure de la Résistance française, ethnologue et écrivain, Germaine Tillion a tiré de son expérience pendant la Seconde Guerre mondiale des leçons qui lui ont servi tout au long de sa vie. Elle a su conjuguer, en toutes circonstances, témoignage, réflexion et action.

 

Germaine Tillion est née le 30 mai 1907 à Allègre, en Haute-Loire. En 1919, la famille déménage dans la Région parisienne. Au cours des années vingt, elle entreprend des études d'ethnologie et obtient, en 1933, une bourse pour aller étudier la population berbère dans les Aurès algériens. Entre 1934 et 1940, elle accomplit quatre longs séjours chez les Chaouias et poursuit la rédaction de sa thèse.

De retour en France, le 9 juin 1940, elle décide, après l'Armistice, qu'"il faut faire quelque chose". En compagnie de Paul Hauet, colonel à la retraite, elle commence son activité de résistance sous couvert d'une association d'aide aux prisonniers de guerre, l'Union nationale des combattants coloniaux. Cette cellule entre en contact avec des groupes analogues, comme celui du musée de l'Homme, réunissant quelques ethnologues, avec à sa tête Boris Vildé. C'est en 1946, quand Germaine Tillion s'occupera de l'homologation administrative du réseau, qu'elle lui donnera le nom de "réseau du musée de l'Homme", en hommage à une bonne partie de ses fondateurs. Le groupe se livre à des actions multiples : collecter des informations pour les transmettre à Londres, accueillir les soldats évadés ou organiser des évasions, héberger des parachutistes anglais, fabriquer des faux papiers, diffuser des appels au combat, liquider des traîtres et des agents de la Gestapo.

Bien que patriote dévouée, Germaine Tillion n'oublie pas un principe directeur dont elle se réclame : le dévouement à la vérité et à la justice. Dans un tract destiné à la presse clandestine, elle constate que de nombreuses informations concernant la situation du moment circulent dans la société française mais sont contradictoires car elles proviennent de différentes sources. Elle enjoint à ses camarades résistants de ne pas biaiser avec la vérité, de ne rien cacher, de s'efforcer de comprendre et de juger impartialement. "Sur le plan des idées, nous ne connaissons d'emblée qu'une cause qui nous est chère, celle de notre patrie, c'est par amour pour elle que nous nous sommes groupés, c'est pour essayer de maintenir sa foi et son espérance. Mais nous ne voulons pas, nous ne voulons absolument pas lui sacrifier la vérité, car notre patrie ne nous est chère qu'à la condition de ne pas devoir lui sacrifier la vérité".

Une première dénonciation entraîne l'arrestation de plusieurs membres de la cellule du musée de l'Homme . en avril 1941, une seconde trahison provoque celle de ses autres membres. Leur procès se tiendra un an plus tard, en février 1942. Dix personnes, dont plusieurs proches amis, sont condamnées à mort. Germaine Tillion, qui a échappé à ces arrestations, se démène pour obtenir leur grâce mais en vain : les sept hommes du groupe sont fusillés, les trois femmes partent en déportation. Elle-même est arrêtée dans la rue, en août 1942, par la police allemande : elle a été trahie, à son tour, par un prêtre français qui se faisait passer pour résistant. Détenue pendant plus d'un an dans les prisons françaises, à la Santé et à Fresnes, elle est déportée au camp de Ravensbrück, en octobre 1943. Elle en sortira en avril 1945.

Après son retour en France, elle se consacre essentiellement à l'histoire de la Résistance et de la Déportation, sur lesquelles elle publie plusieurs études. Cependant, elle n'abandonne pas son engagement civique et participe à la campagne contre les camps, toujours en activité, dans les pays communistes en Europe et en Asie.

En 1954, elle est envoyée par le gouvernement français en mission d'observation en Algérie, où l'on assiste aux premiers pas de l'insurrection. Au début, elle propose de renforcer l'enseignement délivré à la population indigène (garçons et filles, enfants et adultes) pour lui permettre de sortir de la misère que le développement économique n'a pas réussi à endiguer. Le conflit s'intensifiant, à partir de 1957, Germaine Tillion se consacre exclusivement à atténuer les effets de la violence : elle milite contre la torture, les exécutions et rencontre les dirigeants du FLN pour les convaincre d'interrompre les attentats aveugles.

Élue directeur d'études à l'École pratique des hautes études en 1958, elle consacre les décennies suivantes à l'étude des sociétés d'Afrique du Nord. Elle publie également une édition refondue de Ravensbrück, son livre sur la Déportation. Elle décède le 19 avril 2008 à l'âge de 100 ans. Son ouvrage autobiographique, Fragments de vie, paraît l'année suivante.

 

Tzvetan Todorov, Président de l'association Germaine Tillion, In Les Chemins de la Mémoire, 241/décembre 2013

Charles de Gaulle

1890-1970

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Portrait de Charles de Gaulle. Source : Photo SHD

Général et homme politique français (1890-1970), Charles de Gaulle est le premier à avoir prôné la nécessité pour la France de disposer d'un corps de bataille de blindés.

Animateur de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, il est le père fondateur de la Vème république, celle-ci se caractérisant notamment par l'élection du président au suffrage universel direct (1962).

Charles de Gaulle est né à Lille le 22 novembre 1890 dans une famille catholique et patriote. Il passe son enfance à Paris, fait ses études chez les Jésuites et opte très tôt pour la carrière des armes. Il est reçu en 1908 à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Après quatre années d'études il est nommé à Arras en 1912 comme sous-lieutenant.

Durant la Première Guerre mondiale, il est blessé trois fois au combat et est laissé pour mort lors de la bataille de Douaumont (1916). Fait prisonnier par les Allemands il tente à cinq reprises de s'évader, mais il est chaque fois repris. Il ne sera libéré qu'à l'Armistice, le 11 novembre 1918.

Poursuivant sa carrière militaire, le capitaine de Gaulle est envoyé en mission dans plusieurs pays (Pologne, Liban).

Durant l'entre-deux-guerres, il publie plusieurs ouvrages dans lesquels il critique la politique française de Défense : il soutient en particulier que l'armée doit être soumise aux décisions des hommes politiques et qu'il est nécessaire, pour la défense de la France, de constituer un corps de blindés susceptibles de faire face à la puissance mécanisée allemande (Le fil de l'Epée publié en 1932 et Vers l'armée de métier publié en 1934).

Parallèlement il commence à s'initier aux affaires de l'Etat : en 1931 il est en effet affecté au secrétariat général de la Défense nationale à Paris. Colonel en 1937, de Gaulle se voit confier le commandement du 507e régiment de chars à Metz.

Lors de la déclaration de guerre de la France et de l'Angleterre à l'Allemagne le 3 septembre 1939, il est nommé commandant par intérim des chars de la 5e Armée. Au moment de l'invasion allemande de Gaulle s'illustre à plusieurs reprises à la tête de son unité, arrêtant notamment les Allemands à Abbeville (27-30 mai 1940). Nommé général le 1er juin 1940, de Gaulle devient quelques jours plus tard sous-secrétaire d'État à la Défense nationale et à la Guerre, dans le gouvernement de Paul Reynaud.

Le 17 juin de Gaulle part pour Londres afin de poursuivre la guerre ; il lance un appel à la résistance sur les ondes de la BBC, le 18 juin. Général rebelle, il est condamné à mort par contumace en août. Reconnu par Churchill " chef des Français libres ", de Gaulle organise des forces armées qui deviendront les Forces françaises libres (FFL). Par ailleurs, il dote la France libre d'un gouvernement, le Comité national français, qui deviendra le Comité français de la Libération nationale (CFLN) le 3 juin 1943, après son arrivée à Alger.

À partir de 1942, de Gaulle charge Jean Moulin d'organiser en France le Comité national de la Résistance (CNR) dans lequel toutes les tendances des partis politiques, des syndicats et des mouvements de résistance doivent être représentées, afin de coordonner la lutte. Après le débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, de Gaulle insiste auprès du général Eisenhower, commandant en chef des armées alliées, pour que Paris soit libéré rapidement, alors que la stratégie prévoyait d'aller directement vers l'est sans passer par la capitale. Finalement la 2e DB du général Leclerc libère Paris le 25 août.

 

Une fois les combats terminés, de Gaulle entreprend, à la tête du gouvernement provisoire (GPRF), de reconstruire le pays. Il prend plusieurs mesures importantes (nationalisations des secteurs clés de l'économie, création de la Sécurité sociale). Mais, le 20 janvier 1946, il quitte le pouvoir, car il est en désaccord avec les orientations constitutionnels prises par la IVe République naissante. De fait, la Constitution adoptée en octobre 1946 le mécontente profondément. Il la critique à plusieurs reprises (discours de Bayeux, juin 1946), lui reprochant la faiblesse du pouvoir exécutif. Dès lors, de Gaulle entre dans l'opposition. En 1947, il lance un mouvement, le Rassemblement du peuple français (RPF), qui malgré de nombreuses adhésions et des succès nombreux lors des élections municipales  de 1947 décline dès les législatives de 1951. Commence alors, pour plusieurs années, « la traversée du désert » : de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises, rédige ses mémoires et voyage.

La France est confrontée depuis 1954 à une guerre de décolonisation en Algérie. Le 13 mai 1958, les Français d'Algérie lancent une insurrection à Alger pour affirmer leurs positions. Ils appellent de Gaulle au pouvoir.

Le président de la République française, René Coty, craint que cette crise dégénère en guerre civile. Sous la pression des événements, il propose à de Gaulle de devenir président du Conseil. De Gaulle accepte de revenir au pouvoir d'avoir les mains libres pour modifier les institutions. Pendant l'été 1958, il inspire la rédaction d'une nouvelle Constitution : celle-ci est approuvée lors d'un référendum le 28 septembre 1958, par près de 80 % des suffrages. La Ve République est née. Le 21 décembre 1958, Charles de Gaulle est élu président de la République française au suffrage universel indirect.

La tâche la plus urgente concerne l'Algérie. De Gaulle propose en 1959 l'autodétermination aux Algériens et organise en 1961 un référendum sur ce thème : 75% des Français disent " oui " à l'autodétermination de l'Algérie. Les partisans de l'Algérie française, mécontents, tentent en avril 1961 à Alger un putsch qui échoue. Les négociations entre Français et Algériens finissent par aboutir aux accords d'Evian, signés le 22 mars 1962, acceptés par référendum en France et en Algérie.

L'année 1962 marque un véritable tournant, tout d'abord sur le plan institutionnel : le Général propose l'élection du chef de l'État au suffrage universel. Cette réforme suscite une vive opposition, mais le référendum sur la révision constitutionnelle, avec 62,2 % de « oui », est un succès. En 1965, l'élection présidentielle au suffrage universel direct est mise en pratique pour la première fois.

Mis en ballottage au premier tour (avec 43,7% des voix), de Gaulle est finalement élu au second tour face à Mitterrand, avec 54,8% des voix.

Vis-à-vis de l'extérieur, de Gaulle mène une politique d'indépendance nationale, en dotant la France de ses propres moyens de défense : la première bombe atomique française éclate à Reggane, au Sahara, en février 1960. De Gaulle refuse la tutelle des Etats-Unis et retire en 1966 la France du commandement intégré de l'OTAN - mais la France reste membre de l'Alliance atlantique.

Dans le même temps, la France entre dans la Communauté économique européenne (CEE) le 1er janvier 1959.

Le pays est confronté à une crise très importante en mai 1968. Les étudiants organisent de vastes manifestations, rejoints par les ouvriers qui déclenchent une grève générale. De Gaulle réussit à apaiser la situation en accordant certains avantages aux ouvriers. Le 27 avril 1969, il soumet aux Français un projet sur la régionalisation et la réforme du sénat. Sa proposition est rejetée par référendum par 52,4% des voix. Désapprouvé par les Français, il estime n'avoir plus leur confiance et préfère démissionner.

Charles de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises et poursuit l'écriture de ses Mémoires ; il meurt le 9 novembre 1970.

Conformément à son testament, de Gaulle ne reçoit pas de funérailles nationales. Il est enterré auprès de sa fille Anne, avec une simple inscription sur sa tombe : Charles de Gaulle 1890-1970.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA Photos Service historique de l'armée de terre