La nécropole nationale Les Chesneaux

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Nécropole nationale Les Chesneaux. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Chateau-Thierry

 

Située aux Chesneaux, cette nécropole nationale regroupe les dépouilles de 2103 soldats décédés lors des combats qui se sont déroulés, en 1918, dans la région. Ce cimetière est aménagé pour réunir les corps des combattants exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires. Au titre de la Grande Guerre, il rassemble près de 2088 corps dont 698 soldats en deux ossuaires. Neuf Britanniques dont deux inconnus et un homme de la Croix -Rouge britannique attaché à l'armée française et quatre Russes y reposent également.

Pour la Seconde Guerre mondiale, seuls deux soldats sont inhumés : Charles de Rouge, aspirant au 1er bataillon de chars, décédé le 10 juin 1940 à Sézanne (tombe n° 1378) et le lieutenant Pierre Charles PAIN (tombe 585).

 

La résistance alliée au Friedensturm, la seconde bataille de la Marne

Au printemps 1918, les Allemands peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, les troupes allemandes attaquent. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front est rompu dans la Somme et dans l’Oise. Tout au long du printemps 1918, les Allemands poursuivent leur effort. Le 27 mai, mobilisant toutes leurs ressources, ils lancent, sur un front de 90 km, une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames et en Champagne en vue de séparer les armées alliées du nord de celles de l'est. Sous cette pression, les lignes françaises sont, à leur tour, enfoncées. Le 31, de Château-Thierry à Verneuil, la rive droite est sous le contrôle de l'ennemi. Château-Thierry et la cote 204 deviennent le pivot du nouveau front où l'ennemi a formé une poche de 50 km.

Comme en septembre 1914, Paris est menacée. À la hâte, à l'ouest de Château-Thierry, le haut-commandement allié engage les troupes américaines. À l'est, il faut enrayer la progression ennemie dans la vallée de la Marne. Les Allemands cherchent à prendre le contrôle de l'axe Epernay-Dormans qui ouvre la route vers Paris. Assurant la défense de la Montagne de Reims, les Français soutenus par les Britanniques et les Italiens résistent aux assauts répétés des Allemands. Le 15 juillet, Ludendorff engage ses dernières forces. De Longpont à Bligny, ce sont trente divisions qui sont concentrées. Au terme d’un violent bombardement, les fantassins allemands atteignent la Marne sur laquelle des passerelles ont été jetées. Devançant cet assaut, les Français se replient sur d’autres positions. Seuls des postes d’observation persistent pour signaler l’avancée des colonnes ennemies prises sous le tir des contre-batteries. Les Français et leurs Alliés infligent ainsi de lourdes pertes aux Allemands.

Le 17, Ludendorff doit admettre que son offensive est un échec avec la perte de 400 canons et de 20 000 soldats faits prisonniers. Pour la 4e armée du général Gouraud et les Alliés, la victoire semble acquise. Le 18 juillet, une puissante contre-attaque est lancée. C’est le second "miracle" de la Marne. Les Français parviennent à s’emparer des objectifs stratégiques, dominant ainsi la rive droite de la Marne. Le 19, Foch cherche à réduire la poche de Château-Thierry. Faute de ressources humaines et matérielles, les Allemands sont débordés et lâchent progressivement leur position, évacuant ainsi la rive sud de la Marne. En août, Paris est définitivement dégagée. Soissons, Château-Thierry et plus de 200 villages sont délivrés. Le 4 août, la poche est définitivement résorbée. Près de 200 000 soldats français sont tués ou blessés du 15 au 30 juillet 1918. À l’automne, les Alliés entament, sur un front de 400 km, la poursuite, talonnant ainsi l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Les Américains à Château-Thierry

En mai 1918, le général Foch se tourne vers Pershing pour disposer rapidement d'un soutien militaire des Etats-Unis, entrés en guerre en avril 1917. Pour endiguer l'avancée ennemie, deux divisions sont déployées dans la région de Château-Thierry. Pour la plupart de ces hommes, c'est le baptême du feu. Le 4 juin, au prix de pertes importantes, le mouvement est enrayé et, le 6, la 2e division américaine (DIUS) reprend l'initiative notamment au Bois Belleau. Les contre-attaques sont nombreuses et violentes. Les Américains s'accrochent puis le 9, se replient afin de pilonner les positions ennemies.

Le 11, les combats reprennent et se transforment en corps à corps. Le 25 juin, au terme de bombardements et d'assauts toujours plus violents, le bois Belleau est aux mains des Américains.

À Château-Thierry, un imposant mémorial, Rock of the Marne, est inauguré en 1933, en souvenir de l'offensive du 18 Juillet 1918, lors de la seconde bataille de la Marne. Construit par l'architecte Paul Philippe Cret aidé d'Achille-Henri Chauquet, il rappelle l'engagement des Américains aux côtés des Français lors de la seconde bataille de la Marne notamment sur la cote 204.

 

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Infos pratiques

Adresse

Château-Thierry
Entre la rue Léon Lhermitte et la rue Massure-aux-Lièvres

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument "le Linceul" œuvre du sculpteur Jacopin qui a représenté un soldat du 1er empire, abandonné aux corbeaux

La nécropole nationale de Dormans

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Nécropole nationale de Dormans. © ECPAD

 

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Dans cette nécropole nationale reposent les dépouilles d’environ 2 000 soldats décédés lors des combats qui se sont déroulés, en 1918, dans la région. Ce cimetière est aménagé de 1918 à 1922 pour réunir les corps des soldats exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires de la région (Anthenay, Igny-Comblizy, Soilly, Vandières). Au titre de la Grande Guerre, reposent près de 1 895 soldats français dont 661 inhumés dans deux ossuaires, 22 Britanniques, notamment des aviateurs de la Royal Air Force. Par ailleurs, depuis 1954, les corps de 34 combattants morts pour la France en juin 1940, dont sept inconnus, sont rassemblés ; parmi eux deux frères jumeaux, Albert et Henri Adda, incorporés au 173e régiment d’infanterie alpine, décédés respectivement le 9 juin 1940 à Maizy (tombe 1292) et le 13 juin 1940 à Festigny (tombe 1291). Le cimetière allemand mitoyen, regroupe près de 2 000 soldats dont beaucoup tombés en 1918 issus de régiments de Thuringe, de Saxe ou de Prusse orientale.

 

La résistance alliée au Friedensturm, la seconde bataille de la Marne

Au printemps 1918, les Allemands peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, les troupes allemandes attaquent. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Une brèche s'ouvre alors à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

Tout au long du printemps 1918, les Allemands poursuivent leur effort. Le 27 mai, mobilisant toutes leurs ressources, ils lancent, sur un front de 90 km, une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames et en Champagne pour séparer les armées alliées du nord de celles de l'est. Sous cette pression, les lignes françaises sont enfoncées. Comme en septembre 1914, Paris est menacée. A la hâte, à l'ouest de Château-Thierry, le haut-commandement allié engage les troupes américaines. À l'est et sur la montagne de Reims, il cherche à enrayer la progression ennemie dans la vallée de la Marne. Les Allemands souhaitent contrôler de l'axe Epernay-Dormans qui ouvre la route vers Paris. Assurant la défense de la Montagne de Reims, les Français soutenus par les Britanniques et les Italiens résistent aux assauts répétés des Allemands qui perdent les terrains nouvellement conquis.

Le 15 juillet, Ludendorff engage ses dernières forces. De Longpont à Bligny, ce sont trente divisions qui sont concentrées. Au terme d’un violent bombardement, les fantassins allemands atteignent la Marne sur laquelle des passerelles ont été jetées, depuis Gland jusqu’à Mareuil, sur un front de 20 km. Devançant cet assaut, les Français se replient sur d’autres positions. Seuls des postes d’observation persistent pour signaler l’avancée des colonnes ennemies prises sous le tir des contre-batteries. Les Français et leurs Alliés infligent ainsi de lourdes pertes aux Allemands.

Le 17, Ludendorff doit admettre que son offensive est un échec avec la perte de 400 canons et 20 000 prisonniers. Pour la 4e armée du général Gouraud et les Alliés, la victoire semble acquise. Le 18 juillet, une vaste et puissante contre-attaque est lancée. Les Français parviennent à s’emparer des objectifs stratégiques, dominant ainsi la rive droite de la Marne. Faute de ressources humaines et matérielles, les Allemands sont débordés et lâchent progressivement leur position. En août, Paris est définitivement dégagée. Soissons, Château-Thierry et plus de 200 villages sont délivrés. C’est le second « miracle » de la Marne. A l’automne, les Alliés entament la poursuite de l’ennemi, sur un front de 400 km, jusqu’au 11 novembre 1918.

Le mémorial des deux batailles de la Marne

Au cœur des combats de septembre 1914, la ville de Dormans est relativement épargnée par les opérations militaires. Pour autant, elle devient, en juillet 1918, l'un des enjeux majeurs. Attaquée par trois divisions allemandes, elle est défendue par la 51e division française qui doit provisoirement abandonner leurs positions. Le 20, elle est définitivement dégagée de la pression ennemie.

En ce lieu symbolique, un mémorial honorant le sacrifice des combattants français et alliés engagés lors des deux batailles de la Marne est érigé de 1921 à 1931, grâce à l'engagement de Mme de la Rochefoucauld, du cardinal de Reims, de l'évêque de Châlons, d’autorités militaires et de nombreux donateurs. Avec l’ossuaire de Douaumont, la basilique de Notre-Dame de Lorette, le mémorial du Hartmannswillerkopf, ce mémorial est un des quatre monuments nationaux érigés par souscription après la Grande Guerre. Conçu par les architectes Marcel et Closson, ce bâtiment d’inspiration gothique s'articule autour de deux chapelles commémoratives illustrées de vitraux patriotiques. À l'extérieur, se dresse une lanterne des morts, rappelant le sacrifice et le deuil de nombreuses familles. Un ossuaire rassemble les restes de près de 1500 soldats, pour la plupart inconnus.

Le ministère de la défense a apporté, à partir de 2014, son soutien à la ville de Dormans, propriétaire du site, pour la restauration de l’ensemble du mémorial.

 

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Adresse

Dormans
À 16 km à l'est de Château-Thierry, sur la RN3, à la sortie nord-est de Dormans

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Cormicy

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Nécropole nationale de Cormicy. © ECPAD

 

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Témoignant de la violence des combats qui se sont déroulés dans la région, la nécropole de la Maison bleue à Cormicy regroupe, au titre de la Grande Guerre, 14 431 corps de soldats français et deux Britanniques ainsi que huit combattants français et deux Britanniques tués au cours de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci est aménagée successivement de 1922 à 1934 pour y rassembler les corps de soldats exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires de la vallée de la Vesles, puis plus récemment en 2007, date ont été inhumés, en ce lieu, les corps exhumés de la nécropole d’Hermonville. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 6 945 soldats.

Parmi ces combattants repose le corps de Max Brasseur, mitrailleur au sein de l’escadrille R210 (Tombe 6688). Le 6 avril 1917, cet homme fut mortellement blessé au ventre lors d’une mission. Dans le cimetière communal, est inhumé, sans signe distinctif particulier, la dépouille du général Jean Louis Théodore Lucien Rousseau mort pour la France, à la tête de ses hommes, le 20 septembre 1914. Pour sa part, le général Baratier, ancien membre de la mission Marchand, a été tué le 17 octobre 1917 lors d’une inspection sur le front de Cormicy.

À Cauroy-lès-Hermonville (commune voisine de Cormicy), se trouve la tombe collective dite "des 3 colonels du 5e RI" où reposent Ernest Lucien Doury, mort pour la France le 14 septembre 1914, Marie Maurice De Lardemelle, mort pour la France le 17 septembre 1914 et Emile Nicolas Adolphe Bouteloupt, mort pour la France le 25 septembre 1914.

 

En dépit du sursaut allié de septembre 1914 sur la Marne et malgré les tentatives de débordement de l'automne, chacun des belligérants s'enterre. C'est le début de la guerre de position au cours desquels les premiers combats sont éprouvants, notamment dans ce secteur où les Allemands se sont repliés sur le sommet de la cote 108. Tout au long de la guerre, celui-ci, situé entre la Champagne et le Chemin des Dames, est des plus disputés.

Les combats de la cote 108

La cote 108 surplombe la vallée de l’Aisne et celle de la Loivre, contrôlant la route de Reims mais domine aussi le canal latéral à l'Aisne et le canal de l'Aisne à la Marne. Constituant ainsi un observatoire unique dans la région, cette colline est le théâtre de multiples assauts français en vue de bousculer les troupes allemandes. Une longue guerre de mines s’en est suivie ravageant peu à peu la colline, creusant de larges entonnoirs encore visibles aujourd'hui. Constituant l'extrémité est du Chemin des Dames, la cote 108 a été âprement disputée en avril 1917, date à laquelle, l'ennemi est chassé de cette position.

Aux premiers jours de l'automne 1914, le village de Cormicy se trouve à l'arrière des lignes françaises. Zone de repos pour les troupes, ce village accueille les états-majors et de nombreuses batteries d'artillerie. Progressivement, le bourg est pilonné. Le 27 mai 1918, d'intenses combats se déroulent entre et Britanniques et Allemands. Fin septembre, le site est sous contrôle des Français.

Au terme de la guerre, Cormicy est entièrement détruit, tout comme les hameaux de Sapigneul et de La Neuville qui ne seront jamais reconstruits. Aujourd’hui, la commune de Cormicy dont il ne reste plus que quatre habitations d’avant 1915 conserve le souvenir des deux villages considérés comme Morts pour la France.

L'emploi des premiers chars d'assaut au cours de la Grande Guerre

La nécropole de Cormicy est située à quelques kilomètres de Berry-au-Bac où se déroule le premier déploiement des français.

Depuis l'automne 1914, chaque belligérant dresse, de la mer du Nord à la frontière suisse, un réseau infranchissable de tranchées appuyées par des blockhaus équipés de mitrailleuses. Malgré des efforts renouvelés, l'infanterie ne parvient pas à rompre le front. Les Alliés conçoivent alors un engin spécial, capable de se déplacer sur un terrain bouleversé et de franchir d'un seul bond l'enchevêtrement des tranchées. L'artillerie spéciale est née. En dépit d'imperfections techniques et tactiques notables, ces cuirassés terrestres mobiles et puissamment armés sont d'abord engagés sur la Somme (septembre 1916 – Bataille de Flers) puis au Chemin des Dames (avril 1917) avant de s'imposer, en 1918, comme l'arme de la Victoire.

 

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Adresse

Cormicy
À 17 km au nord-ouest de Reims, en bordure de la RN 44

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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En résumé

Eléments remarquables

Tombe du général Baratier, mort pour la France le 17 octobre 1917

La nécropole nationale de Pontavert

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Nécropole nationale de Pontavert. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale de Pontavert, également appelée "Beaurepaire", rassemble près de 7 000 corps de soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale, dont un grand nombre repose en tombes individuelles. 54 Russes y sont également inhumés. Créé en 1915, ce cimetière est aménagé de 1920 à 1925 pour recevoir les corps initialement inhumés dans les environs de Pontavert, ceux reposant dans les cimetières allemands de Sissonne, Coucy-le-Eppes, Amifontaine, Nizy-le-Comte, ceux des cimetières français de Beaurieux, Samoussy, Guyencourt, Meurival, La-Ville-aux-Bois, et Vassogne.

Parmi les soldats inhumés repose le corps de Jules-Gérard Jordens, mort à deux jours de son 31e anniversaire. Né en 1885 à Nice, ce poète français est mobilisé au 246e régiment d’infanterie (RI) comme brancardier. Affecté dans l’Aisne, puis en Artois, il est tué au Bois-des-Buttes en 1916. Le nom de cet homme de lettres figure au Panthéon parmi ceux des 560 écrivains officiellement "Morts pour la France". Par ailleurs, Robert André Michel, archiviste et paléographe de renom disparait, le 13 octobre 1914, à Crouy.

Un carré spécifique regroupe les tombes de 67 britanniques tués en octobre 1914 et en mai-octobre 1918. Ces restes mortels ont été exhumés des cimetières militaires français de Meurival, Gerniyourt, Guyencourt, Pontavert et Beaurieux. Au terme de la contre-offensive sur la Marne, le British Expeditionary Force est engagé entre la 5e armée française et la 6e armée française où il se déploie, en direction de Laon, entre Soissons et Craonne. Mais la résistance ennemie comme l’usure des troupes ne permettent pas de bousculer les forces allemandes. Au terme de ces combats éprouvants, les Britanniques, à la demande de leur commandement, gagnent les Flandres. Au printemps 1918, quelques contingents reviennent dans cette région.

 

Pontavert, un village proche de la zone des combats

Situé sur la rive droite de l’Aisne, le village de Pontavert se trouve, depuis longtemps, sur les axes d’invasions. Le 15 septembre 1914, au terme de la contre-offensive sur la Marne, les Français s’emparent des ruines de Pontavert, à proximité duquel le front se fige à l’est, vers le Bois des Buttes. Dominant les alentours, ce site, aux mains des Français, est convoité par les troupes allemandes cantonnées dans le village voisin et qui occupent les villages de Craonne, Corbeny et La Ville-au-Bois. Une partie du bois est tenue par les deux camps et est dénommée "Bois franco-allemand". De décembre 1914 à mai 1915, le secteur est progressivement aménagé, renforcé de tranchées, boyaux et abris. Au printemps 1915, le mitrailleur Roland Dorgelès, auteur des Croix de Bois, y séjourne tout comme le lieutenant Charles de Gaulle.

En mars 1916, les Allemands s’emparent du bois. Sur l'Aisne, l'ennemi ouvre, le 10, un feu d'artillerie sur les positions françaises de l'arête du Chemin des Dames, depuis le hameau de Troyon à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Craonne, jusqu'à Berry-au-Bac. Après plusieurs heures de bombardement, les Allemands occupent un saillant formé par les lignes françaises. Un combat très vif a lieu ; depuis le 10, la canonnade n'a pas cessée dans cette région. Certains soldats du 96e régiment d’infanterie refusent de monter en ligne, quatre d’entre eux seront fusillés à Roucy. C’est au cours de l’un de ces combats que, le 17 mars 1916, le poète Guillaume Apollinaire reçoit un éclat d’obus. Atteint à la tête, il est évacué puis trépané. Affaibli par sa blessure et l’opération, il succombera de la grippe espagnole en novembre 1918.

En avril 1916, une attaque d’envergure allemande sur le Bois des Buttes ne permet pas aux troupes françaises de reprendre la position. Le bois retombe dans l’oubli jusqu’à l’offensive d’avril 1917 où il devient, avec le village, un objectif stratégique.

Les combats du Bois des Buttes, avril 1917

La zone forestière ne permet pas une préparation aisée, car les arbres cachent les défenses allemandes. Trois sommets principaux culminent à 93, 95 et 96 mètres d'altitude et des équipes de nettoyeurs composés de grenadiers ou de sapeurs équipés de lance-flammes opèrent sur ce secteur.

Le 11 avril 1917, la préparation d’artillerie débute, les bataillons se partagent les objectifs : cote 96, cote 92, et le village. La cote 96 est prise avec peu de pertes, mais l'avancée est ensuite ralentie dans le col entre les cotes 92 et 96, au sud de la cote 92. Les hommes avancent péniblement jusqu'à une tranchée fortement tenue, mais les mitrailleuses ennemies tirant du village empêchent toute occupation du col. Toutefois le 16 avril 1917, l’attaque du bois se solde par un succès français malgré de fortes pertes humaines. Au total, l’offensive permet la prise de 6 canons, 50 mitrailleuses, une trentaine de Minenwerfer et 1 458 prisonniers allemands. Côté français, 122 hommes et officiers du 31e RI ont perdu la vie et 296 sont blessés. Un monument est érigé à la mémoire des soldats du 31e RI dans le cimetière provisoire "Monaco" puis dans les années 1920 est déplacé à la nécropole de Pontavert.

Ensuite le secteur reste calme jusqu’à la seconde bataille de la Marne en mai 1918. A la fin de la guerre, le village de Pontavert est anéanti. Cité à l’ordre de l’armée le 17 octobre 1920, Pontavert est parrainé par le Cantal dont le soutien permet de reconstruire le village.

Au printemps 1940, Pontavert subit à nouveau les outrages de la guerre.

 

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Adresse

Pontavert
Côte sud-est de la route de Soissons, sur la D925

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts du 31e RI 1914-1918

La nécropole nationale de Craonnelle

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Nécropole nationale de Craonnelle. © Guillaume Pichard

 

 

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Aménagée pendant la guerre à proximité d'un poste de secours, la nécropole nationale de Craonnelle regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des batailles du Chemin des Dames en 1914-1918. Au lendemain de la guerre, ce cimetière est aménagé pour réunir d’autres combattants inhumés sur le plateau de Californie et des Casemates, ou ceux enterrés dans les cimetières provisoires des postes de secours des Flandres, à Oulches, de Vassogne, de Jumigny, de Craonne, du Moulin de Vauclair. Cette nécropole rassemble près de 4 000 corps français dont près de la moitié reposent dans deux ossuaires. Vingt-quatre combattants britanniques et deux Belges y sont également inhumés.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille d’Auguste Hourcade (Tombe 228). Né en 1892, le jeune poète et critique d’art, caporal au 34e RI, meurt le 21 septembre 1914 à Oulches.

Dès les premières semaines du conflit jusqu'à ses derniers sursauts, le plateau calcaire du Chemin des Dames qui domine la vallée de l'Aisne au sud et la vallée de l'Ailette au nord, sont âprement disputés. Observatoire naturel, cette position est un verrou stratégique qui domine à la fois la plaine de Reims et celle de Soissons.

Poursuivant l'ennemi défait sur la Marne, Français et Anglais franchissent l'Aisne, le 13 septembre 1914. Mais très vite, les Allemands s'accrochent au plateau du Chemin des Dames. Après des combats acharnés, l'ennemi parvient, en novembre 1914, à rester seul maître du plateau qui se transforme progressivement en véritable forteresse.

L'offensive du Chemin des Dames

En avril 1917, au cœur des enjeux, ce plateau voit le déploiement d'une puissante offensive française mais avec le repli allemand sur la ligne Hindenburg, le plan initialement imaginé est caduc. Pourtant, le général Nivelle maintient son projet qui concentre, pour les Français, 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons, soit un canon tous les 12 mètres. De plus, 128 chars français sont engagés pour la première fois. Au total plus d’un million d’hommes sont rassemblés.

Le 2 avril, le feu de l'artillerie est déclenché mais cette intense préparation n’a détruit que très partiellement les défenses allemandes. Aussi, le 16 avril, quand les premières vagues s’élancent, elles se heurtent aux barbelés et sont fauchées par le feu des mitrailleuses allemandes. Pourtant, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, les assauts se prolongent jusqu’au lendemain mais l’offensive est un échec. L'autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont mis hors de combat dont 40 000 morts. Chaque division perd en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames. Les tirailleurs sénégalais, notamment perdent plus de 7 000 hommes sur 16 500 engagés (40-45%) dans les premières journées.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, une série d’opérations et de contre-attaques est lancée pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. Les fantassins des deux camps supportent les plus extrêmes souffrances En octobre 1917 se déroule la bataille de la Malmaison dont l'objectif est la prise de l'ancien fort de la Malmaison à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

Les combats de 1918 au Chemin des Dames

Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement la crête du Chemin des Dames et atteignent la Vesle. Soissons est occupée et Reims est sous les tirs directs de l'artillerie. Le 30, les Allemands atteignent la Marne. Les Français se replient, le front est rompu. L'assaillant est à 60 kilomètres de Paris où le bruit sourd du canon se fait entendre. C'est la seconde bataille de la Marne.

Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent et repoussent les forces épuisées de l'ennemi. Appuyée par les chars, l’armée Mangin progresse rapidement. Soissons est libérée le 2 août. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage au centre et à l'est du Chemin des Dames. Le 10 octobre, un mois avant l’armistice, les Allemands abandonnent définitivement le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Infos pratiques

Adresse

Craonnelle 02160
À 24 km au sud-est de Laon, en bordure du CD 18 (Craonne / N2)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Soupir n° 2

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Nécropole nationale de Soupir n° 2. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_2_Soupir

 

La nécropole nationale de Soupir n°2 regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes batailles du Chemin des Dames. Édifié en 1934 pour inhumer les corps de combattants que l’on continuait de découvrir dans le secteur, ce cimetière rassemble 2 829 corps de soldats tombés lors des deux conflits mondiaux. Parmi ces sépultures, 2 216 Français dont 250 en ossuaire, 26 Russes, cinq Belges (dont quatre victimes civiles), deux Britanniques inconnus. Pour la Seconde Guerre mondiale, 545 Français sont enterrés ainsi que 33 Belges dont 30 victimes civiles. À leur côté, repose également le corps de Pierre Muller, sous-lieutenant au 9e bataillon de tirailleurs algériens, décédé le 17 septembre 1958 en Algérie (tombe n° 2361).

 

Le Chemin des Dames, un secteur majeur du front de la Grande Guerre

Dès les premières semaines, le plateau du Chemin des Dames est un enjeu pour les belligérants qui peuvent, en occupant cette position stratégique, observer les plaines de Reims et de Soissons. Après le sursaut allié sur la Marne, l'ennemi se replie sur le plateau qui est progressivement fortifié. Dès l'automne 1914, de violents combats se déroulent dans le secteur de Vailly-sur-Aisne, Crouy ou sur la cote 132.

À la veille du printemps 1917, les Français projettent de déployer une puissante offensive dans ce secteur épargné. Mais, le repli allemand sur la ligne Hindenburg impose au général Nivelle de revoir les orientations de cette opération. Au matin du 16 avril, après un intense bombardement dont l'efficacité est limitée, les premières vagues s’élancent. Après avoir gravi les pentes du plateau, elles se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses allemandes. Au prix d'importants sacrifices, les Français atteignent la crête du plateau. Le 17, malgré des conditions météorologiques difficiles, ils poursuivent leur effort. Faute de succès, l’autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

Au bord de l’effondrement le moral des Français vacillent. Devant l'échec de cette offensive, des mouvements de mutineries éclatent dans les rangs de quelques unités, qui refusent de monter en première ligne. Devant l'amplification de cette contestation en mai 1917, les autorités militaires réagissent. Les arrestations sont nombreuses. Les soldats considérés comme les plus actifs sont jugés et condamnés par des tribunaux militaires.  Plus de 500 condamnations à mort sont prononcées, puis commuées par le pouvoir politique. Près de trente sont, pourtant, exécutés. En parallèle, un système de rotation plus efficace et de permissions est instauré.

Au cours de l'été, de nouvelles attaques aux objectifs plus limités sont lancées contre les positions stratégiques du Plateau, notamment à Craonne et Laffaux. Durant cette bataille, des ambulances sont ouvertes dans ce secteur. Peu à peu, les brancardiers enterrent en ce lieu les dépouilles de soldats décédés dans ce secteur.

Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement le Chemin des Dames. Le front est rompu. Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent, repoussant l'ennemi. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage. Les Allemands abandonnent définitivement le 10 octobre, un mois avant l'armistice, le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Soupir
À 25 km à l'est de Soissons, en bordure du CD 925 (Soissons/Neufchâtel-sur-Aisne)

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La nécropole nationale de Crouy

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Nécropole nationale de Crouy. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Crouy

 

Se situant sur l’axe principal Chauny-Soissons, la nécropole nationale de Crouy regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles du Chemin des Dames entre 1914 et 1918. Créé en 1917, lors de l’offensive d’avril, le cimetière est ensuite réaménagé de 1920 à 1924 pour réunir d’autres corps de soldats inhumés dans les cimetières provisoires de de Bucy-le-Long et de Missy-sur-Aisne. Cette nécropole rassemble près de 3 000 corps dont 2 941 Français (1 476 sont ensevelis dans deux ossuaires) et 50 soldats britanniques tombés principalement en septembre-octobre 1914. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, un combattant français et deux combattants polonais y reposent également.

 

Les combats de Crouy, 1914-1915

Dès les premières semaines du conflit jusqu'à la fin de la guerre en 1918, le plateau calcaire du Chemin des Dames qui domine la vallée de l'Aisne au sud et la vallée de l'Ailette au nord, est âprement disputé. Observatoire naturel, cette position est un verrou stratégique qui domine à la fois la plaine de Reims et celle de Soissons. Le 12 septembre 1914, poursuivant l'ennemi défait sur la Marne, les Alliés franchissent l'Aisne. A la mi-octobre 1914, la 6e armée française du général Maunoury tient le secteur de Soissons. Le 30 octobre, les Allemands occupent Vailly-sur-Aisne qui se situe au cœur des combats. En novembre, le plateau est aux mains de l’ennemi qui le transforme progressivement en véritable forteresse.

Pour dégager Soissons de la pression ennemie et prendre position sur la route menant à Laon, les Français, soumis aux crues de l’Aisne, attaquent le 25 décembre 1914 dans le secteur de Crouy. Le 1er janvier 1915, les positions ennemies sont bombardées. Le 8 janvier 1915, après plusieurs explosions de mines, l’assaut est donné. Malgré la prise des premières lignes ennemies sur le plateau, les hommes de la 55e division du général Berthelot ne peuvent exploiter leur succès car l’adversaire réagit rapidement. Le 12 janvier, il contre-attaque violemment, rejetant les Français sur la rive sud de l’Aisne. La lutte est acharnée, notamment sur les pentes de la cote 132. Au cours de ces combats, Albert Tastu, ingénieur des mines, disparaît. Encerclé avec ses hommes dans la grotte des Zouaves, cet officier au 289e RI résiste vaillamment et meurt sous les balles ennemies. Paris semble à nouveau menacée. Le 13 janvier, les Français se replient plus au sud et le front se fige aux portes de Soissons. Epuisés et mal ravitaillés en raison d’une crue de l’Aisne, les Français ont subi des pertes importantes. En six jours seulement, 12 000 hommes dont 1 800 pour le seul 60e régiment d’infanterie sont mis hors de combat. Cet échec émeut l’opinion publique et fait de cet épisode "l’affaire de Crouy" que l’écrivain-combattant, Henry Barbusse, relate dans son livre Le Feu, prix Goncourt en 1916. Engagé volontaire au 231e régiment d’infanterie, il prit part à cet engagement. La presse est censurée et plusieurs généraux comme Berthelot sont sanctionnés.

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général Nivelle maintient son attaque, en avril, sur le Chemin des Dames. Pour soutenir cet effort, il engage 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons et pour la première fois par 128 chars. Au total, plus d’un million d’hommes sont concernés par cette opération

Le 2 avril, l’artillerie pilonne les positions allemandes qui sont partiellement détruites. Aussi, au matin du 16 avril, les premières vagues se heurtent aux barbelés et sont fauchées par les mitrailleuses ennemies. Pourtant, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, les assauts se prolongent au lendemain. L'autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont mis hors de combats dont 40 000 morts. Chaque division perd en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, une série d’opérations et de contre-attaques est lancée pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux.

Les fantassins des deux camps supportent les plus extrêmes souffrances En octobre 1917 se déroule la bataille de la Malmaison dont l'objectif est la prise de l'ancien fort de la Malmaison à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

En octobre 1920, enjeu des combats acharnés de 1915, les ruines de Crouy, après avoir éprouvées les souffrances de l’occupation, sont citées à l’ordre de l’armée.

 

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Adresse

Crouy
À 5 km au nord-est de Soissons, rue Maurice Dupuis

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La nécropole nationale de Villers-Cotterêts

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Nécropole nationale de Villers-Cotterêts. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Villers-Cotterêts regroupe les dépouilles de 3 411 soldats français dont 933 sont inhumés dans deux ossuaires, quatre Britanniques et quatre Russes décédés lors de la Première Guerre mondiale et dix combattants français morts pour la France entre 1939 et 1940. Ce cimetière a été créé en 1914 afin d'y réunir les corps des blessés décédés dans les hôpitaux de la ville entre 1914 et 1918. Elle a été aménagée de 1920 à 1926 puis en 1936 afin de rassembler les corps exhumés de cimetières communaux de l’Aisne.

Parmi les combattants, reposent plusieurs soldats du bataillon mixte du Pacifique, tel que A Taunina Teuruaru décédé le 27/10/1918 à l’Ambulance 18/7 à Villers-Cotterêts (tombe n° 2207). Venant de Polynésie française, ces hommes sont morts lors des combats pour la prise de Vesles, de Caumont et de la ferme du Petit Caumont située dans la plaine du Marlois (Aisne).

Villers-Cotterêts une ville de l’arrière front

Au début de septembre 1914, les Français ne peuvent tenir la ville, où avait été ouvert provisoirement, dans l'école des garçons, l’hôpital militaire temporaire n°106. Après le sursaut victorieux sur la Marne, les Français installent le quartier général de la 6e armée. Grâce à sa gare régulatrice, Villers-Cotterêts devient une ville de l'arrière front où transitent munitions, matériels et vivres. Pour soigner les blessés, des structures sanitaires comme l’hôpital n°22 installé dans le parc du château, sont ouvertes. Ceux qui succombent dans les baraquements, situés derrière le château, sont alors inhumés dans un cimetière provisoire qui devient, après la guerre, la nécropole nationale.

Des tirailleurs kanak dans l’Aisne : Le bataillon mixte du Pacifique

Le bataillon mixte du Pacifique (BMP) est composé de soldats canaques, calédoniens ou tahitiens. D’août à octobre 1917, ces hommes renforcent leur position située dans le secteur de l’Ailette (Chemin des Dames). A partir de juin 1918, ils sont engagés dans la bataille du Matz. Rattaché au 418e régiment d'infanterie (RI), le bataillon mixte prend part à l’attaque meurtrière du plateau de Pasly près de Soissons. Le 25 octobre 1918, le BMP est en première ligne pour la prise de Vesles, Caumont et de la ferme du Petit Caumont. En quelques heures, 32 Kanak, dix Tahitiens et cinq Calédoniens tombent au Champ d'honneur. Le 10 décembre 1918, le BMP reçoit une citation collective à l’ordre de la 10e armée française. Aujourd'hui, les nécropoles nationales de Flavigny-le-Petit, Soupir, Amblen ou de Cerny-en-Laonnois conservent les restes mortels de ces combattants.

La seconde bataille de la Marne, juillet 1918

Après les succès militaires allemands du printemps 1918 dans l’Oise ou l’Aisne, le dispositif défensif allié demeure fragile. Les Français ont ainsi été repoussés au sud de la Marne. L'ennemi occupe Soissons ou Château-Thierry et cherche encore à pousser leur avantage. Dans un ultime effort, l'adversaire lance d'importantes offensives en différents secteurs du front. L'une de ces Friedensturm, (ruée pour la paix) débute, le 15 juillet 1918, dans la région de Fère-en-Tardenois. L'objectif ennemi est de s'emparer des infrastructures ferroviaires et routières facilitant ainsi l'approvisionnement logistique des troupes.

Au terme d'un violent bombardement, les troupes d'assaut s’élancent entre l'Aisne et l'Ourcq. Bousculant les Français, certaines parviennent à franchir la Marne. À l'ouest, Dormans tombe. Le front est rompu mais les alliés s’accrochent, au point que, le 17 juillet, la situation est rétablie. Français, Américains, Italiens et Britanniques contre-attaquent sur un front de 50 kilomètres. Appuyée par l’artillerie et grâce à l’emploi massif des chars et de l’aviation, l’armée du général Mangin, concentrée dans la forêt de Villers-Cotterêts, progresse rapidement, remontant vers l’Ourcq. Le 20, les Allemandes se replient derrière la Marne. Le 21 Château-Thierry est libérée par les troupes françaises et américaines.

Au cours de l’été, les alliés poursuivent leur effort, accablant plus encore l’ennemi. La Grande Guerre trouve son dénouement à l’automne, lorsque les fronts périphériques d’Orient et d’Italie s'effondrent. Asphyxiée sur le plan économique et frappée par la guerre civile, l’Allemagne accepte, le 11 novembre 1918, de signer l'armistice.

 


 

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Adresse

Villers-Cotterêts
À 22 km au sud-ouest de Soissons, avenue de Compi

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La nécropole nationale de Senlis

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Nécropole nationale de Senlis. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Senlis regroupe les dépouilles de soldats tués lors des grandes offensives du printemps 1918. Créée en juin 1918, à proximité de l’hôpital militaire, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1921 pour rassembler les corps d’autres soldats inhumés initialement dans les cimetières militaires provisoires d'Ognon, de Gouvieux, de Chantilly et de Vineuil. Au total, reposent, en ce lieu, 1 146 soldats français au titre de la Première Guerre mondiale. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 78 combattants. Aux côtés de ces hommes, sont enterrés 136 soldats britanniques, principalement des 15e et 34e divisions écossaises, et deux Russes. Quatre soldats français morts lors de la Deuxième Guerre mondiale y reposent également.

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes atteignent l'Oise et marchent vers Paris. Mis en déroute, l'ennemi se replie vers le nord-est de l’Oise et se fixe sur de solides positions. Jusqu’en 1918, ce front est à l’écart des opérations de grande ampleur, même si des combats localisés cherchent à contrôler des lieux stratégiques, tels que la colline de Lassigny, le plateau de Toutvent ou le Bois des Loges.

Les batailles de l’Oise, Noyon et Mont-Renaud (24 mars – 30 avril 1918) - Matz (9-11 juin 1918)

Le 21 mars 1918, portant leur effort vers Paris, les armées allemandes se ruent à la jonction des armées britanniques. Submergé par les troupes d’assaut allemandes, le front se rompt. Une brèche de 80 km est ouverte entre Arras et Reims. La région de Noyon est au cœur des combats. Le 25, les fantassins français, de la 3e armée, usés par cinq jours de combats ininterrompus, abandonnent Noyon et se replient sur le Mont-Renaud. Le 57e régiment d’infanterie (RI) s'accroche à cette position située sur la route de Compiègne. De ce point, l’artillerie lourde française pilonne Noyon. L'ennemi multiplie les assauts. En 20 jours, le 57e RI en repousse 22. Un tiers de ses effectifs est hors de combat. Le 123e RI est aussi durement éprouvé.

En juin, la VIIe armée allemande progresse vers Château-Thierry. La Marne est atteinte. Poursuivant son effort, l'ennemi lance de nouvelles actions en direction de Compiègne. Une fois encore, la 3e armée française subit ce choc et livre de nouveaux combats devant Courcelles, Thiescourt ou au Mont-Renaud. Au soir du 9 juin, l'ennemi progresse davantage. Le 11, le général Mangin attaque le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Bientôt, l'infanterie avance sans appui des chars et de l'artillerie. Repoussé au-delà du Matz, l'ennemi se reprend et bloque cette contre-attaque. Le 13 juin, l’action française est interrompue. Enregistrant la perte de 40 000 hommes, tués, blessés ou disparus, la 3e armée paye un lourd tribut. Mais Paris est sauvée. Les combats se poursuivent jusqu’en août 1918, date à laquelle le département est entièrement libéré. L’Oise est ainsi le premier des départements libérés.

 

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Senlis
Rue aux Chevaux

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Nécropole nationale de Verberie

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Nécropole nationale de Verberie. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale de Verberie regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des batailles de l’Oise. Créée en 1918, cette nécropole fut aménagée de 1921 à 1934 pour rassembler les corps exhumés des cimetières provisoires du département puis à nouveau de 1941 à 1951 pour ré-inhumer les corps des soldats morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Près de 2 600 corps y sont ensevelis, dont plus de 2 500 Français, inhumés dans les deux ossuaires. Pour le second conflit, 41 soldats français reposent en tombes individuelles. Au titre de la Grande Guerre, 56 Britanniques y sont également enterrés.

 

Les batailles de l’Oise - 1914-1918

En août 1914, conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénètrent en Belgique et marchent rapidement vers Paris. Ils franchissent l’Oise puis l’Aisne. Les Français ne peuvent résister. Le 31 août, Compiègne qui avait accueilli, dès les premiers jours du conflit, les soldats du corps expéditionnaire britannique, est abandonnée. On entend le canon vers Montdidier – Compiègne. Français et Anglais refluent vers Verberie où des travaux de fortifications de campagne débutent. Pour ralentir l'ennemi, les ponts sont ainsi dynamités. La ville est évacuée de ses habitants. Au 1er septembre, les Allemands se ruent vers ce nouvel objectif pour se diriger vers Senlis. Quelques combats éclatent. Après un vif bombardement, la ville est investie provisoirement et saccagée.

Ce mouvement offensif ennemi est arrêté par la contre-offensive française de la Marne. Les armées se fixent alors sur un front allant de Verdun à Dunkerque, la rive droite de l’Oise est occupée par les Allemands tandis que des combats acharnés ont lieu sur la rive gauche où s’illustrent notamment les régiments de Zouaves.

Durant trois ans, de septembre 1914 à mars 1917, le front se fige. Noyon subit une occupation des plus strictes et l’Oise ne fait l’objet d'aucunes grandes opérations militaires, c’est un secteur "calme". Les troupes françaises et allemandes consolident leurs positions et aménagent notamment des carrières souterraines qu’ils décorent et sculptent.

Au terme de l’année 1916, l’Etat-major allemand souhaite resserrer le front et décide donc d’abandonner le secteur de Noyon. Appliquant la stratégie de la "terre brulée", les Allemands se replient vers la ligne Hindenburg qu'ils venaient d'organiser, limitant ainsi les effets d'une offensive alliée dans ce secteur. Mi-mars 1917, ce territoire est libéré mais ruiné : les maisons sont dynamitées, les champs sont noyés et les ponts comme les carrefours sont détruits.

Toutefois, le répit est de courte durée. Moins d’un an après, vingt-sept divisions allemandes enfoncent le front anglais sur 80 km et déferlent vers Noyon, qui, le 25 mars 1918, est à nouveau occupée. Retranchés sur le Mont-Renaud, dominant la ville, repoussant vingt-trois assauts allemands, les Français bombardent pendant plus d’un mois les positions ennemies. Noyon épargnée jusque-là, est entièrement détruite.

Le 9 juin 1918, l’Etat-major allemand décide d’une nouvelle offensive, l’Oise devient alors le théâtre d’une lutte acharnée, la bataille du Matz, au cours de laquelle les deux armées ennemies emploient sans compter l'artillerie lourde et les chars…  Au cours des premiers jours, l’armée allemande progresse rapidement. Mais, en raison des pertes importantes, ce mouvement est arrêté devant Compiègne. Conduite par le général Mangin, l’armée française reprend l’initiative, libère le massif de Thiescourt, passe la Divette et libère définitivement, le 30 août, Noyon.

Premier département de la ligne du front à redevenir français, l'Oise conserve le souvenir de ces âpres combats et occupe, avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes, l'un des symboles de la Grande Guerre.

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Adresse

Verberie
À 15 km au sud-ouest de Compiègne Rue des Moulins (à côté du cimetière communal de Verberie)

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